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2. L'APPROCHE


La FAO a entrepris des actions à différents niveaux et financé des initiatives pour combattre les mauvaises herbes aquatiques en Afrique, suite à la requête d'assistance de la part des pays concernés. Elle a (a) donné conseils et organisé des consultations d'experts pour identifier les meilleures méthodes et les stratégies les plus modernes; (b) fourni informations aux gouvernements et sensibilisé en ce qui concerne la nécessité et l'importance d'utiliser des moyens appropriés pour contrôler les mauvaises herbes aquatiques; (c) conduit des études pour déterminer les niveaux d'infestation et la nature du problème local spécifique; (d) fourni une assistance technique pour la formation du personnel sur l'identification et le contrôle des mauvaises herbes; (e) introduit agents de lutte biologique et établi des unités pour l'élevage massif des auxiliaires pour les mauvaises herbes mentionnées ci-dessus et pour d'autres plantes; et (f) conduit des opérations de contrôle sur le terrain, en association avec institutions nationales, chercheurs et spécialistes. La FAO a souligné l'importance d'adopter une approche régionale pour aborder le contrôle des mauvaises herbes aquatiques, puisqu'un effort coopératif est indispensable pour ce type de problème de contrôle transnational.

Le contrôle de mauvaises herbes aquatiques exotiques en Afrique est très difficile, à cause de leur agressivité, croissance rapide et facilité de diffusion. Dans cette partie du monde et en absence de leurs ennemis naturels, ces plantes ont trouvé des conditions environnementales idéales pour leur développement et à présent il est impossible de les éradiquer. Cependant, ces plantes ne posent pas de problèmes dans leur zone d'origine, où elles sont en équilibre avec leurs ennemis naturels.

   

Adultes de Neochetina bruchi - ennemi naturel de la jacinthe d'eau

 

Photo G. Buckingham/Cornell University

La lutte biologique, avec l'introduction des ennemis naturels associés à chaque plante de sa zone d'origine, est la méthode de contrôle préférée, puisqu'elle est efficace, respectueuse de l'environnement, a un coût d'application relativement bas et est la seule façon pour contrôler d'une manière durable ces mauvaises herbes aquatiques. Des insectes herbivores ont été introduits et utilisés avec succès en Afrique, permettant le contrôle d'organismes nuisibles dans les zones où cette méthode a été utilisée. De plus, le milieu aquatique est très fragile et les pièces d'eau douce doivent être protégées, puisque l'utilisation de produits chimiques peut constituer un danger à cause de la pollution des rivières, pour les poissons et pour l'utilisation de l'eau pour l'irrigation, l'usage domestique, ou d'autres usages.

Néanmoins, la nature et l'urgence des problèmes posés par ces mauvaises herbes peuvent rendre nécessaire l'utilisation d'une combinaison des méthodes de contrôle disponibles - une Lutte Intégrée - avec l'objectif d'obtenir une gestion rationnelle et appropriée. Cela signifie minimiser l'impact sur l'environnement et achever un contrôle soutenable et durable. De toute façon, la lutte biologique devrait être la composante principale dans cette approche. Pour cela, le contrôle de ces mauvaises herbes aquatiques doit être adapté aux conditions locales et aux problèmes spécifiques et peut nécessiter d'une combinaison de moyens biologiques, physiques (mécaniques, ou manuels) et - dans des situations particulières, avec fortes infestations et pour des résultats à court terme - chimiques. Aussi, une attention adéquate doit être accordée à l'important aspect de la prévention du développement d'infestations, en évitant que se créent les conditions environnementales qui favorisent la croissance des mauvaises herbes et leurs explosions démographiques, comme la pollution de l'eau.

   

Adulte de Cyrtobagous salviniae - ennemi naturel de la fougère d'eau

 


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