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Chapitre 5. PLANIFICATION D’ALERTE PRÉCOCE EN CAS DE FIÈVRE DE LA VALLÉE DU RIFT


Introduction

L’alerte précoce permet une détection rapide de l’apparition ou de l’augmentation soudaine de l’incidence de maladies animales graves avant qu’elles ne se développent dans des proportions épidémiques et ne provoquent de conséquences socioéconomiques sérieuses. Elle comprend toutes les initiatives, principalement celles basées sur la surveillance de la maladie, le compte rendu et les analyses épidémiologiques menant à une meilleure prise de conscience et connaissance de la répartition et du comportement des foyers de la maladie (et de l’infection). L’alerte précoce permet de prévoir l’existence, la source et l’évolution probables des foyers de maladie et de suivre l’efficacité des campagnes de lutte contre la maladie.

Les programmes d’alerte précoce sont essentiels pour la fièvre de la Vallée du Rift (FVR). Ils constituent la pierre angulaire de la planification d’intervention contre la maladie. Dans les régions où la FVR est présente, la prévision de la forte probabilité d’épidémies au moins trois mois, et parfois jusqu’à six mois avant qu’elles ne se déclenchent, permet de préparer une réponse effective contre la maladie. A l’inverse, si les responsables officiels n’ont pas connaissance d’un foyer de FVR avant qu’il ne se déclenche, la capacité des autorités de santé animale et humaine à élaborer une campagne effective de lutte contre la maladie sera sérieusement limitée.

Comme cela est le cas avec tous les aspects de la planification d’intervention contre la FVR, une coopération étroite est essentielle avec les responsables homologues du Ministère de la santé, et des systèmes conjoints nationaux et locaux d’alerte précoce doivent être développés.

Le succès de la capacité d’un pays à prévoir et à détecter rapidement des foyers de FVR dépend des éléments suivants:

Une discussion approfondie des questions susmentionnées dépasse l’objet de ce manuel. Pour plus d’informations, il faudra se référer au Manual on the preparation of national animal disease emergency preparedness plans (Manuel de santé animale de la FAO n° 6) et au Manual on livestock disease surveillance and information systems (Manuel de santé animale de la FAO n° 8). Cependant, certaines des questions les plus importantes pour la préparation d’alerte rapide pour la FVR seront décrites ci-après.

Formation du personnel vétérinaire et autre personnel de santé animale en reconnaissance précoce de la FVR, et collecte et envoi des prélèvements pour le diagnostic

Dans de nombreux pays, même ceux dans lesquels des foyers de FVR se sont déclarés dans le passé, peu de vétérinaires et d’employés de santé animale ont eu une expérience directe et personnelle de la maladie. Si la FVR est considérée comme une menace majeure, cette insuffisance doit être corrigée. Un programme de formation systématique devrait être mis en place pour tous ceux qui, selon leur capacité professionnelle, peuvent éventuellement être les premiers à entrer en contact avec une incursion ou un foyer de la maladie. Les programmes de formation devraient être complets et réguliers, à la fois parce que la maladie peut frapper dans n’importe quelle partie du pays et aussi en raison du renouvellement du personnel. La formation doit s’étendre au personnel dans les zones les plus éloignées du pays, ainsi qu’à des responsables choisis (responsables de vulgarisation agricole, autorités locales) et à des propriétaires de bétail.

Il ne sera manifestement ni praticable ni nécessaire de former du personnel à un niveau élevé d’expertise sur la maladie. Il suffit que les personnes formées soient familiarisées avec les caractéristiques cliniques, pathologiques et épidémiologiques de base de la FVR, et sachent ce qu’elles doivent faire si elles soupçonnent sa présence. La chose peut-être la plus importante à inculquer aux gens est une «disposition d’esprit»; s’ils sont confrontés à un foyer inhabituel de maladie impliquant un déferlement d’avortements et des morts chez les jeunes ruminants, soit sur le terrain soit dans un laboratoire de diagnostic (par le biais des prélèvements soumis pour le diagnostic), ils devraient inclure la FVR dans l’éventail de leurs possibilités de diagnostic différentiel et agir en conséquence. Les gens doivent être formés sur les étapes à suivre pour sécuriser un diagnostic de confirmation, y compris sur la collecte et le transport des prélèvements pour le diagnostic, et sur les actions immédiates de lutte contre la maladie à entreprendre sur un site de foyer de la maladie. Une formation plus spécialisée sera nécessaire pour le personnel des équipes spécialistes du diagnostic (voir ci-après).

