SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR
L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO PROGRAMME
ALIMENTAIRE MONDIAL
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Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires a séjourné du 14 au 20 octobre 2002 au Sénégal. La mission a eu des entretiens avec le Ministre de l'agriculture et de l’élevage, représentant le Gouvernement au début et à la fin de son séjour pour l’informer de son mandat et des conclusions préliminaires. Elle a aussi rencontré les services techniques du gouvernement, les bailleurs de fonds, les importateurs de riz et autres représentants du secteur privé.
La mission a effectué des visites de terrain afin de recueillir les appréciations des producteurs, des opérateurs du marché des produits agricoles et des services de vulgarisation sur la campagne agricole et la situation alimentaire.
La mission est parvenue aux conclusions suivantes :
La sécurité alimentaire du Sénégal repose sur des approvisionnements céréaliers provenant en quantités pour moitié du marché international, principalement les importations de riz, et pour l’autre moitié de la production nationale.
La saison agricole 2002/2003 s’est déroulée dans un contexte caractérisé par les déterminants ci-après : (a) une baisse de 7 pour cent de la production céréalière en 2001 par rapport à l’année 2000 ; la chute étant plus accentuée pour le mil (-21,7 pour cent) (b) un marché céréalier qui a connu un renchérissement sans précédent des prix du mil en réaction à la baisse de la disponibilité et d’événements conjoncturels de nature climatiques (pluies diluviennes de janvier 2002 et la pause pluviométrique en juillet/août 2002), (c) les dysfonctionnements de la commercialisation dans la filière arachide qui auraient privé les producteurs de rémunérations équitables et en temps opportun, (d) un accès des producteurs aux approvisionnements en intrants agricoles limité par les conditions restrictives d'octrois de crédits, suite à d'importants impayés.
La production céréalière est estimée à 901 500 tonnes arrondies pour la saison agricole 2002/2003 y compris la contribution des cultures de contre saison (66 500 tonnes), soit une baisse de 6 pour cent par rapport à l’année 2001/2002 et de 3 pour cent par rapport à la production des cinq dernières années. Le mil a enregistré à nouveau une chute de 10 pour cent par rapport à 2001/2002, après celle déjà importante par rapport à 2000.
Les perspectives alimentaires en 2003 s’inscrivent dans la nécessité d'un besoin d'importation de l’ordre de 1 056 440 tonnes de céréales pour couvrir les besoins. Par ailleurs, des mesures s'imposeraient en direction des groupes vulnérables dans les zones à déficits de production. Des zones à risque alimentaire ont été identifiées dans la moitié Nord du pays (Diourbel-Tivouane-Louga-Darou Mousty), dans le triangle Dara-M’babane-Revane, dans l’est et le sud du bassin arachidier et dans les trois départements de la région de Ziguinchor, compte tenu de l’insécurité qui rend plus difficile les déplacements.
Enfin l'amélioration de l'accès des producteurs agricoles aux intrants agricoles appelle que des solutions appropriées soient mises en œuvre par le gouvernement et les organisations professionnelles agricoles sur le crédit agricole, en particulier les impayés.
Depuis l’indépendance, la croissance réelle a fluctué sensiblement, reflétant l’évolution de la production agricole, dépendante de la pluviométrie. Suite à la dévaluation du Franc CFA, intervenue en janvier 1994, et malgré des conditions défavorables (déficit pluviométrique en 1997/98 et coupures sévères de courant en 1999), la croissance réelle du PIB s’est établie entre 5.2 pour cent et 5.7 pour cent depuis 1995. Ce rythme de croissance a permis une légère augmentation du niveau de vie de la population.
Sauf pour les deux années qui ont suivi la dévaluation, en 1994 et 1995, l’inflation est demeurée à 1.5 pour cent, en moyenne, sur la période 1996-2000. Cette inflation maîtrisée, propre à tous les pays de la zone Franc (UEMOA et CEMAC), s’explique par la politique monétaire restrictive menée par la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
Le Gouvernement du Sénégal prévoit pour 2002 un déficit budgétaire de l’ordre de 21 milliards FCFA en 2002, soit 0,6 pour cent du PIB, en nette amélioration par rapport à 2001 (déficit équivalent à 3,8 pour cent du PIB). A compter de 2003, le Gouvernement devrait adopter une politique fiscale expansionniste, compte tenu des ressources additionnelles résultant de l’entrée en vigueur de l’initiative pour les «Pays Pauvres Très Endettés», prévue vers la fin de 2002.
Le Commerce extérieur du Sénégal est traditionnellement déficitaire. Le tableau 1 en atteste.
