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PÊCHEURS ET PISCICULTEURS

Des milliers de gens de par le monde dépendent directement ou non de la pêche et de l'aquaculture pour leur subsistance. Au cours des trois dernières décennies, le nombre de pêcheurs et de pisciculteurs a augmenté plus rapidement que la population mondiale, tandis que l'emploi dans le secteur halieutique s'est développé à un rythme plus rapide que dans l'agriculture. Selon les estimations, 41 millions de personnes (tableau 7) travaillaient en 2004 (à plein temps ou à temps partiel) en tant que pêcheurs ou pisciculteurs, soit 3,1 pour cent des 1,36 milliard de gens employés dans l'agriculture dans le monde, ce qui représente un taux de croissance de 35 pour cent par rapport au taux correspondant de 2,3 pour cent en 1990. La grande majorité des pêcheurs et des pisciculteurs se situe dans les pays en développement, principalement en Asie. Les fortes augmentations enregistrées au cours des dernières décennies, notamment en Asie, attestent la vigoureuse poussée des activités aquacoles. En 2004, le nombre de pisciculteurs représentait un quart du nombre total de pêcheurs. Ce chiffre n'a qu'une valeur indicative, car certains pays ne recueillent pas de données distinctes pour ces deux secteurs et dans d'autres pays, les systèmes nationaux ne tiennent pas encore compte de l'aquaculture.

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La Chine est de loin le pays qui compte le plus grand nombre de pêcheurs et d'aquaculteurs, avec 13,0 millions déclarés en 2004 (31 pour cent du total mondial), dont 4,5 millions de pisciculteurs (ce qui représente une augmentation de 158 pour cent par rapport aux chiffres signalés en 1990), et 8,5 millions de personnes employées dans les pêches de capture. Les programmes engagés par la Chine pour réduire la taille de ses flottilles et limiter la surpêche ont eu pour effet de diminuer le nombre de pêcheurs à plein temps et à temps partiel. Le nombre de personnes employées dans les pêches de capture a chuté de 13 pour cent pendant la période 2001-2004, et il est prévu de transférer une partie des pêcheurs à d'autres emplois d'ici 2007. Au nombre des mesures envisagées par les pouvoirs publics à cet effet figurent notamment la mise à la casse de navires et des actions de formation à l'aquaculture destinées aux pêcheurs en surnombre. D'autres pays comptaient en 2004 un nombre important de pêcheurs et de pisciculteurs, en particulier l'Inde, l'Indonésie et le Viet Nam.

Tableau 7
Pêcheurs et aquaculteurs: effectifs mondiaux, par continent

 

1990

1995

2000

2003

2004

(Milliers)

Total

         

Afrique

1 832

1 950

2 981

2 870

2 852

Amérique du nord et centrale

760

777

891

841

864

Amérique du Sud

730

704

706

689

700

Asie

23 736

28 096

34 103

36 189

36 281

Europe

626

466

766

653

656

Océanie

55

52

49

50

54

Monde

27 737

32 045

39 495

41 293

41408

Nombre d'aquaculteurs1

Afrique

3

14

83

117

117

Amérique du nord et centrale

3

6

75

62

64

Amérique du Sud

66

213

194

193

194

Asie

3 738

5 986

8 374

10155

10 837

Europe

20

27

30

68

73

Océanie

1

1

5

5

4

Monde

3 832

6 245

8 762

10 599

11 289

1 Les données pour 1990 et 1995 ont été reportées pour un nombre limité de pays et ne sont donc pas comparables avec celles des années suivantes.

Le nombre de gens employés dans la pêche et l'aquaculture a augmenté régulièrement dans la plupart des pays à revenu faible et intermédiaire, mais il a diminué ou est resté stationnaire dans la majorité des pays industrialisés (tableau 8). Au Japon et en Norvège, le nombre de pêcheurs a été réduit de plus de moitié entre 1970 et 2004, avec une chute de 58 pour cent et de 54 pour cent respectivement. Dans de nombreux pays industrialisés, les principales personnes touchées par ce déclin étaient celles travaillant dans les pêches de capture, tandis que le nombre de pisciculteurs a progressé.

Selon les estimations, les pays industrialisés comptaient en 2004 environ un million de pêcheurs, soit une baisse de 18 pour cent par rapport aux chiffres de 1990. L'amélioration de la productivité et le moindre recrutement figurent parmi les raisons expliquant ce fléchissement.

Au cours des dernières décennies, l'augmentation des investissements dans de coûteux matériels embarqués - qui a contribué à une efficacité opérationnelle accrue et à un moindre recours aux gens de mer - est à l'origine d'une baisse sensible du nombre de personnes travaillant en mer.

Par ailleurs, on constate un relèvement de l'âge moyen des pêcheurs en activité du fait de la baisse rapide du recrutement dans les pêches de capture. Ainsi, selon le recensement halieutique réalisé en 2003 par le Japon, 47 pour cent des pêcheurs de sexe masculin étaient âgés de 60 ans ou plus en 2004, soit 23 pour cent de plus qu'en 1988. Parallèlement, la proportion de jeunes pêcheurs (moins de 40 ans) qui représentait un quart du nombre total des pêcheurs travaillant en mer en 1982 au Japon, était tombée à 13,3 pour cent en 2003. Le nombre de travailleurs japonais employés sur des navires pratiquant la pêche au large et la pêche hauturière a chuté de 28 pour cent entre 1998 et 2003, pour s'établir à 25 000 personnes en 2003.

