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ETAT DES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES EN AFRIQUE SAHELIENNE ET NORD-SOUDANIENNE1

par

Eyog Matig Oscar, Coordonnateur, Programme SAFORGEN, IPGRI, Cotonou
Abdou Salam Ouedraogo, Directeur régional pour l'Afrique, IPGRI, Nairobi

INTRODUCTION

En 1998, la FAO, l'IPGRI2 et le CIRAF3 ont uni leurs efforts pour aider les pays de l'Afrique sahélienne à organiser un atelier sous-régional sur la conservation, la gestion, l'utilisation durable et la mise en valeur des ressources génétiques forestières en Afrique subsaharienne sèche. L'objectif de l'atelier était d'aider les pays de cette éco-région à évaluer l'état de leurs ressources génétiques forestières, à élaborer et à proposer des actions prioritaires et à formuler des recommandations sur le suivi immédiat et la mise en oeuvre. L'atelier qui s'est déroulé à Ouagadougou (Burkina Faso) du 22 au 24 septembre 1998, a réuni trente-cinq participants, dont des experts nationaux de 15 pays de la sous-région et des représentants de plusieurs organisations internationales et régionales. Pour plus d'informations sur cet atelier, veuillez vous reporter à Ressources génétiques forestières No 26 (1998), p. 9 à 12.

En vue de cet atelier, les experts nationaux ont préparé des rapports de pays résumant l'état des ressources génétiques forestières, indiquant les principales activités et les besoins les plus urgents pour l'action. La forme et le contenu de ces rapports avaient été harmonisés par des pays en consultation avec la FAO afin de garantir que tous les aspects liés aux ressources génétiques forestières soient abordés et de faciliter la préparation d'une synthèse régionale (voir encadré). Sur la base des rapports envoyés par les pays avant l'atelier, un projet de synthèse avait été préparé par O. Eyog Matig4. Durant l'atelier, les participants ont examiné et commenté le projet de synthèse. A la lumière de ces débats et compte tenu des informations supplémentaires fournies par les pays, la préparation d'un deuxième projet de synthèse a été entreprise et la révision du document est maintenant quasi achevée. Un résumé des principales conclusions du rapport de synthèse figure dans le présent document.5.

Méthodologie utilisée pour la préparation des rapports nationaux:

Les rapports nationaux décrivent la situation des ressources génétiques des principales essences forestières au niveau des espèces et des populations. Ces travaux complètent d'autres initiatives qui considèrent des niveaux plus élevés d'organisation et utilisent une approche écosystémique. L'approche par espèce a été encouragée ici pour aider à se concentrer sur des aspects pratiques et faciliter la préparation de conclusions et de recommandations pratiques. Seules les espèces ayant une valeur réelle dans le pays (quelle que soit la nature de cette valeur) ont été examinées. Il s'agissait d'être pragmatique de manière à ce que la liste des espèces prioritaires soit établie conformément à une méthodologie commune comparant les valeurs socio-économiques, écologiques, culturelles ou autres de l'espèce avec les risques potentiels de réduction, voire d'extinction de leurs principales composantes génétiques. Les experts nationaux ont recueilli deux types de données quantitatives: i) des données liées à l'état de l'espèce (valeur, utilisation, distribution, gestion actuelle et menaces potentielles) et ii) des données liées à des actions recommandées pour un groupe restreint (espèces prioritaires).



ETAT DES RESSOURCES FORESTIERES DE LA REGION

La région

Le rapport de synthèse couvre une zone géographique comprenant 21 pays africains6. Il regroupe les pays sahéliens de l'Afrique de l'Ouest, les pays de l'Afrique orientale sèche et les pays bordant le golfe de Guinée comprenant une vaste superficie de terres sèches. Le climat de la zone étudiée est tropical avec une saison sèche très marquée. L'accent est mis sur des zones où la pluviosité moyenne annuelle est de 300 - 800 mm. L'intensité de la saison sèche est modifiée par l'altitude et l'influence du golfe de Guinée. L'hétérogénéité climatique a des conséquences visibles sur la distribution de la flore, dans laquelle il est aisé de distinguer les composantes sahélienne, soudanienne et guinéenne.

Carte 1. Carte montrant la zone couverte par le rapport de synthèse. D'après Menaut, 1984. Tiré de FAO, 1997.

Les ressources forestières de la région

On estime que la superficie sous forêts7 dans la zone sahélienne et nord-soudanienne est d'environ 1,25 million de km2, soit 10% de la superficie totale des terres (FAO, 1999). La typologie de la forêt naturelle est variée, allant des steppes à petits arbustes à des peuplements denses. Les rapports nationaux font état de 302 espèces de plantes ligneuses. La zone sahélienne est le domaine privilégié de l'espèce Acacia.

