SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO

ALERTE SPECIALE

No. 322

PAYS: SOMALIE

DATE: 21 décembre 2005

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De récentes données confirment l'imminence d'une crise humanitaire dans tout le sud de la Somalie, comme signalé par de précédentes alertes rapides. La dégradation de la sécurité alimentaire va rapidement aboutir à une crise humanitaire généralisée dans le sud de la Somalie.

L'Unité d'analyse de la sécurité alimentaire pour la Somalie (FSAU) dirigée par la FAO et financée par la Commission européenne et l'USAID, ainsi que FEWSNet prévoient que, faute de précipitations dans l'ensemble du sud de la Somalie, la récolte de la campagne secondaire "deyr" sera la plus faible des dix dernières années. L'état des pâturages est très mauvais et le bétail meurt alors que les pasteurs ont du mal à trouver de l'eau et du fourrage. La prochaine saison des pluies ne devrait pas apporter d'amélioration avant juin 2006, et selon les premières estimations, jusqu'à 2 millions de personnes devraient connaître une crise humanitaire et/ou de graves difficultés liées à l'alimentation et aux moyens de subsistance pendant les six prochains mois au moins. Cela représente le double des projections du mois d'août concernant le nombre de personnes nécessitant une aide.

La Somalie connaît une dangereuse conjugaison de facteurs qui conduira presque certainement à la dégradation rapide de la situation humanitaire dans l'ensemble des régions méridionales, notamment:

  • La récolte céréalière de la campagne principale de cette année, rentrée en juillet, a été la plus mauvaise de la décennie, à savoir: 1) la production céréalière annuelle totale sera la pire des dix dernières années, et avoisinera probablement 25 pour cent de la moyenne à long terme, et 2) la mauvaise récolte de la campagne principale fait que les groupes vulnérables disposent de moins de stocks de vivres et de moins d'argent pour faire face à de nouveaux chocs.

  • Les perspectives actuelles d'une grave insécurité concernant l'alimentation et les moyens de subsistance viennent s'ajouter aux crises humanitaires qui sévissent actuellement dans les régions de Gedo et du Juba inférieur - à cause de la mauvaise récolte de la campagne deyr, ces crises seront à la fois plus étendues et plus graves.

  • Plusieurs zones sont en proie à une lutte pour les ressources, qui entraîne des déplacements de population ainsi que des morts et perturbe les marchés et les schémas de transhumance. Les tensions qui subsistent au sein du gouvernement fédéral de transition, associées à la poursuite des importations d'armes militaires qui est signalée, pourraient aboutir à des troubles civils généralisés, ce qui aggraverait encore la situation humanitaire.

  • Les acteurs humanitaires ont un accès limité à certaines zones où l'aide est indispensable. En outre, la recrudescence des actes de piraterie au large des côtes somaliennes limite les filières d'approvisionnement vivrier pour les importations tant commerciales qu'humanitaires.

  • Les taux de malnutrition aiguë des Somaliens dans l'ensemble de la région dépassent déjà largement les niveaux acceptables; dans certaines zones, ces taux sont supérieurs à 20 pour cent - ce qui signifie que l'aptitude physiologique à résister à de nouvelles contraintes est limitée. Dans un centre d'alimentation de la région de Gedo, l’afflux a augmenté de 50 pour cent entre novembre et décembre.

  • La saison des pluies de la campagne deyr est tout aussi mauvaise dans les zones voisines de l'Éthiopie et du Kenya, ce qui restreindra considérablement les possibilités de migration et limitera les mécanismes de soutien social. Les crises humanitaires devraient être particulièrement graves dans le sud, mais tant le centre que le nord de la Somalie connaissent aussi des difficultés liées à l'alimentation et aux moyens de subsistance qui nécessitent des interventions. "Nous avons déjà constaté une réponse positive aux précédentes alertes rapides de la part de la "communauté pour la Somalie" (qui comprend des institutions des Nations Unies, des ONG, des donateurs et le Gouvernement fédéral de transition)", indique Nicholas Haan, Conseiller technique principal de la FSAU. “Ce que nous souhaitons maintenant, c'est que la communauté internationale des donateurs saisisse cette occasion pour éviter les images de famine généralisée que nous avons vues au Niger et au Soudan”.

  • La FSAU et ses partenaires effectuent actuellement des évaluations détaillées sur le terrain en ce qui concerne la production agricole, l'état des pâturages, la nutrition, les marchés et le conflit dans l'ensemble de la Somalie; une analyse détaillée des conséquences pour la sécurité alimentaire sera disponible à la mi-janvier. Toutefois, les renseignements disponibles actuellement sont suffisants pour mobiliser les ressources et amplifier les interventions.

    Pour consulter les rapports de la FSAU, des cartes et des renseignements plus détaillés, voir le site: www.fsausomali.org.

    Le présent rapport a été établi sous la responsabilité du Secrétariat de la FAO à partir d'informations provenant de sources officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s'adresser, pour tout complément d'information au Bureau du Chef, SMIAR, FAO; Télécopie: 0039-06-5705-4495, Mél: [email protected]

    Il est également possible de recevoir automatiquement, par messagerie électronique, les Alertes spéciales et les Rapports spéciaux, dès leur publication, en souscrivant à la liste de distribution du SMIAR. A cette fin, veuillez envoyer un message électronique à l'adresse suivante: [email protected], sans indiquer la case "objet" en indiquant le message ci-après:

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