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Chapitre 2.
Les variables pertinentes,
leur utilité et les techniques de collecte de données

Conformément à l'esprit du document relatif à la Terminologie unifiée en dendroénergie (TUD/UWET, FAO, 2001, voir annexe I) et compte tenu que la méthode de planification utilisée sera celle du système LEAP (système de planification de sources énergétiques alternatives à long terme) ou une méthode équivalente, nous présentons les principales variables à analyser en trois grands groupes thématiques : la demande, l'offre et l'approvisionnement en combustibles ligneux. Ce groupage des variables se justifie essentiellement par le fait que les méthodologies appropriées en matière de collecte et de traitement des données ainsi que les sources d'information sont différentes selon les groupes.

Nous recensons dans le présent chapitre les variables2 les plus importantes à prendre en compte dans toute étude ou diagnostic portant sur l'utilisation des combustibles ligneux. Nous présentons à la fin du chapitre des variables complémentaires à celles décrites précédemment.

Pour chaque variable, on donne une définition ainsi qu'un ordre d'importance ou d'utilité, des observations quant au degré de facilité d'obtention des informations y relatives et aux techniques utilisées à cet effet, notamment sur le matériel et l'équipement nécessaires. Après lecture de ce chapitre, il est recommandé au lecteur de dresser une liste des variables qu'il estime importantes pour sa propre étude, en précisant pour chacune l'utilité qu'il lui attribue et les sources d'information dont il dispose.

Les chapitres 3, 4 et 5 décrivent le plan d'échantillonnage et précisent les méthodes de traitement et d'analyse des données et informations en question. Le lecteur pourra ainsi les comparer à celles qu'il comptait utiliser et/ou à celles dont il dispose.

2.1 La demande de combustibles ligneux

L'étude de la demande de combustibles ligneux porte sur tous les produits ligneux utilisés comme source d'énergie par divers secteurs de la société. Dans le cadre de la demande, on s'intéresse en outre aux types d'utilisateurs, à leurs comportements en matière énergétique, aux techniques de combustion et au volume de consommation.

2.1.1 Variables générales

Les variables générales sont les suivantes : typologie ou classification des utilisateurs finaux de combustibles ligneux, taille, localisation et dynamique temporelle et autres caractéristiques générales.

Les utilisateurs finaux de combustibles ligneux sont : le secteur domestique (les ménages), le secteur agricole, les secteurs industriel, commercial et institutionnel (voir détails plus bas). Les secteurs et branches d'utilisateurs finaux doivent être clairement définis et préciser les types ou classes de consommateurs respectifs, ce pourquoi il est nécessaire de réviser les informations secondaires et d'avoir des entretiens avec des informateurs qualifiés en la matière.

La taille d'un secteur, d'une branche ou d'une strate se mesure au nombre d'unités (établissements, foyers) qui les composent, qu'il s'agisse ou non de consommateurs de combustibles ligneux.

C'est cette taille qui servira de base pour calculer la consommation totale. Elle constitue également une donnée essentielle pour la planification de l'étude, la conception de l'échantillonnage et l'analyse de toutes les autres variables. C'est pourquoi il faut connaître ou estimer le nombre d'unités avec la plus grande précision possible et il est, partant, recommandé d'avoir recours à toutes les sources d'information disponibles et de les mettre en regard.

La distribution géographique d'un secteur, d'une branche ou d'une strate, c'est-à-dire sa localisation, peut être très grande ou au contraire très modeste. Il convient de toujours la caractériser avec les unités géographiques utilisées dans les recensements démographiques nationaux, en la subdivisant autant que possible (par exemple en provinces ou États, puis en municipalités, en districts, etc.). Cette démarche est très importante dans la mesure où elle permet d'établir un lien entre la présence et l'importance des groupes de consommateurs, d'une part, et la disponibilité des ressources, d'autre part, et de planifier les itinéraires de relevé des données.

EXEMPLES DE VARIABLES GÉNÉRALES

SECTEUR DOMESTIQUE

Univers d'étude : Province de Rio Grande
Nombre de localités : 115
Nombre total d'habitations : 160 400
Nombre d'habitations dans la capitale : 82 000
Saturation estimée : supérieure à 75% en charbon et inférieure à 50% en bois. On emploie également le GPL et le kérosène.
Distribution spatiale de la saturation : Dans la capitale : ÉLEVÉE en charbon et kérosène, FAIBLE en bois de feu et GPL. Dans les autres localités : ÉLEVÉE en bois de feu. Variation temporelle de l'utilisation de bois et de charbon : On les emploie en quantités égales toute l'année.
Disponibilité de combustibles ligneux : FAIBLE dans la capitale et ÉLEVÉE dans les autres localités, FAIBLE dans le sud de la province.
Mode d'approvisionnement en bois et en charbon : Achat de charbon et de bois dans la capitale provinciale et auto-approvisionnement en bois dans les autres localités.

SECTEUR INDUSTRIEL

BRANCHE : Briqueteries

Univers d'étude : Province de La Laguna
Nombre estimé d'établissements : 240
Taille estimative des établissements :

10 grands (production supérieure à 1 millions de briques/an),

60 moyens (production comprise entre 500 000 et 1 000 000 briques/an)

170 petits (production inférieure à 500 000 briques/an)

Saturation estimée : emploi de déchets de sciage dans tous les grands établissements et de bois dans les établissements moyens et petits.
Distribution spatiale des briqueteries : On en trouve dans toute la province, mais elles sont surtout concentrées dans les municipalités de La Ciénaga et El Llano.
Variation temporelle de l'activité : Les grandes usines produisent toute l'année. Les petites et moyennes usines produisent de novembre à avril.

Il serait également utile de disposer de certaines autres variables spécifiques, comme l'obtention, la disponibilité de ressources et le mode d'approvisionnement, au moment d'intégrer cette première caractérisation de l'univers d'étude afin de pouvoir procéder à l'échantillonnage. À ce stade, ces variables devraient être décrites de manière estimative et qualitative, à partir de sources secondaires ou d'informateurs qualifiés. Elles seront ultérieurement affinées grâce à des informations détaillées et quantitatives provenant de sources secondaires ou primaires. Nous abordons plus en détail l'utilisation de ces variables au chapitre 3 (élaboration de l'échantillonnage).

Les utilisateurs finaux de combustibles ligneux :

Les utilisateurs domestiques : il s'agit des ménages qui utilisent les combustibles ligneux exclusivement pour satisfaire leurs propres besoins, par exemple pour préparer les repas, chauffer ou faire bouillir l'eau, se chauffer, chauffer de l'eau pour la lessive, préparer le fourrage pour leur bétail, etc. Les ménages peuvent aussi faire de ces combustibles un usage commercial, qu'il faudra nettement distinguer des utilisations à caractère purement domestique, même s'ils ont lieu au domicile. Parmi ces usages commerciaux, on peut citer par exemple la préparation d'aliments destinés à la vente, la préparation de boissons alcoolisées, le lavage et le repassage de vêtements pour des tiers, etc.

Parmi les consommateurs, on range d'ordinaire les particuliers dans deux groupes : ruraux et urbains. En effet, les modèles de saturation et d'approvisionnement sont, d'une manière générale, différents entre ces deux catégories. En voici des cas extrêmes :

• Dans les localités rurales, où la population travaille dans les champs et où l'économie familiale est peu monétisée, il est fréquent qu'on observe une forte saturation en bois (ou parfois en charbon de bois) et que ce bois soit obtenu par auto-approvisionnement.

• Dans les localités urbaines, où la majorité de la population travaille dans l'industrie, le commerce et les services, où l'économie familiale est monétisée et où existe une offre d'autres combustibles, on observe généralement une saturation plus faible pour les combustibles ligneux et une consommation plus élevée de charbon de bois.

La collecte d'information

Si l'objectif principal de l'étude est de déterminer la saturation et les modes d'approvisionnement et/ou le moment où on va avoir recours au système LEAP, il convient d'employer la classification en zones "rurale" et "urbaine". Quand le diagnostic s'effectue à l'échelle nationale, il est recommandé de reprendre les regroupements des localités et de la population tels qu'ils sont pratiqués dans les campagnes de recensement de population et d'habitat (RPH), en veillant à toujours mentionner les critères employés par l'institut national de statistique concerné pour définir les statuts "rural" et "urbain".

Pour les diagnostics effectués à l'échelle provinciale, municipale ou micro-régionale, il est recommandé de vérifier que les regroupements des recensements de population et d'habitat correspondent bien à la saturation et à l'approvisionnement escomptés. En effet, il est fréquent que les recensements portent sur le seul critère du nombre d'habitants d'une localité donnée pour ranger celle-ci dans une catégorie, sans que soit tenu compte des activités productives locales, ce qui amène parfois à des regroupements qui ne correspondent pas au modèle type de saturation et d'approvisionnement.

Indépendamment de l'application de cette classification, il faut déterminer le nombre d'utilisateurs domestiques avec une précision maximale. Pour ce, la première étape consiste à enregistrer les données issues des recensements. En général, elles sont ventilées par provinces ou États, municipalités et villes grandes ou moyennes. Plus rarement, on a des données portant sur des localités, auquel cas on ira chercher les données dans les registres locaux, comme les recensements réalisés dans un cadre scolaire, sanitaire ou municipal, qui sont assez fiables.

Il est très important de trouver l'année à laquelle correspondent les données recensées afin de pouvoir mettre à jour la taille de la population en appliquant un facteur de correction en fonction de la croissance démographique. On peut par exemple utiliser le taux d'accroissement de la population étudiée au cours de la période la plus voisine de l'année analysée. Il figure parfois dans le recensement. À défaut, on peut le calculer à l'aide de la formule suivante :

Taille des strates du secteur domestique
Ville de Guantánamo (Cuba)

Localité

Strate

Quartier ou circonscription

Nombre d'habitations

Ville de Guantánamo

1.1 Consomma-tion d'autres combustibles

Circ. Caribe

5 444

1.2 Usage prévalent d'autres combustibles sur le bois et le charbon

Centre

Circ. Obrero

Pastorita

Centre ouest

7 694

3 210

5 033

6 279

22 216

1.3 Usage prévalent du bois et du charbon sur les autres combustibles

San Justo

Norte Confluente

Isleta

5 857

7 349

7 983

21 189

TOTAL

48 849

Source : FAO 2001b

r = ((Pf/Pi)1/tf-ti -1). 100

où :

r = taux de croissance démographique

Pi = population initiale

Pf = population finale

ti = moment initial

tf = moment final

À défaut de registres relatifs à la taille de la population récents, on peut calculer cette variable en comptant les habitations, opération simple lorsqu'il s'agit de petites localités, mais qui, dans les plus grandes, doit s'effectuer par échantillonnage (voir le chapitre 3).

Il est courant de procéder à l'échantillonnage du secteur de consommation domestique moyennant sa stratification, notamment quand il y a lieu de penser qu'il existe des différences dans les modèles d'approvisionnement, de saturation et de consommation. Le cas échéant, il est essentiel de connaître la taille de la strate en question, faute de quoi il est impossible de déterminer la taille de l'échantillon, de calculer les moyens nécessaires pour relever les données sur le terrain, ni de raisonner par inférence sur l'univers étudié (voir la définition au chapitre 3).

Les producteurs agricoles : il s'agit des exploitations fournissant des produits de l'agriculture et de l'élevage non transformés ni traités, appartenant au secteur primaire. Ils emploient par exemple le charbon ou le bois pour chauffer les poulaillers et les serres. La méthode de collecte de données pour ce secteur est la même que celle décrite pour le secteur industriel.

