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Part II
COUNTRY BRIEFS (continued)

MADAGASCAR (continued)

1.1.2 Situation actuelle de la végétation ligneuse

Surfaces actuelles

La “carte internationale du tapis végétal et des conditions écologiques” au 1/1 000 000 (2), élaborée à partir des photographies aériennes datant de 1950 pour la zone occidentale et de 1955 pour la partie orientale du pays, a servi de document de base pour la détermination ultérieure des surface actuelles des différentes classes de végétation ligneuse. En partant des chiffres respectifs de l'année 1955, à savoir:

  (milliers d'ha)
(a)forêt orientale et du centre  9 390
forêt sclérophylle     180
forêt occidentale et décidue 3 675
mangrove     350
marécages - raphiales (20%)     160
forêt dense (NHCf)
13 755
(b)savoka (NHCa)  2 235
(c)savane boisée     355
savane arborée et arbustive  2 680
savanes (NHc/NHO)
  3 035
(d)fourrés méridionaux et de montagne  3 580
marécages salés       40
dunes et sables salés     190
fourrés (nH)
  3 810

et en tenant compte des taux de déforestation donnés dans le paragraphe 2.1.1, les superficies actuelles ont été estimées comme suit:

Surfaces estimées de végétation ligneuse naturelle à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2iNHCf2rNHCf2NHCfNHCa 
1 6005 0706 6702 7009303 63010 3003 500 
NHc/NHO 1NHc/NHO2(i)NHc/NHONHc/NHOanH
3002 6002 900ε4 000

Ces estimations correspondent sensiblement à celles faites par le Service des Eaux et Forêts malgache (13):

  (milliers d'ha)
(a)forêt dense non-dégradée 9 550
forêt dense dégradée     730
forêt dense (NHCf)
10 280
(b)savoka (NHCa)  3 580
(c)savanes arborées de l'ouest  2 650
(d)forêt méridionale (nH)  3 000

Cependant il est indispensable de faire les remarques suivantes afin de justifier l'actualisation des surfaces de végétation ligneuse comme elles apparaissent dans le tableau:

Propriété

Toutes les forêts naturelles appartiennent à l'Etat. Les quelques massifs forestiers privés concédés à titre exceptionnel du temps de la colonisation sont en cours de rétrocession actuellement (13).

Statut légal et aménagement

Différentes catégories légales et d'aménagement sont en cours d'étude. A la fin de 1979, la situation était la suivante (13):

 forêt dense (NHC) (ha)formations arbustives(nH) (ha)
réserves spéciales botaniques et zoologiques383 042    1 750 
réserves naturelles424 779 43 200 
parcs nationaux   18 200 81 540 
réserves de faune       810 - 

Selon la loi, ces domaines font l'objet d'une protection “intégrale”, et toute exploitation y est interdite. Cependant la situation réelle n'est pas encore claire: les moyens de contrôle sont en effet très limités et l'application d'une protection intégrale reste par suite très fragmentaire (10). A cela s'ajoute 4 millions d'ha environ de “forêts classées” soumises au régime forestier en vue de leur aménagement futur et où les défrichements sont strictement interdits, y compris 850 000 ha prévus pour le reboisement et la restauration (8). Il n'a pas été trouvé d'indication sur la signification de se classement.

Il n'existe pas encore d'aménagement intensif de la forêt naturelle, bien que des essais aient été effectués sur la régéneration et l'enrichissement. (1) signale à ce propos que la forêt primaire de l'île est d'ailleurs très fragile et se régénère mal après exploitation.

Exploitation forestière

L'exploitation forestière malgache est orientée essentiellement vers la satisfaction des besoins locaux. Les produits destinés à l'exportation y tiennent une importance mineure.

Bois en grumes

La forêt malgache est dans l'ensemble relativement pauvre du point de vue économique. Le nombre à l'ha des arbres d'essences de bois d'oeuvre commercialisables est faible et parmi ceux-ci les sujets à tronc pourri ou creux sont fréquents. Du fait du relief souvent accidenté, de vastes superficies sont même inexploitables. Dans d'autres zones les difficultés d'évacuation sont très grandes. Il n'existe pas encore de voies publiques d'accès ouvertes dans le but précis de favoriser l'exploitation forestière (11). Sauf dans le cas de “droits d'usage”, celle-ci se fait par délivrance préalable d'une autorisation sous forme de permis. Le permis d'exploitation est délivré soit par adjudication soit de gré à gré à des exploitants forestiers pour une durée déterminée moyennant des redevances fixées soit à l'unité de surface, soit à l'unité de produit. Le permis de coupe est délivré à des services publics ou à des particuliers dans des régions où il n'y a pas d'exploitants forestiers susceptibles de fournir les produits dont ils ont besoin. Les produits émanant de ce permis ne peuvent pas faire l'objet de transaction commerciale. L'Administration des Eaux et Forêts n'a exploité en régie que quelques reboisements. Quoique les permis soient apparemment accompagnés de plans sylvicoles, le contrôle de l'exploitation reste faible. Les lots d'exploitation forestière sont dispersés un peu partout le long ou à proximité des voies de communication et leur contenance va de quelques dizaines à plusieurs milliers d'hectares. Quelques essences couramment exploitées sont le palissandre (Dalbergia), le ramy (Canarium), le longotra (Cryptocarya) le varongy (Ocotea), le nato (Sideroxylon), le hazomalanga (Hernandia), le merana (Vernonia), Symphonia spp., Afzelia spp., et Calophyllum spp. (3) (11). Le Service des Eaux et Forêts (13) mentionne 402 000 m3 de bois en grumes exploité en 1979 (chiffre probablement établi sur la base des permis émis pendant l'année 1979) (13). Selon la même source, le rendement à l'ha serait de 30 m3 pour les forêts de l'est et de 10 m3 pour celles de l'ouest, avec une surface exploitée de 9 100 ha en forêt orientale, 4 200 ha en forêt occidentale et 700 ha en zone méridionale.

La plupart des exploitations forestières sont encore de style traditionnel: l'abattage se fait à la hâche et le bois sort de la forêt non en grumes mais en bois débités en planches, madriers ou traverses avec la scie de long ou la hâche. Le rendement est très bas, de l'ordre de 20%. Il y a peu d'exploitations forestières mécanisées. Dans celles-ci l'abattage se fait soit à la hache soit à la scie à chaine et le tronçonnage uniquement à la scie à chaine. Les bois sont sortis de forêt sous forme de grumes, lesquelles sont débitées soit sur parc en forêt par des scies à grumes, soit à la scierie même. L'adoption des scies à chaine n'est pas encore générale mais commence à faire son chemin. L'utilisation de tracteurs surtout à chenilles tant pour le débusquage et le déroulage que pour l'ouverture des chemins est maintenant assez courante dans les exploitations mécanisées (11).

