FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.2 - mai 2002 - P.5

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Production actuelle et perspectives des récoltes

Situation par région

 


Situation par région

Asie

Extrême-Orient: Les précipitations de l’hiver et du printemps 2001/02, généralement plus bénéfiques que l’an dernier, ont favorisé la croissance des céréales d’hiver et amélioré les conditions des semis des cultures d’été. Dans certaines régions, comme la province de Jilin, au nord-est de la Chine, les précipitations tombées au printemps n’ont pas été suffisamment abondantes et un temps sec a été fortement préjudiciable aux semis printaniers ainsi qu’à la première phase de croissance des cultures.Dans de nombreux pays, on craint que la seconde moitié de l’année 2002 ne soit marquée par le retour des sécheresses qui accompagnent le passage du phénomène El Niño.

La récolte du blé d’hiver pour 2002 est en cours ou sur le point de commencer. En Chine, le temps sec qui a régné au moment des semis, conjugué au bas niveau des cours du blé sur le marché intérieur font que les emblavures de blé d’hiver devraient être réduites d’environ 3 pour cent par rapport à l’an dernier. De ce fait, et bien que les semis des cultures secondaires de printemps n’aient pas encore été effectués, la production totale (hiver et printemps) de 2002 devrait reculer par rapport à celle, déjà réduite, de l’an dernier, et s’établir à 92,4 millions de tonnes. On prévoit en revanche une production de 73,5 millions de tonnes en Inde, où les cultures ont été favorisées par les précipitations - inférieures à la normale mais régulières - tombées en janvier et en février et par la période de temps froid qui leur a succédé. Ce résultat, bien que supérieur à la moyenne, reste cependant bien en deça du niveau record de 76,4 millions de tonnes de 2000. Malgré le bas niveau des réservoirs d’irrigation, le Pakistan prévoit également pour 2002 une production de blé supérieure à la moyenne qui devrait atteindre environ 19,2 millions de tonnes.

Suite à une expansion des emblavures et à une amélioration des rendements, on prévoit pour 2002 une augmentation des récoltes de céréales secondaires. La production de maïs de la Chine, en hausse d’environ 2 pour cent, devrait atteindre le niveau, supérieur à la moyenne, de 117,6 millions de tonnes, en dépit du temps sec qui a régné pendant la période des semis. Le volume des autres céréales secondaires devrait s’établir à 12,3 millions de tonnes. Si la pluviosité est normale pendant la campagne kharif, la production de céréales secondaires de l’Inde devrait atteindre 33 millions de tonnes, soit une hausse de 7 pour cent par rapport à l’an dernier. En Indonésie, la récolte de maïs est maintenant terminée. Le temps humide qui a régné pendant les récoltes, de fortes précipitations sont en effet tombées en janvier/février, a eu une incidence sur la qualité (plus que sur la quantité) des récoltes. Les premières indications permettent de penser que la production de maïs de 2002 sera légèrement supérieure à celle de l’an dernier.

Les pays de l’hémisphère Sud et de la zone équatoriale s’apprêtent à récolter le paddy de la principale campagne de 2002. En Indonésie, la récolte a déjà commencé et devrait se poursuivre jusqu'en juin. En février, les principales régions rizicoles ont été frappées par de graves inondations qui auraient détruit 200 000 hectares de champs de paddy. Les premières prévisions officielles indiquent par conséquent une production de 48,7 millions de tonnes pour 2002, soit un fléchissement de 1 million de tonnes par rapport à la dernière campagne. La production de la Malaisie devrait également accuser un recul par rapport aux résultats relativement satisfaisants de 2001. La sécheresse qui a touché plusieurs pays de la région pendant le premier trimestre a nécessité la mise en place de mesures de rationnement de l’eau d’irrigation. On s’attend également, sans toutefois disposer de certitude absolue sur ce point, à un retour du phénomène El Niño et des conséquences possibles de celui-ci sur la seconde récolte de paddy, dont les semis ont eu lieu à partir du mois d’avril. Au Sri Lanka, la récolte de paddy de la principale campagne maha est presque terminée. La FAO prévoit actuellement un léger redressement de la production, après les faibles résultats de l’an dernier imputables à la sécheresse et à la hausse des coûts de production.

