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ÉTUDE DE CAS SUR LE MALI

Préparé par A. Maïga

Résumé

Commanditée par la FAO, l'étude ci-après décrit la situation et l'évolution des systèmes de V/A au Mali.

Le contexte malien se caractérise par la croissance rapide de sa population dont 80 pour cent vit en zone rurale. Le milieu végétal, soumis aux sécheresses et à la désertification, appartient aux domaines sahélien et soudanien. Pivot de l'économie nationale, le secteur rural qui est fortement tributaire des aléas climatiques, occupe 80 pour cent de la population.

La V/A agricole, inexistante au sens stricte durant la période pré-coloniale, a été initiée au cours de la période coloniale dans le but de produire massivement les matières premières destinées à la métropole. La période post-coloniale (1960-80) a connu diverses approches d'encadrement du monde rural. Ce n'est qu'à la suite des années de sécheresse et de leur répercussion désastreuse sur l'environnement, que la vulgarisation forestière, jusque là contraignante et directive, a évolué aux niveaux conceptuel, politique et légal. C'est en effet au cours de la période récente (à partir de 1980) que l'accent a été mis sur la participation responsable des populations à la gestion des forêts et terroirs.

L'évolution de la V/A est également redevable à la révolution des TCI. L'expérience du Mali en ce domaine a fait l'objet d'une investigation auprès de 17 structures. Ceci a permis de dégager les missions des organismes ciblés, les principaux domaines d'activité, les principales activités de la V/A ainsi que les bénéficiaires de ces activités. L'enquête a également révélé que les approches participatives, de formation et visites et la participation aux coûts sont les plus utilisées. Quant aux TCI les mieux connues et les plus utilisées, ce sont celles des systèmes d'aide à la décision, de la publication assistée par ordinateur et de la base de données informatisée. Les supports informatiques sont jugés efficaces, car ils favorisent une large diffusion de l'information ainsi que des prises de décision rapides et améliorent la qualité des interventions et de leur suivi.

La fréquence d'utilisation des TCI est variable selon les activités des entreprises. Les raisons majeures justifiant l'utilisation des TCI sont la mise au même niveau d'information et d'expression des populations rurales, le meilleur engagement et l'implication plus poussée des personnes touchées par le développement durable participatif, le transfert accru de compétences aux groupes-cible, etc. Les TCI sont perçues comme moyen de communication ainsi que d'accès, de diffusion et d'échange d'information, de connaissances et d'expériences. Les TCI contribuent largement à la résolution des contraintes de la vulgarisation, bien qu'il existe une forte divergence quant au classement des contraintes résolues et du niveau d'utilité des TCI dans leur résolution. Les impacts des TCI dans la réalisation des objectifs/programmes de la vulgarisation sont jugés comme globalement positifs. Les changements positifs concernent la qualité et l'efficacité de la vulgarisation, la modification des comportements des populations et leur appropriation des progrès techniques et des programmes, etc. Les changements négatifs découlent essentiellement des erreurs liées au manque de maîtrise des TCI. Les conséquences de ces changements portent sur la valorisation de la fonction vulgarisation, la plus grande implication des populations, etc. De l'avis général, les TCI sont incontournables dans le cadre du développement durable.

Les acquis de la V/A rurale ont trait à la mise en œuvre d'outils et de systèmes de travail et de communication plus performants, à l'intégration des composantes sectorielles, à l'amélioration de l'organisation des producteurs, la mise en œuvre de cadres de concertation, etc. Les contraintes sont à mettre surtout au compte de la faiblesse des ressources humaines, matérielles et financières. Les organisations paysannes doivent à terme pouvoir assumer davantage de responsabilités en V/A rurale.

Des recommandations d'action sont faites tant à l'adresse du service forestier que de l'échelon supérieur. Elles visent le perfectionnement/renforcement de l'approche participative, de la stratégie de communication, des techniques traditionnelles d'information, etc. Elles suggèrent de renforcer les ressources du service forestier et de mettre en place les facilités d'ordre réglementaire, législatif, matériel, etc. pour développer les TCI et dégager une masse critique de ressources humaines formées.

En conclusion, l'on peut dire que les réformes en cours, qui visent le transfert de responsabilités technique et économique aux populations et collectivités locales, ont déjà engendré des acquis importants pour la V/A rurale. D'autres efforts restent cependant à accomplir pour les consolider et faire en sorte que la vulgarisation reste perpétuellement en quête de l'information et de la performance en vue d'assurer un meilleur devenir aux populations du Sahel.

CASE STUDY FROM MALI

Prepared by A. Maïga

Summary

Funded by FAO, the study hereafter describes the situation and development of extension/communication (E/C) Systems in Mali.

Eighty per cent of Mali's fast growing population is rural. Natural vegetation, formations are strongly affected by recurrent droughts and desertification. They belong to the Sahelian and Sudanian phytogeographic domains. The rural sector is under the influence of climatic conditions, which are characterized by high inter-annual disparities. It is vital to the national economy as it employs 80% of the county's population.

There existed no formal extension structures/systems in the pre-colonial period. Formal E/C was initiated during the colonial period to sustain massive raw materials' production. The post-colonial period has promoted various approaches to supervise and organize the rural world. Forestry extension was performed in a constraining and directive way. Following the recurrent droughts and their disastrous effects on the environment, the implementation background of forestry extension evolved significantly in its political, conceptual and legal aspects. From 1980 onwards, the participatory approach was introduced in the management of natural forests.

The development of E/C owes much to the revolution that has affected the communication and information technologies (CITs). Mali's experience in this field has been investigated within 17 institutions. The survey made it possible to identify the missions and the main fields of activity of the selected organizations, the main E/C activities and their beneficiaries. The investigation has shown that the participatory, the training and visit and the cost-participation approaches are the most utilized. The best known and most employed, CITs are the following: Computer assisted publication, Systèmes d'aide à la decision and the Computerized databases. The computer media are considered to be effective, as they help achieve a larger diffusion of information and speed-up decision-making, while improving the quality of interventions and their monitoring.

The frequency pf utilization of CITs is variable according to the field of activities performed by the institutions. The main reasons justifying CITs' use are: offering rural populations the same opportunities in terms of information and expression, achieving a better involvement of beneficiaries towards participatory and sustainable development, accomplishing a better transfer of skills towards target groups etc. The CITs are viewed as a method of communication as well as a means of access, dissemination and exchange of information, knowledge and experience. CITs contribute largely to solving the constraints facing E/C. There is however a great diversity of appreciation regarding the ranking of the constraints solved and the degree of utility of CITs in resolving them. The impact of CITs on the implementation of the objectives and programmes of E/C are viewed as beneficial. The positive transformations identified concern the quality and effectiveness of extension and information, the modification of people's behavior and their appropriation of technical progress. Negative changes result mainly from errors associated with the lack of proficiency in the use of modem CITs. The consequences of these transformations rest in the upgrading of extension's role, in the greater involvement of people etc. It is generally admitted that CITs are inevitable in the framework of sustainable development.

E/C' s achievements are related to the development of pertinent and efficient working and communication tools and Systems, the integration of sector-based components, the improvement of farmers' organizations, setting up consultative organizations/groups etc. The constraints are related to the limited capacity and the restricted human, material and financial means. The present context should, in due time, authorize farmers organizations to take up more responsibilities in rural E/C.

Actions to be taken at forest service and higher levels have been recommended. They aim at improving/enhancing the participatory approach, the communication strategy, the traditional communication and information techniques etc. They also, suggest augmenting the forest service's resources, meeting ail regulatory, legal, ethical, material etc. requirements for the development of CITs, putting together a critical mass of well-trained human resources etc.

To conclude, it may be said, that the reforms underway that aim at transferring the technical and economical responsibility to the people and the local communities, have already generated substantial achievements in the field of rural E/C More efforts need, however to be undertaken in order to consolidate these achievements, and see to it, that extension remains perpetually in search of information and performance, to ensure a better future to the people of the Sahel.

INTRODUCTION

La participation responsable des populations, gage d'un développement durable, est à l'ordre du jour depuis déjà plus d'une vingtaine d'année. Pour atteindre cet objectif reconnu comme fondamental et essentiel à la réussite de tout projet de développement rural, des réformes politiques, institutionnelles et juridiques ont été élaborées et mises en œuvre tout au long de la période considérée.