Un certain nombre de possibilités de formation peuvent être choisies, si elles conviennent:

Programmes de sensibilisation/éducation pour les producteurs et négociants de bétail

Ces programmes font partie des aspects les plus essentiels, mais parfois négligés, de la planification de la préparation aux maladies à caractère d’urgence. Ils sont nécessaires pour encourager «l’appropriation » et le soutien des campagnes de lutte/éradication des maladies à caractère d’urgence de la part des éleveurs et autres intervenants clés. Ils induisent également une approche participative de la planification et de la mise en œuvre des programmes de lutte contre la maladie, pour compléter l’approche directive plus traditionnelle adoptée par les gouvernements.

Commerce de bétail entre la corne de l’Afrique et la péninsule arabique (port de Berbera, nord de la Somalie)

MARC BLEICH

Les stratégies de communication devraient viser à faire prendre conscience aux parties prenantes de la nature et des conséquences potentielles de la FVR et d’autres maladies importantes du bétail, ainsi que des avantages à tirer de la prévention et de la lutte/ éradication. En outre, ces stratégies devraient toujours comporter le ralliement de la communauté à la cause commune de la prévention et de la lutte contre une épidémie de maladie, débouchant idéalement sur des groupements de défense sanitaire des exploitants et des organisations d’éleveurs.

Un des messages importants à transmettre est qu’il est essentiel d’informer le responsable gouvernemental de santé animale le plus proche et de demander son aide aussitôt qu’un foyer inhabituel de la maladie est observé. La manière de procéder doit être expliquée avec soin. Les campagnes de publicité ne devraient pas seulement être orientées vers les exploitants mais aussi vers les autorités locales et les négociants de bétail.

Les négociants de bétail constituent un groupe cible important pour les campagnes de sensibilisation du public, et ils sont souvent occultés. Le déplacement des animaux effectué par les négociants de bétail est souvent le facteur épidémiologique clé dans l’expansion des maladies épidémiques contagieuses du bétail. La nécessité d’instaurer un climat de confiance entre les responsables de santé animale et les négociants de bétail est de la même importance que celui mentionné pour les exploitants, et les thèmes généraux de sensibilisation sur les maladies à caractère d’urgence doivent être similaires. Il faut insister sur l’importance de «bien faire», comme se procurer des animaux des zones indemnes de maladie si possible; ne pas acheter de bétail malade; et suivre les règles de quarantaine, vaccination, tests ou identification des animaux. Les conséquences potentielles de l’existence d’une maladie pour le commerce interne et international doivent être soulignées.

Equipe spécialiste du diagnostic

Il est recommandé qu’une équipe spécialiste d’enquête sur les maladies à caractère d’urgence ou de diagnostic de FVR soit nommée dans un pays de telle sorte qu’elle puisse être mobilisée lorsqu’un foyer suspect de la maladie est signalé sur le terrain. Ces dispositifs devraient être établis préalablement à toute urgence. Les membres doivent être disponibles et équipés pour se rendre rapidement vers le site d’un foyer. Ils doivent être munis de tout l’équipement nécessaire pour une enquête préliminaire de la maladie et pour la collecte et le transport des prélèvements pour le diagnostic.

La composition de l’équipe de diagnostic variera selon les circonstances, mais elle pourrait inclure:

Idéalement, une équipe de diagnostic conjointe de spécialistes médicaux et vétérinaires devrait être mobilisée dans toute situation de foyer. L’équipe se rendrait auprès du site d’un foyer avec le personnel vétérinaire local sur requête du chef des services vétérinaires (CVO) - et se verrait fournir les moyens de transport pour ce faire. Elle devrait procéder aux examens cliniques, rassembler des éléments et mener les enquêtes épidémiologiques et entomologiques préliminaires. Elle devrait opérer une série de prélèvements spécifiques pour le diagnostic de la FVR et pour toute maladie endémique ou exotique qui pourrait être incluse dans le diagnostic différentiel, et les rapporter au laboratoire.

