perspectives alimentaires No.4, décembre 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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FAITS SAILLANTS

Bilan

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

Encadré: Légumineuses

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET TOURTEAUX

SUCRE

Autres denrées agricoles pertinentes

Taux de fret maritime

Engrais

Dossier spécial

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

BLÉ

PRODUCTION

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Tableau 3. Production de blé (millions de tonnes)

  2004
estim.
2005
prévis.
Variation de 2004
à 2005 (%)
Asie 253.5 264.4 4.3
Extrême-Orient186.3192.43.2
Proche-Orient en Asie44.947.55.6
CEI en Asie21.223.611.0
Afrique 21.7 19.3 -11.0
Afrique du Nord17.214.6-15.1
Afrique de l’Est2.62.5-1.7
Afrique australe1.92.111.6
Amérique centrale
(y compris les Caraïbes)
2.4 3.0 24.5
Amérique du Sud 25.2 20.0 -20.5
Amérique du Nord 84.6 82.7 -2.3
Europe 218.8 204.9 -6.3
UE137.3123.1-10.4
CEI en Europe64.767.13.7
Océanie 20.7 24.4 18.0
Total mondial 626.9 618.8 -1.3
Pays en développement278.9280.30.5
Pays développés347.9338.4-2.7

 

Une nouvelle bonne récolte est confirmée en 2005 et les premières perspectives sont favorables pour les cultures de 2006

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À la mi-novembre, la plupart des récoltes de blé de la campagne principale de 2005 étaient achevées et les semis des cultures d'hiver de 2006 étaient bien avancés ou déjà terminés dans la plupart des principaux pays producteurs de l'hémisphère nord. Les premières perspectives sont généralement bonnes pour les cultures qui viennent d'être mises en terre et les estimations provisoires indiquent un accroissement des superficies ensemencées dans certains pays. Les prévisions de la FAO concernant la production mondiale de blé de 2005 s’établissent désormais à 618,8 millions de tonnes, soit 4,7 millions de tonnes de plus que prévu en septembre, mais un recul de 1,3 pour cent par rapport à la production record de 2004. Depuis le précédent rapport, les prévisions ont été nettement révisées à la hausse en ce qui concerne l'Australie, où des précipitations favorables sont tombées en septembre et octobre, améliorant encore les perspectives de récolte; en outre, les estimations ont été revues à la hausse dans certains pays d’Asie et dans les pays européens de la CEI, maintenant que les récoltes sont terminées. Ces révisions à la hausse ont plus que largement compensé certains ajustements à la baisse, notamment en Amérique du Sud, où la récolte en Argentine n’évolue pas comme prévu, et en Amérique du Nord, où le résultat final de la récolte aux États-Unis s’est révélé inférieur aux prévisions à l'issue de la moisson du blé de printemps.

En Extrême-Orient, les dernières informations confirment que la production de blé a de nouveau progressé en 2005, atteignant 192,4 millions de tonnes, soit près de 3 pour cent de plus que l'an dernier et la plus grosse récolte depuis 2000. La croissance de cette année est principalement due à une augmentation des récoltes en Chine et au Pakistan. En Inde, la production est restée pratiquement inchangée par rapport à 2004. Les semis de blé d'hiver, à récolter l'année prochaine, sont en cours dans toute la région. En Chine (continentale), les semis se sont achevés dans des conditions météorologiques généralement bonnes. Selon les premières indications, la superficie ensemencée aurait augmenté d'environ 1 pour cent par rapport à l'an dernier. En Inde et au Pakistan, les perspectives concernant la production de blé de 2006 sont bonnes du fait des réserves suffisantes en eau et des primes versées aux agriculteurs par les gouvernements de ces deux pays pour encourager la production de blé.

Dans les pays asiatiques de la CEI, la récolte totale de blé de 2005 est estimée à environ 23,6 millions de tonnes, soit près de 2,4 millions de tonnes de plus que le niveau réduit de l'année précédente. La sécheresse aurait favorisé les derniers stades de la récolte, mais pourrait compromettre les semis d'hiver de la campagne 2006.