Les utilisateurs industriels : il s'agit des établissements de transformation de matières premières qui utilisent les combustibles ligneux parmi leurs intrants énergétiques. Ils appartiennent au secteur secondaire. L'unité d'échantillonnage est l'établissement ou entreprise. Dans la plupart des bases de données des recensements, on classe les industries en sous-secteurs, branches et sous-branches d'activité, en fonction du type d'intrants utilisés et des produits obtenus. Parmi les activités qui utilisent les combustibles ligneux, on peut citer les charbonnières, les briqueteries et tuileries, les usines de séchage et de torréfaction du café, les boulangeries, les restaurants, les bains publics, les presses industrielles, etc. L'industrie électrique est un cas particulier puisque certains systèmes de classification (par exemple celui de l'Organisation latino-américaine de l'énergie, OLADE) la considèrent comme un secteur indépendant. Quel que soit le système de classification adopté, il est recommandé de préciser les caractéristiques du secteur ou branche étudiés afin qu'on puisse par la suite établir des concordances avec d'autres systèmes de classification.

Au sein de chaque branche ou sous-branche, on établit généralement une stratification des établissements en fonction de leur taille, du nombre de personnes employées et de la technologie de transformation utilisée : les ateliers artisanaux ou les micro-industries et les petites, moyennes et grandes entreprises. Cette stratification est très utile étant donné que les modes de consommation d'énergie et son intensité varient notablement au sein d'une même branche selon la taille de l'entreprise.

La collecte d'information

Il est important de noter que beaucoup d'établissements, voire des sous-branches entières constituées de petits établissements artisanaux, sont absents des recensements relatifs à l'activité économique. Il faut alors déceler leur existence et apprécier leur importance par d'autres moyens.

La recherche de ces informations se fait généralement par estimations successives. On interroge d'abord les personnes qui ont une connaissance générale des zones étudiées. On passe ensuite en revue les informations documentaires contenues dans les recensements économiques, les études de cas, les registres des bureaux municipaux de recouvrement des impôts, les listes des entreprises et artisans affiliés aux chambres de commerce et d'industrie ; on visite les zones d'implantation industrielle pour s'entretenir avec les propriétaires, les directeurs, les travailleurs ou les personnes ayant des relations commerciales avec les établissements intéressés (commerces d'outillage ou de matériaux de construction, marchés, usines, etc.) ; on procède à des comptages par de brefs passages sur le terrain ; etc. Il est important de comparer constamment les données issues des différentes sources. On dessine un cadastre définitif une fois qu'on a établi une concordance entre plus de deux sources d'information distinctes.

Il faut dresser dès le départ un tableau des informations essentielles à rechercher pour n'oublier de relever aucune donnée. Les variables importantes dans le domaine qui nous intéresse sont les suivantes :

• la localisation des établissements appartenant à la branche étudiée, avec une carte ou une liste de ces établissements, voire les deux, qu'on emploiera comme cadre de l'échantillon (chapitre 3) ;

• la taille des établissements en fonction de leur capacité de production ;

• la variation de l'activité dans le temps (rythmes saisonniers et tendances) ;

• les technologies de transformation employées ;

• le personnel employé (si possible) ;

• une estimation de la saturation de la consommation de combustibles ligneux.

Les utilisateurs commerciaux : il s'agit des entreprises d'achat et de vente de produits ou de prestation de services, comme les boulangeries, les hôtels, les restaurants, les blanchisseries, etc. Ces établissements font partie du secteur tertiaire. L'unité d'échantillonnage est l'établissement. Il existe plusieurs classifications par branche d'activité.

La collecte d'information

les établissements commerciaux sont plus ou moins bien répertoriés au plan municipal, à l'exception des très petits, souvent assimilés au secteur domestique, malgré l'importance qu'ils ont parfois du fait de leur nombre et du volume de leur consommation d'énergie (c'est le cas, par exemple, pour la vente d'aliments à domicile ou les services de lavage et de repassage). Il peut alors être difficile d'obtenir un recensement ou une liste de ces établissements, et il est également difficile de les repérer sur le terrain puisqu'ils n'ont pas pignon sur rue. Si l'étude menée s'intéresse au secteur domestique, l'enquête sur ce secteur peut servir à estimer la taille de ce groupe d'utilisateurs commerciaux.

Pour relever des données générales sur les branches commerciales plus grandes, il conviendra de procéder de même qu'on l'a décrit plus haut pour le secteur industriel.

Les utilisateurs institutionnels : ils appartiennent au secteur public. Il s'agit d'établissements des domaines de l'éducation, de la santé (hôpitaux), de la sécurité civile, de la défense, etc., qui utilisent des combustibles et de l'énergie pour leurs activités. Ces établissements sont toujours répertoriés et leur stratification est relativement aisée.

2.1.2 Les variables spécifiques

Il s'agit de variables catégorielles ou numériques qu'on peut estimer, observer et/ou mesurer directement afin de caractériser les modèles de consommation, les volumes consommés et les sources d'approvisionnement en combustibles ligneux. Les variables les plus importantes en la matière sont les suivantes :

Les types de sources d'approvisionnement en combustibles ligneux :

Il s'agit d'une variable catégorielle pour laquelle il existe plusieurs classifications possibles. Nous avons adopté dans ce guide celle proposée dans le rapport TUD/UWET (Annexe I ; FAO, en préparation) : combustibles directs, indirects, récupérés.

Nous aborderons plus en détail ces trois sources de production et approvisionnement de combustibles ligneux au sous-chapitre 2.2.1.

Il est important que la classification retenue soit claire, détaillée et exclusive, c'est-à-dire qu'un même produit ne puisse pas appartenir à plus d'une classe.

Cette typologie est employée dans l'analyse des informations et dans la présentation des résultats, mais PAS pendant la phase de relevé des données. Elle sert à prendre en compte correctement les flux physiques, en particulier afin d'éviter les doublons, et elle permet également d'évaluer les effets de la consommation des combustibles ligneux sur l'environnement.

Il faut également prendre en compte les aspects et les activités nécessaires à la collecte d'informations relatives :

• à la nature de l'énergie produite : thermique, électrique, mécanique ;

• aux aspects économiques et sociaux, aux coûts, aux prix, aux emplois, etc. et

• à ce qui a trait à la santé et au caractère écologique de l'activité culinaire lorsqu'il s'agit d'analyser les problèmes de consommation domestique.

La collecte d'information

Il faut veiller, lors de la collecte de l'information, à ce que les noms utilisés pour désigner les combustibles ligneux correspondent à ceux usités sur le lieu de l'enquête ou dans les documents consultés et à les décrire de manière précise afin de pouvoir retrouver par la suite leur équivalent dans la typologie qui sera utilisée lors de l'analyse (TUD/UWET, LEAP, OLADE, etc.).

Par exemple, si on utilise la nomenclature de "terrain" et d'analyse de la TUD/UWET :

• Dans un diagnostic rapide fondé sur le bilan énergétique, les combustibles ligneux sont le bois de feu (source directe) et le charbon de bois (source indirecte).

• Dans un diagnostic approfondi de la production de chaux, on distinguera les combustibles suivants : la sciure (combustible indirect), le bois de chêne à brûler (combustible direct), les dosses et chutes de bois de pin (combustible indirect) et le bois de construction (combustible récupéré).

On obtient la meilleure information sur les types de combustibles ligneux utilisés en s'adressant directement aux consommateurs. Les sources secondaires d'information ne sont pas fiables car elles se basent uniquement sur les registres, fort incomplets, relatifs à la récolte, au commerce ou au transport de produits forestiers, que conservent les bureaux de statistique des services forestiers.

Lorsqu'on mène une étude rapide, il faut comparer, en fonction du secteur à analyser, les données qu'on aura puisé aux sources d'information suivantes :

Pour le secteur domestique : les recensements de population et d'habitat, les annuaires statistiques et les bilans en matière d'énergie.

Pour les secteurs industriel, commercial et institutionnel : les recensements économiques, les annuaires statistiques et les bilans en matière d'énergie.

Pour les diagnostics détaillés, on obtient de l'information sur les types de combustibles utilisés moyennant des entretiens auprès d'utilisateurs. La technique la plus efficace consiste à poser des questions directes lues sur un questionnaire structuré applicable aux enquêtes ou aux recensements, et à noter les observations et les résultats des mesures directes. La manière d'élaborer un questionnaire est développée au chapitre 4.

On peut aussi faire une recherche sur des sources d'énergie autres que les combustibles ligneux, comme par exemple le GPL, le kérosène, l'électricité, le gazole (carburant des moteurs diesel), le gaz naturel ou les déchets agricoles, ce qui est utile pour qui envisage d'utiliser le système LEAP comme outil de planification ou d'analyser les usages mixtes et les énergies de remplacement (voir l'annexe IV).

Dans les enquêtes sur le secteur domestique, où l'utilisation simultanée de plusieurs combustibles est courante, il est très important de poser la question de manière approfondie en mentionnant tous les combustibles susceptibles d'être utilisés dans la région et de consigner TOUTES les réponses. On évite ainsi d'omettre les combustibles que la personne interrogée considère comme moins importants, comme c'est le cas parfois du bois de feu et du charbon.

Saturation ou pénétration :

Il s'agit de la part relative ou pourcentage d'une branche ou d'un secteur économique qui utilise des combustibles ligneux ou d'autres sources d'énergie en tant qu'intrants énergétiques. On peut également exprimer cette donnée en chiffres absolus en se référant à la taille de l'ensemble de la branche ou du secteur en question. On peut dire par exemple qu'une localité présente une pénétration (saturation) de 80 pour cent pour le bois de feu (ou que 160 familles sont consommatrices de bois de feu dans une localité qui en compte 200) et de 20 pour cent pour le GPL (40 familles utilisent le GPL).

La pénétration est une donnée essentielle pour le calcul de la consommation totale de la branche ou du secteur étudié. En outre, il s'agit d'une variable dynamique, c'est-à-dire qui varie avec le temps en fonction des changements technologiques et économiques et de la disponibilité des différentes sources d'énergie.

La collecte d'information

Pour les études rapides effectuées à l'échelle nationale, provinciale et municipale, on trouve dans les recensements de population et d'habitat des données relatives à la pénétration domestique. Toutefois, ces recensements ne mentionnent généralement pas les utilisateurs mixtes (voir définition plus bas).

Si les recensements remontent à plus de dix ans, il faut éviter de s'en servir pour estimer la pénétration actuelle. Dans pareil cas, on peut recourir à une estimation de la saturation du secteur domestique à partir de données recueillies auprès de (au moins trois) informateurs qualifiés, à qui on demandera d'estimer la saturation des combustibles étudiés en les rangeant dans des fourchettes prédéfinies (par exemple de 0% à 25%, de 26% à 50%, de 51% à 75% et de 76% à 100%). L'échelle de travail choisie dépendra des objectifs visés. Si possible, on pratiquera éventuellement quelques relevés de données pour cette variable sur le terrain par échantillonnage, ce qui permettra de vérifier si la classification estimée cadre avec la situation constatée sur le terrain.

Étant donné la difficulté d'obtenir des informations dans les registres documentaires sur la saturation dans les autres secteurs, on peut faire des estimations moyennant une méthode analogue à celle qui a été indiquée pour le secteur domestique. Certaines sociétés de distribution d'électricité ou de combustibles inscrivent dans des registres des données relatives à l'usage d'autres sources d'énergie, données qui peut être utiles pour une estimation rapide de la saturation.

Dans les diagnostics approfondis, la saturation est évaluée à partir d'échantillons ou par recensement de tous les secteurs.

Les informations nécessaires sont, d'une part, le nombre d'utilisateurs pour chaque combustible, donnée fournie par la réponse à la question portant sur le "type de combustible utilisé", déjà expliquée plus haut, et, d'autre part, le total des unités qui composent le secteur étudié, chiffre qu'on obtient comme il est expliqué au sous-chapitre sur les "variables générales".

Lorsqu'on pratique un échantillonnage stratifié (voir le chapitre 3), il est très important de veiller à ce que la saturation de l'ensemble de l'univers étudié soit calculée en pondérant la saturation de chaque strate en fonction de sa taille relative dans l'univers.

