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Diagnostic différentiel

Pour effectuer le diagnostic de la PPCB, il faut la différencier des autres maladies qui pourraient présenter des signes cliniques ou des lésions semblables. On doit se rappeler que lors d’une investigation les caractéristiques de la maladie dans un troupeau sont aussi importantes que les observations faites sur un seul animal.

Quelques sources de confusion sont données ci-après.

Peste bovine. La confusion avec la peste bovine est due à la fièvre et aux écoulements observés au niveau des yeux, du nez et de la bouche. Cependant, les lésions caractéristiques de la peste bovine, qui sont essentiellement des érosions dans la bouche et sur tout l’appareil digestif, ainsi qu’une forte diarrhée avec souvent des traces de sang dans les cas graves, devraient permettre de la différencier facilement de la PPCB, qui ne présente pas ces lésions. Les lésions pulmonaires sont plutôt observées dans les cas chroniques de peste bovine; il s’agit de zones rouges affaissées, associées à un emphysème des lobules pulmonaires et des parois qui les séparent. A ce stade, les lésions érosives de la peste bovine peuvent être cicatrisées.

Fièvre aphteuse (FA). La salivation, la boiterie et la fièvre peuvent induire en erreur.

Septicémie hémorragique (SH). C’est une maladie aiguë, et la plupart des animaux qui en sont atteints meurent dans les 6 à 72 heures qui suivent l’apparition des signes cliniques. Les buffles y sont particulièrement sensibles. On observe un œdème, souvent très prononcé, de la gorge et du cou jusqu’à la poitrine. Les lésions pulmonaires observées sur les animaux qui survivent le plus longtemps peuvent être très semblables aux lésions marbrées de la PPCB. Il peut y avoir du liquide jaune dans la cage thoracique, et le poumon atteint adhère parfois à l’intérieur des côtes. Ainsi, il n’est pas toujours aisé de distinguer la septicémie hémorragique de la PPCB dans un cas isolé.

Broncho-pneumonie bactérienne ou virale. Les signes cliniques peuvent ressembler étroitement à ceux de la PPCB aiguë. L’autopsie montre en général que les deux poumons sont atteints; on peut parfois trouver un exsudat fibrineux, mais pas en quantité aussi importante que dans la PPCB. Bien que des zones sombres et dures puissent être observées sur les poumons, celles-ci sont en général limitées aux lobes antérieurs (et non pas aux lobes diaphragmatiques comme dans la PPCB); de plus, les poumons sont rarement marbrés.

Theilériose (fièvre de la Côte orientale). On observe de la toux, des écoulements nasaux et oculaires, et de la diarrhée. Les bovins atteints présentent une hypertrophie générale des ganglions lymphatiques superficiels, en particulier de ceux de la tête. Les poumons renferment une grande quantité de liquide clair, que l’on trouve également dans la cage thoracique. Les voies respiratoires à l’intérieur du poumon peuvent être remplies de mousse blanche. On note la présence d’ulcères en forme de « brûlures de cigarette » dans les plis de la caillette. Il n’existe pas de signes de pneumonie ni d’inflammation de la plèvre.

Fièvre éphémère. Dans la majorité des cas, c’est une maladie de courte durée qui ne se propage pas; la plupart des bovins malades guérissent rapidement, même ceux qui sont gravement atteints. La fièvre est fluctuante, avec deux ou plusieurs pics. La pneumonie n’est pas la caractéristique principale de la maladie, mais dans un faible pourcentage de cas une pneumonie secondaire peut apparaître avec un œdème et un emphysème pulmonaires. La confusion avec la PPCB est due à la présence de fièvre, d’écoulements au niveau des yeux et de salive autour de la bouche, ainsi qu’à la boiterie et au gonflement des articulations, mais ces signes existent chez les animaux de tous âges, contrairement à la PPCB.

Abcès. Ils peuvent être pris pour des séquestres. A l’incision, le contenu des abcès est souvent d’une odeur nauséabonde et composé de liquide purulent. Dans les abcès, le tissu pulmonaire est totalement détruit. Des kystes hydatiques anciens entourés d’une capsule épaisse peuvent également prêter à confusion.

Tuberculose. Les nodules tuberculeux peuvent ressembler extérieurement à des séquestres, mais il s’agit de lésions dégénératives ayant un aspect de fromage, parfois calcifiées. Le tissu pulmonaire est détruit, et on observe les mêmes lésions dans les ganglions lymphatiques du thorax. La capsule des nodules tuberculeux est mal délimitée comparée à celle des séquestres.

Farcin. Les lésions pulmonaires du farcin diffèrent des séquestres, car elles sont remplies d’une substance purulente d’une odeur nauséabonde, identique à celle des abcès. Il existe toujours des lésions semblables au niveau des ganglions lymphatiques.

Actinobacillose. Quand on note la présence de lésions pulmonaires, il arrive qu’on les prenne pour des séquestres. Les lésions se limitent rarement aux seuls poumons, mais sont généralisées.

Kystes échinocoques (hydatiques). Ces kystes ont une double paroi et contiennent un liquide clair, souvent calcifié quand ils sont anciens.

Péricardite réticulaire par corps étranger. Elle est cliniquement semblable à la PPCB à cause de la dyspnée associée à la maladie. En général, un seul animal est atteint.


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