Département économique et social

 système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture

 perspectives alimentaires
No. 5 Rome, novembre 2003

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

faits saillants

DONNÉES DE BASE SUR LA SITUATION CÉRÉALIÈRE MONDIALE

CRISES ALIMENTAIRES: MISE À JOUR 1/

Céréales

Céréales : Production actuelle et perspectives des récoltes

Céréales : Commerce

Céréales : Stocks de report

Céréales : Prix à l’exportation

Taux de fret maritime

Viande et produits carnés

Lait et produits laitiers

Graines oléagineuses, huiles et farine d’oléagineux

Sucre

Engrais

ANNEXE STATISTIQUE

NOTE SUR LES STATISTIQUES

Viande et produits carnés

En 2003, les marchés mondiaux de la viande ont été caractérisés par une contraction des disponibilités exportables, en particulier à partir des pays développés - qui fournissent traditionnellement près des trois quarts de la viande échangée. La concurrence vive entre les exportateurs est renforcée par les écarts de prix entre les viandes, les variations des taux de change, l’atonie de la demande et les restrictions commerciales imposées sur les principaux marchés de la viande. Alors que l’indice FAO des prix de la viande avait baissé de 2 points en 2002, les cours internationaux de la viande sont remontés en 2003, les prix des viandes de bœuf, de porc et de mouton ayant fait augmenter de 5 points l’indice FAO depuis le début de l’année. Les prix de la viande de mouton et de la viande de bœuf ont progressé de 12 pour cent et 8 pour cent respectivement, tandis que les prix de la viande de porc ont gagné 2 pour cent. La faible demande de viande de volaille a fait baisser l’indice des prix de la volaille de 12 pour cent par rapport à la moyenne de l’année dernière, bien que les prix aient récemment augmenté à partir des bas niveaux enregistrés fin 2002 et début 2003.

La faible rentabilité des producteurs, les épidémies de maladies frappant la volaille, les mauvaises conditions météorologiques et la hausse du prix du fourrage dans certaines régions ont ralenti l’augmentation de la production mondiale de viande en 2003. Celle-ci ne devrait augmenter que de 1 pour cent pour atteindre 249,1 millions de tonnes. En 2002, au contraire, l’amélioration de la situation zoosanitaire chez les principaux exportateurs de viande en Amérique du Sud et en Europe avait incité à accroître les abattages, faisant augmenter la production de près de 4 pour cent. En raison d’une faible productivité due à de mauvaises conditions météorologiques et de la contraction des cheptels, la production devrait baisser de 1 pour cent dans les principales régions exportatrices d’Amérique du Nord, de l’UE et de l’Océanie. Dans le même temps, elle devrait augmenter de 2 pour cent en Amérique du Sud et en Asie, faisant augmenter la part des pays en développement dans la production mondiale de 1 point de pourcentage à 57 pour cent.

En 2003, la hausse des cours internationaux, les mesures commerciales restrictives imposées en Fédération de Russie et au Japon, le SRAS en Asie et le cas d’ESB détecté au Canada ont contribué à ralentir le taux de croissance du commerce de la viande à moins de 1 pour cent, soit un rythme nettement inférieur au taux de 6 pour cent enregistré en 2002. Estimée à 19 millions de tonnes, la progression du commerce mondial de viande devrait être essentiellement le fait des pays en développement, dont la part des exportations dans le commerce mondial devrait s’établir à 38 pour cent, contre 35 pour cent en 2002 et 29 pour cent en 2000. En 2003, la concurrence entre les exportateurs a été particulièrement vive, leur compétitivité ayant été restreinte par l’offre limitée de viande et par la hausse des prix, conjuguée à une appréciation des monnaies de nombreux pays développés, d’où la baisse de 3 pour cent des exportations de viande de ces pays.

Le commerce de la viande devrait augmenter malgré la hausse des prix

Étant donné que les cheptels étaient moins nombreux dans les pays développés au début de 2003 et que les abattages de bœufs se sont ralentis, la production mondiale de viande de bœuf ne devrait pas dépasser 61,9 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation de moins de 1 pour cent par rapport à 2002. Le raffermissement des prix liés à la contraction de l’offre dans les principaux pays exportateurs de viande de bœuf en Europe, en Amérique du Nord et en Océanie a été renforcé par la découverte d’une vache atteinte par l’ESB au Canada en mai 2003. Si les effets sur la consommation ont été minimes, l’interdiction temporaire des expéditions de bœufs et de bétail provenant du Canada, grand pays exportateur, a eu des retombées sur l’offre, les prix et la production sur d’autres marchés, en particulier aux États-Unis, premier marché mondial pour la viande de bœuf. Cours internationaux de la viande