Dans l’hémisphère Nord, le Bangladesh a de nouveau enregistré une production exceptionnelle en 2001, grâce à l’augmentation des rendements du boro, riz d’hiver cultivé sous irrigation, qui est devenu ces dernières années la plus importante des trois variétés de riz cultivées dans le pays. Sauf en cas de problème météorologique majeur, cette hausse de la production devrait, conformément à l’objectif établi par le gouvernement, se poursuivre pendant toute la durée de la campagne en cours. La production de paddy a également enregistré l’an dernier une forte hausse, due principalement aux effets bénéfiques des pluies de mousson. En attendant la communication des informations officielles concernant les récoltes de la principale campagne kharif de 2002, dont les semis commenceront en mai, la FAO, tenant compte de la baisse des rendements qui caractérise la campagne en cours, annonce un fléchissement de 2 pour cent de l’ensemble de la production. Les perspectives concernant la production du Pakistan sont assombries par les effets d’une sécheresse persistante qui a touché le pays pendant le premier trimestre, aggravant les pénuries d’eau d’irrigation nécessaire aux récoltes de la principale campagne. Selon les prévisions officielles, la production de la prochaine campagne devrait s’établir à 5,2 millions de tonnes, ce qui représente une baisse de 7 pour cent par rapport à 2001 et constitue le résultat le plus faible depuis 1994.

En Chine (continentale), les semis de riz précoce ont marqué le lancement de la campagne de 2002. On s’attend pour l’instant à une légère baisse nettement moins marquée cependant que celle des deux dernières années de la production de paddy, les exploitants agricoles s’orientent en effet vers des activités plus rentables, surtout dans les provinces du nord et du centre régulièrement touchées par des vagues de sécheresse et des pénuries d’eau. Par ailleurs, les cours du paddy (et en particulier du riz Indica) sur les marchés intérieurs restent inférieurs à ceux de 1999, malgré le léger redressement enregistré l’an dernier.

On s’attend également à une baisse de la production dans la province chinoise de Taïwan, qui a déjà annoncé une réduction de 9 pour cent des semis visant à résoudre le problème d’un excédent probable de disponibilités suite à l’ouverture du marché aux importations de riz. En Thaïlande, le campagne rizicole de 2002 commence en mai. Le gouvernement a déjà annoncé que la production serait en baisse en raison de l’insuffisance des précipitations pendant les trois premiers mois de l’année. On craint, par ailleurs, d’assister cette année à un retour du phénomène El Niño, qui serait nécessairement accompagné de détérioration des conditions météorologiques. Un recul de la production de paddy est également envisageable au Japon, où les semis vont débuter en mai. Le gouvernement envisage d’appliquer des nouvelles mesures pour résoudre les difficultés créées par les excédents de riz, et notamment la mise en place d’un système de production basé non plus sur la quantité récoltée sur telle ou telle superficie, mais sur la productivité globale.   Au Viet Nam, on procéde actuellement dans la partie méridionale du pays à la première récolte du paddy d’hiver et de printemps. On a signalé l’existence d’une sécheresse persistante dans le delta du Mékong et un recul de l’intérêt des producteurs pour la culture du riz, deux éléments qui donnent à penser que la récolte devrait être moins importante que lors de la dernière campagne. Cela n’a pas entamé l’optimisme du gouvernement, qui s’est fixé comme objectif pour 2002 de dépasser les 31,9 millions de tonnes de 2001 et d’arriver à une production totale de paddy de 32,3 millions de tonnes. Pour parvenir à cet objectif, il faudra que les récoltes d’été ou d’automne et celle du dixième mois, dont les semis se déroulent, respectivement, en avril et en mai, soient plus importantes que l’an dernier.

Ailleurs dans la région, on attend l’arrivée des pluies de mousson (qui se produit généralement en mai ou en juin) pour commencer la campagne rizicole.

