perspectives alimentaires No.2, juin 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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FAITS SAILLANTS

Bilan

Denrées alimentaires de base

Autres produits agricoles pertinents

Taux de fret maritime

Engrais

DOSSIER SPÉCIAL

Annexe statistique

Note sur les statistiques

Autres produits agricoles pertinents

Les principaux produits d’exportation agricoles de pays en voie de développement

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Quarante-trois pays en développement dépendent de l'exportation d'un unique produit agricole qui assure plus de 20 pour cent de la totalité de leurs recettes tirées des exportations de marchandises. La pauvreté généralisée sévit dans la plupart de ces pays, dont les trois quarts sont classés dans la catégorie des pays les moins avancés. Les produits les plus courants dont ils dépendent sont le café, le cacao, le coton, le sucre et les bananes1/. Pour les pays qui n'exportent pas de pétrole, les exportations agricoles représentent la principale source de devises. Par exemple, la quasi-totalité des exportations agricoles du Malawi sont constituées de tabac et de thé. Le Bénin dépend du coton pour plus de 80 de ses recettes d'exportation de marchandises. L'Éthiopie est tributaire du café pour plus de 70 pour cent de ses exportations agricoles. Le sucre représente environ un tiers des exportations agricoles de Cuba, tandis que les bananes assurent 30 pour cent des recettes de l'Équateur tirées des exportations agricoles. La section ci-dessous des Perspectives de l'alimentation donne un bref aperçu général des tendances en matière de prix et autres évolutions concernant ces produits.

CAFÉ

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Les prix du café ont atteint 101,44 cents EU la livre en mars 2005, soit une augmentation de 67 pour cent par rapport au niveau enregistré à la même époque l'an dernier, qui était de 60,80 cents EU la livre. En avril 2005, le cours journalier moyen est tombé à 98,2 cents EU la livre, suite à une prise de bénéfices par des fonds d'investissement. L'accroissement des prix du café a été soutenu par le raffermissement des indicateurs de base: diminution de la production, croissance de la consommation mondiale et réduction prévue des stocks de café vert dans le monde. La production mondiale de café de 2005/06 (octobre/septembre) devrait atteindre 6,3 millions de tonnes, en recul de 6,2 pour cent par rapport à 2004/05. Dans les principaux pays producteurs - Brésil et Viet Nam - les résultats de 2005/06 devraient baisser de 18 pour cent et 11 pour cent respectivement, ce qui pourrait maintenir la tendance à la hausse des cours mondiaux pendant le reste de l'année. Selon les rapports provisoires, les recettes d'exportation totales auraient augmenté de 27 pour cent en 2004, ce qui indiquerait que les pays exportateurs se remettent de la crise du café qui a sévi ces cinq dernières années (voir encadré ).

CACAO

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Selon les estimations, la production mondiale de cacao atteindrait 3,2 millions de tonnes en 2004/05 (octobre/septembre), soit une baisse par rapport à 2003/04 (3,4 millions de tonnes), due principalement à la récolte moins abondante que prévu dans les grands pays producteurs, dont la Côte d’Ivoire, le Ghana et l'Indonésie. Toutefois, le broyage des fèves de cacao au niveau mondial devrait progresser d'environ 1 pour cent, pour atteindre 3,2 millions de tonnes en 2004/05, ce qui fait que les stocks baisseraient de 3,5 pour cent et que le rapport stocks/broyage serait de 42,3 pour cent, contre 44,2 pour cent en 2003/04. Compte tenu de l'évolution du marché prévue et des inquiétudes suscitées par la persistance des troubles en Côte d’Ivoire, les cours mondiaux du cacao sont passés de 67,35 cents EU la livre en octobre 2004 à 79,72 cents EU la livre en mars 2005, avant de retomber à 71,94 cents EU la livre en avril 2005. Les cours mondiaux du cacao devraient se maintenir autour de 68 à 73 cents EU la livre pendant le reste de la campagne agricole.

BANANE

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Les prix à l'importation de la banane ont grimpé en Europe et en Amérique du Nord au cours des premiers mois de 2005 par rapport à la période correspondante en 2004. Cette hausse est due pour l'essentiel aux moindres disponibilités dans plusieurs pays d'Amérique latine, en raison du mauvais temps, des taux de fret élevés, de la fermeté de la demande dans les pays consommateurs et, dans le cas particulier des pays qui viennent d'adhérer à l'UE, de l'application depuis mai 2004 d'un contingent d'importation qui est inférieur aux volumes passés. Toutefois, les prix à l'importation et à l'exportation ont commencé à baisser en mars/avril 2005, alors que la production et les exportations progressaient au Costa Rica, au Guatemala, en Équateur et en Colombie, tandis que la demande restait stable sur les principaux marchés. L'industrie signale que les prix à la production en Équateur sont passés au-dessous du prix minimum officiel, à savoir 3 dollars EU la caisse, tombant dans certains cas à moins de 1 dollar EU la caisse.