Au Proche-Orient, les dernières estimations confirment une production record de blé en 2005. La production s'est nettement redressée en Afghanistan après la sécheresse de l'an dernier, tandis qu’elle est restée supérieure à la moyenne enregistrée récemment en Iraq, en République islamique d’Iran, en Syrie et en Turquie. Les premières indications concernant la campagne 2006 sont généralement satisfaisantes. En Turquie, les semis se sont achevés dans la plupart des régions dans de bonnes conditions d'humidité. Le temps pluvieux a quelque peu gêné les travaux des champs à la fin octobre, mais le temps plus sec début novembre a permis de faire avancer les semis, et la superficie ensemencée ne devrait pas varier par rapport à la moyenne récente. En République islamique d’Iran, l'arrivée des précipitations début novembre a amélioré les perspectives de semis après la sécheresse enregistrée précédemment.

En Afrique du Nord, les semis du blé d'hiver, à récolter en 2006, sont en cours. La nouvelle campagne a débuté à la mi-octobre dans des conditions favorables, avec l’arrivée des pluies à temps pour les semis et le démarrage des cultures, après la sécheresse défavorable de la campagne précédente. Selon les dernières estimations, la production de blé de 2005 s’élèverait à 14,6 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur aux estimations précédentes qui reste toutefois inférieur d’environ 15 pour cent aux bons résultats de l'an dernier, malgré une récolte record en Égypte. La sécheresse a compromis la production dans l’ensemble de la sous-région, à l'exception de l'Égypte où les cultures sont essentiellement irriguées.

En Afrique de l’Est, les prévisions établissent la production totale de blé de 2005 de la sous-région à 2,5 millions de tonnes environ, soit légèrement moins qu'en 2004 mais toujours près de 11 pour cent de plus que la moyenne des cinq années précédentes. En Éthiopie, où la moisson a commencé, les perspectives sont bonnes du fait d’une bonne pluviosité pendant la campagne. La production devrait augmenter légèrement par rapport au bon niveau enregistré l'année précédente. Au Soudan, où la récolte a été rentrée en début d'année, la production a été estimée à environ 467 000 tonnes, soit 17 pour cent de plus que l'année précédente et bien au-dessus de la moyenne.

En Afrique australe, la récolte de blé de 2005 est en cours et, selon les estimations provisoires, la production s'établirait à 2,1 millions de tonnes pour la sous-région, chiffre inférieur aux prévisions mais toutefois en progression par rapport aux récoltes des deux campagnes précédentes qui avaient souffert de la sécheresse. Cette révision à la baisse est essentiellement due à l'effet de la sécheresse sur les rendements dans certaines régions d’Afrique du Sud, principal producteur de la sous-région, où la récolte est désormais estimée en hausse de 9 pour cent par rapport à l'an dernier mais toujours au-dessous de la moyenne.

En Amérique centrale et aux Caraïbes, la récolte du blé non irrigué de la campagne secondaire de 2005 au Mexique, qui est pratiquement le seul producteur de la sous-région, est en cours dans les principaux états producteurs de Tlaxcala, Mexico et Guanajuato. La production devrait atteindre un niveau comparable aux bons résultats de l'an dernier. La récolte de blé de la campagne principale, rentrée en début d'année, a nettement augmenté par rapport à la production de la même campagne en 2004, qui avait souffert des réserves d'eau insuffisantes. Au total, la production de blé de cette année devrait augmenter d'environ 25 pour cent pour s’établir à 3 millions de tonnes. Les semis de blé d'hiver irrigué de la campagne principale de 2006 ont commencé dans de bonnes conditions météorologiques dans les états producteurs du centre et du nord.

En Amérique du Sud, la récolte du blé d'hiver de 2005 est en cours dans l’ensemble de la sous-région. Les dernières prévisions établissent la production totale de la sous-région à environ 20 millions de tonnes, soit près de 21 pour cent de moins que la récolte record de 2004 et quelque 8 pour cent de moins que la moyenne sur cinq ans. Cette baisse s’explique en grande partie par un net recul de la production dans les principales régions productrices de l'Argentine et du Brésil du fait de la réduction de la superficie ensemencée suite à la sécheresse défavorable qui a sévi en début de campagne. En Argentine en particulier, les prévisions officielles établissent la récolte de blé de 2005 de 11,8 à 12,3 millions de tonnes, soit environ 25 pour cent de moins que la récolte record de l'an dernier.

