perspectives alimentaires No.4, décembre 2005 
système mondial d'information et d'alerte rapide sur l'alimentation et l'agriculture(SMIAR)

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FAITS SAILLANTS

Bilan

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

Encadré: Légumineuses

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET TOURTEAUX

SUCRE

Autres denrées agricoles pertinentes

Taux de fret maritime

Engrais

Dossier spécial

Annexe statistique

NOTE SUR LES STATISTIQUES

SUCRE

PRODUCTION

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La production mondiale de sucre devrait augmenter 2005/06, principalement dans les pays en développement

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Selon les prévisions de la FAO, la production mondiale de sucre de 2005/06 (octobre/septembre) devrait atteindre 147,8 millions de tonnes (en équivalent sucre brut), soit une augmentation de 3,7 pour cent par rapport à l'année précédente et tout juste 156 000 tonnes de moins que le chiffre prévu pour la consommation mondiale de sucre, qui est de 148 millions de tonnes. Le gros de cette augmentation de la production sera enregistré dans les pays en développement, où la production totale devrait atteindre 106 millions de tonnes, stimulée par une récolte record au Brésil et par la reprise en Inde. La production totale des pays développés s'élèverait, selon les prévisions, à 42 millions de tonnes, soit environ 3 pour cent de moins que l'année précédente du fait d'un recul de la production dans l'UE et en Australie. Étant donné que l'on prévoit une baisse des approvisionnements pour la campagne 2005/06 ainsi qu'une diminution des stocks de la Chine, de l'Inde et de la Fédération de Russie, les cours mondiaux du sucre devraient rester supérieurs au niveau moyen enregistré de 2001 à 2004.

Parmi les pays en développement, dans la région Amérique latine et Caraïbes, le Brésil devrait produire 30 millions de tonnes, soit 3,5 pour cent de plus qu'en 2004/05, les conditions météorologiques étant favorables, contrairement à ce qui s'était passé en 2004/05, lorsque de fortes précipitations en avril et mai avaient entravé la récolte de la canne à sucre. La production de sucre devrait aussi augmenter au Mexique, les conditions météorologiques propices ayant entraîné une hausse des rendements. Selon les prévisions, la production atteindrait 6,1 millions de tonnes, soit 200 000 tonnes de plus que le résultat obtenu en 2004/05. Les exportations de sucre du Mexique vers les États-Unis en 2005/06 devraient augmenter conformément au contingent de 276 000 tonnes fixé en vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Une proposition visant à établir un nouveau cadre juridique permettant de réglementer l'industrie sucrière - qui préconisait une plus grande libéralisation du secteur et une réduction des prix versés aux producteurs de canne à sucre - a été récemment rejetée par le parlement. Le Gouvernement mexicain doit encore mettre en place un cadre exhaustif pour le secteur du sucre, cadre qui devrait tenir compte des divers intérêts nationaux et des engagements sur les marchés mondiaux, en particulier à la lumière du récent arbitrage de l'OMC en faveur des États-Unis, lesquels avaient fait valoir que la taxe de 20 pour cent frappant le sirop de maïs à haute teneur en fructose constituait un obstacle au commerce.

En revanche, la production de sucre de Cuba devrait reculer de 7 pour cent pour tomber à 1,3 million de tonnes in 2005/06, sous l'effet de la grave sécheresse qui a sévi dans la plupart des régions productrices et de la restructuration du sous-secteur du sucre. Le déficit de l'offre sur le marché intérieur sera compensé par des importations en provenance de la Colombie. Face au déclin de la production, au renchérissement des intrants et à la faiblesse des cours mondiaux, de nouvelles sucreries seront fermées et viendront s'ajouter aux 71 sucreries (sur 156) détenues par l'État qui seront reconverties à la transformation d'autres produits (notamment chocolats, confiseries, soja et maïs). Les ouvriers licenciés suite à ces fermetures ont bénéficié d'un recyclage professionnel dans d'autres secteurs de l'agriculture. Parmi les changements apportés aux politiques sectorielles du pays, il convient de citer le délaissement de la production de canne à sucre au profit de fruits autres que les agrumes. Environ 1,6 million d'hectares ont été alloués pour reconversion aux fruits tropicaux, aux plantes-racines et tubercules, à la foresterie et à l'élevage. Au sein du sous-secteur du sucre, la reconversion de la canne à sucre dans la production d'éthanol et d'autres produits dérivés a commencé.