Proche-Orient: La récolte de blé de 2002 a commencé en avril en Jordanie et en Syrie, deux pays ayant bénéficié de bonnes précipitations au cours des dernières semaines et qui envisagent par conséquent une amélioration de leurs récoltes. En Turquie, la récolte de blé de 2002, qui commencera en juin, devrait également s’améliorer sensiblement par rapport à l’an dernier en raison des bonnes conditions météorologiques qui règnent sur le pays depuis le mois de décembre dernier. En Afghanistan, outre la persistance des troubles intérieurs et les maigres réserves d’intrants agricoles, on estime que la production de céréales d’hiver de 2002 se ressentira de l’insuffisance des précipitations dans certaines régions. Les acridiens qui ont envahi récemment le nord du pays ont déjà détruit d’importantes superficies de blé d’hiver. Cette invasion risque, dans les mois à venir, de mettre gravement en péril la production céréalière. En Iraq, malgré les bonnes précipitations du début de l’année, la pénurie d’intrants agricoles continue de freiner la production agricole. En République islamique d’Iran, la production de blé a bénéficié, après trois années de terribles sécheresses, d’une amélioration de la pluviosité. La récolte, qui est sur le point de commencer, devrait atteindre 8,5 millions de tonnes, résultat qui, s’il reste légèrement inférieur à la moyenne récente, est en hausse de 1 million de tonnes par rapport à l’an dernier. Cette amélioration des précipitations devrait également favoriser cette année une légère reprise de la production de paddy.

CEI d’Asie: La production de blé des 8 pays d’Asie membres de la CEI est estimée cette année à 22,5 millions de tonnes, ce qui représente une progression de plus de 1 million de tonnes par rapport à la récolte exceptionnelle de 2001. Cette hausse est principalement due aux bons résultats du Kazakhstan, où, suite à un accroissement des emblavures, les récoltes ont augmenté de 5 pour cent. Selon les dernières indications concernant les céréales secondaires, la production totale de la région devrait s’établir à environ 4,4 millions de tonnes, les deux cultures les plus importantes étant l’orge (2,7 millions de tonnes) et le maïs (1,1 million de tonnes). Ce niveau, quoique légèrement inférieur à celui de l’an dernier, dépasse malgré tout la moyenne de ces dernières années. Les résultats définitifs seront cependant largement déterminés par des facteurs comme le niveau des précipitations au printemps et en été, la fonte des neiges et les réserves d’eau utilisables pour l’irrigation à la fin du printemps et en été. La région a souffert d’une forte sécheresse au cours des trois dernières années. L’invasion d’acridiens, qui a déjà entraîné la destruction de vastes superficies cultivées au Tadjikistan, pourrait dans les prochains mois se révéler désastreuse pour les récoltes de céréales d’hiver.

Afrique

Afrique du Nord: La récolte de blé de 2002 doit commencer au début du mois de mai dans presque tous les pays de la sous-région. La production totale, estimée à environ 10 millions de tonnes, devrait accuser une baisse de quelque 2,8 millions de tonnes par rapport au volume important de 2001 et se situer à environ 1,5 million de tonnes au-dessous de la moyenne de ces cinq dernières années. Ce fléchissement s’explique en grande partie par l’insuffisance des précipitations dans les principales zones de production qui a entraîné une importante réduction des semis ainsi qu’une baisse des rendements par rapport à la normale. On prévoit une baisse importante de la production dans l’ensemble des pays, sauf l’Égypte, où la plupart des cultures sont irriguées et où l’on prévoit une production de quelque 6,2 millions de tonnes. La récolte des céréales secondaires, orge et maïs pour l’essentiel, doit également commencer à partir du mois de mai. En Algérie et au Maroc, seules quelques régions, respectivement dans le nord-ouest et dans l’est et le nord, ont bénéficié d’une bonne pluviosité pendant la période des semis. En Tunisie, les précipitations sont arrivées trop tardivement dans les principales zones de production. Ces pays devraient donc enregistrer une forte baisse de leur production de céréales secondaires par rapport au niveau moyen de 2001. L’Égypte, ayant en revanche bénéficié d’un temps normal bénéfique pour les cultures, devrait réaliser une récolte d’orge et de maïs proche de la moyenne. En Égypte, la campagne rizicole commence fin avril. Le haut niveau des prix à la production devrait inciter les producteurs à intensifier la culture du riz pendant cette campagne, mais les réserves d’eau disponibles au moment des semis joueront à cet égard un rôle largement déterminant. Dans le but d’économiser l’eau, le gouvernement a en effet mis en place dans les régions rizicoles certaines mesures de rationnement, (application, toutefois, assez souple).

Afrique de l’Ouest: La saison des pluies vient de commencer dans la partie méridionale des pays côtiers riverains du Golfe de Guinée et les semis de maïs de la première campagne progressent vers le nord suite à l’arrivée des pluies. Les pays du Sahel jouissent d’un temps sec de saison et les semis devraient commencer en juin ou juillet dès l’arrivée de la saison des pluies. On prépare actuellement les terres pour les semis de la campagne rizicole de 2002, mais on ignore encore quels sont les projets définitifs des pays d’Afrique de l’Ouest en matière de semis.