En Amérique du Nord, à l’issue de la récolte de blé de printemps aux États-Unis, les rendements se sont révélés inférieurs aux prévisions, en partie du fait des maladies qui ont affecté les cultures au début de l'été, et les estimations officielles concernant la production totale de blé de 2005 ont été révisées à la baisse, pour retomber à 57,1 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent de moins qu'en 2004. Les perspectives concernant les nouvelles cultures de blé d'hiver, qui étaient pour l'essentiel mises en terre à la fin octobre, sont satisfaisantes, mais moins bonnes qu'à la même époque l'an dernier. La sécheresse qui a sévi au début des semis a entravé les travaux des champs et le démarrage des cultures. Toutefois, les premières indications suggèrent unelégère augmentation de la superficie consacrée au blé dur roux d'hiver et une augmentation relativement importante de celle sous blé tendre roux d'hiver, qui avait nettement reculél'année précédente. Au Canada, la campagne de blé de 2005 a été généralement bonne, et selon les dernières estimations officielles, la production s’établirait à 25,5 millions de tonnes, volume tout juste inférieur à la production de l'an dernier, qui reste cependant supérieur de 13 pour cent environ à la moyenne des cinq dernières années.

En Europe, les dernières récoltes de blé de 2005 ont été rentrées au cours des deux derniers mois et le gros des semis d'hiver, à récolter en 2006, est terminé. La production totale de 2005 de l'UE est estimée à 123 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport aux prévisions de septembre et en baisse d’environ 10 pour cent par rapport à 2004. Bien que ce recul s’explique en grande partie par un retour à des rendements normaux après les niveaux exceptionnels de l'année précédente, la grave sécheresse qui a sévi dans la Péninsule ibérique a également fortement contribué à ces moins bons résultats. Les perspectives concernant le blé d'hiver récemment mis en terre seraient généralement bonnes dans la plupart des régions du centre et du nord de l'UE, du fait des conditions météorologiques généralement satisfaisantes pour les semis et le démarrage des cultures. Dans le sud, les réserves d'humidité dans le sud de l'Espagne et au Portugal se sont quelque améliorées avec l’arrivée des pluies en octobre et novembre, mais la campagne de semis a néanmoins été retardée par la sécheresse précédente. À l'est, le temps humide qui a régné lors de la dernière récolte de maïs en Hongrie a gêné la progression normale des semis de blé. Les premières indications concernant certains des principaux pays producteurs de l’UE suggèrent que la superficie cultivée aurait augmenté en France, tandis qu'elle aurait diminué au Royaume-Uni et fortement chuté en Espagne. Les pays des Balkans ont rentré des récoltes de blé moins importantes en 2005, suite à un retour à des rendements moyens après les niveaux exceptionnels de l'année précédente; toutefois certaines régions ont connu des pertes en raison des fortes pluies d'été. Dans les Balkans, les conditions se sont améliorées en octobre pour les semis, grâce au temps plus sec enregistré après un mois de septembre particulièrement humide.

Dans les pays européens de la CEI, l'achèvement des moissons de blé de 2005 ces deux derniers mois a conduit à réviser à la hausse les estimations concernant la production de cette année. La production totale de la sous-région, qui est assurée principalement par la Fédération de Russie et l'Ukraine, est désormais estimée à environ 67 millions de tonnes, soit quelque 2,4 millions de tonnes de plus qu'en 2004. Les premières perspectives concernant la récolte de 2006 sont incertaines. Les dernières estimations indiquent qu'au total 15,8 millions d'hectares ont été ensemencés en blé d'hiver dans la sous-région, niveau proche de celui de l'année précédente. Toutefois, faute de précipitations en septembre et pendant presque tout le mois d'octobre, les semis ont été retardés, et on signale que certaines céréales d'hiver n'ont pas germé en certains endroits de la Fédération de Russie et de l'Ukraine. Les quelques précipitations tombées à la fin octobre ont amélioré la situation des semis et la levée des cultures. Les semis et la germination tardifs pourraient compromettre les rendements céréaliers, en particulier au Moldova où les pluies ont été assez rares ces deux derniers mois.