1997 | 1998 | 1999 | 2000 | 2001 | |
PIB (milliards FCFA) | 2 556 | 2 761 | 2 925 | 3 114 | 3 406 |
Croissance réelle PIB (%) | 5.0 | 5.7 | 5.1 | 5.5 | 5.8 |
Inflation IPC (%) | 1.6 | 1.1 | 0.9 | 0.7 | 3.1 |
Population (millions) | 9.0 | 9.3 | 9.5 | 9.8 | 10.0 |
Exportations (milliard $E.-U.) | 905 | 968 | 1 027 | 920 | 1 017 |
Importations (milliards $E.-U.) | 1 176 | 1 281 | 1 373 | 1 339 | 1 335 |
Balance courante des paiements (milliards $E.-U.) | -185 | -248 | -320 | -401 | -259 |
Taux de change (FCFA/$E.-U.) | 584 | 590 | 617 | 712 | 733 |
Les principales exportations du Sénégal sont reliées aux produits de la pêche, aux phosphates et engrais, enfin, aux arachides et produits dérivés (tableau 2). Les produits alimentaires, notamment le riz, constituent la principale importation.
Exportations | Importations | ||
Poissons et produits de la pêche | 222 | Produits alimentaires | 326 |
Phosphates et engrais | 101 | Biens de capital | 216 |
Arachides et dérivés | 84 | Produits pétroliers | 341 |
L'agriculture demeure encore un des secteurs les plus importants de l'activité économique. Elle occupe plus de la moitié de la population, contribue pour 10 pour cent à la formation du produit intérieur brut et absorbe en moyenne environ 10 pour cent du programme d'investissements publics. Le secteur agricole joue également un rôle majeur dans l'économie par son apport à l'amélioration de la sécurité alimentaire, par la fourniture de nombreuses matières premières à l’agro-industrie (arachide, coton, etc.), par l'absorption d'une partie de la production du secteur industriel et semi-industriel et de l’artisanat (engrais, pesticides, matériel agricole, etc.).
Cependant, depuis le milieu des années 80, le secteur traverse une crise profonde. La production de mil, céréale principale produite localement, est stagnante alors que la population augmente de 2,7 pour cent par an. La production rizicole, qui constitue 20 pour cent de la production céréalière, connaît des problèmes de compétitivité par rapport au riz importé. Quant à la principale culture de rente, l’arachide, le secteur connaît des difficultés de commercialisation depuis que le gouvernement a décidé la liquidation de la SONAGRAINES en décembre 2001, structure chargée, jusque là, de la commercialisation de l’arachide. De plus, la demande européenne pour ce produit tend à stagner.
L’accès difficile aux engrais et l’endettement croissant des populations rurales, la dégradation des sols et la faible disponibilité de semences de qualité ont un impact négatif sur les rendements et constituent des facteurs limitant pour l’intensification agricole.
Par contre, la filière horticole est en croissance. En 2000/2001, la filière a généré près de 6000 emplois dont 72 pour cent en milieu rural, parmi lesquels 60 pour cent étaient occupés par des femmes rurales. Ainsi, à mesure que les contraintes (notamment le déficit en infrastructures, une faible capacité des opérateurs et un accès difficile aux capitaux et aux technologies spécifiques) qui entravent son développement seront levées, la filière horticole pourrait offrir une opportunité pour diversifier les revenus et réduire la pauvreté en milieu rural.
En ce qui concerne l’élevage, on estime à 300 000 le nombre de ménages qui s’y adonne, toutes filières confondues. Au-delà du fait que l’élevage représente une épargne sur pied très importante, il participe également, de façon très efficace, à la réduction de la vulnérabilité des ménages ruraux. En 2001, le nombre de bovins s’établissait à près de 3 millions de têtes, le nombre d’ovins à 4,2 millions et le nombre de caprins à 3,6 millions.
La pêche procure une activité rémunératrice à près de 17 pour cent de la population active, soit environ 600 000 personnes. La pêche maritime et ses activités connexes jouent un rôle important dans le processus de création de richesses. C’est ainsi qu’en 1999, le chiffre d’affaires global du secteur a atteint 293 milliards de FCFA, dont plus de 108 milliards au débarquement et 185 milliards de FCFA de recettes d’exportation. La sur-pêche constitue une menace réelle. A la fin des années 90, les prises annuelles totales (450 000 tonnes) ont dépassé le niveau considéré comme soutenable (420 000 tonnes)
Les premières pluies utiles ont affecté, dès la mi- mai, le Sud-Est (Kédougou), puis se sont étendues et accrues en importance durant la première quinzaine du mois de juin dans les Sud (Kolda, Ziguinchor), Est (Tambacouda, Bakel) Centre-Sud (Kaolack).
Au cours de la seconde quinzaine de juin, les pluies se sont étendues au Centre (Djourbel), au Nord (Louga, Linguere, Ranerou, Matam).
En juillet, la zone sahélienne (Saint Louis, Podor) à son tour, recevait les premières pluies.
Une pause pluviométrique est intervenue à partir de fin juin-début juillet, pour une durée de trois à cinq semaines selon les régions. Elle a été plus longue dans l’extrême Nord (Saint Louis, Podor) et le centre Ouest (Dakar, l’Ouest du département de Thiès, les départements de Mbour et Fatick).
A la fin de la première décade d’août (9-10), les précipitations reprirent et les bonnes conditions hydriques pour le développement des cultures ont prévalu jusqu’à la deuxième décade de septembre.
Une seconde pause pluviométrique s’installa durant la troisième décade de septembre et la première moitié de la première décade du mois d’octobre.
A la fin de la première décade d’octobre (7-10), un retour de la pluviométrie est observé et qui intéresse l’ensemble du pays.