Cependant, la participation des populations nécessite également une méthode et une technique pour être mise en place. Ceci correspond en partie au rôle et à la fonction de la V/A. Cette dernière évolue de façon significative ces dernières années, eu égard notamment aux changements dans la société, à la libéralisation de l'économie, à l'accent mis sur la durabilité et aux critiques des systèmes tels que le T&V. Cette évolution de la V/A est également à mettre à l'actif des bouleversements vécus par les technologies de communication et d'information (TCI) et des nouveaux moyens qu'elles génèrent permettant l'accélération de processus évolutifs touchant aussi bien les institutions chargées de sa mise en œuvre que les populations rurales bénéficiaires.

Ces technologies pourraient jouer un rôle majeur dans la réorganisation des systèmes de V/A. L'expérience malienne dans le domaine, a suivi la tendance évolutive de la sous-région, en s'efforçant depuis l'indépendance, de s'adapter aux différents contextes socioéconomiques et de répondre notamment ces dernières années aux différentes strates de clientèles. C'est dans ce cadre que se situe cette étude qui a pour objet de:

L'objectif spécifique de l'étude est de fournir des informations détaillées sur l'évolution des systèmes de V/A rurale au Mali. Pour tenir compte des termes de référence, le document se subdivise en huit parties comme suit:

La méthodologie utilisée pour réaliser l'étude a été la suivante:

I. PRÉSENTATION DU MALI

Le Mali est un pays enclavé avec une superficie de 1 240 000 km2. Sa population, dont le taux d'accroissement moyen est de 3,7 pour cent par an et dont 80 pour cent vit dans les zones rurales, avoisine 9 millions d'habitants. La densité moyenne de population est de 7,5 habitants au km2.

Le territoire est constitué par un ensemble de savanes et de steppes qui s'appauvrissent à mesure qu'on s'approche du Sahara et de plateaux latéritiques qui s'élèvent en terrasses successives jusqu'à 300 à 400 m. La partie désertique du pays se caractérise par une absence presque totale de végétation. La partie subdésertique ou zone sahélienne, comprise entre la boucle du Niger et le delta central du Niger (pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 300 et 500 mm), est caractérisée par une végétation espacée, dominée par les épineux. C'est une région d'élevage par excellence. Le reste du territoire se partage entre une zone centrale de savane sèche (500 à 1000 mm de précipitations par an) et une zone méridionale de savane humide (plus de 1000 mm de pluie par an) qui sont toutes deux propres tant à l'élevage qu'aux cultures du mil, riz, maïs, coton et arachide, etc.

La base de l'économie malienne repose essentiellement sur le secteur de l'économie rurale qui fournit 42,5 pour cent du PIB, 75 pour cent des recettes d'exportation (élevage et coton) et occupe 80 pour cent de la population active. Le secteur procure à lui seul le tiers des recettes budgétaires mais il reste tributaire des conditions climatiques et des fluctuations des cours internationaux des produits d'exportation, notamment le coton.

La gestion économique du pays relève de divers cadres, dont les suivants:

Pour ce qui est de la gestion économique au niveau du secteur rural, la situation a été la suivante:

Dans le cadre du Programme d'ajustement structurel

Au début des années 1980, l'urgence de trouver des solutions aux différents déséquilibres structurels qui mettaient en péril les fondements économiques du pays a amené les autorités à s'engager dans de vastes programmes de réformes, dont:

Dans le cadre du Programme d'action gouvernemental 1994-1997

Ce programme comporte un ensemble de stratégies et d'objectifs généraux qui sont inscrits dans le Schéma directeur du secteur du développement (SDSD). Ces objectifs sont:

Le SDSD adopté en 1992 constitue une nouvelle approche; il sert de cadre de référence pour ce qui concerne l'orientation de toute intervention et la prise de décisions stratégiques dans le secteur. Le SDSD analyse les différents problèmes et synthétise les options, les choix et les priorités dans les interventions. Un plan d'action a été élaboré en 1993 qui traduit ces options en objectifs et activités des services du Département. L'option fondamentale retenue au niveau de ce plan vise la décentralisation des décisions et des actions de développement rural à travers une politique d'information, de concertation et de formation. Le but consiste à adapter l'appui au monde rural selon les besoins spécifiques des régions et à améliorer la qualité des services en vue d'impulser un véritable développement.

Créé en 1993, le Ministère du développement rural et de l'environnement (MDRE) qui a pour charge la promotion du monde rural, se compose des trois grandes entités suivantes:

Les actions opérationnelles sur le terrain sont confiées à des organismes autonomes de développement rural (ODR), à des offices et aux directions régionales. La DNAMR est chargée d'appuyer les activités agricoles auprès des paysans/paysannes, des groupements professionnels du secteur rural et des collectivités décentralisées. Cet appui s'effectue notamment par le conseil rural et la formation agricole. Il vise la promotion des filières agricoles ainsi que l'organisation et l'animation du monde rural, à travers la formation, l'information et la communication. La direction assure en outre la prévention des fléaux et la protection des végétaux et des animaux ainsi que le renforcement de la liaison recherche-vulgarisation. Elle s'occupe également de la centralisation, du traitement et de la diffusion des données statistiques sur les activités du secteur agricole ainsi que du suivi et traitement des actions de développement. La DNAER est chargée de l'évaluation des potentiels et des ressources aménageables, de l'appui aux collectivités locales ainsi que de l'élaboration des schémas et plans directeurs d'aménagement du territoire ayant un caractère national. La DGRC, quant à elle, est responsable du contrôle des textes et normes régissant le secteur du développement rural.

Le Ministère de l'environnement a été créé en 1997 et doté de deux nouvelles directions, la DNCN2 et la DNACPN3 et d'un Secrétariat technique permanent pour prendre en charge la gestion des questions environnementales (STP/CIGQE).

II. LA V/A AU MALI

CLARIFICATION CONCEPTUELLE

La vulgarisation agricole est selon Maunder (1997) un service ou un système qui, au moyen de procédés éducatifs, aide la population rurale à améliorer les méthodes et les techniques agricoles, à accroître la productivité et le revenu, à améliorer son niveau de vie et à élever les normes sociales et éducatives de la vie rurale.

La vulgarisation forestière vise le développement des connaissances et des techniques au profit des groupes et des individus et ambitionne de susciter les types de comportements susceptibles d'aider les communautés rurales à utiliser la foresterie pour se développer et améliorer leur vie. La vulgarisation forestière a pour but d'intégrer les populations rurales à la gestion de l'environnement en leur faisant adopter les techniques appropriées. Elle se veut un processus continu de transfert de connaissance et d'information nécessaire à l'exécution d'un programme donné. Selon Anderson et Farrington (1996), la vulgarisation pourrait être définie comme un processus systématique d'échanges d'idées, de connaissances et de techniques susceptibles de faire évoluer les attitudes, les pratiques, les valeurs et les comportements pour un meilleur aménagement des forêts et des arbres.

En vulgarisation agricole comme en vulgarisation forestière, l'objectif est de promouvoir chez les populations rurales4 les connaissances qu'elles doivent s'approprier pour subvenir à leur alimentation et celle des autres. Aspect non formel de l'enseignement, la vulgarisation agricole met en contact les populations rurales et les services agricoles (au sens large) de l'État. De son côté, la vulgarisation forestière, bien que présentant des points communs avec la vulgarisation agricole et s'en inspirant, possède ses spécificités propres. Celles-ci sont notamment basées sur un calendrier distinct établi sur le moyen et long terme et une législation se préoccupant surtout du domaine de l'État et des ressources communes. Les autres spécificités découlent de l'occupation à temps partiel des usagers de la forêt et de l'impact modeste des produits forestiers sur le produit intérieur brut (PIB). De plus, la vulgarisation forestière n'a pas toujours constitué une préoccupation majeure des États qui jusqu'à récemment l'ont même parfois ignorée.

En Occident, on assigne à la vulgarisation une double mission: d'une part, celle qui consiste à aider l'individu à maîtriser de manière saine les problèmes d'adaptation engendrés par les mutations économiques et d'autre part, celle qui vise à préparer la voie de la modernisation et de la croissance économique.

