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ANNEXE K
Exposé national: Tanzanie


Les pêcheries du lac Victoria: principaux problèmes de mise en valeur et d'aménagement

GENERALITES

1. Les eaux du lac Victoria, que se partagent les trois Etats riverains - Kenya, Ouganda et Tanzanie - contiennent de très riches ressources halieutiques. Il y a bien longtemps que l'on a reconnu l'importance du poisson et des produits de la pêche de ce lac. Celui-ci a une superficie totale de 62 600 km2, dont plus de la moitié (32 800 km2) appartient à la Tanzanie.

2. Les croisières exploratories effectuées par le N/R IBIS (1969), navire de recherche qui appartenait à la défunte Organisation de recherche sur la pêche en eau douce dans l'Est africain ont permis d'estimer la biomasse des stocks de poissons démersaux à environ 680 000 t. Sur ce total, 387 000 t se trouvent dans les eaux tanzaniennes. Selon les recommandations qui ont été formulées, il serait possible de récolter annuellement 100 000 t de poisson sans causer de graves préjudices aux stocks. C'est là en fait un potentiel de capture prometteur si l'on veut s'engager sérieusement dans le chalutage commercial.

3. Pour s'efforcer d'adapter l'effort de pêche aux exigences biologiques, il est nécessaire d'entreprendre des enquêtes exploratories dans l'ensemble du lac, en utilisant les divers engins de pêche actuels, comme prélude à des études perfectionnées d'évaluation des stocks. C'était là une pratique courante de l'EAFFRO et les projets de recherche PNUD/FAO procèdent ainsi (Kudhongania et al., 1974; Kulowski, 1978).

4. Depuis la disparition de la Communauté de l'Afrique orientale et, par suite, de la Commission des pêcheries du lac Victoria, on ne sait pas grand chose sur les tendances actuelles dans les diverses pêcheries du lac.

5. Des études antérieures effectuées par Kudhongania et al. (1974) avaient indiqué que l'abondance relative des principaux taxas représentés dans le lac était la suivante (par ordre décroissant en poids): Haplochromis sp., Bagrus docmac, Clarias mossambicus, Protopterus aethiopicus, Tilapia esculenta, Tilapia nilotica, Synodontis victoriae, Tilapia variabilis et Lates niloticus. On a également constaté que la diversité des espèces ainsi que l'abondance de certaines espèces diminuaient avec la profondeur. Quelques-uns des taxas vivant sur le fond - Haplochromis, Xenoclarias sp., Synodontis victoriae et Bagrus docmac peuvent être trouvés à toutes les profondeurs. Il ne faut cependant pas oublier que le genre Haplochromis comprend plus de 250 espèces, dont chacune vit dans un intervalle de profondeur qui lui est propre. Toutefois, dans la zone la plus profonde (70–79 m), Haplochromis et Bagrus docmac sont souvent absents. Les meilleures récoltes de Bagrus docmac et Haplochromis sont toujours faites entre 10 et 60 m. Le fait que Bagrus et Haplochromis sp. présentent les mêmes tendances pour ce qui est de l'abondance relative, de la profondeur préférée et de la migration verticale diurne suggère fortement l'existence d'un lien étroit entre Bagrus et Haplochromis dans leurs rapports écologiques prédateur/proie.

6. De bonnes captures de Clarias sont faites dans l'ensemble à toutes les profondeurs, quoique souvent les eaux de moins de 30 m de fond hébergent des concentrations relativement plus élevées de ce poisson. Les captures de Tilapia et de Protopterus sont particulièrement abondantes aux profondeurs de moins de 20 m et elles semblent diminuer très fortement à mesure que la profondeur augmente jusqu'à 50–60 m. Des espèces telles que Synodontis afrofischeri, Schilbe mystus et Mommyrus kannume sont pratiquement impossibles à trouver dans la zone la plus profonde (Kudhongania et al., 1974).

7. Ces données sur la distribution des espèces en fonction de la profondeur sont importantes et elles peuvent fournir des lignes d'orientation pour planifier une exploitation convenable des ressources.

8. Il faut toutefois se montrer prudent dans l'utilisation des renseignements sur la distribution des espèces et tenir présentes à l'esprit les migrations verticales diurnes de certains poissons. Kudhongania et al. (1974) ont effectué une série de chalutages sur des sections transversales comparables dans différentes zones pendant une période de 24 heures et les résultats obtenus ont mis en évidence l'existence d'une ségrégation interspécifique. Le chalutage de fond et le chalutage pélagique jouent un rôle complémentaire pour l'échantillonnage des migrations spatio-temporelles verticales de certaines espèces vivant dans le lac. Par exemple, les captures d'Haplochromis sp., de Bagrus et de T. esculenta sont essentiellement démersales lorsqu'elles sont effectuées pendant la journée; par contre, dans les traits de chalutage pélagique, les captures de ces espèces sont plus abondantes la nuit. Toutefois, les captures de T. nilotica, de Protopterus aethiopicus et de momyridés présentent la tendance inverse.

9. L'important stock d'Haplochromis exige une étude plus approfondie. Jusqu'en 1970, les données de la pêche expérimentale indiquaient que cette ressource était sous-exploitée. On découvrit qu'il serait possible de prélever chaque année à peu près 200 000 t d'Haplochromis sp. dans l'ensemble du lac sans dépasser le rendement maximum équilibré. Quoiqu'aucune étude portant sur la totalité du lac n'ait encore été effectuée, les recherches entreprises par Van Oijen et al. (1981) et Witte (1981) dans le golfe de Mwanza montrent que la surexploitation d'Haplochromis sp. est possible. Des études sur la distribution par espèces et la composition des captures ont fait apparaître que les poissons haplochromins ont un habitat très restreint (par exemple en ce qui concerne la profondeur et le type de fond). On pourrait donc en conclure que si les traits de chalutage étaient localisés sur certains habitats, le repeuplement à partir des habitats voisins ne serait pas très facile.

10. Witte (1981) a également constaté que la majorité des espèces d'Haplochromis sp. ont des périodes de reproduction maximale; il y a alors coexistence de géniteurs et de non géniteurs. Etant donné que les cichlidés haplochromins portent leurs alevins dans la bouche (Fryer et Iles, 1972), les oeufs et le fretin juste éclos sont pêchés en même temps que les génitrices. En conséquence, Witte (op.cit.) suggère la réduction ou l'interdiction complète de la pêche pendant la période de reproduction maximale, ainsi qu'une augmentation du maillage des culs-de-chalut en sorte d'éviter la capture des juvéniles.

11. Etant donné qu'en Afrique de l'Est, comme dans de nombreux autres pays en développement, une proportion notable de la population souffre de malnutrition protéique, les énormes stocks d'Haplochromis sp. du lac Victoria pourraient être utilisés pour remédier à la situation. On avait jadis observé que les poissons haplochromins, du fait de leur taille généralement petite et de leurs nombreuses arêtes, étaient peu appréciés et qu'il était donc difficile d'en généraliser la consommation. Les observations actuelles et les études de commercialisation effectuées par le Freshwater Fisheries Training Institute Nyegezi (Ganseman, 1977) font maintenant apparaître une tendance inverse. Quoique certains groupes sociaux ne portent pas leur premier choix sur Haplochromis, il y a de nombreuses zones où ces poissons se vendent très bien. On peut maintenant les voir sous forme séchée et fumée, ainsi qu'à l'état frais, sur les marchés situés tout autour du lac.

