FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.2 - mai 2002 - P.15

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    Légumineuses

Relance de la production mondiale de 2002

On prévoit une légère intensification des échanges commerciaux en 2002

Fléchissement probable des cours

Relance de la production mondiale de 2002

Les premières prévisions de la FAO concernant la production mondiale de légumineuses de 2002 s’établissent à 56 millions de tonnes, environ 7 pour cent de plus que le volume réduit de l’an dernier. Seuls quelques grands pays producteurs - d’Asie, pour la plupart - joueront un rôle prépondérant dans la progression de cette année. En Inde - le plus gros producteur mondial - les dernières prévisions du gouvernement annoncent une production totale d’environ 13 millions de tonnes, soit une hausse de 2 millions de tonnes par rapport à la faible performance (imputable à la sécheresse) de 2001, déterminée principalement par l’amélioration probable de la production de pois et de pois chiches. En Chine, la production de haricots devrait augmenter suite à l’accroissement des superficies cultivées. En République islamique d’Iran, en Syrie et en Turquie, l’amélioration des conditions météorologiques devrait stimuler la production (principalement de pois chiches et de lentilles). Au Pakistan, en revanche, la récolte de cette campagne devrait se ressentir des pénuries d’eau qui ont touché le pays. En Amérique latine et dans les Caraïbes, le Brésil devrait enregistrer une hausse de 500  00 tonnes de sa production de haricots secs (seule légumineuse d’importance cultivée dans le pays), l’augmentation des semis devant largement compenser une légère baisse des rendements. Grâce à une augmentation des semis et des rendements consécutive à la hausse du taux d’humidité, la production de haricots secs du Mexique devrait également enregistrer une hausse; en revanche, sa production de pois chiches va probablement reculer, car les agriculteurs consacrent davantage de terres à la culture des haricots et du maïs. En Afrique, l’Afrique du Sud devrait enregistrer une baisse sensible (30 pour cent) de sa production de haricots secs, dont la culture est supplantée par celle du maïs et des graines oléagineuses. En Algérie, au Maroc et en Tanzanie, les perspectives concernant la production ne sont guère favorables en raison du temps sec qui a régné dans ces pays, alors qu’au Rwanda des précipitations abondantes ont endommagé les cultures. Au Burundi, les semis ont été appauvris par des pénuries de semences.

En Amérique du Nord, le Canada devrait réaliser une récolte d’environ 4,1 millions de tonnes. Cette hausse de 18 pour cent par rapport à 2001 est due, pour l’essentiel, à l’amélioration des rendements. Les résultats de la dernière enquête sur les intentions des agriculteurs en matière de semis (sauf ceux de haricots secs) laissent présager une baisse des superficies de culture des pois, des pois chiches et des lentilles. Aux États-Unis, des prix intéressants ont incité les agriculteurs à augmenter les semis de légumineuses, ce qui devrait stimuler la production. La production totale de l’Australie devrait se situer aux alentours des 2,4 millions de tonnes en Australie. Ce résultat sera proche de celui de l’an dernier, car la baisse de la production de pois secs, de lentilles et de fèves sera compensée par l’augmentation de celle des lupins et des pois chiches. La production totale de légumineuses (essentiellement des pois secs) de la CE devrait elle aussi avoisiner celle de l’an dernier: là encore, la réduction prévue des superficies de culture pourrait être compensée par une progression des rendements, notamment en France, en Espagne et au Royaume-Uni.

Production mondiale de légumineuses

2000 2001 2002
prévis.
  ( . . . millions de tonnes . . . .)
Afrique 8,0 8,4 8,1
Asie 25,6 23,4 25,4
Europe 7,3 7,7 7,8
Amérique latine et Caraïbes 5,9 5,4 5,9
Amérique du Nord 6,0 4,8 5,8
Océanie 1,9 2,7 2,8
Monde 54,6 52,4 55,8
Pays développés 39,1 36,9 39,1
Pays en développement 15,5 15,5 16,7
Source: FAO

