La nouvelle loi américaine d’orientation agricole (loi sur la sécurité alimentaire et les investissements ruraux) a été signée par le président des États-Unis le 13 mai 2002. Cette loi régira la législation agricole des États-Unis de 2002 à 2007. Fait nouveau, les pois secs, les lentilles et les pois chiches de petit calibre ont été ajoutés à la liste des cultures relevant du programme1/. L’ajout de ces cultures au programme de prêt sur récolte les rend admissibles aux prêts à la commercialisation et aux paiements compensatoires2/. Les agriculteurs devraient prendre en compte les nouvelles clauses d’avance lors des décisions relatives au semis à compter de 2003.
À l’échelle mondiale, les États-Unis ne figurent pas parmi les grands producteurs des légumineuses couvertes par la loi d’orientation agricole. Mais la production américaine étant excédentaire, le pays exporte l’ensemble de ces légumineuses. Le secteur le moins touché par les répercussions du programme de prêt sur récolte devrait être celui de la production de pois chiches de petit calibre, car les taux de prêt sont nettement inférieurs aux prix à la production.
Cependant, l’incidence du programme pourrait être plus positive pour les lentilles, puisque les taux de prêt sont nettement supérieurs aux prix à la production enregistrés récemment, ce qui pourrait entraîner une augmentation des semis à compter de l’année prochaine. L’exportation du surplus de la production de lentilles pourrait avoir des répercussions considérables sur le marché international, le cas échéant, principalement en raison de la faiblesse relative du volume des échanges (1 million de tonnes). À l'heure actuelle, la part des exportations américaines n’est que de 8 pour cent, par rapport à 50 pour cent pour le Canada. Les autres grands exportateurs de lentilles sont l’Australie, l’Inde et la Turquie.
En ce qui concerne le pois sec, même si les taux de prêt sont inférieurs aux prix obtenus par les producteurs ces derniers mois, le programme pourrait entraîner une expansion de la superficie cultivée, notamment dans les États où les coûts de production sont les plus faibles, tels que le Dakota du Nord et le Montana. La production de pois sec pourrait également s’étendre aux États voisins de la partie septentrionale du Midwest, où les coûts de production sont comparables. Avec une part de marché inférieure à 5 pour cent, les États-Unis ne devraient pas influencer outre mesure le marché mondial du pois sec, à moins d’une nette hausse des approvisionnements pour l’exportation. Cependant, le pois sec pourrait également jouer un rôle de premier plan à titre d’aliment pour animaux pour la production nationale de bétail, qui pourrait absorber la production nationale supplémentaire. Avec près de 70 pour cent des exportations mondiales, le Canada est le premier exportateur mondial de pois sec, suivi de l’Australie (12 pour cent).
Production (tonnes) | Exportations (tonnes) | Part des exportations dans la production (%) | Part des exportations mondiales (%) | |
Pois secs | 182 206 | 85 139 | 47 | 4,7 |
Lentilles | 125 664 | 92 375 | 74 | 7,6 |
Pois chiches | 55 180 | 29 569 | 54 | 3,7 |
Prix à la production (a) | Taux des prêts de la loi d’orientation agricole (b) | |||
2000/01 | 2001/02(c) | 2002-2003 | 2004-2007 | |
(..... dollars E.-U./ tonne .....) | (.....dollars E.-U./ tonne.....) | |||
Lentilles (Brewer) | 230,16 | 208,12 | 263,23 | 258,38 |
Lentilles (Pardina) | 204,59 | 204,59 | 263,23 | 258,38 |
Pois secs, entiers verts | 131,17 | 150,80 | 139,55 | 137,13 |
Pois secs, entiers jaune | 130,51 | 151,68 | 139,55 | 137,13 |
Pois chiches de type desi (d) | 214,73 | 227,30 | 166,67 | 163,80 |
1. À noter que les haricots secs, dont les États-Unis sont un grand producteur et exportateur, ne sont pas inclus dans la loi d’orientation 2002. En outre, le pois chiche de type kabuli, de fort calibre, qui représente la majeure partie de la production de pois chiche américaine, n’est pas couvert par la nouvelle loi.
2. Les agriculteurs peuvent bénéficier du programme de prêt à la commercialisation de deux façons. Première option : ils peuvent décider de recevoir un prêt du gouvernement à un taux de prêt fixé par unité de production, en engageant leur production à titre de garantie. Au moment de la récolte, si les prix du marché sont inférieurs au taux de prêt, les agriculteurs peuvent rembourser le prêt à un taux de remboursement plus faible, créant ainsi des gains sur le prêt à la commercialisation. Seconde option : les agriculteurs peuvent bénéficier du programme en effectuant directement des paiements compensatoires. Le taux de ces paiements compensatoires est la différence entre le taux de prêt et le cours du produit de base. À la différence de la première option, l’agriculteur n’a pas besoin de souscrire un prêt sur le produit de base et d’engager sa production à titre de garantie. Pour de plus amples renseignements sur la nouvelle loi d’orientation agricole, consulter le site à l’adresse suivante : http://www.ers.usda.gov/features/farmbill/.