12. La valeur ou la stabilité du stock d'Haplochromis sp. en tant que ressource alimentaire ne peuvent être examinées indépendamment des rapports écologiques. Ces poissons sont pratiquement endémiques dans le lac. Ils ont envahi presque tous les sites habitables, présentant manifestement un large éventail de possibilités d'adaptation écologique. Un grand nombre des espèces (plus de 250) qui constituent ce genre peuvent être réparties en 11 groupes trophiques, chaque espèce ayant un intervalle déterminé de tolérance écologique (Van Oijen et al., 1981).

13. Haplochromis se retrouve à tous les stades de la chaîne alimentaire (mode d'alimentation primaire, secondaire et tertiaire) et il est également une proie pour d'autres poissons. On peut donc s'attendre à ce qui tout ce qui a une incidence sur les stocks d'Haplochromis se répercute sur le potentiel biotique du lac.

14. La pêcherie de Rastrineobola (Engraulicypris), jadis inexploitée, fait maintenant l'objet de très importantes opérations. On ne prit conscience de son intérêt qu'en 1970, année où cette espèce commença d'apparaître sur les marchés (Okedi, 1979).

MISE EN VALEUR DES RESSOURCES

15. La politique de pêche nationale vise à promouvoir la production de poisson en vue d'accroître la consommation intérieure, améliorer le statut nutritionnel de la population, accroître le revenu des communautés de pêcheurs et créer un marché d'exportation propre à assurer des recettes en devises étrangères.

16. La pêche dans le lac Victoria représente un élément important de l'économie locale, car il s'agit de la première entreprise véritablement commerciale gérée par les pêcheurs locaux.

17. D'après les observations actuelles, Rastrineobola pourrait jouer dans les pêcheries du lac Victoria un rôle analogue à celui d'Haplochromis quoique l'on n'en sache pas encore assez sur la biomasse des stocks. L'existence de ces stocks n'a été reconnue qu'au cours des toutes dernières années, ce qui rend nécessaire de réévaluer les ressources du lac, étant donné que Rastrineobola était de fait inclus dans les chiffres antérieurs.

18. On fait généralement état du caractère très prometteur des investissements escomptés dans la pêche d'Haplochromis et de Rastrineobola. Il importe que les trois pays riverains du lac Victoria s'engagent pleinement dans les recherches sur cette question en vue de reconnaître les tendances des divers types de pêche qui y sont pratiqués.

19. De manière générale, il est impossible de développer la pêche sans faire de même pour les bateaux et engins, ce dont le Gouvernement s'était déjà rendu compte à la fin des années soixante: un chantier naval fut construit à Mwanza, à proximité immédiate de la fabrique de filets.

20. Les programmes visant à développer le chantier ne purent être mis en oeuvre sur le même emplacement, et il fut donc décidé de transférer celui-ci à Pasiansi où l'on construit maintenant des bateaux en acier. Le chantier de Pasiansi sera capable de produire à la fois des bateaux en bois et des bateaux en acier ayant jusqu'à 120 t de portée en poids. Cette entreprise bénéficie de l'aide du Gouvernement néerlandais.

21. Il existe des problèmes pratiques en ce qui concerne l'entretien et l'utilisation des bateaux de la Tanzania Fisheries Corporation (TAFICO) dont la plus grande partie est actuellement échouée, par suite surtout du mauvais entretien. A l'heure actuelle, sur les dix chalutiers-arrière de 10,60 m qui ont été construits entre 1977 et 1980, quatre seulement sont opérationnels.

22. Les programmes en cours pour la mise en valeur du lac Victoria ont été considérablement influencés par le programme de recherches sur ses pêcheries qui avait été entrepris conjointement par le Programme des Nations Unies pour le développement, la FAO et la défunte Organisation de recherche sur la pêche en eau douce dans l'Est africain (EAFFRO) pendant la deuxième moitié des années soixante. Ces recherches étaient orientées vers la surveillance de l'effort de chalutage et celle de ses effets sur les stocks de poisson, en vue de la formulation de règles d'aménagement et de réglementations. On entreprit des prospections et des évaluations des stocks pélagiques en vue de reconnaître les possibilités de développer l'exploitation des ressources pélagiques, ainsi que celle des ressources démersales. Des expériences de transformation et de commercialisation d'Haplochromis aux fins de la consommation humaine furent entreprises en vue de maximiser l'utilisation de cette ressource qui semblait abondante.

23. Les résultats préliminaires de programmes de recherche précités ont déjà indiqué la ligne à suivre pour mettre sur pied des entreprises de pêche et de transformation à l'échelle commerciale.

24. La création de la Nyanza Fishing and Processing Company, qui est basée à Mwanza, au début des années soixante-dix, s'explique par l'existence de stocks abondants d'Haplochromis sp. dont il était nécessaire d'intensifier l'exploitation et la transformation, le but précis de l'entreprise étant la production de farine de poisson destinée à la fabrication d'aliments pour animaux.

25. Au début de 1974, le Gouvernement tanzanien mit sur pied la Tanzania Fisheries Corporation (TAFICO) dans le but de consolider et développer les activités de pêche et autres industries connexes. La TAFICO reprit la direction du chantier naval de Mwanza afin d'accélérer la construction de bateaux pour le lac.

26. La National Cold Chain Operation (NCCO) fut également créée par le Gouvernement tanzanien au début des années soixante-dix pour s'occuper de la commercialisation des denrées périssables, en particulier les légumes et le poisson, dans le pays. Toutes ces institutions établirent ultérieurement leurs centres sur le littoral du lac Victoria afin d'assurer la mise en valeur et l'exploitation progressives de ses ressources halieutiques.

27. Depuis la fin des années soixante, la Gouvernement tanzanien encourage énergiquement les pêcheurs à utiliser des embarcations munies de moteurs fixes ou hors-bord. Quoique cet appel ait été entendu, il reste un certain nombre d'obstacles à surmonter:

  1. peu nombreux sont les pêcheurs qualifiés capables de faire fonctionner et entretenir ces bateaux à moteur;

  2. il est difficile de se procurer des moteurs et des pièces de rechange en raison du manque de devises étrangères;

  3. de nombreux articles d'importation, par exemple auxiliaires de navigation, tuyaux, peinture, sont difficiles à se procurer.

Le défaut de tels articles a découragé dans une mesure considérable ceux qui avaient l'intention de motoriser leurs bateaux de pêche.

28. En ce qui concerne les engins de pêche, il y a un certain nombre de problèmes techniques et autres. Les seconds englobent les vols ainsi que l'impossibilité de se procurer des filets de pêche et de la corde à filet. Quant aux problèmes proprement techniques, on peut mentionner la difficulté de trouver des filets des types et tailles voulus pour les bateaux utilisés. Le personnel du Nyegezi Fisheries Training Institute apporte une aide considérable aux pêcheurs de la région en organisant des séminaires et des ateliers consacrés au montage, à la réparation, à l'entretien et à l'utilisation des filets.