Pour exprimer la saturation en pourcentage, on emploie la formule suivante :

Sx = (nx/N) 100

où :

Sx = saturation du combustible x

nx = nombre d'utilisateurs du combustible x

N = nombre total d'unités qui composent la branche ou le secteur (univers)

Les modes de consommation mixtes

Certains ménages ou établissements ont la particularité d'utiliser en alternance ou simultanément deux sources d'énergie ou plus. Cette variable catégorielle est très importante car elle est liée à la saturation et qu'elle définit la possibilité de substitution, de complémentation ou d'alternance dans l'utilisation des combustibles ligneux.

La collecte d'information

On ne dispose généralement pas d'informations secondaires sur la consommation mixte. On peut toutefois trouver des données, quoiqu'assez approximatives, à ce sujet dans certains recensements de population et d'habitat. Il convient donc d'obtenir ces données en s'adressant directement aux utilisateurs et en leur posant la question portant sur les "combustibles utilisés", qui doit permettre des réponses multiples. Pour certains petits secteurs ou branches, il est possible d'obtenir cette information auprès de sources qualifiées.

La substitution

Il s'agit de remplacer les combustibles ligneux par d'autres sources d'énergie. La substitution est souvent liée à la consommation mixte.

Le taux de substitution est le rythme auquel s'effectue le changement de combustible au fil du temps, ce qui est exprimé par la formule:

TS = Sx / t

où :

TS = Taux de Substitution

Sx = Sx à t1 - Sx à to

t = t1 - t0

Le rapport de substitution est le rapport entre la quantité de combustible ligneux remplacé par une unité de la source d'énergie venant en remplacement. Cette donnée est très importante pour analyser les processus d'évolution en matière de consommation énergétique, qui impliquent des changements en matière de saturation et de consommation mixte.

L'évaluation de cette donnée constitue une tâche complexe, car les rapports de substitution théoriques - fondés sur des équivalences énergétiques - dépendent fortement de l'efficacité des dispositifs utilisés, efficacité très variable dans la pratique et peu comparable à l'efficacité théorique ou aux mesures effectuées en laboratoire. En outre, la substitution dépend de nombreux autres facteurs, ainsi les prix relatifs des différentes sources d'énergie et des divers dispositifs, les disponibilités monétaires, la capacité financière, la disponibilité matérielle des sources d'énergie et les modèles culturels (Arias, sous presse ; Masera et al., 2000 ; FAO, 1997a). Il est très important de faire la différence entre substitution et complémentarité.

La collecte d'information

Dans les diagnostics rapides du secteur domestique, il est possible de faire une évaluation très générale de la substitution en analysant la variation historique de la saturation. On trouve cette information dans les recensements de population et d'habitat. Pour d'autres secteurs, il est très difficile d'obtenir des informations à partir de sources secondaires. Toutefois, dans certains cas, les bilans d'énergie sont utiles.

Dans les diagnostics approfondis, l'information concernant la substitution ne peut s'obtenir qu'à partir d'études de cas spécifiques comportant des entretiens avec les utilisateurs.

Pour évaluer le taux de substitution, il faut inclure dans le questionnaire destiné aux utilisateurs une question portant sur le type de combustible utilisé au cours d'une année donnée ou de l'année où a eu lieu le changement de combustible. Il faut également poser des questions sur les éléments qui motivent l'utilisation du bois de feu ou d'autres combustibles et le passage d'un combustible à un autre. Les raisons couramment citées pour justifier l'utilisation du bois de feu sont, entre autres, le goût qu'en prennent les aliments, les vertus de la fumée contre certains parasites et la disponibilité de ce bien. Les autres sources d'énergie séduisent, quant à elles, pour, notamment, le confort, le statut social (difficile à cerner) et la sécurité qu'elles apportent.

Pour évaluer le rapport de substitution et la complémentarité des combustibles, il est nécessaire d'analyser les consommations spécifiques à la fois pour les utilisateurs qui emploient un seul combustible et pour ceux qui ont une consommation mixte. La méthode de mesure de la consommation est développée en détail plus loin dans ce chapitre. L'analyse doit être axée sur les similitudes et les différences en matière de consommation entre utilisateurs de diverses sources d'énergie, y compris ceux ayant un usage mixte. Chez les consommateurs mixtes où l'utilisation d'un combustible dérivé du bois est fondamental pour une opération ou une fonction particulière, il faudra mesurer la consommation par fonction.

Les autres variables liées à la substitution sont la monétisation de l'économie familiale, les revenus des ménages ou des entreprises, la liquidité, la capacité financière et les dépenses pour l'achat de chaque combustible. Il faut prévoir dans le questionnaire des questions portant sur ces variables.

Les utilisations finales 

Il s'agit d'une variable catégorielle portant sur les besoins que le consommateur satisfait grâce aux combustibles ligneux et/ou aux autres sources d'énergie.

Dans le secteur domestique, les utilisations finales les plus fréquentes sont la cuisson des aliments et le chauffage des pièces et de l'eau. D'autres usages finaux sont moins évidents : ainsi, le séchage ou le fumage pour la conservation des graines ou de la viande, la protection contre les insectes et l'éclairage. Certains peuvent avoir un caractère mixte ou être mutuellement liés au point d'en être indissociables (par exemple chauffer la pièce pendant qu'on fait la cuisine dans les régions froides). Il est important de caractériser avec précision ces utilisations afin de pouvoir évaluer la portée réelle d'une éventuelle substitution.

La collecte d'information

Dans les études rapides, on ne peut obtenir de l'information que par le biais des entretiens auprès des informateurs qualifiés, étant donné que les sources secondaires n'enregistrent généralement pas les données relatives aux usages finaux.

Dans les études détaillées, l'information peut être recueillie de la bouche de l'utilisateur ou bien être le fruit de l'observation. Quand une utilisation finale donnée a une part importante dans la consommation du combustible étudié, il est recommandé de la mesurer ou de l'évaluer en la dissociant des autres utilisations finales.

Une liste d'utilisations finales dans le secteur industriel figure en annexe II.

Les tâches

Il s'agit des opérations unitaires principales qui peuvent être distinguées ou qui peuvent caractériser une utilisation finale. Par exemple, dans l'utilisation finale "cuisson des aliments", on peut distinguer différentes tâches selon les pays ou les régions : au Mexique, en milieu rural, la cuisson des tortillas et la cuisson des haricots sont les tâches principales.

Dans le domaine industriel, on compte, parmi les tâches importantes, le chauffage de l'eau, la production de vapeur destinée à être transformée en énergie mécanique ou à d'autres opérations de transformation, la production d'air chaud pour le séchage, la cuisson de la céramique, la calcination, ou encore la torréfaction.

La caractérisation des tâches est importante pour évaluer les possibilités de substitution et leur impact économique, écologique et social. L'importance relative de chacune de ces tâches dépend de la quantité d'énergie qu'elle absorbe par rapport à la consommation énergétique totale, de son efficacité et de son rôle dans le processus d'utilisation finale. Par exemple, la cuisson des haricots est chez les ménages d'Amérique centrale l'opération de préparation alimentaire qui consomme le plus d'énergie et son rôle est prioritaire car cette denrée est leur aliment de base. Dans une entreprise laitière, l'opération de pasteurisation occupe une place très importante car elle est à la base de toutes les autres opérations de transformation du lait. La tâche de déshydratation du lait, en revanche, peut être interrompue car elle intervient en fin de processus de production et présente un caractère discontinu.

La collecte d'information

Pour les études rapides, il n'existe généralement aucune information concernant les tâches, sauf dans les études de cas.

Dans les études détaillées sur le secteur domestique, on peut obtenir des informations approximatives sur les tâches en posant des questions spécifiques aux utilisateurs (par exemple, quelles sont les tâches qui consomment le plus de combustible ou qui demandent le plus de temps), mais les réponses sont souvent vagues ou imprécises. Si ce type d'information présente un intérêt particulier, il faut recourir à la mesure directe des quantités consommées pour chaque tâche. La technique à suivre est décrite plus loin.

Dans les secteurs industriel et commercial, l'analyse des tâches exige de charger une équipe spécialisée de procéder à un bilan énergétique.

Les dispositifs de combustion 

Les dispositifs de combustible sont les installations ou les équipements (étuve, foyer, four, chaudière, lampe) où les combustibles sont brûlés et où a eu lieu le transfert d'énergie vers le produit ou le dispositif.

Dans les études à caractère général, il est utile de connaître l'éventail des dispositifs de combustion utilisés dans un secteur ou une branche pour pouvoir analyser d'autres variables connexes, comme la consommation spécifique, les conditions de travail (fumée, chaleur, durée de la journée de travail, etc.). Leur description détaillée est très importante pour évaluer l'efficacité de leur utilisation et les possibilités de substitution du dispositif ou des sources d'énergie utilisées.

Étapes dans l'obtention d'informations générales sur les dispositifs de combustion dans les études détaillées

1. Obtenir, par le biais d'entretiens auprès d'informateurs qualifiés et d'une enquête préliminaire, une liste des foyers typiquement employés dans la zone étudiée (par exemple, foyer à trois pierres, tripode, poêle fermé avec plaque et avec ou sans cheminée).

2. Le superviseur de terrain les décrit en précisant les matériaux de construction utilisés, les dimensions (hauteur, largeur et longueur), la hauteur au sol et la surface de transmission de chaleur (plaque métallique, plaque de céramique ou transmission directe).

3. On recense dans le questionnaire la présence de chaque type de foyer, en posant des questions fermées :

• foyer à trois pierres

• tripode

• foyer fermé avec plaque

• foyer fermé avec plaque et cheminée

• Autre

4. Si, lors du relevé définitif, on trouve un autre foyer important car rencontré souvent, il faudra également le décrire.

La collecte d'information

Dans les études rapides, il n'est pas possible d'obtenir de renseignements sur les dispositifs de combustion à partir des statistiques officielles, sauf en ce qui concerne les chaudières, qui doivent être immatriculées, au titre de la sécurité industrielle ou des travailleurs, auprès d'organismes agréés. Il arrive que des études de cas fassent mention, voire comportent une description complète, des dispositifs de combustion.

Dans les études détaillées, il y a deux niveaux d'approximation :

Le premier consiste à d'abord cerner l'éventail des modèles, leur typologie, à en faire une description générale et à en estimer le nombre d'utilisateurs pour chaque type. Il suffit pour cela, lors de l'opération préliminaire de relevé de données sur le terrain, de repérer les différents dispositifs et d'en noter les caractéristiques, pour qu'il ne reste plus, au moment du relevé définitif d'informations, qu'à prendre note du type de dispositif présent, le cas échéant, sur place, au domicile de la personne interrogée ou dans l'établissement visité. Grâce à cette typologie, il est possible de comparer la consommation spécifique de combustibles ou les avis des utilisateurs au sujet des conditions de travail par type de dispositif utilisé.

Quand cette analyse fait apparaître des différences intéressantes, on peut être tenté d'approfondir la caractérisation des dispositifs, ce qui conduit à un second niveau de détail, utile pour évaluer l'efficacité de l'usage et les possibilités de substitution des dispositifs ou des sources d'énergie utilisées.

La description détaillée des dispositifs de combustion est une tâche essentiellement technique. La simple description de la forme d'un dispositif ou des matériaux qui ont servi à sa fabrication n'est pas suffisante pour donner une idée précise de ses prestations ni de son rendement. C'est pourquoi on doit procéder à la description des caractéristiques des dispositifs de combustion par observation directe et avec le concours de spécialistes du domaine et/ou d'informateurs qualifiés.

Pour les foyers et fourneaux domestiques et autres utilisés pour la cuisson des aliments (dans les restaurants, les cantines, etc.), les principaux éléments à noter pour une analyse détaillée de second niveau sont les suivants :

Hauteur par rapport au sol ;

Dimensions du foyer : hauteur, largeur et longueur (volume) ;

Évacuation des gaz : libre multilatérale, libre unilatérale, par cheminée, par tirage induit ;

Évacuation des cendres : discontinue (sans cendrier), continue (avec grille et cendrier) ;

Matériaux de construction : trois pierres, trépied, terre et sable, briques, parpaings de béton, plaque métallique, jantes métalliques de véhicules, etc. ;

Dispositif de transmission de la chaleur : forme (circulaire, rectangulaire), surface (diamètre ou largeur et longueur), matériaux (plaque en acier ou en fonte, gril, plaque en céramique, néant) et surface de transmission (plane, concave, enveloppante, irrégulière).