Dans beaucoup de pays en développement, les approches de la vulgarisation étaient dirigistes aussi bien à l'époque coloniale que sous l'État centralisateur de la période postcoloniale pour lequel la vulgarisation était conçue comme un instrument destiné à servir ses intérêts. De nos jours, la vulgarisation est devenue plus participative et elle sert les intérêts de ceux qu'elle soutient.

PRINCIPAUX ACTEURS

Il y a eu une évolution des différents acteurs depuis la période coloniale. Aujourd'hui, ces acteurs doivent être abordés dans le contexte de la politique nationale de décentralisation et de promotion de la société civile dont l'objectif est d'établir de nouvelles relations entre les populations et l'État d'une part, et entre les populations elles-mêmes, d'autre part. Les principaux acteurs sont:

ÉVOLUTION DES APPROCHES DE VULGARISATION UTILISÉES

L'approche incarne à la fois la philosophie d'intervention et le style d'action d'un système de vulgarisation donné. Chaque système dispose d'une structure, de ressources (personnel, matériel, installations), d'un programme (avec des buts et objectifs), de méthodes et techniques d'exécution ainsi que de liens avec d'autres organismes et des publics divers.

Selon Axim (1993), différentes approches de vulgarisation sont recensées auprès de divers types d'organisations appliquant des stratégies multiformes et mettant en œuvre des méthodes et techniques variées. Selon le même auteur, chaque approche peut être caractérisée par les dimensions suivantes:

Les approches visant à mettre en place une vulgarisation efficace ont chacune leur propre appellation. Nous examinerons pour le cas du Mali celles (agricole et forestière) qui ont eu le plus d'impact dans leur évolution historique.

La période précoloniale

Cette période durant laquelle la satisfaction des besoins vitaux des populations était assurée fût celle durant laquelle l'économie de subsistance était prédominante (Dolo, 1989). Il n'existait pas de structures formelles de V/A. Il s'agissait plutôt de systèmes de gestion des ressources naturelles. En effet, bien avant la pénétration de l'islam et de la colonisation française, les populations du Mali disposaient de systèmes et d'organisations propres. Ceux-ci permettaient .l'échange d'informations sur l'environnement (marchés, griots, etc.), l'éducation des jeunes par apprentissage et initiation et la gestion de l'accès aux ressources naturelles et de leur utilisation. On peut relever, à titre d'exemple, l'existence aux XIVème et XVème siècles d'organisations socioprofessionnelles de protection des arbres (les Okoganes du pays Dogon et les Alamadiou, Cercle de Bankass). Un des exemples les mieux connus est celui du code de la «Dina» institué au début du XIXème siècle par le souverain théocratique Cheick Amadou afin de gérer les ressources pastorales du delta central du fleuve.

Les systèmes de gestion traditionnelle, et par voie de conséquence, les connaissances acquises pour gérer les ressources, étaient essentiellement basés sur les:

Ces dispositifs de gestion étaient tributaires des divers éléments des systèmes de production. Ainsi, le Faidherbia albida (Synonyme Acacia albida) était introduit dans les zones à forte densité de population qui lient la pratique de l'agriculture aux nécessités de l'alimentation animale et de la couverture des sols. Les karités étaient introduits dans les zones qui étaient privées de protéines d'origine animale.

Hormis la Dina, il n'y avait aucune autre assise juridique écrite. Les organisations de protection de la nature faisaient régner l'ordre et la discipline, réglaient les différents, surveillaient et protégeaient les réserves forestières5. La sanction la plus sévère était l'excommunication6. Ces structures étaient souvent marquées par une séparation de pouvoir afin de limiter les abus sociaux et environnementaux. La tradition se transmettait de bouches à oreilles et de génération en génération. Les outils de «vulgarisation» utilisés à cet effet étaient les réunions, débats, rencontres et rites.

La période coloniale (1900-1960)

C'est la période coloniale qui a introduit la vulgarisation au Soudan français (actuel Mali). Cette étape dite de «mise en valeur du pays» a vu le marché national s'ouvrir aux capitaux étrangers, notamment aux banques et marchés de négoces français. L'objectif était de produire massivement les matières premières d'origine agricole destinées aux industries manufacturières de la métropole.

Les premières expériences d'intervention des autorités du Soudan français en matière de vulgarisation des techniques agricoles et de formation des agriculteurs ont eu lieu vers 1928. Des sessions d'initiation et de formation en culture étaient alors organisées à Baraouéli et M'pessoba avec des agents de vulgarisation déployés pour la première fois sur le territoire du Soudan français. Mais c'est à la fin de la Seconde guerre mondiale, en 1945, que le service de l'agriculture a été étoffé avec la création de subdivisions au niveau territorial en parallèle à l'administration coloniale. Les messages à diffuser étaient transmis aux chef de canton et de village par l'intermédiaire des Sociétés indigènes de prévoyance (SIP). Le système de transmission des messages techniques aux producteurs se souciait moins de l'adhésion que de la production. Les techniques agricoles enseignées étaient rudimentaires et demeuraient stationnaires.

Durant cette période, l'essentiel des investissements dans le secteur agricole était dirigé sur l'Office du Niger, où la construction du barrage de Markala a permis la mise en valeur de vastes terres irriguées destinées à la production du coton. Les zones arachidières situées dans la partie ouest du pays, ont également reçu un investissement de la puissance coloniale, pour promouvoir la production d'arachide. Les services de l'agriculture et de l'élevage avaient été organisés, structurés et dotés de moyens humains, matériels et financiers importants pour soutenir l'effort de guerre. Ainsi, ils ont pu sans difficulté majeure s'implanter à travers le pays et effacer la mauvaise réputation acquise lors des réquisitions de stocks de céréales.

Le service forestier, un des premiers d'Afrique occidentale a été créé en 1935. Il avait pour objectifs prioritaires le classement et l'exploitation des peuplements forestiers situés le long de la voie ferrée Dakar-Niger ainsi que le long du fleuve Niger entre Ansongo et Koulikoro (Messageries africaines). Le droit sur les ressources forestières reposait sur le code domanial et foncier ainsi que sur le code forestier colonial (1935). Le premier règlement cité stipulait que toute terre sous régime foncier traditionnel, non immatriculée au nom d'une entité non étatique faisait partie du domaine de l'État. La seconde loi qui était essentiellement répressive et prohibitive, ne définissait pas le droit des individus et de la communauté sur les ressources forestières dans le domaine agricole. Le personnel du service forestier était réduit et se composait essentiellement de gardes forestiers recrutés sur la base d'emplois réservés.

La vulgarisation coloniale a été menée d'une manière contraignante et directive. En effet, en dépit de la formation dispensée et des rencontres et débats organisés, le principal outil de gestion demeurait la législation forestière à travers la police forestière. La vulgarisation devait en priorité transmettre aux paysans des connaissances anciennes ou récentes exclusivement au profit de l'État. Les actions étaient organisées «du haut vers le bas » de la hiérarchie. A titre d'exemple, tout paysan de l'Office du Niger n'appliquant pas les «conseils» de l'encadreur risquait d'être purement et simplement exclu de la zone par la force.

La période post-coloniale (1960-1980)

À l'indépendance, de nouvelles priorités ont été définies dont entre autres: i) la recherche de l'autosuffisance et de la sécurité alimentaire; ii) le développement des cultures d'exportation; iii) l'accroissement continu des revenus de la population; et iv) l'amélioration des conditions de vie du monde rural. Différentes approches d'encadrement et d'appui du monde rural ont vu le jour, notamment:

A partir de 1972, le système des ODR a pu se développer grâce au succès de certains programmes de développement axés essentiellement sur le coton au centre et au sud, l'arachide à l'ouest et le riz dans le Delta. Les ODR et organismes assimilés (offices, compagnies, actions) étaient alors dotés d'une autonomie de gestion financière et appliquaient différentes approches. Les structures anciennes calquées sur l'administration coloniale (SDR) ont été cependant maintenues pour prendre en charge les préoccupations des zones à encadrement diffus, non couvertes par les ODR. Cette période a été caractérisée par:

Le système de vulgarisation des pratiques agricoles s'est adapté en fonction de l'envergure de la zone pilotée, de l'exigence de la culture encadrée et surtout des moyens humains et matériels mis à la disposition de la structure d'encadrement. De 1967 à 1980, les approches de vulgarisation agricole ont énormément varié. Au cours de la même période, le système de crédit agricole destiné à équiper le monde rural sous la gestion de la SCAER a connu son apogée et sa fin, la société étant tombée en faillite sous le poids de la mauvaise gestion et de l'importance des impayés.