Tableau 8
Pêcheurs et pisciculteurs: effectifs de pays choisis

Pays

Type de pêche

 

1990

1995

2000

2003

2005

MONDE

FI +AQ

(nombre)

27 737 435

32 045 098

39 495 195

41 292 679

41 407 771

 

(index)

70

81

100

105

105

FI

(nombre)

23 905 853

25 799 922

30 733 366

30 693 835

30 118 720

 

(index)

78

84

100

100

98

AQ

(nombre)

3 831 582

6 245 176

8 761 829

10 598 844

11 289 051

 

(index)

44

71

100

727

129

Chine

FI +AQ

(nombre)

9 092 926

11 428 655

12 935 689

13 162 812

13 018 332

 

(index)

70

88

100

102

707

FI

(nombre)

7 351 927

8 759 162

9 213 340

8 838 638

8 528 361

 

(index)

80

95

100

96

93

AQ

(nombre)

1 740 999

2 669 493

3 722 349

4 324 174

4 489 971

 

(index)

47

72

100

776

727

Indonésie

FI +AQ

(nombre)

3 617 586

4 568 059

5 247 620

6 052 597

6 240 420

 

(index)

69

87

100

775

7 79

FI

(nombre)

1 995 290

2 463 237

3 104 861

3 782 397

3 950 420

 

(index)

64

79

100

122

127

AQ1

(nombre)

1 622 296

2 104 822

2 142 759

2 270 2001

2 290 0001

 

(index)

76

98

100

106

107

Iselande

FI +AQ

(nombre)

6 951

7 000

6 100

5 100

4 600

 

(index)

114

7 75

100

84

75

Japon

FI + AQ

(nombre)

370 600

301 440

260 200

295 921

230 990

 

(index)

142

776

100

774

89

Norvège

FI +AQ

(nombre)

32 022

28 269

24 399

21 621

19 874

 

(index)

131

776

100

89

81

FI

(nombre)

27 518

23 653

20 072

17 205

15 586

 

(index)

137

7 78

100

86

78

AQ

(nombre)

4 504

4616

4 327

4 416

4 288

 

(index)

104

107

100

102

99

Pérou

FI + AQ

(nombre)

43 750

62 930

93 789

91 757

98 692

 

(index)

47

67

100

98

105

FI

(nombre)

...

60 030

91 226

88 967

95 512

 

(index)

...

66

100

98

105

AQ

(nombre)

...

2 900

2 563

2 790

3 180

 

(index)

...

113

100

109

124

Note: PÊ  = pêche, AQ = aquaculture; index: 2000 = 100; ... = données non disponibles. 1 Les données pour 2003 et 2004 sont des estimations de la FAO.

Dans les pays industrialisés, les jeunes travailleurs ne semblent guère intéressés à s'embarquer sur des navires de pêche. Cela tient à plusieurs raisons. Pour nombre d'entre eux, les salaires pas plus que la qualité de vie à bord des navires de pêche ne sont préférables à ceux offerts par des industries à terre. En outre, nombres d'entre eux sont conscients des préoccupations que suscite l'état des stocks et donc, de l'avenir incertain des pêches de capture.

En conséquence, les sociétés de pêche des pays industrialisés ont commencé à orienter leurs recherches de personnel vers d'autres pays. En Europe, les pêcheurs originaires de pays en transition ou en développement commencent à remplacer les pêcheurs locaux. Le Japon autorise l'emploi de travailleurs étrangers à bord de ses navires pratiquant la pêche hauturière dans le cadre du «système des navires-maru»9.

L'emploi dans le secteur de la pêche est caractérisé par la prévalence des emplois intermittents10 ou à temps partiel qui atteignent leur maximum durant les mois de l'année où les ressources fluviales, côtières et hauturières sont les plus abondantes, tout en laissant du temps libre pour d'autres emplois en basse saison. C'est particulièrement vrai pour des opérations de pêche ciblant les espèces migratrices ou soumises à des variations météorologiques saisonnières. Au cours des trois dernières décennies, le nombre de pêcheurs à plein temps a diminué, alors que le nombre de pêcheurs à temps partiel s'est accru plus rapidement. Cette tendance a été particulièrement prononcée en Asie.