Dans les secteurs industriel et commercial, l'évaluation est difficile à cause de la grande diversité des dispositifs et des fonctions techniques au sein de chaque branche. Pour mener à bien cette tâche, il est recommandé d'avoir le concours d'un spécialiste en conversion thermochimique de la biomasse.

La consommation

Il s'agit de la quantité totale de combustible utilisée par consommateur, par unité de production ou par l'ensemble de l'univers étudié.

La consommation unitaire ou spécifique est la quantité de combustible consommée par consommateur, par unité de temps, par tâche, par unité de produit obtenu ou par unité de matière première transformée. Il est nécessaire de connaître la consommation unitaire pour l'estimation des consommations totales d'un univers, mais également pour d'autres objectifs particuliers, comme l'analyse de l'efficacité, des coûts, de la substitution, etc.

La consommation de l'univers est la principale variable numérique qui détermine le volume et l'intensité d'utilisation des combustibles ligneux. De la justesse de son évaluation dépendent dans une large mesure la valeur ou l'utilité des études menées. La saturation est une variable fondamentale à ce sujet, d'où l'importance de la connaître également.

La collecte d'information 

On estime généralement la consommation unitaire à partir d'échantillons pris parmi les utilisateurs en appliquant différentes techniques de mesure. Ces mesures - ou ces estimations - sont compliquées à réaliser du fait de : 1) l'extrême diversité des unités de mesure traditionnelles ou locales employées par les utilisateurs de combustibles ligneux ; 2) la grande variabilité de la densité, du taux d'humidité et du pouvoir calorifique des différents types de combustibles ligneux ; 3) la nécessité de caractériser et de calculer simultanément la consommation, la tâche ou l'utilisation finale, le dispositif utilisé et le produit ou service obtenu, afin que la mesure soit significative.

Pour résoudre le problème lié à la diversité des unités locales, il est important d'établir l'équivalence de chacune d'entre elles par rapport au Système international d'unités (SI). Ce sujet sera abordé de manière détaillée dans la partie de ce chapitre portant sur les "variables complémentaires".

L'évaluation ou mesure directe de la consommation doit s'exprimer en unités de poids, en prenant en compte la matière à 0 % d'humidité (poids sec en étuve). On se réfère au poids anhydre car il est la base du calcul de la teneur énergétique. Dans le système LEAP et dans les bilans énergétiques, la consommation doit être exprimée en unités d'énergie. L'estimation ou la mesure volumétrique, souvent utilisée, est à déconseiller car elle comporte des erreurs importantes de mesure du fait de la forme irrégulière sous laquelle se présentent normalement les combustibles ligneux. Cette méthode est de surcroît très laborieuse.

Pour comparer ces mesures à celles relatives à la disponibilité ou à celles provenant d'autres sources, il est nécessaire de les convertir en unités de volume ou en unités traditionnelles (comme par exemple le stère). On fera pour cela appel aux valeurs de densité et aux unités du SI équivalant aux unités locales considérées, comme nous le verrons plus en détail plus loin.

Pour les études rapides, l'estimation de la consommation totale du secteur domestique peut se fonder sur des données relatives à la saturation extraites des recensements de population et d'habitat et sur des estimations de la consommation figurant dans des études de cas, ou encore sur le relevé direct de données moyennant une technique facilement applicable (voir plus loin). Il est déconseillé d'utiliser les données relatives à la consommation issues de statistiques du secteur forestier, car on a constaté qu'elles ne rendent compte que de 10 à 72 pour cent de la consommation qui a été établie par les études de cas (FAO, 1985 ; Riegelhaupt, 1997 ; Díaz, 2000 ; FAO, 2001a.)

Étant donné que la consommation constitue l'une des variables fondamentales quelle que soit l'étude menée, il faut évaluer ou mesurer cette donnée avec la plus grande précision possible. Les techniques recommandées pour les études détaillées et pour certaines études rapides sont : l'évaluation fondée sur les déclarations des utilisateurs, la mesure basée sur une journée moyenne ; la mesure directe de la consommation.

L'estimation à partir des déclarations des utilisateurs

Elle repose sur trois postulats : l'utilisateur connaît exactement sa consommation, il est disposé à fournir cette information intégralement et sans la fausser et l'enquêteur est capable de la consigner fidèlement.

La technique

• On demande à l'utilisateur (maîtresse de maison, opérateur de maintenance de chaudière, de fourneau, etc.) d'indiquer la quantité de combustible utilisée en lui laissant le choix des unités de temps et de volume ou de masse.

• Si la réponse est exprimée en unités autres que celles du SI, on doit déterminer leur équivalence dans le SI en suivant les indications figurant dans la partie "unités locales" du présent chapitre.

• Les variables fondamentales à enregistrer en même temps que la consommation sont : le nombre de jours d'utilisation de combustibles ligneux par mois ; le nombre de personnes qui mangent régulièrement à la maison ou le nombre d'unités du produit obtenu (combien de milliers de briques par exemple) ou de matière première transformée (nombre de kg de farine, de quintaux de café, etc.) et, enfin, le taux d'humidité du bois. Lorsque les combustibles ligneux sont utilisés pour sécher des matériaux quels qu'ils soient, il faut enregistrer la quantité de matériau sec obtenue par rapport à la quantité de matériau humide. Si possible, on prélèvera des échantillons afin de déterminer le taux d'humidité en laboratoire.

Les avantages

• Cette méthode, rapide et peu onéreuse, permet d'effectuer des échantillonnages de grande envergure.

Les inconvénients

• Les trois critères ne sont pas toujours réunis, ce qui entraîne des erreurs importantes dans les estimations3. Les utilisateurs qui s'auto-approvisionnent, par exemple, n'ont pas d'idée précise de leur volume de consommation.

• L'existence d'unités locales très différentes peut, le cas échéant, compliquer l'estimation et augmenter le risque d'erreur.

Cas pour lesquels cette technique est recommandée

• Pour les études de grande envergure et au coût modeste.

• Quand les volumes de combustibles à traiter sont très importants et que leur mesure directe est très difficile (dans les grandes briqueteries par exemple).

• Quand l'approvisionnement est de nature commerciale.

Cas où cette technique est à éviter

• Lorsqu'il s'agit d'utilisateurs "clandestins" ou hors normes (par exemple, des charbonniers non déclarés).

• Dans les études sur l'efficacité énergétique.

• En cas d'auto-approvisionnement.

Matériel : celui nécessaire pour établir la correspondance entre les unités locales et les unités normalisées.

La mesure de la "journée moyenne"

Cette technique est une combinaison de la méthode fondée sur les déclarations des utilisateurs et de la mesure directe. Elle repose sur les mêmes postulats que l'estimation "sur déclaration", mais elle permet d'en garantir le troisième (à savoir que l'enquêteur puisse enregistrer les informations sans erreur).

La technique

• Pour calculer la "journée moyenne", on demande à l'opérateur du fourneau, du four, de la chaudière, etc., de réunir tout le combustible qu'il utilise au cours d'une journée normale de travail. Ensuite, on lui demande de vérifier sans précipitation si la quantité amassée correspond à la quantité effectivement utilisée.

• Pour les entreprises industrielles ou les commerces où l'activité est discontinue, on retiendra une unité de temps autre que la journée moyenne : par exemple une fournée de briques, le contenu d'un hangar de séchage chez un producteur de tabac, un poulailler dans un élevage de basse-cour, etc.

• On pèse les matériaux sur une balance en veillant à ne pas la surcharger et à éviter ainsi qu'une mauvaise position ergonomique de l'enquêteur induise une lecture faussée, donc une erreur dans l'enregistrement des données. Pour charger les combustibles de petites dimensions (charbon, sciure, chutes et résidus de scierie, etc.) il est recommandé d'utiliser des sacs et, pour le bois de feu, des cordes.

• Si on doit déterminer le taux d'humidité en laboratoire, ou bien que plusieurs personnes doivent se partager un hygromètre, il faudra prélever des échantillons et les marquer du numéro de référence de l'opération de mesure de la consommation (numéro de questionnaire, numéro de la maison, etc.). Il faut envelopper les échantillons et les traiter suivant les indications figurant dans la partie de ce chapitre sur le "taux d'humidité". L'utilisation d'un hygromètre par équipe de cinq personnes travaillant dans un rayon réduit en permet un usage efficace.

• On enregistre les données relatives aux mêmes variables complémentaires que celles mentionnées dans la partie traitant de l'estimation fondée sur les "déclarations des utilisateurs".

Les avantages

• La rapidité de cette technique permet le relevé de nombreux cas, ce qui permet de poser plus de questions ou d'effectuer plus de mesures.

• Les estimations fondées sur cette technique sont généralement d'une grande exactitude, même si elles penchent vers la surestimation4.

• Cette technique n'appelle pas de visites répétées chez un même utilisateur.

Les inconvénients

• Les utilisateurs ne disposent pas toujours de toute la quantité de combustible nécessaire pour une journée ou pour un traitement.

• La méthode est plus contraignante et plus longue que l'estimation fondée sur les "déclarations des utilisateurs".

Cas pour lesquels cette technique est recommandée

• Pour des échantillons de taille moyenne.

• Pour recueillir beaucoup d'information supplémentaire auprès de chaque foyer, entreprise ou établissement.

• Pour des quantités de combustibles que l'enquêteur est à même de mesurer.

Cas où cette technique est à éviter

• Quand il est nécessaire d'avoir des données très précises.

• Quand la consommation de combustible est très importante (par exemple dans un contexte d'activité industrielle).

Matériel : 1 balance à ressort d'une capacité de 25 ou de 50 kg (par enquêteur) ;

La mesure directe

• Pour la mesure "directe", il faut repérer et marquer au crayon gras le bois ou le conteneur de charbon qui sont mis de côté et prêts à être utilisés selon la personne interrogée. Le tas de combustible marqué doit être supérieur à la quantité qui serait, selon les estimations, utilisée pendant la période entre le premier et le deuxième mesurage.

• L'humidité du bois est mesurée suivant les indications figurant dans la partie traitant de la "mesure de la journée moyenne".

• Il est ensuite demandé aux utilisateurs de ne se servir que du combustible marqué et de ne pas en rajouter au tas mis de côté. Il faut veiller à ce que cette prescription soit bien respectée, c'est pourquoi il est recommandé d'expliquer en détail ce qu'on cherche à mesurer à la personne ou aux personnes chargée(s) de l'utilisation et à celle(s) responsable(s) de l'approvisionnement.

• Une fois écoulée la période choisie pour la mesure (un, deux, trois, quatre jours ou une semaine), on pèse le combustible restant à la même heure où avait été effectuée la première mesure. Si on découvre dans le tas un morceau de bois non marqué, il faut demander à la personne interrogée s'il y a été rajouté du combustible, auquel cas la mesure sera annulée. Lorsqu'il s'agit de dispositifs servant à la cuisson d'aliments, le mesurage doit couvrir au moins une semaine pour qu'on soit sûr d'enregistrer la variabilité de la consommation. Pour les secteurs ou branches à activité intermittente, il faut effectuer la mesure par unité de traitement.

• Il convient d'enregistrer en même temps que les mesures de la consommation les données relatives aux variables complémentaires qui sont indiquées dans la partie sur "l'estimation à partir des déclarations des utilisateurs".

Les avantages

• C'est la technique la plus précise et on la considère comme la "mesure de référence".

Les inconvénients

• C'est une technique très contraignante et onéreuse car elle appelle des visites répétées.

• Elle peut être fastidieuse pour les utilisateurs.

Cas pour lesquels cette technique est recommandée

• Pour les petits échantillons (30 cas au plus).

• Pour les études de rendement ou celles qui nécessitent des mesures exactes.

• Pour comparer la consommation par dispositif.

• Pour de petites quantités de combustibles.