29. Pour tenter d'améliorer la qualité des bateaux de pêche, la Tanzanie a entrepris de:

  1. rechercher des matériaux moins coûteux pour la construction des bateaux;

  2. développer et intensifier les activités de formation professionnelle/technique à l'intention à la fois des vulgarisateurs et des pêcheurs;

  3. promouvoir l'exportation de certains types de poissons et produits marins en vue de réaliser des recettes en devises étrangères qui seront utilisées pour importer des moteurs et des pièces de rechange;

  4. on s'efforce actuellement de modifier les embarcations utilisées et de mettre au point des bateaux de pêche moins avides d'énergie, ainsi que d'améliorer l'utilisation de la voile et des treuils de relevage manuels afin de rendre les pêcheurs moins tributaires du coûteux carburant.

UTILISATION, DISTRIBUTION ET COMMERCIALISATION DU POISSON

30. De manière générale, le secteur tanzanien de la pêche est fortement tributaire des ressources des eaux douces qui fournissent plus de 80 pour cent du poisson débarqué. Plus de 95 pour cent du poisson débarqué et commercialisé dans le pays - y compris les captures provenant du lac Victoria - est présenté sous une forme traditionnelle. La majorité des pêcheurs tanzaniens conservent, transforment et commercialisent le poisson sans recourir ou avoir accès à un équipement moderne spécialisé.

31. Quoiqu'une forte proportion des prises faites dans le lac soit consommée à l'état frais, la transformation locale est très diversifiée. On s'efforce actuellement de développer le séchage au soleil, le fumage, la mise en glace et la friture pour faciliter la distribution et la commercialisation dans des zones éloignées du littoral.

32. Une forte proportion du poisson est consommée à l'état frais, en particulier lorsqu'il s'agit d'espèces de table d'une dimension appropriée.

a) Mise en glace et congélation

Ces opérations sont conduites à l'échelle commerciale par le National Cold Chain Operational Centre à Mwanza, Musoma et Bukoba, où des fabriques de glace ont été installées. La plus grande partie du poisson en glace et congelé est expédiée par avion à Dar-es-Salaam.

Le tableau l indique les quantités de poisson en glace et congelé qui ont été commercialisées par le NCCO pendant le premier semestre de 1981.

b) Fumage (à froid et à chaud)

Les pêcheurs, surtout ceux qui opèrent à partir des villes et villages les moins peuplés ou des îles, ont des difficultés à écouler immédiatement leurs captures. Il leur faut donc les transformer, puis les transporter jusqu'aux gros centres urbains d'où elles seront ensuite écoulées vers les marchés éloignés. Le fumage est extrêmement bien établi sur l'île de Kome et sur les îles d'Ukerewe/Ukara. Le poisson ainsi transformé consiste principalement en Bagrus, Protopterus, Barbus, Clarias, Schilbe et Haplochromis.

c) Séchage au soleil

Il est utilisé pour Haplochromis sp. Le poisson est séché au soleil sur le sol nu et à la surface des rochers. Il est vendu à la National Milling Corporation (MMC), à Dar-es-Salaam, qui le transforme en farine de poisson destinée à la fabrication d'aliments pour animaux.

d) Préparation de filets de poisson

Elle s'adresse principalement à des marchés spécialisés. Récemment, cette forme de présentation de Protopterus - qui est traditionnellement le poisson qui plaît le moins (en raison de sa forme) - s'est révélée rentable. La préparation de filets de Tilapia est assez anti-économique, car les consommateurs préfèrent le Tilapia entier. La perche du Nil et Protopterus sont les principales espèces pour la préparation de filets.

e) Friture

Le poisson est frit à l'huile de table. Il est d'abord saumuré, puis séché avant d'être entièrement ou partiellement plongé dans la poêle à friture brûlante.

f) Transformation en farine de poisson

A l'heure actuelle, deux sociétés s'occupent de ce type de transformation commerciale: la National Milling Corporation (NMC), à Dar-es-Salaam, et la Nyanza Fishing and Processing Company, à Mwanza.

33. La National Milling Corporation (MMC) a commencé de fonctionner en utilisant des rester de poisson; la farine ainsi préparée était destinée à l'alimentation animale. A un stade ultérieur, elle essaya de fabriquer de la farine en utilisant des poissons de petite taille tels que le “dagaa” et en ajoutant le produit à de la farine de maïs pour rendre cette dernière plus nutritive: le produit final était destiné à la consommation humaine. Le programme a toutefois été abandonné en raison du coût élevé de la farine ainsi fortifiée avec des protéines.

DISTRIBUTION ET COMMERCIALISATION DU POISSON ET DES PRODUITS DE LA PECHE

34. La production des pêcheries du lac Victoria n'a cessé d'augmenter de 1970 (48 292 t) à 1979 (55 126,6 t), le chiffre le plus élevé ayant été atteint en 1977 (65 415, 7 t). Sa valeur s'est, quant à elle, considérablement accrue, passant de 21 178 100 Tan.Sh. (1970) à 167 589 200 Tan.Sh. (1979). L'utilisation de bateaux motorisés et la création de coopératives de pêche telles que la Nyanza Fishing Company, l'Ushirika Igogo, le Nyegezi Fisheries Institute et la Butimba Prison Fishing Unit ont fortement contribué à l'expansion de l'industrie de la pêche. Toutefois, il y a de gros obstacles à surmonter, à savoir le manque d'installations de débarquement, de moyens de transport, d'équipment de réfrigération et de bateaux de pêche. Pour la plus grande partie des produits, le transport se fait par eau, par route, par voie ferrée, à bicyclette et à pied. Haplochromis séché au soleil est transporté à l'intérieur du pays jusqu'à Dodoma, Mtwara, Songea et Dar-es-Salaam.

35. A Mwanza, le NCCO prépare des filets de Protopterus et congèle d'autres poissons destinés à l'approvisionnement de centres urbains régionaux tels que Shinyanga, Tabora, Dodoma, Morogoro et Dar-es-Salaam. L'approvisionnement est loin d'être suffisant.

DONNEES SUR LA PECHE ET STATISTIQUES

36. Les Pêcheries du lac Victoria représentent à peu près 31 pour cent de l'ensemble des pêcheries d'eau douce tanzaniennes et à peu près 24,3 pour cent de l'ensemble des pêcheries (d'eau douce/marines) de la Tanzanie. Leur importance pour le pays est donc évidente.

37. La production a enregistré des fluctuations, le niveau le plus élevé - 214 307,7 t (pour un montant de 449 132 400 Tan.Sh.) - ayant été atteint en 1977 (voir Tableau 2).

38. On estime toutefois que le tendance de la production de poisson est restée généralement à la hausse et que les chiffres de 1977 ont été influencés par l'introduction de la nouvelle méthode de rassemblement et de mise en forme des données, qui introduit un facteur d'extension pour faire la part des données manquantes. On pense que ce facteur a peut-être été fortement surévalué pendant la phase d'introduction de la méthode (voir Tableau 3).

