Ce chapitre fournit une vue densemble de létude et des problèmes principaux qui y sont discutés. Ce chapitre traite de pose quatre questions principale:
Et deux autres questions sont brièvement traitées:
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Cette étude est issue des travaux du PAME (LSP)[4] sur ladoption dapproches centrées sur les gens/les moyens dexistence,[5] dans le contexte du sous-programme 2.2 du PAME «Approches centrées sur les gens dans différents contextes culturels». Ce travail est principalement centré sur ces approches utilisées à la FAO, ainsi que sur les approches de développement utilisées dans des régions culturelles et linguistiques différentes.
Lobjectif de ce travail est de tirer des leçons de la mise en oeuvre des approches centrées sur les gens à la FAO et, dans une certaine mesure, dans différents contextes de développement (culturel, linguistique etc.). Sachant que beaucoup a déjà été écrit sur les différentes approches de développement, il nous semble logique de justifier pourquoi nous pensons que ce processus comparatif mérite dêtre entrepris.
1. Les approches du type «moyens dexistence», qui ont émergé au cours des années 90, ont amené une certaine confusion parmi les praticiens du développement. Leur inquiétude est que les approches fondées sur les moyens dexistence[6] sefforcent de représenter les principes de «meilleure pratique». Puisque lévolution des approches vers la pratique optimale est une caractéristique constante, encore que peu soulignée, du développement, la question se pose: " A quoi cela aboutit-il?» Une de nos principales questions est, par conséquent la suivante: est-ce que réellement les nouvelles approches fondées sur les moyens dexistence offrent quelque chose de nouveau, et quelles en sont les implications pratiques pour la pratique du travail à la FAO?
2. Linfluence de la culture et du langage dans la conception des approches est un problème qui na quasiment pas reçu dattention. Il est apparu récemment que de nombreux observateurs considèrent les AMED (approches relatives aux moyens dexistence durable) comme un cadre anglophone difficile à transposer dans des contextes différent de façon à la fois conceptuelle et pratique. La question se pose ainsi: de quelle manière le contexte institutionnel et culturel du développement est en interaction avec les approches mêmes dans la performance du projet et du programme? Comment les approches de développement, qui émergent de contextes culturels différents, tirent-elles des enseignements les unes des autres?
3. Malgré labondance des connaissances sur, entre autres, les approches du développement, les principes, méthodologies, outils, exemples de bonne pratique, critères et indicateurs, nous estimons que la majorité des personnes travaillant à la FAO na pas la possibilité de faire un usage efficace suffisant de cette information. Cela vient en partie du manque de temps pour revoir les pratiques de travail en se plongeant dans les manuels et les rapports. Cest aussi la conséquence dune importante séparation entre les principes et la pratique, qui, de son côté, provient de la structure politique et administrative qui détermine et influence le processus du développement. Notre question ici est: Existe-t-il vraiment une division insurmontable entre principes et réalité dans les approches de développement des années 1990? Comment pouvons nous faire appel à lexpérience des approches de développement considérées pour dépasser cette division?
4. Des précédentes consultations à la FAO ont établi que, bien que la plupart du personnel ne suive des approches explicitement définies, les équipes ont tendance à suivre des principes généraux et des pratiques proches de lapproche centrée sur les moyens dexistence. Par exemple, le personnel interrogé tente, aussi bien au niveau politique quau niveau opérationnel, dintroduire la participation (dans des circonstances limitées) et de considérer le «problème du développement» dans un cadre global. Cependant, il existe une tendance dans certaines divisions et services plus techniques ou scientifiques de la FAO à considérer les problèmes du développement centré sur la population comme étant en dehors de leurs attributions. Cela est en train de changer, et des questions comme les ressources phytosanitaires et le droit de la terre sintégrant désormais à une perspective centrée la population. La question qui se pose est: les approches de développement deviennent-elles superflues une fois que les idées quelles véhiculent sont couramment acceptées? Y a t-il une valeur ajoutée pour le travail quotidien des fonctionnaires de la FAO à lutilisation des "approches de développement "?
Encadré 1: Accès aux semences et ressources phytogénétiques Les questions liées aux semences et aux ressources phytogénétiques sont depuis longtemps reconnues comme étant dune importance centrale pour le développement et sa durabilité à long terme. De telles questions ont cependant été approchées de manière scientifique ou technique, et on a porté peu dattention à des problèmes plus généraux comme la disponibilité et la possibilité daccès à de telles ressources. Or, les problèmes de hiérarchie sociale, du droit des femmes, de paix et de guerres, ainsi que les catastrophes naturelles, ont tous un impact sur la disponibilité des semences et des ressources phytogénétiques pour les différents groupes de la société. Récemment, on est passé dune approche intégralement scientifique ou technique à une approche davantage centrée sur la population, en prenant en compte leurs besoins et vulnérabilités, qui ont un impact sur la durabilité des interventions. Au sujet de ce changement dattitude, S. Seshia et I. Scoones* ont, dans une étude récente menée sous les auspices du sous-programme du PAME de laccès aux ressources naturelles, examiné comment une perspective fondée sur les moyens dexistence pourrait potentiellement permettre létude des problèmes daccès aux semences et aux ressources phytogénétiques. S. Seshia et I. Scoones, 2003, Access to Seeds et Plant Genetic Resources: What can a Livelihoods Perspective Offer? |
Les quatre directions de recherche présentées ci-dessus justifient, selon nous, la validité dune comparaison des approches de développement. Les raisons sont liées au contexte et à la méthode de notre enquête, que nous détaillons dans la section suivante.
5. Le contexte de notre enquête est lenvironnement institutionnel et de travail du personnel de la FAO et les politiques de développement, les projets et processus dans lesquels le personnel est engagé. La longue histoire institutionnelle et organisationnelle de la FAO dans le domaine du développement rural fournit une occasion unique pour examiner lévolution des approches. Lexpérience internationale et multilinguistique du personnel de la FAO est également une ressource importante et inexploitée pour examiner les questions relatives aux spécificités régionales et culturelles des approches.
La méthodologie de cette enquête a été détudier - à travers des entretiens individuels et des séminaires - comment les approches de développement sont mises en oeuvre et comprises au sein de la FAO. Nous avons essayé de nous centrer seulement sur les pratiques à forte valeur potentielle. Cette étude ne vise donc pas à fournir un «manuel des manuels» mais est plutôt une initiative pour clarifier où nous en sommes nous en termes dapproches de développement et les façons dont elles peuvent être plus efficacement mises en oeuvre. Le processus de participation vise à promouvoir une collaboration étroite entre les groupes linguistiques, disciplines et secteurs, en adaptant des approches utiles pour leurs besoins particuliers.
[4] Le Programme de soutien aux
moyens dexistence (LSP), une initiative interdépartementale
financée par le DFID, pour la subsistance de la population rurale
pauvre. [5] Pour cette étude, les termes «approche centrée sur la population» et «approche centrée sur les moyens dexistence» seront utilisés de façon interchangeable. [6] Particulièrement, lapproche relative aux Moyens dexistence durable (AMED), crée par le Département anglais pour le développement international (DfID) |