 Indices FAO des
cours internationaux
de la viande
Cours internationaux moyens de la viande
 
 Poulet 1/Porc 2/Boeuf 3/Agneau 4/
 (1990-92=100)(dollars EU/tonne)
19941029212 6592 3842 975
1995 999222 4701 9472 621
1996 969782 7331 7413 295
1997 968432 7241 8803 393
1998 837602 1211 7542 750
1999 846022 0731 8942 610
2000855922 0831 9572 619
2001846452 0772 1382 912
2002825791 8302 1273 303
200387 5/572 5/1 880 5/2 044 6/3 757 6/
      
2003- jan.855101 7582 1853 596
fév.865131 8212 1403 582
mars875521 9422 1033 522
avr.855671 9022 0283 503
mai865901 8611 9473 744
juin885701 8382 0554 027
juil.876212 0501 7863 941
aoûtn.o.6441 8702 0093 919
sept.n.o.n.o.n.o.2 1393 977
Source: FAO
1/ Poulet en morceaux, valeur unitaire exportation E.-U. 2/ Viande de porc congelée, valeur unitaire exportation E.-U. 3/ Viande de bœuf transformée, Australie, prix caf E.-U. 4/ Agneau congelé, carcasse entière, Nouvelle Zélande, prix de gros Londres. 5/ Janvier-août 2003. 6/ Janvier-septembre 2003.

Au niveau mondial, la consommation de viande de bœuf par habitant devrait augmenter de 1 pour cent en 2003, la hausse des prix empêchant la demande de continuer à croître au rythme record enregistré en 2002. Si la consommation diminue de 1 pour cent à 22,7 kg/habitant dans les pays développés, la hausse de la demande de viande de bœuf de qualité supérieure dans de nombreux pays d’Asie contribue à faire augmenter de 2,6 pour cent la consommation par habitant dans les pays en développement. À la faveur de la hausse de la consommation dans ces pays, la part des pays en développement dans la production mondiale de bœuf continuera de s’accélérer pour atteindre 52 pour cent de la production et de la consommation mondiales en 2003, en hausse de 3 pour cent par rapport à l’année dernière et de 12 pour cent depuis le début des années 90.

Le commerce mondial de viande de bœuf est estimé à 6 millions de tonnes, en augmentation de 2 pour cent. La hausse des prix, la détection d’un cas d’ESB au Canada – grand pays exportateur – et l’imposition d’obstacles au commerce sur les deux plus grands marchés de la viande de bœuf – le Japon et la Fédération de Russie - ont restreint les gains commerciaux à un tiers du niveau de l’année dernière. La croissance du commerce de la viande de bœuf est inférieure au taux enregistré en 2002, année où la consommation s’était redressée une fois passées les inquiétudes des consommateurs concernant l’ESB et

où les échanges avec les exportateurs touchés par la fièvre aphteuse avaient repris. Elle est néanmoins supérieure à la moyenne quinquennale et dépasse les taux prévus pour les autres viandes en 2003. La persistance de la reprise de la demande d’importations en Asie, en particulier en provenance de Chine, des Philippines et de la République de Corée, devrait plus que compenser la baisse des importations de l’Amérique du Nord, région qui représente 20 pour cent des importations mondiales. Cette reprise se produit malgré la faiblesse de la demande d’importations japonaise qui, même si elle se rétablit partiellement de la crise de l’ESB survenue en 2001/02, est encore freinée par des prix qui ont augmenté de 20 pour cent au cours du premier semestre de l’année et par l’imposition, en août 2003, de droits de douane plus élevés sur les produits réfrigérés à base de viande de bœuf. Les importations de la Fédération de Russie, qui devraient diminuer de 6 pour cent, ont été moins touchées par l’imposition de contingents tarifaires que la viande de porc et la viande de volaille, car la viande de bœuf provenant d’autres pays de la CEI bénéficiait d’un libre accès au marché russe. Dans le même temps, dans l’UE, la diminution de l’offre intérieure et la hausse des prix de la viande de bœuf contribuent à modifier la position commerciale nette; les importations devraient atteindre un niveau record à près de 62 000 tonnes - soit 17 pour cent des importations totales - qui sont importées dans la région à des taux de droits de douane dépassant 100 pour cent.