39. Quoique, de manière générale, la production des pêcheries du lac Victoria accuse chaque année un nouvel accroissement, ce n'est un secret pour personne que le potentiel de production ne cesse de diminuer. La taille des poissons diminue également. Dans le passé, Tilapia sp. était la principale espèce capturée, en particulier avec la méthode de pêche utilisée (filet maillant). A l'heure actuelle, Haplochromis sp. (poisson de moindre valeur marchande) constitue jusqu'à 40 pour cent des captures.

PRINCIPAUX PROBLEMES D'AMENAGEMENT

40. La pêcherie du lac Victoria est un patrimoine commun des trois Etats riverains - Kenya, Ouganda et Tanzanie. Il est nécessaire d'adopter une approche commune pour l'aménagement de ces ressources. La mise en place d'un cadre institutionnel pour la mise en valeur et la gestion des ressources du lac permettra de franchir un grand pas vers la rélisation de ce but.

Tableau 1

NCCO, Mwanza: Données sur la manutention et la transformation du poisson

AnnéeTilapiaBagrusClariasProtopterusHaplochromisPerche du Nil Remarques
Poids
kg
Valeur
Tan.Sh.
Poids
kg
Valero
Tan.Sh.
Poids
kg
Valeur
Tan.Sh.
Poids
kg
Valeur
Tan.Sh.
Poids
kg
Valeur
Tan.Sh.
Poids
kg
Valeur
Tan.Sh.
1981 Janv.1 286,313 018,00103,5621,00334,51 687,5010 931,644 419,00569,05 745,00500,43 726,80Tan.Sh. 69 217,30 13 725,3 t
Fév.593,06 032,00207,31 283,80695,13 678,5027 525,3112 072,70762,57 705,002 389,416 791.30Tan.Sh. 147 563,30 32 172,6 t
Mars760,07 611,0080,8577,105 662,828 387,0019 177,979 895,10731,57 315,00194,31 360,10Tan.Sh. 125 145,30 26 607,3 t
Avr.1 523,015 230,0037,0222,005 907,129 580,5014 811,961 684,601 401,614 016,001 727,512 092,50Tan.Sh. 132 825,60 25 408,0 t
Mai427,24 272,00425,02 619,50954,74 820,2014 125,762 085,301 623,717 034,402 059,414 415,80Tan.Sh. 105 247,20 19 615,7 t
Juin379,54 096,00388,52 796,75383,61 918,0013 349,227 338,3024,0240,001 018,77 130,90 

Tableau 2

Production tanzanienne de poisson 1975–79

 AnnéeNombre de pêcheursNombre de bateauxNombre de filetsProduction de poisson en t et valeur en milliers de Tan.Sh.
Pêche maritimePêche en eau douce Toutes eaux
(nationales)
Exportations
PoidsValeurPoidsValeurPoidsValeurPoidsValeur
197545 34818 800639 72431 193,394 126,0160 366,4227 813,5192 397,5321 215,6   723,34 142,3
197661 10827 045577 64748 419,0200 707,0190 783,6340 736,6239 559,6543 202,2   386,73 245,5
197745 99918 873493 76446 337,6268 806,2214 307,7449 132,4260 645,9717 938,92 765,06 125,9
197842 70216 281115 27346 436,2262 069,1159 203,0374 999,5205 639,2636 668,61 537,03 640,8
197946 90017 900196 00051 100,0314 500,0175 200,01 449 500,0226 300,0764 000,0--

Note: 1. Les filets incluent les divers types d'engins utilisés, par exemple filets maillants, filets à requins, sennes, etc.

2. Les chiffres pour l'année 1979 sont des estimations fondées sur l'accroissement annuel moyen de la production de poisson.

Tableau 3

Les pêcheries du lac Victoria

AnnéeNombre de pêcheursNombre de bateauxNombre de filetsPoids en tValeur en milliers de Tan.Sh.
197012 0913 785133 97948 292,0  21 178,1
197114 1313 302  92 473  4 552,0  24 006,0
197214 6903 494 -49 926,0  40 287,0
197315 9173 976  81 58649 615,0  36 286,0
197413 3813 332  11 09741 525,8  36 755,5
197515 0373 918121 12446 602,2  52 235,2
197614 7333 794414 38948 250,6  60 005,1
197714 3273 398126 99365 415,7  76,659,7
197817 6543 448230 28746 552,6  86 123,4
197920 9374 45788 35655 126,6167 589,2

Source: Fisheries Division Annual Reports - 1970–79

41. L'introduction récente du chalutage comme principale méthode de pêche rend nécessaire la réglementation des zones d'opérations. Si leurs activités ne sont pas contrôlées, les chalutiers peuvent porter un préjudice considérable à l'industrie de la pêche, notamment dans les eaux côtières du lac. Il est nécessaire de protéger les artisans-pêcheurs, et également les lieux de ponte de certains poissons. A l'heure actuelle, les chalutiers opèrent dans des eaux de plus de 20 m de profondeur. Cette réglementation est issue de la réglementation commune qui avait été mise en vigueur par la défunte Commission des pêcheries du lac Victoria et qui visait à protéger les zones de reproduction de Tilapia, ainsi que les artisans-pêcheurs travaillant avec des filets maillants.

42. Il importe donc que le Sous-Comité s'occupe, entre autres tâches, de mettre à jour les résultats des recherches et d'intensifier les mesures d'aménagement au bénéfice des états riverains.

43. La pêche dans le lac Victoria est en train de devenir une importante activité socio-économique dans la région. Elle attire un nombre de personnes de plus en plus important, ainsi que des sociétés privées et publiques. Elle s'est révélée être une branche d'activité rentable. Pour protéger tout cet investissement, il est d'une nécessité impérieuse de contrôler le nombre de bateaux et d'engins, notamment les chalutiers opérant dans le lac, à défaut de quoi il pourrait se créer une situation de surinvestissement et/ou de surexploitation des ressources. Le Sous-Comité technique devrait donc se pencher sur cette question pour éviter des répercussions ultérieures.

CONCLUSION

44. Les ressources halieutiques du lac Victoria sont un patrimoine commun des trois pays riverains. Etant donné que les poissons ne reconnaissent pas les frontières établies par l'homme, il est évident que les problèmes de mise en valeur et d'aménagement des ressources partagées demandent à être résolus en commun.

45. Nous faisons grand cas des recherches qui ont été effectuées par la défunte EAFFRO et par le projet PNUD/FAO, ainsi que des avis jadis donnés par la Commission des pêcheries du lac Victoria dont nous regrettons l'inopportune disparition. En conséquence, nous sommes favorables à la mise en place d'un dispositif relevant de la FAO (Sous-Comité CPCA) pour la mise en valeur et l'aménagement des pêcheries du lac Victoria.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXE L
Exposé national: Ouganda

Les pêcheries du lac Victoria: principaux problèmes de mise en valeur et d'aménagement

INTRODUCTION

1. Place de la pêche dans les plans nationaux de développement

L'industrie de la pêche occupe une place importante dans l'économie de l'Ouganda. Non seulement, elle fournit des protéines animales si nécessaire à la population, mais aussi elle procure des emplois dans la pêche proprement dite, la construction de bateaux, la commercialisation du poisson, la fabrication des filets et autres activités connexes. On estime que 35 000 personnes se livrent à la pêche proprement dite et que 15 000 autres sont employées dans d'autres branches d'activités apparentées.