L’équipe doit également être en mesure d’entreprendre toute action immédiate nécessaire de lutte contre la maladie sur le site du foyer et l’autorité nécessaire pour ce faire doit lui être conférée; elle doit être habilitée à donner toute instruction immédiate aux responsables locaux de santé animale.

L’équipe doit immédiatement rendre compte au responsable vétérinaire d’Etat/provincial/régional et au CVO de son appréciation du foyer de la maladie. Elle doit signaler les actions entreprises pour sécuriser un diagnostic de confirmation et donner des conseils sur les stratégies futures de lutte contre la maladie, y compris déclarer des zones infectées et de surveillance. Elle peut également donner des conseils sur toutes les mesures nécessaires pour améliorer le dépistage des maladies depuis la zone du foyer et sur l’opportunité d’établir un centre local de lutte contre la maladie.

Moyens de diagnostic de laboratoire

Le diagnostic rapide et certain des maladies peut être assuré uniquement dans des laboratoires entièrement équipés, avec une série de réactifs de diagnostic standardisés, un personnel expérimenté et un débit suffisant de prélèvements de diagnostic pour valider leur expertise. Les installations relativement simples requises pour tester les sérums par ELISA sont une possibilité réaliste pour la plupart des pays disposant d’installations P-2. Par ailleurs, le développement d’une expertise de diagnostic en maladies exotiques pour les tests, qui requièrent la manipulation du virus vivant de la FVR (par exemple des tests SN), ne devrait être tenté que dans des laboratoires avec les équipements de biosécurité appropriés (P-3/P-4).

Il ne serait donc pas praticable et excessivement coûteux pour la plupart des pays de maintenir un laboratoire de diagnostic vétérinaire national ayant la pleine capacité d’effectuer un diagnostic de confirmation pour toutes les maladies transfrontalières et à caractère d’urgence, dont beaucoup seront exotiques. Cependant, il faut s’attendre à ce que tous les pays disposant de populations de bétail significatives aient un laboratoire de diagnostic vétérinaire. Celui-ci doit être équipé et compétent pour entreprendre une large gamme de techniques standard en pathologie, virologie, bactériologie et sérologie à un niveau où l’identification préliminaire des agents étiologiques pour la plupart, si ce n’est toutes, des maladies du bétail à caractère d’urgence, peut être tentée. Si la FVR est considérée comme une menace importante, il faudrait envisager de développer des moyens pour certains tests-clés de diagnostic primaire pour l’antigène de la FVR (tissu formolé et immuno-histochimie, ou PCR) et la détection des anticorps (tests ELISA).

Les récipients pour le transport des prélèvements devraient être conservés dans les laboratoires vétérinaires aux niveaux à la fois central et étatique ou provincial, et être facilement mis à disposition des responsables vétérinaires de terrain et des équipes spécialistes du diagnostic. Les récipients devraient idéalement consister en des bouteilles universelles de verre antifuites primaires avec un bouchon en métal qui se visse et une rondelle en caoutchouc, ou des bocaux en plastique de bonne qualité avec un bouchon qui se visse. Ceux-ci sont ensuite emballés dans un récipient secondaire antifuites (par exemple une boîte de peinture en acier ou une boîte réfrigérante en plastique ou en mousse de polystyrène extrudé StyrofoamTM) avec un matériau absorbant et un emballage de glace, à son tour placé dans un conteneur externe robuste bien étiqueté. Des notes de conseils sur le prélèvement devraient également être fournies.

Laboratoires et centres collaborateurs internationaux de référence

Il existe un réseau mondial de laboratoires et de centres collaborateurs de référence FAO et OIE pour la FVR, disponibles pour fournir aux pays des conseils et une assistance. Leurs noms, coordonnées complètes et zones géographiques de compétence figurent à l’Annexe 1.