Les plantations forestières représentent une partie relativement petite de la superficie totale des forêts. Les efforts de plantation durant les années 70 ont surtout visé à répondre aux besoins de bois de feu et à lutter contre la désertification par l'établissement de plantations d'espèces introduites à croissance rapide. Les programmes de boisement ont donné des résultats inférieurs aux attentes; toutefois, ils ont encouragé la mise en place de centres nationaux de semences forestières et ont poussé certains pays à s'engager dans l'amélioration des arbres. Des opérations de boisement plus modestes sont actuellement en cours et la demande et l'offre de semences portent maintenant surtout sur des espèces locales, principalement celles plantées par les communautés rurales.

Utilisation des ressources forestières

Les populations humaines, pour la plupart rurales, vivent principalement de l'agriculture et de l'élevage. L'industrialisation est limitée, consistant essentiellement en unités de production primaire. La proportion de bois de feu couvre près de 90% des besoins énergétiques totaux. Les populations rurales et urbaines restent très dépendantes des biens et services fournis par les forêts, les arbres et les plantes à usages multiples, ce qu'indiquent clairement les espèces prioritaires énumérées par les pays (Figure 1).

Figure 1. Principales utilisations des espèces prioritaires. Dans les rapports nationaux, les pays ont énuméré 302 espèces comme étant importantes et indiqué les utilisations des espèces prioritaires. La Figure 1 montre la répartition des espèces prioritaires ventilées en 11 utilisations différentes.
* Produits forestiers non ligneux
** Conservation des sols et des eaux

Pression sur les ressources forestières et sur les ressources génétiques des forêts

La surexploitation des ressources forestières due à l'expansion démographique et aux activités humaines non contrôlées (récolte sauvage de bois et de produits non ligneux, pâturage, défrichement, feux de brousse) représente la menace la plus sérieuse à la perennité et à la gestion durable des ressources forestières, et des ressources génétiques forestières en particulier. Les risques sont encore aggravés par les vagues de sécheresse périodiques.

Dans les rapports nationaux, certains pays ont évalué l'état de conservation des espèces prioritaires. En général, il n'y avait pas de données précises disponibles sur cette question et l'évaluation était fondée sur des estimations du nombre d'individus protégés au titre de différents programmes de conservation (réserves, peuplements de conservation, forêts aménagées, etc.). La gravité des menaces perçues et leurs causes ont également été décrites et, sur la base de ces informations, le niveau de sécurité de chaque espèce a été estimé et quantifié selon un barème allant de 1 à 5, où 1 était le niveau de sécurité le plus élevé (légère menace) et 5 le niveau de sécurité le plus faible (risque élevé de perte génétique). Le tableau 1 donne un exemple de données sur l'état de conservation et la gravité de la menace indiqués dans les rapports nationaux.

ACTIVITES D'AMELIORATION DES ARBRES

Comme il a été mentionné plus haut, les programmes de boisement mis en oeuvre durant les années 70 ont porté à la création de centres nationaux de semences forestières et au lancement d'activités d'amélioration des arbres dans certains pays. Des centres nationaux de semences forestières ou dépôts de semences ont été établis dans les pays suivants: Burkina Faso, Ethiopie, Kenya, Niger, Sénégal, Soudan et Togo8.

Dans les rapports nationaux, les pays ont également cité les espèces devant bénéficier des programmes de sélection et d'amélioration. Le tableau 2 récapitule les activités d'amélioration et de sélection des arbres pour chaque espèce.



Tableau 1: Exemple de données compilées dans les rapports nationaux: état de conservation et gravité des menaces à l'espèce Faidherbia albida

EspècePaysConservée dans:Menaces et leurs causesNiveau de sécurité


Aires protégéesForêts aménagéesForêts non aménagées
Aménagées pour la conservation des solsProduction de bois ou d'autres produitsZones de pacageFacteurs environnementauxDéfrichement et abattageSurpâturageDéveloppement de l'infrastructureAutres
Faidherbia albidaCI









2
Cam

X >10000
graves


graves5
K >5,000 >1,000 >500

modéréeslégèresmodérées


Maur
<100

<100légèreslégèreslégèreslégères
2
Ng
>1000 >1000 >100 >100modéréesgravesgravesmodérées
3
Nga >1000 >1000 >10000 >10000 >1000légèreslégèreslégèreslégèreslégères1
Sd >100


>1000

graves


SXXXX
graves
gravesgraves
5
Légende: CI: Côte d'Ivoire; Cam: Cameroun; K: Kenya; Maur: Mauritanie; Ng: Niger; Nga: Nigéria; Sd: Soudan; S: Sénégal . Les chiffres indiquent le nombre d'individus conservés. X indique que des mesures de conservation sont en place, mais qu'elles n'ont pas été quantifiées.