En l'absence de ce secteur, le pays aurait été obligé d'utiliser ses maigres ressources en devises étrangères pour importer des aliments riches en protéines animales, ce qui aurait freiné le développement d'autres branches de l'économie où les devises étrangères sont indispensables pour se procurer les facteurs de production nécessaires. Le Gouvernement de l'Ouganda considère donc le programme de développement de la pêche comme hautement prioritaire car il aidera à réduire la malnutrition dont souffre encore le pays et à procurer des emplois aux habitants des zones rurales, de manière à limiter leur exode vers les centres urbains où les problèmes s'en trouvent multipliés. L'importance que le gouvernement attache au développement de l'industrie de la pêche est mise en évidence par la croissance rapide de ce secteur entre le début des années soixante et le début des années soixante-dix. L'impulsion qui lui a été donnée et la vitesse acquise lui ont permis de survivre aux moments difficiles de la fin des années soixante-dix où le pays a été plongé dans un désordre économique qui a ralenti sa croissance de tous les points de vue. Il y a lieu de remercier tous ceux qui participent à l'industrie de la pêche, et de féliciter en particulier les pêcheurs de leur esprit créateur, car ils sont les producteurs primaires et c'est sur eux que reposent toute cette branche d'activités et les secteurs connexes. C'est parce que le pêcheur ougandais a le sens du progrès que les captures ont pu atteindre le niveau de 223 000 t en 1978, quoiqu'il y ait eu ensuite un fléchissement et que les captures soient tombées à 165 000 t en 1980. La contribution du lac Victoria au total des captures nationales est de 20 à 25 pour cent. Nous avons bon espoir qu'avec la stabilisation économique, la production de poissons augmentera à nouveau pour atteindre le niveau estimatif d'à peu près 250 000 t d'ici 1990.

2. Objectifs actuels et priorités de l'industrie de la pêche

Le développement de l'industrie de la pêche dans le lac Victoria vise à parvenir au rendement eumétrique; améliorer les installations de débarquement du poisson, ainsi que la transformation et la manutention; améliorer et construire des routes d'accès pour le transport des quantités débarquées, améliorer les moyens de commercialisation du poisson en installant des usines à glace aux lieux de déchargement dans les marchés ruraux et urbains. La pêche exploratoire, les critères de qualité des eaux, l'évaluation des stocks, l'accroissement de la production de poisson par la pisciculture, les recherches sur divers aspects du développement et de l'administration de la pêche, la mise au point de techniques de pêche permettant l'exploitation d'espèces inutilisées telles que Haplochromis et Engraulicyrpis argenteus retiendront tout particulièrement l'attention. Il faudra s'efforcer de mettre au point des produits de la pêche utilisables pour la consommation humaine directe à partir d'espèces actuellement négligées telles que bivalves d'eau douce. Il faudra développer la pêche sportive qui procurera des recettes en devises étrangères. Enfin, il faudra s'intéresser de près à la formation du personnel local si l'on veut réaliser les objectifs ci-dessus.

3. Questions de ressources

Si l'on exclut le complexe Haplochromis spp., 27 genres et 50 espèces sont largement exploités dans le lac Victoria. Sur les 50 espèces, 4 sont des introductions dont les lieux d'origine sont des lacs situés dans la région occidentale du pays; il s'agit de Lates niloticus, Sarotherodon nilotica, Sarotherodon leucosticta et Tilapia zillii. A l'heure actuelle, tous les stocks du lac Victoria sont partagés entre les trois pays riverains. Comme ils pratiquent tous trois la pêche au filet maillant, il semble qu'il n'y ait pas de conflits, mais il est possible qu'il en naisse entre la pêche artisanale et le chalutage industriel. Cela, parce que les stocks d'espèces traditionnelles sont concentrés dans les eaux côtières du lac et que ces espèces sont celles qui se vendent le mieux sur les marchés. De ce fait, les pêcheurs travaillant au chalut seront probablement tentés d'opérer dans les eaux peu profondes, ce qui pourrait toutefois être interdit par la législation des trois pays.

L'introduction du chalutage sur le lac vise à exploiter les stocks d'Haplochromis vivant dans les eaux du large. On peut donc prévoir que ces stocks seront partagés, compte tenu de l'existence d'installations au rivage pour la transformation du poisson capturé. Le niveau d'exploitation de ces stocks sur une base annuelle déterminera dans une large mesure la dimension de ces installations, compte tenu du fait qu'il sera nécessaire de les approvisionner de façon continue en matière première.

Stocks surexploités

L'examen des statistiques des captures dans les eaux ougandiennes du lac Victoria fait apparaître une diminution des quantités ou l'absence complète de certaines espèces de poissons qui étaient jadis d'importance commerciale. Parmi celles-ci: Labeo victorianus, connu sous le nom de Ningu; Mormyrus spp., connu sous le nom de Kasulubana; Alestes jacksonei et Alestes sadleri, connus tous deux sous le nom de Nsoga; Schilbe mystus, connu sous le nom de Nzere et, dans une certaine mesure, Barbus spp., connu sous le nom de Kisinja. L'absence de ces espèces dans les recensements des captures pourrait s'expliquer par une intensité accrue de la pêche. L'examen des données figurant dans les rapports du Game and Fisheries Department fait apparaître que le nombre de bateaux de pêche et celui de filets installés pour la durée de la nuit sont assez bas. Dans certaines zones de pêche, telles que celles d'Entebbe, le nombre de filets installés chaque nuit pouvait être de seulement 181 entre 1949, tandis qu'en 1969, dans la même zone, il pouvait atteindre 3 600.

Espèces sous-utilisées

Un certain nombre d'espèces ne sont pas utilisées. Parmi celles-ci, figurent certains membres des familles des cyprinidés, des cyprinodontidés, des anabantidés et des mastacembelidés. Si ceux-ci peuvent être dépourvus d'intérêt pour la consommation humaine directe, ils peuvent toutefois être d'intérêt esthétique dans des aquariums; par contre, Engraulicypris argenteus peut être pêché et transformé aux fins de la consommation humaine directe.

Espèces localisées

Des chalutages occasionnels entrepris dans les eaux ougandaises du lac Victoria ont permis de constater l'existence de quantités considérables de bivalves d'eau douce. Ceux-ci ne sont pas pleinement utilisés, sauf par quelques pêcheurs qui les emploient comme appâts pour la capture de Clarias spp. et de Protopterus aethoipicus.

4. Problèmes techniques

A l'heure actuelle, les pirogues bordées constituent le principal type d'embarcation de pêche utilisé dans le lac Victoria. Il peut s'agir de pirogues Ssese modifiées pour permettre l'emploi d'un moteur hors-bord, ou de pirogues monoxyles. On peut en compter actuellement 2 700 sur les eaux ougandaises; à peu près 20 pour cent d'entre elles sont munies de moteurs hors-bord. Le principal engin de pêche utilisé est le filet maillant, mais on emploie également des palangres et des sennes de plage dans les eaux peu profondes. Dans les zones marécageuses, on a recours aux enceintes de clayonnage et aux nasses.