Comme composante de la planification d’intervention contre la FVR, les pays devraient établir des contacts et un dialogue avec les laboratoires et centres collaborateurs de référence appropriés. Les pays devraient déterminer la nature et la gamme des prélèvements pour le diagnostic ou agents isolés à envoyer pour un diagnostic de confirmation ou une caractérisation approfondie. Les moyens spécifiques de transport, les méthodes d’emballage et de réfrigération, l’étiquetage des emballages (y compris l’adresse correcte et toute déclaration nécessaire auprès des douanes ou de l’Association du transport aérien international [IATA]) devraient tous être précisés. Cette information devrait être répertoriée dans les plans des pays.

Les agents étiologiques potentiels ou confirmés issus des foyers de maladie à caractère d’urgence doivent être envoyés au laboratoire international de référence approprié pour une caractérisation plus poussée. Il est recommandé que plusieurs isolats de différents lieux géographiques et pris à différentes phases du foyer soient transmis. La présentation d’échantillons dans tout laboratoire en dehors du pays d’origine devrait toujours faire l’objet d’un accord préalable avec le destinataire et le transport devrait s’effectuer dans des récipients conformément aux normes IATA.

Les laboratoires et les centres collaborateurs de référence peuvent offrir, par exemple, des opportunités de formation et des conseils spécialisés sur la planification et les réactifs standardisés de diagnostic.

Systèmes de prévisions pour la FVR

Les trois conditions essentielles pour qu’une épidémie se déclare sont une population de bétail sensible, une augmentation massive des populations de moustiques vecteurs et la présence d’un virus. En supposant la présence permanente, ou du moins l’importante proximité du virus dans des régions où la maladie s’est manifestée auparavant, les deux premiers facteurs deviennent la clé de la prévision précoce d’un flambée probable de FVR.

Les travaux antérieurs sur la prévision étaient centrés sur un site d’étude au Kenya, où il a été constaté que les données réelles de terrain sur l’activité du virus de la FVR sur une période de 40 années correspondaient à la valeur positive d’une statistique basée sur le nombre des jours de pluie et la quantité des précipitations. La valeur moyenne mobile sur trois mois a formé une pointe positive lorsque l’activité du virus de la FVR s’est déclarée, et elle était fonction de précipitations persistantes cumulées, plutôt que de fortes précipitations sur une courte période. Les données étaient basées sur les donnés longitudinales de précipitations produites et enregistrées selon l’ancienne méthode. Les caractéristiques de la zone de convergence intertropicale (ZCIT) étaient également importantes comme déterminant des conditions prévalant et propices à l’activité du virus de la FVR. Ces données ont permis une prévision des foyers de FVR, avec une période de quatre à dix semaines pendant laquelle les vaccinations pouvaient être effectuées avant que des cas ne se déclarent.

Des études plus sophistiquées ont été possibles lorsque les données par satellite de télédétection (RSSD) sont devenues disponibles. Ces données ont permis un suivi national et régional des précipitations et des conditions climatiques et de leurs effets sur l’environnement. Les mesures de durée d’ennuagement par des nuages à sommets froids (CCD) sont étroitement corrélées aux précipitations et ont remplacé la laborieuse collecte quotidienne de données sur les précipitations de plusieurs stations. Les conditions climatiques sont régionales en Afrique orientale et dans la corne de l’Afrique, et peuvent être étudiées sur cette base. L’analyse détaillée a été faite avec des données sur l’isolement du virus sur une période de 25 ans et avec l’indice de végétation normalisé par différence (NDVI) pour les zones d’étude. Les données de NDVI sont dérivées d’enquêtes mesurant la relative «coloration verte» et «coloration brune» de la végétation. Lorsque la nappe d’eau monte jusqu’au point où une inondation peut se produire, le ratio approche 0,43 à 0,45. Ce point a été atteint lors de chacune des périodes épizootiques dans la période étudiée.

Zone favorable à la reproduction des moustiques dans la région d’Afar en Ethiopie

VINCENT MARTIN

Suivi d’un troupeau sentinelle assuré par un agent de terrain en Mauritanie

FABIEN SCHNEEGANS

Des études rétrospectives plus récentes utilisant les mêmes données réelles de terrain ont inclus les températures de surface océanique (SST) pour les océans Indien et Pacifique. Lorsque celles-ci étaient combinées aux données NDVI, elles approchaient les 100 pour cent d’exactitude dans la prévision des périodes d’activité du virus de la FVR pendant la période d’étude. La période préépizootique de prévision est de deux à cinq mois avant que l’activité épizootique du virus ne se déclare.

