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GROUPE FAO D'EXPERTS DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES
RAPPORT DE LA QUATRIEME SESSION
(continuer)

IV. CONSERVATION DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES

Le Groupe note avec satisfaction que le projet sur la conservation des ressources génétiques forestières, financé par le PNUE, est devenu opérationnel en 1976 et exprime l'espoir que ce projet pilote aboutira à un programme élargi à long terme (voir résumé du projet ci-dessus).

Le Groupe note que les progrès les plus marquants ont été faits dans l'établissement de peuplements de conservation/sélection ex situ. Il considère que l'avant-projet d'Accord et ses quatre annexes techniques (voir Annexe 7) constituent une base utile pour la définition des responsabilités respectives des pays coopérants et des agences internationales, et pour assurer un niveau uniformément élevé en matière de création et d'entretien de ces peuplements. Les principaux problèmes sont les suivants :

  1. Dans le cas de certains pays, le montant des coûts concernant la période d'établissement (4 à 5 ans) a été sous-estimé, en raison des frais initiaux élevés de défrichement ainsi que des effets de l'inflation.

  2. De l'objectif primordial de la gestion - conservation de la diversité génétique maximale ou bien sélection de génotypes localement supérieurs - dépendra sans doute la gestion ultérieure des peuplements. Si l'on doit éclaircir, l'éclaircie systématique (à savoir l'enlèvement d'un rang sur deux) devrait convenir au premier objectif de gestion, l'éclaircie sélective convenant au second. La conservation de la diversité génétique peut-être très importante à des fins internationales, tandis que la sélection de génotypes localement supérieurs peut présenter plus d'intérêt pour l'Organisation hôte. Selon le Groupe, il importe que les organisations hôtes soient convaincues qu'elles seraient les principaux bénéficiaires de la création et de la gestion de peuplements de conservation; en cas de doute, c'est donc le désir local d'appliquer la sélection sur une base sylvicole qui doit prévaloir. A titre de mesure importante de sauvegarde, une provenance donnée devrait être plantée en peuplement de conservation/sélection dans un certain nombre de stations différentes. Toute interaction génotype/station entraînerait la sélection et la conservation d'une gamme différente de génotypes d'une station à l'autre et donc la conservation d'un pool génétique plus large puisqu'il couvrirait plusieurs stations au lieu d'une seule. La conservation doit s'appliquer aux gènes plutôt qu'aux génotypes.

Le Groupe note que la conservation ex situ n'est possible que pour un nombre limité d'essences commerciales qui se prêtent aux monocultures de plantation. Le plus grand nombre d'essences doit être conservé in situ en tant qu'élément d'un écosystème naturel. D'autre part, au cours du projet actuel du PNUE, il s'est révélé difficile d'identifier pour la conservation in situ des opérations de terrain, d'une durée limitée, qui pourraient se terminer dans les deux ans que dure le projet.

En règle générale, il est difficile de conserver les ressources génétiques d'une essence in situ sans conserver également l'écosystème naturel dont elle fait partie. Il y a des exceptions - Chlorophora excelsa par exemple, dans les exploitations et les plantations de sisal africaines - mais elles ne sont pas nombreuses. La conservation des ressources génétiques n'est donc qu'un aspect de la conservation de la nature ou d'écosystèmes pris dans leur ensemble, qui est le fait de nombreux spécialistes, depuis les planificateurs de l'utilisation des terres jusqu'aux écologistes les plus passionnés, en passant par les scientifiques rationnels. Cependant, lors de sa troisième session, le Groupe est convenu que la tâche qui consiste à assurer la conservation in situ ne peut être assumée par les seuls spécialistes de la conservation et que les forestiers ont aussi le devoir de formuler des directives en la matière en ce qui concerne les ressources génétiques forestières.

On peut soutenir qu'une réserve de biosphère (programme PHB/8 de l'Unesco), ou toute autre réserve naturelle, qui est bien située, bien gérée et de dimensions “suffisantes” pour préserver, l'écosystème (mais qu'entend-on par “suffisantes”?) conservera automatiquement les ressources génétiques des espèces qui la constituent. Un service de conservation raisonnablement compétent n'a donc pas à prendre de mesures spéciales en ce qui concerne les ressources génétiques.