Actuellement, les pirogues exploitent surtout les eaux côtières. L'introduction envisagée du chalutage visera les eaux du large. Il importe donc de mettre au point un chalutier d'une longueur minimale pour fonctionner dans des conditions économiques, et qui sera capable de faire face aux vagues. En effet, des chalutiers trop courts ne résisteraient pas au gros temps, auquel cas ils seraient obligés de pêcher dans les eaux peu profondes et feraient donc concurrence aux pirogues.

Des limitations du maillage ont été envisagées, aussi bien pour les culs-de-chaluts que pour les filets maillants, à titre de mesure visant à conserver les divers stocks de poissons. Le seul problème à surmonter est celui de trouver un moyen de mettre en applicarion une législation qui n'entraîne pas de pertes de captures d'espèces telles que Haplochromis spp. et Synodontis spp. etc. qui sont capturées par les artisans-pêcheurs avec des filets maillants à petites mailles. Le maillage de ces filets a une incidence sur la taille du poisson pêché: il s'agit en effet de protéger les juvéniles qui ne se sont pas encore reproduits. En conséquence, la législation visant à limiter le maillage devra également prendre en considération les problèmes socio-économiques qu'elle pourrait susciter dans le cas de la pêche au filet maillant, mais elle sera tout à fait appropriée en ce qui concerne le chalutage.

L'introduction du chalutage rendra nécessaire la révision de la carte de navigation du lac pour assurer la sécurité des opérations. La présente carte de navigation est fondée sur les renseignements recueillis en 1928 et on a observé que quelques-uns des dangereux récifs existant dans certains fonds de pêche n'y sont pas indiqués. Il apparait également nécessaire d'installer des phares sur le rivage.

5. Utilisation, distribution et commercialisation des captures

La plus grande partie du poisson capturé dans le lac Victoria est commercialisé à l'état frais et destiné à la consommation humaine directe. Ce n'est que récemment qu'une fabrique d'aliments pour animaux installée à Jinja a commencé d'acheter Haplochromis spp. séché au soleil pour produire la farine de poisson dont elle a besoin comme matière première. Le poisson capturé par les pêcheurs des îles est fumé à chaud, et, lorsque des quantités raisonnables ont été accumulées, il est expédié vers le continent. Ce poisson représente 18 à 25 pour cent (poids vif) des captures totales faites dans le lac. Le poisson frais et transformé est vendu dans les principaux centres commerciaux et villes tels que Kyotera, Kalisizo et Masaka sur la rive occidentale du lac, Mpigi, Entebbe, Kampala, Kawolo et Jinja du côté septentrional, Iganga, Burgiri, Tororo et Mbale du côté oriental, et à partir de là dans les villages. Il n'existe pas d'usines de transformation pour le poisson du lac Victoria; toutefois, la fabrique de glace qui a été installée à Kampala et qui possède des entrepôts frigorifiques et des étals de vente au détail pourra peut-être dans l'avenir congeler du poisson du lac en vue de sa commercialisation ultérieure en Ouganda même et dans d'autres pays.

Les préférences des consommateurs varient d'un endroit à l'autre du littoral. Kanyike (1972) a présenté des données montrant les différences de prix par tonne d'espèces pêchées dans différentes zones du lac. Ces espèces étaient: Sarotherodon spp., Bagrus docmac, Clarias spp. et Erotopterus aethiopicus. L'annexe I montre les prix auxquels elles étaient vendues à cette époque. Si le prix élevé obtenu pour une certaine espèce de poisson peut être considéré comme l'indication d'une préférence des consommateurs, alors on peut dire que Bagrus docmac est l'espèce la plus prisée tout autour du lac, Sarotherodon spp. venant au deuxième rang. L'annexe 2 donne la liste des préférences des consommateurs, d'après le tableau de Kanyike (1972). Il semble que les pêcheurs se rendent compte que Bagrus docmac se vend mieux et a la préférence sur le marché, car les statistiques des captures de 1970 montrent qu'ils installent leurs filets en vue de la capture de cette espèce. C'est ce qui ressort aussi de l'accroissement des tonnages débarqués entre 1975 et 1979. Il semble que Bagrus ait pris le pas sur le populaire Sarotherodon spp.

6. Données sur la pêche et statistiques

Le projet régional PNUD/FS de recherche sur les pêcheries du lac Victoria a permis, sur la base du chalutage de fond, d'estimer à 750 000 t la biomasse du stock d'Haplochromis spp. et à 200 000 t la quantité de ce poisson qui pourrait être prélevée chaque année dans le lac. Cela, pour cette seule espèce. Il serait nécessaire de déterminer la biomasse des stocks et les rendements annuels possibles des diverses espèces présentes dans le lac. Il faudrait également calculer la biomasse des stocks et le rendement annuel possible d'Haplochromis spp. sur la base d'un chalutage pélagique. Ces données fourniront des lignes d'orientation pour l'aménagement des ressources du lac si l'on veut éviter la surexploitation de diverses espèces de poissons. Il sera nécessaire d'évaluer en permanence les stocks de diverses espèces; il faudra également étudier la dynamique de leurs populations en vue de leur aménagement et les données biologiques devront être prises en considération à cet effet. Outre ce travail, il sera nécessaire de recueillir des données sur divers aspects des pêcheries, à savoir le nombre de personnes participant à la pêche, le nombre et le type d'engins utilisés par bateau de pêche, les captures par unité d'effort, les coûts et recettes, l'utilisation des captures et le transport du poisson jusqu'à différents marchés, de manière à obtenir un tableau complet de la pêche dans le lac Victoria et à préciser son rôle dans l'économie nationale, et de manière à déterminer comment la récolte de poisson pourrait être maintenue au niveau requis pendant les années à venir.

7. Principales questions socio-économiques

Comme on le sait, le poisson n'est véritablement vôtre qu'une fois capturé. Comme il a été dit plus haut, il est probable que l'introduction du chalutage sur le lac Victoria fera naître des conflits entre les chalutiers et les artisans-pêcheurs. Au niveau des services officiels responsables du secteur des pêches, il est entendu que les artisans-pêcheurs devraient continuer d'exploiter les pêcheries côtières et que les chalutiers devraient opérer exlusivement dans les eaux du large. Il est probable que ces derniers seront la propriété de sociétés publiques, de coopératives et de personnes privées. Dans tous les cas, ils souhaiteront axer leurs opérations sur les espèces classiques de haute valeur marchande qui vivent précisément dans les eaux côtières qui devraient être réservées aux artisans-pêcheurs: il y aura donc probablement des conflits en ce qui concerne l'exploitation de ces ressources. En outre, lorsque les chalutiers se rendront de leur base au rivage vers leurs fonds de pêche, ils traverseront des zones côtières où les artisans-pêcheurs auront peut-être installé des filets maillants et leurs hélices risqueront de déchirer les filets qui pourraient être ainsi perdus. Une fois qu'il existera sur le lac une flottille de chalutiers, il y aura sans cesse des incidents de ce type, à moins que les filets ne soient retirés aux moments où elle opèrera. Les renseignements dont on dispose indiquent que le chalutage de jour est le plus rentable. Etant donné que les artisans-pêcheurs installent leurs filets pour la durée de la nuit, on pourrait suggérer qu'ils les retirent quotidiennement de l'eau pour huit heures du matin, avant que les chalutiers ne se dirigent vers leurs fonds de pêche, afin d'éviter qu'ils ne soient endommagés, les chalutiers pourraient ensuite commencer d'opérer entre huit et dix heures du matin et regagner le rivage pour quatre heures de l'après-midi, heure à laquelle les artisans-pêcheurs pourront aller installer leurs filets pour la nuit. On éviterait de la sorte de destruction des filets maillants.

