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INDONÉSIE[60]


1 INTRODUCTION

L'Indonésie, cinquième pays le plus peuplé du monde est un gros producteur de produits agricoles. Soixante pour cent de la population vit dans les îles de Java et de Bali qui ne représentent que 7 pour cent de la superficie totale des terres L'agriculture est très intensive dans ces îles, où l'on compte jusqu'à trois récoltes par an. Ailleurs, les sols sont moins fertiles, et l'agriculture moins intensive. Les principales cultures alimentaires sont par ordre d'importance le riz, le blé, le manioc, les soja et les arachides. L'Indonésie est aussi l'un des principaux producteurs et exportateurs du monde pour les produits des cultures arbustives (caoutchouc, copra, palmistes, huile de palme, café, cacao et épices (Ministère de l'agriculture, 2001).

Les autorités indonésiennes ont fait de nombreux efforts pour insérer l'économie indonésienne dans l'économie mondiale. Le processus a commencé à la moitié des années 80 et s'est accéléré à la fin des années 90, lorsque les autorités ont réduit considérablement les obstacles internationaux au commerce et ont ouvert l'économie aux investissements étrangers du marché Indonésien a été stimulée par le net recul des prix du pétrole. L'objectif était de restructurer l'économie en diversifiant le secteur commercial, fortement tributaire des exportations de pétrole.

Les politiques publiques ont réussi à attirer les investissements étrangers dans le secteur des exportations à fort coefficient de main d'œuvre, ce qui a conduit à une croissance rapide du secteur manufacturier en Indonésie. De ce fait la part de l'agriculture dans l'économie est en recul. En 1985, la part de l'agriculture dans le PIB était de 23,2 pour cent.[61] (contre 16,9 pour cent en l'an 2000).

Bien que l'importance de l'agriculture ait diminué, son rôle reste fondamental pour la bonne santé globale de l'économie indonésienne. En l'an 2000, par exemple, l'agriculture employait encore 45,1 pour cent de la main d'œuvre indonésienne, qui plus est l'agriculture a permis d'amortir les effets de la crise économique en Asie. L'agriculture dépend moins que les autres secteurs du système financier structuré et a donc été moins frappée par l'effondrement du système bancaire indonésien. En outre, la forte dévaluation de la roupie indonésienne a provoqué un gros ajustement des prix relatifs, en faveur des biens commercialisés. Cela a permis notamment à l'agriculture, de progresser de 3 pour cent alors que le PIB réel a diminué de 8,3 pour cent, de 1997 à l'an 2000

En Indonésie, les objectifs politiques relatifs à l'agriculture ont évolué parallèlement à l'économie. Ces objectifs sont maintenant beaucoup plus complexe qu'il n'étaient il y a vingt-cinq ans. On peut citer notamment:

Du fait de la crise économique, le niveau de la pauvreté a pratiquement doublé en Indonésie, passant de 15,7 pour cent de la population en 1996 à 27,1 pour cent de la population en 1999 (Banque mondiale, 2001). Bien que la pauvreté ait maintenant retrouvé le niveau antérieur à la crise, une part significative de la population indonésienne reste à risque. Selon la Banque mondiale, «l'Indonèsie doit aujourd'hui relever le défi de la pauvreté, si elle veut parvenir à son développement».

Les objectifs politiques peuvent être contradictoires, surtout lorsque les politiques des prix sont le seul instrument politique utilisé, pour plusieurs objectifs. Parvenir à un objectif par le biais de la politique des prix, peut avoir des répercussions négatives sur d'autres. Cela pose un dilemme aux autorités qui pourraient avoir davantage de difficultés à élaborer une stratégie claire, pour les négociations agricoles dans le cadre de l'OMC.


[60] Étude préparée pour la FAO par Stephen L. Magiera, Conseiller (commerce et télécommunications) pour Nathan Associates auprès du Ministère indonésien de l'industrie et du commerce. Les opinions exprimées dans le présent document sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de Nathan Associates ou du gouvernement indonésien.
[61] Le PIB agricole comprend le secteur des forêts et des pêches. Les données macroéconomiques sont tirées de divers rapports de la Banque mondiale sur l'Indonésie.

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