Il est impossible de se faire une idée complète de la contribution des femmes au secteur de la pêche à partir des statistiques disponibles. Des millions de femmes, notamment dans les pays en développement, travaillent dans ce secteur. Elles y participent en tant que chefs d'entreprise ou en tant que travailleuses avant, pendant et après la capture, tant dans la pêche artisanale que commerciale. Leur travail consiste fréquemment à confectionner et à réparer les filets, les nasses et les casiers et à appâter les hameçons. Pour ce qui est de la pêche à proprement parler, les femmes sont rarement employées sur les navires pratiquant la pêche commerciale au large et en eau profonde, alors qu'elles pêchent fréquemment sur des pirogues et de petits bateaux dans les zones côtières ou les eaux continentales où elles exploitent les bivalves, les mollusques, les huîtres perlières les algues ou posent les nasses et les filets. Elles jouent également un rôle important dans l'aquaculture où elles entretiennent les bassins, nourrissent et collectent le poisson et prélèvent les larves de crevettes et les alevins. Leur plus forte contribution, tant dans la pêche artisanale qu'industrielle, concerne la transformation et la commercialisation des produits de la pêche. Dans certains pays, les femmes sont à la tête de grosses sociétés de transformation du poisson; en fait, la majeure partie des activités de transformation est assumée par des femmes, que ce soit dans le cadre d'entreprises familiales ou dans les grandes entreprises de transformation où elles occupent des emplois salariés.

Le secteur des pêches, aquaculture comprise, est une source importante d'emplois et de revenus. Cependant, l'emploi dans ce secteur ne traduit pas à lui seul l'importance de la pêche pour l'économie nationale. Le secteur de la pêche offre en effet de multiples possibilités d'emploi dans les chantiers navals, la fabrication d'engins de pêche, la production de matériel technologique, la production d'aliments destinés à l'aquaculture et la transformation, le conditionnement et le transport. Il est regrettable que l'on ne dispose pas de statistiques sur le nombre total de personnes qui fournissent les intrants nécessaires à la pêche et à l'aquaculture du fait de leur emploi dans ces activités.

SITUATION DE LA FLOTTE DE PÊCHE

Nombre de navires

À la fin de 2004, la flotte mondiale de pêche comptait environ 4 millions d'unités dont 1,3 million de navires pontés de différents types, tonnages et puissances, et 2,7 millions d'embarcations non pontées. tandis que les navires pontés étaient quasiment tous mécanisés, seul un tiers environ des embarcations non pontées étaient généralement équipées de moteurs hors-bord. Les deux tiers restants sont des embarcations traditionnelles de différents types, à voile ou à rames. Environ 86 pour cent des navires pontés se trouvent en Asie, puis en Europe (7,8 pour cent), en Amérique du nord et Amérique centrale (3,8 pour cent), en Afrique (1,3 pour cent), en Amérique latine (0,6 pour cent) et en Océanie (0,4 pour cent) (figure 15).

Il n'existe pas de statistiques sur le tonnage total et la puissance totale de la flotte de pêche mondiale. Les informations concernant le nombre de navires et d'embarcations de pêche sont globalement calculées à partir des registres nationaux et d'autres relevés administratifs, et ne comprennent donc pas les unités non opérationnelles. Parallèlement, les relevés administratifs nationaux excluent souvent les petites embarcations dont l'enregistrement n'est pas obligatoire et/ou dont les licences de pêche sont délivrées par les autorités provinciales ou municipales. Les données concernant les petits bateaux de pêche fournies à la FAO par les correspondants nationaux ne sont souvent que des estimations; les pays déclarants ont alors tendance à conserver les mêmes chiffres d'une année à l'autre. Par ailleurs, les pays ne déclarent pas tous de la même manière les flottilles de pêche qui opèrent dans les eaux continentales, et seuls quelques pays font clairement la distinction entre les flottilles de pêche en mer et en eau douce. Compte tenu de l'ensemble de ces facteurs, les informations actuellement disponibles n'ont qu'une utilité limitée pour le suivi et la mise en évidence des tendances mondiales de la capacité de pêche.

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Au cours des deux dernières décennies, une attention croissante a été portée dans le monde aux problèmes de surcapacité des flottilles de pêche et à la nécessité de la ramener à des niveaux conformes à l'exploitation durable des ressources. De nombreux pays ont adopté des politiques visant à limiter la croissance de la capacité nationale de pêche afin de protéger leurs ressources aquatiques et d'assurer la viabilité économique des entreprises de pêche. La Communauté économique européenne a décidé en 2003 de s'atteler aux problèmes de surcapacité en fixant des seuils maximaux à la capacité de pêche et/ou à l'effort de pêche de ses pays membres. Cette politique n'a cependant pas donné les résultats escomptés, tout en se révélant lourde à gérer, et l'union européenne (UE) l'a remplacée par le «système d'entrée et de sortie» qui est en vigueur depuis 2003. Ce système exige que la mise en service d'un nouveau navire de pêche soit directement compensée par le retrait, sans aide publique, d'une capacité équivalente. Les 10 pays qui ont adhéré à l'UE en 2004 sont tenus d'adhérer à ce système et de tenir un registre des navires.

En 2002, la Chine a adopté un programme sur cinq ans visant à supprimer les licences et à mettre à la casse 30 000 bateaux de pêche, soit 7 pour cent de sa flottille commerciale, d'ici 2007. Ce programme, doté de financements annuels de l'ordre de 33 millions de dollars Eu de dédommagements, est fondé sur la participation volontaire et cible les petites embarcations opérant en zone côtière. une réglementation apparentée interdit la construction de nouveaux navires de pêche qui ne sont pas destinés à remplacer un navire existant doté d'une licence de pêche. Durant la première année, 5 000 bateaux ont été mis hors service et leurs licences supprimées au titre de ce programme. néanmoins, le nombre de navires commerciaux déclarés à la FAO, en 2003 comme en 2004, a été supérieur au chiffre des navires exploités signalé en 2002.

