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INTRODUCTION

Les eaux continentales d'Afrique ont probablement donné lieu aux meilleures études sur les milieux aquatiques tropicaux. Les lacs naturels, les lacs artificiels et les cours d'eau d'Afrique ont été étudiés dans le cadre de projets extensifs et parfois intensifs et l'information ainsi recueillie a servi de référence pour l'évaluation d'autres pêches continentales des tropiques. Néanmoins, à l'échelle du continent africain, la couverture documentaire reste peu dense et les méthodologies statistiques sur lesquelles reposent bon nombre des estimations citées ici ont une valeur douteuse. En fait, bien des rendements paraissent avoir été calculés intuitivement par des procédés empiriques très approximatifs ou, plus récemment, par l'application d'indices fondés sur des données concernant d'autres plans d'eau analogues. En outre, une partie seulement de la production est déclarée et enregistrée dans les statistiques officielles. Le produit des pêches de subsistance de petits cours d'eau et d'autres plans d'eau, par exemple, peut être consommé directement. Les quantités capturées dans ces pêcheries sont sans doute très importantes, étant donné que d'après une analyse de Welcomme (1976) les tonnages effectivement capturés dans les eaux courantes sont environ deux fois supérieurs à ceux qui figurent dans les statistiques des prises. Par conséquent, les estimations des captures sont probablement au-dessous de la réalité.

La pêche a augmenté régulièrement en Afrique de 1950 à 1970, date à laquelle il a commencé à apparaître que beaucoup de pêcheries étaient au voisinage de la pleine exploitation. Depuis lors, les pêches traditionnelles ont tendu à se stabiliser et parfois à diminuer, les stocks étant surexploités ou soumis à des conditions climatiques défavorables. Néanmoins, il reste quelques pêcheries hors du commun ou peu accessibles dont la mise en exploitation systématique pourrait entraîner un nouvel accroissement de la production halieutique. Alors que l'ouverture de nouvelles pêcheries et la diffusion de l'aquiculture tendent à accroître la production, les altérations du milieu tendent à faire disparaître certaines pêchés. Par exemple, la production du lac artificiel de Kainji compense tout juste la perte de rendement des plaines d'inondation situées en aval du barrage. Il est donc probable que dans bien des cas, les potentiels mentionnés dans le présent document ne seront pas réalisables. Selon toute probabilité, les pertes et les gains ne feront que s'équilibrer plus ou moins exactement de sorte que la production du continent s'établirait autour de 1,5 million de t.

RESUME

Le tableau 1 présente des estimations des captures effectives et potentielles dans les eaux continentales d'Afrique, en regard des captures totales par pays.

Tableau 1

Estimations des captures effectives et potentielles dans les eaux continentales d'Afrique et comparaison avec la pêche maritime

PaysPoissons d'eau douceVariationCaptures nominales totalesPourcentage de poissons d'eaux douces
Captures (t)Potentiel (t)
Angola       10 000a        10 000a  153 580    6,1
Bénin        20 550c        25 000c=    25 504  80,6
Botswana         1 600b       15 000b      1 600100,0
Burundi       20 330c       20 000c=   20 330100,0
Cameroun       40 000b       40 000b=   61 600  64,9
Empire centrafricain       10 400b        15 000+a   10 400100,0
Tchad     115 000bdépend du climat- 115 000100,0
Congo          1 000a      60 000a   19 447    5,1
Egypte        80 000b       80 000+a= 106 574  75,1
Ethiopie          1 000a     59 100b   26 800    3,7
Gabon          1 800b         2 000+a      7 456  24,1
Gambie             800a       8 000a    10 795    7,4
Ghana        41 945c      40 000+a=   237 697  17,6
Guinée          1 000a      5 000a      6 000  16,7
Côte-d'Ivoire        17 000b   17 000b=    76 995  22,1
Kenya        37 000c      37 000+b=    40 883  90,0
Libéria          4 000ainconnu     16 600  24,1
Madagascar        41 500c    41 500c=    54 950  75,5
Malawi        78 500c    78 500c=    78 500100,0
Mali     100 000bdépend du climat    100 000100,0
Mauritanie       13 000adépend du climat     34 170  38,0
Mozambique         3 000adépend du climat       8 000100,0
Niger         8 000b      15 000+a    10 500  30,0
Nigeria     200 000b  200 000b=   365 687  82,8
Rwanda           600b    12 000a        600100,0
Sénégal       25 000bdépend du climat    375 861    7,1
Sierra Leone         1 100a      5 000a     67 797    1,6
Soudan       22 000c  125 000a     24 700  95,1
Tanzanie     150 552c  250 000b   180 746  83,3
Togo         3 000a      3 000a=     14 420  20,8
Ouganda     174 537c  240 000b   174 537100,0
Haute-Volta         3 500a      6 000a        3 500100,0
Zaïre     114 200b  280 000c    117 858  93,3
Zambie       49 000c    70 000b      49 000100,0
Total1 390 9141 905 900 2 595 387  53,6

a Estimation non fiable

b Estimation modérement fiable

c Estimation très fiable

↑ Accroissement

↓ Diminution

= Pas de changement

A l'heure actuelle, le total des captures nominales de poisson d'eau douce est évalué à environ 1 400 000 t mais pour les raisons mentionnées dans l'introduction les captures effectives dépassent probablement ce chiffre. Le chiffre potentiel des captures nominales, soit 1 900 000 t, représente un accroissement de 26 pour cent mais à cause de la surexploitation de certaines pêcheries et des pertes de production dues à la dégradation de l'environnement, il est douteux que la pêche proprement dite donne jamais ce tonnage. Quoi qu'il en soit, onze pays ont un potentiel d'accroissement résultant des données halieutiques, seules dix sembleraient être stables et dans cinq autres il dépend en grande partie des variables climatiques que la production augmente, diminue ou soit stationnaire.

Quant à l'aquiculture, sa contribution possible à l'accroissement de la production reste à l'heure actuelle complètement hypothétique. Certes, le potentiel existe mais dans le climat socio-économique existant il ne sera peut-être jamais réalisé.

L'importance des pêches continentales d'Afrique ressort du fait que dans les pays décrits 54 pour cent de la production halieutique totale provient des eaux intérieures. Fait encore plus significatif, la part des pêches continentales dépasse 90 pour cent dans onze pays sur trente-deux.

ETUDES PAR PAYS

ANGOLA

1.SUPERFICIE: 1 250 000 km2 
2.POPULATION: 5,8 millions (1973)Densité: 4,6 au km2
3.PRISES TOTALES: 153 580 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 6,1

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Le pays comprend (a) l'Angola proprement dit, situé au sud du fleuve Zaïre entre 6° et 17° sud et 12° et 23° est et (b) Cabinda, petite bande côtière enclavée dans le territoire zaïrois au nord du flevue Zaïre. Le plateau central de 1 000 à 1 600 m d'altitude couvre la majeure partie de l'Angola. Dans le centre-ouest, le relief s'élève jusqu'à des hauteurs de 2 000 à 2 500 m. La plaine côtière est étroite. Au Nord règne la forêt humide, au Sud une savane qui tourne au désert semi-aride. Manque d'altitude, climat tropical et forêt dense caractérisent Cabinda.

5. CLIMAT

En général, le nord de l'Angola a un climat tropical, le sud est semi-aride. Le climat est très influencé par le courant froid du Benguela qui tempère les régions côtières. Il y a deux saisons principales: une saison fraîche et sèche de mars à octobre et une saison humide et assez chaude de novembre à avril. Pendant la saison froide, il peut geler sur le plateau.

