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Signes cliniques

Quand la PPCB apparaît pour la première fois dans un troupeau, elle est généralement grave et la mortalité est assez élevée. Un faible pourcentage d’animaux peuvent mourir rapidement sans présenter de signes de maladie si ce n’est de la fièvre. Il est parfois possible de faire le lien entre l’apparition de la maladie et des contacts antérieurs avec d’autres bovins trois à six semaines plus tôt, mais ce n’est pas toujours le cas parce que la période d’incubation peut atteindre six mois. Les signes cliniques peuvent n’apparaître que plusieurs mois après que les animaux ont été en contact. La maladie peut donc s’installer dans un troupeau avant qu’on ne la remarque, et il est alors difficile de remonter à son origine. C’est le cas notamment lorsque de longues périodes se sont écoulées entre les campagnes de vaccination de routine, ou quand des antibiotiques ont été utilisés pour traiter les cas cliniques. Dans ces deux cas, l’incidence de la maladie clinique est réduite et son identification plus difficile.

Après un certain temps, la maladie devient chronique dans le troupeau; les signes cliniques sont moins évidents et le taux de mortalité diminue, mais les pertes subsistent. Tous les animaux ne sont pas affectés de la même façon, et la maladie évolue souvent de manière chronique dès son commencement.

La forme suraiguë, qui peut toucher jusqu’à 10 pour cent des animaux infectés, est parfois observée au début de l’épidémie. La mort est soudaine et survient souvent sans aucun autre signe. La forme aiguë est observée sur environ 20 pour cent des animaux malades. Elle dure en général de cinq à sept jours. Les premiers signes sont une élévation soudaine de la température, qui peut dépasser 40° C et, chez les vaches laitières, une chute de la production de lait. Les bovins malades ont tendance à s’isoler du troupeau et refusent parfois de manger.

Une maladie respiratoire caractéristique se développe; l’animal a des difficultés à respirer et souffre manifestement. On observe une respiration abdominale à une fréquence de 50 à 55 mouvements par minute, et les animaux peuvent émettre un « grognement » à l’expiration. Certains animaux ont une toux sèche, superficielle et douloureuse, particulièrement évidente à l’exercice. Si on exerce une pression entre les côtes d’un animal malade, cela le fait souffrir et il peut réagir de façon violente. Lors de la percussion du thorax, la partie ventrale fait un son mat en raison de la présence de liquide dans la cage thoracique. Les bovins atteints de la forme aiguë se tiennent avec la tête et l’encolure tendues et les pattes antérieures écartées (planche 1); les narines sont dilatées et l’animal halète, bouche ouverte, essayant d’aspirer un peu d’air. On peut observer des écoulements nasaux, parfois striés de sang, et de la salive mousseuse autour de la bouche. Certains animaux présentent un gonflement de la gorge et des fanons. Les vaches et les génisses pleines peuvent avorter, et des cas de diarrhée ont été rapportés.

La forme subaiguë apparaît le plus souvent sur environ 40 à 50 pour cent des animaux atteints. Les symptômes sont semblables à ceux de la forme aiguë, mais ils sont moins sévères et la fièvre n’est pas constante. En général, cette forme devient chronique.

La forme chronique est l’évolution normale à la fois de la forme aiguë et de la forme subaiguë, mais elle peut apparaître d’emblée chez certains animaux. Les signes cliniques régressent, mais les animaux peuvent encore avoir une fièvre intermittente, manquer d’appétit et perdre du poids.

Les veaux de moins de six mois boitent souvent car leurs articulations sont gonflées, chaudes et douloureuses.

Le taux de mortalité est variable, mais il dépasse rarement 50 pour cent; il dépend de nombreux facteurs, comme l’âge, la race, l’alimentation, la présence d’autres infections ou infestations et le type de gestion de l’élevage.

De nombreux animaux atteints donnent l’impression d’être tout à fait guéris, même si les lésions pulmonaires mettent longtemps à cicatriser complètement. L’agent pathogène peut survivre dans les lésions pendant deux ans. Jusqu’à 25 pour cent des animaux malades peuvent devenir des porteurs chroniques de l’infection. Ils sont souvent désignés sous le nom de « pulmonaires », et on pense qu’ils jouent un rôle dans l’apparition de nouveaux foyers d’épidémie lorsqu’ils sont introduits dans des troupeaux sensibles.

En résumé, il convient de rechercher un ou plusieurs animaux présentant les signes suivants:

Une légère toux chronique (persistante) chez des bovins d’apparence normale par ailleurs ou ayant perdu du poids devrait faire suspecter la PPCB.


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