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Rapport du Groupe de travail de la FAO sur l’évaluation des petits pélagiques au large de l’Afrique nord-occidentale - Saly, Sénégal, 17-27 mars 2004


PRÉPARATION DE CE DOCUMENT

Un groupe de travail permanent de la FAO, composé de scientifiques des Etats côtiers et des pays ou organisations qui jouent un rôle actif dans les pêcheries pélagiques de l’Afrique nord-occidentale a été créé en mars 2001.

L’objectif principal du Groupe de travail est d’améliorer l’évaluation des ressources de petits pélagiques et de proposer des options de gestion et d’exploitation de leurs pêcheries, en vue de garantir la durabilité des ressources en contribuant à la prospérité économique du Maroc, de la Mauritanie, de la Gambie et du Sénégal.

La quatrième réunion du Groupe de travail de la FAO sur l’évaluation des petits pélagiques au large de l’Afrique nord-occidentale s’est tenue à Saly, Sénégal, du 17 au 27 mars 2004. Un total de 15 scientifiques en provenance de sept pays différents et de la FAO y ont participé.

Une première édition du rapport a été faite par tous les participants. Nous sommes reconnaissants à Stephen Cofield, Marie-Thérèse Magnan et Merete Tandstad pour l’assistance apportée à l’édition finale de ce document.

Distribution:

Participants au Groupe de travail
Fonctionnaires des pêches régionaux de la FAO
Département des pêches de la FAO
Organisme norvégien pour le développement international (NORAD)
Institut de recherche marine, Norvège
Ministère de l’agriculture des Pays-Bas
Institut néerlandais pour la recherche sur la pêche

1. INTRODUCTION

La quatrième réunion du Groupe de travail de la FAO sur l’évaluation des petits pélagiques au large de l’Afrique nord-occidentale s’est réunie à Saly, Sénégal, du 17 au 27 mars 2004. L’objectif général du Groupe de Travail était de contribuer à l’amélioration de l’évaluation des ressources des petits pélagiques en Afrique nord-occidentale et d’analyser la gestion des pêches et les options d’exploitation afin d’assurer la meilleure utilisation durable des ressources de petits pélagiques pour le bénéfice des pays côtiers.

Les espèces évaluées par le Groupe étaient: sardines (Sardina pilchardus), sardinelles (Sardinella aurita et Sardinella maderensis), chinchards (Trachurus trecae, Trachurus trachurus et Caranx rhonchus) et maquereaux (Scomber japonicus), dans la région située entre la frontière sud du Sénégal et la frontière nord du Maroc.

La réunion a été financée par le projet GCP/INT/730/NOR: «Coopération internationale avec le Programme Nansen. Aménagement des pêches et de l’environnement marin» et l’Institut néerlandais pour la recherche de la pêche (RIVO) et elle a été organisée par la FAO et le Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye (CRODT), Sénégal.

En tout 15 chercheurs de 7 pays différents et la FAO ont participé. Le Président du groupe était M. Reidar Toresen, IMR, Norvège.

1.1 Termes de référence

Les termes de référence du Groupe de travail étaient:

1. Présentation de nouvelles données de capture, effort et intensité d’échantillonnage par pays; mise à jour de la base de données existante.

2. Présentation des documents de travail sur les activités de recherche; revue des activités de recherche recommandées par le Groupe de travail sur les petits pélagiques en 2003 et continuées en 2003/2004.

3. Présentation des rapports sur les campagnes acoustiques du DR. FRIDTJOF NANSEN en juin et oct./nov./déc. 2003 et des navires de recherche des différents pays.

4. Rapport sur les progrès accomplis en matière de lecture d’âge des sardines et des sardinelles dans la région..

5. Mise à jour des analyses de capture, d’effort et de données biologiques pour la période 1990-2003, en étendant si possible ceci à la période avant 1990.

6. Mise à jour des évaluations de stock pour les sardines, sardinelles, chinchards et maquereaux.

7. Conseil en matière d’aménagement à court et à long terme management pour chaque ressource/stock.

8. Coordination des projets de recherche sur les petits pélagiques.

1.2 Participants

Pedro Barros

FAO

Ana Caramelo

FAO

Malika Chlaida

Maroc

Hamid Chfiri

Maroc

Ad Corten

Pays-Bas

Elhabouz Hammou

Maroc

Aziza Lakhnigue

Maroc

Ebaye Mahmoud

Mauritanie

Asberr Mendy

Gambie

Ahmedou Moustapha

Mauritanie

Birane Samb

Sénégal

Abdoulaye Sarre

Sénégal

Ibrahima Sow

Sénégal

Nikolay Timoshenko

Russie

Reidar Toresen (Président)

Norvège

Les noms et adresses complètes de tous les participants sont donnés dans l’Annexe I.

1.3 Définition de la zone de travail

La zone de travail pour le groupe de travail est délimitée par les eaux entre la frontière sud du Sénégal et la frontière nord du Maroc, dans les eaux de l’Atlantique.

1.4 Structure du rapport

La structure du rapport est la même que celle du dernier rapport du Groupe de travail (FAO, 2003). Une section séparée est consacrée à chacun des groupes principaux d’espèces (sardines, sardinelles, chinchards et maquereaux). Pour chacune d’elles, des information standardisées sont données sur l’identité du stock, les pêcheries, les indices d’abondance, l’échantillonnage, les données biologiques, l’évaluation, les recommandations de gestion et la recherche future.

1.5 Lecture d’âge

Sardinelles

Un deuxième atelier sur les lectures d’âge de la sardinelle a été organisé par la FAO en coopération avec l’Instituto Español de Oceanografía (IEO) à Tenerife/Îles Canaries (Espagne) du 8 au 12 décembre 2003 financé par RIVO, Pays-Bas et par le projet GCP/INT/730/NOR: “Soutien international au Programme Nansen. Aménagement des pêches et environnement marin”. En 2003, un échange d’otolithes de Sardinella aurita a été fait. Les objectifs de cet atelier étaient la standardisation des critères de lecture d’âge pour la préparation d’une série de directives pour la lecture d’âge de Sardinella aurita et l’évaluation d’une clé âge-taille (ALK) pour les débarquements de 2003.

Le deuxième échange d’otolithes de Sardinella aurita a commencé en octobre 2003 avec deux séries d’otolithes de la Mauritanie et du Sénégal montés sur des lames en plastique noir. Elles ont circulé entre 12 lecteurs des pays concernés dans les pêcheries de sardinelle au large de l’Afrique nord-occidentale.

La série mauritanienne était composée de 304 otolithes provenant de captures commerciales et 75 otolithes de la campagne du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN, pour un total de 379 otolithes. La série sénégalaise était composée de 267 otolithes provenant de captures commerciales. Des otolithes pour les mois de février à septembre et mesurant de 12.5 cm à 39.3 cm étaient représentés. La catégorie d’âge déterminée par les 12 lecteurs était de 0 à 8 ans.

Les résultats de l’échange semblent indiquer que les différents lecteurs n’appliquent pas les mêmes critères pour l’allocation des anneaux et des âges. Des critères préliminaires avaient été établis dans l’atelier de Dakar (février 2003), mais les résultats indiquent une interprétation différente de ces critères, puisque pour certains de ces lecteurs la taille moyenne du poisson ne grandit pas avec l’âge.

Les participants à ce second atelier ont défini une série de critères préliminaires de lecture d’âge qui seront utilisés pour l’interprétation des otolithes de sardinelle (Annexe II).

Recommandations de l’Atelier:

Sardine

Un échange d’otolithes de sardine a commencé en octobre 2003, mais la lecture n’est pas encore terminée.

Chinchard et maquereau

Il a été recommandé de n’entreprendre aucune activité de lecture d’âge pour ces espèces cette année, mais de concentrer les efforts sur la sardine et la sardinelle. Un échange d’otolithes de chinchard et de maquereau devrait être organisé début 2005.

1.6 Groupe de planification des campagnes acoustiques

La réunion du Groupe de planification pour la coordination des campagnes acoustiques au large de l’Afrique nord-orientale s’est tenu à Dakar, Sénégal, 28-29 octobre 2003. La réunion était la deuxième d’une série, faisant suite à une réunion à Dakar, Sénégal du 26 au 28 octobre 2002. L’objectif principal du Groupe de planification est la coordination des campagnes acoustiques dans la région y compris l’intercalibrage des navires de recherche et en tant que forum de discussion sur des questions importantes pour les campagnes acoustiques comme la standardisation des méthodes, la recherche et la formation acoustiques.

Les principales conclusions de cette réunion de planification furent:

Les pays de l’Afrique nord-orientale ont des navires de recherches et ont organisé des campagnes acoustiques en 2003 qui étaient supérieures à celles de 2002 en termes de planification et d’analyse des données. La capacité scientifique d’organisation de campagnes dans la sous-région s’est accrue en collaboration avec le programme Nansen, mais il faut faire un effort pour organiser des études d’intensité des objectifs pour chaque espèce principale de petits pélagiques, d’autres études pour diminuer le bruit des enregistrements acoustiques et développer les techniques afin d’améliorer le chalutage pélagique.

Le GT a discuté le rapport du Groupe de planification et a conclu que pour faciliter la coopération future sur le suivi et la recherche des stocks pélagiques dans la région, le processus devrait être standardisé autant que possible (matériel, engins, méthodes, données de stockage, etc.).

1.7 Vue d’ensemble des débarquements

Les débarquements totaux des principaux petits pélagiques dans la région pour 2003 ont été estimés à 1,4 million de tonnes, continuant ainsi la tendance à la baisse observée depuis 2001 (Figure 1.7.1a). En 1999, les débarquements totaux ont été estimés à environ 1,3 million de tonnes atteignant un sommet d’environ 1,7 million de tonnes en 2001. Généralement, les débarquements totaux des petits pélagiques dans la région pour 1990-2003 ont fluctué autour de 1,4 million de tonnes.

La sardine (S. pilchardus) représente environ 45 pour cent des débarquements totaux des petits pélagiques dans la région. Les débarquements de sardine au cours des cinq dernières années se sont échelonnés de 530 000 à presque 790 000 avec une moyenne d’environ 670 000 tonnes. Les captures totales de sardine dans la région se sont stabilisées au cours des deux dernières années (Figure 1.7.1a) à un niveau d’environ 700 000 tonnes. Les captures de cette espèce ont aussi été relativement stables de 1993 à 2000, avec des débarquements annuels totaux autour de 600 000 tonnes.

La deuxième espèce de petits pélagiques en importance dans la région est la sardinelle ronde (S. aurita) qui constitue presque 21 pour cent des débarquements totaux des petits pélagiques dans la région. Les captures totales de sardinelle ronde ont fluctué entre 270 000 et 350 000 tonnes au cours des cinq dernières années avec une moyenne d’environ 310 000 tonnes. La tendance générale est une baisse relativement régulière des débarquements pour cette espèce depuis 1998 (Figure 1.7.1a). Les débarquements totaux annuels de sardinelle plate (S. maderensis) ont été nettement plus bas que ceux de sardinelle ronde, avec une moyenne pour les cinq dernières années d’environ 130 000 tonnes (1999-2003).

Le chinchard du Cunène (T. trecae) est l’espèce la plus importante dans le sous-groupe des chinchards. Les débarquements annuels moyens du chinchard du Cunène au cours des cinq dernières années a été estimé à environ 144 000 tonnes tandis que les débarquements annuels moyens du chinchard de l’Atlantique (T. trachurus) étaient autour de 63 000 tonnes. Les débarquements moyens de chinchard jaune (Caranx rhoncus) (1999-2003) étaient d’environ 38 000 tonnes. Les débarquements de maquereau du Sud (Scomber japonicus) ont fluctué de 130 000 à 190 000 tonnes avec une moyenne observée d’environ 155 000 tonnes au cours des cinq dernières années.

L’anchois (Engraulis encrasicolus) et la sardinelle jaune (Ethmalosa fimbriata) ont été considérés des espèces très importantes de petits pélagiques dans certains pays de la région. Des débarquements important d’anchois ont été enregistrés en Mauritanie tandis que la sardinelle jaune constitue la plus grosse partie des débarquement en Gambie. Ces dernières années, le Sénégal a aussi commencé à enregistrer des débarquements significatifs de sardinelle jaune. Une courte évolution des débarquements de ces espèces est donnée dans la revue des débarquements propre à chaque pays. Il est nécessaire d’inclure ces espèces dans le groupe des principaux petits pélagiques qui seront évalués par le Groupe de travail ultérieurement.

Maroc

Au Maroc, la sardine domine les débarquements de petits pélagiques. Les débarquements de sardine en 2003 sont restés relativement stables par rapport à 2002 (Figure 1.7.1b). Dans les séries globales, la deuxième espèce la plus importante est le maquereau du Sud (S. japonicus), suivi par le chinchard de l’Atlantique (T. trachurus) et la sardinelle ronde (S. aurita). Cependant, les débarquements de toutes ces espèces ont fortement décliné depuis la fin des années 1990s, et ils sont restés relativement stables, à de très bas niveaux, de 2002 à 2003.