Les régions qui ont accusé les déficits pluviométriques les plus importants sont : Saint Louis, Matam, Louga et Thiès. Au 10 octobre 2002, les stations pluviométriques de ces régions ont enregistré les hauteurs d’eau suivantes :
Linguère, 205 mm en 16 jours soit 54 pour cent de la normale (378 mm) sur trente ans (1961-1990).
Thiès, 324,7mm en 24 jours soit 71 pour cent de la normale (458,5 mm) (voir graphique 1).
Podor, 129,7 mm en 15 jours soit 52 pour cent de la normale(247,6 mm).
Mbour, 296,6 mm en 21 jours soit 54 pour cent de la normale (544,9 mm).
Les quantités d’engrais utilisées dans l'agriculture sénégalaise sont en baisse sur les cinq dernières années, passant de 45 500 tonnes pour la saison agricole 1997/98 à 25 000 tonnes en 2001/2002. Pour une superficie cultivée de 2,2 millions ha en moyenne par an, l'application est au niveau de 11,36 kg/ha
Les engrais sont utilisés surtout pour l’arachide, le coton, le riz; les céréales sèches (mil, sorgho, maïs) qui occupent en moyenne 50 pour cent de la superficie cultivée reçoivent une part infime, mal estimée par les services de vulgarisation.
Le recul de l'emploi des engrais s'expliquerait par les limitations de l'accès au crédit, car seuls les producteurs ayant un taux de remboursement de 100 pour cent sont éligibles au bénéfice des crédits intrants (semences et engrais).
Le taux élevé des impayés du crédit court terme sur les intrants alloués au cours des campagnes passées auprès des producteurs ruraux n’a pas incité les banques et l’état à répondre favorablement aux producteurs au titre de la saison agricole 2002/2003.
Les semences pour les cultures céréalières proviennent des réserves propres des producteurs ou d’achats sur le marché d’espèces tout venant au détriment de la pureté variétale offerte par des semences sélectionnées.
L’État a mis en place à partir de 1996 des mesures d’allégement de la fiscalité sur le matériel agricole pour une durée de trois ans. Il a aussi libéralisé le commerce des intrants agricoles qui connaît des dysfonctionnements dans le processus en cours du désengagement de l’état et de la privatisation.
Au titre de la saison agricole 2002/2003 les producteurs n’ont pas eu accès à des semences d’arachide suffisantes, la principale culture d’exportation et de revenus monétaires. L’opérateur privé ne possédait pas les capacités de satisfaire la demande de 35 000 tonnes.
La saison agricole 2002/2003 se caractérise par trois phases de semis dictées par les fluctuations de la pluviométrie.
Première phase de semis
Les pluies utiles de la première quinzaine de juin déclenchent les semis de mil, de l’arachide, du maïs et de sorgho, du riz, du coton dans le Sud (Kolda, Ziguinchor), le Centre-Sud (Kaolack, Fatick), Sud-Est et l’Est (Kédougou, Tambacounda).
Seconde phase de semis
Elle intervient à la faveur de la progression des pluies en direction du Centre-Nord (Djourbel, Thiès) et du Nord (Louga, Saint Louis) du pays au cours de la deuxième quinzaine de juin. Les semis concernaient les cultures de mil, maïs, de l’arachide.
Troisième phase de semis
Elle se situe à la fin de la première décade du mois d’août après une pause pluviométrique qui a duré de vingt à quarante jours selon les zones, de fin juin /début juillet au 9 août environ.
Les semis sont effectués en fonction de diverses stratégies de compensation des semis qui n’ont pas résisté au stress hydrique prolongé, de substitution des cultures dont l’achèvement du cycle n’était plus probable au regard de la durée de la saison humide.
Les effets de la longue pause pluviométrique sur les superficies
L’ensemble des emblavures est en accroissement de 4 pour cent par rapport à l’année précédente, attestant des semis répétés et d’une volonté des producteurs ruraux de renforcer leurs disponibilités alimentaires.
Les semis de mil ont montré une capacité de reprise de la croissance étonnante en particulier sur les sols légers et riches en matière organique. Les emblavures sont en hausse de 2 pour cent par rapport à 2001 et pratiquement équivalentes à la moyenne des cinq années précédentes.
Le maïs a été la culture qui a subi les pertes les plus significatives au point que certains producteurs ont fait le choix de la substitution par d’autres cultures (pastèque, fonio, sésame, légumes, sorgho). Cependant les efforts d´emblavures ont été de 21 pour cent supérieures à 2001 et de 54 pour cent supérieures à la moyenne des cinq années antérieures.
Les semis de sorgho dans le centre Sud et le Sud ont été légèrement affectés. Les emblavures sont en hausse de 14 pour cent par rapport à 2001 et de 8 pour cent à la moyenne des cinq ans passés.
Les semis en riz ont régressé de 12 pour cent avec le déficit en eau pour le remplissage des casiers rizicoles.
Les conséquences de la longue pause pluviométrique, de la mauvaise distribution spatiale ont été encore plus sévères sur les rendements lesquels sont en baisse pour toutes les céréales par rapport à l’année 2001 ainsi que comparés aux moyennes des cinq dernières années.
