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LE NEEM (AZADIRACHTA INDICA A. JUSS) EN THAILANDE 1

par

E.B. Lauridsen 2, C. Kanchanaburagura 3 et S. Boonsermsuk 4

I. INTRODUCTION

Le Neem (Azadirachta indica A. Juss) est une essence d'intérêt international considérable. C'est pourquoi une prospection a été entreprise sur cette essence en Thaïlande conjointement par le Département royal des forêts et par le Centre des semences forestières de DANIDA (entre autres). Les objectifs étaient d'explorer toute l'aire naturelle de l'espèce en Thaïlande afin d'avoir une base pour la récolte de semences en vue d'essais de provenances et autres activités.

II. HISTORIQUE

Le neem a été désigné comme essence hautement prioritaire, entre autres lors des réunions internationales suivantes:

En Thaïlande, le neem est inclus dans un grand programme de recherche génétique et sylvicole coordonné par la Faculté forestière de l'Université Katetsart à Bangkok. Ce programme a été mis en oeuvre à la suite de l'atelier de Kandy. Il est appuyé financièrement par F/FRED 5.

Les problèmes posés par le transport et la conservation des semences récalcitrantes du neem engendrent de sérieuses difficultés pour toutes les activités relatives à son amélioration génétique (voir par exemple Roederer & Bellefontaine, 1989). Bien qu'un certain nombre d'auteurs aient formulé des recommandations de nouvelles recherches en vue de résoudre ces problèmes, ils demeurent largement présents.

III. AIRE NATURELLE DU NEEM

L'aire naturelle du neem n'a jusqu'à ce jour pas été délimitée avec précision.

Troup (1921) écrit à propos du neem: "Il est commun dans les forêts basses ouvertes de la zone sèche de Birmanie, et se trouve apparemment à l'état spontané dans les monts Siwalik; …. s'il est spontané quelque part en Inde, c'est probablement dans les forêts du Carnatic et d'une partie du Deccan. Dans les Siwalik de Saharanpur je l'ai trouvé en quantité appréciable sur les chaînons intérieurs, dans des endroits où il serait difficile de croire qu'il ait pu se propager à partir d'arbres cultivés. Il est cultivé dans toute l'Inde et la Birmanie, plus spoécialement dans les zones sèches, et il est manifestement subspontané dans de nombreuses localités après s'être échappé de plantations ….”

Jacobs (1961) indique que le neem est spontané en Haute Birmanie (et cultivé dans toute l'Inde), au Sri Lanka, dans la péninsule indochinoise (à l'exception de la Malaisie), et dans l'est de Java jusqu'aux îles Sumbawa.

L'Académie nationale des sciences des Etats-Unis (1980) décrit le neem comme étant spontané dans les forêts sèches du Pakistan, de l'Inde, du Sri Lanka, de Birmanie, de Thaïlande, de Malaisie et d'Indonésie.

Selon Bhumibhamon (1987), le neem est indigène de l'Inde, de Birmanie, de Java et des Petites îles de la Sonde.

IV. VARIATION ET GENETIQUE

A ce jour, on connaît peu de chose de la variation génétique du neem, notamment de la variation suivant la provenance. Cela est dû au moins en partie au fait que les difficultés de conservation des graines de neem ont empêché un échantillonnage systématique et des essais de terrain consécutifs.

On a également peu d'information sur la génétique et la structure de population de l'espèce. Cependant, à en juger d'après la large répartition du neem depuis la Thaïlande (Laos, Cambodge) à l'est jusqu'au Pakistan (Iran) à l'ouest, on peut s'attendre à une diversité génétique considérable. Cette variation pourrait fournir une base pour l'amélioration génétique.