Afrique centrale: En République démocratique du Congo, les activités agricoles continuent d’être perturbées par des conflits intérieurs persistants, en particulier dans les provinces orientales de Kivu, ce qui explique l’incertitude qui règne à propos des récoltes céréalières de 2002.

Afrique de l’Est: La récolte de blé de la campagne de 2002 vient de commencer au Soudan. On s’attend à ce que les températures supérieures à la normale qui ont été enregistrées dans de nombreuses régions soient préjudiciables aux rendements. Les semis de blé seront effectués au cours des deux prochains mois au Kenya et en Éthiopie.

La récolte des céréales secondaires de la seconde campagne 2001/02 est presque terminée dans la sous-région, sauf en Éthiopie. Selon les dernières estimations de la FAO, la production totale devrait être de l’ordre de 20,7 millions de tonnes, soit une hausse de 14 pour cent par rapport à la récolte de 2000/01 qui avait souffert des effets de la sécheresse. En Éthiopie, la moisson de la principale campagne meher a représenté un volume supérieur de 7 pour cent à la moyenne. Les pluies favorables tombées récemment ont également amélioré les conditions dans lesquelles se dérouleront les semis de la campagne secondaire belg.

Production mondiale de céréales

Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total
2001 2002
prévis.
2001 2002
prévis.
2001 2002
prévis.
2001 2002
prévis.
  (......................................................millions de tonnes......................................................)
Asie 239,4 247,0 205,8 212,0 539,0 533,0 984,2 992,0
Afrique 17,9 15,0 81,1 78,6 17,3 17,5 116,3 111,1
Amérique centrale 3,3 3,2 30,0 29,8 2,4 2,3 35,6 35,3
Amérique du Sud 21,0 23,1 71,8 64,1 19,8 20,4 112,6 107,5
Amérique du Nord 74,6 79,8 285,3 296,2 9,7 9,6 369,5 385,5
Europe 201,1 210,6 219,7 217,6 3,2 3,2 423,9 431,4
Océanie 24,0 24,3 12,4 11,2 1,8 1,2 38,2 36,7
MONDE 581,3 602,9 906,0 909,5 593,1 587,2 2 080,4 2 099,6
  (397)1/ (393)1/ (1 884)2/ (1 905)2/
Pays en développement 256,9 262,9 375,8 370,6 566,8 561,8 1 199,5 1 195,3
Pays développés 324,4 340,0 530,2 538,9 26,3 25,4 880,9 904,3
Source: FAO 1/ Riz usiné. 2/ Y compris le riz usiné. Note : Totaux calculés à partir de chiffres non arrondis.

Afrique australe: Les perspectives sont mitigées à propos de la récolte de céréales secondaires de 2002 qui se déroule actuellement. Une longue période de sécheresse au milieu de la campagne a en effet réduit les rendements dans plusieurs pays, sans toutefois constituer une véritable menace pour les principales régions productrices du plus gros producteur de la région, l’Afrique du Sud. Les premières prévisions de la FAO annoncent une légère reprise de la production dans la sous–région: en hausse de 7 pour cent par rapport au maigre résultat de l’an dernier, elle devrait s’établir à 15,5 millions de tonnes, résultat qui reste nettement inférieur à la moyenne. En Afrique du Sud, l’accroissement des superficies cultivées et une bonne pluviosité pendant la période de croissance laissent présager une production de maïs supérieure au médiocre résultat de l’an dernier. Selon les dernières estimations officielles, la production de maïs s’établirait à environ 9 millions de tonnes, ce qui représente une progression de 20 pour cent par rapport à l’an dernier. Un accroissement de la production de maïs devrait également être enregistré au Mozambique, les pluies ayant généreusement arrosé les régions de production situées dans le nord. En revanche, le temps sec va entraîner une baisse de la production dans les provinces méridionales. Les bonnes conditions de croissance relevées en Angola devraient cette année permettre une amélioration des récoltes de maïs. On s’attend, en revanche, à une forte baisse de la production de maïs au Zimbabwe, en raison de la réduction des semis effectuée pour la deuxième année consécutive, ainsi que du temps sec qui a marqué les mois de janvier et de février. Une période de sécheresse survenue au milieu de la campagne dans les régions méridionales de la Zambie ainsi qu’au Swaziland, en Namibie et au Botswana devrait se traduire dans ces pays par des récoltes inférieures à la moyenne. Au Lesotho, des précipitations trop abondantes et des infestations de ravageurs ont été préjudiciables aux récoltes de maïs, cette année. L’incertitude règne quant aux résultats des récoltes au Malawi, touché en mars par une vague de sécheresse, où les pénuries alimentaires contraignent la population à consommer du maïs non parvenu à maturation.