Les baisses sont respectivement de -54 pour cent pour le riz, -45 pour cent pour le maïs, - 34 pour cent pour le sorgho et -22 pour cent pour le mil.
Par rapport à la moyenne 1997-2001, les réductions de rendements sont de : riz (-53 pour cent), maïs (-40 pour cent), sorgho (-24 pour cent ), mil (-22 pour cent).
L'impact négatif de la mauvaise distribution des précipitations est manifeste, les cultures de riz et le maïs ont montré en général la plus grande sensibilité au stress hydrique.
Les prévisions sont basées essentiellement sur les résultats de l’enquête agricole organisée annuellement par le Ministère de l’agriculture et de l’élevage. Cette dernière est basée sur un échantillon de 3100 exploitations agricoles établi à partir du recensement agricole de 1998. La mission a procédé à la validation des chiffres à travers l'analyse des données historiques. De plus, elle a interviewé le personnel des services techniques et les producteurs sur leurs appréciations des rendements et niveaux des récoltes, de même que sur leur appréciation de l’état des cultures. Enfin elle a fondé ses conclusions sur la qualité du déroulement de l'enquête annuelle, des fiches reçues et dépouillées.
Niveaux de production
La production en pluvial des principales céréales cultivées (mil, sorgho, mais, riz, fonio) est estimée à 835 000 tonnes. La contribution des cultures de contre saison est estimée à 66 500 tonnes. Le total prévisionnel s'élève à 901 500 tonnes de céréales.
La production en pluvial (835 000) de céréales de la saison agricole est en chute de 13 pour cent par rapport à l'année 2001 et si l'on prend en compte l'apport des cultures de contre saison, la baisse est de 6 pour cent. Le recul est de 3 pour cent comparé à la moyenne des cinq dernières années.
La production nationale 2002/2003 procure un disponible brut de 87,8 kg/habitant de céréales soit moins de 50 pour cent de la ration brute. La disponibilité offerte par la production nationale de céréale en 2002 est par conséquent plus réduite que celle de la saison agricole 2001 laquelle a été à l’origine des difficultés alimentaires que le Sénégal a connues en 2002.
Au plan de l'évolution par céréale, le mil, la seconde en importance dans la consommation sénégalaise enregistre l’un de ses niveaux le plus bas des quatre dernières années, soit depuis 1999, en recul de 10 pour cent par rapport à l’année 2001 et de 13 pour cent par rapport à la moyenne des productions sur cinq ans (1997-2001). Par conséquent, la disponibilité limitée du mil risque de marquer le comportement du marché céréalier en 2003. Toujours par rapport à l’année 2001, la production de riz est en recul de 10 pour cent. La production de maïs est en baisse de 3 pour cent comparée à la production de 2001 et, par contre, en accroissement de 37 pour cent sur la moyenne de cinq ans. La production de sorgho est la seule culture qui soit en hausse de 10 pour cent par rapport à 2001 et par rapport à la moyenne des cinq années (+15 pour cent).
L’examen de l’évolution de la production agricole par région indique que les régions de Thiès, Saint Louis, Matam, Louga et Fatick ont connu les chutes de production les plus importantes. La situation de Ziguinchor (-59 pour cent) par rapport à l’année 2001 est à relativiser en raison du biais d'information qui découle de la problématique d'insécurité. Les conditions météorologiques corroborent cette situation régionale.
1997/98 | 1998/99 | 1999/ 2000 |
2000/01 | 2001/02 | moyen. 1997-01 |
2002/03 | moyen. (%) |
2001 (%) |
|
Dakar | 0,1 | 0,1 | 0,4 | 0,9 | 0,6 | 0,4 | 0,1 | -76 | -83 |
Diourbel | 33,2 | 48,5 | 44,9 | 77,0 | 52,2 | 51,2 | 55,3 | 5 | 6 |
Fatick | 61,6 | 67,8 | 90,2 | 84,0 | 106,0 | 81,9 | 77,7 | -5 | -26 |
Koalack | 269,5 | 240,0 | 237,0 | 287,0 | 213,0 | 249,4 | 259,1 | 4 | 21 |
Kolda | 113,1 | 99,6 | 136,0 | 138,0 | 152,0 | 127,6 | 138,2 | 8 | -9 |
Louga | 10,9 | 18,1 | 50,2 | 53,6 | 41,5 | 34,9 | 22,5 | -35 | -46 |
St. Louis/ Matam |
168 | 97,6 | 177,0 | 169,0 | 144,0 | 151.1 | 107.3 | -29 | -25 |
Tamba | 69,9 | 88,9 | 111,0 | 106,0 | 113,0 | 97,8 | 113,3 | 16 | 0 |
Thiés | 43,3 | 46,0 | 82,0 | 65,0 | 48,1 | 56,9 | 24,3 | -57 | -49 |
Ziguinchor | 47,9 | 64,0 | 80,0 | 80,0 | 90.8 | 72,5 | 36,9 | -49 | -59 |
Sénégal | 817,5 | 770,6 | 1 008,7 | 1 060,5 | 961,2 | 923,7 | 901,5 | -3 | -6 |
L'évolution de la production par céréale montre l’enjeu du mil. La deuxième céréale en importance de la consommation alimentaire sénégalaise après le riz accuse à nouveau une baisse pour la seconde année consécutive : en 2001 (-21,7 pour cent) et en 2002 (-10 pour cent). L'indisponibilité des semences sélectionnées, les limitations d’accès au crédit pour l'acquisition des fertilisants sont autant de contraintes à l'augmentation de la production d’une culture qui a montré une extraordinaire résistance au stress hydrique durant la longue pause pluviométrique.