V. PROSPECTION EN THAILANDE

La répartition exacte du neem en Thaïlande n'est pas bien connue. En avril 1987 le Département royal des forêts et le Centre de semences forestières du DANIDA (DFSC) ont entrepris une expérimentation à petite échelle avec des semences de neem. Parallèlement à ces activités une prospection a été effectuée en 1988 dans les provinces de Ratchasima et de Kanchanaburi, et a comporté la délimitation et la description de quatre provenances. Ces activités se sont poursuivies au cours de l'hiver de 1989, et se sont achevées fin 1989. Au total 27 provenances ont été décrites à la suite d'une prospection détaillée, et 15 autres provenances ont été définies et décrites à partir d'une prospection moins détaillée.

La prospection de terrain a été effectuée par un membre de la Subdivision de la recherche forestière et du Laboratoire central de recherche forestière et centre de formation du Département royal des forêts, en collaboration avec un membre du DFSC.

Les activités menées comportaient l'identification et l'exploration dans les forêts naturelles où le neem est présent, et dans les zones cultivées où on le trouve en abondance. Le travail incluait des entretiens avec le personnel des services forestiers locaux et les habitants des zones rurales en ce qui concerne la présence passée et actuelle du neem, et son utilisation locale. Des localités choisies ont été visitées, et des populations représentatives de neem ont été identifiées, sélectionnées et cartographiées. Aux endroits où des prospections détaillées ont été effectuées, le nombre de plants de neem a été enregistré dans des placettes d'échantillonnage choisies au hasard. Les données phénologiques et la production de fruits (lorsque la saison le permettait) ont également été enregistrées. Un exemple de description de provenance est présenté en Annexe 1.

Dans le nord-est de la Thaïlande on n'a procédé qu'à une prospection très approximative, sans placettes d'échantillonnage et en évaluant la densité de neem par estimation visuelle et non par comptage.

VI. LE NEEM EN THAILANDE

A. Variétés

On ne trouve en Thaïlande que deux variétés de neem. L'une d'elles est Azadirachta indica var. siamensis Valenton, qui a des feuilles plus grandes et semble plus robuste que l'autre variété, qui appartient à l'holotype connu principalement de l'Inde et des introductions en Afrique. Cette dernière variété comprend deux types, l'un avec des inflorescences blanches et l'autre avec des inflorescences rouges. Les fleurs du type blanc sont souvent récoltées et consommées comme aliment. Le bois du type rouge est considéré comme plus résistant aux insectes, et est en conséquence préféré pour la fabrication de meubles, notamment de lits.

L'holotype d'Azadirachta indica - appelé en Thaïlande “Sadao india” ou “Quinine” - est estimé principalement pour ses usages médicinaux. L'holotype est considéré comme ayant des vertus médicinales supérieures à celles de la variété siamensis.

Les deux variétés d'Azadirachta indica peuvent également être distinguées à partir de différences dans la morphologie du pollen et les formes d'isoenzymes. Boonsermsuk & Jitjamnong (1989) ont étudié les spectres d'isoenzymes peroxydases et la morphologie du pollen sur ce que l'on a considéré ensuite comme trois variétés de l'espèce Azadirachta indica, désignées en thaï sous les noms de Sadao Thai, Sadao india et Sadao Thiam (Sadao Chang). L'étude a identifié la variété Sadao Thiam comme étant Azadirachta excelsa (Jack) Jacobs. Elle diffère des deux variétés d'Azadirachta indica pour un certain nombre de caractéristiques parmi celles qui ont été étudiées. Les deux variétés d'Azadirachta indica ont pu être distinguées l'une de l'autre principalement par leur spectre d'isoenzymes. Leurs pollens diffèrent par l'épaisseur de la membrane, sinon toutes leurs caractéristiques sont identiques.

Près de Prachuab Khiri Khan sur la Péninsule (voir Figure 1), ces deux variétés s'hybrident en donnant une descendance ayant des caractéristiques intermédiaires. Un peu au nord de cette localité aucune hybridation ne se produit, en raison de leurs dates différentes de floraison.