En Australie, à la fin novembre, la récolte de blé de 2005 était bien avancée. Les perspectives concernant la récolte se sont encore améliorées en septembre et octobre grâce aux précipitations suffisantes dans la plupart des principales régions productrices. Le dernier rapport officiel, établi fin novembre, indiquait que la production pourrait atteindre 24 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que prévu en septembre et presque 18 pour cent de plus qu’en 2004.

COMMERCE

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Le commerce du blé est nettement révisé à la hausse sans toutefois atteindre les résultats de la campagne précédente

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Les prévisions de la FAO concernant le commerce mondial de blé1/ pour 2005/06 (juillet/juin) ont été relevées de 2 millions de tonnes depuis le dernier rapport, pour passer à 107,5 millions de tonnes. La révision de ce mois-ci reflète des prévisions plus optimistes dans plusieurs pays, notamment en Algérie, en Égypte, au Brésil, en Inde, en Iraq et au Nigéria. Toutefois, même ainsi, les échanges internationaux de blé devraient rester au-dessous du volume estimatif de la campagne précédente, principalement en raison du net recul des importations de blé attendu en Chine et au Pakistan.

Selon les prévisions actuelles, les importations totales de blé des pays en développement devraient reculer en 2005/06, pour passer à environ 84 millions de tonnes, soit 1,7 million de tonnes de plus que prévu, mais près de 2 millions de tonnes de moins que le volume estimatif de 2004/05. L'essentiel de ce recul sera le fait de l’Asie, où les achats de blé de la Chine (continentale) devraient chuter de plus de 4 millions de tonnes, suite à une augmentation de la production intérieure et d’une nouvelle légère baisse de la consommation par habitant. Au Pakistan, malgré le grave séisme qui a frappé le pays en octobre, les importations de blé devraient baisser d'environ 1 million de tonnes, suite à un accroissement de la production intérieure cette année. Le séisme a touché les régions montagneuses du Cachemire et de la province de la frontière Nord-Ouest, qui ne produisent pas de céréales. En Turquie, en raison des disponibilités abondantes, les prévisions concernant les importations de blé sont en repli de 400 000 tonnes depuis le dernier rapport, pour s’établir à 600 000 tonnes, chiffre inchangé par rapport à la campagne précédente. Fin août, la Turquie a relevé de 60 à 100 pour cent les droits de douane applicables au blé dur, et de 85 à 130 pour cent ceux applicables au blé de qualité meunière. Toutefois, plusieurs pays d’Asie devraient importer nettement plus de blé en 2005/06. Selon les prévisions, les importations de l'Inde devraient passer à 1 million de tonnes contre seulement 100 000 tonnes en 2004/05, du fait d’une augmentation de la consommation intérieure et de la réduction des stocks. En Iraq, le rythme des achats de blé et de farine de blé à l’étranger s’étant intensifié ces derniers mois, les importations totales devraient atteindre 3,3 millions de tonnes au moins, soit une augmentation de 600 000 tonnes par rapport à la campagne précédente. En République de Corée, l'augmentation des achats de blé fourrager devrait faire passer les importations totales à 3,8 millions de tonnes, soit 300 000 tonnes de plus que pour la campagne précédente.

