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PHILIPPINES[91]


1 INTRODUCTION

Les Philippines sont un archipel composé d’environ 7 000 îles, situées au large des côtes méridionales du contient asiatique (4°23-21°25' nord de latitude et 116°-127° est de longitude) dont la superficie totale est de 300 000 kilomètres carrés. Le climat tropical est caractérisé par des températures élevées, des pluies abondantes et un taux d’humidité relativement important, allant de 71 pour cent au cours de la saison sèche à 85 pour cent au cours de la saison humide. Deux régimes distincts des pluies caractérisent le climat philippin: la saison pluvieuse et humide, de juin à novembre, et la saison sèche et chaude, de février à avril.

Le relief, dans l’ensemble montagneux comporte aussi des plaines côtières. Les différents qualités des sols, permettent des cultures et des activités agricoles variées. Trois grandes îles (Luzon, Visayas et Mindanao) composent les Philippines. C’est paradoxalement dans l’île de Luzon, où les précipitations sont plus abondantes que les risques de sécheresse sont les plus élevés, du mois de janvier au mois de mai. La sécheresse frappe moins les îles de Visayas et Mindanao.

Les Philippines sont situées dans la région des typhons (10°- 40° nord de latitude). Les régions septentrionales du pays sont plus les plus vulnérables. Les typhons s’abattent sur le pays de 20 à 30 fois par an en moyenne, surtout au cours des mois allant de juin à décembre. Les typhons, qui se déplacent à plus de 100 km/h, détruisent les cultures, sur leur passage. La partie méridionale des Philippines (jusqu’à 8° de latitude nord) n’est pratiquement jamais touchée par les typhons, et de ce fait que les terres de presque toute l’île de Mindanao sont particulièrement adaptées à l’agriculture.

L’agriculture reste un secteur dominant, dans l’économie des Philippines. Sa part de PIB a diminué, passant de 24 pour cent au cours de la période 1985-1990 à 20 pour cent au cours de la période 1995-2000. Le secteur a employé 46 pour cent de la main d’œuvre totale au cours de la période qui a précédé les accords du GATT-OMC et 40 pour cent au cours de la période 1995-2000.

Sur approximativement 12 millions d’hectares consacrés aux cultures agricoles, la part du riz représente 32 pour cent, la noix de coco 26 pour cent, le maïs 21 pour cent, la canne à sucre, la banane et le café 8 pour cent et les 13 pour cent restants sont à répartir entre les racines, les légumes et les arbres fruitiers. Le riz contribue de manière prépondérante à la valeur ajoutée agricole brute. Le pays est aussi un gros producteur de porcs, poulets, oeufs (poule, canard et caille) et dans une certaine mesure de petits et grands ruminants. Le sous-secteur des porcs et de la volaille a contribué considérablement à la croissance de la valeur agricole ajoutée, qui a atteint en moyenne 10 pour cent par an.

Au cours des cinq dernières années, les principales exportations agricoles des Philippines, classées selon la valeur en dollar FOB, ont été l’huile de noix de coco brute ou raffinée, les bananes, le sucre brut centrifugé et l’ananas en boîte. Les principales importations alimentaires sont le blé, le riz usiné, le lait en poudre et les préparations alimentaires.

Les États-Unis sont la principale destination du sucre, de l’huile de noix de coco et des exportations d’ananas en boîte, alors que les bananes sont surtout vendues au Japon et au Proche Orient. L’Australie et la Nouvelle Zélande sont les principaux fournisseurs de lait en poudre; les États-Unis et le Canada de blé, et le Viet Nam, la Thaïlande et la Chine de riz.

Les Philippines ont réalisé des progrès considérables, en introduisant des réformes de politique structurelle dans le commerce et dans l’économie, en vue de parvenir à un développement économique durable. Ces efforts ont entraîné une forte impulsion, après la première Révolution EDSA, de 1986. La plus remarquable a été l’accession officielle du pays à l’OMC en 1995. L’agriculture des Philippines, secteur prépondérant dans l’économie du pays, qui bénéficiait du taux de protection le plus faible avant 1995, relève maintenant des disciplines de l’Accord sur l’agriculture du Cycle d’Uruguay. Les restrictions quantitatives, imposées aux importations, qui font concurrence à ses produits sensibles (par exemple le riz, le maïs, les oignons, la viande, etc.) a été la règle. Il est donc compréhensible qu’avant la signature officielle de l’accord en 1995, les parties prenantes aient fortement protesté, car elles craignaient que le secteur agricole ne soit pas prêt pour le libre échange, et que l’accord serait une catastrophe pour l’agriculture philippine.

Les Philippines sont aussi un des États fondateurs de la Zone de libre-échange de l’ANASE, fortement axée sur les réformes commerciales, dans la région. En tant que membre de l’OMC et de la ZLEA, les Philippines sont considérées comme un PMA, plutôt qu’un pays en développement à déficit vivrier. Paradoxalement, à la suite de la signature de l’accord d’accession à l’OMC, le pays a eu tendance à devenir un pays importateur net de produits alimentaires


[91] Étude préparée pour la FAO par M.Leonardo A Gonzales, Fondation Strive, Los Baños, Laguna, Philippines. L’auteur remercie Percy Manzo pour les indications fournies sur les politiques et Geny Lapiña pour les recherches effectuées.

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