Diverses indications attestent une baisse persistante de la taille des flottilles de navires pontés des pays développés qui ont une longue tradition de pêche, dont le Danemark, la Fédération de Russie, l'Islande, le Japon, la Norvège et le Royaume-uni, notamment celles qui opèrent au large et pratiquent la pêche hauturière. toutefois, même dans ces pays, le taux de réduction de la puissance de pêche est généralement plus faible que celui du nombre de navires de pêche. Cela signifie qu'en dépit d'une réduction du nombre de navires que comptent les flottilles, la taille moyenne des navires augmente. Le processus d'ajustement de la capacité paraît entraîner une augmentation de la taille des navires, ce qui permet à leurs propriétaires d'améliorer leur efficacité économique et la sécurité des opérations.

Par ailleurs, les données concernant l'Indonésie et les Philippines attestent une expansion persistante de leurs flottilles, tandis qu'aux États-unis d'Amérique, le nombre de navires de plus de 100 tonneaux de jauge brute s'est accru de 3,5 pour cent entre 2003 et 2005. En Amérique du Sud, en dépit d'une réduction du nombre de navires de pêche industrielle en Argentine et au Chili, la plupart des pays pour lesquels des données sont disponibles affichent une augmentation générale des flottilles de pêche côtière. En conséquence, le nombre de navires de pêche dans le monde est resté relativement constant au cours des dernières années (tableau 9).

Tableau 9
Navires de pêche à moteur de pays choisis

   

     2000

     2001

       20002

      2003

      2004

        2005

Chine

Nombre

487 297

479 810

478 406

514 739

509 717

513912

Tonnage (GT)

6 849 326

6 986 159

6 933 949

7 225 660

7115195

7 139 746

Puissance (kW)

14 257 891

14 570 750

14 880 685

15 735 824

15 50 720

15 861 838

UE-15

Nombre

95 501

92 409

90 106

87 881

85 480

83 677

Tonnage (GT)

2 022 244

2 014 053

1 965 306

1 906 718

1 882 597

1 791 195

Puissance (kW)

7 632 221

7 507 699

7 295 386

7 097 720

6 941 077

6 787 611

Islande

Nombre

892

955

947

940

939

927

 

Tonnage (GT)

175 099

186 573

187 018

179 394

187 018179

177 615

 

Puissance (kW)

438 526

468 377

466 288

455 016

462 785

447 260

Japon

Nombre

337 600

331 571

325 229

320 010

   
 

Tonnage (GT)

1 447 960

1 406 882

1 377 000

1 342 120

   
 

Puissance (kW)

           

Norvège

Nombre

13017

11 922

10 641

9 911

8 184

7 723

 

Tonnage (GT)

392 316

403 678

394 561

395 327

394 846

373 282

 

Puissance (kW)

1 321 060

1 361 821

1 351 242

1 355 745

1 328 945

1 272 375

République

Nombre

89 294

89 347

89 327

88 521

87 203

 

de Corée

Tonnage (GT)

917 963

880 467

812 629

750 763

721 398

 
 

Puissance (kW)

13 597 179

14 765 745

17 273 940

17 094 036

16 743 102

 

Fédération

Nombre

2 653

2 607

2 625

2 533

2 458

2 256

de Russie

Tonnage (GT)

2 424 035

2 285 655

2 619 825

2 092 799

1 939 734

1 762 211

 

Puissance (kW)

2 808 349

2 439 806

2 338 582

2 310 717

2 111 332

1 942 064

Notes:
En 2000-04, les captures marines cumulées des pays mentionnés ci-dessus représentaient de 41 à 38 pour cent du total mondial.
Le jaugeage de certains navires peut ne pas être conformeà la Convention internationale sur le jaugeage des navires (1969).
Les données concernant l'Islande excluent les navires non pontés.
Les données du Japon correspondent aux bateaux inscrits au registre qui pêchent dans les eaux marines.
Les données de la Fédération de Russie concernent les navires pontés à moteur possédant une licence nationale.

Sources:
Chine: enquête statistique sur les pêches de la FAO.
Eu-15: Eurostat.
Islande: Statistiques de l'Islande (http://www.statice.is).
Japon: Annuaire statistique du Japon 2006 (http://www.stat.go.jp/english/data/nenkan/index,htm).
République de Corée: Annuaire statistique de la Corée 2005. Vol. 52.
Norvège: Statistiques de la Norvège (http://www.ssb.no) et Eurostat.
Fédération de Russie: Enquête statistique sur les pêches de la FAO.

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Navires transporteurs de poisson et flottilles de pêche en haute mer

D'aucuns ont avancé que la forte poussée des prix du carburant récemment enregistrée va modifier l'économie du secteur de la pêche, notamment de la pêche hauturière. Les navires transporteurs seront sans doute davantage utilisés pour réduire les coûts de carburant et limiter le temps nécessaire pour faire l'aller-retour vers les lieux de pêche. Selon le Service d'informations maritimes de la Lloyds, les pays ayant déclaré plus de 60 navires transporteurs en 2005 étaient la Chine, la Fédération de Russie, le Japon et le Panama. quarante-trois d'entre eux (six pour cent du total) battent «pavillon inconnu», dont la moitié battait précédemment les pavillons du Belize ou de la Fédération de Russie.