Les superficies, les rendements et la production des arachides sont en baisse par rapport à la moyenne des cinq années et par rapport à l’année 2001. Au-delà des caprices de la pluviométrie, les limitations dans l'obtention des intrants (semences, engrais), les dysfonctionnements de la commercialisation sont les facteurs principaux des aléas de la production.
Arachide | Coton | Niébé | |
1997/98 | 551 394 | 40 279 | 19 335 |
1998/99 | 579 067 | 11 628 | 40 620 |
1999/00 | 1 014 247 | 14 616 | 68 000 |
2000/01 | 1 067 951 | 20 383 | 47 290 |
2001/02 | 959 859 | 34 238 | 31 720 |
Moyenne 1997-2001 | 84 504 | 24 229 | 41 393 |
2002/2003 | 532 936 | n.d. 1 | 2 087 |
A près de 3 millions de têtes, le cheptel bovin semble stagner sur les cinq dernières années. Les cheptels ovin et caprin, avec respectivement 4,5 millions et 3,9 millions de têtes sont en légère progression. En fait, ce sont les effectifs avicoles qui sont en nette progression depuis cinq ans. Compte tenu du fait que le maïs soit un aliment pour la volaille, l’augmentation de la production avicole a un impact sur les disponibilités de cette céréale pour la consommation humaine.
Bovins | 2 898 | 2 912 | 2 927 | 2 986 |
Ovins | 4 198 | 4 345 | 4 497 | 4 542 |
Caprins | 3 578 | 3 703 | 3 833 | 3 879 |
Porcins | 191 | 214 | 240 | 269 |
Équins | 444 | 445 | 446 | 471 |
Asins | 375 | 376 | 377 | 299 |
Camelins | 3,87 | 3,87 | 3,87 | 3,87 |
Volaille traditonnelle | 13 118 | 15 055 | 18 277 | 18 900 |
Volaille indutrielle | 4 956 | 5 287 | 4 710 | 5 595 |
En 2001, la pêche artisanale a généré des mises à terre de l’ordre de 332 000 tonnes dont la valeur commerciale était de près de 60 milliards FCFA.
Régions | PD* | Nb pirogues |
Mises à terre (tonnes) |
VCE** (milliers FCFA) |
Mareyage (tonnes) |
Consom- mation locale (tonnes) |
Produits transformés (tonnes) |
|
Fleuve | Mer | |||||||
Dakar | 16 | - | 2 187 | 33 929 | 16 572 | 5 180 | 14 280 | 1 942 |
Thiès | 16 | - | 2 627 | 235 606 | 25 262 | 122 698 | 23 447 | 29 757 |
St-Louis | 15 | 149 | 1 670 | 32 751 | 6 202 | 18 835 | 6 362 | 2 389 |
Fatick | 65 | 988 | 646 | 11 267 | 4 007 | 6 266 | 1 585 | 1 146 |
Ziguinchor | 72 | 1 943 | 420 | 15 519 | 6 508 | 1 545 | 2 729 | 3 371 |
Louga | 8 | - | 66 | 2 532 | 602 | 659 | 328 | 479 |
Kaolack | 3 | 11 | - | 757 | 303 | 249 | 491 | 2 |
Total 2001 | 186 | 3 091 | 7 616 | 332 360 | 59 456 | 155 429 | 49 222 | 39 086 |
Rappel 2000 | 186 | 3 091 | 7 616 | 338 209 | 54 345 | 182 353 | 44 016 | 36 857 |
Évolution en % | 0,9% | 0,0% | 0,0% | -1,7% | 9,4% | -14,8% | 11,8 | 6,05 |
Environ la moitié des besoins céréaliers du Sénégal est importée. Le prix du riz importé dépend du taux de change entre le FCFA et le dollar, ainsi que du prix mondial du riz. Le Sénégal s’approvisionne surtout en brisures de riz auprès du Pakistan, de la Thaïlande et du Vietnam. D’un point de vue macro-économique, l’accès aux aliments pour les Sénégalais passe aussi par la capacité à exporter du pays et à générer des devises. L’autre moitié de l’offre céréalière provient, pour l’essentiel, des cultures pluviales, particulièrement aléatoires dans un climat surtout sahélien comme celui du Sénégal.
Dans l’ensemble, les marchés continuent à être bien approvisionnés, compte tenu d’un système de commercialisation bien rodé. Depuis 1996, l’importation du riz a été complètement libéralisée. Le marché est occupé par trois principaux importateurs qui importent environ 80 pour cent du total. Ces derniers revendent à des grossistes par lot de 3 000 à 4 000 tonnes. Les grossistes revendent, à leur tour à des demi-grossistes par lot de 5 à 10 tonnes, et ainsi de suite jusqu’aux détaillants.