La concurrence entre les exportateurs a été particulièrement vive en 2003: les exportations sud-américaines, favorisées par la dépréciation des monnaies des pays de la région et par la baisse des prix moyens à l’exportation, se sont redressées et ont fait augmenter la part de la région dans les exportations mondiales à 27 pour cent, en hausse de 18 pour cent en 2001. Si, malgré la hausse des prix à l’exportation, la viande de bœuf provenant des États-Unis a continué d’augmenter en 2003, la diminution des cargaisons provenant du Canada, de l’UE et de l’Australie a fait chuter les exportations des pays développés de 5 pour cent.

La contraction de l’offre de viande de porc limite les gains commerciaux

Les contraintes qui ont pesé sur la rentabilité au début de 2003 dans de nombreux pays figurant parmi les principaux producteurs de viande de porc ont freiné la croissance de la production, celle-ci n’augmentant que de 2 pour cent pour atteindre 95,8 millions de tonnes en 2003. La production en Europe et en Amérique du Nord, qui représente un tiers de l’offre mondiale et deux tiers des exportations mondiales, est légèrement inférieure aux chiffres de 2002 en raison de la baisse des prix enregistrée fin 2002 et des pertes de productivité dues aux conditions météorologiques survenues en milieu d’année en Europe. Cette baisse se produit malgré l’augmentation des exportations du Canada, qui est le premier pays exportateur dans le monde. Si l’offre de viande de porc dans les pays en développement a augmenté pour atteindre 60 pour cent de la production mondiale, elle n’a progressé que de 2 pour cent en 2003 selon les estimations, contre 4 pour cent au cours des cinq dernières années. L’atonie de la demande des consommateurs, la faiblesse des prix intérieurs de la viande de porc et les contraintes pesant sur les exportations, en particulier pour les produits importés en Fédération de Russie, ont ralenti la croissance de la production en Chine et au Brésil. Inversement, au Viet Nam et aux Philippines, la hausse de la demande a entraîné une forte augmentation de la production, malgré le coût plus élevé de l’alimentation animale.

Production mondiale de viande

 20022003
estim.
2004
prélim.
 (millions de tonnes)
TOTAL MONDIAL 245,9 249,1 253,1
Viande de volaille73,875,277,3
Viande porcine94,395,897,3
Viande bovine61,661,962,1
Viande ovine   
et caprine11,611,711,9
Autres viandes4,54,54,6
PAYS EN DÉVE-   
LOPPEMENT 138,2 141,5 145,0
Viande de volaille39,540,642,0
Viande porcine56,357,558,6
Viande bovine31,232,132,8
Viande ovine et caprine8,38,58,6
Autres viandes2,92,92,9
PAYS DÉVE- LOPPÉS 107,6 107,5 108,1
Viande de volaille34,334,535,2
Viande porcine38,038,338,7
Viande bovine30,429,829,3
Viande ovine   
et caprine3,33,23,2
Autres viandes1,61,71,7
Source: FAO  
Note: Totaux calculés à partir de chiffres non arrondis.

La reprise de la demande de viande de bœuf dans les pays en développement et l’imposition de mesures restreignant le commerce sur deux grands marchés limitent les échanges mondiaux de viande porcine à 4,1 millions de tonnes en 2003, soit une hausse de moins de 1 pour cent par rapport à 2002. Le Japon et la Fédération de Russie, qui représentaient 40 pour cent des importations totales en 2002, ont imposé simultanément des mesures restreignant le commerce de la viande porcine au milieu de l’année 2003. Pour la troisième année consécutive, le Japon a eu recours à la clause de sauvegarde et a relevé le prix minimum d’importation de 25 pour cent. Ce facteur, conjugué à une demande stagnante en Chine et dans la République de Corée, contribue à réduire les importations asiatiques (40 pour cent du commerce mondial de viande porcine) de 2 pour cent. Dans le même temps, les contingents tarifaires imposés par la Fédération de Russie ont fait augmenter les prix intérieurs de 35 pour cent et devraient entraîner une diminution des importations de 20 pour cent. Ces restrictions à l’accès au marché russe provoquent une concurrence féroce entre les exportateurs. La hausse des prix de la viande de porc en Europe, le recours limité aux restitutions à l’exportation et l’appréciation de l’euro font qu’il est difficile de concurrencer les produits brésiliens à bas prix en Fédération de Russie et ailleurs. En conséquence, les exportations de l’UE devraient diminuer de 15 pour cent, ramenant la part de l’UE dans le commerce mondial de la viande de porc à 26 pour cent en 2003, contre 31 pour cent en 2002 et 37 pour cent en 2000. Malgré le ralentissement de l’offre en Amérique du Nord, les exportations augmentent car le Canada profite de capacités accrues d’abattage et de transformation ainsi que de la forte demande d’importations aux États-Unis.