Rôle des femmes

En Ouganda, la pêche elle-même est traditionnellement une occupation masculine, tandis que hommes et femmes se partagent la transformation et la commercialisation du poisson. Les femmes continueront donc de jouer un rôle dans ces deux dernières branches, au niveau familial comme à celui de la vente au détail.

Crédit

Le développement de toute industrie nécessite un système de crédit. Il existait dans le passé en Ouganda des services de crédit qui étaient gérés par des banques commerciales au profit des artisans-pêcheurs.

Ces services ont été utilisés de divers côtés, mais du fait de la mobilité des artisans-pêcheurs, les banques commerciales ont perdu des sommes colossales car il s'est révélé difficile de repérer les pêcheurs bénéficiaires d'un prêt qui avaient décidé de manquer à leurs obligations. La raison en est que, dans certains cas, l'accord conclu prévoyait une double propriété, c'est-à-dire que le moteur de l'embarcation de pêche et l'engin utilisé appartenait à la fois à la banque et aux pêcheurs. Il apparaît donc que, si l'on veut faire bénéficier les artisans-pêcheurs d'un système de crédit, il faut que celui-ci fonctionne sur la base d'une garantie réelle. La double propriété d'une unité de pêche n'est valable que dans le cas où celle-ci est d'une taille suffisante pour pouvoir être repérée n'importe où. Un chalutier par exemple remplira les conditions voulues. Il appartiendra aux organismes de financement de décider du type de garantie à exiger pour l'instauration d'un système de crédit en vue de l'introduction du chalutage sur le lac Victoria.

8. Principaux problèmes d'aménagement

Le caractère international du lac Victoria soulève des problèmes d'aménagement qui devront être résolus en commun par les pays concernés. Il appartiendra donc au Sous-Comité CPCA de la mise en valeur et de l'aménagement des pêcheries du lac Victoria de faire la lumière sur ces problèmes à mesure qu'ils se feront jour. On s'efforce ici d'en circonscrire quelques-uns.

Evaluation des stocks et études de la dynamique des populations

Il importera d'évaluer en permanence les ressources halieutiques du lac Victoria, en particulier lorsque la pratique du chalutage par les trois pays atteindra sa phase de développement maximum. Il est donc de la plus haute importance de mettre en oeuvre la phase 2 du Projet régional de recherche sur les pêcheries du lac Victoria qui prévoit des études d'évaluation des stocks. L'évaluation des stocks d'Haplochromis spp. se fondera sur le chalutage pélagique. Le sennage à la senne coulissante sera également introduit pour évaluer les stocks qui seront exploités par cette méthodes. Au cours de la première phase du projet régional de recherche sur les pêcheries du lac Victoria, l'évaluation des stocks s'est fondée sur le chalutage de fond et elle n'a concerné qu'Haplochromis spp. Il faudrait donc évaluer les stocks d'autres espèces présentes dans le lac.

Il conviendra d'étudier la dynamique des populations des principales espèces représentées dans le lac et cela dans les diverses zones concernées. La chose est nécessaire en raison des caractéristiques topographiques du lac qui, selon les observations de Livingstone (1975), aurait des lignes de rivage horizontales, alors que selon d'autres chercheurs, il serait constitué par le regroupement de plusieurs lacs.

Elaboration de réglementations du chalutage

Avant la disparition de la Communauté de l'Afrique orientale, la Commission des pêcheries du lac Victoria s'était efforcée d'établir des réglementations en matière de chalutage. Un sous-comité avait été constitué à cet effet. Il n'avait pas achevé ses travaux au moment où la Communauté s'est dissoute, mais on se rend bien compte qu'il est urgent que les chalutiers des trois pays qui se partagent le lac se conforment à des règles communes. Il faut donc que le Sous-Comité CPCA se penche sur cette question.

Harmonisation des méthodes de rassemblement de statistiques de la pêche

Les trois pays est-africains qui se partagent le lac Victoria recueillent des statistiques en fonction de leurs besoins. Il sera nécessaire d'harmoniser ces travaux en sorte d'assurer une interprétation statistique valable de la pêcherie du lac Victoria. En effet, il faudra recourir pendant longtemps encore à des techniques d'échantillonage pour le rassemblement des données.

Intensification du recrutement des espèces rares

Comme il a été dit plus haut, il existe des espèces de poissons qui étaient jadis très importantes sur le plan commercial mais qui ont maintenant presque disparu des captures commerciales effectuées dans les eaux ougandaises du lac Victoria. Parmi celles-ci figurent Labeo victorianus, Mormyrus ssp., Alestes jacksonii, Alestes sadleri, Shilbe mystus et, dans une certaine mesure, Barbus spp. Il semble que la plupart d'entre elles soient des espèces anadromes. Comme on l'a déjà dit aussi entre 1940 et 1949, le nombre de filets par bateau était peu important quelle que soit la zone du lac considerée, si bien que la pression exercée sur ces espèces anadromes n'affectait pas beaucoup leurs populations. Elles pouvaient donc remonter les cours d'eau pour s'y reproduire et le recrutement était alors suffisant pour qu'elles résistent à l'exploitation. L'examen des registres du Département des pêches de l'Ouganda indique que le nombre de filets par bateau a commencé d'augmenter à la fin des années soixante et l'intensité d'exploitation de ces espèces s'est accrue à un tel point que les stocks reproducteurs ont commencé d'être touchés avant de pouvoir remonter les cours d'eau pour y pondre. On se rappellera que dans le passé à l'époque où ils étaient capturés en quantités raisonnables, il arrivait souvent que des poissons tels que Labeo victorianus contiennent des oeufs au moment où ils étaient servis à table: on peut en déduire que la plupart d'entre eux étaient capturés avant de s'être reproduits, ce qui avait pour résultat de réduire le taux de recrutement de l'espèce en cause. A la fin des années soixante-dix, quelques-unes de ces espèces commencèrent d'apparaître en quantités plus abondantes qu'antérieurement dans la partie ougandaise du lac: la raison en était la rareté des filets de pêche pendant ces années, se traduisant par une moindre intensité d'exploitation. Il faudra donc que le Sous-Comité CPCA envisage d'intensifier le recrutement de ces espèces étant donné qu'elles sont particulièrement prisées de la population ougandaise.