Tableau 2: Liste des espèces visées par des programmes de sélection, d'évaluation ou d'amélioration

EspèceEssai de provenance Vergers ou parcelles de conser-vationPropagation sexuelle ou végétativeAnalyses molécu-lairesPays participant à ces travaux de recherche
Acacia auriculiformisVV

CI, Mal
Acacia bevenosaV


Maur.,
Acacia niloticaV
VVCam
Acacia senegalVVV
K, Cm, BF,Sd, Ng, Mal
Acacia seyalVV

K, Sd,Ng
Acacia tortilisVV

S, K, Sd
Anacardium occidentalisVV

S,
Anogeissus leiocarpusV

VBF, Mal, Be
Atriplex halumusV


Maur.
Atriplex numulariaV


Maur.
Azadirachta indicaV
VVS, Cm, Ng, BF
Casuarina equisetumV

VS
Eucalyptus camaldulensisVVVVK,S,Cm,Na,Ng,BF,Sd,CI, Tgo
Faidherbia albidaVV
VK, S, CI, Cm, BF,Sd, Ng
Khaya senegalensisV
VVBF, Cam
Melia volkensiiV


K
Parkia biglobosaV

VBF, Cm, Na, BF
Parkia biglobosaV
VVBF
Prosopis africanaV


BF, Ng
Prosopis cinerariaV


Maur.
Prosopis julifloraV

VS, BF, Ng
Pterocarpus erinaceusV


Be, CI, Mal
Tamarindus indicaV

VK, BF, Cm,
Tectona grandisVVV
CI, Tgo
Ziziphus lotus

V
Maur
Ziziphus mauritianaV


S, BF
Légende: Be: Bénin; BF: Burkina Faso; CI: Côte d'Ivoire; Cam: Cameroun; K: Kenya; Mal: Mali; Maur: Mauritanie; Ng: Niger; Nga: Nigéria; Sd: Soudan; S: Sénégal; Tgo: Togo;


ASPECTS INSTITUTIONNELS, DE PLANIFICATION, DE POLITIQUE ET DE RECHERCHE

Aucun pays de l'Afrique subsaharienne sèche ne dispose d'une institution nationale s'occupant exclusivement des ressources génétiques forestières, bien qu'un organe particulier joue généralement le rôle de point focal. Les politiques macro-économiques ont été influencées depuis les années 70 par la restructuration économique et la mise en oeuvre de programmes d'ajustement structurel. Là où la propriété des terres et l'aménagement forestier relèvent du secteur public, le secteur forestier a été très affecté; les budgets, la main-d'oeuvre et les responsabilités d'un certain nombre de services forestiers ont été réduits. Plusieurs pays tentent de trouver un équilibre entre les fonctions respectives des institutions forestières publiques et les autorités nationales, provinciales et locales. Les mesures de décentralisation en cours dans la majorité des pays ont eu des conséquence immédiates pour les régimes de propriété et pour la gestion, la conservation et l'utilisation des ressources génétiques forestières. Les codes forestiers tiennent de plus en plus compte de ces nouveaux faits (Tableau 3). Des centres nationaux de recherche agricole, dont la foresterie est une composante, ont également subi des réformes. On tend en général à régionaliser la recherche agricole, avec des programmes mis en oeuvre par des groupes multidisciplinaires. Bien que justifiée et positive sous de nombreux aspects, cette restructuration a parfois affaibli les capacités de recherche forestière en éparpillant encore les compétences qui étaient déjà à un niveau critique.

Tableau 3: Dispositions législatives concernant la gestion des forêts

PaysCode forestier actualisé enCode forestier en cours d'actualisation
Bénin1993Non
Burkina Faso1997Non
Cameroun1994Non
Côte d'Ivoire1965En cours
Erythrée1980En cours
Ethiopie1980?
Gambie1978En cours
Ghana1945 ?En cours
Guinée1989Non
KenyaNonEn cours
Mali1995Non
Mauritanie1997Non
Niger1974En cours
NigériaPolitique pour la forêt et la faune de 1988Non
Sénégal1997Non
SoudanLoi de 1989Non
TchadDivers textesOui
Togo?En cours


VERS UN PLAN D'ACTION SUR LES RESSOURCES GENETIQUES FORESTIERES EN AFRIQUE SAHELIENNE ET NORD-SOUDANIENNE

Les données compilées à partir des rapports nationaux sur l'état des ressources génétiques forestières dans toute la zone montrent clairement que les ressources forestières sont généralement soumises à des pressions fortes et immédiates, et que des mesures rapides sont nécessaires pour prévenir la perte de ressources génétiques irremplaçables.