6. HYDROLOGIE

6.1 Cours d'eau

Dans son ensemble, le pays est bien arrosé par les cours d'eau descendant du haut plateau central. Poll (1967) distingue cinq grands bassins fluviaux correspondant à des zones zoogéographiques:

  1. Bassin du Zaïre avec, entre autres grandes rivières, le Kasai et le Kwango;

  2. Bassin du Zambèse, avec les cours supérieurs du Zambèse et de ses affluents le Lungue et le Cuando;

  3. Bassin de l'Okavango avec les rivières Cuito et Cubango;

  4. Fleuves côtiers du nord, en particulier Cuanza;

  5. Bassin du Cunene

Le réseau hydrographique a une longueur totale de plus de 10 000 km sans compter les cours d'eau secondaires.

6.2 Lacs

Il n'y a pas de grand lac en Angola, mais on compte un grand nombre de petits plans d'eau associés aux systèmes fluviaux dans le sud et l'est du pays.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

L'Angola est un pays avant tout agricole malgré les quelques industries extractives du nord-est. Les barrages et les retenues sont rares. Jusqu'ici les irrigations n'ont guère été développées.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 2

Pêches nominales dans les eaux continentales de l'Angola (1971–76)

197119721973197419751976
000000

Les chiffres nuls du tableau 2 signifient seulement que l'on ne possède jusqu'ici aucun renseignement sur les quantités capturées dans les eaux continentales de l'Angola.

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement de chiffres trompe presque certainement sur l'importance des ressources et des activités halieutiques dans les eaux continentales de l'Angola. En supposant que la pêche artisanale est pratiquée sur tous les cours d'eau comme c'est le cas la plupart du temps en Afrique et que les prises sont du même ordre de grandeur, on arrive à un chiffre estimatif d'au moins 10 000 t en appliquant la règle empirique d'évaluation du rendement des cours d'eau africains établie par Welcomme (1976). Evidemment, ce chiffre n'est rien moins que certain mais tout porte à croire que les pêches continentales ont un rendement potentiel ou effectif de quelque importance.

9.2 Facteurs du rendement

Etant donné que la plupart des eaux intérieures sont des eaux courantes, le rendement serait sensible à tous travaux d'aménagement qui influeraient sur le débit, par exemple, des ouvrages d'irrigation ou de retenue. En outre, certains cours d'eau traversent des zones de forêt dense et sont sans doute relativement peu productifs.

9.3 Prévisions

Faute d'informations sur les pêcheries il est difficile d'état des stocks de poisson. Le secteur des pêches continentales a peu d'importance par rapport à la pêche maritime, très largement pratiquée et c'est pourquoi on lui a accordé peu d'attention. Toutefois, il est probable que l'on s'occupera davantage de ce secteur à mesure que progressera la mise en valeur de l'arrière-pays.

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

Poll, M., 1967 Contribution à la faune ichtyologique de l'Angola. Diamang Pub.Cult., 75 Lisboa. 381 p.

BENIN

1.SUPERFICIE: 113 000 km2 
2.POPULATION: 2,7 millionsDensité: 25 au km2
3.PRISES TOTALES: 25 504 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 80,6

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Le Bénin comprend quatre régions naturelles: a) une plaine côtière sableuse et plate coupée par des lagunes saumâtres; b) un plateau granitique qui occupe presque tout le centre du pays et qui s'élève au nord-ouest vers la chaîne de l'Atakora; c) la vallée de la rivière Pendjari et d) la vallée du Niger.

5. CLIMAT

La région côtière est humide et chaude, la température étant assez uniforme pendant toute l'année. Il y a deux saisons de pluie: les grandes pluies de mars à juin et les petites pluies qui ont leur maximum en octobre. Vers le nord, le pays devient plus aride: on distingue une saison fraîche de décembre à janvier et une saison chaude de mars à juin. Il y a une seule saison des pluies, de juillet à octobre.

6. HYDROLOGIE

6.1 Cours d'eau

On distingue trois bassins hydrographiques principaux: a) au nord, la frontière du Bénin suit le fleuve Niger sur environ 120 km. Les trois principaux affluents du cours moyen de ce fleuve, l'Alibori, la Sota et le Mekrou, prennent naissance sur le plateau central du Bénin, ont un régime torrentiel et courent vers le nord pour rejoindre le Niger. La rive béninoise du Niger forme une vaste plaine d'inondation dont la superficie atteint environ 270 km2 au temps des plus hautes eaux; b) la Pendjary, affluent de la Volta, draine les pentes occidentales de l'Atakora et parcourt 400 km environ sur le territoire béninois avant de pénétrer au Togo; c) les cours d'eau orientés vers le sud, le Mono (360 km), le Couffo (240 km) et l'Ouémé (700 km) naissent sur le plateau central et après des cours supérieurs torrentiels forment de grandes plaines d'inondation fertiles dans la zone côtière. Les plaines d'inondation s'achèvent par une série de vastes lagunes. La plus grande de ces plaines, celle de l'Ouémé, a une superficie de 2 000 km2 au temps des plus hautes eaux.

6.2 Lacs

Il existe plusieurs groupes de lacs associés aux plaines d'inondation des cours d'eau orientés vers le sud. Sur l'Ouémé, on trouve les lacs Azilli et Cele, qui couvrent l'un et l'autre quelque 5 km2. Le Mono forme six lacs dont la superficie totale était de 16 km2 en 1971, mais la sédimentation et d'autres phénomènes liés à l'aménagement du bassin modifient leurs caractéristiques très rapidement.

6.3 Lacs artificiels

Il n'y a pas de lacs artificiels importants dans le pays. Dans le nord, on trouve quelques petites retenues d'eau pour le bétail.

6.4 Eaux saumâtres

Les plans d'eau de beaucoup les plus importants du pays sont les lagunes côtières à eaux saumâtres qui confinent avec d'autres éléments du système lagunaire de la côte d'Afrique occidentale. Il y a deux principaux plans d'eau. Le premier, de 14 700 ha au total, est l'ensemble constitué par le lac Nokoué et la lagune de Porto Novo qui sont séparés seulement par les nombreux bras du delta de l'Ouémé. Le second, le lac Ahémé, couvre 8 500 ha. D'autres nappes de moindre importance, couvrant au total environ 2 800 ha, relient les principaux plans d'eau à la mer et s'étendent parallèlement à la côte en arrière des dunes.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le Bénin est un pays agricole. Le sud est voué surtout aux plantations de palmiers à huile, le nord au maïs et au coton. L'élevage des bovins a de l'importance surtout dans les plaines d'inondation du Niger au nord et de l'Ouémé au sud. L'agriculture de décrue est largement pratiquée dans les plaines inondables du sud et la riziculture a été récémment introduite dans le bassin de l'Ouémé.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 3

Captures nominales dans les eaux continentales du Bénin (1971–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
23 00022 50020 50020 40020 30020 36020 550

Un rapport de la Direction des pêches (1977) donne des statistiques plus détaillées portant sur une période de dix-huit ans et d'où proviennent les données reproduites dans le Tableau 4.

Tableau 4

Tonnages capturés dans divers plans d'eau du Bénin: comparaison entre 1959 et 1976

Plans d'eauPrises (en tonnes)
19591976
Lac Nokoué-Lagune de Porto Novo16 000  5 025
Lac Ahémé  9 060  5 200
Autres lacs  1 228  2 000
Delta de l'Ouémé  9 000  5 700
Niger  3 000  2 045
Pendjary-     580
Total38 28820 550

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Il ressort des Tableaux 3 et 4 que les tonnages capturés dans les eaux continentales du Bénin ont diminué de près de 50 pour cent en une vingtaine d'années.

9.2 Facteurs du rendement

La production des quatre pêcheries principales a diminué pour plusieurs raisons. Dans la vallée du Niger, le fléchissement a été provoqué, au moins à l'origine, par la perte de débouchés pour le poisson de cette région. La sécheresse dont a été victime le Sahel a eu également de graves conséquences comme le montre la statistique des quantités de poisson fumé débarquées à Malanville pendant les années de crise.