La plupart des forêts relativement accessibles ont été systématiquement écrêmées et il n'en reste presque plus où le volume sur pied et les essences soient économiquement intéressants.

Depuis fin de 1975, aucune grume de bois précieux (palissandre etc.) ne peut être exportée. Seuls les produits ayant acquis une valeur ajoutée, donc ayant subi une transformation adéquate (tranchage, déroulage) peuvent sortir du territoire (9).

La majorité des industries forestières, notamment les scieries, appartiennent au secteur privé. Les scieries, au nombre de 60 à la fin de 1975, sont un peu éparpillées dans toute l'île avec une forte concentration dans la province de Antananarivo. Leur capacité varie de 500 m3/an (bois scié) à 3 000 m3, et 80% ont une capactié inférieure à 1 500 m3. En plus des scieries, menuiseries et ébénisteries, il existe une usine de papier (Antananarivo), d'allumettes (Tamatave), de panneaux de fibres (Tamatave), de contreplaqués (Antananarivo), de caisseries (Tuléar), de déroulage et tranchage (Antananarivo) et d'imprégnation (Tamatave) (11).

Autres produits forestiers

La population rurale jouit de droits d'usage qui l'autorisent à obtenir gratuitement de la forêt le bois pour la construction et la réparation des cases, le bois de feu et d'autres produits de la forêt pour usage personnel. Théoriquement les intéressés doivent être munis de permis de coupe à titre gratuit pour pouvoir disposer de ces facilités, mais en réalité ils vont bien souvent directement dans la forêt pour chercher ce dont ils ont besoin (7). En ce qui concerne l'exploitation commerciale du bois de feu et d'autres produits, les règles décrites dans le paragraphe précédent s'appliquent (permis d'exploitation). L'annuaire FAO des produits forestiers (édition 1978) estime à 400 000 m3 la production annuelle de bois de service (perches etc.) et à 5 200 000 m3 celle de bois de feu et de charbon de bois (équivalent en bois rond). (7) indique en 1969 une production de 300 000 m3 de perches, 2 100 000 m3 de bois de feu et 159 000 tonnes de charbon de bois. (13) donne une production actuelle de 2 520 000 tonnes de bois de feu et de 71,000 tonnes de charbon de bois.

La mangrove présente un intérêt économique considérable. Quoique largement exploitée (écorces à tannin de Rhizophora, Ceriops, Bruguiera et bois de feu), elle se régénère facilement à condition que des travaux de barrage n'entravent pas l'alternance naturelle des marées (2).

Le miel, le cire d'abeilles, les substances oléagineuses, et le raphia (4 225 tonnes selon (13)) représentant les produits secondaires importants importants de la forêt malgache (7).

1.1.3 Situation actuelle des volumes sur pied

A Madagascar, les volumes exploitables à l'hectare varient beaucoup ainsi que la fréquence des essences dites de valeur commerciale. La majeure partie des ressources forestières se situe dans la zone orientale, avec 1,2 million d'ha de forêts primaires, 535 000 ha de réserves, 3,57 millions d'ha de forêts déjà exploitées et 1,65 million de terrains inaccessibles, tandis que seulement 500 000 ha de forêts sèches vierges, 1,5 million d'ha de forêts exploitées, 495 000 ha de réserves et 650 000 ha de massifs dégradés existent dans la partie occidentale du pays.

Le volume sur pied dans ces différents types de forêt a été approximativement estimé à partir des volumes déterminés dans (4), (7) et (13) en tenant compte du fait que le volume des arbres de 10 à 30 cm de diamètre représente à peu près 40% du volume total des arbres au-dessus de 10 cm (VOB). Les inventaires faits dans la région méridionale (zone de fourré) donne un volume moyen à l'hectare de 25 m3 (VOB), mais il a été impossible de déterminer si ces études ont été effectuées dans les reliques de forêts de galeries ou dans la fourré même, ou dans la zone mixte de savanes et fourrés (13). (7) donne un volume inférieur égal à 15 m3.

Aucun chiffre n'a été trouvée sur les volumes des mangroves et on a adopté conventiellement un volume brut (VOB) de 30 m3 per hectare, égal à celui trouvé dans d'autres pays d'Afrique tropicale. En ce qui concerne la savane productive, aucun renseignement n'existe. Du fait de la couverture plutôt pauvre, le volume VOB a été estimé à 30 m3 par hectare, soit les deux tiers du volume des forêts occidentales dégradées (NHCf2i).

Volumes sur pied estimés à la fin de 1980 (totaux en millions de m3)

ZonesNHCf1uvNHCf1ucNHCf2NHc/NHO 1
VOBVACVOBVOBVOBVAC
m3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotalm3/hatotal
Zone orientale1802023033,9120430180(r)
110(i)
  85
182
    
Zone occidentale  70  33 105
4,7
  50  75  70(r)
  30(i)
  32
  31
20620,6
Total-235-38.6-505-330-6-0,6

Les calculs approximatifs faits au début des années 70 (7) ont abouti à un volume brut fût total des arbres de diamètre supérieur à 30 cm de 575 millions de m3 pour l'ensemble des “forêts”, ce qui équivaut à un volume de l'ordre de 805 millions de m3 pour l'ensemble des arbres de plus de 10 cm de diamètre.

1.2 Plantations

1.2.1 Introduction

De nos jours, il existe une importante collection d'eucalyptus, datant approximativement de 1915, à la station forestière de Analamazaotra, dont a été extrait un grand nombre d'espèces et variétés qui ont été utilisées dans les reboisements du pays (1).

Des travaux de reforestation ont été entrepris depuis plusieurs décades, notamment sur les Hauts-Plateaux. Ce sont, en général, les collectivités et, parfois, des particuliers qui ont planté, surtout des eucalyptus, et la plupart de ces plantations, dans l'ensemble âgées, fournissent essentiellement du bois de feu ou des bois de service. Dans la région de Périnet par exemple, sur le versant oriental aux environs de 1 000 m d'altitude, existent d'importantes plantations de ce type. Dans la période 1950–1970, des forêts artificielles extensives ont été établies sur des terrains communaux et privés, avec le but de fournir de manière continue du bois de feu, des perches et du bois de construction pour les habitations traditionnelles (3).