Les points principaux sont les suivants :

  1. Répartition des réserves - Dans certains écosystèmes ou associations de forêts qui recouvrent de vastes étendues, la fréquence relative et la taxonomie de chaque essence restent à peu près constantes et les différences morphologiques à l'intérieur des espèces ne sont pas facilement visibles. Mais il peut y avoir une variation clinale des caractères physiologiques - résistance à la sécheresse, au gel ou aux maladies - qui ne peut être détectée que par une recherche longue et approfondie. Dans ce cas, le spécialiste de la conservation des écosystèmes peut se satisfaire d'une seule grande réserve centrale, alors qu'avec plusieurs réserves séparées et plus petites, on a plus de chance de se prémunir contre la perte de la variabilité génétique.

  2. Gestion dynamique - L'idée dominante est “conservation” qui consiste à sauvegarder tout en utilisant - ou du moins en ayant l'intention d'utiliser dans l'avenir - par opposition à “préservation” qui consiste à sauvegarder avant que qui que ce soit d'autre ait essayé de se rendre utile, comme le chien du jardinier. Une gestion dynamique comporte a) l'organisation de collectes de semences strictement en fonction du temps, de la zone ou de la quantité b) l'organisation d'opérations sylvicoles là où c'est nécessaire par exemple, utilisation du brûlage surveillé pour maintenir le stade sérial désiré dans la succession c) l'accès contrôlé du public - et non pas seulement des scientifiques - à des fins éducatives d) la prévention de la contamination de la part d'essences ou de provenances exotiques susceptibles de s'hybrider, par exemple en prévoyant une zone tampon suffisante entre la la réserve elle-même et la source de contamination, ou en semant des graines de parents indigènes obtenues par pollinisation contrôlée e) l'aménagement d'une zone tampon servant à la fois à la conservation et à d'autres fins - récolte suivie de régénération de provenances locales, tourisme, par exemple.

  3. Nombre d'individus dans l'ensemble génétique - Le spécialiste de la conservation aura besoin de savoir dans quelle mesure la zone minimum proposée pour la conservation d'un écosystème est suffisante pour conserver un ensemble génétique des principales essences forestières qui le constitue. On peut dire que le nombre d'individus dépendra du mode de reproduction des essences et que l'on ne sait pratiquement rien à ce sujet pour la plupart d'entre elles. Il est urgent de procéder à des recherches dans ce domaine. En attendant, il est conseillé de faire appel au bon sens et d'établir cinq zones séparées comprenant chacune 200 individus (Dyson 1974).

En dépit de ces considérations, il est difficile de différencier la conservation d'un écosystème naturel de la conservation in situ de ressources génétiques. Dans les deux cas, les conditions préalables à l'obtention d'une assistance financière de source internationale semblent être les suivantes :

  1. Les services nationaux devront établir un plan clair exposant ce qu'il faudrait faire et bénéficiant du soutien de lois appropriées.

  2. Ils devront disposer des cadres capables de le mettre en oeuvre, de préférence un ou plusieurs spécialistes de la conservation travaillant à plein temps

  3. Il faudra définir nettement les responsabilités entre départements ou agences : par exemple si une réserve naturelle intégrale est située à l'intérieur d'un parc national, tant la réserve elle-même que la zone tampon devraient être gérées par les services du parc. De même, il est logique que le Département des forêts soit chargé de gérer une réserve naturelle intégrale qui se trouve dans une réserve forestière. Tout au moins, le même ministère devrait être responsable des réserves elles-mêmes et des zones tampon.

Une fois remplies ces conditions préalables, on pourrait, pour obtenir un financement de source internationale,

  1. Effectuer une prospection ou un inventaire avant l'identification d'échantillons représentatifs d'écosystèmes susceptibles de devenir des réserves naturelles.

  2. Délimiter les réserves.

  3. Effectuer des rondes.

  4. Permettre l'accès de la réserve elle-même et de la zone tampon au personnel chargé de la recherche.

  5. Effectuer des opérations sylvicoles, par exemple brûlage contrôlé (si nécessaire pour l'aménagement) collecte contrôlée de semences.