Tableau 5

Poisson fumé débité au marché de Malanville

AnnéeQuantité (t)
1968528
1969439
1970375
1971-
1972271
1973135

Dans le bassin de l'Ouémé, une exploitation intensive prolongée a épuisé la pêcherie dont les prises sont tombées de 10 000 t par an avant 1960 à quelque 6 000 t en 1976. La surexploitation est prouvée par la disparition des espèces de grande taille et par le fléchissement de la taille moyenne des captures. On a incriminé également la salinisation croissante du cours inférieur de la rivière en raison de communications permanentes entre le lac Nokoué et la mer, mais ce facteur explique mal l'évolution des captures.

Toutefois, il est hors de doute que l'évolution du taux de la salinité a causé l'effondrement de la principale pêcherie du lac. A la fin des années cinquante, on élevait et capturait les acadjas, avec des rendements de dix tonnes à l'hectare de parc, dans des enclos de grande superficie. Par la suite, l'envahissement du lac par les tarets a détruit ou rendu inexploitables beaucoup de parcs, provoquant l'exploitation plus intensive des autres stocks de poisson, qui, à leur tour, ont beaucoup diminué.

La baisse de production du lac Ahémé (8 000 t en 1970, environ 5 000 t en 1976) coïncide avec la disparition des acadjas retirés de la lagune pour des raisons politiques.

9.3 Prévisions

L'histoire des pêches béninoises offre un exemple classique de multiples erreurs d'aménagement. A l'avenir, pourtant, les possibilités pourraient être relativement favorables. Une nouvelle phase pluviale au Sahel pourrait ramener la production du Niger aux niveaux d'antan, si l'on peut trouver des débouchés satisfaisants pour les produits.

Il est possible que les lagunes retrouvent leurs niveaux de production antérieurs. Au lac Ahémé, la réintroduction méthodique des acadjas pourrait sans doute donner des résultats immédiats. Au lac Nokoué, il s'agit avant tout d'empêcher la pénétration des eaux marines dans la lagune et la construction recente à Cotonou d'un barrage en travers du canal reliant le lac à la mer permettra peut-être d'exploiter le lac comme un grand étang de pisciculture.

Pour l'Ouémé, en revanche les perspectives sont plutôt médiocres. La pêcherie est déjà surexploitée et, comme la vallée est fortement peuplée, il est peu probable que la pression diminue. En outre, la plaine inondable de l'Ouémé est de plus en plus utilisée pour la riziculture et les étangs à poisson alimentés par l'eau de crue, qui contribuaient beaucoup à la production halleutique, sont en vole d'abandon. Il est à peu près certain que l'on va construire un barrage d'amont pour régulariser l'Ouémé et que cet ouvrage fera disparaître la pêcherie.

Sans compter la production des eaux naturelles, on doit prévoir une augmentation considérable du produit de la pêche au Bénin du fait de l'introduction de l'aquiculture dans les eaux saumâtres du littoral.

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

FAO, 1971 Rapport du Gouvernement du Dahomey sur l'évolution de la pêche intérieure, son état et ses possibilités, établi sur la base des travaux de R.L. Welcomme, spécialiste de la pêche. Rep. FAO/UNDP (TA), (2938):97 p.

Direction des Pêches, 1977 Evolution de la pêche dans les eaux intérieures du Bénin. Texte présenté au Colloque du CPCA sur les pêcheries des cours d'eau et des plans inondables. Bujumbura, Burundi, November 1977. CIFA/77/Symp., 2, 18 p.

BOTSWANA

1.SUPERFICIE: 570 000 km2 
2.POPULATION: 574 000Densité: 1 au km2
3.PRISES TOTALES: 1 600 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 100

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Le Botswana est un plateau d'une élévation moyenne de 1 000 m, qui présente au nord et au nord-ouest plusieurs dépressions liées aux principaux systèmes fluviaux. La majeure partie du pays est couverte d'une savane aride qui, vers l'ouest, fait place graduellement au désert du Kalahari. La dépression de l'Okavango dans le nord-ouest est un peu plus boisée et généralement plus humide.

5. CLIMAT

La sécheresse domine. Les étés sont chauds et les hivers froids. Dans les régions désertiques, la température nocturne peut descendre au-dessous de zéro pendant l'hiver (mai–août). La fin de l'été (février–avril) est la saison la plus humide mais la pluviosité varie beaucoup d'une année à l'autre. Les crues de l'Okavango dépendent pour moitié des régimes pluviométriques du bassin supérieur, situé en Angola, qui peuvent être très différents de ceux du Botswana. Les eaux du delta de l'Okavango sont dissipées en majeure partie par l'évaporation.

6. HYDROGRAPHIE

6.1 Cours d'eau

L'Okavango et son delta final sont les seuls systèmes aquatiques importants du pays. L'Okavango, venu de l'Angola, pénètre dans le Botswana après avoir traversé le couloir de Caprivi et se ramifie presqu'aussitôt pour former un delta en éventail d'environ 10 000 km2. Ce delta endoréique déborde partiellement, durant les années de grande pluviosité, dans le bassin du Zambèse par la gouttière de Selinda et la rivière de Linyati et dans la dépression de Mababé par la rivière Khwai. La dépression de Mababé peut être inondée également par le Zambèze qui communique avec elle par la Savuti. Il arrive aussi que la dépression de Makgadikgadi soit arrosée par des eaux empruntant le cours de la rivière Boteti. Toutefois cette cuvette n'a pas été inondée depuis plusieurs années.

6.2 Lacs

Le seul lac important du Botswana est le lac Ngami, dernier collecteur des eaux du delta de l'Okavango. Il est alimenté par la Thamalakhané mais ne se remplit pas tous les ans. Il était resté à sec pendant de longues années avant 1951 et il s'est réasséché en 1973–74. En eaux, le lac peut avoir 200 km2 de superficie et 3,5 m de profondeur.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le delta de l'Okavango est exploité par des paysans qui produisent pour la subsistance sur des terrains cultivés en sec ou dans la plaine inondable. Une grande partie du bassin est encore occupée par la faune sauvage car les densités de la population humaine sont très faibles. Aucun projet d'irrigation n'a encore été réalisé. L'écologie et la mise en valeur des marais de l'Okavango ont été étudiées par la Botswana Society (1976).

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 6

Captures nominales dans les eaux continentales du Botswana (1970–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
8001 1001 2001 2001 2001 2001 600

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Les chiffres du Tableau 6 sont des estimations des captures. Aucune étude systématique n'a été effectuée jusqu'à présent bien que Gilmore (1977) chiffre lui aussi les prises annuelles à 1 200 t. La pêche est une pêche de ravitaillement et une production accrue trouverait peu de débouchés étant donné le médiocre état des communications au Botswana. Si l'on évalue le potentiel en se fondant sur la production des régions analogues de l'Afrique, on a lieu de penser que les captures pourraient être beaucoup plus fortes qu'à présent.

9.2 Facteurs du rendement

Il n'est pas encore prouvé que le delta de l'Okavango puisse avoir la même productivité que d'autres plaines d'inondation africaines. La moyenne de 40 kg à l'hectare, relevée sur un échantillon de plaines caractéristiques, ferait prédire des captures d'environ 40 000 t par an, mais les eaux sont d'une fertilité au-dessous de la moyenne, la végétation est dense, et les crues principales se produisent pendant la saison froide, tout au moins dans la partie sud du réseau. Il est donc normal que les prises soient un peu plus faibles que dans d'autres systèmes comparables. Toutefois, même si l'on table sur les mêmes résultats que dans un bassin limitrophe, celui de la Kafue (15 kg/ha) on pourrait espérer un résultat à peu près dix fois supérieur à celui d'aujourd'hui (donc 15 000 t).