Jusqu'en 1970, le système répressif forestier, tel que légué par la colonisation, a très peu évolué et le développement forestier était relégué au second plan par rapport à l'agriculture et à l'élevage. Il y avait en fait encore très peu de vulgarisation, cette dernière étant caractérisée essentiellement par la participation des populations aux journées de l'arbre. Le reboisement au sens large prévalait avec la création de plusieurs pépinières et la distribution de plants aux populations. Le suivi des plantations était cependant mal assuré.

La redoutable sécheresse des années 72-73 et ses répercussions sur l'environnement ont mis en évidence la question forestière, son importance et sa problématique. Le service s'est alors vu doter de moyens financiers et humains et s'est organisé, notamment au cours des années 79- 80. Un tournant décisif a été dès lors atteint, car il était désormais devenu clair que la police ne pouvait résoudre tous les problèmes forestiers et que la participation des populations était une nécessité. Les textes législatifs antérieurs7 ont servi à la gestion forestière durant la période en question.

La période récente (à partir de 1980)

En dépit des acquis positifs enregistrés aux niveaux de la formation et de l'organisation des agriculteurs ainsi que du développement de techniques culturales plus performantes, le système des ODR s'est très tôt heurté à de sérieuses contraintes. Parmi celles-ci l'on peut citer: i) l'accentuation et la persistance de la sécheresse; ii) la situation drastique de l'économie nationale se traduisant par un déséquilibre interne et externe et la faiblesse de tous les indicateurs macro- économiques; iii) le manque de ressources humaines de formation adaptée et l'abandon de la production industrielle de certaines cultures de rente8. du fait des changements intervenus dans les courants commerciaux internationaux 9. A cela s'est ajouté le fait que le système inadapté des ODR, n'a pas fait progresser le niveau de vie des paysans.

Ainsi, une étude diagnostique10 effectuée en 1981 a préconisé, entre autres, d'alléger le système des ODR et de recentrer davantage les activités au sein des structures d'encadrement. La restructuration des ODR ayant commencé en 1987, de nouvelles approches ont fait leur apparition. On peut citer à ce titre, le concept de gestion des terroirs villageois qui consacre une approche globale et holistique. Par ailleurs une nouvelle approche de vulgarisation rurale a vu le jour en 1988/89. Appelée d'abord Programme test de vulgarisation agricole (PTVA), elle consistait en un appui méthodologique et matériel en matière de diffusion des pratiques paysannes très simples et adaptées au milieu. Le PTVA reposait sur l'organisation, la formation et la liaison recherche-développement. Ce programme s'est par la suite étendu à l'ensemble du pays devenant ainsi le Programme national vulgarisation agricole (PNVA). S'inspirant de l'approche formation et visites, il a comme objectif principal l'amélioration des conditions de production et des revenus des paysans.

Le PNVA-Mali est basé sur les principes suivants:

Le système formation et visites adopté par le PNVA-Mali a connu des progrès constants. Le rapport d'évaluation de 1998 a en effet mis en évidence les développements suivants:

Cependant le PNVA éprouve aussi de grandes difficultés dont celles relatives à la gestion administrative, à l'insuffisance des agents techniques de base et à l'absence de ligne de crédit pour les producteurs. Se posent également des problèmes de fonctionnalité de certains organes de gestion (CNCT, CRC) ainsi que des difficultés dues à l'abondance des thèmes à vulgariser. Cependant, le programme souffre surtout du manque de financement, de sorte que l'on assiste à un ralentissement, voire à l'arrêt de ses activités.

Au niveau du développement forestier, l'évaluation des projets de première génération a mis en exergue le manque de préoccupation à l'égard du facteur humain. C'est ce qui explique la prise en compte de ce dernier au niveau des approches nouvellement mises en œuvre. Les tâches du service forestier telles que redéfinies par l'ordonnance 81.24 du 6/8/1981 font apparaître une évolution dans la conception des missions qui lui sont dévolues. L'accent est désormais mis sur les populations rurales en leur qualité de maîtres d'œuvre du développement local. Ceci se traduit par un processus d'autopromotion qui responsabilise l'homme vis-à-vis du type de développement poursuivi. C'est aux populations locales qu'il revient de choisir, d'orienter et de déterminer les objectifs à atteindre et les moyens à mettre en œuvre pour y aboutir.

Le terme participation au sens d'une contribution responsable qui dépasse les seuls aspects matériels, pour en outre, tenir compte des réalités sociales de la communauté, prend forme et se répand. Divers concepts comme l'approche participative, la stratégie de l'énergie domestique, la MARP, la T&V, etc. sont mis en œuvre. Désormais, la vulgarisation n'est plus sous la responsabilité unique de l'État mais aussi sous celle des ONG, des associations paysannes et des personnes privées qui sont pleinement engagées dans le processus.

La nécessité d'une bonne coordination des différents intervenants et de l'utilisation de TCI performantes pour la transmission et la prise en charge de messages variés, émanant de sources diverses, devient évidente. Tous les projets forestiers comportent désormais un volet animation/sensibilisation. L'engagement de sociologues avec d'autres compétences auprès des équipes de projets forestiers préfigure l'éclosion de nouveaux concepts. D s'agit en l'occurrence des notions de foresterie communautaire, rurale et villageoise adoptées par divers projets11

La première politique forestière nationale introduisant la notion de participation est formulée en 1982 tandis que le Programme national de lutte contre la désertification (PNLCD) est élaboré en 1985. Les agents forestiers assurent désormais des fonctions d'appui, de formation et de conseil en faveur des ruraux. Ils cumulent ainsi des charges de police et d'appui au développement. Cette évolution de l'approche est à l'origine de grandes réalisations. En dépit de cela, des faiblesses sont encore recensées, dont:

Les textes forestiers de 1986 13 qui devaient s'inspirer de la démarche participative et en faciliter la mise en œuvre ont cependant très peu évolué. Ils sont toujours teintés d'un certain conservatisme vu qu'ils limitent le régime forestier à un ensemble de mesures protectionnistes de police.

Cependant, à partir de mars 1991, avec la chute de l'ancien régime et l'avènement de la Deuxième République, les changements importants suivants ont vu le jour:

Désormais les conditions institutionnelles, administratives, réglementaires et juridiques existent pour une harmonisation du développement. L'approche sectorielle des interventions n'est plus de mise. Le service forestier a complètement changé d'image. En effet, l'agent forestier ne travaille plus en cloisonnement et le monde rural a, sinon un seul interlocuteur, du moins, des agents de développement agissant de façon coordonnée et concertée en matière de vulgarisation rurale.

 La volonté du Mali d'assurer la protection de l'environnement s'est donc concrétisée par l'élaboration et l'adoption d'une législation relativement abondante constituée d'actes législatifs et réglementaires régissant les divers secteurs de l'environnement et les différentes activités socioéconomiques pouvant avoir une incidence sur sa qualité. Ainsi, sont actuellement en vigueur les législations sectorielles portant condition de gestion des ressources forestières (95-004 du 18/01/95), de la faune sauvage (95/031 du 20/03/95) et de la pêche et de la pisciculture (95/032 du 20/03/95) ainsi que la législation portant régime des eaux. Il convient de signaler également une législation à portée plus générale relative à la protection de l'environnement et du cadre de vie.

Les législations susnommées sont constituées d'une loi de base et d'une série d'actes réglementaires portant mesure d'application de la loi de base. Ces législations élaborées après la révolution de mars 1991 prennent toutes en compte la nécessité de responsabiliser de manière effective des populations locales. A titre d'exemple, la loi 95/004 répartit le domaine forestier national en domaines de l'État, des collectivités territoriales et des particuliers et stipule que chaque propriétaire est responsable de son domaine. La loi spécifie également que les populations riveraines d'une forêt classée participent à sa gestion. Elle prévoit à ce titre la possibilité d'élaborer des contrats de gestion. Selon l'article 16 de la loi portant condition de gestion des ressources forestières, le conseil communal délibère sur: i) la protection de l'environnement; ii) les plans d'occupation et les opérations d'aménagement de l'espace communal; et iii) l'organisation des productions agro-sylvo-pastorales et des activités rurales.