La récolte de blé de 2001 effectuée à la fin de l’année dernière est estimée à 2,9 millions de tonnes environ. Ce résultat, supérieur à la moyenne et en hausse de 5 pour cent par rapport à l’an dernier, est principalement dû à un accroissement des emblavures en Afrique du Sud et au Zimbabwe ainsi qu’à de bonnnes conditions météorologiques.

À Madagascar, la campagne rizicole de 2002 est déjà bien avancée. La croissance des cultures a bénéficié d’un temps favorable. Il est cependant probable que l’insuffisance des précipitations au moment des semis et le bas niveau des cours enregistré lors de la dernière campagne ont entraîné une réduction des semis. On estime pour l’heure que la production devrait être moins importante que celle, exceptionnelle, de 2001. Les conditions de croissance des cultures ont été moins propices au Mozambique: les provinces méridionales et centrales, qui assurent une grande partie de la production rizicole, ont en effet été touchées par la sécheresse.

Amérique centrale et Caraïbe

La récolte de blé irrigué de 2002 a commencé au Mexique et se poursuit dans des conditions météorologiques normales dans les principales zones de production du nord-ouest. Les perspectives sont bonnes et l’on prévoit une production proche de la moyenne de 3,2 millions de tonnes.

Les semis des céréales secondaires de la première campagne 2002/03 vont débuter prochainememt, avec l’arrivée des premières pluies saisonnières qui, dès la fin avril, commencent à arroser la plupart des pays d’Amérique centrale. On annonce une reprise de la production par rapport à l’an dernier, où la sécheresse et d’autres phénomènes météorologiques néfastes s’étaient révélés désastreux pour les récoltes de la première campagne (récolte principale). Dans les Caraïbes, les semis de maïs et de sorgho, cultivés en sec, ont commencé en République dominicaine et en Haïti et se déroulent par un temps plutôt sec. Les semis de maïs pour la campagne de cette année vont bientôt commencer à Cuba, où l’on a également relevé des déficits hydriques.

La campagne rizicole de 2002 vient de commencer dans plusieurs pays, mais les informations concernant les intentions de semis sont peu nombreuses. On peut cependant envisager, si le temps reste normal, une reprise de la production dans plusieurs pays (notamment au Costa Rica, au Mexique et en El Salvador), où les cultures n’avaient pas bénéficié l’an dernier de bonnes conditions de croissance.

Amérique du Sud

En Amérique du Sud, les semis de blé pour 2002 ont commencé au Brésil. Le gouvernement ayant décidé de relever le prix minumum du blé, on peut s’attendre à un accroissement des semis dans la plupart des gros États producteurs du sud. Dans les autres zones méridionales de la sous-région, on procède actuellement à la préparation des terres en vue des semis de blé de 2002, qui commenceront dès le mois de mai. Dans les pays andins, les semis de blé pour 2002 viennent de s’achever au Pérou et la récolte devrait commencer dès le mois de mai. On signale une modeste augmentation des emblavures par rapport à 2001. En Équateur, les semis de la première campagne de 2002 (récolte principale) ont été effectués sur une superficie considérée comme moyenne.