9.3 Prévisions

Etant donné que le potentiel est très élevé par rapport à la production actuelle, on peut s'attendre donc prochainement à des hausses du rendement.

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

Botswana Society, 1976 Proceedings of the Symposium on the Okavango delta and its future utilization. Botswana, Gaberone, the Botswana Society, 349 p.

Gilmore, K.S., 1977 National report on the river and floodplain fisheries of the Okavango delta, Botswana. CIFA/77/Symp., 16, 4 p.

BURUNDI

1.SUPERFICIE: 28 000 km2 
2.POPULATION: 3,5 millionsDensité: 130 au km2
3.PRISES TOTALES: 20 330 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 100

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

La majeure partie du pays est formée de hautes terres et de collines herbeuses culminant à 2 600 m. La vallée de la Ruzizi et les rives très étroites du lac Tanganyika, à l'ouest, ont des altitudes plus faibles.

5. Malgré la proximité de l'équateur, les plateaux du Burundi sont relativement froids, en raison de l'altitude. La vallée de la Ruzizi et les rives du Tanganyika ont des températures un peu plus élevées. Courte saison sèche en janvier, grandes pluies de février à mai. Grande saison sèche de mai à septembre, suivie des petites pluies.

6. HYDROGRAPHIE

6.1 Cours d'eau

Les eaux courants du Burundi sont sans importance pour la pêche. La rivière Ruzizi qui relie le lac Kivu au lac Tanganyika est assez petite et rapide. Dans la partie nord du pays, les eaux de l'Akanyaru se dirigent vers la Kagera, au Rwanda, pour aboutir au lac Victoria, en Tanzanie.

6.2 Lacs

Le plus grand plan d'eau du Burundi est la partie nord-est du lac Tanganyika. Le Burundi possède 2 600 km2 de ce lac - environ 8 pour cent de sa superficie totale. Il est très profond et ses rives sont très abruptes. Il y a au nord du pays plusieurs lacs associés à la rivière Akanyaru. Les deux plus grands sont le Cyohoha S. et le Rugwero, à cheval entre le Burundi et le Rwanda. La série est complétée par trois lacs plus petits, Kazigiri, Riwihinda et Camirinda.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le Burundi est peuplé par des tribus pastorales qui ont colonisé les régions de montagne. La population pratique aussi l'agriculture intensive et le café est la principale culture de rapport. L'agriculture irriguée, dans la vallée de la Ruzizi, comporte de grosses applications de pesticides.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 7

Captures nominales dans les eaux continentales du Burundi (1966–76) (en tonnes)

19661967196819691970197119721973197419751976
16 43012 28711 02815 55713 30016 9007 5008 50010 98214 54720 333

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Les captures proviennent presqu'entièrement du lac Tanganyika. Les lacs du nord ne donnent que de petites quantités de produits destinés à la consommation locale. Il y a trois sortes de pêche sur le lac Tanganyika: pêche coutumière (pirogues, trubles, sennes et filets maillants); pêche artisanale (catamarans, carrelets) et pêche industrielle (embarcations plus grandes, sennes coulissantes). Les deux dernières et, dans une certaine mesure la première, reposent sur l'exploitation du “Ndagala” pêché à la lumière. Les pêcheurs coutumiers utilisent aussi les sennes de plage pour capturer de petits cichlidés. Le Ndagala, base de la pêcherie, englobe trois espèces: Limnothrissa miodon, Stolothrisea tanganicae et Luciolates stappersii.

Selon le projet FAO de recherches halieutiques sur le lac Tanganyika (FAO/PNUD, 1977), le rendement equilibré moyen des pêcheries du lac serait d'environ 17 000 t par an et c'est à ce niveau que se situent effectivement les prises actuelles (Tableau 7).

9.2 Facteurs du rendement

La pêcherie du lac Tanganyika exploite principalement un stock de poissons pélagiques dont la densité dépend probablement des concentrations existant dans d'autres parties du lac. A l'heure actuelle, les secteurs ressortissant du Burundi (au nord) et de la Zambie (au sud) sont les seules parties du lac où les captures approchent du maximum prévisible. La plus grande partie des eaux du lac sont encore soumises à des taux d'exploitation relativement faibles. A mesure que l'exploitation augmentera de façon générale, la pêche burundienne pourra en subir le contrecoup. Les mauvais résultats de 1972 et 1973 sont dus aux troubles qui ont agité alors le pays.

9.3 Prévisions

Etant donné que la pêcherie pélagique du lac Tanganyika n'est pas loin du stade de l'exploitation maximale, il semble difficile que le Burundi puisse accroître sa production de poisson d'eau douce. Les lacs du nord ont une superficie trop faible et les stocks non-pélagiques du lac Tanganyika sont peu abondants.

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

FAO/UN, 1977 Recherches halieutiques sur le lac Tanganyika, conclusions et recommandations du projet. FF:DP/BDI/73/020, 30 p.

CAMEROUN

1.SUPERFICIE: 475 000 km2 
2.POPULATION: 6,35 millionsDensité: 13,4 au km2
3.PRISES TOTALES: 61 600 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 64,9

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Au Cameroun, on distingue quatre régions topographiques: a) au sud, une plaine côtière basse, couverte de forêts ombrophiles équatoriales; b) au centre, un plateau de transition dont l'altitude s'élève graduellement vers le nord jusqu'à la chaîne de l'Adamaoua; c) à l'ouest, des montagnes boisées culminant au Mont Cameroun (4 050 m); d) au nord de l'Adamaoua, des savanes ondulées descendant en pente douce vers les marécages qui entourent le lac Tchad.

5. CLIMAT

Le climat est aussi varié que la topologie. Toutefois, il tend à passer d'équatorial humide au sud à sahélien aride au nord. Les régions méridionales connaissent une longue saison de fortes pluies qui a son maximum entre juin et septembre. Les plateaux sont soumis à des précipitations moins abondantes qui présentent deux crêtes en avril et en octobre. Le nord aride n'a qu'une brève période pluvieuse, de juin à fin août.

6. HYDROGRAPHIE

6.1 Cours d'eau

Il y a quatre bassins hydrographiques principaux au Cameroun a) au sud-est, les rivières Woumo et Dja grossissent la Sangha, affluent du Zaïre; b) dans le centre-sud, la Sanaga (975 km) recueille les eaux des Monts Adamaoua et se jette dans l'Atlantique près de Douala; c) l'Adamaoua est drainé vers le nord par la Bénoué et ses affluents, sur des longueurs totales d'environ 1 000 km et d) le Logone et ses affluents, dont certains naissent eux aussi dans l'Adamaoua, s'écoulent vers le nord pour rejoindre le Chari avant le lac Tchad. De vastes plaines d'inondation, les Yaérés, bordent le Logone sur une grande partie de son cours inférieur, couvrant une superficie d'environ 7 000 km2 aux plus hautes eaux. Ces zones marécageuses sont drainées par des rivières saisonnières telles que le El Beid et le Serbewell. Plusieurs petits fleuves, parmi lesquels le Nyong (450 km) et le Ntem, se jettent dans l'Atlantique.

6.2 Lacs

Le Cameroun possède une partie du lac Tchad mais comme les dimensions de cette pièce d'eau sont éminemment variables il est difficile de préciser le pourcentage de la superficie compris dans le territoire national. Dans ses périodes d'expansion (“Grand Lac”) le Tchad a une superficie d'environ 22 000 km2, dont 1 800 km2 (8 pour cent) sont au Cameroun. Le “Petit Lac” ne couvre que 2 000 km2 mais le domaine d'obédience camerounaise situé de part et d'autre de l'embouchure du Chari et de l'El Beid est moins influencé par la sécheresse que celui des pays limitrophes et représente encore quelque 600 km2 d'eaux libres (c'està-dire environ 30 pour cent du lac).