B. Présence et répartition en Thaïlande

La répartition et les caractéristiques du neem en Thaïlande, pour l'holotype comme pour la variété siamea, ont été décrites par Glover & Adams (1990).

Azadirachta indica var. siamensis a une large aire naturelle en Thaïlande (Figure 1), les populations les plus denses se trouvant sur les termitières et sur les diguettes de rizières (Figure 2 et 3), ou disséminées dans certaines forêts sèches à diptérocarpacées. A peu d'exceptions près cette variété ne se rencontre pas dans les forêts décidues humides ni à des altitudes supérieures à 200 mètres.

Dans le sud-est de la Thaïlande, Azadirachta indica var. siamensis n'est semble-t-il spontané que le long de la côte ouest sur une bande de 30–40 km de large. Selon les habitants le neem poussait à l'état spontané dans les forêts décidues humides jusqu'à ce que de grands défrichements aient été effectués il y a 20–40 ans en vue de la production agricole. Il ne se rencontre pas à l'est de la ville de Klaeng, et on ne le trouve qu'à l'état très disséminé en dehors de cette ville. Dans l'Est, le long de la frontière cambodgienne, on ne le trouve qu'à partir de la ville de Sa Kaoe, sur la route 33 allant de Bangkok à Aranyaprathet. On n'a aucune information sur sa présence au Cambodge.

Dans le Centre-Nord, cette variété est commune et pousse souvent en populations denses comprenant jusqu'à 5 arbres par hectare.

La répartition du neem dans le Nord-Est près de la frontière laotienne n'a pas encore été établie; on ne le trouve qu'à l'état isolé, et il est rare.

Dans le Nord et le Nord-Ouest, le neem s'est propagé naturellement dans les vallées le long des rivières Mae Nam Ping, Mae Nam Yom et Mae Nam Nan, et a atteint le 19me parallèle de latitude nord.

Dans l'Ouest, les montagnes densément boisées le long de la frontière de Birmanie ont empêché le neem de passer naturellement de Thaïlande en Birmanie et vice-versa. On ne sait pas avec certitude si le neem en Birmanie appartient à l'holotype ou à la variété siamensis. Dans une localité proche de la ville de Tak, une population “dense” de neem se situe bien à l'intérieur d'une forêt décidue humide contenant du teck, ce qui est inhabituel. Il n'y a pas d'autres neem à proximité de ce peuplement.

Dans le Sud-Ouest de la Thaïlande, le neem s'étend approximativement jusqu'à 9° de latitude Nord. La limite Nord de l'espèce Azadirachta excelsa (Jack) Jacobs se trouve à 50 km plus au sud. Cette dernière espèce est utilisée et appréciée par les communautés locales, de la même manière que le neem dans d'autres régions du pays. Azadirachta excelsa (Jack) Jacobs atteint la dimension d'un grand arbre, avec une belle forme, et son bois est considéré comme ayant des caractéristiques comparables à celles de Khaya senegalensis, et la même résistance aux attaques d'insectes que le neem. A la frontière de la Malaisie plus au sud, un village frontalier porte le nom de Sadao, qui est le nom local du neem. Toutefois, dans cette région le nom de Sadao est souvent appliqué indifféremment à Azadirachta excelsa (Sadao Chang), Acrocarpus fraxinifolius (Sadao Chang) et Chukrasia sp., et il est improbable que le neem pousse à l'état spontané dans la forêt humide sempervirente de cette région.

Dans le Sud de la Thaïlande l'holotype d'Azadirachta indica (nom local: “Sadao india” ou “Quinine”) se rencontre à l'état isolé, le plus souvent dans les cours des temples où il a été introduit principalement pour ses usages médicinaux.