La production totale de sucre des pays en développement d' Afrique devrait atteindre, selon les prévisions, 5 millions de tonnes en 2005/06, soit un recul de 4,2 pour cent dû pour l'essentiel aux récoltes réduites rentrées au Swaziland, au Kenya et au Malawi. À l'inverse, la Tanzanie devrait produire un volume record de 237 000 tonnes de sucre, contre 229 000 tonnes en 2004/05, suite aux bienfaits tirés du programme de redressement lancé en 1998. La production devrait baisser à Maurice, tandis qu'elle restera pratiquement inchangée au Swaziland, en Éthiopie et au Mozambique.

Selon les prévisions préliminaires concernant les pays en développement de l' Extrême-Orient, la production de sucre atteindrait 43,7 millions de tonnes, soit bien plus que le niveau enregistré en 2004/05, principalement du fait de la reprise en Inde. Au cours des deux dernières campagnes, l'Inde a puisé dans ses stocks, la production étant tombée à environ 13,9 millions de tonnes en 2004/05 par rapport à 14,6 millions de tonnes la campagne précédente. Toutefois, en 2005/06, la production devrait se redresser pour atteindre 18,5 millions de tonnes, en raison de l'augmentation considérable des semis en réponse au relèvement des prix. Les moussons de 2005 ont apporté des pluies abondantes dans les principales régions productrices de canne à sucre, à savoir Karnataka, Gujarat et Uttar Pradesh, où la production devrait s'élever à 6,5 millions de tonnes. La production sucrière dans l'important état de Maharashtra, au sud du pays, devrait aussi se redresser, pour atteindre environ 4 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus qu'en 2004/05. Compte tenu des perspectives optimistes pour 2005/06, le gouvernement a annoncé que les importateurs de sucre brut devront le réexporter après raffinage, contrairement à ce qui s'était passé en 2004/05, lorsqu'ils avaient été autorisés à vendre le sucre raffiné sur le marché intérieur pour combler le déficit de l'offre. En dépit d'une expansion de la production, l'Inde devra vraisemblablement importer du sucre pour couvrir sa consommation intérieure et reconstituer ses stocks pour 2005/06.

Tableau 10. Production et consommation mondiales de sucre (millions de tonnes, équivalent sucre brut)

  Production Consommation
  2004/05 2005/06 2005 2006
MONDE 142.5 147.8 145.1 148.0
Pays en développement 99.6 106.0 97.4 100.1
Amérique Latine et Caraïbes 49.9 50.7 26.5 27.0
Afrique 5.3 5.0 8.1 8.3
Proche-Orient 6.1 6.3 11.1 11.4
Extrême-Orient 37.9 43.7 51.6 53.2
Océanie 0.4 0.4 0.1 0.1
Pays développés 43.0 41.8 47.8 48.0
Europe 21.8 20.4 20.2 20.2
UE 21.0 19.7 18.1 18.1
Amerique du Nord 7.4 8.0 10.4 10.4
CEI 5.0 4.5 11.4 11.5
Océanie 5.6 5.3 1.4 1.4
Autres pays 3.2 3.6 4.5 4.5

En Thaïlande, la production de sucre devrait, selon les prévisions, atteindre 4,6 millions de tonnes, soit une baisse d'environ 15 pour cent par rapport à 2004/05, du fait des sécheresses consécutives. La production devrait augmenter au Pakistan et aux Philippines, pour atteindre respectivement 3,2 millions de tonnes et 2,5 millions de tonnes. En Chine, la production devrait augmenter de 6 pour cent pour atteindre 10,7 millions de tonnes, sous l'effet de la récolte plus abondante rentrée dans le Guangxi, principale région productrice qui assure environ 60 pour cent de la production sucrière totale de la Chine.

La production de sucre des pays développés devrait diminuer d'un million de tonnes, en raison de moins bons résultats dans l'UE et dans les pays de la CEI. Du fait des conditions météorologiques défavorables et d'une réduction des semis, la production de la Fédération de Russie et de l'Ukraine devrait perdre respectivement 252 000 tonnes et 207 000 tonnes. Aux États-Unis, la production de sucre devrait s'établir à 7,9 millions de tonnes, chiffre pratiquement inchangé par rapport à la campagne précédente. Les ouragans Katrina et Rita ont tous deux gravement perturbé les marchés. L'ouragan Katrina a provoqué la fermeture de deux raffineries en Nouvelle-Orléans, ce qui a perturbé l'approvisionnement immédiat du marché intérieur et contraint le Département de l'agriculture des États-Unis à relever à 8,6 millions de tonnes la quantité de sucre produit dans le pays qui peut être commercialisée, afin de couvrir l'augmentation de la demande. Le Département de l'agriculture des États-Unis a encore relevé ce contingent à 8,8 millions de tonnes environ 2005/06, réparti entre la betterave (4,796 millions de tonnes) et la canne à sucre (4,09 millions de tonnes), tout en attribuant un contingent tarifaire de 276 00 tonnes au Mexique, conformément aux engagements pris en vertu de l'ALENA. Ce sucre peut être commercialisé en 2006, sous forme brute ou raffinée. En Afrique du Sud, la production sucrière devrait augmenter pour passer à 2,7 millions de tonnes, soit une hausse de 93 pour cent par rapport à 2004/05.