6.3 Lacs artificiels

Le Cameroun possède deux grands lacs artificiels: le lac Mbakao (ou Tibati) qui a une superficie de 600 km2 à l'époque des plus hautes eaux mais est souvent tout à fait asséché durant l'étiage; et le lac Bamendjing, qui varie entre 150 et 300 km2. Ces deux lacs font partie du haut bassin de la Sanaga. On a proposé la création de deux autres barrages: a) sur la Bénoué à Lagolo et b) sur le Logone.

6.4 Eaux saumâtres

La côte découpée qui s'étend de part et d'autre de l'estuaire du Wouri est couverte de mangrove sur environ 1 000 km2.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le Cameroun est surtout agricole. Il a aussi des forêts de feuillus. La demande d'eau d'irrigation est peu importante. Les principaux barrages, outre ceux qui ont été signalés, servent à maîtriser les crues et à produire de l'énergie électrique. La culture irriguée à grande échelle est envisagée dans les Yaérés en aval du barrage qui serait créé sur le Logone.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

8.1 Pêche proprement dite

Tableau 8

Captures nominales dans les eaux continentales du Cameroun (1971–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
50 00050 00050 00050 00050 00050 00050 000

On ne possède pas de statistiques fiables pour le Cameroun et les chiffres de production du Tableau 8 sont des estimations très conjecturales. La ventilation présentée dans le Tableau 9 représente peut-être l'estimation la plus valable que l'on ait faite avant les périodes de sécheresse au Sahel.

Tableau 9

Production des plans d'eau camerounais avant la sécheresse du Sahel (en tonnes)

Logone et Yaérés30 000
Lac Tchad  5 000
Bénoué  3 000
Rivières de la zone forestière  2 000
Total40 000

8.2 Aquiculture

Le Cameroun est une des rares nations de l'Afrique où l'aquiculture a pris beaucoup d'importance. On ne possède malheureusement pas de statistiques fiables, mais dans l'ouest du pays, le paysannat la pratique largement et cette source constitue un apport considérable, quoique mal défini, à la production naturelle de poisson.

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

La somme des pêches ventilées par plans d'eau est inférieure de 10 000 t au total du Tableau 8. L'aquiculture et la production des lacs artificiels pourraient rendre compte en partie de la différence, mais non sans doute de la totalité de celle-ci. En outre, le Lac Tchad et les Yaérés donnent lieu à des confusions statistiques. Ce sont des eaux internationales où les pêcheurs et les produits de la pêche ont un droit de libre circulation. Il est donc très difficile d'identifier les lieux de capture et il est sûr que certaines prises sont comptées dans plusieurs statistiques.

La production estimée des Yaérés, soit 43 kg à l'hectare, s'inscrit dans la gamme des rendements d'autres plaines d'inondation africaines (40–60 kg/ha) mais certains spécialistes la ramènent à un niveau inférieur (environ 11 500 t, autrement dit 25 kg/ha) (Stauch, communication personnelle).

9.2 Facteurs du rendement

Plusieurs facteurs influent sur les rendements camerounais. En premier lieu, les cours d'eau forestiers ont pour la plupart des “eaux brunes” peu productives en général. De ce fait, le très large réseau de grandes rivières qui couvre le sud du pays ne contribue guère au potentiel. En second lieu, la sécheresse du Sahel a provoqué une contraction du lac Tchad et un arrêt du débordement dans les Yaérés. La pêche a cessé dans les Yaérés et, après une croissance temporaire des prises, la production et le potentiel du lac Tchad ont diminué.

9.3 Prévisions

L'avenir des pêches naturelles depend surtout de l'évolution du régime climatique dans la région sahélienne. On ne peut s'attendre à aucune amélioration durant les phases de contraction du lac Tchad, mais si le cycle revient à une phase plus humide, les stocks de poisson pourraient se rétablir dans le lac et dans les Yaérés. Cette renaissance des pêches pourrait cependant être compromise par les projets d'irrigation agricole des Yaérés.

EMPIRE CENTRAFRICAIN

1.SUPERFICIE: 623 000 km2 
2.POPULATION: 1,6 million (1970)Densité: 3 au km2
3.PRISES TOTALES: 10 400 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 100

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Les hautes terres de l'Empire centrafricain (environ 1 500 m d'altitude) forment pour l'essentiel, un château d'eau qui sépare le bassin du Chari et celui de l'Oubangui-Zaïre. La majeure partie du pays est le domaine de la savane claire, plus aride vers le nord. De l'extrémité sud-est au nord-est, on passe graduellement de la forêt ombrophile à un semi-désert.

5. CLIMAT

Climat assez uniforme dans la majeure partie du pays. Pluies bien réparties sur l'ensemble de l'année. Il y a toutefois une période relativement sèche de décembre à avril et une période relativement humide de mai à octobre.

6. HYDROGRAPHIE

6.1 Cours d'eau

Il y a deux bassins hydrographiques principaux. Au sud, dans celui du Zaïre, l'Oubangui et l'une des deux rivières qui lui donnent naissance, le Mbomou, forment la frontière méridionale du pays sur plus de 1 000 km et sont grossis de nombreux petits cours d'eau; le Mambere se jette dans la Sangha qui, elle aussi, vient grossir le Zaïre. Au nord, deux principaux groupes de rivières convergent vers le Chari: au nord-est, c'est la Vakaga, au nord-ouest le Bamingui et l'Ouham.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

L'Empire centrafricain a une économie entièrement agricole et une population surtout rurale concentrée en majeure partie dans le sud du pays. Les terres inexploitées et inhabitées couvrent de larges superficies.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

8.1 Pêche proprement dite

Tableau 10

Captures nominales dans les eaux continentales de l'Empire centrafricain (1970–1976) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
10 000*10 000*10 000*10 000*11 8838 04410 465

* Estimation de la FAO

8.2 Aquiculture

Petit apport non négligeable de l'aquiculture, qui s'est bien diffusée dans le sud du territoire. En 1974, les étangs d'élevage produisaient 43 t.

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Dans les prises nominales de 1975 (Tableau 10) entrent les éléments ci-après: bassin de l'Oubangui, 1 800 t/an; plaines inondables des régions du nord, 6 080 t/an. Production de farine de poisson d'Am Dafok équivalant à 100 t de poisson frais par an.

9.2 Facteurs du rendement

Les rivières du bassin de l'Oubangui passent pour ne pas être très productives. Il n'y a pas de plaines d'inondation véritables et les pêcheries sont incapables de satisfaire la demande de poisson de Bangui. Les plaines d'inondation du nord, au contraire, sont fertiles et pourraient sans doute produire davantage. Mais elles sont éloignées des principaux centres de population et mal desservies par le réseau routier.

9.3 Prévision

Les pêches continentales devraient prendre plus d'importance dans l'Empire centrafricain au cours des prochaines années. La productivité des plaines d'inondation du nord pourrait être mieux exploitée et l'aquiculture pourrait apporter tôt ou tard une contribution appréciable à la production totale.

TCHAD

1.SUPERFICIE: 1 284 000 km2 
2.POPULATION: 4,1 millionsDensité: 3,2 au km2
3.PRISES TOTALES: 115 000 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 100

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Le pays a la forme d'un bassin semi-circulaire. Le lac en occupe le fond (altitude 280 m). Les niveaux remontent vers le nord, où les monts du Tibesti atteignent 3 400 m d'altitude, vers l'est dans la direction des hautes terres du Soudan et vers le sud jusqu'à la tête du bassin du Chari. Le sud-ouest du pays est fortement boisé, mais la forêt cède rapidement au désert quand on remonte vers le nord.