L'opportunité de préparer un plan d'action sous-régional sur les ressources génétiques forestières, ses objectifs et son contenu, ont été étudié durant l'atelier sous-régional de Ouagadougou (Burkina Faso) en septembre 1998. Les participants sont convenus qu'un plan d'action sous-régional sur les ressources génétiques de la zone sahélienne et nord-soudanienne de l'Afrique constituerait un instrument utile et que le plan devrait être basé sur des informations scientifiques et techniques contenues dans les rapports nationaux, et sur les idées et les propositions avancées durant l'atelier.

Il a été décidé d'organiser le plan en deux parties, la première définissant les espèces prioritaires au niveau sous-régional et la seconde décrivant les actions nécessaires pour réduire les principales menaces aux espèces. Une liste des espèces prioritaires a été dressée sur la base des rapports nationaux, examinée durant l'atelier et complétée par des informations fournies par les participants à l'atelier.

Espèces prioritaires

Les rapports nationaux ont mentionné 302 espèces prioritaires. Dans le but d'identifier des espèces d'arbres pour des projets coopératifs au niveau sous-régional, on a préparé une liste des espèces considérées comme prioritaires et donc comme pouvant faire l'objet d'activités coopératives ciblées dans la région (Tableau 4). Seules les espèces indiquées comme prioritaires par une majorité de pays (pratiquement 10 pays au moins) figurent dans le tableau 4.

Tableau 4: Espèces prioritaires sur 18 pays de la sous-région

Espèces prioritairesNombre total de pays ayant cité l'espèce Pays citant l'espèce en pourcentage du total des pays Principales utilisations
Faidherbia albida1583%Fourrage, ombre, conservation des sols et des eaux, agroforesterie, bois de feu
Tamarindus indica1583%Aliments, PFNL*, ombrage
Khaya senegalensis1478%Bois d'oeuvre, bois de feu, PFNL
Acacia nilotica1267%Bois de feu, PFNL
Adansonia digitata1267%Aliments, ombre, PFNL
Anogeissus leiocarpus1267%Bois de feu, bois de service (perches, etc.)
Parkia biglobosa1267%Aliments, agroforesterie
Acacia senegal1161%PFNL, fourrage
Azadirachta indica1161%Bois rond, bois de feu, PFNL
Borassus aethiopum1161%Bois rond, aliments, bois d'oeuvre
Diospyros mespiliformis1161%Aliments, bois d'oeuvre, bois de feu
Pterocarpus erinaceus1161%Bois d'oeuvre, bois de feu, PFNL
Balanites aegyptiaca1056%Aliments, PFNL
Eucalyptus camaldulensis1056%Bois de service (perches, etc.), bois de feu
Vitellaria paradoxa1056%Aliments, bois de feu, PFNL
Ziziphus mauritiana1056%Aliments, fourrage
* PFNL: Produits forestiers non ligneux


Recommandations pratiques

Pour chaque espèce, les experts nationaux ont indiqué les besoins opérationnels les plus urgents. Sur la base de cette information, on a défini des priorités opérationnelles pour les espèces retenues pour la collaboration régionale (voir Tableau 5).

Tableau 5: Recommandations pratiques pour les espèces prioritaires régionales

EspèceProspection et récolteEvaluationConservationUtilisation du matériel génétique
OpérationABCDEFGH
Acacia nilotica12112211
Acacia senegal11111112
Adansonia digitata32222233
Anogeissus leiocarpus12222223
Azadirachta indica22212211
Balanites aegyptiaca12121213
Borassus aethiopium22231222
Diospyros mespiliformis23231212
Eucalyptus camaldulensis11222313
Faidherbia albida22221212
Khaya senegalensis11111222
Parkia biglobosa22211221
Pterocarpus erinaceus13131313
Tamarindus indica11121123
Vitellaria paradoxa11111122
Ziziphus mauritiana22122212

Légende: 1: Priorité élevée, commencer ou continuer à appliquer des mesures avec effet immédiat; 2: Intervention rapide recommandée, mesures à prendre au cours des quatre prochaines années; 3: Mesures nécessaires, mais moins urgentes que 1) et 2).
Prospection et récolte: A: Information biologique (répartition naturelle, taxonomie, génécologie, phénologie, etc.)
B: Récolte de matériel génétique pour évaluation.
Evaluation: C: In situ (études des populations). D: Ex situ (essais de provenances et de descendances).
Conservation: E. In situ. F: Ex situ.
Utilisation du matériel génétique: G: .Production de semences et de matériel de reproduction pour plantations. H: Sélection et amélioration.