A proximité de la ligne de chemin de fer, à partir de Antananarivo, d'autres travaux de reboisement ont commencé en 1910, surtout à base de feuillus, eucalyptus principalement, destinés à l'approvisionnement en bois de feu du chemin de fer. L'introduction de locomotives à diesel a entrainé leur conversion à d'autres usages. Ces plantations étaient toutes le résultat d'initiatives privées. (5) indique 130 000 ha d'Eucalyptus robusta dans un rayon de 100 km autour de Antananarivo, ce chiffre représentant probablement la superficie initialement plantée. Les forêts artificielles privées augmentent petit à petit. Il n'y a pas d'aide financière à proprement parler ni pour l'exploitation ni pour le reboisement. Mais il existe un appui technique sous forme de vulgarisation et l'Etat cède des jeunes plants pour la reforestation, comme il le fait également pour les plantations effectuées par les communes.

Les premières introductions de résineux exotiques à Madagascar remontent à 1914; par la suite, les essais en arboretum ont été largement développés et un effort particulier a été fait sur les pins. En particulier, dès 1953, les travaux de reforestation ont pris une grande ampleur grâce aux succès obtenus en station avec Pinus patula (12).

En dehors des travaux de reforestation au sein des divers services provinciaux et services techniques, la Direction des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols s'est engagée, surtoutdepuis le début de 1968, dans la mise en route et l'extension des grandes opérations forestières de reboisement industriel à base d'essences résineuses. Celles-ci comprennent aujourd'hui les périmètres suivants (8) (12):

En 1969, des plantations d'Anacardium occidentale occupaient déjà 11 000 ha à Majunga, 10 000 ha à Ambilobe et environ 9 000 ha de peuplements diffus à travers les provinces de Majunga et de Diego-Suarez. L'objectif, atteint maintenant, était la constitution de 40 000 ha d'anacardiers destinés à approvisionner des usines de traitement de noix de cajou (4).

La populiculture en zone de Morarana envisage la production de bois tendre pour l'usine d'allumettes de Moramanga ainsi que d'autres industries. Le but visé était la création de 1 500 ha de peupliers, dont 350 ha étaient déjà plantés en 1969 (8).

Pour protéger les cultures sèches dans le sud de l'île, le service de la conservation des sols a entrepris l'installation de brise-vents. Cette action est poursuivie dans le cadre d'une opération intégrée à raison de 100 km par an. A l'embouchure du fleuve Mandrare, des reboisements ont été effectués pour fixer les dunes et éviter ainsi le comblement de la sortie de la rivière vers la mer (11).

1.2.2 Surfaces des plantations réalisées

Plantations industrielles

Les reboisements sont tous à base de pins pour la production soit de bois d'oeuvre, soit de bois de pâte. Les différentes espèces incluent Pinus patula, P. kesiya, P. pinaster et Cupressus lusitanica. Les données ci-dessous sont entièrement basées sur l'information fournie dans (13).

Surfaces estimées des plantations industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50 Avant41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PS.1Pinus spp. et autres3530201512ε 112

Il existe quelques plantations mixtes de pins et cyprès, et de pins et eucalyptus. La même source mentionne des reboisements de superficie très limitée avec des espèces de bois d'oeuvre comme Afzelia bijuga, Terminalia superba, Cedrela odorata, Tectona grandis, Eucalyptus spp. et diverses autres essences (2).

Autres plantations

Les autres plantations comprennent surtout des reboisements pour le bois de feu et le bois de service. Différents Eucalyptus ont été utilisées, telles que Eucalyptus grandis, E. camaldulensis, E. saligna, E. robusta, E. viminalis, E. racemosa, E. citriodora, E. eugenioides et l'hybride E. 12 ABL, en plantations pures ou mixtes avec Acacia mearnsii, A. dealbata, A. melanoxylon, Casuarina equisetifolia, Terminalia superba, Afzelia spp., Tectona grandis ou des résineux (2)(3). On a admis que l'objectif de 1 500 hectares de peupleraies et de 40 000 hectares d'anacardiers a été atteint avant 1975 (8).

Faute de données quantitatives par classe d'âge et d'un inventaire global des forêts artificielles en feuillus, le tableau ci-dessous ne représente que des estimations approximatives concernant les superficies des plantations non-industrielles existantes (5)(8) (13).

Surfaces estimées des plantations non-industrielles réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHL 2Anacardium occidentaleε1015510εε  40
PHH 2Eucalyptus spp. et autres1
Populus
spp.
(25)
ε
(20)
 1
(15)
0,5
(5)
ε
(30)(5)(10)110
      1,5
PH.2Sous-total essences feuillues253130,51040510  151,5
PS.2Pinus spp. et autres  10,50,5ε 0,5        2,5
P..2Total plantations non-industrielles2631,5311040,5510154

1 La distribution par classe d'âge ainsi que la surface totale de plantations encore productives restent très approximatives.

Toutes plantations

Le tableau suivant est obtenu par le regroupement des deux précédents et correspond à l'ensemble de tous les travaux de reboisement exécutés à Madagascar jusqu'à la fin de 1980.

Surfaces estimées des plantations réalisées à la fin de 1980
(en milliers d'ha)

Catégorie EssencesAnnées76–8071–7566–7061–6551–6041–50Avant 41Total
Classe d'âge0–56–1011–1516–2021–3031–40>40
PHL = PHL 2Essences feuillues autres que celles à croissance rapide 1015510    40
PHH = PHH 2Essences feuillues à croissance rapide(25)(21)(15,5)(5)(30)(5)(10)115,5
PH = PH.2Sous-total essences feuillues 25 31 30,51040 5 10151,5
PS = PS,1+PS2Sous-total essences résineuses 3630,5 20,515  12,5  114,5
PTotal toutes plantations 6161,5 5125  52,5 5  10266

1.2.3 Caractéristiques des plantations

Dans les plantations industrielles, la révolution est fonction de la destination des produits terminaux: pour le bois de sciage, elle se situe aux environs de 30 à 35 ans suivant la classe de fertilité de la station; pour le bois de pâte, elle est de 18 à 20 ans. L'accroissement moyen annuel est de 10 m3/ha/an pour le Pinus patula, et de l'ordre de 13 m3/ha/an pour le Pinus kesiya. Les peuplements de la première essence font l'objet d'une éclaircie progressive à partir de la septième année pour aboutir à l'âge de 30 ans à une densité de 250 à 300 arbres à l'hectare. Dans les peuplements de Pinus kesiya, on n'effectue que des opérations d'élagage pour assurer la protection des arbres contre les incendies (13). Dans la région de Fianarantsoa des traitements ont été effectuées contre les effets et les conséquences des grêles sur les pins et à la Haute Matsiatra contre les chenilles (d'Europtera punctilatta notamment) qui attaquaient les aiguilles (11). Dans les rares parcelles de feuillus, destinées à la production de bois de sciage (eucalyptus surtout) la révolution est de 20 à 25 ans sans aménagement préalable (traitement en taillis-sous-futaie ou en futaie jardinée et sans règle précise). L'accroissement moyen annuel est de 17 m3/ha/an (13).