Pour les céréales sèches (mil, maïs et sorgho), le marché est aussi libéralisé, mais il s’agit d’un commerce beaucoup plus atomisé, se négociant en petites quantités par des collecteurs qui rassemblent et remontent la filière jusqu’au grossistes.
Si les marchés sont bien approvisionnés, les prix se comportent différemment selon qu’il s’agit du riz ou du mil. En ce qui concerne le riz, les prix sont restés stables comme peut en attester le tableau 8. A Dakar et à Tambacounda, les prix du riz ont même légèrement baissé sur la période octobre 2001 - septembre 2002. Cette stabilité des prix du riz s’explique par la remontée du FCFA par rapport au dollar en 2001 et par la bonne disponibilité sur le marché mondial du type de riz consommé au Sénégal (riz brisé).
Oct. | Nov. | Déc. | Janv. | Fév. | Mars | Avril | Mai | Juin | Juillet | Août | Sept. | |
Dakar | 207 | 205 | 209 | 204 | 203 | 203 | 202 | 202 | 202 | 203 | 203 | 203 |
Kolda | 199 | 207 | 202 | 169 | 197 | 199 | 215 | 216 | 213 | 215 | 222 | 223 |
Louga | 200 | 191 | 193 | 194 | 189 | 189 | 190 | 197 | 202 | 199 | 198 | 200 |
Tamba* | 230 | 210 | 213 | 179 | 210 | 210 | 210 | 210 | 222 | 220 | 217 | 210 |
Par contre, le prix des céréales sèches, en particulier le mil, s’est sensiblement apprécié depuis mars 2002 (graphique 2). A Dakar, par exemple, le prix du mil est passé de 149 FCFA/kg, en octobre 2001, à 253 FRCA/kg, en septembre 2002, soit une augmentation de 70 pour cent en un an. Ce chiffre doit être comparé avec le taux d’inflation de 3,1 pour cent en 2001. En fait, les prix ont évolué normalement jusqu’en mars 2002, puis ont décollé par la suite pour atteindre des niveaux qui ont dépassé les prix du riz, événement rarissime au Sénégal. Cette flambée des prix à compter du mois de mars est inhabituelle, comme en témoigne le graphique 3 qui compare les prix du mil sur le marché de Thiès pour les trois dernières années. On voit que les prix du mil ont augmenté beaucoup plus à partir de mars 2002 que pour la période correspondante en 1999/00 et en 2000/01. Un certain nombre de raisons peuvent expliquer cette hausse inhabituelle, mais deux causes particulières peuvent être avancées :
a) faible production de mil en 2001/02
La production de mil en 2001/02 a été de 470 000 tonnes, soit bien en deçà de l’année précédente (600 221 tonnes) et inférieure à la moyenne de la production sur la période 1997/98-2001/02 (511 914 tonnes). Cette faible production de mil en 2001/02 a fait en sorte que la période de soudure 2002 a débuté plus vite qu’en année normale.
Année | 1997/98 | 1998/99 | 1999/00 | 2000/01 | 2001/02 | Moyenne |
Production | 426 481 | 557 096 | 505 728 | 600 221 | 470 005 | 511 914 |
b) la campagne arachidière connaît des difficultés
Le secteur privé n’ayant pas été préparé suffisamment pour prendre la relève de la SONAGRAINES, liquidée en décembre 2001, la commercialisation de l’arachide, principale culture de rente des producteurs agricoles au Sénégal, a connu des problèmes. Il s’en est suivi des retards dans le paiement des producteurs qui ont dû vendre une partie de leurs stocks de céréales, notamment de mil, dès la récolte, pour subvenir à leurs besoins de liquidités. Le déstockage de mil, d’après la récolte, est venu exacerber le fait que la récolte 2001/02 était inférieure à la moyenne.
Le tableau précédent montre une tendance à la stagnation pour la production de mil. Or, la population augmente au rythme de 2,7 pour cent par an. Cette croissance démographique, alors que la production de mil stagne risque d’entraîner des pressions de plus en plus importantes sur les prix, à moins que le Sénégal ne parvienne à accroître sa production ou à importer du mil des pays voisins.
Les récoltes de céréales en 2002 sont inférieures à la moyenne et à celles de l’année passée. Mais, elles sont bonnes au Sud, Centre Sud et Est. Les excédents qui se dégageront seront sollicités pour les zones Nord et Centre Ouest du pays où les récoltes s'avèrent médiocres. Des déficits localisés importants sont prévisibles.
Deux céréales dominent la consommation alimentaire au Sénégal, le mil et le riz. La production locale sécurise la demande de mil tandis que les importations jouent ce rôle pour le riz.
Comme chaque année, le cycle de la consommation alimentaire du mil en 2002/2003 aura deux composantes:
une forte demande en mil durant les six premiers mois de la période post-récoltes, novembre 2002-mars 2003, suscitée par l'accroissement de la consommation au regard des événements sociaux (carême, noël, fête de la "korité", "magal", "mouloud");
une seconde période avril 2003 - octobre 2003, dominée par la demande rurale en soutien à la conduite de la saison agricole.