C. Histoire du neem en Thaïlande

Bien que l'homme ait fortement influé sur la répartition du neem en Thaïlande, la plupart des villageois interrogés lors de l'enquête de 1988/89 ont déclaré que les neem s'installaient d'eux-mêmes et étaient rarement plantés. D'autre part, l'espèce se rencontre à l'état isolé dans les forêts naturelles, et se propage rapidement après défrichement de la forêt (les chauves-souris sont en grande partie responsables de la dissémination des fruits). Selon les agriculteurs locaux et les moines du Sud-Est de la Thaïlande, le neem poussait à l'état spontané, quoique disséminé, dans les forêts décidues humides jusqu'à ce que de grands défrichements aient été effectués il y a 20–40 ans. Les informations données par les habitants d'autres régions étaient moins claires. En règle générale, le neem semble s'être propagé lentement et progressivement à partir des populations existantes, selon un processus naturel. La contribution de l'homme à l'extension du neem en Thaïlande semble être de lui ouvrir la voie par ses défrichements et la préparation du sol en vue de la culture, et de le laisser ensuite se développer. Par conséquent, la plupart des populations de neem de Thaïlande peuvent être considérées comme des populations naturelles qui se sont étendues lentement et à une date relativement récente.

Les populations naturelles de neem de Thaïlande sont sujettes à diverses menaces:

En ce qui concerne l'holotype d'Azadirachta indica (le type indien), un vieux bonze d'un monastère proche de Sattahip a noté qu'il n'en avait jamais vu jusqu'à la création de la base navale de Sattahip dans les années vingts, et il suggérait qu'il avait dû être introduit par la Marine thaï. La même supposition a été fait par un vieil agriculteur des environs de Chonbury, qui était dans la Marine avant la Seconde Guerre mondiale.

Il n'y a aucune indication que ce type de neem se propage naturellement au delà de ses localités actuelles. Le programme de plantations de bords de routes mentionné ci-dessus pourrait toutefois entraîner son extension rapide dans toute la Thaïlande.

BIBLIOGRAPHIE

Bhumibhamon, S. 1987 Melia and Azadirachta in the Tropics - Basic Information; Melia and Azadirachta Research Series no. 1, National Research Council, Bangkok. (Cites: Burkill, I.H. 1966: A Dictionary of the Economic Products of the Malay Peninsula, Vol II.) (3)

Boonsermsuk, S. & Jitjamnong, P. 1989 Pollen morphology and pattern of variation in isozyme system of Azadirachta indica Juss. and A. indica siamensis Valenton. Resh. Doc. Tech. Work on Biomass & Biochemistry, Central Forest Research Lab. & Training Centre, Royal Forest Department, Thailand. (4)

ESCAP 1982 ESCAP/FAO/UNEP Expert Group Meeting On Fuelwood and Charcoal held in Bangkok in 1981. Proceedings, New York, 1981.

FAO 1977 Report of the Fourth Session of the FAO Panel of Experts on Forest Gene Resources (held in Canberra). Report: FO:FGR/4Rep., FAO, Rome, 1977.

Glover, N. & Adams, N. (Eds.) 1990 Tree improvement of multipurpose species. Multipurpose Tree Species Network Tech. Series, Vol. 2, Winrock International Institute for Agricultural Development, Arlington, U.S.A., 1990.

Gøtzsche-Larsen, J. 1987 Memorandum on the IUFRO research planning workshop for tropical Latin-America. Travel report, DANIDA Forest Seed Centre, Denmark, 1987.

I.U.F.R.O. (Compil. Carlson, L. W. & Shea, K.R.) 1986 Increasing productivity of multipurpose lands. IUFRO research planning workshop for Africa Sahelian and North Sudanian Zones, Nairobi, Kenya, 1986.

I.U.F.R.O. 1981 XVII IUFRO World Congress. Congress Report, Japan, 1981.

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Jacobs 1961 The genetic identity of Melia exelca Jack, The Gardens' Bulletin, Vol XVIII, Singapore, 1961 (3)

National Academy of Sciences 1980 Firewood Crops, Shrub and Tree Species for Energy Production. National Academy of Sciences, Wash. D.C., 1980.