Les peuplements établis pour la production du bois de feu et de charbon de bois sont tous traités en taillis, avec une révolution de 7 à 10 ans et un accroissement moyen annuel de 20 m3/ha/an. Eucalyptus robusta est surtout planté dans la zone orientale du pays à altitude basse ou moyenne sur des terrains dégradés ou recemment épuisés, alors que E. camaldulensis s'adapte plus facilement aux hauts plateaux notamment aux sols dégradés par les incendies répétés grâce à sa diversité morphologique.

La maladie du peuplier à Moramanga et l'attaque des anacardiers par des chenilles défoliatrices (Eutelia discitriga), des chenilles enrouleuses des feuilles (Sylepta balteata) et des penuaises ont exigé des interventions du Service des Eaux et Forêts, mais celles-ci ont été limitées aux grands reboisements industriels (11).

Trois quarts environ des forêts artificielles seraient établis et gérés par l'Etat; 15% appartiennent aux communes et 10% sont privées (pourcentages déduits de la réponse au questionnaire proposé à l'occasion du cours de formation FAO/Danida sur l'amélioration des arbres forestier (Limuru, Kenya, 24 Septembre – 20 Octobre 1973)).

2. Tendances actuelles

2.1 Végétation ligneuse naturelle

2.1.1 Déforestation

L'état de déforestation de l'île est très avancé. Dans les forêts de l'est, le problème reste particulièrement grave du fait de l'existence d'une population assez nombreuse et de l'insuffisance des terrains à vocation agricole. C'est donc le déboisement pour les cultures itinérantes sur brûlis, et non pas l'exploitation forestière proprement dite, qui est le principal facteur responsable de la régression de la forêt à Madagascar.

Les “tavy” sont bien établis dans presque toutes les régions du pays où il reste encore des forêts denses. Cette méthode, pratiquée en grand par la population rurale sur les sols forestiers humifères s'oppose à l'établissement de cultures permanentes en exigeant l'extension continuelle de nouvelles parcelles, parce que deux récoltes consécutives ne peuvent être obtenues sur un même emplacement, vite envahi par des mauvaises herbes, puis par certaines espèces autochtones ou naturalisées et par des rejets de souches. C'est surtout pour cultiver le riz sans établir de rizières irrigables que se multiplient les tavy: le riz est semé directement sur l'humus temporairement enrichi par les cendres des vegetaux brûlés, et récolté au bout de peu de mois. Outre le riz, quelques autres plantes alimentaires sont cultivées suivant la même méthode:maîs, haricots, patates douces etc.(2). La forêt orientale est systématiquement grignotée aux abords des villages, surtout dans les régions relativement accessibles. Pour la seule province de Tamatave, plus de 60 000 ha de défrichement ont été officiellement autorisés en 1969 (8), mais, en fait, la surface défrichée exacte n'est pas connue. Les défrichements pour l'agriculture concernent souvent des terrains déjà utilisées: certains terrains sont défrichés à plusieurs reprises et ont profité d'une jachère de plusieurs années (voir 2.1.2). Mais les paysans préfèrent toujours s'attaquer à la forêt primaire s'ils en ont le choix, car ils sont alors assurés d'un sol plus riche en matière organique qui leur fournit au moins une récolte convenable de riz de montagne ou d'autres cultures vivrières. Il convient aussi de mentionner que les surfaces dont le défrichement est officiellement autorisé ne sont pas clairement délimitées, mais vaguement indiquées aux intéressés, de sorte qu'il n'y a aucun contrôle sur la surface exacte prise à la forêt. De plus, le défrichement est souvent pratiqué sur des pentes très fortes, dépassant 20%, ce qui représente des risques sérieux d'érosion, non seulement pendant, mais aussi après les récoltes.

Des tavy désertés naissent les formations secondaires appelées savoka. Dans l'est, celles-ci ont tendance à se refermer rapidement et à reconstituer une jeune forêt secondaire évoluant vers le type de forêt dont elles dérivent (2). Dans certaines zones de l'ouest et du sud-ouest, la forêt à été fortement défrichée par l'extension des cultures de maïs établies par des populations venues du sud. Ce processus a été particulièrement important de 1936 à 1948, alors que l'administration coloniale encourageait la production du maïs sans se soucier des conséquences désastreuses. Les mesures prises au cours des années cinquante pour arrêter cette déforestation se sont révélées efficaces. Il y a eu une très nette régression des défrichements pour la culture du maïs (1). Dans le centre et surtout l'ouest du pays, la régularité des incendies après la déforestation ne favorise pas la reconstitution d'une végétation ligneuse fermée. En plus de ceux causés par l'agriculture itinérante, certains défrichements sont occasionnés par l'établissement de cultures permanentes, dont de nombreuses sont conduites sous un couvert arboré comme celles du girofle, du café, de la vanille, de la banane, etc.… (8).

L'analyse quantitative de la déforestation a été rendue difficile par l'absence d'informations précises. Déjà en 1960, on mentionnait un taux de déforestation annuel de 100 000 ha (1)(3). En tenant compte d'un accroissement moyen de la population rurale active de 1,5% par an entre 1955 et 1980, et d'une pression accrue pendant la période de transition post-coloniale, on aboutit à une régression totale de la forêt dense de 3,5 millions d'ha entre 1955 et 1980. Une estimation de la déforestation moyenne durant les cinq dernières années et de celle projetée jusqu'en 1985 est donnée dans le tableau suivant:

Déforestation annuelle moyenne
(en milliers d'ha)

Périodes
1976–80 1981–85
(projections)
NHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCfNHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCf
401201605165351101455150

Les chiffres de 100 000 ha de déforestation en 1980 et de 85 000 ha en 1985 (13) se réfèrent probablement aux superficies de défrichement autorisé et de toute façon n'incluent que la forêt orientale et la forêt occidentale, sans tenir compte des autres formations denses.