Cas où cette technique est à éviter

• Quand la personne interrogée n'est pas bien disposée ou qu'elle n'a pas bien compris l'objectif de l'étude.

• Pour de grandes quantités de combustible.

Matériel : 1 balance à ressort d'une capacité de 25 ou de 50 kg (par enquêteur) ;

2.2 L'offre de combustibles ligneux

L'offre de combustibles ligneux est l'ensemble de la biomasse énergétique qui est à la disposition des consommateurs. Il est important de faire la différence entre l'offre réelle, c'est-à-dire qui est effectivement disponible, et l'offre potentielle, c'est-à-dire celle qu'on pourrait avoir par une exploitation intégrale et durable des ressources.

En général, l'offre réelle est égale à la consommation réelle, étant donné qu'on ne stocke généralement pas les combustibles ligneux pendant de longues périodes. L'offre réelle dépasse toutefois souvent la consommation réelle. On assiste alors au mésusage ou au gaspillage des ressources, comme par exemple lorsque la majeure partie du bois défriché est brûlée à des fins agricoles ou forestières ou lorsqu'on incinère les résidus des récoltes.

En admettant que l'offre réelle est égale à la consommation réelle, on procède régulièrement à la quantification de la première grâce aux estimations relatives à la seconde.

La quantification de l'offre potentielle est plus complexe car elle suppose de cerner et de recenser quantitativement toutes les sources de combustibles ligneux et de procéder à une estimation correcte de leur productivité dans des régimes d'exploitation durable.

2.2.1 Les variables générales

Ce sont les variables qui permettent de savoir quelles sont les sources de combustibles ligneux, elle se trouvent et à qui elles appartiennent. Elle permettent également de connaître la distribution des ressources fournissant ou susceptibles de fournir ces sources d'énergie.

Les sources de combustibles ligneux

Elles sont décrites comme variables quantitatives ou numériques. La méthode de collecte de l'information varie selon qu'il s'agit de sources directes, indirectes ou récupérées.

Les sources directes

Les sources d'approvisionnement directes sont les arbres, les arbustes et les autres plantes qui poussent sur différents terrains et qui configurent diverses communautés, formes ou divers types de formations végétales naturelles comme les jungles, les forêts, les bois, les maquis, les scrubs, ainsi que les communautés cultivées ou anthropiques comme les cultures annuelles, les pâturages, les jachères forestières, les haies, les plantations forestières, les vergers, les jardins et les potagers. Ces derniers constituent d'ordinaire des sources très importantes de bois de feu à usage domestique en milieu rural et aussi pour les marchés urbains et industriels.

On calcule, en général, le volume des sources directes de combustibles ligneux à partir de leur étendue territoriale ou superficie exprimée en hectares ou en km2. C'est la principale variable générale nécessaire pour déterminer la quantité de ressources primaires. Elle ne suffit toutefois pas pour estimer le matériel sur pied ni la productivité de ces ressources, comme on le verra plus loin.

Il est important de remarquer qu'il existe généralement des décalages importants entre les estimations des stocks sur pied et la productivité des ressources naturelles au plan national et celles qu'on observe au plan local. Cela s'explique par le manque de précision des inventaires non détaillés, qui ne permettent pas d'apprécier correctement les volumes de ressources très importantes et productives au plan local, telles que les arbres hors des forêts. Cette circonstance a souvent conduit à déclencher précipitamment des alertes mettant en garde contre l'épuisement imminent des ressources naturelles d'un pays ou d'une région et, partant, à porter atteinte à la crédibilité des planificateurs et des analystes spécialisés en dendroénergie dont les pronostics plus ou moins catastrophiques ne se réalisaient pas au bout de quelques années. En effet, il est fréquent de trouver des régions où, à en croire l'inventaire forestier national, il n'y a pas de ressources forestières dignes d'être mentionnées mais où la population satisfait normalement ses besoins en combustibles ligneux au grand étonnement des auteurs de l'inventaire.

Il est difficile de faire coïncider les résultats obtenus à différentes échelles pour évaluer le volume et la localisation des sources de combustibles ligneux. Lorsque des études de cas détaillées existent au plan local, il est possible d'appliquer des "facteurs de correction" pour calculer la disponibilité des ressources pour chaque type de couvert du sol (ou du moins pour les plus importants d'entre eux) dans des régions données. En l'absence de telles études et en cas de craintes fondées quant à la disponibilité de ressources, il est utile d'accomplir un travail de collecte d'information détaillée par des relevés sur le terrain.

La collecte d'information 

Dans les études rapides, peu détaillées et menées au niveau national, on a généralement recours à la classification des sources directes pour l'inventaire national des ressources naturelles ou forestières ou dans les études nationales sur les utilisations du sol.

La localisation et les dimensions des sources directes figurent dans ces inventaires (nationaux ou d'une envergure moindre) des ressources naturelles et forestières et aussi dans les recensements agricoles. L'échelle de représentation (à laquelle on effectue les calculs de la superficie et du matériel sur pied) est généralement comprise entre 1:250 000 et 1:1 000 000. À ces échelles, on ne peut représenter les unités de végétation d'une taille inférieure à une superficie comprise entre 1,6 km2 (160 ha) et 25 km2 (2 500 ha) et cette information est perdue.

Il est très courant que les inventaires forestiers ne prennent en compte que les superficies des communautés ou des types forestiers "fermés" et qu'elles laissent de côté le matériel sur pied et la localisation de formations "ouvertes" et d'autres formes de couverture du sol plus ou moins anthropiques, même quand elles recèlent d'importantes ressources ligneuses. Les inventaires forestiers présentent fréquemment un autre inconvénient : ils ne comptabilisent généralement que le bois rond (grumes, billes) des espèces commerciales sans tenir compte 1) des autres parties de l'arbre (branches, cime, souche) qui sont abondamment utilisées à des fins énergétiques ; 2) des essences "non commerciales" ou "non sciables" (non exploitables comme bois d'oeuvre), comme par exemple celles des sous-bois ; 3) de la matière ligneuse morte et 4) des arbres de petit diamètre (par exemple dont le DHP < 0,10 m). C'est pour ces raisons, entre autres, que la quantification des sources naturelles à partir des inventaires forestiers est une approximation comportant une marge d'erreur ou d'incertitude relativement grande et tendant presque toujours vers la sous-estimation. Dans tous les cas, il est nécessaire de mentionner qu'il existe des équations pour estimer les volumes totaux de bois et de biomasse ligneuse à partir des chiffres relatifs aux volumes commerciaux.

Dans les cas où n'existe pas d'inventaire officiel des ressources naturelles, on peut recourir aux données relatives aux utilisations et à la couverture du sol des recensements agricoles, tout en sachant que ces informations peuvent être considérablement faussées étant donné qu'elles sont tirées des déclarations des utilisateurs. Un autre défaut des recensements est qu'ils reposent sur une classification des utilisations des sols très générale et peu décomposée : on range par exemple dans la classe "pâturages naturels" des communautés de broussailles, d'arbustes, voire des bois ouverts.

Dans les études semi-détaillées, lorsque l'inventaire des ressources s'effectue au niveau de la province, de l'État ou de la région, on emploie habituellement des supports cartographiques à une échelle comprise entre 1:50 000 et 1:100 000, où on peut représenter des unités de l'ordre de 0,06 km2 (6 ha) à 0,25 km2 (25 ha). On peut alors distinguer un plus grand nombre de types de végétation et prendre en compte des types mixtes, comme par exemple des pâturages comportant quelques arbres isolés, des vergers, des cultures par assolement, etc.

Dans les études détaillées, l'inventaire peut être, au niveau des localités, beaucoup plus ventilé, étant donné que l'échelle de représentation est de l'ordre de 1:5 000 à 1:10 000, ce qui permet de différencier des superficies inférieures à 1 ha. La classification et la quantification des ressources peuvent dès lors être très précises et faire apparaître des différences entre communautés végétales ou régimes d'utilisation du sol qui passeraient inaperçues à d'autres échelles. Ces études permettent également de déceler et d'apprécier des différences importantes quant à la productivité et l'accessibilité des ressources en fonction des régimes ou des modèles locaux d'exploitation et de propriété des ressources.

Au niveau des localités, il est également possible d'élaborer des cartes d'utilisations du sol et de disponibilité des ressources à partir d'informations recueillies auprès des habitants du lieu. Ces cartes, qui sont en quelque sorte des inventaires expéditifs, sont d'ordinaire très précises et relativement faciles à réaliser. On peut les compléter par des données issues de la télédétection, comme des photographies aériennes ou des images prises par satellite.

Les sources indirectes

Les sources d'approvisionnement indirect sont les établissements qui traitent des végétaux ligneux pour en obtenir des combustibles ligneux en tant que produit principal ou sous-produit. Parmi ces établissements, on peut notamment citer les charbonneries, les scieries, les usines de cellulose, les fabriques de meubles et les usines d'extraction de substances végétales. Certains d'entre eux consomment une grande partie de ces combustibles pour leur propre production d'énergie mécanique, électrique ou thermique et il arrive qu'ils aient des excédents d'énergie ou de combustibles, qu'ils livrent alors à d'autres secteurs.

La collecte d'information 

Dans les études rapides, on peut dresser la liste de ces sources et les localiser grâce aux recensements industriels, aux registres municipaux relatifs aux industries et aux registres des chambres de commerce ou des sociétés dans les différentes branches industrielles. Il n'est cependant pas rare que les micro-industries et les ateliers artisanaux n'y soient pas répertoriés. Leur nombre ne peut de ce fait qu'être évalué de façon approximative en interrogeant des informateurs qualifiés.

Dans les études détaillées, le recensement et la localisation de ces établissements doivent s'effectuer sur le terrain ou bien avec l'aide d'informateurs qualifiés. Dans ces cas, il est conseillé de procéder à un échantillonnage préliminaire afin d'évaluer l'importance de chaque secteur ou branche et de se prononcer ultérieurement sur l'opportunité d'un relevé spécial portant sur les plus importants d'entre eux.

Les sources de combustibles récupérés

Les sources de combustibles ligneux récupérés sont les consommateurs finaux de produits forestiers qui produisent des déchets ou des objets dont le cycle de vie utile est achevé mais qui peuvent encore être utilisés à des fins énergétiques : rebuts de bois de construction, papier, carton ou bois d'emballage, déchets municipaux, etc.

Certaines de ces sources, pourtant importantes au vu de la quantité de combustibles ligneux récupérables qu'elles produisent, sont négligées, ce qui fait qu'on sous-estime leur part dans l'offre globale de combustibles ligneux.

Il est très difficile de cerner ces sources, du fait de leur dispersion et du caractère irrégulier de leur production. La tâche peut être légèrement plus aisée dans le cas des déchets municipaux, mais il est rare que ces résidus soient classés et traités de sorte qu'on puisse évaluer leur contribution énergétique.

La collecte d'information 

Dans les études rapides, on peut estimer leur quantité en se basant sur les statistiques relatives à la production (de papier, carton, bois de sciage destiné au bâtiment ou à l'industrie du meuble) en appliquant des coefficients spécifiques de recyclage calculés en fonction des estimations d'informateurs qualifiés.

Dans les études détaillées, on évalue généralement les sources de combustibles ligneux récupérés à partir des études relatives à la demande, en recensant leurs types et volumes grâce aux réponses à la question portant sur les combustibles utilisés.

2.2.2 Les variables spécifiques

Le matériel sur pied

Cette variable numérique indique la quantité totale de combustibles ligneux de source directe qui existe dans une unité de surface pour un certain type de ressource à un moment donné. Elle ne s'applique pas aux sources indirectes ni aux sources de récupération.