De nouvelles statistiques ont été dérivées des données satellite, appelées BERMS. Ces systèmes mesurent les précipitations dans les aires de sédimentation des systèmes de rivières/oueds et sont basés sur des cartes numériques des réseaux de cuvettes et de rivières. Ils peuvent prédire les périodes pendant lesquelles des inondations peuvent se produire, ce qui est particulièrement précieux pour les zones de plaines d’inondation dans les pays de la corne de l’Afrique et de la péninsule arabique. Des données antérieures considèrent que les BERMS peuvent être en mesure de prédire l’activité du virus cinq mois avant son déclenchement. Les avantages des RSSD pour l’épidémiologie de prédiction de FVR se situent dans les coûts relativement bas des systèmes utilisés pour l’analyse. Ceux-ci sont rapidement disponibles aux niveaux national et régional et laissent du temps pour des mesures préventives telles que la vaccination des troupeaux vulnérables et les méthodes de lutte contre les larves de moustiques, lorsque cela est possible. Il existe d’importants sites de reproduction des moustiques dans les eaux d’inondation dans les zones sahéliennes de l’Afrique occidentale, qui se prêtent à une lutte par larvicides. Les zones de plaines d’inondation dans la corne de l’Afrique ne permettent pas de telles méthodes de lutte.

Les organismes internationaux sont les mieux placés pour analyser les données satellite et autres, et pour signaler aux pays à risque une alerte précoce sur les conditions météorologiques probables favorables à une activité accrue de la FVR. La FAO, par le biais du Système mondial d’information et d’alerte rapide sur l’alimentation et l’agriculture (SMIAR) et du Programme EMPRES/ Elevage, jouera un rôle central dans la production de ces données sur une base continue, fournissant ainsi un service d’alerte/ évaluation des risques précoce.

Il faut rappeler que peu de travail a été accompli dans d’autres parties d’Afrique pour valider les systèmes RSSD parce que les données réelles de terrain n’ont pas été mises à disposition et que plusieurs années de travail acharné sont nécessaires pour produire de telles données. Des foyers récents en Somalie et dans le nordest du Kenya en 1997-1998 ont montré rétrospectivement que les foyers d’activité du virus de la FVR dans ces pays peuvent être mis en corrélation avec des valeurs élevées de NDVI.

Programmes de surveillance sérologique et clinique de la FVR

Les activités doivent être orientées vers une surveillance active de la maladie afin de mettre au point des informations de base sur les schémas de transmission interépidémique du virus, les zones à risque et l’alerte précoce de toute activité accrue du virus ou accroissement des populations de moustiques vecteurs. Cette surveillance devrait être accomplie par la biais de visites régulières sur le terrain et des contacts avec les éleveurs de bétail et les communautés, et devrait prévoir des enquêtes sérologiques périodiques et des techniques épidémiologiques participatives conçues dans ce but et géographiquement représentatives. La détection de l’activité du virus de la FVR par sérologie est habituellement trop tardive pour être d’une quelconque utilité dans la lutte contre la maladie.

Les troupeaux sentinelles sont d’importants moyens d’obtenir des informations épidémiologiques de base sur la FVR. Il s’agit de troupeaux de petits ruminants situés dans des zones géographiques représentatives. Les lieux où l’activité des moustiques est probablement la plus importante, par exemple près des rivières, des marécages et des barrages, devraient être sélectionnés.

Des dispositions devraient être prises avec les propriétaires pour assurer que les animaux sentinelles soient disponibles pour une inspection et un échantillonnage réguliers, et que les animaux soient identifiés de manière permanente par le biais du marquage des oreilles. Des dispositions devraient également être prises de telle sorte que toute maladie dans les troupeaux puisse être signalée et analysée rapidement. Des échantillons de sérum devraient être prélevés à intervalles réguliers sur 20 à 30 jeunes ruminants adultes de petite taille dans les troupeaux et testés pour les anticorps IgM et IgG contre la FVR. D’une manière générale, les troupeaux sentinelles devraient être prélevés deux à quatre fois par an, en particulier pendant et aussitôt après les saisons des pluies.


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