Les débarquements d’anchois (Engraulis encrasicolus) ont été enregistrés dans l’ensemble des séries de débarquement, mais avec des fluctuations appréciables. En 2003, les débarquements de cette espèce n’ont pas atteint les 17_000 tonnes.

Mauritanie

Les débarquements de petits pélagiques en Mauritanie ont mis en évidences des fluctuations inter-annuelles importantes de 1990 à 2003 (Figure 1.7.1c).

En 2003, on observe une augmentation des captures des espèces à affinités tempérées (Sardina pilchardus, Trachurus trachurus, Scomber japonicus, Engraulis encrasicolus), et une diminution des espèces à affinités tropicales (Sardinella sp., Trachurus trecae et Caranx rhonchus).

Malgré cela, les sardinelles dominent fortement dans les débarquements. Les débarquements en ordre décroissant sont Sardinella aurita (39 pour cent), Trachurus trecae (23 pour cent), Scomber japonicus (15 pour cent), Sardine pilchardus (6 pour cent), Trachurus trachurus (6 pour cent), Caranx rhonchus (6 pour cent) et Sardinella maderensis (4 pour cent).

Les débarquements en 2003 ont légèrement diminué (6 pour cent) pour les sardinelles, mais de façon notoire pour T. trecae, en passant de 149 000 tonnes en 2002 à 98 000 tonnes en 2003, et pour Caranx rhonchus, il y a eu une baisse de 66 000 tonnes en 2002 à 19 000 tonnes en 2003.

L’anchois (Engraulis encrasicolus) est surtout ciblé par la flottille de l’Europe de l’Est. On peut noter une tendance à la hausse des débarquements depuis 1997. Au cours des six dernières années, les débarquements d’anchois ont régulièrement monté, pour atteindre 140 000 tonnes en 2003 (Figure 1.7.1c).

Sénégal

Les espèces les plus importantes des débarquements de petits pélagiques au large du Sénégal sont, par ordre décroissant, les sardinelles, les chinchards et le maquereau (Figure 1.7.1d). Les sardinelles restent largement dominantes dans les débarquements. Durant la période 1990-2003, les sardinelles représentent environ 92 pour cent des captures totales de petits pélagiques au Sénégal. Les chinchards occupent en moyenne 6 pour cent des prises totales de petits pélagiques et le maquereau 2 pour cent.

La sardinelle ronde reste prédominante dans les prises jusqu’en 1998, année à partir de laquelle les captures de sardinelle plate ont commencé à occuper une place plus prépondérante. Il est à noter que les chinchards et les maquereaux restent toujours des captures accessoires.

La capture annuelle moyenne d’ethmalose (E. fimbriata) a atteint pendant la période 1990-2003 environ 17 000 tonnes.

Gambie

L’ethmalose (Ethmalosa fimbriata) est la principale espèce cible du groupe de petits pélagiques en Gambie. Les prises de cette espèce constituent plus de 70 pour cent du total des captures pour toutes les espèces de tous les groupes. Une moyenne annuelle d’environ 19 000 tonnes a été débarquée au cours des cinq dernières années. Bien que les prises d’ethmalose ont fluctué au cours de la période 1990-2002 de 8 000 tonnes en 1990 à plus de 22 000 tonnes en 1996 et environ 19 000 tonnes en 2002, la tendance générale est une augmentation des prises de cette espèce.

Malgré les efforts du Gouvernement pour encourager le développement de la pêcherie de petits pélagiques, les petits pélagiques autres que l’ethmalose ne sont plus des espèces cibles en Gambie depuis que la compagnie maritime ghanéenne Seagull Coldstores a cessé d’opérer. D’autres petits pélagiques tels que les sardinelles sont principalement des captures accessoires ou alternées en l’absence de l’ethmalose, principale espèce cible.

Cependant, les prises d’autres petits pélagiques sont communes et augmentent (Figure 1.7.1e). Au cours des cinq dernières années on a estimé que les prises moyennes de petits pélagiques ont atteint 1_800 tonnes. Faisant suite aux débarquements de ces poissons qui ont triplé passant de 1_000 tonnes en 2001 à 3_000 tonnes en 2002, une baisse de 10 pour cent des prises a été observée en 2003.

Pour les sardinelles, la sardinelle plate (S. maderensis) est l’espèce la plus importante en termes de débarquements, et les débarquements de cette espèce ont été nettement plus élevés que ceux de sardinelle ronde (S. aurita) au cours des deux dernières années (Figure 1.7.1e). Les prises annuelles de chinchard (Trachurus trecae, T. trachurus et C. rhonchus) et de maquereau (Scomber japonicus) ont été relativement basses, avec des moyennes annuelles de 475 et 255 tonnes, respectivement, au cours des cinq dernières années.

1.8 Effets hydrographiques

Les petits pélagiques de l’Afrique de l’Ouest peuvent être divisés en un groupe préférant les eaux tempérées, et un deuxième groupe préférant les eaux tropicales. Le groupe des espèces tempérées comprend la sardine (Sardina pilchardus), le maquereau (Scomber japonicus), l’anchois (Engraulis encrasicolus), et le chinchard de l’Atlantique (Trachurus trachurus). Le groupe des espèces tropicales comprend les sardinelles (Sardinella aurita, S. maderensis), le chinchard de Cunène (Trachurus trecae) et le chinchard jaune (Decapterus rhonchus).

La distribution de chaque groupe d’espèces sera déterminée par la distribution des deux différentes masses d’eau que l’on trouve en l’Afrique de l’Ouest, les eaux froides du système de courant canarien et les eaux tropicales du courant guinéen. Le front entre ces deux masses d’eau met en évidence des fluctuations saisonnières nord/sud entre le Sénégal et le Maroc. Dans la zone qui borde ces deux masses d’eau (Mauritanie), la composition des prises sera fortement influencée par les fluctuations saisonnières du front, et aussi par les variations inter-annuelles de la position moyenne du front. En plus des fluctuations du front thermal, les stocks de poisson seront influencés par les variations des niveaux d’upwelling et de production de plancton.

L’année 2003 en Mauritanie a été caractérisée par une augmentation des espèces tempérées (sardine, chinchard de l’Atlantique, anchois) et une diminution des espèces tropicales (sardinelle, chinchard de Cunène, chinchard jaune). Ce changement consistant dans les deux groupes fait penser à une extension vers le sud des masses d’eau froide en 2003. Ce changement semble également avoir affecté la distribution des poissons au Sénégal, où il y a présence de la sardine a à des positions plus au sud (M’Bour), tandis que les sardinelles sont relativement rares.

Il est recommandé que des données hydrographiques plus nombreuses, incluant des mesures à partir de navire et des mesures satellitaires de la Température de la Surface de la Mer (SST) et/ou sur la productivité primaire, soient disponibles avant les futures réunions, afin que l’effet des variations environnementales sur l’abondance des stocks soit pris en considération.

1.9 Analyse des résultats des campagnes acoustiques du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN

Le bateau de recherche norvégien N/R DR. FRIDTJOF NANSEN a analysé la sous-région au cours de la période 1995-2003, au cours de campagnes acoustiques pendant les mois octobre-décembre de chaque année. De plus, pendant la période 2001-2003 le bateau a mené des campagnes acoustiques couvrant la même zone en mai-juillet. Les campagnes avaient pour but de cartographier la répartition et d’estimer l’abondance des principales espèces de petits pélagiques, sardine (Sardina pilchardus), sardinelles (Sardinella aurita et Sardinella maderensis), chinchards (Trachurus trachurus et Trachurus trecae) et maquereau (Scomber japonicus). De plus, la distribution des autres ressources pélagiques (autres carangidés et anchois) a également été cartographiée et leur abondance a été observée. Les estimations d’abondance réalisées à partir des campagnes sont présentées comme nombres et biomasse par groupes de taille.

La Figure 1.9.1a montre l’abondance estimée pour toutes les espèces cibles pendant les campagnes d’octobre à décembre, tandis que la Figure 1.9.1b montre l’abondance estimée pour toutes les espèces cibles sauf la sardine. Pour S. pilchardus, il y a eu une augmentation de la biomasse estimée pendant la période 1997-2002, d’un niveau d’environ 1 million tonnes à plus de 6 million tonnes, avec une chute relativement petite de 2002 à 2003. Pour Sardinella aurita, on note une tendance générale à la baisse dans les estimations acoustiques de 2.1 million de tonnes en 1999 à 1,3 million de tonnes in 2003. Pour S. maderensis, les valeurs ont fluctué entre 1 et 1,5 million tonnes depuis 1989, et l’estimation 2003 de 1,8 million de tonnes était le résultat enregistré le plus élevé. En ce qui concerne le chinchard, T. trecae a été l’espèce dominante dans les estimations acoustiques, et son abondance a été estimée à 800 000 tonnes en 1998. Depuis, sa biomasse, selon les estimations des campagnes acoustiques, a diminué, et elle était estimée à 390 000 tonnes en 2003. L’abondance des autres espèces principales de chinchard, T. trachurus, a fluctué dans les estimations acoustiques, mais sa biomasse estimée a indiqué une tendance à la hausse à partir de 2001 et a été estimé à 320 000 tonnes en 2003. La biomasse estimée de Scomber japonicus a indiqué une tendance à la hausse, avec le bas niveau de 100 000 tonnes en 2000 pour atteindre 550 000 tonnes en 2003.

Des estimations détaillées pour les différentes espèces sont données dans les sections respectives.

1.10 Qualité des données et méthodes d’évaluation

Pour l’analyse des données, le groupe a le but à long terme d’appliquer des méthodes d’évaluation analytiques basées sur l’âge à tous les stocks principaux. Ce sont les méthodes basées sur la VPA telles que ICA, XSA, ou autres. Cependant, pour utiliser ces méthodes il est nécessaire que les statistiques de capture soient désagrégée par âge avec un degré élevé de consistance dans les séries, et qu’il soit possible de suivre les différentes classes d’années âge par âge et année par année dans les séries chronologiques de données de capture. Pour les stocks principaux qui seront analysés par le groupe, il y a des séries de données désagrégées par âge. Cependant, ces séries de données ne sont pas encore de qualité suffisante pour utiliser des méthodes d’évaluation analytiques. Comme raisons à cela il y a les problèmes de lecture d’âge, un échantillonnage de la capture non représentatif (flottilles de pêches par trimestres) et incertitude dans la définition du stock. Le groupe a pour but d’ améliorer la qualité de ces séries de données, en encourageant de futurs développements dans tous ces domaines, par exemple organiser des ateliers de lecture d’âge des otolithes, des études sur les composantes des stocks ou autre. La qualité de ces séries de données pourrait donc s’améliorer à l’avenir.

La qualité des séries de données désagrégées par âge peut être contrôlée par des méthodes simple, telles que la corrélation entre le nombre de poisson dans la capture à un certain âge et le nombre correspondant de la même catégorie d’âges l’année suivante (nombres à l’âge 0 contre les nombres des classes d’années correspondantes à l’âge 1, et ainsi de suite pour tous les groupes d’âge). Si les séries de données sont consistantes la corrélation coefficient ® devrait être (à titre indicatif, en moyenne) supérieure à 0,8. Des séries de données indiquant des valeurs de coefficients de corrélation inférieures à 0,60 ne devraient pas être utilisées dans l’analyse. Si les données sont inférieures, il faudra utiliser des méthodes qui ne demandent pas des données de capture désagrégées par âge, telles que les modèles de production excédentaire ou les modèles basés sur la longueur.

1.11 Méthodologie et logiciel

Après révision des données disponibles, le Groupe de travail a conclu que les seules classes de méthodes applicables à tous les groupes de stock étaient les modèles de production logistiques (Annexe III).

2. SARDINE

2.1 Identité du stock

Les précédents groupes de travail ont recommandé de procéder à des études sur l’identité du stock de sardine en utilisant par exemple la biologie moléculaire. Suite à ces recommandations, une étude sur la caractérisation génétique des stocks de sardine, en utilisant les marqueurs allozymiques, a été menée par l’INRH (Chlaida, 2003). Les résultats préliminaires de cette étude font ressortir la présence éventuelle de quatre populations distinctes de sardine. La première serait une population homogène de Tarfaya à Dakhla (28°N-24°N), la seconde une population au large de Safi (32°N) et la troisième une population chevauchante entre ces deux dernières populations au large d’Agadir (30°N). Une quatrième population a été identifiée au large de Larache (35°N) qui serait proche de celle du sud du Portugal.

Étant donné que ces résultats sont encore préliminaires, le GT a décidé que dans l’évaluation présente les mêmes stocks retenus lors des précédents groupes de travail seront utilisés: le stock nord (35°45’-32°N); le stock central, Zones A+B (32°N-26°N); et le stock sud, Zone C (26°N - l’extension sud de la distribution de l’espèce) - Figure 2.1.1.