La récolte de céréales secondaires de 2002, principalement le maïs, est en cours dans les pays du sud de la sous-région. En Argentine, 15 pour cent environ de la totalité des cultures étaient récoltés à la fin avril, et les rendements signalés jusqu'à présent sont plus importants que prévu. On s’attend donc à une production qui, bien que supérieure aux premières estimations, devrait être inférieure à la moyenne des cinq dernières années. La réduction des emblavures pratiquée par les agriculteurs en raison des pluies torrentielles tombées au moment des semis et le temps sec qui a régné pendant la période de croissance des cultures sont les deux facteurs qui expliquent cette situation. Les récoltes sont bien avancées au Brésil où l’on prévoit une production qui, tout en accusant une baisse par rapport au résultat exceptionnel de l’an dernier, devrait toutefois rester nettement supérieure à la moyenne. Le recul annoncé est essentiellement lié au temps sec qui a régné dans les gros États producteurs pendant la période de croissance des cultures. Les récoltes sont en cours au Chili en en Uruguay, où la production devrait être inférieure à la moyenne. Dans les pays andins, on signale que les semis de maïs blanc, en léger recul par rapport à 2001, sont presque terminés au Pérou. Les semis de maïs jaune se poursuivent encore sur des superficies qui devraient être du même ordre de grandeur que l’an dernier, c’est-à-dire supérieures à la moyenne. En Équateur, la récolte de maïs d’hiver de 2002 a été retardée en raison des fortes pluies et des inondations qui ont frappé certaines régions côtières en février et en mars. En Colombie, les semis de maïs et de sorgho de la première campagne 2002 ont commencé. Des estimations provisoires font état d’un accroissement des semis, qui s’inscrirait dans le cadre du programme d’appui technique et d’aides diverses aux agriculteurs, mis en place par le gouvernement. Au Venezuela, les semis des céréales secondaires de la campagne 2002 ont commencé par un temps généralement sec. L’étendue des superficies prévues pour la cultture du maïs et du sorgho devrait avoisiner la moyenne des cinq dernières années.

La récolte de riz de 2002 a commencé en Amérique du Sud. De fortes précipitations et des inondations survenues dans certains endroits sont peut-être l’indice d’un retour du phénomène El Niño, raison pour laquelle de nombreux pays mettent en place des mesures de contrôle et d’atténuation des facteurs qui pourraient se révéler préjudiciables à l’agriculture. La production de l’Argentine, où 40 pour cent environ des cultures étaient déjà moissonnées au début du mois d’avril, devrait accuser une baisse, les prix peu élevés de l’an dernier ayant incité les exploitants à consacrer des terres à la culture du soja. La réduction des semis (environ 18 pour cent), conjuguée au fléchissement des rendements par rapport aux bons résultats de l’an dernier pourrait occasionner une chute de 25 pour cent de la production. En ce qui concerne le Chili, on prévoit un déclin de la production imputable principalement aux conséquences néfastes de semis trop tardifs et à la surabondance des précipitations pendant le premier trimestre. On prévoit également un fléchissement de la production en Uruguay, où le secteur agricole pâtit depuis des années du bas niveau des prix et, plus récemment, d’une intensification de la concurrence sur les marchés d’exportation. On note également que de violentes précipitations ont paralysé les récoltes au début du mois d’avril. Des pluies torrentielles ont également endommagé les cultures de riz en Équateur. En revanche, la sécheresse pourrait compromettre les résultats de la campagne au Vénézuela. Au Brésil, de basses températures et de fortes précipitations ont été signalées en avril dans le Rio Grande do Sul. La production nationale reste toutefois établie, selon les estimations officielles, à 11,5 millions de tonnes. Cette augmentation de 10,7 pour cent par rapport à la dernière campagne est le résultat d’un accroissement des superficies mises en culture, motivé quant à lui par la hausse des prix survenue au moment des semis et l’espoir d’une amélioration des rendements. On a également bon espoir concernant la production globale du Pérou, bien que les revenus des producteurs soient toujours assez faibles, ce qui pourrait les dissuader de faire le meilleur usage possible des intrants pendant cette campagne.

Amérique du Nord

Aux États-Unis, la totalité des semis de blé de la campagne 2002 devraient être réduits d’environ 1 pour cent et ne plus représenter que 23,9 millions d’hectares, soit le niveau le plus bas depuis 1972. La superficie cultivée en blé d’hiver devrait rester sensiblement la même que l’an dernier, mais les emblavures de blé de printemps devraient être réduites d’environ 3 pour cent. Il est encore trop tôt pour établir un pronostic définitif sur les superficies récoltées et les rendements. Depuis les semis de l’automne dernier, les cultures d’hiver souffrent d’un temps sec sur presque toute l’étendue des plaines; une évaluation globale, réalisée fin avril, a révélé que leurs conditions étaient légèrement inférieures à la normale. Si, cependant, des conditions météorologiques normales se maintiennent jusqu'à la fin de la campagne et que la proportion semis/récolte, ainsi que les rendements de l’ensemble des cultures restent proches de la moyenne de ces dernières années, on peut prévoir une hausse d’environ 5 pour cent de la production totale de blé pour 2002 et avancer le chiffre de 56 millions de tonnes environ. Au Canada, les semis de blé de la campagne 2002 se dérouleront pour l’essentiel en mai/juin. Les premières prévisions annoncent une légère réduction des emblavures, une partie des terres étant affectée à d’autres cultures, céréalières ou non. Un retour des conditions météorologiques normales, après le temps sec qui a régné l’an dernier, permettrait cependant une amélioration sensible des rendements. Les estimations provisoires font état d’une hausse d’environ 12 pour cent par rapport à 2001.