La figure 16 illustre la répartition par âge des navires de pêche et des navires transporteurs de plus de 100 tonneaux de jauge brute qui étaient en exploitation à la fin de 2005. L'âge moyen de la flotte mondiale de navires de pêche de plus de 100 tonneaux continue de croître à raison du nombre assez faible de navires construits durant les dernières années. La construction de navires transporteurs évolue globalement selon le même schéma que celui de la flotte de pêche, avec une augmentation du nombre de navires transporteurs construits jusqu'à la fin des années 80, suivi d'un fléchissement de la construction. Ce schéma est interrompu par un résultat aberrant enregistré en 2002 où 12 navires transporteurs ont été construits au profit de la Thaïlande.

Selon les données de la Lloyds, la mise en service d'un navire correspond dans certains pays à l'exportation d'un navire plus ancien, ce qui leur permet de conserver une flottille de pêche relativement jeune. C'est le cas de l'Espagne, du Japon et de la Norvège.

Origine des flottilles

Le Service d'information maritime de la Lloyds tient également des données sur le lieu de construction des navires de pêche. L'industrie navale est très développée dans la plupart des grands États pêcheurs qui fournissent des navires aux entreprises de pêche locales et étrangères. Le Japon, les États-unis d'Amérique, l'Espagne, la Fédération de Russie et le Pérou, qui disposent d'importants chantiers navals, ont construit plus de 60 pour cent des navires de pêche de plus de 100 tonneaux de jauge actuellement exploités.

La plupart des navires de pêche (78 pour cent) exploités à la fin de 2005 n'ont pas changé de pavillon depuis leur mise en service, et plus des deux tiers ont été construits dans les pays où ils sont enregistrés. Au Japon, en Espagne, au Pérou, en Pologne et aux États-unis d'Amérique, les chantiers navals nationaux ont fourni plus de 90 pour cent des flottilles de pêche nationales. Les données concernant les États-unis d'Amérique reflètent de toute évidence les dispositions de la loi Jones qui interdit l'importation de navires de pêche. Le Pérou est dans une situation unique, avec une flottille de plus de 650 navires dont la grande majorité ont été construits dans le pays et y sont restés. Seuls de rares navires ont été exportés. Cette situation est attribuée au fait que cette flottille est constituée de senneurs de type péruvien qui ne sont guère en demande dans les pays voisins. La flottille de pêche péruvienne est par ailleurs très âgée, 70 pour cent des navires ayant plus de 30 ans, soit l'âge où les navires devraient être retirés du service.

EL ESTADO MUNDIAL DE LA PESCA Y LA ACUICULTURA 2006

Certains pays doivent toutefois s'adresser à des chantiers navals étrangers pour se procurer des navires de plus de 100 tonneaux de jauge brute. Le Honduras, l'Indonésie, le Maroc, le Panama et les Philippines ont plus de 200 navires opérationnels de cette taille actuellement enregistrés auprès de la base de données de la Lloyd's, dont la plupart ont été construits à l'étranger. La figure 17 indique le lieu de construction des navires de pêche par continent ainsi que le lieu d'enregistrement par continent. Les pays européens, notamment l'Espagne et la Fédération de Russie, fournissent la majorité des navires de pêche exploitée en Europe et en Afrique, tandis que les pays d'Asie, en particulier le Japon, sont les fournisseurs des autres pays d'Asie et du Pacifique.

ÉTAT DES RESSOURCES HALIEUTIQUES

Pêches marines

L'exploitation des ressources halieutiques mondiales est restée relativement stable durant les 10 à 15 dernières années, même si des changements ont été signalés pour certains stocks et zones de pêche (figure 18). L'analyse de l'état des stocks et des groupes de stocks pour lesquels des données sont disponibles confirme que les proportions de stocks surexploités et épuisés n'ont pas évolué au cours des dernières années, suite à une évidente augmentation constatée dans les années 70 et 80. Selon les estimations, en 2005 comme lors des années précédentes, environ un quart des groupes de stocks dont la FAO assure le suivi étaient sous-exploités ou modérément exploités, à raison de 3 pour cent et 20 pour cent respectivement, et pourraient l'être davantage. La moitié des stocks environ (52 pour cent) étaient pleinement exploités, les captures atteignant ou avoisinant le rendement constant maximal, ce qui exclut toute intensification de la production. un autre quart correspond à des stocks sous-exploités, épuisés ou en cours de relèvement (17 pour cent, 7 pour cent et 1 pour cent respectivement) dont la production est inférieure au potentiel maximal compte tenu de la pression excessive à laquelle ils ont été précédemment soumis; du fait de leur fragilité accrue, ces stocks doivent être reconstitués, et aucune expansion de leur production ne peut donc être envisagée à moyen terme.