Le marché de la volaille se tasse et les prix s’effondrent

En 2003, le marché de la volaille a été caractérisé par la croissance de la production la plus faible depuis plus de trente ans en raison de prix faibles, de problèmes zoosanitaires et météorologiques, d’obstacles commerciaux non tarifaires accrus dans les pays importateurs et d’une concurrence plus vive entre pays exportateurs. La faiblesse des prix de la viande de volaille en début d’année s’est traduite par une augmentation de la production mondiale de moins de 2 pour cent – la moitié par rapport à la période allant de 1995 à 2002 – à 75,2 millions de tonnes. Alors que la production aux États-Unis, premier exportateur de viande de volaille, a légèrement augmenté, les mauvaises conditions météorologiques dans l’UE, conjuguées aux pertes provenant de maladies aux Pays-Bas, auraient entraîné une baisse de la production de l’UE de près de 4 pour cent. Dans le même temps, la production des pays en développement progresse de 3 pour cent, ce qui correspond à moins de la moitié du taux enregistré en 2002. Ce ralentissement s’explique par des facteurs tels que la baisse de la rentabilité en Amérique du Sud, où le coût de l’alimentation animale a augmenté au premier semestre de l’année, et l’impact du SRAS en Asie, qui a fait baisser la consommation et les prix de la viande de volaille. Toutefois, la reprise de la consommation et la hausse des prix de la viande de volaille en Asie ont entraîné une augmentation de la production en fin d’année en Thaïlande et en Chine, qui sont les principaux producteurs et exportateurs de la région. En Inde, qui exporte désormais des volailles entières congelées à destination du Moyen-Orient, la hausse des prix des produits et le maintien des investissements dans les capacités et la productivité du secteur devraient permettre d’augmenter la production de 14 pour cent.

L’imposition de quotas par pays en Fédération de Russie, l’épidémie de SRAS et ses répercussions économiques en Asie ainsi que les fermetures de marchés dues à l’épidémie de grippe aviaire dans de nombreux pays sont à l’origine de la seconde année de croissance atone sur le marché mondial de la viande de volaille. Le commerce de viande de volaille a été estimé à 7,9 millions de tonnes pour 2003, ce qui veut dire qu’il est resté stable depuis 2002, contrairement à ce qui s’était passé au cours des cinq dernières années, lorsque le taux de croissance annuel du commerce de la viande de volaille – soit 7 pour cent – dépassait largement celui des autres viandes. L’atonie de la consommation entraîne une diminution des importations de la Chine, du Japon et de la République de Corée; l’accès au marché chinois a été rendu encore plus difficile par des problèmes administratifs pour obtenir des permis d’importation. L’imposition de contingents en Fédération de Russie, premier importateur mondial de volaille (près de 60 pour cent de la consommation est satisfaite par les importations), entraîne une baisse des importations estimée à 20 pour cent et sera à l’origine d’une hausse des prix intérieurs de 28 à 90 pour cent en fonction des morceaux pendant la période allant d’avril à septembre. En Europe, où les prix augmentent dans un contexte de baisse de l’offre, les importations devraient progresser malgré l’élimination d’une brèche tarifaire en août, ce qui devrait ralentir le rythme des importations en fin d’année.

En raison d’une offre exportable réduite, en particulier aux États-Unis et en Europe, les pays développés voient leur part des exportations mondiales baisser encore à 47 pour cent en 2003, contre 64 pour cent en 1999. Dans le même temps, grâce à des coûts de production relativement bas et à un taux de change favorable, les gains commerciaux du Brésil s’élèvent à 8 pour cent tandis que le rival asiatique, la Thaïlande, continue d’augmenter ses exportations de produits de viande de volaille transformée à destination du Japon et de l’UE.

La contraction des disponibilités exportables de viande ovine fait augmenter les prix