Roederer, Y. & Bellefontaine, R. 1989 Can Neem seed be expected to keep their germinative capacity for several years after collection? Forest Genetic Resource Information no. 17, FAO, Rome 1989.

Palmberg, C. 1981 Genetic Resources of arboreal fuelwood species for the improvement of rural living. In: FAO/UNEP/IBPGR Technical Conference on Crop Genetic Resource, Rome, 1981.

Troup, R.S. 1921 The Silviculture of Indian Trees, Vol. I, Oxford Clarendon Press (3)

Figure 1. Aire d'Azadirachta indica en Thaïlande.

Figure 1
 Figure 2Figure 4
Figure 2.Azadirachta indica var. siamensis poussant dans une rizière à Ban Lai Hin dans la région de Chiang Mai (Photo E.B. Lauridsen, mars 1989).
 Figure 3
 Figure 4. Azadirachta indica planté le long de la route Denchai-Phrae. On peut voir un type “indien” au premier plan, et un type “thaï” au centre (Photo E.B. Lauridsen, mars 1989).
Figure 3.Azadirachta indica var. siamensis poussant dans une rizière au sud d'Uttaradit; provenance Ban Dan Sa Kaeo (Photo E.B. Lauridsen, mars 1989).

ANNEXE 1. DESCRIPTION DE PROVENANCE

Nom de la provenance: Doi Tao

Nom (botanique): Azadirachta indica A. Juss.; (vernaculaire): Mai Saliam, Neem, Nim.