2.1.2 Dégradation

On peut dire que le feu est le plus grand ennemi de la forêt après l'homme. De fait les deux vont très souvent ensemble. Après l'exploitation, et surtout après le “tavy” la forêt, ou ce qu'il en reste, devient facilement la proie du feu, surtout dans l'ouest. Les feux de brousse ou sauvages ravagent tous les ans de très grandes surfaces. En 1969 par exemple on a estimé à près de 2 millions d'hectares la superficie totale brûlée 1. Les forêts galeries sont particulièrement vulnérables, de même que les îlots forestiers de la région occidentale, où la période de sécheresse plus ou moins longue permet l'installation d'un régime de feux annuels et l'extension des formations graminéennes. La conséquence la plus apparente de la régularité des feux, mise à part la disparition progressive des massifs forestiers, est la dégradation rapide des sols. Celle-ci est très avancée dans la majorité des cas, ce qui ne favorise pas la reconstitution d'une végétation ligneuse fermée (2) (8).

Une autre forme de feux est également responsable de la dégradation. Dans les plateaux et les montagnes du centre il s'agit de la propagation par l'humus du sous-bois d'un incendie peu apparent puisqu'il est légèrement souterrain, qui progresse à partir des lisières quand la savane contiguë est en flammes. De petites fumées et des flammèches qui émanent des souches en feu le décèlent, en avant de la portion de la futaie déjà atteinte (1).

Apres l'exploitation intensive des gros bois, la forêt humide orientale est envahie par une souille de lianes, de bambous-lianes et d'un recrû peu intéressant. Les meilleures essences ne se régénèrent pratiquement pas, sauf quelques espèces de lumière, telles que les Croton et Harungana.

La forêt exploitée et, les formations secondaires de “savoka”, sont souvent détruites par des nouvelles cultures sur brûlis (tavy), après quoi on ne retrouve, dans les meilleures conditions que la savane arborée, ou la prairie lorsque le sol s'est trop détérioré, notamment par l'action subséquente des feux. Les bruyères arbustives des genres Philippia et Helichrysum colonisent parfois ces prairies. A la longue ces zones sont recouvertes de peuplements composés presque exclusivement de Philippia qui peuvent atteindre une hauteur supérieure à 3 m (6), ceci particulièrement dans la région orientale. Dans d'autres zones, quelques espèces résistantes aux feux (Hyphaene, Medemia, Acridocarpus, Sclerocarya) s'installent dans les prairies lorsque les conditions locales le permettent, mais de nouveau la régularité des feux limite la progression au stade “savane arborée” très claire (2).

On trouve des bovins un peu partout à Madagascar. La plupart des forêts malgaches sont ouvertes au pacage, mais on peut difficilement avancer que la divagation des boeufs cause en soi un grand préjudice aux forêts. Leur influence est surtout indirecte par l'intermédiaire des feux, car tous les pâturages sont périodiquement incendiés, surtout dans l'ouest. Dans certaines “forêts” du sud (Amboasary par exemple) et de l'ouest de grands troupeaux de chèvres ciroulent librement, ce qui pourrait expliquer l'absence de jeune régénération de certaines essences dans ces forêts (8).

Contre les défrichements et les feux de brousse il existe une réglementation très sévère infligeant des peines allant jusqu'à 10 ans de prison, mais son application reste difficile surtout en ce qui concerne les feux, car la plupart du temps les auteurs restent inconnus (11).

Quantitativement, on a estimé la dégradation nette par le feu de la savane productive à 1 000 ha par an, celle de la savane improductive à 4 000 ha par an, en supposant que le reboisement naturel de certaine prairies neutralise une partie de cette récession. Les estimations de la dégradation de la forêt dense ont été incluses dans le tableau concernant les taux de déforestation (voir 2.1.1). On estime à 50 000 ha la surface annuellement recolonisée par les broussailles, ceci surtout dans la région occidentale.

1 2000 ha de forêt proprement dite et le reste, soit la quasi-totalité, de formations de “brousse”.

2.1.3 Tendances dans l'exploitation forestière

Des études pour l'exploitation rationnelle des ressources naturelles disponibles par la mise en oeuvre d'une politique d'industrialisation forestière sont en cours. Du fait de l'accroissement démographique et d'un programme de construction de 20 000 logements par an, il apparait que la production des seules forêts naturelles ne pourra plus satisfaire les besoins. Il faudra doncrecourir aux reboisements en essences de valeur à croissance rapide avec des techniques sylvicoles appropriées. En plus des exploitations sous contrat habituel, l'administration forestière pourrait prendre en main l'exploitation de certains périmètres forestiers bien déterminés. Les rendements en grumes à l'ha des forêts naturelles resteront les mêmes, mais le rendement au sciage devrait être amelioré. La surface de forêt dense naturelle couverte par une exploitation intensive entre 1981 et 1985 pourrait être de l'ordre de 20 000 ha par an (exploitation autorisée en forêt vierge) (13). La production de bois de feu, charbon de bois et des bois de service devrait augmenter avec la croissance de la population, à raison de 2% par an environ.

2.1.4 Superficies et volumes sur pied à la fin de 1985

Dans les tableaux suivants, les taux de déforestation et dégradation et les prévisions pour l'exploitation forestière ont été prises en considération.

Surfaces estimées de végétation ligneuse naturelle à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCfNHCa 
132546205945360595503750 
NHc/NHO1NHc/NHO2(i)NHc/NHONHc/NHOanH
29025802870ε4250

L'accroissement en superficie des jachères forestières (savoka) pour la période 1981–1985 est estimé à 50 000 ha net par an, comme pendant les années précédentes.

Volumes sur pied estimés à la fin de 1985
(en millions de m3)

NHCf1uvNHCf1ucNHCf1NHCf2NHCfNHc/NHO 1
VOBVACVOBVOBVOBVOBVOBVAC
19531.6460655410106560.58

2.2 Plantations

Plantations industrielles

Dans la période 1981–85 il est prévu d'établir 35 000 ha de plantations industrielles, dont 15% à base de feuillus (eucalyptus et divers) et 85% en résineux (pins et divers) (13). La situation pourrait être celle représentée dans le tableau suivant.