5. CLIMAT

Les régions méridionales du Tchad sont soumises par la plupart à une saison pluvieuse prolongée, d'avril à octobre principalement. Au centre du pays la saison des pluies devient plus courte, de juin à septembre et au nord du lac les précipitations sont faibles.

6. HYDROGRAPHIE

6.1 Cours d'eau

Le sud du pays est sous la domination du Chari qui, avec ses principaux affluents le Salamat et l'Azoum, s'étend sur quelque 1 200 km. La majeure partie du bassin contient de grands marécages drainés par des rivières telles que l'Erguig et l'Aouk. Leur superficie est estimée à environ 80 000 km2. Le Chari renforcé du Logone se jette dans le lac Tchad.

6.2 Lacs

La superficie du lac Tchad paraît suivre un cycle d'environ 25 ans. Il y a un Grand Lac dans les périodes pluviales et un Petit Lac en période de sécheresse. Dans les phases d'extension, la moitié des eaux, dont la superficie totale est de 22 000 km2, se trouvent dans les frontières du pays. Dans la phase actuelle de contraction (1978) il subsiste, sur un total de 2 000 km2, environ 1 200 km2 d'eaux libres, de part et d'autre de l'embouchure du Chari. Outre le lac Tchad, le pays possède plusieurs autres pièces d'eau moins importantes. Dans le bassin tchadien lui-même, on trouve le lac Iro, qui appartient aux zones d'inondation du Salamat et couvre 200 km2, ainsi que le lac Fitri, situé à l'est du lac Tchad dont il est une réplique en miniature et qui couvre 420 km2 ou même 1 200 km2 en saison des pluies. En outre, dans la dépression de Toubouri, quatre petits lacs très réduits en saison sèche jalonnent la vallée du Mayo Kebbi pendant la saison des crues. Le lac Tikem a 15 km2; le lac Fianga, 30 km2; le lac Lere, 42 km2 et le lac Trene 12 km2.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le sud du Tchad est voué principalement à l'agriculture de subsistance. Le nord désertique est habité par des tribus nomades. Le Sahel, zone de transition, est exploité principalement par des populations pastorales qui y élèvent leurs bovins, leurs ovins et leurs caprins.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 11

Captures nominales dans les eaux continentales de la République du Tchad (1971–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
120 000120 000130 000105 000115 000115 000115 000

La situation qui prévaut autour du lac Tchad est une cause de grande confusion statistique. Les estimations les plus raisonnables pour l'ensemble du bassin donnent, sur les dernières décennies, des résultats pour le moins sujets à caution que l'on a fait figurer dans le Tableau 12.

Tableau 12

Estimations de la production totale du bassin tchadien (en tonnes)

Année  LacRivièresTotal
1950  20 00070 000  90 000
1960  30 00075 000105 000
1961–66 (par an)  35 00080 000115 000
1967  35 00085 000120 000
1968  40 00080 000120 000
1969  40 00075 000115 000
1970  55 00060 000115 000
1971  85 00050 000135 000
1972120 00040 000160 000
1973150 00040 000190 000
1974  65 00050 000115 000
1975  50 00060 000110 000

Source: Stauch (1977)

Ces estimations correspondent plus ou moins aux chiffres du gouvernement tchadien reproduits dans le tableau des prises nominales (tableau 11). On peut donc admettre que le Tchad revendique pour sienne la totalité de la production du bassin tchadien, alors qu'en fait une partie seulement des captures se font sur le territoire national. L'Etat tchadien ne possède qu'entre 50 et 60 pour cent du domaine lacustre, encore qu'il s'agisse d'une des parties les plus riches et les plus productives. D'autre part, le Cameroun tire probablement de 20 000 à 30 000 t des plaines d'inondation (Yaérés) et les productions fluviales doivent être réduites de ce montant. Dans ces conditions, la République du Tchad produisait sans doute quelque 50 000 t de poisson dans les années cinquante, 70 000 t dans les années soixante, un maximum de 100 000 t dans les premières années de la période de sécheresse et environ 50 000 t à l'heure actuelle.

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

L'état actuel des pêcheries du lac Tchad est très peu satisfaisant. Le lac ne s'est pas remis de la sécheresse de 1972–74 et se trouve à l'heure actuelle encore dans sa phase de moindre expansion. La population ichtyologique des cours d'eau a été défavorablement influencée par les changements du régime des crues survenus au cours de la période de sécheresse et les pêches ont diminué également en rivière.

9.2 Facteurs du rendement

Comme dans les autres pays du Sahel, le facteur qui influe le plus sur les pêches est la pluviométrie. Son rôle a été particulièrement apparent durant la récente période de sécheresse où les captures ont beaucoup augmenté pendant que la superficie du lac diminuait (1972–73) pour s'effondrer ensuite quand les stocks du “Petit Lac” ont été soumis aux prélèvements intensifs d'un effectif de pêcheurs qui, jusque là exploitait une superficie dix fois plus grande. Dans les cours d'eau également, deux années consécutives ou plus de basses eaux ont à peu près exterminé plusieurs des grandes espèces migratrices, introduisant ainsi dans la structure du peuplement un déséquilibre qui n'est pas encore corrigé.

9.3 Prévisions

Aucune amélioration des pêcheries du bassin tchadien n'est possible tant que persistera le régime hydrologique actuel. Toutefois, l'histoire prouve que le lac a toujours connu des phases d'expansion après les périodes sèches et il est permis de croire qu'il recouvrera une superficie de 22 000 km2 lors du prochain cycle d'années pluvieuses. En ce cas, le potentiel de production devrait dépasser les chiffres d'autrefois (pour un rendement de 100 kg à l'hectare, on peut s'attendre à une production de plus de 200 000 t) à condition que la pêche se relâche suffisamment pour que les stocks de poisson se reconstituent. On peut s'attendre également à un rendement plus élevé des plaines inondables encore que le potentiel doive être déterminé plus exactement (même si le rendement ne dépasse pas 10 kg/ha, les 9 millions d'hectares inondables de la plaine du Chari et du Logone pourraient produire 90 000 t).

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

Stauch A., 1977 Fish statistics in the Lake Chad basin during the drought (1969–1976). Cah.ORSTOM, sér.Hydrobiol., 11(3):201–16

CONGO

1.SUPERFICIE: 332 800 km2 
2.POPULATION: 860 000Densité: 2,58 au km2
3.PRISES TOTALES: 19 447 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 5,1

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

La République démocratique du Congo se divise en quatre régions topographiques: a) plaine côtière de 60 km de large entre l'océan et les premières pentes du Mayombe; b) au centre-sud, montagnes coupées par les vallées du Niari et de l'Ogoué; c) plateau Bateke qui fait seuil entre l'Ogoué et quelques-uns des affluents du Zaïre et d) bassin du Zaïre dans toute la partie nord du pays. Il y a quelques savanes sèches dans la zone centrale mais la plus grande partie du pays est couverte de forêt humide dense.

5. CLIMAT

La saison des pluies dure huit mois, avec des maximums en avril et en novembre. La saison sèche va de juin à septembre. Les températures sont assez uniformes mais passent par un minimum pendant la saison sèche.

6. HYDROGRAPHIE

6.1 Cours d'eau

Le fleuve Zaïre sur plus de 500 km de son cours inférieur sépare la République du Congo de la République du Zaïre. Plus en amont, la frontière suit l'Oubangui pendant 500 autres kilomètres. L'arrière pays de ces fleuves constitue une immense étendue marécageuse oû existent de grandes savanes inondées pendant la saison des pluies et des forêts-galeries inondées en permanence. Cette superficie d'environ 30 000 km2 est drainée par la Sangha, la Likouala et la Likouala aux Herbes ainsi que par de nombreux cours d'eau de plus petite taille. Il existe plusieurs autres systèmes fluviaux mais leur importance est relativement faible.