1.PROVENANCE ORIGINELLE
1.1Localité
 Référence cartographique: Thaïlande 1:50 000, Ed. 2-RTSD, 1979, série L 7017, feuille 4744 IV. Carte routière de Thaïlande, 1:1 000 000, Roads Association of Thailand, 1988. Carte du monde (Sud-Est asiatique) 1:1 000 000, série 1301, Ed. 7-TPC, feuille NE 47, 1971 (Figure 1 et 5).
 Latitude: 17°57'N Longitude: 98°41'E                   Altitude: 300 m
 Pays: ThaïlandeProvince: Chiang MaiUnité adminive: Amphoe Doi TaoTambun: Doi Tao
 Description détaillée de la localité: Le long de la route 1103 Thoen - Mae Li - Hod. A Amphoe Doi Tao, au virage serré près du temple, où la route se dirige vers le nord, suivre une route plus petite vers l'ouest en direction de la berge de la rivière Mae Nam Ping. La provenance s'étend sur environ 400 m au nord de cette route jusqu'à une route de latérite orientée est-ouest.
 La surface totale de la provenance a été évaluée à 150 hectares.
1.2Origine: Selon les villageois, le neem “est venu de lui-même”; il est donc spontané.
1.3Description de la station: Le relief est légèrement ondulé, en pente douce vers l'ouest. Le sol est érodé, podzolique, de couleur ocre, avec des affleurements de latérite.
 La pluviométrie annuelle est d'environ 1250 mm, avec une saison sèche de novembre à avril. Une description détaillée des conditions climatiques peut être fournie sur demande. La station météorologique la plus proche est Chiang Mai (lat. 18°47'N, long. 98°59'E).
1.4Description du peuplement: Ce peuplement représente une forêt décidue humide dégradée sans teck, dans une zone où il y a beaucoup de cultures et de bétail. La hauteur des arbres n'excède pas 12 m.
 L'association d'essences forestières est la suivante: Albizzia lebbeck (Ton), Cassia garettiana Craib. (Sa Mae San), Flacourtia indica, Horsfieldia macrocoma, Morinda citrifolia, Shorea obtusa, Shorea siamensis, Terminalia mucronata, Ziziphus sp (Lep njeo).
 Le neem (Azadirachta indica) se rencontre sous forme de bouquets, à raison de 0 à 23 (moyenne 15) bouquets à l'hectare, avec en moyenne 1,9 arbre par bouquet. La hauteur moyenne des arbres est de 10 m; elle varie de 8 à 12 m. La régénération (définie ici comme comprenant les arbres de moins de 6 m de hauteur et ne portant pas de fruits) est abondante, avec à l'hectare de 0 à 27 (moyenne 8) bouquets de 2 arbres en moyenne. On trouve également un taillis abondant, avec à l'hectare de 0 à 37 (moyenne 10) bouquets de 2½ cépées en moyenne. Seulement 1–2 arbres par hectare portent des fruits.
 Les données statistiques ci-dessus proviennent de relevés sur une bande de 100 × 30 mètres sélectionnée au hasard, et qui se trouve traverser la partie la plus élevée et la plus pauvre de la zone. Les arbres de neem sont plus grands dans les parties basses, et ceux qui portent des fruits y sont plus abondants.
1.5Délimitation, isolement: La zone en question a des limites aisément reconnaissables formées par des routes tous temps à l'est et au sud, et en partie à l'ouest. Au nord un chemin de terre forme la limite extrême vers l'est, tandis que la limite sud-ouest est une ligne imaginaire.
 Il n'y a pas de neem étranger, c'est-à-dire de plants introduits, à proximité de la zone.
2.EXTENSION DE LA PROVENANCE: La récolte de semences peut être étendue à une zone vers l'est, le nord et le sud de la ville de Amphoe Doi Tao, sur une surface totale de 400–500 hectares.
3.RECOLTE DE SEMENCES
3.1Production de semences: Neem (Azadirachta indica): Un ou deux arbres à l'hectare seulement produisent des fruits en quantité suffisante, soit un minimum de 100 fruits par arbre. La production est plus élevée dans les parties basses de la zone. La provenance peut ainsi produire de l'ordre de 23 000 fruits par an, soit assez pour une dizaine d'hectares. L'inclusion de l'extension porterait la production à plus de 100 000 fruits, soit de quoi planter une quarantaine d'hectares par an. D'une manière générale la production de fruits est meilleure dans la zone d'extension, du fait que les arbres y sont plus grands.
3.2Accessibilité: La zone est accessible à partir de routes tous temps ou de pistes.
3.3Disponibilité de main-d'oeuvre: La zone est proche de la ville de Doi Tao, et la main-d'oeuvre est aisément disponible pour la récolte de semences.
3.4Contacts pour accéder à la zone: La zone est sous la juridiction pour une part du Service forestier (Amphoe), d'autre part de la Compagnie nationale d'électricité. Le contact doit se faire par le Royal Forest Department, Silvicultural Research Sub-Division, Bangkhen, Bangkok 10900.
4.BESOINS DE CONSERVATION: La zone a le statut de forêt classée, mais sa protection est difficile. Une bonne protection est nécessaire pour assurer la régénération et limiter l'extraction de bois de feu. La zone d'extension de récolte de semences (provenance étendue) pourra ou non rester en l'état selon la mesure dans laquelle les agriculteurs se convertiront de la riziculture à des cultures de rente telles que canne à sucre ou manioc.

Rédigé le 6 mars 1989 par:

Chamnong Kanchanaburagura,E.B. Lauridsen,
Chef du Centre de recherche de Kanchanaburi,DANIDA Forest Seed Centre,
Subdivision de la recherche sylvicole,Krogeruvej 3a, 3050 Humlebaek,
Département royal des forêts de ThaïlandeDanemark

Figure 5. Localisation de la provenance Doi Tao

Figure 5

1 Manuscrit reçu en juin 1991.

2 Centre de semences forestières de DANIDA (Danemark).

3 Centre de recherche de Kanchanaburi, Subdivision de la recherche sylvicole, Département royal des forêts, Thaïlande.

4 Laboratoire central de recherche forestière et centre de formation, Département royal des forêts, Thaïlande.

5 Projet de recherche-développement sur la forêt et les combustibles ligneux soutenu par les Etats-Unis.


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