2.2 Les pêcheries

Captures totales

Les données de capture ont été actualisées pour les trois zones, avec les données de l’année 2003 (Tableau 2.2.1a,b).

Développements récents par pays

Des changements récents dans les différentes zones économiques sont décrits ci-après.

Maroc

En 2003, le stock de sardine dans les Zones A+B a été exploité exclusivement par la flottille marocaine, composée de plus de 350 unités toutes semblables (TJB de 40 à 60, excepté trois navires de type RSW (refrigerated salt waters) ayant un tonnage de près de 1000TJB. Ces trois navires n’opèrent que dans la Zone C.

La capture de la sardine dans la Zone A a connu une reprise, passant de 23 000 tonnes en 2002 à plus de 74 000 tonnes en 2003. Cette zone a connu une chute importante durant les années 1990 pour enregistrer un chiffre très bas en 1996, soit 3 500 tonnes. Cette baisse des captures était due à une chute prononcée de disponibilité, le quotient entre les sorties positives (avec des captures positives) et le nombre total de sorties. Une légère augmentation a été également enregistrée au niveau de la zone nord avec une capture de plus de 20 000 tonnes. Par contre, dans la Zone B, les prises ont faiblement diminué durant l’année 2003. Toutefois, dans la Zone C la capture totale de sardine a atteint 120 000 tonnes en 2003, elle a donc doublé par rapport à 2002 (Tableau 2.2.1a) (Figure 2.2.1a).

Mauritanie

La capture de la sardine au large du Cap Blanc a augmenté malgré que la sardine n’est pas l’espèce cible des flottilles dans les eaux mauritaniennes.

Les captures de sardine dans la zone mauritanienne ont régulièrement augmenté passant de 11 500 tonnes en 1996 à plus de 76 000 tonnes en 2003.

Les captures sont faites de façon saisonnière par des chalutiers pélagiques de l’UE. Une augmentation de l’effort de pêche sur la sardine a été observée durant les dernières années suite au double effet de son augmentation d’abondance mise en évidence par les campagnes acoustiques et de la diminution des espèces cibles traditionnelles, sardinelles et chinchards.

Sénégal

Les captures occasionnelles de sardine ont aussi été signalées au large de la côte sénégalaise, situation inhabituelle qui a été enregistrée précédemment, en 1994.

2.3 Indices d’abondance

2.3.1 Capture par unité d’effort

Les CPUE ont été actualisées pour 2003. En général, les CPUE montrent une tendance à la hausse pour les Zones A+B, avec, cependant, de faibles fluctuations (Figure 2.3.1a).

En Zone C, l’effort est défini en termes de jours de pêche pour les navires marocains RSW et les navires industriels opérant dans la zone mauritanienne.

Aucune donnée de CPUE pour les différentes flottilles opérant dans la Zone C ne sont disponibles en 2003.

2.3.2 Campagnes acoustiques

N/R DR. FRIDTJOF NANSEN

Les résultats des campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN, en décembre 2003, ont montré une très faible diminution de la biomasse de sardine par rapport à 2002 plus particulièrement pour la Zone Cap Cantin-Cap Juby et Cap Juby-Cap Timiris (Figure 2.3.2).

Campagnes nationales

Mauritanie

Les résultats des campagnes acoustique effectuée en décembre 2003 par le N/R AL-AWAM montrent que la sardine est présente jusqu’au sud de la latitude 18°N. Une très forte estimation de biomasse dépassant quatre millions de tonnes est observée en décembre 2003.

2.4 Echantillonnage des pêcheries commerciales

Maroc

Le programme d’échantillonnage biologique a été élargi en 2003 afin de couvrir deux nouveaux ports de pêche (Sidi Ifni et Tarfaya). Le taux d’échantillonnage a été aussi renforcé en augmentant l’effectif des individus mesurés aussi bien pour la mensuration de taille que pour le prélèvement des paramètres biologiques et des otolithes (Tableau 2.4.1).

Mauritanie

En Mauritanie, l’échantillonnage est réalisé uniquement à bord de la flottille de l’UE (scientifiques de l’IMROP).

L’échantillonnage à bord s’effectue durant toute l’année. Ces données sont aussi utilisées pour établir la composition spécifique et les fréquences de taille des captures principales (conservées et rejetées). Les données biologiques des espèces cibles (sardine, sardinelles, chinchards, maquereau) sont aussi enregistrées.

Pour la Mauritanie, le nombre d’échantillons est de 2,7 par 1 000 tonnes pour la flottille de l’UE. Le poids et la taille moyens sont respectivement de 100 g et 19 cm.

2.5 Données biologiques

Les données biologiques marocaines (A, B et C) relatives à la structure démographique sont disponibles pour l’année 2003. Ces données incluent la mensuration de la taille, les clés âge-taille et la relation taille-poids. Les longueurs reportées sont la longueur totale (TL) enregistrée au ½ cm inférieur.

La distribution de taille de la sardine attrapée dans les zones A+B est bimodale, avec des modes à 16 cm et 22 cm. Dans la Zone C, cette distribution a un seul mode à 22 cm. L’absence de petits individus dans les prises de cette zone est probablement due essentiellement à la portée de l’opération de la flottille, qui est limitée à la zone côtière. (Figures 2.5.1 a,b).

Pour la Zone C, la mensuration annuelle de la taille des captures de la flottille mauritanienne est disponible pour l’année 2003. Toutefois, les tailles sont mesurées à la fourche en arrondissant au centimètre le plus proche (TF, 1cm). Il a été procédé à la conversion de la taille à la fourche à la taille totale Pour pouvoir combiner cette distribution avec celle marocaine, ou longueur totale, enregistrée au ½ cm inférieur (LT, 0,5 cm), la distribution taille-fréquence a été convertie dans le format marocain en utilisant le facteur de conversion (LT,0,5 cm.inf) = 0,195598 + 1,111756*LF (à 1 cm près) (série COPACE/PACE 90/50).

Cette distribution combinée de la taille est bimodale pour la Zone C, avec des modes aux alentours de 19 cm et de 24,5 cm.

Les clés taille-âge établies sur la base des données marocaines ont été utilisées pour l’établissement des compositions en âge, aussi bien pour la Zone A+B que pour la Zone C (Tableau 2.5.1a,b).

Les relations taille-poids utilisées pour le calcul des poids moyens par âge sont issues également de l’échantillonnage au niveau des ports marocains.

La composition en âge ainsi que les poids moyens par âge ont été actualisées pour les deux zones (A+B et C) pour 2003 (Tableau 2.5.2a,b).

En raison de difficultés de communication entre les membres du Groupe de travail, les données biologiques dans la Zone C n’ont pas été totalement utilisées pendant la réunion, notamment les clés taille âge. Donc, le Groupe de travail a suggéré de mettre à jour ces données pour la réunion de 2005.

La distribution en taille estimée pendant la campagne de décembre du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN est unimodale dans la zone nord (Cap Cantin - Cap Juby), avec un mode à 17 cm. Dans la zone sud, cependant, la distribution en taille est bimodale, dominée par les adultes (modes à 15 cm et 22 cm) dans la région Cap Juby-Cap Blanc, et par des individus jeunes (modes à 17 cm et 27 cm) dans la région Cap Blanc-Cap Timiris (Figures 2.5.2 a,bc,d).

2.6 Evaluation

Qualité des données

Afin de tester la qualité des données disponibles pour l’évaluation, le sous-groupe a procédé à une exploration statistique des données et calculé la corrélation qui existe entre les différents groupes d’âge et le nombre correspondant de la classe de la même année, pour l’année suivante. Les résultas obtenus (Figure 2.6.1) montrent que pour les zones A+B, il n’y a pas de corrélation entre les différentes cohortes excepte les âges 0 et 1.

Pour la Zone C, les corrélations restent relativement moins faibles que pour les Zones A+B sauf pour les âges 1-2 et 2-3 (Figure 2.6.2).

Ce manque de corrélation qui indique que les cohortes ne peuvent être suivies rigoureusement pourrait être la conséquence de plusieurs facteurs notamment, une mauvaise estimation de l’âge, un changement dans le diagramme d’exploitation (alternance de plusieurs flottilles), la non-représentativité de l’échantillonnage, un ciblage de certaines tailles plus exigées par les usines de conserves et des stocks non bien identifiés. Il en résulte que l’on ne peut compter sur ces données pour une évaluation analytique structurée par âges.

A ce stade, le Groupe de travail a décidé de ne pas utiliser les modèles analytiques basés sur l’âge pour l’évaluation du stock.

Méthodes

Le modèle de production logistique de Schaefer sous feuille de calcul Excel a été utilisé. Ce modèle est ultérieurement décrit à l’Annexe III.

Données

Les séries chronologiques de données de débarquement de sardines pour la Zone C de 1995 à 2003 ont été utilisées pour le modèle.

Les indices d’abondance des campagnes de prospection novembre-décembre du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN au cours des mêmes années ont été utilisés pour intégrer le modèle. Celles-ci ont été décalées d’une année du fait que la compagne se déroule à la fin de l’année. Comme ces campagnes sont faites à la fin de l’année, on considère qu’elles représentent l’abondance du stock pour l’année suivante.

La plupart des séries de données pour la région mettent en évidence de forts écarts par rapport aux attentes moyennes, qui ne peuvent être expliqués ni au niveau de la pêcherie ni à celui des paramètres sur la dynamique moyenne du stock. Il y a lieu de croire que ces changements sont dus à un fort forçage environnemental. Par conséquent, un indice environnemental a été incorporé au modèle, permettant au stock de grandir plus ou moins que la moyenne selon l’état de l’environnement chaque année. Dans la formulation courante, et puisque des séries de données complètes sur les facteurs environnementaux n’étaient pas disponibles, seulement les années exceptionnelles étaient marquées avec une situation environnementale différente de la moyenne Dans ce cas, il s’agissait de considérer l’année 1996 comme une année exceptionnellement pauvre pour la croissance de la sardine et sa survie.

Résultats

Le modèle a réussi à capturer le principal comportement dynamique du stock de sardine dans la Zone C, avec l’introduction d’un effet environnemental négatif en 1996, même en présence de grandes fluctuations dans les indices d’abondance.

Les résultats sommaires indiquent que la biomasse du stock courant est bien au dessus de la biomasse produisant la production maximale durable et que la mortalité par pêche courante est inférieure au tôt de mortalité par pêche durable aux niveaux courants de biomasse (Tableau 2.6.2).

Tableau 2.6.2:

Résumé des résultats d’ajustement du modèle de production logistique avec des covariables environnementales de la capture de la sardine et de l’index d’abondance des données


Stock

B/BMSY

Fcur/FSYCur

Sardine, Zone C

215%

81%

Aucune évaluation fiable n’a pu être menée pour la sardine dans les Zones A+B.

Discussion

Les données ont montré qu’il y a eu un niveau stable des captures pendant toute la période bien que les indices d’abondance des campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN ont mis en évidences de grands changements, avec une forte chute en 1997 suivie d’une reprise continue jusqu’en 2003.

Le maintien de captures avec abondance de stock variable a été relevée pour plusieurs stocks de poissons pélagiques groupés par bancs, ce qui reflète le fait que la flottille s’arrange toujours pour localiser les concentrations de poissons pélagiques, même quand l’abondance totale est basse.

La chute drastique relevée en 1997 ne pourrait pas être due à la seule pression de pêche. Cette chute de biomasse drastique pourrait être due, entre autres, à un changement environnemental survenu au niveau de la région qui aurait de fortes conséquences sur la survie, le recrutement et le mouvement de la sardine. On a également noté cet effet dans les valeurs de la température de la surface de la mer dans toute la région, ce qui a eu une influence sur les autres espèces pélagiques comme la sardinelle et le chinchard.

En raison de la sensibilité de cette espèce aux changements des conditions environnementales, et de l’instabilité de l’environnement dans toute la région du courant des Canaries, le stock de sardine pourrait passer, pour des raisons naturelles, par des périodes de production de niveau élevé et des périodes de niveau faible. Ce changement dans l’abondance des stocks pourrait être progressif comme il peut être accentué.

2.7 Recommandations d’aménagement

Les résultats du modèle, devant être pris avec une grande précaution, ont donné quelques indications sur l’état du stock de sardines dans la Zone C. Ces résultats montrent qu’à l’état actuel on peut prélever davantage par rapport à la capture des dernières années. Compte tenu de l’instabilité du stock notamment la chute abrupte observée en 1997, le suivi continu du stock par les campagnes scientifiques, indépendamment des prises, devra être assuré afin de détecter des changements non prévus qui pourraient exiger des mesures d’aménagement urgentes.

Un système de régulation rapide de l’effort de pêche devrait être instauré afin de pouvoir l’ajuster à l’évolution fluctuante de l’abondance du stock.