EL ESTADO MUNDIAL DE LA PESCA Y LA ACUICULTURA 2006

EL ESTADO MUNDIAL DE LA PESCA Y LA ACUICULTURA 2006

Depuis que la FAO a commencé à surveiller l'état des stocks dans le monde en 1974, les proportions de stocks sous-exploités ou modérément exploités présentant un potentiel d'expansion ont constamment régressé, passant d'environ 40 pour cent en 1974 à 23 pour cent en 2005. Parallèlement, la proportion de stocks surexploités et de stocks épuisés n'a pas cessé de croître, augmentant d'environ 10 pour cent au milieu des années 70 à quelque 25 pour cent au début des années 90, pour ensuite se stabiliser jusqu'à ce jour. En revanche, les proportions de stocks exploités à plein rendement ont légèrement reculé, passant de plus de 50 pour cent en 1974 à environ 45 pour cent au début des années 90, et sont remontées à 52 pour cent en 2005 (figure 19).

La plupart des stocks des 10 premières espèces - qui correspondent en volume à environ 30 pour cent de la production mondiale des pêches de capture (figure 6, p. 14) - sont surexploités ou exploités à plein rendement, et ne permettent donc pas une augmentation notable des captures. Les principales espèces concernées sont l'anchois (Engraulis ringens), dont les deux stocks principaux situés dans le Pacifique Sud-Est sont respectivement surexploités et exploités à plein rendement; le lieu de l'Alaska (Theragra chalcogramma) qui est pleinement exploité dans le Pacifique nord; le merlan bleu (Micromesistius poutassou) surexploité dans l'Atlantique nord-Est; le hareng de l'Atlantique (Clupea harengus) dont plusieurs stocks sont pleinement exploités et d'autres sont en cours de reconstitution dans l'Atlantique nord; l'anchois japonais (Engraulis japonicus), pleinement exploité dans le Pacifique nord-Est; le chinchard du Chili (Trachurus murphyi), pleinement exploité et surexploité dans le Pacifique Sud-Est; et le thon jaune (Thunnus albacares), lui aussi pleinement exploité dans l'Atlantique et dans le Pacifique, et probablement exploité pleinement ou modérément dans l'océan Indien. Certains stocks de bonites (Katsuwonus pelamis) sont exploités à plein rendement, tandis que d'autres sont encore signalés comme faisant l'objet d'une exploitation modérée, notamment dans le Pacifique et l'océan Indien où ils peuvent encore donner lieu à une expansion limitée de la production. Des possibilités limitées d'expansion sont également envisageables pour certains stocks de maquereaux espagnols (Scomber japonicus), qui demeurent modérément exploités dans le Pacifique oriental, tandis que d'autres stocks ont atteint leurs limites. Le poisson-sabre commun (Trichiurus lepturus) est considéré comme totalement surexploité dans la principale zone de pêche du Pacifique nord-Ouest, mais aucune information n'est disponible sur son degré d'exploitation dans les autres régions.

Le pourcentage des stocks exploités à leur niveau durable maximal, voire au-delà, varie considérablement d'une région à l'autre. Les lieux de pêche présentant les plus fortes proportions (69 à 77 pour cent) de stocks pleinement exploités sont l'Atlantique Centre-Ouest, l'Atlantique Centre-Est, l'Atlantique nord-Ouest, l'océan Indien occidental et le Pacifique nord-Ouest, tandis que les plus fortes proportions (46 à 60 pour cent) de stocks surexploités, épuisées ou en cours de reconstitution se situent dans l'Atlantique Sud-Est, le Pacifique Sud-Est, l'Atlantique nord-Est et les zones de haute mer, en particulier l'Atlantique et l'océan Indien, pour ce qui est des thonidés et des espèces apparentées. quelques rares régions déclarent un nombre relativement élevé (48 à 70 pour cent) de stocks encore sous-exploités ou modérément exploités, par exemple le Pacifique Centre-Est, le Pacifique Centre-Ouest et le Pacifique Sud-Ouest, tandis que 20 à 30 pour cent des stocks toujours considérés comme modérément exploités ou sous-exploités sont signalés en Méditerranée et en mer noire, dans l'Atlantique Sud-Ouest et l'océan Indien oriental.

Quatre des grandes zones de pêche de la FAO produisent près de 68 pour cent du total mondial des captures marines. Le Pacifique nord-Ouest est la plus productive, avec un volume total de 21,6 millions de tonnes (25 pour cent du total des captures marines) en 2004, suivi du Pacifique Sud-Est, avec 15,4 millions de tonnes (18 pour cent du volume total), et du Pacifique Centre-Ouest et de l'Atlantique nord-Est, avec 11 et 9,9 millions de tonnes (13 et 12 pour cent respectivement) pour cette même année.

