Page précédente Table des matières Page suivante


Chapitre 5. Les différentes zones agroécologiques et leurs systèmes de cultures


DIFFÉRENTES ZONES AGROÉCOLOGIQUES

La figure 2 délimite les zones d'exploitation agricole. La polyculture ou activités agricoles diversifiées, est concentrée dans la zone nord du pays. Les cultures dominantes sont les cultures annuelles et particulièrement les grandes cultures (céréales, fourrages et légumineuses alimentaires, pomme de terre). Les grands ensembles écologiques naturellement délimités orientent les activités agricoles et les systèmes de production pratiqués:

D'une manière plus détaillée, on distingue les zones agroécologiques suivantes:

SYSTÈMES DE CULTURES

Le Sahel et les zones littorales, grâce à des conditions climatiques très favorables (hiver généralement doux), sont occupées par les cultures maraîchères et plus particulièrement par la plasticulture. A titre d'exemple, on peut citer la région de Tipaza, d'Alger et de Jijel. Au niveau de cette zone agroécologique, toutes les cultures maraîchères sont pratiquées. Le système de production est généralement intensif, l'assolement est triennal, quadriennal et parfois quinquennal. L'utilisation des pesticides et des engrais est relativement importante pour les cultures menées sous serre.

Les plaines sublittorales constituent des zones agroécologiques assez particulières, compte tenu du fait que les sols sont généralement lourds mais le climat reste relativement favorable. Dans ces plaines, la polyculture et l'élevage bovin constituent les principales activités. Les cultures maraîchères, les cultures fourragères, les céréales et l'arboriculture fruitière se côtoient en fonction des disponibilités en eau, des besoins de la région et de l'adaptation des cultures pratiquées. Dans ces plaines sublittorales, l'assolement est généralement triennal, parfois biennal et rarement quadriennal. L'eau d'irrigation provient des barrages mais surtout des puits (nappes phréatiques); cet important facteur de production conditionne l'intensification et le système de culture mis en place. A titre d'exemple, on peut citer la plaine de Annaba et la plaine de la Mitidja (Alger). L'ensemble des plaines sublittorales est menacé par l'urbanisme et par la mise en place d'infrastructures routières, ferroviaires, industrielles et autres.

Les plaines intérieures, certains hauts plateaux et les hautes plaines céréalières ont des microclimats généralement contraignants (hiver froid à très froid, été chaud à très chaud et sec). La pluviosité est généralement limitée et l'eau constitue l'élément clé des systèmes de culture mis en place. Au niveau des plaines où l'eau d'irrigation est disponible, on rencontre les cultures maraîchères de plein champ (saison et arrière saison), les cultures fourragères, les céréales et l'arboriculture fruitière (en irrigué). Là où l'eau est absente, l'assolement est généralement biennal (céréale-jachère), rarement triennal avec une rotation céréale-fourrage-jachère. Les cultures maraîchères de saison peuvent occuper une place relativement réduite. L'arboriculture fruitière rustique est relativement importante dans ces régions. La céréaliculture dans les hautes plaines et certains hauts plateaux est généralement associée à l'élevage, système séculaire qui permet, au vu de l'incertitude du climat, de minimiser les risques des aléas climatiques et de stabiliser les revenus des agriculteurs éleveurs. Plus la pluviosité diminue, moins les systèmes de culture sont diversifiés (orge, rarement blé).

La steppe constitue une zone agroécologique particulière. Elle s'étend de l'est à l'ouest du pays. Elle est limitée par l'isohyète 400 mm au nord et 100 mm au sud. Elle constitue une zone intermédiaire entre le Nord du pays au climat humide, subhumide ou semi-aride et le sud du pays au climat aride (parcours présaharien) et saharien (présence d'oasis). La vocation de la steppe est l'élevage ovin, caprin et camelin. Les cultures céréalières (principalement l'orge) n'étaient cultivées que dans les zones d'épandage des crues. Actuellement, avec la mise en place des puits, il y a un développement de l'arboriculture et de certaines cultures maraîchères.

Le système de cultures oasien est basé sur les cultures en étage. Il est très intensif (palmier, arboriculture fruitière, maraîchage, céréales, fourrages). Les surfaces sont réduites et l'eau et le sel (salinisation des sols) constituent les facteurs limitants de la production.

Pour toute la zone saharienne, depuis les années 1980, deux éléments importants se sont développés et ont pris de l'ampleur: la plasticulture (particulièrement dans la région de Biskra) et l'irrigation sous pivot.

La plasticulture a pris une importance particulière grâce au type de sols (sableux) et à la disponibilité en eau. Les agriculteurs cultivent principalement des solanacées (poivron, tomate) pendant plusieurs années. Quand les problèmes de nématodes, de maladies et de salinisation deviennent contraignants, il suffit d'aplanir le sol à côté et de déplacer carrément les chapelles de la serre.

Grâce à l'introduction du système d'irrigation au goutte à goutte, les pratiques ont légèrement changé. L'utilisation des engrais est assez importante.


Page précédente Début de page Page suivante