En Afrique, les prévisions concernant les importations de plusieurs pays ont été révisées à la hausse depuis le dernier rapport. En Égypte, malgré la production intérieure record enregistrée cette année, les prix avantageux des exportations des pays de la mer Noire et la forte demande intérieure ont fait passé les importations à 7,5 millions de tonnes, soit seulement 300 000 tonnes de moins que pour la campagne précédente. Les achats de blé de l’Algérie et du Maroc, tous deux touchés par la sécheresse, devraient nettement augmenter au cours de cette campagne. Parmi les autres pays d’Afrique, la demande intérieure en expansion rapide au Nigéria stimule les importations, en provenance des États-Unis notamment. De ce fait, les prévisions concernant les importations de blé du Nigéria se chiffrent à 4 millions de tonnes, soit une augmentation d'un million de tonnes par rapport à la campagne précédente. Selon un rapport récent du Département de l'agriculture des États-Unis, le Nigéria aurait supplanté le Japon en tant que principal débouché pour les exportations de blé des États-Unis.

Selon les prévisions, les importations de blé de la plupart des pays d'Amérique centrale devraient rester en grande partie inchangées par rapport aux niveaux de la campagne précédente. Toutefois, les importations de plusieurs pays d'Amérique du Sud devraient augmenter. La plus forte augmentation est attendue au Brésil, où le recul prévu de la production, associé à de moindres disponibilités intérieures de blé de qualité, stimule les importations. En Amérique du Nord, les importations des États-Unis pourraient aussi augmenter en 2005/06. La décision récente prise par la Commission internationale du commerce des États-Unis, qui ne considère plus les pratiques commerciales de la Commission canadienne du blé comme nuisibles pour les agriculteurs américains, pourrait stimuler les importations en provenance du Canada. Cette décision devrait aboutir à l’élimination des droits de douane de 11,4 pour cent qui frappent actuellement les importations canadiennes de blé dur roux de printemps. En Europe, on s'attend à une diminution des achats de blé de la Fédération de Russie en raison de l'augmentation des disponibilités intérieures cette année. Dans l'UE, malgré un recul de 10 pour cent de la production de blé en 2005, les importations ne devraient pas augmenter car les disponibilités restent suffisantes grâce aux stocks abondants.

S’agissant des perspectives d’exportation de la campagne en cours, une augmentation des ventes de blé est prévue pour Australie, l'UE et plusieurs pays de la CEI, en raison principalement des disponibilités exportables plus élevées et des moindres quantités détenues par d'autres pays exportateurs tels que l'Argentine. Selon les prévisions, les exportations de la Fédération de Russie atteindraient 9 millions de tonnes, soit les plus fortes ventes enregistrées depuis le record de 2002/03. Les exportations de la Fédération de Russie vers des pays n’appartenant pas à la CEI devraient augmenter fortement, soutenues par la baisse des prix qui a rendu les exportations du pays plus compétitives et a déjà permis une accélération des ventes au cours des premiers mois de la campagne en cours. Les exportations de l'UE ont gagné du terrain ces dernières semaines, soutenues par la faiblesse de l'euro par rapport au dollar EU et par le raffermissement des prix des exportations en provenance des pays de la mer Noire. La chute récente de l’euro permet également à l’UE de réduire ses ristournes à l'exportation (subventions), car ses prix intérieurs sont plus en harmonie avec les niveaux mondiaux.

UTILISATION

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L’utilisation totale de blé augmente car l’utilisation alimentaire et fourragère s’est intensifiée

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Selon les prévisions, l’utilisation mondiale de blé en 2005/06 devrait passer à 625 millions de tonnes, soit une augmentation de 11 millions de tonnes (ou de près de 2 pour cent) par rapport à la campagne précédente et 2 millions de tonnes de plus que signalé en septembre. Les prévisions établissent désormais l'utilisation fourragère du blé à 118 millions de tonnes, soit une hausse de 8 millions de tonnes (ou encore 7 pour cent) par rapport à la campagne précédente et 4 millions de tonnes de plus que prévu. Les vastes disponibilités exportables de blé fourrager de la région de la mer Noire ont conduit à une utilisation accrue sur plusieurs marchés européens et asiatiques où les disponibilités de céréales secondaires sont tendues.