L’évaluation du Groupe de travail n’a pas aboutit à des résultats fiables en ce qui concerne le stock central (Zones A+B). Pour plus de sûreté, les captures de sardine dans cette zone ne devraient pas excéder la capture moyenne observée au cours des cinq dernières années (500 000 tonnes).

2.8 Recherches futures

Le Groupe de travail a recommandé que la recherche dans les domaines suivants soit intensifiée:

1. L’échange des otolithes dans la région, afin d’améliorer la lecture de l’âge de la sardine.

2. La lecture de l’âge à bord durant les campagnes acoustiques, afin d’obtenir des indices d’abondance désagrégés à l’âge.

3. Poursuivre la recherche sur l’identité de stock.

4. Améliorer l’échantillonnage des captures au niveau des différentes pêcheries ciblant la sardine.

5. Poursuivre les campagnes du N/R Dr. FRIDTJOF NANSEN pour améliorer et augmenter les séries d’indices d’abondance, en particulier car, dans cette pêcherie, les indices d’abondance basés sur la pêcherie ne sont pas fiables.

6. Estimer l’abondance par classes d’âge pendant les campagnes acoustiques par zone (A, B et C).

7. Recalculer tous les indices du N/R Dr. FRIDTJOF NANSEN par zone (A, B et C) pour toute la série historique.

3. SARDINELLES

3.1 Identité du stock

Aucune nouvelle étude sur l’identité du stock de sardinelles n’a été entreprise depuis la dernière réunion du Groupe de travail. Comme lors des années précédentes, le Groupe de travail est arrivé à un accord sur l’adoption d’un stock unique pour chacune des deux espèces de sardinelle (FAO, 2001). Pour de plus amples informations sur l’identité du stock, se référer au rapport du Groupe de travail 2001 (FAO, 2001).

3.2 Les pêcheries

Les sardinelles sont pêchées dans quatre pêcheries importantes de la sous-région: la pêcherie industrielle au Maroc, la pêcherie industrielle UE en Mauritanie, la pêcherie industrielle non-UE en Mauritanie et la pêcherie artisanale au Sénégal.

Captures totales

Les captures par flottille et par pays sont présentées au Tableau 3.2.1a pour Sardinella aurita et au Tableau 3.2.1b pour S. maderensis. Les captures totales pour l’ensemble de la région sont présentées grafiquement dans les Figures 3.2.1a et 3.2.1b.

Le montant révisé pour la capture totale de S. aurita en 2002 est 291 000 tonnes, ce qui est 9 000 tonnes de plus par rapport à l’estimation provisoire de l’année dernière. Le montant préliminaire pour 2003 est 274 000 tonnes. Bien que cette quantité peut encore être révisée, il semble que les captures totales de S. aurita ont diminué de 2002 à 2003. La tendance à la baisse qui s’est amorcée vers 1998 s’est prolongée jusqu’à maintenant. La baisse s’est fait sentir dans toutes les flottilles, à savoir la flottille artisanale et industrielle sénégalaise et aussi la flottille industrielle en Mauritanie.

Pour S. maderensis, le montant révisé pour 2002 est 148 000 tonnes soit 22 000 tonnes au-dessus du montant provisoire utilisé l’année prochaine. La révision était principalement due à une mise à jour des statistiques de captures sénégalaises. Le montant préliminaire pour 2003 est 129 000 tonnes, ce qui indique que les captures ont décliné depuis 2002. Cependant, cette conclusion pourrait changer quand le montant final pour 2003 sera disponible. Pour le moment il ne semble pas qu’il y ait de tendance dans les captures totales de S. maderensis dans toute la région depuis 1996.

Effort total

Les données d’effort pour chaque zone sont présentées au Tableau 3.2.2 et aux Figures 3.2.2.a,b et c. Aucune tentative n’a été faite pour séparer l’effort dirigé sur la sardinelle de l’effort dirigé sur d’autres espèces, et les données présentées ici représentent l’effort total exercé par les flottilles industrielles.

Développements récents par pays

Les changements récents dans les diverses zones économiques sont décrits plus bas.

Maroc

Au Maroc, il n’y avait aucune pêche dirigée sur les sardinelles en 2003. Une petite quantité de sardinelles a été mentionnée comme prise accessoire dans la pêche de la sardine.

Mauritanie

Un déclin a été noté dans les prises de la flotte industrielle en Mauritanie. Ce déclin a été associé avec une arrivée tardive des poissons en Mauritanie. Alors que la saison de la pêche commence autour d’avril-mai, la pêche en 2003 a seulement commencé en juin. L’arrivée tardive de la sardinelle en Mauritanie serait due aux faibles températures de l’eau pendant la première moitié de l’année.

Le pourcentage de S. maderensis dans les quantités débarquées de la flotte UE a baissé de 4 pour cent, comparé à 10 pour cent de l’année antérieure. Ce déclin serait en relation avec l’arrivée tardive de S. aurita en Mauritanie. Quand la pêche a commencé en juin, il a été dirigé sur les bancs composés presque exclusivement de S. aurita. Communément, la pêche des sardinelles commence plus tôt, et comporte un mélange des deux espèces de sardinelles pendant les premiers mois de l’année.

Maintenant, des évaluations plus précises sont devenues disponibles pour les quantités débarquées par les artisanaux à Nouakchott. Durant le groupe de travail de l’année dernière, seulement une évaluation approximative était disponible pour les quantités débarquées en 2002. En raison d’une amélioration du suivi des débarquements, 15 000 tonnes de captures de sardinelles débarquées ont été estimées en 2003.

Un développement récent en Mauritanie concerne le début d’une pêche à la senne tournante dans la zone côtière de Nouadhibou. Les deux navires concernées dans cette pêcherie capturent un mélange de S. maderensis et S. aurita avec des longueurs totales d’environ 25 cm. Ces poissons sont disponibles tout le long de l’année dans la zone côtière.

L’effort de pêche total de la flotte EU a été estimé comme pendant l’année dernière en ajustant le nombre des jours de la pêche à la capacité motrice du navire. La flotte EU en Mauritanie ne vise pas seulement les sardinelles pendant l’année. Pendant les mois de novembre à mars quand les sardinelles sont rares en Mauritanie, la flotte cible aussi la sardine, les chinchards et le maquereau. L’effort total de la flotte EU présenté dans le Tableau 3.2.2, tend par conséquent a surestimer l’effort dirigé sur les sardinelles.

Cette surestimation de l’effort dirigé sur les sardinelles reste valable pour les autres flottilles. La plupart de ces navires ciblent les chinchards, le maquereau, l’anchois et la sardine. Seuls certains ciblent les sardinelles. Les valeurs de l’effort présentées pour cette flotte dans le Tableau 3.2.2, n’indiquent pas l’effort réel dirigé sur les sardinelles.

Sénégal

Par rapport à l’année 2002, il n’y a pas eu de changement important dans la pêcherie pélagique. En effet, l’exploitation des ressources pélagiques côtières au Sénégal reste toujours marquée par l’importance de la pêcherie artisanale qui est fortement concentrée au sud de Dakar notamment à MBour et Joal.

Un recensement du parc piroguier a été effectué en avril 2003. Les résultats sont comparés avec ceux des années précédentes (Tableau 3.2.3).

Tableau 3.2.3:

Résultats des recensements de la pêche artisanale au Sénégal de 1993 à 2003


Nombre de pirogues utilisant différents engins


Sept.
1993

Oct.
1995

Sept.
1997

Oct.
2001

Oct.
2002

Avr.
2003

Senne tournante

344

294

394

476

393

395

Filet maillant encerclant

72

89

184

101

67

137

Senne de plage

91

95

177

85

85

85

Le nombre de pirogues utilisant la senne tournante apparaît plus ou moins constant, tandis que celles utilisant les filets maillants tendent à augmenter. Les sennes tournantes sont utilisées pour la capture des deux espèces de sardinelles alors que les filets maillants encerclant capturent préférentiellement S. maderensis et Ethmalosa fimbriata.

Un changement notable dans la pêcherie pélagique artisanale sénégalaise concerne la mesure de régulation d’effort entreprise par les pêcheurs eux-mêmes. Cette mesure consiste à limiter le nombre de sorties des sennes tournantes dans les principaux lieux de débarquement pour éviter la saturation du marché.

Une partie de la flottille artisanale sénégalaise opère dans la partie sud de la Mauritanie et débarque leurs prises à Saint-Louis. Le nombre des pirogues sénégalaises autorisées à pêcher en Mauritanie est de 250. Cependant, dans la pratique ce nombre est beaucoup plus faible. Le nombre total de pirogues utilisant des sennes tournantes à Saint-Louis en 2003 était 83. Elles pêchent les sardinelles de novembre à juin seulement. Pendant la période juillet-octobre, la sardinelle est hors de portée parce qu’elles ont émigré plus au nord en Mauritanie. Les quantités débarquées de sardinelles à Saint Louis en 2002 sont de 16 000 tonnes pour S. aurita et 6 000 tonnes pour S. maderensis. La proportion de la prise qui provient des eaux Mauritaniennes ne peut pas être établie.

La pêcherie industrielle est le fait de quatre sardiniers Dakarois opérant autour de Dakar. Ils débarquent seulement un pour cent des prises capturées au Sénégal.

Gambie

En Gambie, les prises étaient du même niveau que celles de 2002 (autour de 2 000 tonnes pour les deux espèce de sardinelles combinées). Bien que les prises aient augmenté ces dernières années, la prise totale de sardinelles capturées en Gambie est encore en deçà de un pour cent de la prise totale régionale. En Gambie, il n’y a aucune pêche dirigée sur les sardinelles. L’espèce est débarquée comme prise accessoire dans la pêcherie ciblée sur Ethmalosa fimbriata.

3.3 Indices d’abondance

3.3.1 Capture par unité d’effort

Mauritanie

Pour la Mauritanie, deux séries de CPUE sont présentées: une pour la flotte EU et une pour le reste de la flotte industrielle (Russie, Ukraine et autres). Les deux séries font référence à la prise combinée S. aurita et S. maderensis comme aucune distinction ne peut être faite entre l’effort dirigé à l’une ou l’autre espèce considérée individuellement. En fait, environ 90 pour cent de la prise est constitué de S. aurita. La CPUE calculée sur la base de l’effort porte principalement sur S. aurita.

La flotte EU en Mauritanie cible principalement les sardinelles et capturent les autres espèces quand la sardinelle n’est pas disponible dans la zone. La CPUE de sardinelle de cette flotte peut donc été considéré comme représentative de la disponibilité de sardinelle en Mauritanie, en particulier pour S. aurita. Les données d’effort pour la flotte EU n’incluent pas les deux navires Irlandais, du fait de l’indisponibilité de données d’effort pour ces navires. Pour le reste de la flotte EU, l’effort a été ajusté à la puissance motrice du navire, en utilisant les facteurs présentés dans le rapport de l’année dernière, et a été exprimé en jours de la pêche standards d’un chalutier de 10 000 CV.

La série pour la flotte EU présente une tendance à la baisse sur les cinq années dernières. La CPUE pour la flotte EU en 2003 reste au niveau faible de l’année antérieure (Figure 3.3.1a).

La flottille non-EU cible les chinchards et le maquereau, et seulement prend des sardinelles quand les autres espèces sont rares. La CPUE pour la sardinelle dans cette flotte a fluctué autour du même faible niveau pendant les cinq années dernières.

Sénégal

La Figure 3.3.1b présente l’évolution des CPUE pour S. aurita et S. maderensis dans la pêcherie artisanale sénégalaise. Les rendements sont exprimés en tonnes par nombre de sorties.

Les meilleurs rendements de S. aurita ont été obtenus durant les périodes 1992-1994 et 1996-1997. La période 1996-1999 est marquée par un déclin, suivie d’une tendance à la hausse en 1999-2001 et puis une légère baisse en 2002 et 2003.

Pour la courbe des CPUE de Sardinella maderensis, deux pics sont à remarquer et correspondent aux années 1996 et 1999. Durant ces trois dernières années, les CPUE de S. maderensis sont assez stables bien qu’une remontée a été enregistrée en 2002.

3.3.2 Campagnes acoustiques

N/R DR. FRIDTJOF NANSEN

Maroc

L’évolution de la biomasse des sardinelles (Figure 3.3.2.a) montre de fortes fluctuations de 1995 à 2003. Des pics en 1996 et 2001 sont suivis par des chutes de 78 pour cent en 1997 et de 52 pour cent en 2002. En 2003, cette biomasse a connu une légère réduction par rapport à l’année 2002.

La biomasse de la sardinelle ronde est toujours supérieure à celle de la sardinelle plate S. maderensis. Pendant la campagne de 2003, la sardinelle ronde représente 81 pour cent de la biomasse totale estimée de sardinelle.