THÉ

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La production mondiale de thé de 2004 (janvier/décembre) a atteint 3,2 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 2 pour cent par rapport à 2003, due en grande partie aux conditions météorologiques favorables. L'augmentation de la production dans de grands pays producteurs comme le Sri Lanka, le Kenya et la Chine a largement compensé les reculs enregistrés en Inde et au Bangladesh. Le prix composite de la FAO s'est élevé en moyenne à 1,65 dollar EU le kilo en 2004, soit environ 9 pour cent de plus qu'en 2003. Les prix ont été soutenus par le relèvement des cours du thé au Sri Lanka, qui ont plus que largement compensé la dépréciation de la roupie sri-lankaise par rapport au dollar des États-Unis, ainsi que par le recul des cours moyens du thé vendus aux enchères à Mombasa. Le prix composite de la FAO en mars 2005 était en moyenne de 1,71 dollar EU le kilo, soit une progression de 9,6 pour cent par rapport au prix enregistré en février, du fait principalement de la fermeté de la demande par rapport aux volumes réduits négociés sur les marchés aux enchères de Mombasa et Calcutta. En avril, le prix composite de la FAO est tombé à 1,63 dollar EU le kilo, soit un peu plus que la moyenne saisonnière pour avril, qui a été de 1,59 dollar EU le kilo ces 6 dernières années.

COTON

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L'indice ‘A’ de Cotlook, un indicateur des cours mondiaux du coton, s'est progressivement redressé par rapport à son bas niveau de 1,12 dollar EU le kilo à la fin 2004, époque où une production record avait été signalée dans les principaux pays producteurs de coton, y compris le Brésil, la Chine, l'Inde, le Pakistan et les États-Unis. Les cours mondiaux du coton ont grimpé, passant à 1,25 dollar EU le kilo au début mai 2005, principalement du fait du recul de la production mondiale attendu en 2005 suite à la diminution des superficies cultivées en réaction aux faibles prix de 2004, ainsi que de la croissance modeste de la demande. En outre, la prévision selon laquelle la Chine importerait près de 3 millions de tonnes de coton en 2005/06 (soit 60 pour cent de plus qu'en 2003/04) du fait du recul prévu de la production intérieure et de l'accroissement de la consommation industrielle a contribué au redressement des prix constaté ces quelques derniers mois.

perspectives alimentaires

 

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Redressement des prix du café

Selon le tout dernier rapport sur le marché publié par l'Organisation internationale du café, la "crise du café", pendant laquelle les prix étaient tombés entre 1998 et 2001 à de bas niveaux sans précédent, est terminée. Les incidences de cette crise sur les 20 à 25 millions de ménages pauvres tributaires de la production de café ont été souvent catastrophiques en termes de chômage et de pertes de revenus, compromettant la sécurité alimentaire et entraînant des coupes dans les ressources consacrées à la santé et à l'éducation. En El Salvador, au Nicaragua, au Guatemala et au Honduras, le PAM a distribué des secours alimentaires d'urgence aux familles productrices de café. Un certain nombre de pays, principalement en Afrique et en Amérique centrale, continuent de dépendre fortement du café, qui représente une part significative de leurs recettes d'exportation, et l'effondrement des prix y a entrainé de vastes dommages au niveau macro-économique.

Les prix du café ont commencé à se stabiliser en 2001 et ont enregistré un timide redressement tout au long du dernier trimestre 2004. Depuis, la remontée s'est accélérée. Les prix avoisinent désormais 100 cents EU la livre, contre 60 cents EU la livre un an auparavant, et ils ont regagné plus de 80 pour cent depuis le début de 2004. Les prix moyens sur le marché à terme de New York ont dépassé 125 cents EU la livre. Les recettes d'exportations ont augmenté dans la même proportion.

La crise du café a suscité de vastes débats quant aux diverses approches susceptibles de freiner ou d'inverser la chute à long terme et la fluctuation à court terme des prix, notamment des mesures de contrôle de l’offre, la stimulation de la demande et l'amélioration de la qualité. Toutefois, le redressement des prix s'explique par les mêmes fondamentaux du marché régissant l'offre et la demande qui ont provoqué l'effondrement des prix. Si l'effondrement s'expliquait par l'accroissement rapide des disponibilités et la faiblesse de la demande, la reprise intervient dans une situation plus favorable, à savoir de moindres disponibilités et un raffermissement de la demande. Les disponibilités totales en 2005 devraient avoisiner 135 millions de sacs, contre 151 millions en 2004. En effet, la production a reculé, en partie du fait du repli prolongé des prix, et devrait être de 106 millions de sacs en 2005, contre 113 millions de sacs en 2004. La récolte du Brésil est cruciale pour la situation des disponibilités mondiales et devrait diminuer cette année pour passer à environ 32 millions de sacs, contre 39 millions de sacs environ en 2004. Toutefois, le recul de la production devrait être généralisé et se constater dans d'autres grands pays producteurs, tels que la Colombie et le Viet Nam. Grâce à ce meilleur équilibre du marché, les prix devraient rester fermes.

Toutefois, si le redressement des prix est naturellement une bonne nouvelle pour les producteurs de café, il convient de le remettre en perspective. Les prix viennent à peine de retrouver leur niveau moyen des années 1990, et ils sont 25 pour cent en dessous de la moyenne des années 1980. La durabilité de l'économie mondiale du café reste un problème, et il convient de poursuivre les efforts, notamment en matière d'amélioration de la qualité, de différenciation des produits, de diversification et de stimulation de la demande, pour garantir que le marché reste viable.


1.  La Situation des marchés des produits agricoles, FAO, 2004.

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Exonération

©FAO, 2005