Il est nécessaire de connaître la valeur moyenne du matériel sur pied pour chaque type ou classe de ressources (ainsi que la marge d'erreur probable correspondante) pour calculer la disponibilité, bien qu'il ne s'agisse que de disponibilité ponctuelle, étant donné que la disponibilité réelle dépend de la productivité. Il est important de signaler qu'un rapport offre-demande fondé uniquement sur les stocks sur pied ponctuels amène à des conclusions erronées concernant la disponibilité des combustibles ligneux et les effets de leur utilisation sur les peuplements forestiers. La disponibilité ponctuelle peut sembler très élevée par rapport à la demande, alors que la productivité est en réalité inférieure à la consommation annuelle. Par exemple, une estimation récente au Ghana indiquait que l'ensemble des stocks de bois sur pied était de 813 Mt et la quantité disponible de 401 Mt, pour une consommation de l'ordre de 20 Mt par an. La situation ne semblait pas alarmante avant qu'on n'évalue l'accroissement annuel disponible à quelques 18 Mt par an, et donc le déficit annuel à 2 Mt.

Dans le SI, le matériel sur pied est exprimé en unités de volume (m3 de bois solide) ou de poids (tonnes de matière sèche) par unité de surface (hectare). La Terminologie unifiée en matière de dendroénergie (TUD/UWET) prend le MCS (mètre cube solide) comme unité de référence. Pour une liste des unités habituellement utilisées et de leurs équivalences, il est recommandé de se reporter à ce document.

La collecte d'information 

Les combustibles ligneux obtenus à partir de sources directes

Pour les études rapides, on peut trouver des informations secondaires relatives aux réserves ou stocks sur pied de combustibles forestiers dans les inventaires et les études sur la gestion des forêts ou les plans d'aménagement des peuplements forestiers, qui ne valent généralement que pour les peuplements boisés denses et les espèces de grande valeur commerciale. Sont en revanche rares les études ou les plans de gestion portant sur les formations irrégulières, les forêts ouvertes, les forêts secondaires, les jachères forestières, les haies ou les "arbres hors forêt".

Dans les études rapides au plan local, on peut utiliser des données fournies par des informateurs qualifiés tels que les bûcherons, les distributeurs et revendeurs de bois de feu, les responsables d'entreprises forestières ou les charbonniers. Ces personnes connaissent bien les stocks sur pied existant pour chaque type de forêt et leurs estimations sont d'ordinaire très proches des résultats des mesures plus complexes et détaillées que réalisent les forestiers.

Pour les études détaillées, il faut mesurer directement le matériel sur pied, opération relativement simple mais contraignante. Une variante très simple consiste à mesurer les diamètres, calculer les surfaces terrières (G = D2 • _ / 4) et mesurer les hauteurs dominantes (Hd) des arbres et arbustes présents dans un ensemble de parcelles échantillonné donné, pour calculer de la sorte le "volume cylindrique" (VC = G • Hd). En multipliant VC par un facteur de forme (ff) moyen, on obtient le volume réel (VR) ou volume solide exprimé en m3/ha pour chaque essence. Ce chiffre doit être converti en poids sec en fonction de la densité de chaque essence (voir annexe V, "Inventaire des ressources ligneuses").

Une méthode simple, rapide et économique pour estimer le facteur de manière "totale" consiste à effectuer les mesures de diamètre (D) et de hauteur dominante (Hd) sur des parcelles, qu'ensuite on coupe et on empile pour en mesurer le volume apparent (VA) ou, mieux encore, pour calculer le poids à l'état vert (PV) du matériel ligneux de chaque arbre. On peut ainsi calculer la régression entre VC et VA ou entre VC et PV. Si, en même temps qu'on mesure ou qu'on pèse le bois étudié, on mesure aussi son taux d'humidité, il est possible d'en calculer le poids sec, qui est la variable la plus utile pour exprimer le matériel sur pied, étant donné qu'elle détermine sa valeur calorifique ou sa teneur énergétique.

Pour les combustibles ligneux provenant de sources indirectes ou récupérés, il n'y a pas de "stocks" à proprement parler, car ces produits s'obtiennent au fur et à mesure que la matière première est transformée ou qu'un produit arrive en fin de vie. C'est pourquoi nous étudierons ces combustibles dans la partie relative à la productivité.

La productivité 

Les combustibles provenant de sources directes 

La productivité ligneuse d'une ressource directe est égale à sa croissance ligneuse annuelle nette, c'est-à-dire à l'augmentation de la biomasse ligneuse des arbres et arbustes vivants. On l'exprime en unités de volume ou de poids par unité de surface et de temps : m3/ha/an, t/ha/an, MCS/ha/an.

C'est la variable la plus importante pour définir la contribution potentielle d'une source directe à l'offre et aussi pour évaluer le risque de dégradation ou de surexploitation de cette source pour un taux d'extraction donné. Il est donc important de consacrer suffisamment de ressources et de temps à la mesurer ou à l'évaluer dès lors qu'on ne dispose pas d'informations secondaires complètes ou fiables. Il faut, pour en faire une estimation, connaître les taux d'accroissement (brut et net) de la ressource en question (forêt, maquis, haies, surface cultivée).

Dans le cas spécifique de l'estimation des ressources forestières utilisées pour la production de charbon de bois, il est important de procéder à une estimation directe de la productivité des forêts pour pouvoir calculer la réduction des ressources utilisées pour leur transformation en charbon de bois.

La collecte d'information :

Pour les études rapides, on peut recourir pour estimer la productivité, aux valeurs d'accroissement moyen annuel (AMA) figurant dans les plans d'aménagement des peuplements à destination commerciale. Ces valeurs présentent des limites déjà évoquées (elles portent uniquement sur le volume des troncs ou billes commerciaux) mais elles sont en général les seules disponibles. Il est recommandé de les compléter dans la mesure du possible par des études plus détaillées.

Dans les études détaillées, il faut calculer la productivité sur le terrain. Pour une précision maximale, on fixera des parcelles permanentes et on répétera les mesures pendant plusieurs années. Il existe des techniques moins précises qui emploient des parcelles non permanentes et qui exigent moins de temps et d'argent. Pour les cultures arborées et les formations secondaires d'âge connu, on peut estimer la productivité nette rapidement en mesurant le matériel sur pied existant à un moment donné et en divisant ensuite le chiffre obtenu par l'âge du peuplement étudié. Ainsi, si une plantation forestière ou une forêt secondaire compte un matériel sur pied de 80 tMS/ha pour un âge de 10 ans, sa productivité nette moyenne ou AMA sera égale à 8 tMS/ha/an.

Les combustibles ligneux indirects 

Dans les études rapides, on peut en calculer l'offre si on dispose de données statistiques sur la production des industries de transformation du bois, auxquelles on applique des coefficients d'obtention de sous-produits. Le charbon de bois pose un problème particulier car les rares industries de transformation qui produisent également du charbon de bois sont généralement de petite taille, dispersées, instables et non déclarées. C'est pourquoi il est déconseillé d'essayer d'évaluer cette catégorie de combustibles par des moyens d'estimation rapide.

Dans les études détaillées, on calcule l'offre de combustibles indirects par échantillonnage des établissements. Pour le charbon de bois élaboré à partir de combustibles directs, on évalue l'offre en se basant sur des études de saturation et de consommation spécifiques.

Les combustibles ligneux récupérés 

Dans les études rapides, on en évalue l'offre à l'aide des statistiques relatives à la production des dérivés du bois, auxquelles on applique des coefficients empiriques ou estimatifs de récupération. Ce coefficient sera, par exemple, de 0,6 pour le débitage de madriers et planches destinés à la construction et de 0,3 pour la production de cartons d'emballage.

Dans les études détaillées, on se reporte, pour évaluer l'offre des combustibles récupérés, aux données relatives en matière de saturation et de consommation des études sur la demande.

La disponibilité 

La disponibilité de la biomasse à usage dendroénergétique dans une zone donnée est la somme de toutes les volumes de combustible provenant de toutes les sortes de sources (directes, indirectes, de récupération) destinées à la production de bois de feu et/ou de charbon de bois qui se trouvent dans cette zone par unité de temps (généralement un an). On peut considérer qu'elle est égale à la somme de la productivité de toutes les ressources sous un régime de gestion durable, de la production de combustibles indirects et récupérés et de la production dans les zones où il y a une modification dans l'affectation du sol.

La collecte d'information 

Pour les sources directes, il faut comptabiliser la productivité des zones accessibles et y ajouter l'offre annuelle de biomasse résultant d'un changement d'affectation du sol (par exemple, quand on défriche pour agrandir des zones de culture ou de pâture, ou en cas d'agriculture itinérante). Il est parfois difficile de trouver des données fiables concernant les changements d'utilisation des terrains. A moins que l'information spécifique sur les changements de couverture des terres ne soit disponible au niveau national, quelques indications des processus de changement ayant lieu dans les régions tropicales peuvent être obtenues à partir de l'enquête effectuée par la FAO dans le Programme d'évaluation de ressources forestières (FAO 1996, FAO 2002, Drigo 1999).

Pour les sources indirectes, il est nécessaire d'évaluer la quantité de sous-produits issus annuellement de toutes les activités qui les génèrent. La collecte de l'information doit se faire conformément à la méthode décrite dans la partie relative à "la productivité".

Pour les sources de récupération, on peut procéder à l'évaluation de la part des produits dérivés du bois dont le cycle de vie utile s'achève au cours de l'année et calculer, à partir des registres de production ou de consommation des produits de base, par exemple la part récupérable du carton ou du bois d'emballage dans la production ou à la consommation de ces produits.

L'accessibilité 

Cette variable, généralement utilisée comme variable qualitative ou catégorielle, définit le degré auquel une ressource donnée est effectivement disponible pour être utilisée. Les catégories habituelles (non accessible, peu accessible, moyennement accessible, totalement accessible) autorisent un traitement quantitatif si on les exprime comme des coefficients, dont la valeur est comprise entre 0 et 1. L'accessibilité est relative, elle peut varier pour une même ressource en fonction de sa situation géographique et des moyens techniques dont dispose le groupe intéressé par son utilisation.

L'accessibilité est limitée par plusieurs obstacles d'ordre physique (absence de chemins ou d'autres voies d'accès, inclinaison du terrain, etc.), d'ordre juridique (zones réservées destinées à la protection ou à la conservation de certaines ressources), liés au régime de propriété (les propriétaires ou détenteurs des terrains empêchent ou conditionnent l'accès pour exploitation des combustibles ligneux) ou encore de nature économique (quand la ressource a d'autres débouchés possibles d'une plus grande valeur économique, quand le coût du transport dépasse la valeur marchande ou la valeur d'usage des produits pouvant être obtenus, ou encore quand le groupe intéressé ne dispose pas des moyens de transport ni des ressources financières nécessaires).

La collecte d'information 

La qualité et la précision de l'information relative à l'accessibilité varient en fonction du niveau et de l'échelle où on la prend en compte.

Dans les études rapides, s'il existe une cartographie de ces variables, on peut repérer certaines grandes zones non accessibles du fait de restrictions juridiques, de l'absence totale d'infrastructure ou de la distance séparant la source des combustibles des centres de demande, mais cet outil ne permet pas de cerner les zones de moindres dimensions où les limitations d'accès sont d'une autre nature. Au plan local, une autre solution consiste à effectuer des diagnostics participatifs rapides et à établir des cartes d'accessibilité.

Dans les études détaillées, on peut reconnaître les zones inaccessibles pour des raisons de topographie ou d'éloignement des consommateurs. Au plan local, on peut repérer de nombreuses autres zones auxquelles on ne peut accéder pour des raisons liées au régime de propriété des terrains. On peut se procurer les informations relatives à ces zones dans les cartes cadastrales, les cartes agricoles ou par le biais d'entretiens avec les utilisateurs.

Pour toutes les raisons citées plus haut, il est difficile d'évaluer l'accessibilité d'une manière générale. Il est en revanche possible de faire un effort pour dépasser les classifications de type descriptif et obtenir des indicateurs quantitatifs ou des coefficients d'accessibilité établis à partir de la durée des déplacements, des coûts de transport et d'autres variables numériques qui donnent une idée comparative des moyens nécessaires pour accéder à la ressource étudiée. Si on dispose d'une bonne base cartographique et d'un système d'information géographique (SIG), on peut arriver à une estimation très précise de l'accessibilité.