Mauritanie

Le navire de recherche Norvégien a couvert la zone mauritanienne en juin et en novembre 2003. S. aurita a représenté 66 pour cent de la biomasse totale durant la campagne de juin, mais seulement 19 pour cent durant la campagne de décembre.

L’augmentation de l’abondance totale des sardinelles estimée en décembre 2003 par rapport aux deux années antérieures, était principalement due à une augmentation de l’abondance de la sardinelle plate S. maderensis (Figure 3.3.2b).

Sénégal-Gambie

Les fluctuations de biomasse sont importantes d’une année sur l’autre (Figure 3.3.2.a). Les années de forte abondance sont 1995, 1999 et 2002. En revanche, les années enregistrant les plus faibles biomasses sont 1996, 1997 et 2000. Pendant la période d’observation, la sardinelle plate est toujours prédominante.

Total sous-région

L’évolution des biomasses estimées pour S. aurita et S. maderensis dans la sous-région de 1995 à 2003 présente des fluctuations avec des valeurs moyennes 1.5 million tonnes et 1.3 million tonnes respectivement (Figure 3.3.2d) durant les campagnes de novembre/décembre. La plus faible biomasse de S. aurita a été enregistrée en novembre/décembre 1998, un pic de 2 million de tonnes a été observé en 1999. Mais par la suite, la biomasse de S. aurita a décliné graduellement jusqu’à 1,2 million tonnes en novembre/décembre 2003. A la différence de la sardinelle ronde, le stock de sardinelle plate a montré un schéma de fluctuation plus régulier sur les cinq dernières années mais avec une légère tendance à la hausse. L’évolution de la biomasse totale estimée en novembre/décembre pour les deux espèces regroupées montre une tendance semblable à celle de la sardinelle plate durant la période 1999 à 2003 (Figure 3.3.2d).

Campagnes nationales

Sénégal

La première campagne à bord du N/R ITAF DÈME s’est déroulée du 12 au 27 mars 2003. La zone sud a été prospectée du 14 au 21 mars tandis que la zone nord a été couverte du 21 au 27 mars.

Les résultats obtenus montrent dans l’ensemble une forte présence des sardinelles durant cette saison. Sur une biomasse globale, toutes espèces confondues, estimée à environ 1 014 000 tonnes, les 30 pour cent sont représentées par la sardinelle plate et les 14 pour cent par la sardinelle ronde. Cette dernière est présente seulement sur la côte nord, le sud n’enregistrant que des traces durant cette période.

Mauritanie

Le navire de recherche mauritanien N/R AL AWAM a effectué trois campagnes durant l’année 2003. Deux des campagnes (mars et décembre) ont couvert toute la zone mauritanienne. En juin une campagne de cinq jours a été conduite dans la partie nord de la zone. Cette étude a été réalisée pour tester un nouveau chalut pélagique. Cependant, les résultats ont été utilisés pour calculer l’abondance du poisson dans la région nord. Ces études ont permis d’estimer la biomasse totale des sardinelles à respectivement 324 000, 78 000 et 958 000 tonnes. La proportion de S. aurita dans cette biomasse a été estimée respectivement à 63 pour cent, 100 pour cent et 77 pour cent.

Pendant tous ces études, la sardine était beaucoup plus importante que la sardinelle. C’était une situation très exceptionnelle, indiquant un changement écologique possible dans la région. L’évaluation de sardinelles totales durant la campagne de décembre (958 000 tonnes) est comparable au chiffre produit par N/R DR. FRIDTJOF NANSEN (1 021 000 tonnes). Cependant, les prises au chalut faites par le N/R AL AWAM ont contenu un pourcentage beaucoup plus élevé de S. aurita que les prises du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN. La composition de la prise du N/R AL AWAM est en accord avec la composition de la prise de la flotte EU. La différence dans la composition des prises entre les deux navires pourrait être dûe au fait que le chalut pélagique de AL AWAM a été conçu spécifiquement pour les sardinelles, et pourrait être plus efficace pour capturer S. aurita.

3.4 Echantillonnage des pêcheries commerciales

Les Tableaux 3.4.1 et 3.4.2 présentent l’intensité d’échantillonnage pour Sardinella aurita et Sardinella maderensis en 2003.

Mauritanie

L’échantillonnage de fréquence de taille en Mauritanie est assez intense dans les flottes EU et les flottes Russes du fait que certains de ces navires embarquent des observateurs scientifiques à bord. Le nombre moyen des échantillons pour 1 000 tonnes de Sardinella aurita est environ 2,5. Le nombre de poisson échantillonné pour 1 000 tonnes a été estimé à environ 270. Pour Sardinella maderensis (Tableau 3.4.2), moins d’échantillonnage a été entrepris que pour S. aurita qui est l’espèce cible principale des deux flottilles en Mauritanie. Les échantillons de fréquence de taille ont aussi été pris sur les prises de la pêche artisanale de cette espèce (Tableau 3.4.1).

Sénégal

L’échantillonnage des deux espèces au Sénégal est faible comparé avec la Mauritanie. Sur 408 tonnes de prise totale de Sardinella aurita dans la prise industrielle, 41 échantillons ont été pris (Tableau 3.4.1). Des informations sur l’intensité de l’échantillonnage des sardinelles dans le sous-secteur artisanal en 2003 n’étaient pas disponible lors de la réunion.

Gambie

Pour la Gambie, il n’y a aucun schéma d’échantillonnage en place pour les poissons pélagiques. Ces espèces n’étant pas ciblées par la pêche.

3.5 Données biologiques

Les distributions de longueur des prises commerciales débarquées par la flotte Hollandaise en Mauritanie en 2003 ont montré une quantité exceptionnelle de petits poissons (Figure 3.5.1g).

Alors que durant les années antérieures les quantités débarquées avaient toujours une distribution approximativement unimodale 29-30 cm de longueur à la fourche, la distribution de longueur en 2003 a montré une importante fraction de poissons entre 22-27 cm. Dans le rapport de l’année dernière, il avait été indiqué une forte cohorte de jeunes poissons qui a été trouvé lors des campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN en juin et novembre 2002. Il est possible que le fort pourcentage de petits poissons dans les quantités débarquées par les navires Hollandais en 2003 soit du au recrutement dans la pêcherie des jeunes poissons détectés par le N/R DR. FRIDTJOF NANSEN en 2002 (Figure 3.5.1a à f).Depuis 1999 où des observations sont faites sur les débarquements des bateaux hollandais, c’est la première fois que les distributions de longueur mettent en évidence le recrutement d’une aussi importante classe de taille.

La relative rareté des poisons >30 cm (longueur fourche) pourrait avoir plusieurs explications. Il est possible que cette génération de jeunes classes soit abondante et que les flottilles dirigent leur effort sur la concentration de ce groupe. Une autre explication serait que la composante adulte de ce stock soit en baisse durant les années récentes et que la pêcherie devienne dépendante de l’arrivée de ces cohortes.

3.6 Evaluation

Qualité des données

Pour tester la qualité du données disponibles pour l’évaluation, le sous-groupe a procédé à une analyse exploratoire des données. Les résultats obtenus (Figure 3.6.1) n’indique pas de bonne corrélation entre les prises estimées de la même cohorte tout le long du cycle de vie.

Méthode

Le modèle de production logistique adapté à la feuille calcul excel a été utilisé. Ce modèle est décrit en détail en Annexe III.

Données

Le modèle nécessite une série temporelle de données de captures totales ainsi que des indices d’abondance du stock.

Les estimations des captures totales obtenues en sommant les prises des différentes flottilles des pays ont été utilisées comme la série des captures.

Pour les indices d’abondance, deux séries temporelles ont été utilisées, les indices d’abondance acoustiques des campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN et les CPUE de la flottille artisanale sénégalaise (1990-2003). Les séries de CPUE de la pêche artisanale ont été choisies du fait d’une part qu’elles suivent mieux l’abondance des sardinelles que les séries de la pêche industrielle et d’autres part sont mieux en cohérence avec les indices d’abondance des campagnes acoustiques.

Considérant que les campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN ont été réalisées à la fin de l’année, les indices obtenus sont jugés représentatives de l’abondance du stock pour l’année suivante.

On a utilisé des séries séparées des captures de Sardinella aurita, de Sardinella maderensis, et des deux espèces de sardinelles regroupées.

Dans la série des données, l’année 1999 se présente comme une année exceptionnelle, avec des conditions de croissance du stock qui ne pourraient être seulement expliquées par les paramètres dynamiques du stock. Des investigations ont révélé que l’année 1999 présente la plus forte activité de l’upwelling durant ces dernières 10 années. Ainsi, un indice environnemental, prenant en compte la particularité de l’année 1999 a été intégré dans le modèle.

Résultats

Le modèle a été appliqué sur les données de Sardinella aurita et des deux espèces regroupées en utilisant les indices d’abondance des campagnes acoustiques (Figures 3.6.2 et 3.6.3). Les résultats du modèle pour Sardinella maderensis sont insatisfaisants.

Sardinella aurita

Pour S. aurita, le modèle fait ressortir une baisse continue de l’abondance durant les dernières années. Ce qui a été observé tant dans les captures au niveau de la sous-région que dans les résultats des campagnes acoustiques.

Les résultats du modèle montrent que la biomasse courante est inférieure à la biomasse produisant le rendement maximal soutenable et que la mortalité par pêche est de 20 pour cent au dessus de la mortalité par pêche correspondante au niveau de biomasse courante (Tableau 3.6.2).

Sardinella sp.

Lorsque les deux espèces sont regroupées, le modèle met en évidence la baisse de l’abondance durant les dernières années (Figure 3.6.3).

Dans ce cas, cala indique que la biomasse courante des deux espèces regroupées est au niveau de biomasse produisant le rendement maximal soutenable et que la mortalité par pêche est équivalente à celle correspondante au niveau soutenable.

Tableau 3.6.2:

Résumé des résultats de l’ajustement du modèle utilisant les captures de sardinelles et l’indice d’abondance et intégrant le paramètre environnemental


Stock

B/BMSY

Fcur/FSYCurB

Sardinella aurita

93%

122%

Sardinella sp.

100%

105%

Discussion

A l’issue de cette évaluation, il apparaît que le meilleur ajustement a été obtenu avec l’utilisation des indices d’abondance du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN. Cela était prévisible pour des pêcheries de poissons pélagiques vivant en bancs, dès lors que plusieurs études ont mis en évidence que les CPUE de ces pêcheries ont tendance à être moins corrélées à l’abondance des stocks. L’effet positif obtenu par l’intégration dans le modèle d’un paramètre de l’environnement, basé sur l’index de l’upwelling, montre aussi l’importance des variations de l’environnement sur la dynamique de ces stocks.

La meilleure condition de l’abondance des deux espèces regroupées, en comparaison avec le stock de S. aurita, est en conformité avec l’observation sur le léger accroissement de l’abondance de S. maderensis qui coïncide avec un déclin de S. aurita pendant ces dernières années.

En définitive, les résultats du modèle sont logiques avec les autres informations disponibles sur les stocks et les pêcheries des sardinelles.

3.7 Recommandations en matière d’aménagement

Les résultats obtenus cette année confirment la pertinence des mesures préconisées les années précédentes à savoir l’approche de précaution pour maintenir les captures au niveau de la moyenne des trois dernières années.

Considérant les résultats obtenus cette année, et vu le déclin continu de l’abondance de S. aurita, mis en évidence dans toutes les sources de données, le Groupe de travail recommande la réduction de 20 pour cent de l’effort de la pêche sur les sardinelles (surtout la sardinelle ronde).

3.8 Recherche future

Le Groupe de travail recommande que les recherches dans les domaines suivants devraient être intensifiées:

1. poursuite des campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN, des exercices d’intercalibration et de maintenir la série temporelle des données acoustiques;

2. réalisation de campagnes conjointes entre les navires de la sous-région;

3. entreprendre durant les intersessions des études pouvant aider à solutionner les problèmes rencontrés notamment en matière d’effort de pêche représentatifs et des résultats obtenus avec les modèles globaux;

4. poursuivre le programme d’échange d’otolithes pour la lecture d’âge;

5. encourager et mener des études notamment avec l’étude des structures démographiques des sardinelles pour l’application de modèles analytiques;

6. améliorer l’échantillonnage des fréquences de taille des sardinelles des bateaux commerciaux;

7. étudier de manière approfondie la distribution de taille obtenue lors des campagnes acoustiques et dans les débarquements commerciaux.

4. CHINCHARDS

Les deux principales espèces à considérer en terme d’évaluation sont le chinchard atlantique (Trachurus trachurus) et le chinchard noir africain (Trachurus trecae). On se limitera à présenter les données de captures du chinchard jaune (Caranx rhonchus).

4.1 Identité du stock

Cette partie a été décrite lors de précédents groupes de travail notamment (FAO, 2001 et 2002). Il y a encore besoin de plus d’études sur l’identité des stocks.