Surfaces estimées de plantations industrielles à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–55–1011–1516–2021–3031–40> 40
    PHH 1Eucalyptus spp.  5        5
   PS. 1Pinus spp. et autres303530201766 142
P..1Total plantations industrielles353530201766 147

Autres plantations

En ce qui concerne les plantations non-industrielles, le chiffre est de 25 000 ha pour l'ensemble des cinq prochaines années dont 20% en résineux et 80% en feuillus (13). Des problèmes de croissance se posent actuellement pour les peupleraies. N'ayant pu encore expliquer le phénomène d'une manière précise et y remédier en conséquence, l'on a décidé d'arrêter momentanément les plantations. Pour ce qui est des plantations d'anacardier l'objectif de plantation a été atteint et on s'occupe actuellement de problèmes de sylviculture et de récolte en attendant la construction de l'usine de traitement de cajou et de ses dérivés (14).

Surfaces estimées des plantations non-industrielles à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–55–1011–1516–2021–3031–40> 40
    PHL 2Anacardium occidentale    10  15   87 40
     PHH 2Eucalyptus spp. et autres1 
Populus
spp.
20(25) (20)
    1
  (15)
  0,5
  (20)(15)(15)130   
1.5
  PH.2Sous total essences feuillues2025 3130,5 282215171,5
  PS.2Pinus spp. et autres  5  1  0,5 0,5  0,5  7,5
P..2Total plantations non-industrielles252631,5  3128,52215179

1 La distribution par classe d'âge aussi que la surface totale de plantations encore productives restent très approximatives.

Toutes plantations

Le tableau suivant regroupe les deux tableaux précédents.

Surfaces estimées des plantations réalisées à la fin de 1985
(en milliers d'ha)

CatégorieEssencesAnnées81–8576–8071–7566–7056–6546–55Avant 46Total
Classe d'âge0–55–1011–1516–2021–3031–40> 40
PHL = PHL 2Essences feuillues autres que celles à croissance rapide  1015 8 7   40
PHH = PHH1+PHH2Essences feuillues à croissance rapide25252115,5201515136,5
PH = PHL+PHHSous-total essences feuillues25253130,5282215176,5
PS = PS.1+PS.2Sous-total essences résineuses353630,520,5  17,5 6 149,5
PTotal toutes plantations606161,551  45,52815326

Bibliographie

  1. Service des Eaux et Forêts 1954 Rapport présenté au 4ème Congrès forestier mondial (Dehra - Dun (Inde)) - Antananarivo

  2. Humbert, H. et Cours Darne, G. 1965 “Notice de la carte internationale du tapis végétal: Madagascar” - Extrait des travaux de la section scientifique et technique de l'Institut français de Pondichéry - Hors série No. 6 - Toulouse (France)

  3. FAO/IBRD 1967 Draft Report of the Forestry Reconnaissance Mission to Madagascar - No. 12/67 MAD 3 - Rome

  4. FAO 1971 “Inventaire forestier du massif de Fierenana” - basé sur les travaux de K. Soels - Rapport technique No. 10 - FO: SF/MAG 8 - Antananarivo

  5. FAO 1971 “The Potential for Charcoal” - basé sur les travaux de D.E. Earl - FO: SF/MAG 8 - Rome

  6. FAO 1972 “Pâturage, élevage et agriculture dans la zone de reboisement du Haut Mangoro - Est” - basé sur les travaux de J.M. Suttie - Rapport technique No. 1 - FO: SF/MAG 29 - Antananarivo

  7. FAO 1972 “Etudes sylvicoles des forêts naturelles de Madagascar” - basé sur les travaux de N.R. Brouard - Rapport technique No. 9 - FO: SF/MAG 8 - Rome

  8. FAO 1973 “Etude du reboisement industriel malgache” - basé sur les travaux de A. Devillé, C. Berte et C. Heimo - Rapport technique No. 5 FO: SF/MAG 29 - Antananarivo

  9. Direction des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols 1975 “Rapport national de la République Malgache” - présenté à la Conférence technique sur les forêts tropicales humides - Antananarivo

  10. FAO 1975 “Parc nationaux et réserves naturelles intégrales” - Document de travail No. 64 - FO: DP/MAG/71/529 - Rome

  11. Direction des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols 1976 “Synthèse des activités du Service des Eaux et Forêts pour la période 1972–1975” - Antananarivo

  12. Malvas, C. et Bailly, C. 1979 “Expérimentations réalisées à Madagascar sur la fertilisation des boisements de pins après plantation” - Centre Technique Forestier Tropical - Nogent-sur-Marne (France)

  13. Direction des Eaux et Forêts et de la Conservation des Sols 1980 “République Démocratique de Madagascar” - Note sur la situation et les tendances des ressources forestières - Antananarivo

  14. Service des Eaux et Forêts 1980 - Lettre du Chef du Service des Eaux et Forêts à Monsieur le Directeur de la Division des Ressources Forestières (Département des Forêts - FAO) concernant le projet FAO/PNUE d'évaluation des ressources forestières tropicales - en date du 27 Décembre 1980 - Antananarivo

MALAWI

Malawi is a land-locked country situated in southeastern Africa between latitudes 9°25' and 17°08'S and 33° and 36°E. Its total area amounts to 118 580 km2 of which lake Malawi accounts for 24 280 km2. The dominant physical feature is the deep, trough-like depression forming part of the Great Rift valley, which traverses the country from north to south and is occupied by lake Malawi, the lake Shore plains and the Shire river valley, the latter draining the lake and joining the Zambesi in its lower reaches. Altitude ranges from about 40 m to 3 000 m above sea level. The central part consists largely of plateaus about 1 500 m high; the northern part is mountainous with peaks up to 2 600 m; the Shire valley in the extreme south is a low-lying flat 500 m above sea level, while Mt. Mulanje in the southeast tops 3 000 m.

The climate is continental in character with a large seasonal temperature variation. There is a system of annually alternating dry and wet seasons. Most of the former is relatively cold, though its final stages are associated with strong, dry winds and high temperatures. The wet season coincides with the warm weather and thus provides ideal growing conditions. The mean annual rainfall varies between 500 and 1 125 mm and can locally be augmented to a considerable extent because of topographic features, as for example on the slopes of mountain ranges facing the direction of rain-bearing winds. The average temperature on the Rift valley floor exceeds 24°C and frosts are unknown. The latter are frequent in June and July on the high plateaus, where the mean annual temperature fluctuates below 18°C, but they are less severe and rarer on the peneplains at lower altitudes, where the average temperature lies between 18°C and 24°C.