2.3 Approvisionnement en combustibles ligneux

Pour les besoins de ce Guide, nous désignons par "approvisionnement en combustibles ligneux" (ou "dendrocombustibles") l'ensemble des processus et des activités par lesquels le bois-énergie sous ses différentes formes circule depuis ses lieux d'origine jusqu'à ses utilisateurs finaux. Ces processus et activités comportent toujours un certain volume de travail matériel et humain : s'il est pris en charge par les utilisateurs eux-mêmes, on parle d'auto-approvisionnement. En revanche, dès lors qu'il y a intervention de tiers rétribués pour leur participation, on parlera d'approvisionnement commercial.

2.3.1 Variables générales

Elles permettent de dénombrer et de localiser les agents qui interviennent dans la production, le transport et la commercialisation des combustibles ligneux.

Types, dimensions et distribution des fournisseurs de combustibles ligneux :

Les producteurs de combustibles ligneux

Il s'agit de personnes ou d'entreprises qui récoltent ou récupèrent les combustibles ligneux de manière directe ou indirecte : bûcherons, agriculteurs, charbonniers, industrie du bois, activités de recyclage, etc. Il est nécessaire de connaître leur nombre, leur type (auto-approvisionnement ou activité commerciale) et leur situation pour estimer les dimensions économiques et sociales de l'activité.

Obtention d'information

Pour les études rapides, on ne trouve pas de données de sources secondaires sur les producteurs auto-approvisionnés, ni sur les petits producteurs commerciaux de l'économie non structurée, ou informelle (excepté dans certaines enquêtes auprès des ménages qui prennent en compte les sources de revenu familiales). Dans le cas des entreprises ayant une existence officielle, on peut davantage espérer obtenir des informations secondaires, qui sont cependant généralement peu importantes par rapport à l'ensemble de l'approvisionnement.

Dans les études détaillées, on peut estimer le nombre de personnes auto-approvisionnées et de petits ou moyens producteurs commerciaux en consultant des informateurs qualifiés et moyennant des entretiens au cours desquels on interroge les usagers sur leurs modes d'approvisionnement, les moyens de transport employés et les volumes ou nombre d'unités achetés. On complète ensuite cette information par des entretiens auprès des producteurs, dont on cherche à déterminer la capacité de production ou de vente, afin de les stratifier à l'aide de cette variable.

On calcule le nombre de producteurs commerciaux à partir de la consommation totale du secteur ou univers de consommateurs, de la part commerciale de la consommation par type d'approvisionnement (auto-approvisionnement ou commerce) et de la capacité moyenne de production de chaque type de producteur commercial.

Les transporteurs

Ce sont les personnes ou entreprises qui emploient un moyen de transport quel qu'il soit (humain, animal ou mécanique) pour déplacer les combustibles ligneux depuis leur lieu de production jusqu'aux distributeurs ou aux consommateurs en bout de chaîne. Il est important de faire la différence entre ceux d'entre eux qui sont rétribués pour cette activité, c'est-à-dire les "transporteurs commerciaux", et ceux qui la pratiquent pour leur propre consommation, qui sont des consommateurs "auto-approvisionnés" ou "auto-fournisseurs". Au sujet de ces derniers, il nous importe de connaître le temps qu'ils consacrent à cette activité, le moyen qu'ils emploient et les distances qu'ils parcourent, renseignements qu'on obtient en s'adressant directement aux intéressés. Dans le cas des transporteurs "commerciaux", il est intéressant de connaître le moyen de transport, les distances parcourues et le temps investi, la capacité de transport, son coût et son prix, et de savoir si les transporteurs sont aussi des producteurs, informations qu'on recueillera, là encore, au cours d'entretiens auprès des intéressés.

L'obtention d'information

Dans les études rapides, il n'est pas possible d'obtenir d'informations secondaires sur ce groupe.

En les études détaillées, on quantifie cette activité en panachant des données provenant d'informateurs qualifiés et d'entretiens spécifiques auprès des transporteurs - au cours desquels on s'informe sur leur capacité de transport, sur la fréquence des transports et sur leurs rythmes saisonniers -, et des données calculées sur la partie de la demande approvisionnée par ce biais, en procédant de la même manière que pour estimer le nombre de producteurs.

Les distributeurs

Ce sont les personnes ou établissements commerciaux dont l'activité est, en partie ou exclusivement, l'achat et la vente de combustibles ligneux. Ils sont parfois également producteurs et/ou transporteurs. Il est important de connaître leur nombre, leur situation géographique et leur volume d'activité, qui sont autant d'indicateurs du degré de commercialisation5 des combustibles ligneux, outre le rôle important de ces facteurs dans la fixation des prix du marché.

L'obtention d'information

Dans les études rapides d'envergure nationale, il est quasiment impossible d'obtenir de l'information sur les distributeurs.

Dans les études détaillées au plan local, c'est possible si on s'adresse à des informateurs qualifiés (producteurs, transporteurs et consommateurs) et à l'aide d'un échantillonnage représentatif des distributeurs, qui sont interrogés sur leur capacité commerciale et la fréquence et les régimes saisonniers des ventes. On suit, pour faire le calcul final du nombre de distributeurs, une méthode analogue à celle employée pour obtenir le nombre de producteurs et de transporteurs.

2.3.2 Variables spécifiques

Type d'approvisionnement

C'est une variable qualitative portant sur la manière pour les consommateurs de s'approvisionner en combustibles ligneux. Il existe deux types d'approvisionnement : l'auto-approvisionnement et l'approvisionnement commercial.

L'auto-approvisionnement

Ce sont les consommateurs eux-mêmes qui se fournissent en combustibles ligneux, de manière directe et sans qu'il n'y ait de rétribution. Dès lors que l'usager doit régler une somme quelconque à titre de rétribution pour accéder à la source d'énergie, on considère qu'il s'agit d'une opération commerciale, qui relève donc de la catégorie "approvisionnement commercial", plus bas.

Ce type d'approvisionnement ne peut être connu que par échantillonnage ou par l'entremise d'informateurs qualifiés. Il est fréquent que l'auto-approvisionnement soit panaché ou vienne compléter un mode d'approvisionnement commercial, auquel cas il importe de quantifier la part respective de chaque mode d'acquisition.

L'obtention d'information

Pour les études rapides, il n'est possible d'obtenir des données sur cette variable qu'aux plans local, municipal ou micro-régional par le biais d'informateurs qualifiés. Il n'est pas possible en revanche d'obtenir d'information aux plans provincial ou national.

Pour les études détaillées, on quantifie les consommateurs auto-approvisionnés par échantillonnage, moyennant des entretiens avec les utilisateurs. Quand l'approvisionnement est mixte (auto-approvisionnement et commerce simultanément), on obtient la proportion de chaque catégorie en posant des questions sur les quantités de combustible que l'utilisateur collecte et achète respectivement au cours d'une période donnée (voir l'exemple au paragraphe sur "la périodicité de l'approvisionnement").

L'approvisionnement commercial

Il s'agit de l'obtention de combustibles ligneux en échange d'une rétribution en espèces, en nature ou en travail.

On parle également d'approvisionnement commercial quand l'utilisateur doit, pour accéder aux combustibles ligneux, s'acquitter d'une rétribution sous la forme d'un paiement en argent, en nature ou contre un travail, et ce, quel que soit le régime de propriété du terrain (privée, fédérale, domaniale, publique, communale, éjidale, etc.) ou le type de source d'énergie (directe, indirecte, de récupération). C'est le cas, par exemple, quand une famille ne possédant pas de terre doit travailler sans être rémunérée au profit du propriétaire d'un terrain où elle récolte du bois, ou quand des briquetiers coupent et transportent le bois qu'ils utilisent dans leur travail et qu'ils paient en espèces le propriétaire de la forêt, ou encore quand un menuisier autorise à se servir en sciure une personne qui, en échange, fait le ménage dans son atelier.

L'approvisionnement commercial peut être un indicateur de limitations en matière de disponibilité, d'accès aux sources d'énergie et/ou du degré de monétisation de l'économie. L'étude des consommations et des prix des combustibles ligneux permet de faire une estimation du flux économique correspondant.

L'obtention d'information

De la même manière que décrit au paragraphe sur "L'auto-approvisionnement".

Périodicité de l'approvisionnement

Cette variable numérique représente le laps de temps qui s'écoule entre deux collectes ou deux achats de combustibles ligneux. On peut la remplacer par la fréquence, c'est-à-dire le nombre de fois que l'utilisateur achète le produit au cours d'une unité de temps donnée (jour, semaine, mois, année).

On peut s'en servir pour estimer la consommation, pourvu que les unités de mesure soient connues et constantes, comme c'est le cas dans l'approvisionnement commercial, mais il n'est pas recommandé d'y avoir recours en cas d'auto-approvisionnement (voir la partie sur "la consommation" dans ce chapitre). Elle est également utile en tant qu'indicateur de liquidités, quand l'approvisionnement est commercial. En cas d'auto-approvisionnement, la périodicité d'approvisionnement sert à estimer le temps consacré à l'obtention de combustible.

L'obtention d'information

Dans les études rapides, il n'est pas possible d'obtenir cette information (mais il peut y avoir des données de cette nature dans certaines enquêtes menées auprès des ménages)

Dans les études détaillées, on l'obtient en posant directement la question aux utilisateurs. En croisant la question relative à la périodicité avec une question sur la quantité de combustible obtenue, on peut évaluer la proportion de combustible obtenue respectivement par auto-approvisionnement et par achat.

Par exemple :

Coût des combustibles ligneux

Cette variable numérique quantifie le travail ou l'argent que les utilisateurs dédient à se procurer les combustibles. S'ils y consacrent un travail direct (auto-approvisionnement), le coût monétaire direct est nul. En cas d'achat ou de troc, il y a un coût monétaire ou quasi-monétaire. Quand le droit d'accès à la ressource ou la fourniture du combustible désiré est payé par un travail, on parle aussi de coût quasi-monétaire.

Cette variable est fondamentale pour évaluer l'incidence de l'usage des combustibles ligneux dans l'économie familiale, régionale ou nationale. Quand il y a auto-approvisionnement, le coût équivaut au travail investi, auquel cas il faut résoudre le problème de la valeur ou du prix à assigner à ce travail. Quand l'approvisionnement est commercial, le coût du combustible équivaut à l'argent payé ou est égal à l'équivalent monétaire des biens ou du travail fournis en échange.

L'obtention d'information

Pour les études rapides de portée nationale, on peut faire une estimation approximative si on connaît la saturation, la part commerciale de la consommation et les cours ou les prix généralement observés, données qu'on peut obtenir auprès d'informateurs qualifiés, de la même manière qu'on l'a décrit pour la saturation et le flux physique commercial (au chapitre 5). Aux plans micro-régional et local, on pourra s'adresser à des informateurs qualifiés.

Pour les études détaillées, on obtient l'information sur la saturation, la consommation, l'approvisionnement et les prix à partir d'entretiens auprès d'utilisateurs finaux, ce qui permet de calculer les coûts pour les consommateurs.

Le réseau de commercialisation

Il s'agit de l'ensemble des personnes et/ou entreprises intervenant dans l'approvisionnement commercial. On doit construire cette variable qualitative ou discrète à partir des éléments qu'on connaît à propos des étapes et des parties prenantes au processus de commercialisation. Son degré de complexité est indicateur de la quantité de valeur ajoutée à la matière première dans le processus et de l'existence de limitations en matière d'accès (plus le réseau est complexe, plus il y a d'obstacles à l'accès).

L'obtention d'information

Elle exige le recours à différents instruments, comme par exemple les enquêtes auprès des utilisateurs, les entretiens avec les producteurs, les distributeurs et les informateurs qualifiés, tel qu'indiqué pour les producteurs, les transporteurs et les distributeurs.