4.2 Les pêcheries

Captures totales

L’évolution annuelle des captures des trois espèces de chinchards est présentée à la Figure 4.2.1. La série de données de captures se rapportant aux trois espèces de chinchards sont présentées par pays et pour l’ensemble de la sous-région aux Tableaux 4.2.1a,b et c pour la période 1990-2003.

On constate que pour Trachurus trachurus les prises totales de 2003 ont légèrement augmenté par rapport au niveau de capture en 2002 de la zone B (Maroc) et de la zone mauritanienne. Les débarquements totaux de cette espèce sont passés d’environ 46 000 tonnes en 2002 à 54 000 tonnes en 2003.

Les captures de Trachurus trecae sont passées de 154 000 tonnes en 2002 à environ 100 000 tonnes en 2003. La quasi-totalité des captures de cette espèce a été réalisée dans la zone mauritanienne.

Pour Caranx rhonchus, les débarquements en 2003 ont diminué pour revenir au niveau de la capture de 2001.

Pour l’ensemble de la sous-région, on note donc une tendance à la baisse pour les deux espèces à affinité tropicale (Trachurus trecae et Caranx rhonchus) et une augmentation de l’espèce à affinité tempérée (Trachurus trachurus). Les débarquements d’anchois ont atteint leur niveau maximal (140 000 tonnes) en 2003 (Figure 4.2.2).

Effort de pêche

L’essentiel de l’effort de pêche des flottilles industrielles a été exercé dans la ZEE mauritanienne. Les flottilles qui ciblent les chinchards sont l’Europe de l’Est, Belize, Saint- Vincent-et-les Grenadines, Lituanie et Lettonie. L’effort de pêche nominal (nombre de navires et jours de pêche) de cette flottille a diminué en 2003 par rapport à 2002. Il est à noter qu’en 2003, l’effort de pêche des flottilles d’Europe de l’Est a partiellement été dirigé pour une partie vers l’anchois pendant les dernières années. Les captures de cette espèce ont constamment augmenté depuis 1997 (Figure 4.2.2).

Développement récent par pays

Maroc

En 2003, les captures du chinchard atlantique (Trachurus trachurus) ont relativement augmenté comparativement à 2002 dans la zone nord, A et B. Ces captures sont considérées comme des prises accessoires des chalutiers et des senneurs côtiers. Les débarquements n’ont pas été rapportés en Zone C.

Mauritanie

La majorité des captures des chinchards dans la sous-région a été effectuée en Mauritanie. En 2003, on note d’une part une forte diminution des captures des Trachurus trecae et Caranx rhonchus et d’autre part une augmentation des captures de Trachurus trachurus.

Sénégal

Les captures de chinchard jaune (Caranx rhonchus) se sont stabilisées autour de 5 000 à 6 000 tonnes, et celles de chinchard noir (Trachurus trecae) ont connu une augmentation très marquée passant de 800 tonnes en 2001 à 4 500 tonnes en 2002. Les estimations de 2003 tournent autour de 2 000 tonnes.

Gambie

Les captures de Caranx rhonchus et Trachurus trecae ont augmenté jusqu’à 2002, mais les estimations pour l’année 2003 indiquent une baisse légère pour ces espèces.

4.3 Indices d’abondance

4.3.1 Captures par unité d’effort

Deux séries de CPUE ont été considérées pour les deux espèces de chinchards: l’une basée sur l’effort nominal de la flottille industrielle non-UE en Mauritanie et l’autre basée sur l’effort direct de flottille russe en Mauritanie. Le dernier indice a été calculé à la base d’une moyenne géométrique des captures journalières durant les mois où l’espèce est la plus importante dans les captures (novembre-avril pour Trachurus trachurus et mai-octobre pour Trachurus trecae). Les résultats sont présentés dans les Figures 4.3.1a et 4.3.1b.

Pour Trachurus trachurus, les deux séries de CPUE montrent une diminution graduelle de 1994 à 2001. Les deux séries montrent un accroissement durant les deux dernières années. L’augmentation a été plus forte dans la série non corrigée que celle corrigée.

Pour Trachurus trecae, la série saisonnière fluctue sans tendance entre 1994 et 2003. La série non corrigée montre une période de réduction d’abondance de 1996 à 1999 et une période d’augmentation de l’abondance en 2002 et 2003.

La série de CPUE de la flottille de l’UE en Mauritanie, présentée dans le rapport de l’année dernière, n’a pas été actualisée cette année. Les captures des chinchards de la flottille de l’UE sont faibles et par conséquent leur CPUE ne traduit pas les variations de la taille du stock.

4.3.2 Campagnes acoustiques

N/R DR. FRIDTJOF NANSEN

Les campagnes acoustiques du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN en mai-juin et octobre-décembre 2003 fournissaient des nouvelles estimations d’abondance des chinchards dans la sous-région. Les résultats de la campagne octobre-décembre ont été utilisés pour actualiser la série débutant en 1995. La campagne mai-juin représente la seconde campagne durant cette période de l’année (après 2002). Par conséquent, les résultats ne peuvent être utilisés pour l’étude des tendances à long terme.

Les résultats pour la campagne octobre-décembre sont présentées dans les Figures 4.3.2a,b,c et d. L’estimation pour Trachurus trachurus était plus faible qu’en 2002. La baisse en 2003 était liée à l’absence complète de cette espèce dans la zone marocaine (Figure 4.3.2a). En Mauritanie et au Sénégal, l’abondance en 2003 augmentait légèrement par rapport à 2002. Au niveau régional, l’indice pour cette espèce pendant les trois dernières années (2001-2003) a été considérablement plus faible que dans la période précédente (1996-2000).

L’indice d’abondance acoustique de Trachurus trachurus en 2003 était légèrement plus élevé que les années précédentes. Ceci est du à une augmentation de l’abondance de cette espèce au Maroc. Pour la première fois depuis 1997, l’indice de cette espèce au niveau régional est maintenant au environ du même niveau que le Trachurus trecae.

Campagnes nationales

Mauritanie

Durant la campagne acoustique menée par le N/R AL-AWAM en décembre 2003, la biomasse du Trachurus trecae est estimée à 520 000 tonnes composée essentiellement des juvéniles de 15 cm de taille. Celle du Caranx rhonchus est estimée à 363 000 tonnes, composé de juvéniles de 16 cm de taille ainsi que des adultes de 26 cm.

4.3.3 Comparaison des PUE et des indices acoustiques

Pour Trachurus trachurus, toutes les séries montrent une faible abondance durant la période 1998-2001 et une augmentation durant les deux dernières années. Il ne peut être jugé laquelle des séries reflète l’abondance actuelle du stock. Les séries de CPUE de la Mauritanie sont probablement influencées par les déplacements nord/sud du stock. La Mauritanie constitue la limite sud de la distribution de cette espèce.

Pour Trachurus trecae, il y a une discordance entre les trois séries d’indices. Les campagnes acoustiques montrent une diminution de l’abondance durant les trois dernières années. Les CPUE saisonniers russes montrent plutôt une situation de stabilité du stock, alors que les séries non corrigées de la flottille non-UE montrent une augmentation de l’abondance durant les quatre dernières années. A la lumière des données disponibles, il n’est pas possible de juger laquelle de ces deux séries de CPUE reflètent le mieux la variation de la taille du stock. La série acoustique qui est indépendante de la pêcherie peut être considérée comme la plus fiable.

4.4 Echantillonnage des pêcheries commerciales

Dans la sous-région, l’échantillonnage des débarquements se fait essentiellement au niveau de la zone mauritanienne qui est la plus concernée par la pêche de ces espèces (Tableaux 4.4.1, 4.4.2 et 4.4.3).

Pour la flottille de la Russie, l’échantillonnage s’est poursuivi toute l’année mais son intensité a baissé pour les trois chinchards. Les trois espèces de Trachurus trachurus, Trachurus trecae et Caranx rhonchus ont fait l’objet d’échantillonnage respectivement durant les trois premiers trimestre de l’année 2003.

Les données d’échantillonnage de la flottille russe en 2003 ont été présentées par trimestre alors qu’elles étaient globales en 2002. Une baisse du nombre d’échantillons de Trachurus trachurus est constatée en 2003.

Le nombre d’échantillons effectué pour Trachurus trachurus est passé de 15 pour 1000 tonnes en 2002 à 7 pour 1000 tonnes en 2003 pour la flottille de l’UE.

En ce qui concerne Caranx rhonchus, le nombre d’échantillons de la flottille industrielle a peu varié de 11 en 2002 à 9 en 2003.

4.5 Données biologiques

Les distributions de taille de Trachurus sp. obtenus pendant les campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN durant le deux périodes (mai-juin et octobre-novembre) sont présentées aux Figures 4.5.1a,b,c,d. Les distributions sont plurimodales pour les deux Trachurus sp. Pour Trachurus trecae, les modes observés en mai-juin et novembre-décembre sont respectivement de 10, 14, 20 cm et 10, 19, 26 cm. Pour Trachurus trachurus, les modes observés en mai-juin et novembre-décembre sont respectivement de 13, 19, 29 cm et 14, 20, 21 cm.

Pour la flottille de l’Union Européenne, les distributions de taille montrent une composante importante des petits individus de Trachurus trecae (Figure 4.5.2). Une fraction importante de ces petits individus est rejetée.

Une clé taille-âge par trimestre pour les captures effectuées dans la ZEE mauritanienne de Trachurus trecae, Trachurus trachurus et Caranx rhonchus a été fournie au GT par la partie russe. Ces clés sont basées sur les données d’échantillonnage à bord de la flottille russe.

4.6 Evaluation

Qualité des données

Une analyse exploratoire des données a été effectuée sur la matrice de captures annuelles par age de Trachurus trecae et Trachurus trachurus. Les corrélations entre captures estimées pour des âges successifs des mêmes cohortes de 1990 à 2003 sont présentées dans le Tableau 4.6.1. Les corrélations sont en général très faibles indiquant une absence de concordance entre les abondances estimées des cohortes des âges consécutifs.

L’absence de corrélation indique que les cohortes ne peuvent pas être suivies dans les données de captures. Ceci peut être liée à plusieurs facteurs: des erreurs dan la lecture d’âge, des changements dans les diagrammes d’exploitation (alternance des flottilles différentes), un échantillonnage inadéquat des captures (ciblage de la pêcherie sur certaines classes de tailles) ou une mauvaise définition des stocks.

A cause de cette incertitude, le Groupe a décidé de ne pas effectuer une évaluation analytique structurée par age sur ces données pour l’évaluation du stock.

Tableau 4.6.1:

Valeurs des coefficients de corrélation linéaire entre les captures estimées des âges consécutifs de la même cohorte des chinchards


Espèces\âges

1-2

2-3

3-4

4-5

5-6

6-7

7-8

Trachurus trachurus

0.7

0.14

0.17

0.1

0.63

0.86


Trachurus trecae

0.37

0.35

0.26

0.12

0.10

0.4

0.54

Le modèle de production logistique de Schaefer, utilisant une feuille de calcul Excel, a été utilisé. Ce modèle a été décrit dans l’Annexe III.

Données utilisées

Les données disponibles pour Trachurus trachurus ne sont pas suffisantes même pour le modèle de surplus de production. En effet, la fermeture de la Zone C à partir de 2002 pour la majorité des flottilles a probablement changé le schéma d’exploitation du stock, ce qui empêche l’applications des modèles de surplus de production. Par conséquent, le groupe s’est limité à l’évaluation du stock de Trachurus trecae par le modèle de surplus de production.

Pour les captures, le Groupe a utilisé la série des captures totales estimées par le Groupe.

Les indices d’abondance utilisés par le GT sont ceux de la série du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN de novembre-décembre de 1995 à 2003.

Du fait que les campagnes du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN se déroulent en fin d’année, les indices d’abondances ont été mis en relation avec les captures de l’année suivante.

Un effet environnemental a été introduit dans le modèle pour tenir compte des conditions de croissance anormales dans l’année 2001.

Résultats

L’ajustement du modèle était considéré comme satisfaisant (Figure 4.6.1). Le modèle arrive à suivre les tendances majeures des indices d’abondance.

Le modèle ajusté indique que le stock a montré de grandes fluctuations pendant la période considérée, mais qu’il était fortement surexploité pendant cette période.

Les résultats du modèle indiquent que la biomasse actuelle est au niveau correspondant au MSY, et que la mortalité de pêche actuelle est au dessous de celui correspondant au niveau de biomasse actuelle (Tableau 4.6.2).

Tableau 4.6.2:

Résumé de l’état actuel du stock et de la pêcherie du chinchard africain Trachurus trecae


Stock

B/BMSY

Fcur/FSYCur

Trachurus trecae

122%

52%

On peut considérer que la fraction du stock adulte est pleinement exploitée. Cependant, il y a des incertitudes importantes, d’une part sur le niveau des rejets et de la fraction des captures transformée en farine, et d’autre part le changement du schéma d’exploitation. Vu ces incertitudes, les résultats ne peuvent être considérés qu’avec précaution.