Dans le Pacifique nord-Ouest, de fortes variations ont été enregistrées dans l'abondance des stocks de pilchards du Japon (ou sardines japonaises), d'anchois japonais et de lieu de l'Alaska par suite de la pêche intensive et de l'oscillation décennale naturelle. Après une période de forte abondance dans les années 80, le pilchard du Japon s'est mis à décliner, suivi par une nette reprise des populations d'anchois japonais qui a donné lieu à des captures annuelles de 1,8 à 2 millions de tonnes, dont 1,8 million en 2004; les captures de pilchards japonais sont quant à elles restées assez faibles avec seulement 230 000 tonnes en 2004, très loin des rendements annuels de plus de 5 millions de tonnes dans les années 80. Cette modification des stocks de sardines (ou pilchards) et d'anchois suit un schéma analogue à celui observé dans les autres régions qui semblent gouvernées par des régimes climatiques ayant une incidence sur la répartition et l'abondance globale des stocks. Les stocks de lieu de l'Alaska du Pacifique nord-Ouest sont pleinement exploités, tout comme ceux du Pacifique nord-Est.

Dans le Pacifique Sud-Est, les stocks d'anchois se sont pleinement reconstitués après le fort épisode El niño de 1997-1998, et le volume total des prises de cette espèce s'est porté à 10,7 millions de tonnes en 2004. Les captures de chinchards du Chili ont atteint 1,8 million de tonnes durant cette même année - soit environ un tiers de la production record enregistrée en 1995 -tandis que la production du stock de pilchard sud-américain demeure très faible, et ne représente qu'une petite fraction des prises record enregistrées dans les années 80 et le début des années 90. Le chinchard du Chili et, plus particulièrement le pilchard sud-américain, sont dans un cycle décennal de faible abondance naturelle qui ne présente actuellement aucun signe d'inversion.

Les captures réalisées dans le Pacifique Centre-Ouest sont composées d'espèces très variées. Les plus fortes prises concernent le thon listao qui est considéré comme pleinement exploité dans cette zone. Plusieurs espèces de sardinelles, de chinchards et de maquereaux sont jugées modérément ou pleinement exploitées. On ne sait toutefois pas grand-chose des nombreuses espèces de poissons côtiers exploitées dans la zone, si ce n'est que certaines espèces de blanches, de brèmes et de loups qui sont encore modérément exploitées, tandis que d'autres seraient l'objet d'une pleine exploitation, voire d'une surexploitation.

Dans l'Atlantique nord-Est, les captures de merlan bleu ne cessent de chuter, et l'espèce est jugée surexploitée. La plupart des stocks de cabillaud de l'Atlantique de cette zone sont surexploités ou épuisés, tandis que le capelan et le hareng ont atteint leur plein potentiel d'exploitation. Le chinchard d'Europe et le maquereau commun sont également pleinement exploités.

Globalement, plus de 75 pour cent des stocks de poissons pour lesquels des résultats d'évaluation sont disponibles sont déclarés pleinement exploités ou surexploités (ou épuisés et en cours de reconstitution), confirmant ainsi de précédentes observations selon lesquelles le potentiel maximal de prélèvement sur les stocks naturels des océans de la planète a probablement été atteint, justifiant de ce fait davantage de prudence et un plus étroit contrôle du développement et de la gestion des pêches mondiales. Bien que cette observation s'applique de manière générale à l'ensemble des pêcheries, la situation semble plus grave pour certains poissons grands migrateurs, pour les stocks chevauchants et d'autres ressources halieutiques, qui sont exclusivement ou partiellement exploités dans les zones de haute mer. une récente étude de la FAO sur la situation de ces ressources dans le monde note des similitudes entre l'exploitation des thonidés grands migrateurs et espèces apparentées et tous les autres stocks halieutiques surveillés par la FAO; en revanche la situation des requins grands migrateurs paraît plus inquiétante, plus de la moitié des stocks pour lesquels on dispose d'informations étant signalés comme surexploités ou épuisés11. Les éléments d'information disponibles laissent à penser que la situation des stocks chevauchants et des autres ressources halieutiques de haute mer est encore plus problématique que celle des grands migrateurs, près des deux tiers des stocks dont on peut déterminer l'exploitation étant classés comme surexploités ou épuisés. Bien que ces ressources de haute mer ne représentent qu'une petite partie des ressources halieutiques mondiales dont des millions de gens sont étroitement dépendants pour leur alimentation et leur subsistance, il s'agit de stocks constituant des indicateurs clés de la situation dans l'immense majorité de l'écosystème océanique qui paraît plus exploité que les ZEE. L'Accord des nations unies sur les stocks de poissons, qui est entré en vigueur en 2001, a permis la mise en application de mesures qui devraient s'avérer favorables aux espèces exploitées en haute mer à moyen ou à long terme12.

Pêches continentales

Il est extrêmement difficile d'évaluer la situation de nombreuses pêcheries continentales compte tenu de leur nature. La pêche en eaux continentales repose souvent sur une large gamme d'engins de pêche permettant de cibler une multitude d'espèces dont les taux de capture sont fortement influencés par la saisonnalité. Il est fréquent que les captures ne soient pas enregistrées par espèces, quand encore elles le sont. En outre, la pêche en eaux continentales est souvent le fait des populations les plus pauvres vivant dans des zones isolées. Compte tenu de tous ces facteurs, le recueil d'informations exactes sur les pêches continentales se révèle extrêmement coûteux pour les pouvoirs publics qui souvent n'en font rien et se contentent d'évaluer la situation. Pour déterminer la situation des ressources halieutiques marines, la FAO s'appuie sur un réseau d'halieutes, sur l'avis des experts, ainsi que sur les statistiques de captures et autres. Il n'existe aucun réseau de ce type pour les pêches continentales, et les statistiques de captures ne permettent généralement pas de mesurer l'état des stocks. La FAO n'est donc pas en mesure de proposer un tableau mondial de la situation des ressources des pêches continentales.