The present population totals 5.58 million with an annual growth rate of 2.5% (UN/ESA Population Studies no. 60). The average population density is about 60 inhabitants per km2, a fairly high figure for african standards. Most of the people live on the southern and central peneplains or lower plateaus at altitudes between 600 m and 1 350 m, since these offer the most fertile soils. This uneven distribution also results from internal migration, which made for an early start in economic development in the south. Malawi has few mineral resources and agriculture is the basis of its economy, occupying about 80% of the total economically active population.

1. Present situation

1.1 Natural woody vegetation

1.1.1 Description of the vegetation types

The largest part of the natural woody vegetation is constituted by various types of fire climax woodland depending on altitude and rainfall. Closed forests occur only in the form of patches of very limited area. They have been grouped into three main types according to their altitude. The following descriptions are largely based on (5) and updated with additional information taken from (2) and (10).

Closed broadleaved forests (NHC)

Lowland forest

Lowland seasonal rain forest is found mainly on the Malawi Hills between 550 m and 900 m elevation. Elsewhere in the south, below 1 350 m tiny, relict patches of similar forest occur, either near the summits of small massifs or on the lower slopes of larger ones. The mean annual precipitation is 1500 mm and the average temperature lies between 21°C and 24°C. Mists are frequent during the dry season. Ground frosts, however, are unknown. These forests are characterized physiognomically by 30 to 43 m high emergents, with buttresses and wide-spreading crowns, such as Burttdavya nyasica, Khaya nyasica and Newtonia buchananii. Other tall trees, with a height between 12 and 24 metres include Chlorophora excelsa, Ficus spp. and Terminalia sambesiaca. Their crowns usually have little or no lateral contact. The upper canopy remains green for most of the year, yet emergents and a few other species may lose their leaves for about a week, but not concurrently and not necessarily every year. Underneath, a generally closed middle layer of trees, 6 to 15 m tall, is found, comprising species such as Afrosersalisia cerasifera and Phyllanthus discoideus. Smaller trees (4–9 m) are frequent and include Erythroxylum emarginatum, Oxyanthus speciosus, Rawsonia lucida etc. The shrub stratum with Argomuellera macrophylla, is fairly open. Apart from a few clumps of forest grass and a few ferns, only tree seedlings form part of the ground layer.

Drier, semi-deciduous or even deciduous lowland forest relicts of very limited extent, such as graveyard forests, are scattered over the Dedza and Dowa Hills, over the lower Shire valley and the Palombe plain, with a canopy of usually less than 20 to 24 m. Bosqueia phoberos, Ficus capensis and Trichilia dregeana are frequent. Few examples remain nowadays, and these have been altered by human interference in many cases.

Evergreen or deciduous gallery forests are widespread along the banks of rivers, streams and lakes. They vary greatly in luxuriance according to the size of the stream and the local climate. Strips can be up to 30 m wide and the canopy up to 30 m high. Their species composition is similar to that of the lowland rainforest, although they occur also at medium altitudes. Some typical trees are Newtonia buchananii, Albizia spp. Erythrophleum suaveolens, Khaya nyasica and others.

Submontane forests

Submontane seasonal rain forest is widely distributed in Malawi from the Misuku hills in the north to Mt. Mlanje in the south. It occurs in most upland areas between 1 350 and 2 300 m, where suitable climatio conditions, such as a mean annual rainfall between 1 250 mm and 2 450 mm and an average temperature between 15°C and 21°C, prevail. One to five dry months are usual, but, for at least three of these, heavy mists occur almost daily and frequently persist until noon. Infrequent frosts generally are not severe. Heavily branched, widespreading crowns of Aningeria adolfi-friederici, Entandrophragma excelsum, Ficalhoa laurifolia and Ocotea ussmbarensis are well raised (24–46 m tall) above the other large trees of the upper canopy (18–30 m), but usually have no lateral contact at all. Cassipourea congoensis, Chrysophyllum gorungosanum, Cola greenwayi, Craiba brevicaudata, Diospyros abyssinica, Drypetes gerrardii and Parinari excelsa to the contrary have their crowns rather narrow and conical and form a discontinuous to continuous, but not dense, canopy under the dispersed emergent trees. Here also, the canopy remains green for most of the year, but some species lose their leaves for short periods. Middle and lower strata are poorly differentiated with a fluctuating height of 3 to 15 m. Crowns can be narrow or spreading, but usually form a dense layer with smaller trees as Garcinia mlanjiensis, Lepidotrechilia volkensii, Myrianthus holstii, Ochna holstii, Tabernaemontana johnstonii, Xymalos monospora, Oxyanthus speciosus and Rawsonia lucida. Ferns and grasses are relatively prominent. Lianes and pseudolianes are numerous. A bamboo, Oreobambos buchwaldii, can be locally abundant. Syzygium owariense swamp forest, 20 m tall, occurs on the Viphya plateau.

Montane forests

Montane forests occur above the submontane forests at altitudes between 1 650 m and 2 600 m. The high plateaus of the Nyika and Mt. Mlanje are typical examples. The mean annual rainfall usually varies between 1 000 mm and 3 100 mm and the average temperature between 13°C and 16°C. Severe frosts and dense mists are frequent during the dry season, with winds often strong and bitterly cold. All trees are evergreen, except for a few secondary species. While lianes are few in species and rather small and pseudo-lianes are absent, the undergrowth is always dense. The stature of these forests varies considerably with the degree of exposure, but this is not very closely correlated with changes in floristic composition. Some species, e.g. Podocarpus milanjianus are very plastic and occur in all types. Tall (20–30 m), short (10–20 m) and dwarf (5–10 m) montane forests all intergrade with one another. It is convenient to recognize three variants: broadleaved, Widdringtonia and Juniperus montane forests. Only the first subtype is described in the following paragraph, the other two predominantly being coniferous (see below).