  6. Se charger des frais de transport et de voyage du personnel de direction

  7. Organiser des activités éducatives et des relations publiques

  8. Organiser des activités de formation

Le Groupe reconnaît que la conservation à long terme d'un écosystème est onéreuse et qu'il est peut-être plus facile et plus rationnel d'obtenir l'important financement dont on a besoin par l'intermédiaire de l'Unesco (projet MAB8) ou du Fonds mondial pour la nature. Il faudrait s'efforcer d'identifier des opérations de terrain que l'on pourrait exécuter utilement en 12 à 18 mois au maximum, et qui pourraient être financées par le projet actuel du PNUE. Si l'on ne peut y parvenir avant septembre 1977, les fonds affectés à la conservation in situ dans le budget du projet actuel du PNUE devraient servir à financer l'établissement de peuplements de conservation ex situ ou des collectes de semences.

Le Groupe note le grand intérêt des informations concises et positives que contient le rapport du Groupe de travail du CIRPG sur les aspects techniques, conceptuels et financiers de l'entreposage à long terme des semences. Bien que le rapport porte sur les graines agricoles, le Groupe considère qu'un grand nombre des principes énoncés s'appliquent également aux graines forestières. Il demande donc aux membres du Groupe de porter ce rapport à l'attention des spécialistes des graines forestières dans leur pays respectif et de leur demander leur avis sur ses possibilités d'application aux graines forestières. Les commentaires de ces spécialistes devront être envoyés au Secrétariat. Il faudrait de plus en plus avoir recours à l'entreposage à long terme des semences de provenances et de génotypes qui, sans trouver une place immédiate dans des peuplements de conservation ex situ, sont à conserver comme une source supplémentaire de variation. Si les conditions d'entreposage sont similaires, les spécialistes de l'amélioration des plantes et ceux de l'amélioration des arbres devraient pouvoir réaliser d'importantes économies de coût en utilisant les mêmes installations d'entreposage, tout en conservant, leurs semences séparément.

Le Groupe se demande quelle est la meilleure formule à adopter pour publier les informations sur la conservation des ressources génétiques forestières, dont la préparation serait confiée à l'IUFRO. Les aspects théoriques de la question ont déjà été traités suffisamment par Frankel et Bennet en 1970, Frankel et Hawkes en 1975 et Roche et al. en 1975. Toute nouvelle publication devrait être positive et pratique. Il serait utile de rassembler en un seul volume toutes les feuilles de données concernant les ressources génétiques préparées par le Groupe de travail de l'IUFRO mais il semble que l'IUCN ait déjà pris des dispositions pour les publier. On pourrait également préparer des études de cas concernant d'autres écosystèmes ou essences, en plus de celles qui ont été prises en compte par Roche et al. en 1975 - essences méditerranéennes, essences forestières secondaires en Afrique - ainsi que des directives pratiques sur la collecte et l'enregistrement de données sur les ressources génétiques forestières.

V. ESSENCES POUR L'AMELIORATION DU MILIEU AGRICOLE ET DE LA VIE RURALE

Lors de sa troisième session, en février 1976, le Conseil international des ressources phytogénétiques (CIRPG) a exprimé l'opinion unanime - sous réserve de l'approbation de son organe parent, le Groupe consultatif de la recherche agricole internationale (GCRAI) - qu'en dehors des projets concernant les arbres à usage alimentaire, il devrait soutenir des projets d'importance moyenne ayant trait aux ressources génétiques forestières, notamment la prospection et la conservation des ressources génétiques de quelques essences utiles à l'agriculture, soit pour la fourniture de combustible, soit pour la stabilisation des terres marginales.

La variation naturelle de la plupart de ces essences n'ayant fait l'objet jusqu'ici que d'une recherche peu poussée ou nulle, il faudrait en prévoir la prospection, la collecte et l'évaluation, ainsi que - et parfois en premier lieu - la conservation et l'utilisation.

De l'avis du Groupe, les catégories auxquelles pourrait s'intéresser le CIRPG sont les suivantes :

  1. Aliments et fourrages

    Les principaux arbres à usage alimentaire comme le cocotier et le palmier dattier sont des cultures agricoles et n'ont pas leur place ici, mais les essences qui jouent un rôle dans la forêt tout en produisant des aliments ou du fourrage devraient être pris en considération.

  2. Bois de feu

    Quelques essences de cette catégorie ayant déjà passé le stade de la prospection et de l'évaluation peuvent être plantées immédiatement dans des peuplements de conservation et de sélection de provenances. C'est le cas notamment d'Eucalyptus camaldulensis.