La fixation des prix des combustibles ligneux

Plus qu'une variable, il s'agit d'un processus relatif aux prix des combustibles ligneux tout au long de la chaîne qui va du producteur au consommateur en fin de parcours, dans un réseau ou circuit d'approvisionnement commercial. Son analyse permet d'évaluer l'importance du flux économique et la participation de chacun des intervenants ou des activités dans la distribution des bénéfices.

L'obtention d'information

L'information utile sur la formation des prix s'obtient, pour les études rapides, auprès d'informateurs qualifiés et, pour les études détaillées, grâce à des entretiens avec les fournisseurs présents dans la chaîne de distribution et avec les utilisateurs en bout de chaîne.

L'éventail des prix, qui peut être très large, est fonction des qualités, des unités et des quantités de combustibles ligneux commercialisées. C'est pourquoi on doit observer la plus grande prudence quand on extrapole à partir des analyses des échantillons et qu'on doit avoir abondamment recours à des mesures en unités locales pour exprimer les prix par rapport aux volumes de combustibles ligneux en unités du SI.

Quand les combustibles sont obtenus par le troc, leur prix est déterminé par le coût d'opportunité du travail effectué ou par le prix virtuel du produit échangé.

La valeur des combustibles ligneux

La définition de la valeur économique des combustibles ligneux n'est guère aisée. Il est en principe indispensable de faire la différence entre leur valeur d'échange, qui est indiquée approximativement par le cours du marché, et leurs valeurs d'usage et d'existence, qui peuvent être inférieures ou supérieures à la valeur d'échange.

L'obtention d'information

On ne peut analyser cette variable, tant dans le cas des études rapides que des études détaillées, qu'à une échelle locale ou micro-régionale, en observant la méthodologie précisée pour chacune des variables qui sont nécessaires pour estimer la valeur des combustibles ligneux.

Pour estimer la valeur d'échange, il suffit de connaître les prix du marché (ou, s'ils sont inexistants, les rapports de troc entre les combustibles ligneux et les autres produits ou services) et le flux physique de chaque type de combustible (voir le chapitre 5 à ce sujet). L'estimation des valeurs d'usage et d'existence est plus complexe et dépasse le cadre du présent Guide.

2.4 Les variables complémentaires

Il existe quatre variables complémentaires qui sont essentielles pour pouvoir exprimer en unités du Système international d'unités (SI) des variables aussi importantes que la consommation, les prix, les stocks, le matériel ligneux sur pied, la productivité ou les flux physiques et économiques, pour ne citer que celles-là. Il s'agit de l'équivalence des unités locales par rapport au SI, de la densité pour une essence donnée, de son taux d'humidité et de son pouvoir calorifique. Compte tenu que ces variables sont en rapport avec nombre de variables décrites plus haut, nous les présentons dans un sous-chapitre à part, ce qui ne signifie aucunement qu'elles sont d'ordre secondaire. En effet, on doit procéder à ces déterminations dans toutes les études de ce type si on veut pouvoir obtenir des résultats qui permettent des comparaisons.

2.4.1 Les unités locales et leurs équivalences dans le SI

Les unités locales sont les unités de mesure traditionnelles ou employées couramment pour les combustibles ligneux dans une zone donnée et qui sont différentes des unités du SI. Pour le bois de feu, on aura par exemple : la charge, le paquet, le stère, la cordée, le fagot, la billette, la bûche, etc. ; pour le charbon de bois : le sac, le seau, le filet, etc. ; pour les rebuts de sciage : la billette, le sac de sciure, la charretée, la benne de camion, etc. Les unités locales sont extrêmement variées et il fréquent qu'une même appellation s'applique à plusieurs unités distinctes selon les différentes localités ou régions.

Il est indispensable de connaître les rapports d'équivalence entre les unités locales et le SI pour pouvoir estimer les consommations quand les données sont relevées sur déclaration et qu'on n'a pas la possibilité de pratiquer des mesures ; pour harmoniser les données sur les prix des combustibles ligneux et pour calculer les flux économiques (voir Taylor, 1995). Dans le cas où la correspondance entre unités locales et SI n'est pas bien établie ou qu'elle appelle une vérification complémentaire, il conviendra de suivre les étapes et la méthodologie que nous présentons ci-après dans leurs grandes lignes.

L'obtention d'information

D'une manière générale, on trouve peu d'informations secondaires sur les unités locales et on doit recourir à leur mesure, par échantillonnage (voir le formulaire en annexe V). La mesure doit toujours être la pesée et on doit l'exprimer en poids sec (le poids vert ou frais sera le cas échéant corrigé en fonction du taux d'humidité en base humide). La complexité de ces mesures est variable. Elle dépend principalement des dimensions de l'unité locale et de sa diversité. Il est intéressant de noter qu'un bon nombre des unités locales sont volumétriques (stère, cordée, fagot, fagotin et botte pour le bois, sac et seau pour le charbon, par exemple) mais qu'elles se réfèrent au volume apparent et non au volume solide ou réel du combustible. Ceci doit être soigneusement noté au moment de déterminer le poids, pour éviter les confusions avec les unités volumétriques des produits forestiers, qui sont d'ordinaire exprimés en volume solide, ou réel.

2.4.2 La densité

La densité est le rapport entre le poids d'une quantité de matière et le volume qu'elle occupe, ou masse volumique. Dans notre cas, on doit l'exprimer en prenant en compte le poids à l'état anhydre en unités du SI (en kg/m3, t/m3, etc.). Cette mesure est d'une grande utilité pour qui veut convertir le poids en volume ou vice-versa pour la consommation et le flux de combustibles ligneux, sachant que, traditionnellement, la mesure de la demande se réfère au poids tandis que celle de l'offre porte sur le volume.

L'obtention d'information

Elle peut être aisée pour peu qu'on dispose d'instruments de mesure suffisamment précis : poêle chauffant à une température de 105º Celsius, balance au gramme près, éprouvettes au cm3 près. On emploie la formule :

D = M / V

où :

D = densité

M = masse de bois sec

V = volume de ce bois

L'échantillon de bois de feu non écorcé est pesé frais. On détermine son volume en mesurant le déplacement de l'eau après avoir plongé l'échantillon dans l'éprouvette. On sèche ensuite cet échantillon en étuve jusqu'à ce que son poids se stabilise. On note la densité du bois à l'état anhydre et à l'état vert, en précisant dans ce dernier cas son taux d'humidité (le poids vert divisé par le volume vert avant séchage donne la densité à l'état vert). Pour chaque essence, on doit prélever au moins 10 échantillons d'individus différents et de toutes les parties de l'arbre utilisées comme bois de feu.

À défaut d'éprouvette, on peut mesurer son volume en plongeant chaque échantillon de bois dans un récipient rempli d'eau à ras bord, qu'on a pesé au préalable au gramme près, et en laissant déborder l'eau. Une fois l'échantillon retiré, on pèse de nouveau le récipient. La différence de poids (en grammes) équivaut au volume d'eau déplacé (en cm3). Si on ne dispose pas de matériel de mesure, il est préférable de s'abstenir d'essayer de déterminer ces paramètres, les estimations étant généralement trop approximatives dans ces conditions.

Il est important de noter que les valeurs de densité des bois mentionnées dans la bibliographie sont déterminées, conformément aux normes internationales, à partir de mesures pratiquées sur des échantillons de bois dur écorcé (bois parfait). C'est pourquoi elles ne sont pas comparables avec les valeurs de densité du bois "dans la nature", qui prennent habituellement en compte l'aubier et l'écorce des arbres. Ainsi, il est nécessaire de déterminer la densité du bois tel qu'il est utilisé, c'est-à-dire sur des échantillons entiers recouverts de leur écorce et sans laisser de côté les parties plus ou moins décomposées du bois.

2.4.3 Le taux d'humidité

Le taux d'humidité est la proportion d'eau physiquement présente dans les combustibles ligneux. Il est essentiel de déterminer la teneur en eau pour pouvoir calculer le poids anhydre, lequel doit être l'unité de base pour mesurer tous les combustibles dérivés du bois, et aussi pour estimer leur pouvoir calorifique dans l'état où on les brûle, c'est-à-dire leur teneur énergétique réelle.

L'obtention d'information

Tous les combustibles ligneux contiennent une certaine quantité d'humidité, qui est variable selon leur origine, leur composition et le procédé employé pour les sécher (naturel ou artificiel). On détermine cette quantité en déshydratant des échantillons à 105º Celsius progressivement jusqu'à obtenir un poids constant, et en utilisant les formules suivantes :

Il existe un moyen rapide, bien que moins précis, pour établir le taux d'humidité : les hygromètres à résistance. Ces appareils, petits et bon marché, permettent d'effectuer de nombreuses mesures pour un coût très modique, ce qui réduit ainsi les erreurs imputables à la taille de l'échantillon.

On peut exprimer le taux d'humidité par un coefficient, dont la valeur est toujours inférieure à l'unité, ou par un pourcentage. On calcule comme suit le poids à l'état sec :

poids humide x (1 - HBH)

ou bien

poids humide x (100 - % humidité) / 100

2.4.4 Le pouvoir calorifique

Le pouvoir calorifique (PC) d'un combustible est la quantité d'énergie libérée pour chaque unité de masse (ou de volume) brûlée. On l'exprime en kcal/gramme ou en joules/gramme et on le détermine en laboratoire grâce au calorimètre. C'est une variable essentielle pour calculer l'énergie contenue dans les combustibles ligneux et on a consacré beaucoup de temps et d'efforts à la connaître.

On peut exprimer le pouvoir calorifique de deux manières : PC supérieur et PC inférieur. Le PCS est mesuré en calorimètre, quand l'eau formée ou évaporée au cours de la combustion se condense et transmet au milieu la chaleur de condensation. Le PCI est estimé à partir du PCS : en connaissant la quantité d'eau et d'hydrogène présents dans le combustible et en déduisant les chaleurs sensible et latente contenues dans la vapeur d'eau qui se disperse en même temps que les gaz de combustion.

L'obtention d'information

Le pouvoir calorifique de la biomasse sèche est assez constant : il est de l'ordre de 4,6 kcal/g pour les matériaux cellulosiques et de 4,7 kcal/g en moyenne pour les matériaux lignocellulosiques, en base sèche. Les variations les plus importantes sont dues au taux d'humidité et, en second lieu, à la teneur en cendres. Pour les bois, les valeurs habituelles vont de 4,3 à 5,0 kcal/g en base sèche, ce qui représente une fourchette d'environ 6 pour cent au-dessous et au-dessus de la valeur moyenne. Étant donné que le pouvoir calorifique est coûteux à déterminer et pas toujours aisé, il n'est pas recommandé de réaliser ces opérations dans le cadre d'études d'ordre général.

Dans les études détaillées, on peut justifier de procéder à des déterminations de PC pour certaines essences très importantes ou présentant un grand intérêt au plan régional.

2 Une variable est une caractéristique d'un objet ou d'un phénomène qui n'est pas constante. Les différentes valeurs que prend cette caractéristique sont les données. On désigne par variable quantitative ou numérique une variable qui peut être exprimée en valeurs numériques (par exemple, Poids = 30 kg), contrairement à la variable qualitative, catégorielle ou nominale, qu'on exprime à partir d'une qualité qui lui est propre (Qui récolte le bois de feu = homme, femme ou enfant).

3 Dans des études détaillées qui comparaient cette technique à la mesure directe, on a décelé des décalages de l'ordre de 50 pour cent (FAO, 1997b).

4 Dans des études de cas au Mexique, on observe des différences entre l'estimation par "journée moyenne" et la mesure directe de 0 %, + 4 %, + 7 % et + 19 % respectivement dans les États du Chiapas (Purata, 1999 et Arias et al., 2000a), de Veracruz (Purata, 1998 et Arias et al., 2000b), du Michoacán et de Guerrero (Masera et al., 1997b).

5 La commercialisation est le processus ou le mécanisme par lesquels un bien d'usage courant est commercialisé selon certaines normes de qualité, quelle que soit son origine ou sa provenance. Cette notion s'applique à des biens de consommation courante, des marchés vastes et des prix uniques fixés par le jeu de l'offre et de la demande dans l'ensemble du marché.

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