En dépit de conditions météorologiques propices et d'une teneur en sucre plus élevée, la production sucrière de l'UE devrait se contracter légèrement en 2005/06, passant à 20 millions de tonnes, du fait des récoltes réduites rentrées dans les principales régions productrices. De nombreux pays producteurs de l'UE ont préféré réduire la superficie ensemencée face aux changements qu'il est proposé d'apporter au régime sucrier de l'UE, lequel, s'il est approuvé par les États Membres, pourrait entrer en vigueur lors de la campagne 2006/2007. Les réformes prévues comprennent une réduction des prix de 36 pour cent sur quatre ans à partir de 2006/2007, et une indemnisation des agriculteurs à hauteur de 64,2 pour cent de la baisse des prix par l'intermédiaire d'un paiement découplé subordonné au respect des normes de gestion environnementale et des terres. En dépit du recul de la production prévu, l'UE a annoncé récemment une baisse de 1,8 million de tonnes du contingent de production pour la campagne 2005/06. Le but est de limiter les exportations de sucre et de produits dérivés qui donnent droit à remboursement, afin de respecter les engagements de l'OMC eu égard aux subventions à l'exportation. Un récent arbitrage de l'OMC a donné à l'UE jusqu'au 22 mai 2006 pour se conformer à une précédente décision en faveur de l'Australie, du Brésil et de la Thaïlande, qui s'étaient opposés au programme de subvention des exportations de sucre appliqué dans l'UE. De même, la production sucrière de l'Australie devrait chuter, pour passer à 5,3 millions de tonnes.

UTILISATION

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La consommation mondiale de sucre devait progresser dans les pays en développement

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La consommation mondiale de sucre de 2006 devrait augmenter, pour atteindre 148 millions de tonnes, soit 2 pour cent de plus qu'en 2005, du fait de la croissance escomptée dans les pays en développement de l'Extrême-Orient et de l'Amérique latine. Selon les estimations, la consommation de sucre des pays en développement atteindrait 100 millions de tonnes en 2006, ce qui correspond au PIB par habitant et à la croissance démographique. Parmi les pays développés, où la demande est relativement stable, la consommation devrait demeurer pratiquement inchangée dans l'UE, en République de Corée et aux États-Unis.

En Inde, qui est le plus grand pays consommateur du monde, l'utilisation devrait augmenter, pour passer à environ 20,1 millions de tonnes. Après deux années consécutives de faible production, les prix intérieurs ont monté et la demande a fléchi, ce qui a incité en fin de compte à délaisser la canne à sucre au profit de la production de gur et de khandsari. Toutefois, le redressement de la production qui est escompté devrait stimuler la consommation totale en 2006. La consommation de sucre de la Chine devrait, selon les prévisions, augmenter de 2,5 pour cent pour s'élever à 13,7 millions de tonnes, sous l'effet de la demande accrue du secteur de la transformation des aliments ainsi que du recul de la production d'édulcorants artificiels. Une augmentation de la production est prévue en Amérique latine et aux Caraïbes, où la consommation devrait atteindre 27 millions de tonnes. Cette croissance sera enregistrée pour l'essentiel au Brésil et au Mexique, où l'utilisation est estimée à 11 millions de tonnes et 5,5 millions de tonnes, respectivement.

PRIX

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Le resserrement de la demande contribue à la fermeté des prix du sucre

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Le raffermissement des cours mondiaux du sucre s'est poursuivi en 2005; le prix de l'Accord international sur le sucre (ISA) a atteint en moyenne 9,20 cents EU par livre et par jour de janvier à septembre, soit une augmentation de plus de 30 pour cent par rapport à la même époque en 2004. Cette augmentation a été soutenue par une forte croissance de la consommation alors que celle de la production s'est ralentie, ce qui a entraîné une diminution des réserves mondiales. Compte tenu de la stabilité relative des prix ces deux derniers mois, il est probable que le marché a déjà pris en compte la plupart des changements des indicateurs de base du marché pour la campagne 2005/06, et à moins d'une rupture des approvisionnements, les prix devraient rester fermes et stables.

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©FAO, 2005