  3. Rideaux-abris

  4. Stabilisation des sols

    Comprend des espèces destinées à des opérations spéciales comme la stabilisation des dunes de sable, le boisement des pentes érodées.

  5. Foresterie paysanne

    Essences étroitement mélangées aux cultures agricoles (Acacia albida, A. senegal, par exemple) ou fournissant de l'ombre et de l'agrément aux maisons rurales qu'elles entourent.

Le Groupe considère que l'on devrait accorder la priorité aux essences suivantes. La liste est délibérément orientée vers les zones plus arides puisque c'est là que les améliorations (ou les dommages) apportées au milieu sont susceptibles d'avoir les effets les plus importants.

Acacia albidaFourrage, bois de feu, foresterie paysanne
A. aneuraFourrage, bois de feu, rideaux-abris, stabilisation des sols
A. niloticaFourrage, bois de feu, foresterie paysanne
A. senegalBois de feu, foresterie paysanne
Eucalyptus camaldulensisBois de feu, rideaux-abris
E. microthecaBois de feu, rideaux-abris, stabilisation des sols
Gleditsia triacanthosFourrage, bois de feu, rideaux-abris, stabilisation des sols
Leucaena leucocephala
(variété géante)
Fourrage, bois de feu, foresterie paysanne, stabilisation des sols (pour les zones plus humides)
Prosopis spp.Fourrage, bois de feu, rideaux-abris, stabilisation des sols

VI. PROGRAMME MONDIAL DE RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES

Le Groupe considère qu'il faut continuer à accorder une haute priorité aux prospections et collectes qui forment la base de toutes les autres activités en matière de ressources génétiques forestières, ce qui est déjà le cas grâce aux activités que poursuivent un certain nombre d'instituts. Il a révisé la liste des priorités par région, essence et opération, à la lumière des progrès réalisés ou des informations plus complètes obtenues depuis sa dernière session. On trouvera cette liste révisée à l'Annexe 8.

En matière d'évaluation, c'est principalement l'organisation hôte qui doit être chargée de l'estimation et de l'enregistrement aussi bien que de l'entretien des essais internationaux de provenance, afin qu'elle puisse en tirer des informations d'un intérêt maximum à des fins locales. En même temps, le Groupe reconnaît l'intérêt de baser les estimations sur une norme commune internationale afin de pouvoir comparer entre eux les résultats des divers pays. Il est hautement souhaitable aux yeux du Groupe que les instituts chargés de coordonner la distribution des semences destinées aux essais internationaux d'essences et de provenance, et de donner des conseils sur l'organisation des essais soient également prêts, le cas échéant, à aider les pays coopérants à effectuer leurs évaluations et à préparer leur documentation et, pour ce faire, qu'ils fournissent le personnel et les fonds nécessaires aux voyages.

En ce qui concerne la conservation, se reporter au chapitre IV ci-dessus.

Le Groupe note que depuis sa dernière session, des travaux ont été effectués sur les modes de floraison et de reproduction de quelques essences tropicales (FDFR Ibadan 1975, Grison 1977). Cependant, les efforts déployés dans ce domaine sont encore très insuffisants en comparaison du nombre d'essences et du manque complet de connaissances sur la plupart d'entre eux. A nouveau, le Groupe a recommandé d'intensifier les recherches et de les mener dans les pays tropicaux.

Le Groupe accueille avec satisfaction le regain d'intérêt que suscite un Programme coopératif international d'amélioration de Pinus caribaea qui comprendrait des vergers à graines pour la production de semences destinées à l'utilisation internationale, et note qu'il pourrait être financé en partie par l'industrie privée, par l'intermédiaire du Programme FAO de coopération de l'industrie. Le Groupe note que le Programme fera l'objet d'autres débats plus détaillés lors du stage IUFRO à Brisbane du 4 au 7 avril. Selon le Groupe, le Programme devrait s'articuler en trois stades successifs, la décision de passer ou non au prochain stade étant basée sur les résultats obtenus à la fin du stade précédent. Ces stades seraient les suivants :

  1. Collecte de données. Voyage (6 mois au maximum) d'un consultant spécialisé dans l'amélioration de Pinus caribaea.

  2. Création et fonctionnement d'une unité de coordination. Echange de matériel amélioré pour la première génération de vergers à graines, principalement des graines pour vergers à graines de familles.