Quelques cultures de céréales secondaires ont déjà été plantées dans les régions méridionales des États‑Unis, mais le gros des semis de maïs commence dès la fin avril dans la région « Corn Belt » spécialisée dans cette culture. Les premières indications font état d’une augmentation de 4 pour cent des superficies ensemencées en maïs après les réductions décidées l’an dernier en raison du temps humide. En revanche, la culture du sorgho devrait accuser une forte baisse (12 pour cent). Les dernières informations indiquent une extension des superficies consacrées aux principales céréales secondaires au Canada. Les semis débuteront en mai/juin, avec une augmentation (respectivement de 15 et de 30 pour cent) des emblavures des deux principales céréales secondaires, l’orge et l’avoine. Compte tenu de la hausse prévisible des rendements de ces deux céréales, la production totale de céréales secondaires de 2002 devrait enregistrer une hausse sensible.

Aux États-Unis, les informations disponibles concernant les projets des exploitants agricoles en matière de semis indiquent que la superficie de riz devrait rester en 2002 à peu près semblable à celle de l’an dernier. Un certain déclin de la production est toutefois probable, car, même si le temps redevient normal, les résultats de la campagne 2001 ont été excellents.

Europe

Dans la CE, la production de blé de 2002 devrait s’accroître sensiblement suite à l’extension notable (+ 10 pour cent) des emblavures de blé d’hiver réalisée l’automne dernier, au détriment des céréales secondaires d’hiver dont les suferficies seront probablement réduites. L’augmentation des emblavures de blé, particulièrement sensible en France et au Royaume-Uni, est également notable en Allemagne, en Italie et en Espagne. L’ensemble de la Communauté a par ailleurs bénéficié d’un hiver assez doux et les prévisions concernant les rendements sont de ce fait assez optimistes. Les semis de céréales de printemps sont bien avancés. Le temps sec qui a régné à la fin du mois de mars a favorisé les travaux agricoles dans toute l’Europe et a été particulièrement apprécié en Allemagne où prédominait jusque-là un temps trop humide. Selon les dernières prévisions, fondées sur une estimation des superficies ensemencées en céréales d’hiver ainsi que sur les premières indications relatives aux semis de printemps, la production totale de blé de la Communauté devrait enregistrer en 2002 une hausse notable de 15 pour cent, qui s’accompagnera cependant d’un recul de 2 pour cent pour les céréales secondaires.

La campagne rizicole est en cours dans la CE. On prévoit pour l’instant une augmentation des semis en Espagne, qui peut compter sur d’importantes réserves d’eau d’irrigation. Un essor de la production est également envisageable en Grèce, touchée l’an dernier par la sécheresse, et en Italie, où les producteurs ont accru leurs bénéfices en 2001. La production de la Communauté, en hausse de 1,4 pour cent par rapport à 2001, devrait atteindre 2,6 millions de tonnes au total.

En Europe de l’Est, une bonne pluviosité en avril a reconstitué les réserves d’humidité nécessaires aux céréales d’hiver, en particulier dans les régions méridionales. Les précipitations restent toutefois insuffisantes dans le sud-est de la Hongrie, le nord-ouest de la Roumanie et certaines régions du nord de la Serbie (République fédérale de Yougoslavie). Les précipitations ont été inférieures à la normale pendant tout l’hiver et le printemps, et la sécheresse qui affecte les sols n’est pas propice aux cultures.