Ces différents événements auront cette année encore un effet inflationniste sur les prix, compte tenu du fait qu’ils se déroulent tout juste après les récoltes et qu’ils pourraient engendrer une forte consommation dans le contexte de deux années consécutives de baisses de la production nationale de mil.
Par ailleurs, les perspectives de récoltes de l'arachide en 2002 ne sont pas favorables de même que des incertitudes sur une meilleure commercialisation ne sont encore levées. Ainsi la baisse attendue signifierait une réduction des revenus monétaires pour les ruraux. Leurs comportements pourraient être dictés par une mise en marché de grandes quantités de céréales en vue de compenser le manque à gagner en ressources monétaires, ce qui les transformerait encore cette année en demandeurs nets de céréales au moment de la soudure.
De telles attitudes auront pour conséquences une offre plus importante de céréales locales, le mil principalement, entraînant une baisse des prix durant la première période du cycle de la demande (novembre-mars). Cependant, la seconde période (avril- novembre), pendant laquelle une partie des producteurs ruraux serait acheteurs nets pour préparer la saison agricole 2003, connaîtrait une hausse probable de prix supérieure à la moyenne saisonnière, compte tenu que l’offre de céréales sur le marché risque de s'avérer réduite.
Des mesures doivent être envisagées en vue de faire face à d’éventuels problèmes de hausse de prix et à une faiblesse de disponibilités alimentaires et de semences.
Les prévisions en ce qui concerne la situation de l’offre et de la demande pour l’année 2002/03 (novembre-octobre) sont fondées sur les hypothèses suivantes.
Estimée à 10 002 000 habitants en avril 2002, la population du Sénégal atteindra 10 272 000 habitants au 30 avril 2003, sur la base d’un taux de croissance de 2,7 pour cent par an. Sur la base de la consommation apparente des années récentes, on retiendra une consommation annuelle par habitant de 172 kgs, décomposés en 25 kgs de blé, 70 kgs de riz et 77 kgs de mil-maïs-sorgho.
Pour les céréales sèches, la production brute est réduite de 15 pour cent représentant les pertes, les semences et l’alimentation animale. Pour le riz-paddy, les pertes et semences sont estimées à 15 pour cent et le taux d’usinage à 70 pour cent.
Riz | Blé | Céréales secondaires |
Total céréales | |
DISPONIBILITÉS | 402,31 | 20,94 | 703,25 | 1 126,50 |
Stocks initiaux | 182,95 | 20,94 | 21,10 | 224,99 |
Production nationale | 219,36 | - | 682,15 | 901,51 |
TOTAL UTILISATION | 990,83 | 277,74 | 914,37 | 2 182,93 |
Consommation humaine | 719,04 | 256,80 | 790,94 | 1 766,78 |
Semences, pertes et autres | 88,84 | - | 102,32 | 191,16 |
Stocks finaux | 182,95 | 20,94 | 21,10 | 224,99 |
BESOINS D’IMPORTATION | 588,52 | 256,80 | 211,12 | 1 056,44 |
Les besoins d’importation pour couvrir le déficit entre les disponibilités nationales et les utilisations totales sont de 1 056,44 tonnes. Les importations commerciales et l’aide alimentaire déjà programmée couvriront largement les besoins en riz et en blé. Les importateurs de riz anticipent même que les importations de cette céréale pourraient atteindre 650 000 tonnes au cours de l’année 2002/03. Le potentiel d’augmentation des importations de riz est bien réel. Toutefois, le déficit en céréales sèches, notamment le mil, pourrait s’avérer plus difficile à combler au regard de la faible disponibilité et des transactions limitées de cette céréale dans la sous-région. Il pourrait s’en suivre une substitution de la consommation du mil vers le riz. Ce déficit pourrait aussi être en partie comblé par les importations informelles des pays voisins.
Zones à déficit vivrier
Au regard des anomalies constatées dans le déroulement de la campagne, des poches de production insuffisante sont identifiées dans plusieurs régions du pays. Il s’agit tout particulièrement:
De la moitié Nord du pays, en l’occurrence la partie comprise dans le losange formé par les villes de Diourbe-Tivaouane-Louga-Darou Mousty.
De l’aire géographique située dans le triangle Dara-M’babane-Revane, qui a connu une insuffisante reconstitution de sa biomasse et donc des parcours pastoraux. Cela pourrait rendre plus précoces les mouvements de transhumance vers les périphéries des zones forestières.
Des zones très circonscrites du point de vue étendue dans le bassin arachidier susceptibles de connaître un déficit de production. Elles se situent dans l’arrondissement de Sibassor (Gandiaye, Dya) pour le département de Kaolack, dans l’arrondissement de N’Dramé-Escale pour le département de Nioro, dans celui de Kaffrine et l’est de l’arrondissement de N’ganda et le Nord de Maléme Hodar.
De l’est et du sud du bassin arachidier: le triangle Koupentoum-Maka-Koussanar, ainsi qu’une petite partie du Kounkané dans le Vélingara.