6.2 Lacs

Il n'y a pas vrais lacs de quelque importance bien que Brazzaville soit située sur le Stanley Pool où le lit élargi du Zaîre prend les proportions d'un lac.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le Congo est avant tout un pays agricole, bien qu'il possède une industrie forestière considérable.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

8.1 Pêche proprement dite

Tableau 13

Captures nominales dans les eaux continentales du Congo (1971–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
1 0001 0001 0001 0001 0001 0001 000

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Les captures actuelles sont certainement très faibles quoique peut-être supérieures aux prises nominales (Tableau 13).

9.2 Facteurs du rendement

Il est à peu près certain qu'il serait possible d'augmenter beaucoup les captures. A l'heure actuelle, la pêche se concentre surtout dans le Stanley Pool. Les principales plaines d'inondation du bassin du Zaîre ne sont pas exploitées à cause des difficultés d'accès et de la faible densité des populations.

9.3 Prévisions

Parmi les pêches continentales inexploitées de l'Afrique, les plaines inondables de la Sangha et des Likouala constituent peut-être l'une des plus importantes. Ces 30 000 km2 sont surtout des régions de savane. Or, si les forêts-galeries et les forêts submergées sont recouvertes par des “eaux brunes”, les savanes sont inondées par des eaux plus riches. D'après une estimation prudente du potentiel (20 à 30 kg/ha), les prises annuelles pourraient atteindre 60 000–100 000 t. En raison des difficultés d'accès et d'exploitation, la mise en valeur de cette zone demandera sans doute du temps.

EGYPTE

1.SUPERFICIE: 1 001 000 km2 
2.POPULATION: 33,3 millions (1970)Densité: 34 au km2 (très inégale, la majeure partie de la population se concentrant dans le delta)
3.PRISES TOTALES: 106 574 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 75,1

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

L'Egypte est un désert à peu près totalement privé de pluies. Les éléments du relief sont des plaines d'une certaine altitude, et des collines montagneuses dans l'est et le long de la vallée du Nil. Le Nil est l'axe principal du pays; il s'étend sur une distance d'environ 1 300 km de la frontière du Soudan à la mer Méditerranée. Il peut être divisé en deux parties principales: le delta qui remonte jusqu'au Caire et le reste de la vallée.

5. CLIMAT

L'Egypte est à peu près totalement aride et toute l'eau du pays est apportée par le Nil. Les températures sont élevées en été; en hiver, elles peuvent tomber à 10°C.

6. HYDROLOGIE

6.1 Cours d'eau

Le Nil est le seul fleuve de l'Egypte et il ne reçoit aucun affluent pendant toute la traversée du pays. Son parcours est d'environ 1 300 km depuis la frontière du Soudan. A Assouan, il rencontre désormais un barrage. Au-dessous du Caire, il se divise en deux bras, le Nil de Rosette et le Nil de Damiette.

6.2 Lacs

Il2y a un seul lac naturel, le lac Qarun, situé près d'El Fayum. Il a une superficie de 220 km2 et avait à l'origine des eaux douces mais la salinité augmente régulièrement depuis 1920. Il est peu profond et très productif.

6.3 Lacs artificiels

Le Barrage d'Assouan forme un grand plan d'eau, le lac Nasser-Nubie qui a une superficie de 3 059 km2 à la cote de 160 m et de 6 216 km2 à la cote de 180 m. Les chiffres correspondants pour la section égyptienne seule (lac Nasser) sont 2 585 km2 et 248 km2.

6.4 Eaux saumâtres

Plusieurs lagunes saumâtres occupent la partie côtière du delta. Ce sont: le lac Manzalla 1 450 km2; le lac Burullus, 560 km2; le lac Edku, 130 km2 et le lac Mariut, 200 km2. Deux autres cuvettes sont également inondées: la dépression de Port Fouad, 200 km2 et la dépression de Bardaweel, 600 km2. Toutes ces nappes ont très peu de profondeur, environ 1 m.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

L'habitat humain suit les berges du Nil et s'élargit dans le delta. Les cultures très intensives et les plantations de palmiers sont desservies par de grands réseaux d'irrigation. Leur influence ajoutée aux effets régulateurs du barrage d'Assouan a mis fin à l'inondation périodique des terres alluviales.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 14

Captures nominales dans les eaux continentales d'Egypte (1970–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
53 70053 20055 00065 30068 70080 66280 664

Les captures nominales (Tableau 14) se répartissent entre les divers plans d'eau à peu près comme il est indiqué au Tableau 15.

Tableau 15

Production des divers plans d'eau d'Egypte

Lac Manzalla21 000 t
Lac Burullos15 000 t
Lac Mariout3 800 t
Lac Edku4 000 t
Lac Qarun2–3 000 t
Autres lacs saumâtres2–3 000 t
Lac Nasser10–16 000 t
Nil, canaux d'irrigation et aquiculture15 000 t
Total72 800–80 000 t

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

L'accroissement régulier des prises entre 1970 et 1976 est dû pour une part à la mise en eau du lac Nasser, mais cette pêcherie n'a ajouté qu'environ 10 000 t au potentiel du pays. Il y a donc eu en même temps un développement parallèle des autres pêcheries. A l'heure actuelle, le rendement de l'aquiculture est estimé à environ 7 000 t par an (FAO/UNDP. 1974).

9.2 Facteurs du rendement

Les rendements soutenus de la plupart des plans d'eau égyptiens montrent que jusqu'ici il n'y a guère de surexploitation. Les lagunes côtières et le lac saumâtre de Qarun sont extrêmement productifs mais malheureusement ont été asséchés en partie pour faire place à l'agriculture. Si ces travaux de bonification se poursuivent, alors que les apports d'eau douce ont cessé depuis la création du barrage d'Assouan, la production risque de diminuer à l'avenir. La pollution par les effluents domestiques et les produits agro-chimiques cause également un problème véritable dans la zone du delta.

9.3 Prévisions

La bonification de terres autour des lagunes, le développement de l'irrigation et la baisse de débit du Nil sont des facteurs qui contribueront probablement tous à réduire les prises dans la section nord du réseau hydrographique. Cette diminution pourrait être compensée dans une certaine mesure par l'aquiculture des lagunes côtières. Le potentiel du lac Nasser est relativement élevé, mais parvenue au stade du plein développement, il est probable que la production des eaux naturelles plafonnera et commencera lentement à diminuer.

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

FAO/UNDP, 1974 Fish yield projections in the Nasser Reservoir: Report prepared for the Government of the Arab Republic of Egypt, based on the work of R.A. Ryder and H.F. Henderson. FI:DP/EGY/55/558(5):32 p.

ETHIOPIE

1.SUPERFICIE: 1 222 000 km2 
2.POPULATION: 24,6 millionsDensité: 21 au km2
3.PRISES TOTALES: 26 800 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 3,7

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Dans sa partie centrale, l'Ethiopie est un haut plateau de 2 000 à 3 000 mètres sur lequel se détachent des sommets atteignant jusqu'à 4 600 m. Le plateau s'abaisse vers l'ouest, en direction des plaines somales. Le pays est coupé en diagonale par la grande vallée du Rift.

5. CLIMAT

Généralement tempéré sur le plateau, le climat devient très chaud et aride dans les terres basses, désertique dans le nord-est et le sud. Sur le plateau, il y a deux périodes de pluie: les petites pluies de février à avril et les grandes pluies de juin à septembre.