Discussion

Les résultats des évaluations suggèrent que l’effort actuel de pêche est en dessous du niveau correspondant au MSY. Cependant, il y a plusieurs raisons de considérer ces résultats avec précaution. Premièrement, les résultats de l’évaluation dépendent de l’hypothèse que le diagramme d’exploitation est constant. Si celui-ci a changé récemment, par exemple à cause du ciblage des petites tailles, les résultats des évaluations ne peuvent être fiables. La seconde raison de précaution est la sous déclaration probable des captures de petits poissons à cause soit des rejets ou soit à la transformation en farine. Dans ce contexte, on peut noter que la production de 25 000 tonnes de farine par les bateaux non-UE en Mauritanie correspond à une capture d’environ 100 000 tonnes de poisson frais. La composition spécifique de cette capture est inconnue mais il peut y avoir une quantité importante de juvéniles de chinchards. Les bateaux de pêche commerciale ont reporté en 2003 d’importantes captures de petits Trachurus trecae (14-20 cm).

4.7 Recommendations d’aménagement

Les résultats de l’évaluation mettent en évidence que le stock de chinchard africain est modérément exploité. Pourtant, à cause des limitations du modèle utilisé, les incertitudes de l’évaluation, et la nature diversifiée des pêcheries (notamment les pêcheries industrielles), le Groupe préconise une approche de précaution et recommande de ne pas accroître l’effort de pêche au dessus de la moyenne du niveau des cinq dernières années.

Le Groupe est préoccupé des sous-déclarations éventuelles des captures notamment des juvéniles et recommande d’initier un échantillonnage des rejets et captures à bord de tous les bateaux.

4.8 Recherche future

Afin de réduire les incertitudes de l’évaluation, le Groupe recommande de mener les recherches suivantes:

1. Améliorer l’échantillonnage des différents segments des pêcheries.

2. Démarrer un programme spécial pour estimer la quantité, la ventilation par espèce, et la fréquence des rejets et des captures transformées en farine dans toutes les flottilles.

3. Echantillonnage mensuel des flottilles principales pour la détermination de la composition par espèce des captures, composition par taille et age, etc.

4. Mettre en place un programme de lecture d’âge des trois espèces.

5. Analyser les fréquences des tailles des captures commerciales et des campagnes scientifiques pour cerner la dynamique de la croissance de ces espèces.

6. Continuer l’utilisations des séries historiques des captures, effort et paramètres biologiques.

7. Mettre en place une série standard de l’effort par espèce, en considérant les limites d’une telle approche.

8. Poursuite des campagnes acoustiques, et ventilation des indices d’abondance acoustiques par classe d’âge.

9. Intégrer les paramètres environnementaux aux méthodes d’évaluation des stocks, et démarrer des projets de recherche, ciblés à une compréhension meilleure de l’effet des variations environmentales sur la dynamique des stocks de chinchard.

5. MAQUEREAU

5.1 Identité du stock

La distribution du maquereau (Scomber japonicus, Houttuyn 1782) a été décrite lors des précédents groupes de travail (FAO, 2001, 2002 et 2003).

Deux stocks de maquereau ont été identifiés dans la région nord ouest d’Afrique, le stock nord situé entre Cap Bojador et le nord du Maroc et le stock sud situé entre Cap Bojador et le sud du Sénégal.

En 2001 et 2002, seul le stock sud a été évalué par le Groupe de travail. Depuis la réunion 2003, en raison de l’incertitude d’identification des deux stocks et de la forte migration du maquereau, le groupe de travail a procédé à l’évaluation du stock total de cette espèce.

5.2 Les pêcheries

Dans la zone nord, entre Tanger et Cap Bojador, la pêcherie du maquereau en 2003 ne concerne que la flottille marocaine, du fait du départ des chalutiers russes à fin 1999 et ceux des autres pays à fin 2001. Cette flottille est composée de senneurs côtiers qui ciblent principalement la sardine et pêche aussi le maquereau lors de son apparition en été (mai-août) dans la zone située entre Cap Ghir et Cap Juby (Figure 2.1.1).

Dans la zone sud du Cap Bojador, en plus d’une dizaine de senneurs côtiers marocains qui ont pêché accidentellement le maquereau en 2003, plusieurs chalutiers pélagiques des différents pays (Russie, Ukraine, UE et autres) ont opéré dans la zone mauritanienne. Ces flottilles ne ciblent pas essentiellement le maquereau. Au Sénégal et en Gambie, le maquereau est considéré comme une espèce accessoire par la flottille artisanale sénégalaise.

Captures totales

L’évolution annuelle des captures de Scomber japonicus et de l’effort de pêche par pays pour la période de 1990 à 2003 est présentée au Tableau 5.2.1. Ces tableaux ont été actualisés par rapport à 2002 et des corrections ont été effectuées pour les données d’effort et de captures de la Mauritanie et du Sénégal. L’évolution annuelle des captures totales et par pays du maquereau montre que la capture totale du maquereau a continué à augmenter depuis 1991 pour atteindre un maximum de plus de 200 000 tonnes en 1997. Au-delà de cette année, on assiste à une tendance à la baisse avec un minimum d’environ 136 000 tonnes en 2002 et une hausse légère en 2003 (Figure 5.2.1).

La tendance de la capture totale reflète principalement le développement des pêcheries dans la Zone C au nord du Cap Blanc qui, pendant presque toutes les années sauf 1992, 1996 et 2002, a constitué la majeure partie de la capture. La réduction observée de la capture dans la Zone C au nord du Cap Blanc depuis 1998 peut s’expliquer par l’échéance de l’accord de pêche avec la Russie à la fin de 1999 quand les chalutiers russes opérant dans le cadre de cet accord ont cessé leurs activités et par le fait que les chalutiers opérant dans le cadre des accords de location ou des fonds de collaboration internationale (d’Ukraine et d’autres pays) ont cessé d’opérer à la fin 2001. Par conséquent, l’effort de pêche dans cette partie de la Zone C a été réduit presque à zéro en 2002. La capture totale de la pêcherie nordique oscille entre 10 000 et 30 000 pendant cette période. En 2002, la capture de cette pêcherie était d’environ 22 700 tonnes, soit une légère diminution par rapport à la capture d’environ 25 600 tonnes de 2001 (tableau 5.2.1).

La capture totale du maquereau en Mauritanie montre une tendance à la hausse du début des années 1990 à 1996, année où la capture est montée en flêche jusqu’à environ 100 000 tonnes. De 1996 à 1999 la capture a diminué, puis elle a augmenté de 1999 à 2002. En 2002, la capture de la Mauritanie était la plus élevée dans la région avec plus de 70 pour cent des prises. Deux des flottilles les plus importantes opérant en Mauritanie sont la flottille russe et celle de l’UE. La flottille UE opérant en Mauritanie cible la sardinelle, mais quand la sardinelle n’est pas disponible elle cible d’autres espèces de petits pélagiques tels que le maquereau et la sardine. La flottille russe ne cible pas une espèce spécifique.

Au Sénégal, les captures de maquereau s’échelonnaient entre 1 000 et 9 000 tonnes pour la période 1990-2002, avec un maximum de 8 900 tonnes observé en 1999. Les captures en Gambie étaient comprises entre 50 et 350 tonnes.

Effort de pêche

Pour la flottille industrielle en Mauritanie l’effort de pêche exprimé en jours de mer a atteint un sommet en 1998, avec autour de 17 000 jours de mer, puis il a baissé régulièrement pour arriver à environ 10 000 jours de mer en 2003. De 2002 à 2003 il a été presque constant (Figure 5.2.2b).

L’effort de pêche des senneurs, principalement pour la pêcherie du nord a fluctué d’année en année, avec une tendance générale à la hausse. Le niveau actuel de 50 000 sorties est parmi les plus élevés de la série, bien qu’il ait été charactérisé par une réduction de presque 10 pour cent par rapport aux niveaux des Zones A et B en 2002 (Figure 5.2.2a).

Développements récents par pays

Maroc

Une augmentation soutenue des prises marocaines de maquereau a pu être observée en 2003, atteignant une valeur de plus de 36 000 tonnes. Cette augmentation est liée principalement à l’augmentation des prises en Zone B, qui ont presque doublé par rapport à 2002.

Mauritanie

Les prises de maquereau en Mauritanie pour 2003 ont été estimées à environ 111 000 tonnes, augmentation d’environ 5 pour cent par rapport à 2002 et le plus haut niveau dans les séries chronologiques.

Les flottilles qui ciblent le maquereau en Mauritanie sont principalement celles de Russie, Chypre et l’Union européenne. Les prises les plus élevées de maquereau sont relevées pendant la saison chaude et coïncident avec les prises les plus élevées de sardinelles et de chinchards. Ceci indique que le chinchard est essentiellement une prise accessoire des pêcheries de sardinelles et de chinchards.

Sénégal

Au Sénégal, les débarquements de maquereau landings ont augmenté de façon significative en 2002 et ont presque atteint le niveau de 1999, avec environ 9 000 tonnes. Puis, il y a eu une chute en 2003, à un niveau de 4 000 tonnes, assez proche de la moyenne de la période 1990-2000.

Gambie

Les prises de maquereau relevées en Gambie ont baissé de 15 pour cent en 2003 par rapport à 2002, à un niveau de 300 tonnes.

5.3 Indices d’abondance

5.3.1 Capture par unité d’effort

Afin de calculer les CPUE, les données de la flottillee russe ont été utilisées et les navires ont été choisis avec des captures de 50 pour cent de maquereau par jour de pêche (FAO, 2001). Les séries d’effort de pêche ont été standardisées en utilisant le modèle multiplicatif de Robson (1966) et de Gavaris (1988). L’effort de pêche a été standardisé pour le stock nord et le stock sud séparément et puis estimé pour toute la pêcherie.

En 2003, on note une augmentation des CPUE en tonne/RTMS/jour par rapport à 2002 (Figure 5.3.1). Cette augmentation pourrait être due à une réduction de l’effort de pêche, après le départ d’une partie des chalutiers pélagiques des eaux mauritaniennes. Une autre raison de l’augmentation des CPUE pourrait être une amélioration de la biomasse du stock de maquereau dans la zone d’étude, démontrée par la campagne acoustique du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN qui a eu lieu en novembre et décembre 2003.

5.3.2 Campagnes acoustiques

N/R DR. FRIDTJOF NANSEN

A partir de 1999, des séries de campagnes acoustiques ont été effectuées par le N/R DR. FRIDTJOF NANSEN pour estimer la biomasse de cette espèce (Figure 5.3.2). La biomasse de maquereau au Maroc, au cours des deux années 2001 et 2002, a été estimée à environ de 300 000 tonnes. Les principales concentrations étant relevées entre Cap Bojador et Cap Barbas. En 2003, deux campagnes acoustiques ont été effectuées par le N/R DR. FRIDTJOF NANSEN dans la zone comprise entre Cap Cantin au nord et Cap Blanc au sud. La première campagne qui a lieu en mai-juin a évalué la biomasse du maquereau à environ 374 000 tonnes, alors que la deuxième campagne, ayant lieu en novembre-décembre, a évalué cette biomasse à environ 547 000 tonnes.

Campagnes nationales

En Mauritanie, les résultats de la campagne acoustique effectuée en décembre 2003 par le N/R Al-AWAM montrent que le maquereau a été rencontré le long du plateau continental. La biomasse de maquereau a été évaluée à environ 300 000 tonnes.

Autres campagnes

Entre 1994 et 2000, la biomasse du maquereau dans les eaux marocaines et le nord de la Mauritanie a été estimée par des campagnes acoustiques du N/R ATLANTIRO. Cette biomasse a varié entre 100 000 et 900 000 tonnes (FAO, 2003).

La campagne de recrutement organisée sur le N/R AtlantNIRO en automne 2003, a montré que la plus grande concentration des juvéniles de maquereau a été rencontrée entre Cap Juby et Cap Barbas, dans la même zone qu’en mai 1999.

5.4 Echantillonnage des pêcheries commerciales

L’intensité d’échantillonnage des tailles du maquereau au cours de l’année 2003 dans la zone nord-ouest de l’Afrique est présentée dans le Tableau 5.4.1.

Pour la pêcherie nord (Zone A+B), exploitée par les senneurs côtiers marocains, un total de 1 222 échantillons a été effectué pour le maquereau, à raison de 40 individus par échantillon.

Pour la pêcherie mauritanienne, l’échantillonnage des tailles a été effectué à bord des chalutiers pélagiques russes et de l’Union Européenne par des observateurs scientifiques. Le nombre d’échantillon prélevé a été de l’ordre de 399, à raison de 100 échantillons par trimestre et une moyenne de 244 individus par échantillon. Lors du Groupe de travail 2003, il a été recommandé d’effectuer au moins un échantillon pour 1 000 tonnes de maquereau débarqué. Le nombre d’échantillons prélevés est important mais le nombre moyen d’individus par échantillon est relativement faible, en particulier pour les senneurs côtiers marocains.