The upper canopy of the broadleaved montane forest is generally not more than 15 m high, continuous and fairly dense, consisting of many species such as Kiggelaria africana, Nuxia congesta, Olinia usambarensis and Rapanea melanophloeas, which are of medium size and very frequent, and rather scarce taller Podocarpus milanjianus and Pygeum africanum. All remaining patches are rather stunted. Locally, undergrowth might be quite open due to the influx of game looking for temporary shelter. Tree seedlings, young trees and shrubs are abundant. The bamboo Arundinaria alpina is found in scattered clumps.

Open broadleaved forests (NHc/NHO)

The number of vegetation types covered by the name ‘woodland’ is very large and the dominant species as well as the structure vary greatly.

Transition woodland is physiognomically an intermediate type between woodland and forest and floristically a mixture of forest and woodland species. In Malawi Brachystegia spiciformis transition woodland occurs at Nkhata Bay and at the foot of the southern slopes of Mt. Mlanje, where it probably occupies former forest sites. At these sites, the climate is much wetter than that experienced elsewhere at comparable altitudes. Deciduous Brachystegia spiciformis trees are the main element of the canopy. Others are evergreen and include Erythrophleum suaveolens and Pterocarpus spp. Understorey trees and shrubs are also mostly evergreen. Typical woodland species are Afrormosia angolensis, Burkea africana and Parinari curatellaefolia. There is no grass layer, except where the canopy has been disturbed. Brachystegia taxifolia transition woodland occurs along the western margin of the Viphya plateau. It was probably once an ecotone between woodland and forest. This vegetation type has never been studied in Malawi.

Brachystegia-Julbernardia-Isoberlinia (‘miombo’) woodland is by far the largest open association on the peneplains and mountain slopes of moderate altitude. Trees are more than 5 metres tall, their crowns covering at least 20% of the surface, sometimes in lateral contact but not interlocking. A grass cover is usually present. Afrormosia angolensis, Brachystegia floribunda, B. longifolia, Burkea africana, Hymenocardia acida, Parinari curatellaefolia, Piliostigma thonningii, Uapaca spp. and Pterocarpus angolensis are the most frequent species apart from those mentioned in the name of the association. The latter species is the most favoured local furniture timber (2).

Piliostigma-Acacia-Combretum (‘munga’) woodland is found at lower altitudes on more fertile sites. Its physiognomy is similar to that of the previous type. Acacia campylacantha and A. sieberiana are predominant species.

The vegetation of the lakeshore and poorer lowlands, particularly in the Lower Shire area, consists of ‘mopane’ woodland (Colophospermum mopane) in almost pure stands.

Secondary wooded grassland, with scattered trees covering not more than 20% of the surface, is rather exceptional in the upland parts of Malawi. Wooded farmland with scattered trees, to the contrary, is widespread, especially on the more fertile soils. The trees are usually left over for shade or to provide fruits.

Coniferous forests (NS)

Found on the high plateaus, the coniferous forests belong to the group of montane forests, for which a general description has already been given under the chapter ‘closed broadleaved forests’. Only two predominantly coniferous subtypes are treated here.

Widdringtonia montane forest is found on all the plateaus of Mt. Mlanje, but confined to sheltered valleys. On the drier side of the mountain it descends to 1 500 m in the deep gorges which interrupt the limiting escarpment. Big Widdringtonia whytei trees form a very distinct upper stratum of average height 27 m (21–43 m). The crowns are frequently in lateral contact and rise high above those of the stratum below, the latter being very discontinucus with trees such as Afrocrania volkensii, Cassipourea congoensis, Ekebergia capensis, Ilex mitis, Podocarpus milanjianus, Polyscias fulva and Pygeum africanum, all between 9 and 18 m high. The understorey is dense and more or less continuous. Its average height is 9 m. Typical species are Agauria salicifolia, Cussonia spp., Kiggelaria africana, Pittosporum viridiflorum, Ochna holstii, Garcinia mlanjiensis etc. The shrub stratum comprises sapling trees, shrubs and tall shrubby herbs belonging to the Acanthaceas. The ground vegetation is usually well developed. Ferns are often prominent but Acanthaceae frequently predominate. The bamboo Arundinaria alpina is found in ravines. Climbers are rare and none of the trees in the forest are buttressed.

Juniperus montane forest is represented today by no more than a few small relict patches on the Nyika Plateau at 2 150–2 250 m in sheltered valleys. In the almost closed 30 m high canopy of Juniperus procera, scattered specimens of Olea capensis, Ekebergia capensis, Podocarpus milanjianus and Pygeum africanum occur, Floristically, it is very similar to the Widdringtonia forest in its lower strata, with Hagenia abyssinica and Apodytes dimidiata as typical species. However, the undergrowth is rather open with scattered shrubs and small trees.

Scrub formations (nH)

Various transition phases between forest/woodland and scrub exist in Malawi. Scrub forest, an intermediate between forest and thicket, occurs on exposed peaks and crests on the higher mountains and on smaller hills. The largest plants are physiognomically intermediate between trees and shrubs but belong to species capable of forming well-developed trees under favourable conditions. Scrub woodland is a transition between woodland and shrubland. The largest plants are stunted trees, often with very short boles and branched low down. It is mainly found at the edges of the dambos and on the mountains in the transition zone between Brachystegia woodland and montane plant communities.

Thicket, formed by interlocking shrubs up to 5 m tall, or bamboos, is not very well represented in Malawi. The deciduous type with some emergent trees occurs in the Shire Valley. Evergreen and semi-evergreen thicket is found on termite mounds and secondary Dichrostachys thicket occurs in certain degraded woodlands. Three types of evergreen thicket are commonly associated with the forests described in this work. Secondary forest-thicket occurs at the edge of patches of forests if they have been afforded sufficient fire protection for a few years. Montane thicket occurs on exposed peaks and crests above montane forest and montane scrub forest on Dedza Hills and Mt. Mlanje. Patches of bamboo thicket occur sporadically in submontane (Oreobambos) and montane (Arundinaria) forest. Lowland bamboo thicket dominated by Oxytenanthera abyssinica also is very scarcely spread along the foot of the escarpment and in certain hilly areas.

Montane shrubland, mainly composed of shrubs not touching each other, occurs on the exposed slopes of Mt. Mlanje which are too rocky to support thicket. The commonest species are evergreen and mostly leptophyllous or nanophyllous. Some are leaf succulents. Crassula sarcocaulis, Ereca johnstoniana, Muraltia flanaganii, Vellozia splendens are often associated with grasses and the sedge Coleochloa setifera. In places, the shrubland can be degraded into secondary shrub grassland, with scattered shrubs covering not more than 20% of the surface.


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