  3. Stratégie d'amélioration à long terme. Comprend l'amélioration des générations postérieures à la première.

Dans certains cas, il faudra établir des accords bilatéraux spéciaux pour produire dans un pays des semences destinées à être utilisées dans un autre, suivant l'exemple du Danemark dont une partie des semences de Douglas dont il a besoin seront produites dans un verger français. La contamination du pollen s'est révélée plus grave qu'on ne s'y attendait dans de nombreux vergers; il faut donc rechercher des emplacements plus isolés pour établir des vergers à graines, dans un autre pays, s'il le faut.

Les pays devraient établir pour chaque essence une liste des vergers à graines déjà productifs, des quantités de semences recueillies et de l'excédent disponible à l'exportation ou du déficit à combler par l'importation.

Le Groupe note que, dans les essais internationaux, quelques provenances se sont révélées si constamment supérieures dans plusieurs pays qu'une demande de semences en vrac existe déjà, ou ne saurait tarder à se manifester. Pour certaines provenances, les graines ne peuvent pas être recueillies en vrac, en raison de leur production insuffisante dans l'aire naturelle; lorsqu'elles existent en grande quantité, mais qu'on ne peut se les procurer auprès des services forestiers, ou dans le commerce, la collecte en vrac peut incomber aux instituts de recherche.

Le Groupe relève qu'un système souple d'emmagasinage et de récupération des données, comprenant tous les aspects de l'amélioration des arbres, a été mis au point au Danemark et est en usage dans toute la Scandinavie. A Oxford INTFORPROV est utilisé pour les essais internationaux de provenances, mais ne couvre pas les autres aspects de l'amélioration des arbres.

Le Groupe souligne la nécessité de développer les activités de formation dans ce domaine nouveau que représentent les ressources génétiques forestières. La formation devrait être adaptée aux besoins locaux et comprendre des cours pratiques de courte durée sur le terrain ainsi que des cours académiques plus longs et plus formels à l'Université. Il est aussi important de former un technicien qu'un spécialiste.

Le Groupe a accueilli avec satisfaction la proposition tendant à modifier le titre d'un poste au Département des forêts de la FAO, de Forestier (boisement), en Forestier (ressources génétiques et amélioration des arbres), modification qui reflète l'importance que les ressources génétiques forestières ont progressivement assumée dans le programme ordinaire du Département au cours de la dernière décennie. Parallèlement, il reconnaît que les engagements de plus en plus importants pris pour assurer la coordination centrale du Programme mondial, grâce au soutien financier du PNUE et éventuellement du soutien futur du CIRPG, nécessiteraient un personnel de coordination supplémentaire qui pourrait être financé par des fonds fiduciaires.

VII. PROGRAMME D'ACTION 1978–79

En assumant que les fonds disponibles pour l'acquisition de semences dans le cadre du Programme ordinaire de la FAO en 1978–79 seront les mêmes qu'en 1976–77, (45 000 dollars), le Groupe recommande les ouvertures de crédit ci-après :

  1. 10 000 dollars à l'Instituto Nacional de Investigaciones Forestales (INIF) Mexique, pour de nouvelles prospections et collectes de résineux et de feuillus mexicains.

  2. 3 000 dollars à l'Institut de recherche forestière du Nigéria pour de nouvelles prospections et collectes de feuillus tropicaux en Afrique de l'Ouest.

  3. 3 000 dollars au Centre technique forestier tropical, pour de nouvelles prospections et collectes de feuillus tropicaux en Afrique de l'Ouest.

  4. 15 000 dollars à la Division de la recherche forestière du C.S.I.R.O. à Canberra, pour de nouvelles prospections et collectes du genre Eucalyptus et d'autres genres en Australie et pour des prospections et collectes à effectuer en coopération avec des pays des Indes orientales.

  5. 5 000 dollars au Département des forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée et pour de nouvelles prospections et collectes d'espèces d'Eucalyptus, d'Araucaria, de Toona et de Flindersia.

  6. 1 000 dollars au Centre de graines forestières des Etats-Unis à Macon pour la fourniture de semences aux pays en développement.

  7. 8 000 dollars pour imprévus, à d'autres instituts selon les besoins.