D'autres actes législatifs et réglementaires traitent des questions environnementales telle la législation relative à la décentralisation et les actes réglementaires des autorités régionales et locales et surtout communales. L'engagement du pays en faveur de la protection de l'environnement et du cadre de vie se concrétise dans les dispositions de la constitution qui fait du droit à un environnement sain, un droit constitutionnel fondamental. Par ailleurs, il faut noter que le Mali est un partenaire actif de la dynamique de la communauté internationale en direction de la protection et de la conservation de l'environnement. Le Mali est en effet signataire de plusieurs Accords et Conventions au niveau international.

Le Tableau 1 ci-dessous récapitule le contexte de l'évolution des systèmes de V/A au Mali à travers neuf paramètres (population, environnement, objectif, législation, politique, organisation, TCI, méthodes et outils et orientation technique).

Ainsi, l'on se rend compte que les paramètres sont interdépendants et inter-fonctionnels dans leur évolution. A titre d'exemple: pour que les TCI soient performantes et fonctionnelles, il faut de bonnes orientations techniques, une législation et une politique appropriées, des objectifs de développement adéquats, un environnement maîtrisé, des populations librement organisées selon leur intérêt ainsi que des méthodes et outils de gestion efficaces.

III. MÉTHODES ET OUTILS DE V/A RURALE UTILISÉS

On entend par méthode, un ensemble d'outils et de techniques qu'utilise un système de vulgarisation pour fonctionner. Aux différentes approches proposées, il existe un ensemble d'outils et/ou de techniques, destinés à apporter un appui à l'expression, à la prise de décision et à l'exécution des travaux par les ruraux. Il s'agit de:

Tableau 1: Tableau de l'évolution des systèmes de V/A au Mali

Périodes Paramètres Précoloniale (1900) Coloniale 1900-1960 Postcoloniale 1960-1980 Récente 1980-1998 Future
Population Ruraux stables Début d'urbanisation Urbanisation Début de migration Explosion démographique Fort exode Urbanisation croissante, Dépeuplement des campagnes
Environnement Sécheresses cycliques EPA* Sécheresses cycliques. Début de dégradation 60-70 EPA A partir de 72 avènements des grandes sécheresses Environnement fortement dégradé Aridité accrue Tendance à la dégradation
Objectifs Gestion locale des ressources. Niveau de vie stable PMCR** PMCR. Début de diversification cultures. ACV*** des populations Durabilité. Autopro- motion du monde rural ACV*** des populations Développement durable
Législation Coutumes traditionnelles (ex. Dina). Rites Législations centralisatrices (répressives et prohibitives) Législations non adaptées Législations participatives Code des collectivités
Politique gouvernementale Coutumes Politique de la métropole Vaste programme de réformes institutionnelles et juridiques Parti unique Décentralisation. Lutte contre pauvreté. Bonne gouvernance Multipartisme Décentralisation effective. Lutte contre la pauvreté Bonne gouvernance. Multipartisme
Organisations Tons villageois Organes spéciaux au niveau du village (okogana) Gouvernement Services Techniques Gouvernement ODR Gouvernement, ONG, Société civile Organisation paysanne Pluralisme
TCI Échanges interpersonnel Réunions Concertations Rencontres ordres Réunions Visites Contacts Réunions, Sketchs Théâtres, Visites Contacts Audio, ME Internet Audiovisuel ME
Méthodes Outils Interdits Traditions Coutumes Lois et règlements Approches dirigiste Approche par projets Méthode participative Formations et visites Renforcement des méthodes participatives
Orientation Techniques Gestion locale Gestion étatique Gestion étatique Large ouverture pour l'implication de tous les acteurs Gestion communale

* EPA = Environnement peu affecté

** PMCR = Production maximale des cultures de rente

*** ACV = Amélioration des conditions de vie

**** ME = Messageries électroniques

MARP, GRAAP, Genre

Les outils de communication et d'information

La communication pour le développement est un processus destiné à: i) établir un dialogue véritable et permanent entre les différents acteurs du développement; et ii) à susciter, appuyer et accompagner les initiatives prises par consensus afin de jeter les bases d'une gestion concertée indispensable à la réussite de l'œuvre entreprise. Les médias sont considérés comme un outil servant à déclencher et à accompagner ce processus. Leur emploi ne représente qu'un moyen et c'est la communication entre individus, ajoutés aux relations de partenariat entre les acteurs qui jouent le rôle principal. Divers types ou modes de communication sont développés dans les projets/institutions:

Les différents types de communication utilisent des médias traditionnels et modernes parmi lesquels on peut citer:

La troisième République a favorisé l'émergence d'une centaine de radios FM qui constituent un moyen efficace de sensibilisation des groupes cible utilisateurs des ressources naturelles. A titre d'exemple, l'on peut citer l'expérience du PNAE-CID en partenariat avec le projet GreenCOM qui a permis de former les animateurs de 27 radios en communication environnementale dans plusieurs régions 14. Il est prévu d'étendre la formation à 50 radios sur les 88 fonctionnelles.

Selon une étude effectuée dans la région de Tombouctou par le BECIS, en 1998, la communication interpersonnelle est en milieu rural la première source d'information de la communauté villageoise. Il ressort en effet des enquêtes entreprises, que 33 pour cent des personnes interviewées privilégient la communication interpersonnelle. Les médias, notamment la radio et la télévision sont utilisés en milieu urbain. Ils sont la source d'information de 67 pour cent des personnes interrogées.

LES OUTILS DE GESTION

Au niveau villageois se trouvent les associations villageoises ou comités de gestion, tandis qu'au niveau supra villageois (englobant plusieurs villages) se situent les organisations supra villageoises telles que les conseils de gestion et marchés ruraux de bois. Pour ce qui concerne les institutions villageoises interlocutrices, certains intervenants utilisent «la pente culturelle» du milieu en réactivant la dynamique des structures traditionnelles existantes (Okogana, Alamodiou, Walde Kelka) tandis que d'autres (PGRN, CMDT) procèdent à des créations nouvelles: CVRN, AV, comités de gestion, etc.

LES OUTILS DE CONTRÔLE ET SUIVI

Les outils de contrôle et de suivi comprennent la surveillance, la police, l'établissement de nonnes, etc.

LES OUTILS DE DÉVELOPPEMENT

Les outils de développement sont constitués du crédit, de la formation, de l'appui financier, etc. 

IV. UTILISATION DES TCI EN V/A RURALES

Les structures de vulgarisation constituent des relais importants qui d'une part dotent les paysans intéressés en technologies et savoir-faire appropriés et d'autre part, informent les responsables de la recherche et de la vulgarisation sur l'efficacité et le degré d'acceptation des produits. Les 17 structures/institutions 15 identifiées pour les besoins de l'enquête organisent leurs propres systèmes de production et de diffusion de l'information et de la communication. Elles le font soit pour leur propre besoin, soit pour les populations ou à destination des centres de décision. L'analyse et la compilation des fiches que ces institutions/structures ont remplies fait ressortir les constats ci-après.

LES MISSIONS

Elles sont relatives à la gestion des ressources naturelles par des populations responsabilisées. Les institutions/projets assujettis à l'enquête ont fait ressortir les missions suivantes:

DOMAINES DANS LESQUELS S'INSCRIVENT LES ACTIVITÉS DE V/A

Les principaux domaines identifiés sont par ordre d'importance ceux de16 :

Les autres domaines identifiés sont: l'organisation du monde rural, la gestion des terroirs, la formation/communication, la santé/éducation, le pastoralisme, le désenclavement et l'hydraulique villageoise.

PRINCIPALES ACTIVITÉS DE V/A ET DE TECHNIQUES

Les principales activités citées sont en adéquation avec les domaines d'intervention précédemment mentionnés. Ainsi, selon les structures et en matière de V/A, les activités suivantes sont nommées:

En ce qui concerne les techniques, les institutions/projets citent:

Les différentes activités démontrent qu’il n’y a plus de projets sectoriels puisqu’il s’agit de résoudre les problèmes des ruraux qui sont à la fois complexes et proviennent de domaines divers.