5.5 Données biologiques

Les distributions des fréquences de taille du maquereau ont été analysées pour les deux stocks nord et sud pour la période 1992-2003. Les distributions de tailles obtenues en 2003 ont été comparées à celle de l’année 2002 (Figure 5.5.1a,b,c,d).

Les tailles de maquereau débarqué par les senneurs marocains au niveau de la pêcherie nord (Zone A + B) présentent généralement trois modes. En 2003, le taux des individus de petite taille (11 à 14 cm) a été relativement élevée.

Pour les pêcheries sud, la distribution des tailles présente généralement un seul mode. Les tailles du maquereau débarqué dans cette zone ont été relativement supérieures à celles de la zone nord.

La Figure 5.5.2a,b,c,d présente une distribution des fréquences de taille du maquereau lors des campagnes acoustiques effectuées par le N/R DR. FRIDTJOF NANSEN en 2002 et 2003 pour les deux périodes (mai-juin et novembre-décembre).

En mai-juin 2002, quatre modes ont été observés, alors que pour la campagne de novembre-décembre, trois modes ont été observés.

En mai-juin 2003, deux modes ont été observés. Cependant, en novembre-décembre de la même année, trois modes ont été identifiés. En 2003, le taux des juvéniles a été nettement plus élevé par rapport à 2002. Cette forte importance des juvéniles a été aussi observée dans les prises des senneurs côtiers marocains.

Les données de captures par âge du maquereau sont présentées au Tableau 5.6.1. Cette structure des captures par âge est obtenue par l’application des clés âge/longueur russes par trimestre aux distributions des tailles dans les stocks nord et sud. Il est à signaler que les captures par âge de 2002 dans la zone sud ont été modifiées au cours de la réunion du Groupe de travail en prenant en considération les corrections apportées aux captures totales du maquereau en Mauritanie.

5.6 Évaluation

Evaluation de la qualité des données

Afin de tester la qualité des données disponibles pour l’évaluation, le sous-groupe a organisé une analyse exploratoire des données, en calculant la corrélation linéaire entre les prises estiméss de chaque groupe d’âge et le nombre correspondant de la même classe d’année l’année suivante. Les résultats obtenus (Tableau 5.6.1) indiquent une corrélation très basse entre les prises de la même cohorte au cours de la vie.

Table 5.6.1:

Valeurs du coefficient de corrélation linéaire entre les captures estimées d’âges consécutifs des mêmes cohortes de maquereau


Groupe d’âge

1-2

2-3

3-4

4-5

Coefficient de corrélation

0,36

0,08

0,29

0,58

Cette absence de corrélation, qui indique que les cohortes ne peuvent pas être sérieusement suivies sur les données de capture, pourrait être une conséquence de plusieurs facteurs, à savoir: incorrect vieillissement, changements dans le modèle d’exploitation (alternance de plusieurs flottilles), prélèvement inadéquat, ciblage spécifique de quelques groupes de taille, or détermination incorrecte du stock. Indépendamment de la source d’incertitude, il en résulte, cependant, qu’il n’est pas possible de se fier aux données pour une évaluation analytique par âges.

Par conséquent, le Groupe de travail a décidé de ne pas utiliser à ce niveau les modèles analytiques basés sur l’âge pour l’évaluation du stock.

Méthode

Le modèle de production logistique Schaefer, sous feuille Excel, a été utilisé. Ce modèle est décrit à l’Annexe III.

Malgré la non-fiabilité des données de capture, certains membres du GT ont essayé d’appliquer le modèle VPA aux données. Cependant, les résultats de cet exercice de modélisation n’ont pas été acceptés par le Groupe.

Données d’entrée

Pour les données de capture, le Groupe de travail a utilisé les séries de captures totales estimées par le Groupe. Une série chronologique de 1992 à 2003 a été utilisée.

L’indice d’abondance utilisé était les séries CPUE standardisées commerciales (tonnes/RTMS jour, FAO, 2001). Il a été nécessaire d’utiliser les séries de CPUE commerciales, malgré les limites connues de cette approche pour les bancs de poissons pélagiques, car les séries d’indices d’abondance des campagnes acoustiques du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN ont commencé seulement en 1999 et par conséquent étaient trop courts pour les besoins du modèle.

Un effet environnemental a été introduit dans le modèle, pour tenir compte des conditions de croissance qui s’écartent de la moyenne pour le stock au cours de certaines années des séries, notamment en 1999 et en 2000.

Résultats

L’adaptation du modèle aux données disponibles a été considérée raisonnable (Figure 5.6.1). Elle s’arrange pour suivre les principales tendances des indices d’abondance, bien qu’il n’y ait que peu de contraste dans les séries chronologiques des indices d’abondance, ce qui réduit sa fiabilité.

Les résultats du modèle indiquent que la biomasse actuelle est au-dessus du niveau de la biomasse de la production maximale durable, en moyenne, mais que la mortalité de pêche actuelle est légèrement au-dessus, ou au même niveau, que le rendement durable aux niveaux habituels de biomasse (Tableau 5.6.2).

Tableau 5.6.2:

Résumé de l’état actuel du stock et de la pêcherie de maquereau Scomber japonicus


Stock

B/BMSY

Fcur/FSYCur

Scomber japonicus, Afrique du Nord-Ouest

153%

114%

On peut donc considérer que la fraction adulte du stock est totalement exploitée. Cependant, la fiabilité de ces résultats est entravée par les doutes qui entourent l’indice d’abondance utilisé pour l’adaptation du modèle, et par la possibilité de changements notables du modèle d’exploitation. Pour cette raison, les résultats devraient être considérés avec prudence.

Discussion

Le manque de contraste dans les séries chronologiques de capture et les indices d’abondance rendent les résultats obtenus dans la modélisation peu fiables. Cette fiabilité est aussi affectée par l’usage des données commerciales de CPUE dans l’ajustement, puisque il est bien connu que les CPUE des pêcheries de bancs de poissons pélagiques souvent déterminent difficilement l’abondance du stock. Par conséquent, il faut exercer un grand soin dans l’interprétation des résultats. Cependant, les résultats de la modélisation indiquent que le stock n’est habituellement pas surexploité, et ces résultats sont appuyés par l’observation des indices d’abondance obtenus dans les campagnes acoustiques qui ont montré une tendance à la hausse.

5.7 Recommandations d’aménagement

Suite aux résultats obtenus au cours de l’évaluation, toujours incertains à cause de la non-fiabilité des données utilisées, le Groupe de travail recommande, comme approche de précaution, que les niveaux de capture n’excèdent pas la moyenne enregistré au cours des cinq dernières années.

5.8 Recherche future

1. Améliorer le système d’échantillonnage en augmentant le nombre d’individus par échantillon et en couvrant toutes les gammes de tailles.

2. Elargir les programmes d’échantillonnage afin qu’ils couvrent les prises de toutes les flottilles dans tous les pays de la région.

3. Adapter toutes les mesures de longueur aux mesures de la longueur totale (TL) au centimètre inférieur.

4. Entamer des études biologiques de croissance et de reproduction pour bien cerner le cycle biologique du maquereau.

5. Encourager la collecte et la lecture des otolithes afin de déterminer des clés âge/longueur pour chaque zone de pêche.

6. CONCLUSIONS GÉNÉRALES

Un résumé des évaluations et des recommandations d’aménagement par le Groupe de travail est présenté ci-dessous:

Stock

Évaluation

Recommandations d’aménagement

Sardine/Zone A+B

Le modèle appliqué n’a pas donné de résultats fiables

Ne pas intensifier les prises au-dessus du niveau moyen pour les 5 dernières à titre de précaution

Sardine/Zone C

Le stock n’est pas complètement exploité

L’effort de pêche actuel peut être temporairement augmenté mais devrait être ajusté aux changements naturels du stock

Sardinelle/toute la sous-région

Le stock de S. aurita est surexploité; pas de résultats fiables pour S. maderensis

Réduire l’effort de pêche sur la sardinelle de 20%, tout spécialement dans les flottilles ciblant S. aurita

Chinchard/toute la sous-région

Stocks de Trachurus trecae probablement complètement exploités; pas de résultats pour T. trachurus et Caranx rhonchus

Ne pas intensifier l’effort de pêche au-dessus du niveau moyen des 5 dernières années

Maquereau/toute la sous-région

Stock pas complètement exploité

Ne pas intensifier les prises au-dessus du niveau moyen pour les 5 dernières à titre de précaution

En l’absence de tailles ou d’âges fiables, le Groupe de travail a utilisé des modèles de production pour tous les stocks. L’inconvénient de ces modèles c’est qu’ils ne peuvent suivre les groupes d’âge individuels, et par conséquent ne peuvent pas simuler l’effet des changements dans les modèles d’exploitation sur le stock. Ces dernières années, le Groupe de travail a utilisé les modèles en faisant des hypothèses sur les paramètres de croissance moyenne du stock pour toutes les années. Cette année on s’est rendu compte que la plupart des stocks de la zone avaient été influencés par les conditions hydrographiques anormales au cours d. L’adaptation des modèles de production s’est significativement amélioré avec plus speécifiquement un indice de la qualité de l’environnement. Cependant, les valeurs utilisées pour cet indice ont été définies sur une base plutôt subjective, et une procédure plus objective devra être développée dans le futur. Dans ce but, il faudra encourager une plus grande recherche sur la variabilité hydrographique dans la région et ses effets sur la dynamique du stock et mettre à la disposition du groupe les résultats.

Quand il a formulé les résultats des évaluations, le Groupe de travail a senti le manque d’une série de points de référence uniformes et d’objectifs d’aménagement pour tous les stocks de la région. Le Groupe de travail a décidé que l’année prochaine il faudrait organiser une discussion sur la définition des points de référence nécessaires.

Bien que le montant des données de capture, d’effort et biologiques à la disposition du Groupe de travail a augmenté ces dernières années, des lacunes persistent. La principale lacune ce sont les données d’âge fiables pour la plupart des stocks. Par conséquent, l’étude de l’âge et de la croissance restent une priorité pour le Groupe de travail. D’autres lacunes dans les données concernent la composante par espèces et tailles des débarquements et des rejets de la flottille industrielle en Mauritanie et la composante par tailles des captures artisanales au Sénégal et en Mauritanie.

7. RECHERCHE FUTURE

Le Groupe de travail a recommandé pour 2004/2005 que les actions suivantes soient prises:

1. Adhérer aux recommandations concernant l’échantillonnage de 2003.

2. Echantillonnage régulié de toutes les flottilles industrielles en Mauritanie y compris les rejets et les captures utilisées pour les farines de poisson.

3. Plus d’échantillonnage des captures artisanales au Sénégal et en Mauritanie.

4. Améliorer la lecture d’âge de la sardinelle.

5. Plus de recherche sur les variations hydrographiques et leurs effets sur les stocks de poisson.

6. Améliorer les campagnes acoustiques nationales et faire des campagnes comparatives avec le N/R DR. FRIDTJOF NANSEN.

7. Etudier les distributions de tailles de toutes les espèces ciblées au cours des campagnes acoustiques et pour les captures commerciales.

8. Inclure des paramètres climatiques dans les modèles de production.

9. Affiner les points de référence pour l’aménagement des pêcheries.

10. Améliorer la définition de l’effort.

COUVERTURE ARRIÈRE

Un groupe de travail permanent de la FAO composé de scientifiques des Etats côtiers, et des pays ou des organisations qui jouent un rôle actif dans la pêche pélagique de l’Afrique du nord-ouest, a été établi en mars 2001. L’objectif principal du Groupe de travail est d’améliorer l’évaluation des ressources de petits pélagiques et de proposer des options de gestion et d’exploitation de leurs pêcheries, en vue de garantir la durabilité des ressources en contribuant à la prospérité économique du Maroc, de la Mauritanie, de la Gambie et du Sénégal. La réunion s’est tenue à Saly, Sénégal, du 17 au 27 mars 2004. Un total de 15 scientifiques en provenance de sept pays différents et de la FAO y ont participé. Les résultats des évaluations indiquent que le stock de sardine dans la Zone C n’est pas pleinement exploité et le Groupe a donc noté que l’effort de pêche actuel peut être provisoirement accru, mais qu’il devrait être ajusté aux changements naturels du stock. En ce qui concerne le stock central de sardine, il est recommandé de ne pas augmenter les captures au dessus du niveau moyen des cinq dernières années par mesure de précaution. Pour la sardinelle, le Groupe de travail a recommandé de réduire l’effort de pêche de 20 pour cent, en particulier dans les flottilles qui ciblent la sardinelle ronde. Le Groupe de travail a aussi recommandé de ne pas augmenter l’effort de pêche au-dessus du niveau moyen de ces cinq dernières années pour le chinchard de Cunène et le maquereau.


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