Formation des équipages des chalutiers

Il est clair que la manoeuvre des chalutiers exige un personnel qualifié. L'Uganda Fisheries Institute, qui est installé à Entebbe, dispense une formation dans ce domaine et délivre un diplôme correspondant. Il est nécessaire que le personnel ainsi formé soit au courant des réglementations, comme par exemple celles qui intéressent l'entrée dans les rades des trois pays. Là aussi, avant la disparition de la Communauté de l'Afrique orientale, la Commission des pêcheries du lac Victoria s'était rendue compte de l'importance que revêt la formation des équipages des chalutiers et elle avait créé un sous-comité chargé d'étudier cette question. Celui-ci avait à peine commencé ses travaux lorsque la Communauté s'est dissoute. Il importe donc que le Sous-Comité CPCA examine cet aspect des pêcheries du lac Victoria.

Révision de la carte de navigation du lac Victoria

Comme on l'a dit plus haut, la présente carte de navigation du lac Victoria a été établie en 1928. En Ouganda, l'expérience a montré qu'il existe dans le lac de nombreux récifs qui ne sont pas indiqués sur la carte: les chalutiers courent donc le risque de s'échouer. Il importe que le Sous-Comité CPCA examine sérieusement la possibilité de rechercher une aide de quelque origine que ce soit pour réviser cette carte, afin d'assurer la sécurité de la navigation et des activités de pêche. Il sera également nécessaire de réinstaller des phares en divers points du rivage, comme l'exige la navigation moderne.

Elevage d'espèces commercialement importantes

La production des lacs atteint rapidement un maximum lorsque l'intensité d'exploitation s'accroît et l'Ouganda, qui est un pays enclavé, attache une grande importance à la productivité de ses plans d'eau. Si les lacs atteignent leurs rendement eumétriques dans l'avenir et que la population continue d'augmenter, le Gouvernement devra trouver les moyens d'assurer un apport protéique suffisant à cette dernière. Il appartient donc au Sous-Comité CPCA d'envisager la question à longue échéance et d'examiner de quelle manière les eaux du lac Victoria pourraient être utilisées pour élever des espèces commercialement importantes jusqu'à la taille marchande, ou pour élever des alevins jusqu'à la taille à laquelle ils sont capables d'assurer eux-mêmes leur subsistance et échapper à leurs prédateurs et, en les utilisant pour l'empoissonnement, accroître le recrutement des espèces en cause. On pourrait appliquer les techniques utilisées dans les établissements piscicoles situés au bord de la mer. Les espèces envisageables pour la pisciculture sont Sarotherodon esculenta, Sarotherodon variabilis et Bagrus docmac. Cela, en sus des espèces rares mentionnées plus haut.

Utilisation des stocks inexploités

Il existe dans les eaux du lac Victoria des ressources qui sont sous-exploitées ou inexploitées. Les premières comprennent Haplochromis spp. et Engraulicypris argenteus. L'utilisation d'Haplochromis spp. a déjà été decidée: il servira à la fabrication de farine de poisson. Engraulicypris argenteus devrait être exploité et transformé aux fins de la consommation humaine directe. Les expériences qui ont été effectuées par le Département des pêches de l'Ouganda montrent que l'attraction lumineuse peut être utilisée pour la pêche de cette espèce. Les poissons peuvent être assaisonnés et fumés aux fins de la consommation humaine directe.

Au cours des opérations de chalutage entreprises dans les eaux ougandaises du lac Victoria, on a observé que des bivalves et des gastropodes viennent se prendre dans les chaluts. Il faudra donc entreprendre des études sur la biologie, l'abondance des stocks, les méthodes de pêche et de transformation de ces espèces pour voir de quelle manière elles pourraient être utilisées comme source de protéines animales. On pourrait faire de même pour les crabes d'eau douce. En Ouganda pour le moment, les bivalves et les crabes d'eaux douces sont uniquement utilisés comme appâts par les pêcheurs.

Harmonisation du développement

La dimension des installations au rivage nécessaires à l'industrie de la pêche est fonction du rendement économique maximal des ressouces halieutiques. Il importe donc d'harmoniser le développement de la pêche dans les trois pays qui se partagent le lac Victoria, en sorte de ne pas dépasser les limites de productivité de la ressource disponible.

Etudes sur les critères de qualité des eaux

Les trois pays qui se partagent le lac Victoria ont entrepris chacun un programme d'industrialisation et d'urbanisation. Beaucoup d'industries et de centres urbains pourront se trouver à proximité des rivages du lac, auquel cas leurs effluents pourraient s'y déverser. En outre, le défrichage des terres au profit d'entreprises agricoles et l'utilisation des engrais peuvent conduire à la production de limon, lequel pourrait être acheminé jusqu'au lac; quant aux engrais ils pourraient provoquer un enrichissement inutile. Il importe donc d'entreprendre des études sur les critères de qualité de l'eau, afin de pouvoir faire face aux éventuels problèmes de pollution.

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Livingstone, D.A., 1975 Late Quarternary Climatic change in Africa. Annual Review of Ecology and Systematics, Vol. 6:249–80

ANNEXE 1

Prix moyen de la tonne de poisson pour quatre espèces pêchées dans certaines zones du lac Victoria en 1970
(U.Sh./t)

ZoneTilapia spp.Bagrus spp.Clarias spp.Protopterus aethiopicus
Majanji1 4801 1001 6001 400
Bugoto/Masese1 4802 6501 4501 050
Kiyindi/Katosi1 3001 9501 680    660
Entebbe1 4601 6001 550    650
Namugobo/Kamuwunga1 3201 4401 200    500
Bukakata/Kalokoso1 3002 0001 020    460
Dimu/Kagera   940   8601 030    900

ANNEXE 2

Préférences des consommateurs sur les rives du lac Victoria
(par ordre décroissant)

Zone1234
ManjanjiClariasTilapiaProtopterusBagrus
Bugoto/MaseseBagrusTilapiaClariasProtopterus
Kiyindi/KatosiBagrusClariasTilapiaProtopterus
EntebbeBagrusClariasTilapiaProtopterus
Namugobo/KamuwungaBagrusTilapiaClariasProtopterus
Bukakata/KalokosoBagrusTilapiaClariasProtopterus
Dimu/KageraClariasTilapiaProtopterusBagrus

ANNEXE 3

Captures ougandaises dans le lac Victoria, 1975–79

Espèce19751976197719781979
Sarotherodon spp.  7 950,0  1 810,0 2 980,0 2 970,0 1 500,0
T. zillii       50,0       40,0    130,0    130,0    150,0
Bagrus  2 930,0  4 380,0 4 910,0 4 900,0 6 530,0
Lates     250,0     540,0    460,0    460,0    190,0
Protopterus  1 950,0  1 800,0 2 270,0 2 300,0 1 370,0
Clarias  1 290,0  1 320,0 1 920,0 1 900,0 2 330,0
Haplochromis  1 690,0  1 000,0 1 560,0 1 560,0 1 550,0
Barbus     260,0     130,0    530,0    530,0    360,0
Synodontis       70,0       40,0    570,0    540,0 2 540,0
Mormyrus       40,0       20,0    240,0    240,0    130,0
Labeo       10,0       10,0      30,0      30,0      40,0
Engraucypris       10,0       10,0--      70,0
Total16 300,011 100,015 600,015 560,016 670,0

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