En Bulgarie, les emblavures de céréales d’hiver (blé et orge pour l’essentiel) de l’automne dernier seraient en progression de 5 pour cent, mais, dans de nombreuses régions, les semis se sont déroulés tardivement et par un temps généralement sec. Les rendements devraient donc accuser une baisse et la production de blé avoisiner le volume de l’an dernier. Les dernières indications font état d’une réduction des superficies de maïs imputable à la sécheresse qui sévit actuellement ainsi qu’aux médiocres résultats des récoltes des deux dernières années. Selon les dernières estimations, la Hongrie aurait également opté pour une diminution des superficies consacrées aux céréales d’hiver, en raison de la baisse consécutive des prix de la récolte exceptionnelle de l’an dernier. Le blé d’hiver serait cultivé sur 1,1 million d’hectares (contre 1,2 million en 2001), l’orge d’hiver sur 220 000 hectares (contre 370 000 en 2001). En Pologne, les superficies consacrées aux céréales d’hiver et la production totale de 2002 devraient être identiques à celles de 2001. En Roumanie, les semis de blé d’hiver effectués l’automne dernier ont été nettement moins importants, suite aux mauvaises conditions météorologiques, mais également en raison de l’abandon provisoire des cultures céréalières encouragé par le gouverrnement. La production de 2002 devrait par conséquent accuser une baisse. En République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), les résultats de la récolte céréalière de 2002 devraient être semblables à ceux de l’an dernier, avec des productions de blé et de maïs estimées respectivement à 2,9 et 5,5 millions de tonnes. Les pays baltes devraient réaliser une production céréalière moyenne: 1,4 million de tonnes de blé et 2,6 millions de tonnes de céréales.

Pays de la CEI situés en Europe: La superficie ensemencée en blé pour la récolte de 2002 a augmenté de 10 pour cent dans la Fédération de Russie; dans les autres pays de la région, les superficies emblavées sont du même ordre que celles de 2001. Les pertes de cultures dues aux rigueurs de l’hiver ont été minimes, sauf en Ukraine, et les conditions météorologiques ont dans l’ensemble été propices aux semis de printemps. Selon les dernières prévisions, la production de blé de la sous-région devrait en 2002 atteindre un volume total de 69 millions de tonnes, légèrement inférieur à celui de l’an dernier. La hausse de production prévue dans la Fédération de Russie devrait amplement suffire à compenser la réduction survenue en Ukraine.

La production de céréales secondaires devrait connaître une légère progression en 2002 et s’établir aux alentours des 56 millions de tonnnes. Les deux principales céréales sont l’orge (29,4 millions de tonnes) et le maïs (5,2 millions de tonnes). La production devrait augmenter légèrement dans la Fédération de Russie et rester proche du niveau de l’an dernier en Ukraine. Ces prévisions n’ont toutefois qu’un caractère indicatif car les résultats définitifs resteront largement tributaires du temps qu’il fera ainsi que de l’ampleur des maladies et des invasions d’acridiens, deux fléaux qui sont dans la région les principaux responsables des dégâts infligés aux cultures de printemps et d’été.

Océanie

En Australie, les semis de blé et de céréales secondaires de la principale campagne 2002 débutent au mois de mai. Les premières estimations officielles indiquent une légère augmentation de la production de blé par rapport à 2001, avec un volume d’environ 24 millions de tonnes. Cette première prévision tient compte de l’accroissement annoncé des emblavures de 2 pour cent et de l’hypothèse selon laquelle le temps sera conforme à la moyenne saisonnière, deux facteurs qui, conjugués, permettent d’espérer des rendements légèrement supérieurs à ceux de l’an dernier. La superficie cultivée en orge d’hiver (la principale céréale secondaire) devrait en revanche accuser un recul d’environ 2 pour cent après la récolte exceptionnelle de l’an dernier. La plus grande partie des récoltes des campagnes secondaires (sorgho et maïs) vont bientôt commencer. La production de sorgho devrait baisser de 17 pour cent pour s’établir à 1,8 million de tonnes, recul imputable à une réduction des semis et aux effets néfastes du temps sec qui a régné en janvier dans certaines régions. La récolte de riz de la campagne 2002 est en cours. Selon les dernières estimations officielles, la production devrait accuser une baisse de 32 pour cent par rapport à 2001 et atteindre 1,2 million de tonnes. L’insuffisance des réserves d’eau d’irrigation, des températures anormalement basses pendant la phase initiale de croissance et des invasions de mauvaises herbes sont les facteurs à l’origine de ce déclin.


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