L étude des régimes fonciers autochtones en Afrique, permet dillustrer lincompatibilité qui peut exister entre les systèmes de gestion des droits fonciers coutumiers ou communautaires et la législation de certains pays africains. La plupart des populations dAfrique subsaharienne détiennent des terres au titre du droit coutumier, mais leurs droits ne sont pratiquement jamais reconnus dans les législations nationales en vigueur. Cela se traduit par une instabilité foncière accrue pour les communautés autochtones qui vivent délevage, de chasse et de cueillette alors quelles font déjà lobjet dune forte marginalisation sociale et de pressions extérieures dues à lexploitation agricole, forestière et minière et à la conservation des sites. En matière foncière, le manque de cohérence entre la législation nationale et les règles coutumières, souvent communautaires, a un effet très négatif à long terme sur la sécurité des conditions de vie des communautés autochtones dAfrique subsaharienne, notamment du fait de labsence des réformes nécessaires pour appuyer la reconnaissance du droit coutumier dans lordre juridique officiel. En conclusion, laccent est mis sur la nécessité dadopter des réformes législatives prévoyant linsertion des règles coutumières dans le droit codifié. Ces mesures auront pour effet de réduire lincertitude à laquelle sont soumises les communautés autochtones, mais pour cela elles doivent participer de manière active, avec la société civile élargie, aux discussions relatives à lattribution et à la gestion des terres sur lesquelles elles exercent de fortes revendications.