LES PRINCIPAUX GROUPES DE BÉNÉFICIAIRES

L’objectif étant de leur transmettre les connaissances requises, les bénéficiaires identifiés sont d'abord les populations rurales concernées par les différents types d'intervention. Il s'agit de villageois en l'occurrence, les femmes, les jeunes, les chefs d'exploitation, les opérateurs privés, les commerçants transporteurs de bois et de charbon, les artisans et les forgerons ainsi que tous les producteurs d'une manière générale. L'autre catégorie de bénéficiaires est constituée de structures/institutions, notamment les collectivités décentralisées, les associations et groupements villageois, les comités de gestion, les organisations paysannes et les groupements d'exploitants. Ensuite, viennent les décideurs, les institutions et organismes de coopération, les structures d'encadrement, les ONG et la recherche.

APPROCHES DE VULGARISATION PRINCIPALEMENT UTILISÉES

La vulgarisation est menée par un grand nombre d'intervenants qui sont soit directs pour la diffusion des techniques soit en appui ou au compte des premiers pour assurer les services nécessaires en amont ou en aval de la production. Les intervenants sont les services généraux et les projets de développement17. Pour entreprendre des activités de vulgarisation, les structures mettent à la disposition de leur encadrement des fiches techniques et des thèmes. L'encadrement fait passer ces thèmes aux groupes-cible à travers des réunions d'animation. Des séances de démonstration sont parfois organisées sur les thèmes retenus. La formation est organisée en aval, en amont et pendant l'activité de vulgarisation aussi bien pour les groupes-cible que pour les techniciens.

Plusieurs approches de V/A sont utilisées par les institutions/projets étudiés. Il faut retenir que tous ces systèmes ont évolué dans le temps, de sorte qu'il est difficile de les trouver sous leur forme d'origine. Il est donc aisé de comprendre qu'ils se chevauchent partiellement, certains de leurs éléments ayant subi un transfert de l'un à l'autre. Les approches utilisées sont présentées ci-dessous par ordre d'importance. Il s'agit des approches:

Les autres domaines identifiés sont: l'approche par la communication verbale, la formation de personne en personne, l'approche gestion de terroirs, l'approche communautaire et globale. L'approche participative est la plus utilisée, tous les projets ayant fait l'objet de notre enquête utilisant cette méthode, notamment les projets forestiers. La spécificité de ceux-ci réside dans le fait que le bénéfice doit provenir de l'innovation technologique, ce qui ne constitue le plus souvent pas une évidence pour le paysan. D'où la nécessité d'avoir recours à l'animation/sensibilisation pour l'aider à en avoir une meilleure perception.

UTILISATION DES TCI DANS LES ACTIVITÉS DE VULGARISATION

Exception faite du PGRN (qui pourtant utilise des TCI), tous les projets/institutions ont répondu par l'affirmative en ce qui concerne la question relative à l'utilisation des TCI. Les résultats de l'analyse se présentent comme suit:

Les autres domaines identifiés sont: les supports écrits et audiovisuels, reportages TV et radio, affiches, films, rapports périodiques, réunions, supervisions, activités médiatiques, ateliers, échanges d'expérience, publications ainsi que la radio rurale.

Les résultats montrent que le système d'aide à la décision et la PAO occupent la première place en terme d'utilisation. En effet, les supports modernes tels que la PAO, les bases de données informatisées, le système d'aide à la décision, et la publication électronique, sont utilisés par la très grande majorité des projets. Ils demeurent cependant à peine fonctionnels puisque non encore maîtrisés par le personnel des projets. Mais déjà la masse d'information disponible et la facilité de communication attestent de la possibilité d'un progrès véritable.

Les types spécifiques de TCI utilisés sont les moyens ordinaires de communication (vidéo, radio, photo album, réunions villageoises, film, etc.). Ces moyens sont jugés très importants pour les raisons suivantes:

A l'exclusion des types spécifiques, les autres TCI (notamment la PAO et le courrier électronique) sont très récents 19. Les TCI sont cependant utilisées depuis plus de deux décennies par la CMDT mais depuis seulement récemment (2 à 3 ans) par d'autres projets. Les raisons majeures qui incitent à utiliser les TCI sont:

Les raisons invoquées quant à l'utilisation au quotidien des TCI sont:

Au regard des réponses fournies lors de l'enquête, il apparaît assez nettement que les TCI sont amplement mises à contribution par les groupes-cible. En effet, sur les 17 étudiés, 15 institutions/projets ont été recensés au sein desquels, tous les groupes-cible ont recours à l'emploi des TCI. Au sein des deux autres institutions/projets, l'utilisation des TCI n'est pas généralisée à tous les groupes-cible. Les groupes spécifiques faisant usage des TCI sont: les collectivités décentralisées, les ONG, les organisations paysannes, les services techniques, les opérateurs privés, l'expertise internationale, les autorités administratives et les producteurs et productrices.

Les résultats de l'enquête font ressortir par ailleurs que la fréquence de l'utilisation des TCI est variable selon les activités entreprises au sein des institutions/projets. Nous présentons cidessous, dans un ordre d'importance décroissant, la perception qu'ont les institutions/projets de l'importance des TCI comme moyen:

ÉVALUATION DE L'UTILITÉ DES TCI FACE AUX CONTRAINTES MAJEURES DE LA V/A

Il ressort des analyses que les institutions/projets pensent que les TCI contribuent dans une large mesure à la résolution des contraintes de vulgarisation citées dans le questionnaire. Cependant il existe une forte diversité des résultats relatifs au classement des contraintes résolues grâce à l'emploi des TCI. En effet, qu'il s'agisse du classement par ordre d'importance des cinq contraintes principales résolues ou qu'il soit question du score attribué au niveau d'utilité des TCI dans la résolution des contraintes, il existe une forte divergence qui peut être due à la diversité des missions, mais aussi au fait que les interventions sont multisectorielles.

Les résultats consignés dans le Tableau 2 confirment ce qui a été dit plus haut et peuvent être commentés comme suit:

Tableau 2: Evaluation des contraintes de vulgarisation

Niveau d'utilité Très utile Utile Neutre/ indifférent Pas utile Pas
du tout utile
Pas
applicable
Contraintes de V/A Nombre d’institutions/projets répondant
Taux de couverture XXXXX XXXX        
Contenu XX XXXX        
Objectif XXXX X X X X  
Ciblage XX   X      
Contrôle XX XX XXX      
Adéquation X XXX X     X
Personnel XX XX X      
Responsabilité XX X   X    
Financement XXXX X   X   X
Coordination/liaison XXX XXXX     XX  
Gestion X XXX XX XX   X
Durabilité X XX X      

ÉVALUATION DE L'IMPACT DES TCI

Les institutions/projets ont d'une manière générale évalué positivement l'impact des nombreuses TCI utilisées. C'est ainsi que sur les 17 organisations soumises à enquête, trois ont jugé l'impact des TCI comme fortement positif, 13 considèrent leur impact comme étant positif tandis qu' à l'opposé, seule une institution estime leur impact comme neutre.

Cette appréciation globalement positive de l'impact des TCI se justifie aux yeux des institutions/projets par le fait que:

En ce qui concerne la comparaison de la situation avant l'accès aux TCI avec la situation actuelle, les institutions/projets notent les changements suivants:

Changements positifs

Ils sont à relever aux niveaux suivants:

Changements négatifs

Ces derniers découlent des erreurs liées à la maîtrise insuffisante des TCI, dont l'utilisation peut s'avérer mauvaise et dont les coûts de certains éléments s'avèrent élevés. Les institutions/projets considèrent également comme négative la situation de forte dépendance à l'égard des TCI qui débouche sur le déclin et la décadence des techniques locales de communication.

Les changements intervenus au niveau des systèmes de V/A ont eu diverses conséquences. Ils ont notamment permis de valoriser la fonction vulgarisation. Grâce à l'élévation du niveau professionnel découlant de la formation et la spécialisation dispensées aux agents, les activités de vulgarisation et d'animation sont plus faciles à entreprendre. Elles enregistrent un maximum de succès et débouchent sur une plus grande implication des populations. La fourniture d'informations fiables permet d'affermir et de consolider la volonté des ruraux de communiquer entre eux et avec l'extérieur. Les besoins des populations ciblées sont mieux satisfaits grâce au meilleur déploiement des moyens humains et matériels et à l'amélioration des résultats enregistrés. Ces derniers concourent à l'amélioration de l'état de l'environnement. Si la valorisation de la vulgarisation met en évidence la dépendance grandissante à l'égard de l'outil informatique, elle permet cependant d'assurer un suivi plus systématique des projets.