Les conséquences de la grave sécheresse qui a frappé l’Océanie, conjuguées à la poursuite de la réduction à long terme du secteur ovin dans les pays développés et dans les pays en transition, ont limité l’augmentation de la production de viande ovine à 1,2 pour cent, ce qui est inférieur à la moyenne quinquennale – soit 2 pour cent. Les pays développés devraient enregistrer une baisse de la production pour la troisième année consécutive, une chute de 15 pour cent étant notamment prévue en Australie. Toutefois, la production des pays en développement, qui représente près des trois quarts de la production mondiale, augmentera de 2 pour cent à la faveur d’une reconstitution des cheptels et d’une hausse de la productivité dans les pays précédemment touchés par la sécheresse tels que l’Afghanistan, l’Éthiopie et la République islamique d’Iran. En Iraq, les conditions d’élevage sont relativement stables, en particulier au nord; les conditions favorables de pâturage, la faible incidence des maladies et la disponibilité d’aliments fourragers à bas prix devraient entraîner une amélioration générale dans le secteur de la viande ovine. Celui-ci continue de jouer un rôle crucial dans les zones rurales des pays susmentionnés, où la consommation par habitant, qui s’établit entre 5 et 8 kilos, représente de 25 à 40 pour cent de la consommation totale de viande; ce chiffre dépasse considérablement la consommation mondiale moyenne par habitant, soit 1,9 kilogramme.

Le resserrement des disponibilités exportables et la forte demande d’importations propulsent les cours internationaux de la viande ovine à des niveaux records. Le commerce mondial de viande ovine est estimé à 690 000 tonnes et demeure pratiquement inchangé par rapport à l’année dernière, la demande de viande importée à destination de tous les marchés traditionnels au Canada, dans l’UE, au Mexique et aux États-Unis étant orientée à la hausse. La dépréciation persistante du rand sud-africain renforce les importations malgré des prix élevés, et les importations étaient en hausse de près de 30 pour cent en milieu d’année. Inversement, sur d’autres marchés sensibles aux prix tels que la Papouasie-Nouvelle-Guinée, l’appréciation des monnaies des exportateurs a réduit la demande. En Australie, pays fournissant 40 pour cent des exportations mondiales, la réduction du cheptel ovin liée à la sécheresse, le niveau élevé des prix intérieurs et la pénurie persistante d’agneaux exportables en carcasses lourdes entraînent une diminution de 10 pour cent des exportations. Néanmoins, des conditions météorologiques favorables et des taux élevés d’agnelage en Nouvelle-Zélande favorisent les exportations, et des exportateurs non traditionnels tels que l’Argentine et le Chili, qui bénéficient de contingents plus élevés pour la viande ovine de la part de l’UE, disposent de quantités supplémentaires exportables.

Perspectives du marché de la viande en 2004

La poursuite de la hausse des prix à court terme devrait entraîner une légère reprise de la production mondiale en 2004; celle-ci devrait augmenter de 2 pour cent pour atteindre 253,1 millions de tonnes. La croissance de l’offre de viande de volaille et de viande de porc ne devrait pas être aussi faible qu’en 2003 car l’amélioration des perspectives économiques aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement devrait renforcer la demande de viande. Toutefois, l’augmentation prévue de la production de viande de porc et de viande de volaille ne devrait pas être aussi forte dans le secteur bovin du fait du début de la reconstitution des cheptels aux États-Unis et en Océanie. La contraction de l’offre normalement liée à la reconstitution des cheptels limitant le potentiel d’exportation, l’augmentation des disponibilités de viande de bœuf devrait provenir des pays en développement.

Les mesures restreignant le commerce adoptées au Japon et en Fédération de Russie, deux des principaux

pays importateurs de viande, continueront à faire ressentir leurs effets en 2004 car ces deux pays devraient maintenir des droits de douane restrictifs et des contingents tarifaires. Globalement, le commerce de la viande devrait néanmoins augmenter de 3 pour cent, soutenu par la forte demande d’importations des États-Unis liée à la contraction des disponibilités et par la hausse de la demande de viande de porc et de viande de volaille en Asie, particulièrement en Chine. Le resserrement persistant de l’offre de viande de bœuf, conjugué à une reprise du commerce, devrait continuer d’orienter les prix de la viande de bœuf à la hausse en 2004. Les marchés de la viande de porc et de la viande de volaille devraient quelque peu se stabiliser sur fond d’augmentation de la production

Exportations mondiales de viande 1/

 20022003
prévis.
2004
prélim.
 (milliers de tonnes)
MONDE 18 773 18 930 19 578
Viande de volaille7 8707 8718 104
Viande porcine4 0614 0794 122
Viande bovine5 8765 9916 338
Viande ovine   
et caprine721700723
Autres viandes283289289
Source: FAO
Note: Totaux calculés à partir de chiffres non arrondis.
1/ Y compris la viande (fraîche, réfrigérée, congelée préparée et en boîte); en équivalent de poids carcasse; non compris les expéditions d’animaux sur pied, les abats comestibles et les échanges intracommunautaires de la UE.

Page pécédenteTable des matièresPage suivante

 

 Département économique et social

Contexte

Exonération

©FAO, 2003