Cela étant, les spécialistes ont procédé à des évaluations partielles. une étude récente a mis en évidence la surexploitation de nombreuses pêcheries continentales13. Elle a identifié deux types de surpêche: le ciblage systématique de certaines espèces et assemblage d'espèces, et la surexploitation d'écosystèmes entiers.

Le ciblage systématique des grands poissons d'eau douce dans plusieurs bassins hydrographiques en Afrique, en Amérique du nord et en Amérique du Sud, en Asie, en Europe et au Proche-Orient est à l'origine d'une régression de l'abondance. Sur les 21 espèces ciblées, 10 sont aujourd'hui jugées vulnérables ou menacées d'extinction; les données disponibles concernant les 11 autres espèces sont insuffisantes pour évaluer leur situation, et aucune évaluation n'a donc pu être réalisée.

La surpêche des assemblages d'espèces est plus fréquente dans les zones tropicales caractérisées par une grande diversité spécifique où les communautés locales tirent leur subsistance de la pêche de plusieurs espèces d'eau douce. C'est par exemple la situation du Tonle Sap, un grand lac relié au bassin hydrographique du Mékong. L'édition de La situation mondiale des pêches et de l'aquaculture 2004 faisait déjà état de signes de surpêche dans ce bassin, et pourtant, les captures déclarées en 2005 pour le Tonle Sap seraient les plus importantes enregistrées depuis le début des relevés. Pour les spécialistes de la pêche, la petite taille de la plupart des poissons capturés cette année-là atteste une surexploitation. Par ailleurs, les captures auraient été encore plus importantes avant le début des opérations officielles de collecte de l'information.

Des efforts ont été engagés dans de nombreuses régions pour améliorer la situation de certaines ressources piscicoles continentales, en particulier des programmes de repeuplement, de restauration des habitats et d'amélioration de la gestion des pêches. La restauration des habitats est une pratique fréquente dans de nombreux pays développés, ce qui n'est guère le cas dans les pays en développement, et son efficacité du point de vue de la reconstitution des stocks n'a globalement pas été évaluée (voir les pages 107-113). Par ailleurs, la gestion des écosystèmes rizicoles visant à préserver la biodiversité, le recours à des espèces exotiques et le peuplement des eaux continentales permettent de développer les ressources piscicoles de nombreuses régions, principalement en Asie14.

Globalement, le déclin des ressources piscicoles en eaux continentales semble se poursuivre du fait de la dégradation des habitats et de la surpêche. Cette tendance - qui est principalement due au volume croissant d'eau douce utilisée pour l'agriculture et l'hydroélectricité - ne s'inversera probablement pas tant que les pays ne considéreront pas les pêches continentales comme un secteur à développer. Or, ils ne seront certainement pas prêts à revoir leur position tant qu'ils ne disposeront pas d'informations précises sur ces pêches et sur leur valeur actuelle et future pour la société.


  1. Les «navires-maru» sont des navires japonais sur lesquels travaillent des membres d'équipage étrangers.
  2. Par pêcheurs intermittents, on entend des personnes qui tirent de la pêche moins de 30 pour cent de leur revenu total ou qui y consacrent moins de 30 pour cent de leur temps de travail total. Pour les travailleurs à temps partiel, ces proportions augmentent de l'ordre de 30 à 89 pour cent, tandis qu'elles se situent à 90 pour cent pour les pêcheurs à plein temps.
  3. FAO. 2006. The state of world highly migratory, straddling and other high seas fishery resources and associated species, par J.-J. Maguire, M. Sissenwine, J. Csirke, R. Grainger et S. Garcia. FAO, Document technique sur les pêches no 495. Rome.
  4. Accord des nations unies aux fins de l'application des dispositions de la Convention des nations unies sur le droit de la mer du 10 décembre 1982 relatives à la conservation et à la gestion des stocks de poissons chevauchants et des stocks de poissons grands migrateurs (disponible à l'adresse suivante: http://daccessdds. un.org/doc/unDOC/GEn/n95/274/67/PDF/n9527467pdf?.OpenElement).
  5. Allan, J.D., Abell, R., Hogan, Z., Revenga, C., Taylor, B.W., Welcomme, R.L. et Winemiller, K. 2005. Overfishing of inland waters. BioScience, 12: 1041-1051.
  6. Halwart, M. et Gupta, M.V., éds. 2004. Culture of fish in rice fields. FAO et the WorldFish Center (disponible à l'adresse suivante: http://www.worldfishcenter. org/Pubs/CultureOfFish/Culture-of-Fish.pdf); FAO. 2004. Tilapias as alien aquatics in Asia and the Pacific: a review par S.S. De Silva, R.P. Subasinghe, D.M. Bartley et A. Lowther. FAO, Document technique sur les pêches n° 453. Rome.
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