Au-delà ce qui précède, six structures/institutions ont énoncé les remarques et commentaires suivants au sujet de l'impact et des contraintes de l'utilisation des TCI:

ACQUIS, CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA V/A RURALE

Malgré les différentes crises tant écologiques que socio-économiques qui ont frappé le Mali, il existe des atouts susceptibles de favoriser le développement d'une V/A adaptée et fonctionnelle. Il s'agit d'abord de la mise en œuvre de la politique nationale de décentralisation avec la création récente de 682 communes. Ceci représente un gage de la faculté qu'auront les collectivités ainsi décentralisées de s'élever désormais au rang de maîtres d'œuvre du développement local. Il s'agit aussi des différentes réformes institutionnelles, juridiques, législatives et réglementaires mises en place pour un réel transfert de responsabilité technique et économique. L'on peut signaler par ailleurs l'émergence de mouvements associatifs et d'organisations non gouvernementales ayant des interventions pertinentes dans le domaine. Mais la V/A doit encore évoluer. En effet, l'analyse portant sur l'utilisation des TCI fait ressortir qu'elles sont importantes, utiles et efficaces mais que les nouvelles technologies dans ce domaine sont à peine fonctionnelles car non encore convenablement maîtrisées.

LES POINTS FORTS

Les points forts recensés se présentent comme suit:

Mise en œuvre d'outils de travail adaptés

Intégration des composantes sectorielles

Partenariat, organisation de la production et satisfaction des besoins

LES CONTRAINTES

Les contraintes sont recensées comme suit:

LES DÉFIS

La privatisation et le désengagement de l'Etat qui sont aujourd'hui amorcés au Mali sont des instruments importants de développement. Aussi insiste-t-on de plus en plus sur le rôle que pourrait jouer le secteur à travers des tiers à savoir les agriculteurs et leurs organisations professionnelles de façon à ce que les utilisateurs puissent assumer davantage de responsabilités dans le processus de vulgarisation. La vulgarisation forestière devra s'adresser à un public plus diversifié et à des situations nouvelles, ce qui pourra être facilité par l'utilisation de TCI spécifiques à développer de façon à accroître les performances.

VI. RECOMMANDATIONS POUR UNE VULGARISATION FORESTIÈRE PLUS PERFORMANTE

Pour une vulgarisation adaptée utilisatrice de TCI fonctionnelles, il est recommandé:

De création très récente, la Direction nationale de la conservation de la nature qui a la charge du domaine forestier, devrait s'engager fermement dans la mise en œuvre du projet de responsabilisation des populations, préconisée par la politique forestière nationale notamment, par l'élaboration d'une politique nationale de communication qui recommandera entre autres, l'utilisation des TCI appropriées.

CONCLUSIONS

Au Mali, les réformes politiques, institutionnelles, législatives et juridiques actuellement mises en œuvre, et qui se caractérisent par le processus de transfert de responsabilité technique et économique aux collectivités locales, ont déjà engendré des résultats importants dans les systèmes de V/A rurales et notamment:

Ces résultats comme l'attestent l'historique de la vulgarisation au Mali et l'analyse de l'utilisation des TCI, sont le fruit d'un effort constant et d'une évolution permanente de la V/A.

D'autres efforts importants restent cependant à accomplir pour consolider les acquis à travers l'amélioration des approches, l'implication accrue des organisations paysannes, l'amélioration de la formation, ainsi que le développement et l'adaptation des TCI.

Finalement, ce processus d'échange d'idées, de connaissances et de techniques qu'est la vulgarisation, doit rester perpétuellement en quête de l'information et de la performance en vue d'assurer un meilleur devenir des populations du Sahel.

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ANNEXE 1
MATRICE DES INTERVENTIONS

Projets/Institutions

Missions

Principales activités V/A et techniques)

Approches

TCI utilisés

1. Forêt et sécurité alimentaire en Afrique sahélienne (Sikasso)

Accroître la contribution du secteur forestier dans la sécurité alimentaire de la sous région. Contribuer à responsabiliser les populations pour la prise en charge de la gestion de leur terroir. Constituer un exemple de contribution à la planification du développement régional

Diagnostic et gestion durable des ressources naturelles
Utilisation des foyers améliorés
Utilisation des parcs de vccination
Gestion des presses à karité
Gestion du crédit
Pratique de la lutte anti-érosive

Approche formation et visites
Approche participative
Approche communautaire Approche gestion de terroirs

PAO système d'aide à décision, émissions radiophoniques, projection vidéo, réunions villageoises, photo album

2. Mise en valeur durable des forêts classées autour de Bamako (Faya, Monts Mandingues, Sousan) BEAGES (bureau d'étude privé)

Mise en place d'un système de cogestion dans les forêts autour de Bamako

Mettre en œuvre des contrats de gestion de DIF par la formation des exploitants en techniques sylvicoles; identification des parcelles, coupe, façonnage, protection de l'aire coupée; Former les exploitants à la commercialisation des produits et à la tenue de leur compta-bilité dans le cadre du marché rural Amener les exploitants à alimenter les réseaux de caisses d'épargne et de crédit à partir des revenus de l'exploitation forestière

Approche formation et visite
Approche participative
Approche spécialisée
Approche par produits
Approche par projets
Approche par les institutions d'éducation

PAO
Base de données informatisées
Système d'aide à la décision
Rac
Radio cassette
Vidéo cassette

3. Care International au Mali- Projet de développement agricole du Delta (DAD) ONG

Former et accroître les efforts autonomes des hommes et des femmes du Mali afin qu'ils soient plus capables de nourrir leur famille et les maintenir en bonne santé et fournir les éléments de base pour une vie satisfaisante

Diffusion de communiqué radio
Formation des populations/organisations
Visites d'échanges
Appui-conseil

Approche formation et visite
Approche par projets
Approche développement des systèmes de production

PAO
Bases de données informatisées
Systèmes d'aide à la décision
Radio rurale
Vidéo

4. Guamina (PFN RIOD) ONG

Appuyer les structures d'organisation paysanne et les groupes-cible dans leur effort de prise en charge de leur propre développement

Information éducation sensibilisation et animation sur:
L'éducation environnementale
La gestion des terres, des eaux et des forêts (terroir)
La conservation des eaux et des sols et des semences (sécurité alimentaire)
Le maraîchage (nutrition)

Approche formation et visites
Approche participative
Approche par projets
Approche par les institutions d'éducation

PAO
Bases de données informatisées
Système d'aide à la décision
Assemblées, réunions
Projection vidéo Images
Graap Journal du village

5. Unité de gestion Forestière (UGF)

Gestion durable des forêts classées autour de Bamako

Acquisition de nouvelles connaissances (formation)
Communication (utilisation de plus en plus grande des médias)
Rencontres, échanges d'expérience, ateliers

Approche formation et visites
Approche participative
Approche spécialisée par produits
Approche par projets

PAO
Bases de données informatisées
Système d'aide à la décision
Programme statistique et comptable
Affichage
Télé et radio vidéo cassette

6. Direction Nationale de la Météorologie

Observation et étude du temps, du climat et des constituants atmosphériques de l'environnement en vue d'assurer la sécurité des personnes et des biens et de contribuer au développement économique et social du Mali par la fourniture des informations météorologiques appropriées

Actions de démonstration, formation
Actions de suivi-évaluation
Elaboration et la fourniture d'information
Etudes et recherches

Approche formation et visites (T&V)
Approche participative de la vulgarisation agricole
Approche du développement des systèmes de production

Bases de données informatisées (données statistiques, CD-ROM, disques-vidéo interactifs, etc.)
Systèmes d'aide à la décision (système d'expert, programmes statistiques et de comptabilité, programmes de gestion et de résolution de problèmes, etc.)
Données statistiques, disques Programmes satistiques.