L'information contenue dans les tableaux 4 et 5 définit les priorités pour des efforts coordonnés, et constitue ainsi une partie importante du plan d'action. Sur la base du processus de hiérarchisation des espèces, des propositions et recommandations pour une action concrète ont été identifiées et arrêtées. Les participants sont convenus de regrouper les activités proposées en trois volets, à savoir:

DIFFUSION DES INFORMATIONS

Un projet de document comprenant le rapport de synthèse et le plan d'action sous-régional décrit ci-dessus a été préparé et distribué aux participants à l'atelier. Une fois que les observations auront été reçues et incorporées, les documents seront publiés et largement distribués. En outre, les données contenues dans les rapports nationaux seront insérées dans REFORGEN, le Système mondial d'information sur les ressources génétiques forestières de la FAO, ce qui permettra aux utilisateurs de chercher des informations par pays et par espèce. L'information sera rapidement mise à disposition sur Internet à la page d'accueil des ressources génétiques forestières de la FAO.

SUIVI ET MISE EN OEUVRE

Concernant la composante recherche du suivi de l'Atelier de Ouagadougou sur les ressources génétiques forestières, les experts nationaux ont pris bonne note des initiatives de l'IPGRI concernant l'établissement d'un Programme régional de recherche sur les ressources génétiques forestières en Afrique (SAFORGEN), initiative qu'ils ont fermement appuyée. Il a été recommandé qu'une fois mis en oeuvre et opérationnel, le programme SAFORGEN joue un rôle majeur dans la coordination générale des activités de recherche forestière dans la sous-région.

Les éléments des activités prioritaires relatives aux ressources génétiques forestières identifiés par des pays de la zone sahélienne et nord-soudanaise ne sont pas limités aux activités portant sur les espèces mais embrassent un large éventail de problèmes et questions liés aux ressources génétiques forestières. La mise en oeuvre nécessitera des actions volontaires de la part de nombreux acteurs, notamment des gouvernements nationaux, des autorités locales et régionales, des organisations régionales et internationales (tant intergouvernementales que non gouvernementales), de la communauté scientifique, du secteur privé, des communautés locales et des services forestiers.[F1]

REFERENCES

Donfack, P., 1998. Végétation des jachères du Nord-Cameroun: Typologie, diversité, dynamique, production. Thèse Doct. D'Etat. Univ. Youndé I. 225 p

FAO, 1997. Aménagement des forêts naturelles des zones tropicales sèches. FAO Conservation Paper No 32, Rome.

FAO, 1999. State of the World's Forests. Rome.

Kigomo, B. N., 1998. Support to preparation for sub-regional workshop on Conservation, management, sustainable utilization and enhancement of forest genetic resources in sub-saharan dry zone Africa, FAO, 51 p.

Ouattara N'klo, Louppe, D., 1996. "Les parcelles feu" d'Aubreville. Quelles leçons en tirer ? Le Flamboyant Nº38, 3 p.

Peltier, R. et Eyog Matig, O., 1991. Un essai sylvo-pastoral au Nord Cameroun. Bois et Forêts des Tropiques, 221 p.


  1. Original: français. Reçu en août 1999
  2. Institut international des ressources phytogénétiques, IPGRI, Rome (Italie)
  3. Conseil international pour la recherche en agroforesterie, CIRAF, Nairobi (Kenya)
  4. Consultant, IPGRI (actuellement coordonnateur du réseau SAFORGEN)
  5. Par souci de cohérence, toutes les données sur la population, les superficies et le couvert forestier ont été tirées de la publication FAO "Situation des forêts du monde", 1999
  6. Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Côte d'Ivoire, Djibouti, Erythrée, Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal, Somalie, Soudan, Tchad et Togo. Des rapports sont disponibles pour tous les pays, à l'exception de Djibouti et de la Somalie.
  7. Le terme "forêts" comprend les formations végétales dont le couvert boisé dépasse 10% et une superficie de plus de 0,5 hectare (FAO 1999)
  8. On notera toutefois que tous les centres ne sont pas complètement opérationnels au moment où nous rédigeons cet article.
[F1]plan d'action mondial, p 65

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