Page précédente Table des matières Page suivante


PÉROU[86]


1 INTRODUCTION

Le Pérou est divisé en trois régions topographiques: la côte du Pacifique, la cordillère des Andes, et la forêt tropicale humide (le bassin de l’Amazone). C’est l’un des pays qui présente le plus grande variété de paysages du point de vue écologique du monde. L’essentiel de la production agricole provient des vallées fluviales côtières, alors que dans la cordillère, il s’agit d’agriculture de subsistance (dans le bassin de l’Amazone, ce secteur est récent). L’agriculture est vulnérable aux perturbations météorologiques (El Niño). Le Pérou importe de grandes quantités de denrées alimentaires, principalement de céréales et d’autres produits alimentaires de base.

L’importance de l’agriculture dans l’économie péruvienne a augmenté légèrement au cours de la dernière décennie. La production de ce secteur a été plus rapide que celle de l’ensemble de l’économie: la part de l’agriculture dans le PIB est donc un peu plus élevée en l’an 2000 (9 pour cent) qu’elle ne l’était en 1990 (7,9 pour cent).

Le Pérou accuse un déficit des échanges agricoles (pêches exclues). Les exportations agricoles ont progressé moins rapidement que les exportations de minerais et ou d’autres produits, et la part des exportations agricoles dans le total des exportations est passé de 8,3 pour cent en 1991 à 7,3 pour cent en l’an 2000. Les importations agricoles ont parallèlement progressé à un rythme plus rapide que les importations totales, entre 1991 et 1998. Toutefois, la part a reculé à 9,4 pour cent en l’an 2000. Les importations agricoles ont atteint le niveau le plus élevé en 1998, en raison des répercussions négatives du phénomène météorologique El Niño sur la production vivrière du pays. L’accroissement du volume des importations a été plus significatif que l’accroissement de leur valeur au cours de cette période. Le volume des importations en l’an 2000 correspondait à 1,92 fois le montant importé en 1991, alors que la valeur des importations (en termes nominaux) n’a été multiplié que par 1,54. Cette situation s’explique par le recul des cours mondiaux de certaines céréales, de lait, et des produits carnés.

Les principaux produits d’exportation au début des années 90, étaient le café, le sucre et le coton. Les exportations de sucre et de coton ont diminué continuellement au cours des années 90 et ont été remplacées par des exportations non traditionnelles comme les fruits (mangues, raisins) et les légumes (oignons, asperges). Les principaux produits d’importation au cours des années 90 ont été les céréales (blé, maïs, riz, orge) les huiles (huile de soja) les produits laitiers et la viande. Pour ce qui est de l’agriculture de subsistance, les principaux produits de base sont les pommes de terre, le yucca et les bananes plantains. Au Pérou la structure du secteur agricole au Pérou est composée de nombreuses exploitations exiges («minifundios»).

D’importantes modification ont affecté le secteur agricole au cours des deux dernières décennies et surtout au cours des années 90, principalement en raison des politiques d’ajustement adoptées. Les politiques macroéconomiques ont remplacé les politiques du secteur agricole et sont devenues le principal facteur des résultats agricoles. La politique des échanges agricoles a été libéralisée dans le cadre des réformes plus vaste de la politique commerciale générale. Un indice de libéralisation est le niveau moyen des droits sur les biens agricoles et industriels. Le niveau moyen de droits qui était de 32 pour cent en septembre 1990, n’était plus que de 16,8 pour cent après la réforme intervenue à la moitié de 1991, et a encore baissé jusqu’à 11,9 pour cent à la suite de la réforme d’avril 2001 (Boloña et Illescas, 1997; Fairlie et Torres Zorrilla, 2002).

Le régime des investissements et l’ouverture des échanges se sont maintenus au cours des années 90. La consolidation des réformes structurelles a donné ses résultats au cours des années 90 (croissance du PIB, des échanges et des investissements étrangers; amélioration des indicateurs de protection sociale (OMC, 2000a). Toutefois cette croissance a été suivie d’une légère récession après 1998.

Parallèlement aux réformes internes, le Pérou continue à participer aux mécanismes commerciaux d’intégration, à différents niveaux (OMC, 2000a):

1. Le Pérou est devenu officiellement un membre de l’APEC en novembre 1998;

2. Le Pérou participe de manière active aux négociations sur la Zone de libre-échange des Amériques (ZLEA);

3. Le processus d’intégration au sein de l’Association latino-américaine d’intégration se poursuit.

Au niveau sous-régional, la Décision 414 de la Communauté andine des nations (CAN), qui facilite la réintégration totale du Pérou dans la Zone de libre échange des Andes et établit un calendrier pour les réductions progressives des droits pour ses membres) est entrée en vigueur en juillet 1997. En janvier 2002, cette décision a été ratifiée. La décision 414 indique que le Pérou s’engage à appliquer le TEC pour tous les produits y compris les produits agricoles.

Le Pérou a ratifié l’Accord de Marrakech portant création de l’OMC en décembre 1994. Selon les critères en vigueur à l’OMC, le pays relève de la catégorie des pays en développement importateurs nets de produits alimentaires. Dans le cadre des accords du Cycle d’Uruguay, le Pérou a confirmé au sein de l’OMC, sa libéralisation unilatérale et ses réformes économiques. Il a par la suite adopté une réglementation interne pour assurer la mise en place de ses obligations multilatérales. Les partenaires commerciaux du Pérou ont donc bénéficié de l’accès renforcé aux marchés pour leurs produits d’exportation et pour les fournisseurs de services (OMC, 2000a).

Au Pérou donc, le cadre général des échanges, dans lequel les disciplines de l’OMC sur les politiques agricoles a été mise en place, est caractérisé par une forte libéralisation et de bonnes politiques macroéconomiques. De nos jours, le Pérou dispose d’un régime ouvert et stable pour les échanges et les investissements.


[86] Étude préparée pour la FAO par M. Jorge Torres Zorrilla (Pérou).

Page précédente Début de page Page suivante