On prévoit une légère intensification des échanges commerciaux en 2002

Les échanges mondiaux de légumineuses de 2002, en légère progression par rapport à 2001, devraient porter sur un volume de quelque 7 millions de tonnes. L’Asie devrait conserver son rang de principal importateur mondial de légumineuses destinées à la consommation alimentaire. Au Pakistan, les difficultés qui grèvent la production intérieure devraient donner lieu à une augmentation des importations. Malgré la reprise attendue de sa propre production, l’Inde pourrait elle aussi importer davantage de légumineuses, car la hausse des revenus disponibles stimule la consommation. Ses achats extérieurs de pois à cosse jaune - qui s’étaient accrus au cours de la dernière campagne en raison du prix élevé des pois chiches sur le marché intérieur - devraient reculer cette année, suite à l’augmentation des disponibilités en pois chiches. Les importations de pois secs de la Chine devraient s’accroître en 2002, le gouvernement ayant récemment décidé d’abaisser de 17 à 13 pour cent la TVA sur les pois à destination fourragère (ce taux est désormais le même que celui qui est en vigueur pour les autres produits fourragers). Les pays du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord devraient accroître leurs importations en 2002, afin de contrebalancer la diminution prévue de la production et de pouvoir répondre à une demande intérieure accrue. Le volume des expéditions de légumineuses acheminées en Afghanistan au titre de l’aide alimentaire devrait s’accroître cette année. Les achats de l’Égypte pourraient en revanche chuter, si l’on tient compte du ralentissement du rythme des importations observé jusqu'à présent. En Afrique de l’Est et en Afrique centrale, les situations d’urgence et les difficultés alimentaires auxquelles sont confrontés de nombreux pays devraient entraîner une augmentation des importations de légumineuses, principalement au titre de l’aide alimentaire. Les importations de haricots secs d’Afrique du Sud devraient progresser en 2002, surtout afin de compenser la baisse annoncée de la production intérieure. En Amérique latine et dans les Caraïbes, il est également probable que, compte tenu de l’amélioration des perspectives de récolte, les importations de haricots secs du Brésil et du Mexique vont accuser une baisse. Le Vénézuela et Cuba pourraient en revanche augmenter leurs achats. En Europe, les importations de pois secs et de lupins vont probablement enregistrer une hausse cette année, en raison, principalement, du maintien de l’interdiction des farines à base de viande et d’os broyés pour l’alimentation animale et d’un accroissement des disponibilités sur les marchés mondiaux.

Le Canada devrait propulser ses exportations en 2002à environ 3 millions de tonnes - ce qui représente une hausse de 15 pour cent par rapport à 2001 - et conforter ainsi sa position de plus gros exportateur mondial de légumineuses. Les exportations des États‑Unis devraient progresser en 2002, soutenues notamment par d’importantes ventes de faveur, ainsi que par les expéditions d’aide alimentaire. On prévoit également une intensification des exportations australiennes, avec une augmentation des expéditions de pois chiches et de lupins plus que suffisante pour compenser la réduction des ventes de fèves. Les exportations de la Chine, du Myanmar et de la Turquie vont sans doute continer à progresser. Au Mexique, en revanche, les mauvais résultats des récoltes de pois chiches vont vraisemblablement réduire le volume des exportations. Les exportations de l’Argentine, haricots et haricots noirs pour l’essentiel, pourraient reculer en raison d’une diminution de la demande dans le pays qui constitue le principal débouché de ces exportations, le Brésil.



Fléchissement probable des cours

Le volume important des disponibilités de plusieurs pays exportateurs laisse présager une certaine faiblesse du cours des légumineuses pendant le second semestre 2002. Si les Etats-Unis et le Canada concrétisent les projets de semis qu’ils ont annoncés, il est vraisemblable que le prix des haricots secs - jusque-là soutenu par une forte demande d’importation et par l’exiguïté des réserves mondiales - va subir une pression à la baisse. L’augmentation de la production - en particulier au Canada - et le déclin de la demande de pois destinés à la consommation alimentaire devrait également entraîner le fléchissement du cours des pois chiches. L’accroissement des récoltes de l’Australie, du Canada - mais aussi de la République islamique d’Iran, de Turquie et de Syrie - pourrait faire chuter les prix sur le marché des pois chiches. De même, l’ampleur des stocks du Canada et des États‑Unis et des perspectives encourageantes concernant les disponibilités de la Turquie et de la Syrie pourraient faire baisser le prix des lentilles.


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