La plupart du blé est destiné à la consommation humaine, laquelle atteindrait 440 millions de tonnes, soit une hausse d’environ 1,2 pour cent par rapport à la campagne précédente. À ce niveau, la consommation mondiale de blé par habitant reste stable, à savoir environ 68 kg, pour la troisième campagne consécutive. Tant dans les pays en développement que dans les pays développés, le niveau de consommation estimatif par habitant reste stable, soit environ 61 kg et 95 kg respectivement. Toutefois, s'agissant des pays en développement les plus peuplés, la consommation de blé par habitant de la Chine devrait légèrement reculer en 2005/06 pour passer à 70 kg. Ce chiffre est comparable à celui de 2004/05, à savoir 70,5 kg et au record atteint à la fin des années 1990, à savoir 78 kg. En Chine, la forte croissance économique, l'urbanisation et l'augmentation des revenus suscitent un accroissement de la consommation de produits à valeur élevée, tels que la viande, les huiles végétales et le sucre.

STOCKS

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Les stocks de blé s’amenuisent

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Les stocks mondiaux de blé pour les campagnes agricoles se terminant en 2006 sont estimés à 166 millions de tonnes, soit un recul de 7 millions de tonnes (4 pour cent) par rapport à leur niveau d'ouverture. La baisse des réserves mondiales de blé est essentiellement imputable aux réductions des stocks des principaux pays exportateurs (en recul d'un million de tonnes au total) ainsi que de la Chine (en recul de 4 millions de tonnes) et de quelques autres pays tels que le Brésil, la Turquie et le Maroc. En Chine, l'augmentation de la production cette année ne suffit pas à empêcher une nouvelle baisse des stocks, car les importations devraient également diminuer. S'agissant des principaux exportateurs, la diminution des stocks devrait être la plus marquée dans l'UE, suite au fléchissement de la production cette année et à l'amélioration des perspectives d'exportations par rapport à la campagne précédente. Selon les dernières estimations, le rapport entre les stocks de blé à la fin de la campagne et l'utilisation mondiale prévue en 2006/20007 pourrait tomber à 26 pour cent, soit 1,2 pour cent de moins que pour la campagne actuelle et nettement au-dessous de la moyenne sur dix ans, qui est de près de 35 pour cent. Toutefois, ce repli s'explique essentiellement par les prélèvements les plus importants opérés par la Chine depuis le début de cette décennie, tandis que les stocks de blé totaux détenus par les principaux exportateurs représentent encore 32 pour cent des stocks mondiaux, niveau pratiquement inchangé par rapport à la campagne précédente et le plus élevé de ces vingt dernières années.

PRIX

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Les prix ont augmenté par rapport à l'an dernier, mais ils ne devraient guère progresser

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Les cours mondiaux du blé sont en général supérieurs à ceux de la campagne précédente. Toutefois, cette augmentation a été limitée par le fléchissement de la demande d'importation constaté dans l'ensemble et par les vastes disponibilités de blé fourrager en provenance de la région de la mer Noire. En novembre, les prix à l’exportation du blé américain No. 2 atteignaient en moyenne 167 dollars EU la tonne, niveau inchangé par rapport à septembre mais 5 dollars la tonne de plus qu'à la même époque l'an dernier. Ces dernières semaines, les prix du blé sur les marchés à terme américains sont restés proches des niveaux de la campagne précédente; à la fin novembre, les contrats à terme portant échéance en mars 2006, négociés au Chicago Board of Trade (CBOT), étaient cotés à 115 dollars EU la tonne, ce qui marque un recul de près de 8 dollars EU depuis septembre mais est comparable aux valeurs enregistrées en mars 2005. Actuellement, à l'exception de l'Argentine, où les prix ont nettement augmenté du fait de la forte baisse de la production intérieure constatée cette année, les indicateurs de base de l’offre et de la demande sur le marché mondial du blé ne laissent pas entrevoir un raffermissement des cours. En outre, la récente fermeté du dollar EU par rapport à la plupart des monnaies, en particulier l'euro, devrait intensifier la concurrence avec les autres grands exportateurs de blé (à l’exception de l’Argentine), ce qui pourrait également peser sur l’évolution des prix internationaux au cours des prochains mois.


1. 1 Y compris la farine de blé en équivalents céréales.

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Contexte

Exonération

©FAO, 2005