Previous PageTable Of ContentsNext Page

Révision des programmes d’études pour la gestion durable des ressources forestières en Afrique australe

O. Hamid

Osman Hamid est Conseiller technique en chef du projet «Support to Forestry College Curriculum Revision in Malawi, Tanzania and Zambia».

Les forêts naturelles des pays de la Communauté du développement de l’Afrique australe (SADC) ont été soumises à une surexploitation croissante pour répondre aux multiples besoins en produits forestiers. La capacité des gouvernements de protéger et conserver ces forêts s’est affaiblie d’une année à l’autre, en raison du manque de moyens financiers, de l’insuffisance de personnel formé et de la perte de personnel technique due au VIH/SIDA. Ces dernières années, ces pays ont soumis leurs politiques forestières à une révision radicale qui a permis aux communautés locales de participer à plein titre à la gestion de leurs propres ressources naturelles. Cette évolution vers une approche participative impose de toute urgence la réorientation de la formation forestière.

Pour aider les institutions d’enseignement et de formation forestiers à faire face aux nouvelles exigences, le Programme SADC AAA.5.9 «Improvement and Strengthening of Forestry Colleges in the SADC Region» (Amélioration et renforcement des écoles forestières dans la région de la SADC) a été lancé en 1989 avec l’appui du Gouvernement de Finlande. Le Programme visait, entre autres, à établir des procédures systématiques pour la conception, l’élaboration et l’évaluation des programmes d’études, et à mettre à jour les programmes des institutions techniques d’enseignement et de formation forestiers en y englobant des domaines pluridisciplinaires comme l’agriculture, la gestion des parcours, la faune et la flore sauvages, la biodiversité, l’environnement, la parité hommes-femmes et la vulgarisation.

En 1998, l’Unité de coordination technique du secteur forestier de la SADC, en collaboration avec le Centre d’élaboration des programmes d’études du Collège forestier/Centre de formation en industries forestières du Zimbabwe, a publié un manuel pratique pour aider les programmateurs des cours dans les écoles de la région (SADC AAA.5.9 curriculum development philosophy and procedure). D’après une étude menée en 2001 sur le Programme AAA.5.9, la procédure de révision était bien établie et efficace. Certaines écoles avaient révisé leurs propres programmes d’études en foresterie commerciale et techniques du bois, et les mettaient régulièrement à jour. Cependant, le programme ne laissait pas suffisamment de place aux aspects relatifs à la problématique hommes-femmes, à la foresterie sociale, à la participation, au VIH/SIDA, aux nouvelles politiques et aux nouveaux paradigmes.

Dans une étape finale de la procédure, on a donc cherché à poursuivre la réforme des programmes d’études dans un petit nombre de pays, notamment pour mieux incorporer des domaines comme l’atténuation de la pauvreté, la gouvernance forestière locale et la gestion communautaire des ressources naturelles. Cette étape, qui a démarré en octobre 2003, visait le Malawi, la Tanzanie et la Zambie, pays qui avaient déjà mis en place un ensemble de nouvelles politiques malgré leur manque de capacités au niveau local.

Au cours des six premiers mois, le projet a établi de bons réseaux nationaux et régionaux et noué des liens entre les écoles forestières et leurs parties prenantes. Trois écoles offrent un accès à Internet, ce qui a motivé le personnel et l’a relié à d’autres organisations poursuivant les mêmes objectifs. Une évaluation des besoins entreprise par le biais de réunions et d’ateliers et par la correspondance a permis de détecter la présence de certaines lacunes entre les compétences acquises grâce aux programmes en place et celles exigées par les plans et programmes forestiers nationaux. L’évaluation des besoins a mis en évidence l’importance de la contribution des écoles aux communautés, non seulement sur le plan technique mais aussi pour les aspects sociaux. Des matières comme la communication, l’esprit d’entreprise, le VIH/SIDA, la problématique hommes-femmes et la gestion de l’environnement seront donc incorporés dans les nouveaux programmes d’études.

Previous PageTop Of PageNext Page