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AVANT-PROPOS


Certaines plantes considérées utiles dans leur région d'origine, peuvent devenir des mauvaises herbes après leur introduction - intentionnelle ou accidentelle - dans d'autres parties du monde. Cela peut se produire lorsque ce plantes trouvent des conditions environnementales favorables à leur croissance et - le plus important - lorsque leurs populations ne sont pas limitées par leurs ennemis naturels présents dans leurs habitats d'origine. Ces ennemis naturels contribuent à prévenir la croissance incontrôlée des populations des plantes auxquelles ils sont associés.

Des mauvaises herbes aquatiques exotiques, en absence de leurs ennemis naturels, causent de graves problèmes en Afrique, où elles ont rapidement envahi rivières et pièces d'eau douce et se sont répandues surtout dans les régions tropicales et tempérées-chaudes. En particulier, les populations de certaines espèces comme la jacinthe d'eau (Eichhornia crassipes (Martius) Solms-Laubach), la salade d'eau (Pistia stratiotes L.) et la fougère d'eau (Salvinia molesta D.S. Mitchell) ont eu une croissance énorme durant les dernières décennies, devenant un problème agricole, environnemental et de santé publique. Elles représentent une menace pour les cours et les bassins d'eau douce aussi bien dans des zones proches de la mer, qu'à l'intérieur du pays, où elles (a) perturbent les activités humaines, avec un impact très négatif sur l'économie nationale et la structure sociale; (b) affectent négativement la santé humaine, car elles constituent un habitat favorable aux vecteurs de nombreuses maladies; et (c) représentent une menace grave pour l'environnement et la diversité biologique, en substituant la flore et la faune natives.

Le contrôle de ces mauvaises herbes en Afrique est difficile et toutes les options appropriées disponibles doivent être considérées. Si nécessaire, un ensemble de mesures de contrôle peut être utilisé, selon la nature du problème dans cette zone particulière. Parmi les méthodes disponibles pour le contrôle des mauvaises herbes exotiques, les options respectueuses de l'environnement et durables devraient être adoptées.

La lutte biologique classique représente une option appropriée. Il s'agit de l'utilisation d'organismes utiles - les ennemis naturels qui limitent efficacement les populations de la plante hôte dans sa zone d'origine - afin de limiter la croissance et la densité de population de la mauvaise herbe dans la zone d'introduction. Les organismes utilisés sont spécifiques pour la plante hôte et ne constituent pas un danger pour d'autres plantes. La lutte biologique est la méthode par excellence pour le contrôle de mauvaises herbes aquatiques, puisqu'elle est auto-soutenable et son application est relativement bon marché et respectueuse de l'environnement. De plus, l'adoption de la lutte biologique au lieu de la lutte chimique dans des milieux aquatiques, évite la pollution ou autres effets indésirables sur l'eau utilisée pour l'alimentation humaine ou l'agriculture. Des ennemis naturels efficaces pour la lutte aux mauvaises herbes aquatiques ont déjà été identifiés, étudiés et utilisés avec succès dans des régions d'Afrique, d'Amérique, d'Asie et d'Australie.

L'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) est fortement engagée à contribuer au contrôle des mauvaises herbes aquatiques et à aider à résoudre les graves problèmes provoqués par ces plantes. Durant la dernière décennie, la FAO a conduit nombreux efforts pour le contrôle de mauvaises herbes aquatiques à différents niveaux, institutionnel ou de terrain, avec l'identification et l'application de stratégies efficaces et avec des initiatives internationales concertées et coordonnées. Cela a inclus également l'octroi d'assistance technique et de conseils, à travers la participation d'institutions concernées. L'objectif est d'effectuer une lutte appropriée contre les organismes nuisibles et de réaliser un contrôle durable, dont les résultats soient permanents.


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