Le Groupe note avec satisfaction les propositions du Département des forêts de la FAO tendant à une augmentation substantielle en 1978/79, par rapport à 1976/77, des fonds du Programme ordinaire destiné aux ressources génétiques forestières. Il recommande que dans la répartition de ces fonds supplémentaires, la FAO envisage d'apporter un soutien aux activités suivantes :

  1. prospection et collecte de résineux et de feuillus d'Amérique centrale effectuée par le Commonwealth Forestry Institute d'Oxford.

  2. nouvelle exploration et collecte de feuillus d'Afrique de l'Ouest effectuée par l'Institut de recherche forestière du Nigéria et le Centre technique forestier tropical.

  3. collecte de résineux méditerranéens dont la coordination est assurée par l'Istituto Sperimentale per la Selvicoltura, Florence.

  4. nouvelle prospection et collecte d'essences australiennes effectuée par la Division de la recherche forestière du C.S.I.R.O à Canberra.

  5. nouvelles prospections et collectes d'essences de Papouasie-Nouvelle-Guinée par le Departement des forêts de Papouasie-Nouvelle-Guinée.

  6. prospection et collecte de Gmelina et autres feuillus, et de résineux de l'Himalaya par le Service forestier indien et le Centre de graines forestières danois/FAO.

  7. nouvelles collectes effectuées par le Centre de graines forestières des Etats-Unis à Macon, pour la fourniture de semences aux pays en développement.

  8. enquêtes internationales et évaluation des essais de provenance d'Eucalyptus et d'autres genres.

  9. activités de formation à tous les aspects de la prospection, de la collecte, de l'évaluation, de la conservation et de l'utilisation des ressources génétiques forestières.

VIII. AVENIR DU GROUPE

Le Groupe insiste sur la nécessité de conserver la direction et la coordination centrale du Programme mondial sur les ressources génétiques forestières. Si les Groupes de travail de l'IUFRO ou les groupes ad hoc peuvent donner des conseils sur des problèmes spécifiques comme l'enregistrement et la récupération des données, l'entreposage des semences à long terme, etc. ils ne pourraient assurer la coordination mondiale, fonction que seul le Groupe peut remplir. Ce dernier note que les coordonnateurs nationaux des informations sur les ressources génétiques forestières qui sont nommés par un certain nombre de pays et dont la liste figure dans le bulletin d'Informations sur les ressources génétiques forestières No. 6, pourraient jouer un rôle important en établissant des rapports sur l'état d'avancement des activités qui permettraient aux membres du Groupe de compléter leurs connaissances régionales.

IX. ACTIVITES CONNEXES

1. Troisième Consultation mondiale sur l'amélioration des arbres forestiers

Le Groupe note que la Consultation (Canberra, Australie, 21–26 mars 1977) fournira l'occasion de débats plus larges sur les ressources génétiques forestières. La première session technique sera consacrée à ce sujet.

2. Cours de formation

Le Danemark a financé le cours de formation FAO/DANIDA sur la collecte et la manutention des graines forestières (Thaïlande, mars-avril 1975). Un rapport, qui contenait des textes de conférence, a depuis été publié (FAO 1975). Un autre cours de formation FAO/DANIDA sur le boisement en savane devait avoir lieu au Nigéria en février 1976, mais a dû être annulé; les communications étaient publiées en 1977.

3. Matériel pour la collecte de semences

A nouveau le Groupe recommande que les informations sur le matériel de collecte des semences soient résumées et publiées aussitôt que possible. Il note que M. Bonner effectue actuellement, pour le Groupe de travail de l'IUFRO sur les problèmes de semences, une enquête sur le matériel dont on a besoin pour tout ce qui concerne les semences, et qu'elle devrait également porter sur le matériel nécessaire à la collecte des graines. Si l'on a besoin de renseignements plus nombreux et plus détaillés, le Groupe espère que le Centre de graines forestières FAO/DANIDA voudra bien se charger de ce travail. Il recommande que la publication donne également des renseignements sur les règlements de sécurité d'emploi du matériel.

4. Zones de production de semences

Le Groupe note avec satisfaction que M. J. Burley, du Commonwealth Forestry Institute d'Oxford, devait écrire un manuel donnant des directives concernant les zones de production de semences, qui devait être publié en 1978.

5. Date et lieu de la prochaine réunion

Une décision sera prise ultérieurement. On envisage Rome en 1980, ou le Japon en 1981 à l'occasion du Congrès de l'IUFRO.

X. LISTE DES REFERENCES

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