6. HYDROLOGIE

6.1 Cours d'eau

Le Nil bleu (Abbai) prend sa source dans le lac Tana et parcourt environ 760 km sur le territoire éthiopien. C'est un fleuve torrentiel et profondément encaissé sur la plus grande partie de son parcours. Le fleuve Awash naît près d'Addis-Abéba et descend la vallée du Rift vers le nord sur une distance de plus de 500 km, avant de se dissiper dans un réseau de lacs salés et de marécages (lac Abbé et lac Gamari).

Le fleuve Omo naît dans les montagnes du centre, court dans la direction du sud pendant environ 600 km et se jette dans le lac Rodolphe par un petit delta marécageux. Deux autres fleuves, le Shebele (environ 900 km de parcours en Ethiopie) et le Gamala (environ 500 km en Ethiopie) drainent les versants sud du haut plateau et traversent le désert de l'Ogaden avant d'entrer en Somalie.

6.2 Lacs

Le plus grand lac d'Ethiopie est le lac Tana qui règne sur une superficie de 3 500 km2. Il a une profondeur modérée, 15 m en moyenne, et ses eaux sont riches en éléments nutritifs. Les autres lacs du pays forment un chapelet le long de la vallée du Rift (Tableau 16).

Tableau 16

Caractéristiques des lacs ethiopiens de la vallée du Rift

LacSuperficie (km2)Conductivité (μmhos cm-1)
Abaya1 161670–760
Abiyata   20510 700–30 000
Awasa   130  790–1 050
Langano   2301 900–2 200
Shala   409  20 400
Shamo   551       927
Ziway      433,6372–427

La conductivité parfois très élevée des eaux montre qu'il s'agit de lacs sodés très salins, typiques de la vallée du Rift.

6.3 Lacs artificiels

Il n'y a qu'un seul grand lac artificiel en Ethiopie, le lac Koka, (250 km2) formé par l'endiguement du fleuve Awash.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

L'Ethiopie est un pays entièrement agricole où l'utilisation intensive des terres marginales a provoqué une érosion grave dans certains endroits. En conséquence, les cours d'eau sont fortement envasés. L'irrigation ne s'est guère développée sinon le long de l'Awash.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 17

Captures nominales dans les eaux continentales de l'Ethiopie (1970–1976) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
9003001 0001 0001 0001 0001 000

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Les captures nominales (Tableau 17) montrent bien que le secteur des pêches continenales a été généralement négligé jusqu'à présent. En fait, les eaux intérieures de l'Ethiopie ont un potentiel très considérable comme le prouvent les estimations théoriques auxquelles on a procédé on appliquant l'Indice morpho-édaphique (IME) fondé sur l'étude d'autres lacs africains (Tableau 18). L'analyse exclut les lacs à très forte salinité.

Tableau 18

Estimation du rendement potentiel des lacs éthiopiens d'après l'IME

LacSuperficieProfondeur moyenne (m)Conductivité moyennePotentiel estimé kg àl'haProduction totale
Abaya1 161   7   700123,5814 347
Awasa   130   10,7   900113,97  1 481
Langano   230172 100136,43  3 137
Shamo   551  6   927151,49  8 345
Ziway   434     2,5   400153,99  6 683
Tana3 500  8   200  64,5822 603
Koka   250  9-   2 500
       59 099a

a Dans l'hypothèse d'un rendement de 100 kg à l'hectare

9.2 Facteurs du rendement

Sauf les lacs salés dont la productivité est limitée par des facteurs physico-chimiques, la plupart des plans d'eau pourraient, semble-t-il, avoir des rendements plus considérables. Si ce potentiel n'est pas réalisé a l'heure actuelle, il est principalement à cause des coutumes alimentaires de la population qui, en conséquence, se désintéresse de la pêche.

9.3 Prévisions

Les principales pêcheries continentales sont à portée des grands centres urbains. Il est donc à peu près inévitable que l'Ethiopie développe considérablement ses pêches intérieures au cours des prochaines décennies.

GABON

1.SUPERFICIE: 267 000 km2 
2.POPULATION: 620 000Densité: 2,3 au km2
3.PRISES TOTALES:7 456 t (1976)Produit des eaux douces en pourcentage des captures totales: 24,1

4. GEOGRAPHIE PHYSIQUE

Le Gabon est divisé en deux parties principales: a) une région côtière basse et b) un plateau intérieur coupé par des vallées fluviales et des chaînes montagneuses d'environ 900m. Le sommet le plus élevé atteint 1 500 m.

5. CLIMAT

Le climat est chaud et humide. Il y a une longue saison sèche et relativement fraîche de juin à septembre, de petites pluies d'octobre à décembre, une courte saison sèche de décembre à janvier et de grandes pluies de janvier à mai.

6. HYDROLOGIE

6.1 Cours d'eau

Le fleuve principal est l'Ogooué qui naît sur le plateau congolais mais traverse le Gabon sur une longueur de 1 200 km avant de se jeter dans l'Atlantique à Port Gentil. Beaucoup d'autres fleuves drainent ce pays humide et boisé: Nyanga, Lolo, Ivindo, Ogoula, N'Gounie, Woleu, Ofoué, Ntem et Lovetsi, tous de longueur supérieure à 450 km.

6.2 Lacs

Il y a plusieurs lacs d'eau douce communiquant avec l'Ogooué par les plaines inondables. Les plus grands sont le lac Ezaga (52,5 km2 en saison sèche), le lac Onangué (167,5 km2 en saison sèche), le lac Oguemoue (46,5 km2 en saison sèche) et le lac Anengué.

6.3 Eaux saumâtres

La côte est parsemée de lagunes saumâtres, telles que les lacs Tchanga Tchini, N'Gomi, Iguela, Nologo et M'Bani.

7. UTILISATION DES TERRES ET DES EAUX

Le Gabon a une population très peu dense. La principale activité commerciale est la foresterie car la majorité du pays est fortement boisée.

8. RENDEMENT/PRODUCTION DES PECHES

Tableau 19

Captures nominales dans les eaux continentales du Gabon (1970–76) (en tonnes)

1970197119721973197419751976
400400400400400400400

Pour un pays pourvu d'un réseau aussi étendu d'eaux continentales, le chiffre des captures nominales cité au Tableau 19 (400 t) paraît très bas. Mougnassa (1977) donne une estimation plus raisonnable: environ 30 pour cent de la production halieutique nationale, chiffrée à 6 056 t, ce qui représenterait 1 800 t, chiffre tout à fait en rapport avec l'effectif déclaré des pêcheurs exploitant les eaux continentales du pays (1 485).

9. ETAT DE LA PECHERIE

9.1 Rendement

Même s'il se situe à 1 800 t, le rendement des pêches continentales paraît très faible eu égard à l'ampleur de la ressource. On peut donc affirmer sans risque d'erreur que la pêcherie est sous-développée, observation confirmée par Mougnassa (1977) qui la décrit comme étant en voie de développement.

9.2 Facteurs du rendement

A l'heure actuelle, des facteurs humains et sociologiques semblent maintenir la productivité des pêcheries à un faible niveau. Les pêcheurs sont peu nombreux et mal équipés. Les infrastructures sont rares, qu'il s'agisse d'établissements de formation, de réseaux de commercialisation ou de centres de vente d'engins de pêche.

9.3 Prévisions

Il est assez certain que les pêches continentales du Gabon se développeront à l'avenir. Les prises devraient augmenter dans les eaux naturelles et l'introduction récente de l'aquiculture devrait probablement doubler ou même tripler la production de poisson d'eau douce.

10. BIBLIOGRAPHIE SPECIALISEE

Mougnassa, 1977 Rapport national du Gabon. Etude présentée au colloque du CPCA sur les pêcheries des cours d'eau et des plaines inondables. Bujumbura, Burundi.


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