De l’extrême Sud du pays où la situation alimentaire est difficile dans les trois départements de la région de Ziguinchor du fait de l’insécurité qui empêchent les paysans souvent déplacés de leurs villages de s’adonner à leurs activités traditionnelles de production agricole et forestière.
Toutefois, il convient de signaler que ces zones à production déficitaire ne sont pas toutes vulnérables. Dans certaines de ces zones , il peut exister d’autres sources de revenus comme l’horticulture, par exemple, qui permettront aux ménages d’atténuer les conséquences d’une hausse des prix du mil.
Stratégies d’intervention
En parallèle aux engagements du Gouvernement en faveur du Monde Rural (15 milliards de FCFA ont été dégagés pour la distribution de 53 000 tonnes de riz comme vivres de soudure 2002-2003 à raison de 10 Kg par personne), le PAM a procédé à des distributions en tenant compte des difficultés de la soudure dans le cadre de l’activité «Prévention des crises» de son Programme de Pays 2002-2006. Sur 864 tonnes de denrées distribuées en septembre 2002, 10 pour cent ont été distribuées en urgence parmi les groupements villageois qui ne pouvaient remplir les engagements de leur plan de travail annuel contrairement aux 90 pour cent distribués selon la stratégie de «vivres-contre-travail». Ces tonnages impliquaient les départements de Kolda, Vélingara, Kédougou, Tambacounda et Kaffrine.
En ce qui concerne la soudure 2003, en prévision à de nouveaux engagements de l’État pour des distributions gratuites, trois stratégies sont préconisées.
A la demande et de concert avec la Primature et le Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, la réactualisation de la cartographie de la vulnérabilité au Sénégal est en préparation (atelier, enquêtes de terrain, analyse des données secondaires actualisées, ect.). Cet outil permettra de savoir quelles sont les capacités et stratégies alternatives des ménages pour faire face à un déficit céréalier important, permettra un meilleur ciblage lors des distributions de l’État et permettra une meilleure coordination des interventions à mener par les différents intervenants (Gouvernement, bailleurs et partenaires au développement). Le document avalisé devrait être disponible au plus tard en mai 2003.
État général de la vulnérabilité
Dans les départements de Tambacounda, Vélingara et Kaffrine, l’étude a montré que 10 pour cent des 223 ménages enquêtés sont actuellement en insécurité alimentaire, 16 pour cent vulnérables, et 11 pour cent potentiellement vulnérables. Les zones vulnérables se concentrent au centre ouest de Tambacounda et de Vélingara, constituant un fer à cheval autour des frontières Nord Est, Est et Sud Est de la Gambie. Dans ces zones, près de 30 pour cent des villages sont affectés par la vulnérabilité courante, avec des proportions de 15 pour cent des ménages en insécurité alimentaire et 18,5 pour cent des ménages vulnérables.
Caractéristiques des ménages vulnérables
L’analyse des sources de revenus montre que la contribution de l’agriculture a été très affectée, passant de 45 pour cent en année normale à 19 pour cent cette année. Cette baisse drastique touche plus particulièrement les ménages actuellement en insécurité alimentaire et les ménages vulnérables pour lesquels l’agriculture assurait, en année normale, plus de 70 pour cent de leurs revenus. La conséquence la plus directe de cet état de fait est l’obligation pour ces ménages de diversifier leurs sources de revenus et ce, dans des conditions où ils ne disposent pas des actifs productifs nécessaires à cet effet.
État nutritionnel des groupes vulnérables
La situation nutritionnelle des groupes vulnérables présente des indicateurs nutritionnels élevés. Ainsi, le taux de la malnutrition aiguë tourne autour de 15 pour cent pour les enfants de 0 à 5 ans. Selon l’âge et le sexe des enfants, les taux relevés sont tous largement supérieurs aux taux enregistrés par l’enquête MICS2 de 2000.
Assistance du PAM
Au Sénégal, le PAM assistera 23 300 bénéficiaires des départements de Kaffrine, de Tambacounda, de Kédougou, de Vélingara et de Kolda. L’objectif est d’apporter des compléments nutritionnels pour éviter une dégradation de l’état nutritionnel des populations et préserver les actifs productifs. La ration correspond à environ 1 700 kcal par personne et par jour ou 475 grammes sous forme de céréales (400 g), de légumineuses (50 g) et d’huile (25 g). La distribution sera faite sous forme gratuite ou sous forme de vivres contre travail pendant une période de 6 mois du 1er avril au 30 septembre.
Le présent rapport a été établi sous la responsabilité des Secrétariats de la FAO et du PAM à partir d’informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser aux soussignés pour un complément d’informations le cas échéant. |
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Henri Josserand Chef, SMIAR, FAO Télécopie: 0039-06-5705-4495 Mél : [email protected] |
Aranda da Silva Directeur régional, ODD, PAM Télécopie: 00221-8223798 Mél : [email protected] |
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1. Les informations contenues dans ce chapitre sont tirées essentiellement des publications du «Economist Intelligence Unit, Country Profile 2001 and Country Report», July 2002.