7. Cellule combustibles lgineux

Mise en œuvre de la stratégie nationale pour l'énergie domestique (volet offre)

Recherche (système d'information et d'évaluation permanent)
Formation
Information
Suivi
Evaluation

Bases de données informatisées (données statistiques, CD-ROM), disques-vidéo interactifs, etc.
Communication électronique (Email, listes de discussion, réseau, etc.)
Autres supports, écrits et audio-visuels
Affiches livret, T-shirts
Radio, presse écrite
Télévision
Contact direct (face à face)

8. Compagnie malienne pour le développement des textiles (CMDT)

Mission industrielle et commerciale
Mission de développement rural intégré

Diagnostic global participatif
Formation technique et méthodologique
Transfert de technologies
Conseil de gestion 
Suivi, appui conseil
Genre et développement

Approche participative de la vulgarisation agricole
Approche du développement des systèmes de production
Approche de participation aux coûts

PAO (utilisation d'ordinateur et d'imprimante pour éditer posters, des tracts, aides visuelles, journaux, etc.)
Bases de données informatisées (données statistiques, CD-ROM, disques-vidéo interactifs, etc.)
Systèmes d'aide à la décision (système d'expert, programmes statistiques et de comptabilité, programmes de gestion et de résolution de problèmes, etc.)
Publication électronique (sur pages Web, sur Internet, sur CD-ROM)
Radio rurale, télévision, diapo panneau, affiches
Radio rurale, approche réunion, démonstration, entretien

9. Assemblée permanente de la Chambre d'agriculture du Mali et Chambre régionale d'agriculture (APCAM et CRA)

(Institution publique à caractère professionnel)
Constitue auprès des pouvoirs publics les organismes consultatifs et professionnels des intérêts agricoles (politique des prix, crédit, commercialisation des produits agricoles, formation)

Appui à la vulgarisation des résultats de la recherche (semences solutionnées) formation à l'animation et à la communication des élus des Chambres en vue de leur organisation en groupes/filières

Approche formation et visites ((T&V)
Approche participative de la
vulgarisation agricole
Approche de la participation aux coûts

Systèmes d'aide à la décision (syst-ème d'expert, progr. statistiques et comptabilité, progr. gestion et résolution de problèmes
Publication/communication radio /CAM et Radios rurales, communautaires et privées
Bulletin "Paysan aujourd'hui"

10. Cellule de planification et des statistiques du Ministère du développement rural et de l'eau (CPS/MDRE)

Elaboration de programmes, de projets et de politiques
Centralisation de données statistiques
Création de base de données
Suivi-évaluation des programmes et projets

Formation des agents de terrains, des cadres de conception et des populations,
Publication de recueils statistiques et autres intéressant le développement rural et l'environnement
Conception, élaboration et publications de guide de suivi-évaluation

Approche formation et visites (T&V)
Approche généralisée de la vulgarisation agricole
Approche participative de la vulgarisation agricole
Approche par projet
Approche du développement des systèmes de production
Approche de la participation aux coûts

Bases données informatisées (données stat., CD-ROM, disques-vidéo interactifs, etc.)
Systèmes d'aide à la décision (syst. d'expert, progr. Statist. et de comp-tabilité, programmes de gestion et de résolution de problèmes, etc.)
Publication électronique (sur pages Web, sur Internet, sur CD-ROM) communication électronique (E-mail, listes de discussion, réseau, etc.)

11. Secrétariat permanent du Plan national d'action environnementale et de la Convention internationale sur la désertification (PNAE/CID)

Elaborer et mettre en œuvre un plan national d'action environnemental pour un développement durable et l'amélioration du cadre de vie

Messages de protection, restauration des ressources naturelles pour un développement durable et l'amélioration du cadre de vie

Approche formation et visites (T&V)
Approche participative de la vulgarisation agricole
Approche de la participation aux coûts

PAO (utilisation d'ordinateur et d'imprimante pour éditer des posters, des tracs, des aides visuelles, des journaux, etc.) Publication électronique (sur pages Web, sur Internet, sur CD-ROM)
Communication électronique (Email, listes de discussion, réseau, etc.)
Magasines, micro-programmes, spots, interviews, publications

12. Projet Aménagement durable des forêts classées de Kita

Aménagement durable des forêts classées autour de Kita

La formation
Les visites d'échanges d'expérience
Communication quotidienne de personne en personne
Rencontres et ateliers

Approche formation et visites (T&V),
Approche généralisée de la vulgarisation agricole
Approche participative de la vulgarisation agricole
Approche par projet

PAO (utilisation d'ordinateur et d'imprimante pour éditer des posters des tracs, des aides visuelles, des journaux, etc.)
Bases de données informatisées (données statistiques, CD-ROM, disques-vidéo interactifs, etc.)
Systèmes d'aide à la décision (système d'expert, programmes statistiques et de comptabilité, programmes de gestion et de résolution de problèmes, etc.)
Communication électronique (Email, listes de discussion, réseau, etc.) Autres reportages TV et radio, affiches
Ordinateurs (base de données) Aides visuelles
Télévision et radio
Réunions

13. Forests, Trees and People Program (Programme Arbres, Forêts et Communautés rurales)

Développement de la foresterie communautaire

Foresterie et nutrition Gestion des conflits Décentralisation et gestion des ressources naturelles Recherche paysanne

Approche formation et visites (T&V)
Approche par les institutions d'éducation Autres recherche-action, séminaires et ateliers d'informations publication, notes d'information

PAO (utilisation d'ordinateur et d'imprimante pour éditer des posters, tracs, aides visuelles, journaux, etc.),
Communication électronique (Email, listes de discussion, réseau, etc.)
Publications et bulletins

14. Projet de gestion des ressources naturelles (PGRN)

Appuyer l'élaboration, l'exécution, le suivi et l'évaluation des plans de gestion des ressources naturelles de plus de 800 terroirs villageois et espaces pastoraux
Créer un système d'information sur l'environnement

Organisation des populations à la base Formation technique des populations Formation des responsables sur l'organisation et les modalités de fonctionnement des organisations villageoises (CVGRN)

Approche participative Approche du développement des systèmes de production

Communication électronique Spots d'information et de sensibilisation radiodiffusés
Films institutionnels, didactiques radiotélévisés

15. Near East Foundation ONG

Favoriser une croissance économique soutenable à travers des institutions communautaires viables et responsables et la participation des populations à la décentralisation, la promotion de la gestion durable, démocratique et décentralisée des

ressources naturelles et l'autopromotion des femmes

Conservation des eaux et sols agricoles, mini-pépinières, agroforesterie, banques de céréales, système de crédit destiné aux femmes (grameen bank), aménagement hydro-agricole

L'approche formation et visites
L'approche participative de la vulgarisation agricole

Radio rurale
Réunions
Rapports

16. Plateforme des organisations paysannes du Mali OP

Défense des intérêts des OP et contribution à la sécurité alimentaire dans le Sahel

Formation (ateliers thématiques) Echanges d'expériences Réunions statutaires

Approche formation et visites
Approche généralisée de la vulgarisation agricole Approche participative


11988-1989.

2Direction nationale de la conservation de la nature.

3Direction nationale de l'assainissement et du contrôle de la pollution et des nuisances.

4 Agriculteurs, éleveurs, pêcheurs et exploitants forestiers.

5Extinction des feux, garde de la forêts, etc.

6 Aucune aide n'était fournie au baptême, au mariage, en cas de décès, etc.

7 Décrets No. 35 du 4 juillet 1935 pour la législation forestière et du 18 novembre 1947 pour la législation de la chasse.

8 Arachide.

9 Marché mondial.

10 Étude diagnostique sur les ODR et organismes assimilés.

11Projet forestier de la région de Sikasso-volet foresterie rurale; projet bois de village de Ségou ; projets BIT- Aménagement des forêts des Kayes et Ségou et Reboisement des villages du Sahel ; projet Reboisement villageois Fana Koulikoro, Dioila ; projet d'agrosylviculture villageois de Koro ; projet de reboisement billageois Mopti, Bandiara, Djenné ; projet d'agroforesterie de la région de Kayes ; projet d'appui à la foresterie villageoise de Koulikoro, etc.

12 Programmes de gestion des ressources naturelles.

13 Loi No. 86-667AN-RM du 21 mars 1986 rendant obligatoires l'installation et l'utilisation de foyers améliorés ; Loi No. 86-42/AN-RM du 24 mars 1986 portant code forestier ; Loi No. 86-65/AN-RM du 26 juillet 1986 portant institution et fixant le taux d'une taze de défrichement ; Loi No. 86-66/AN-ROM du 26 juillet 1986 portant code du feu.

14 Kayes, Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Gao, Tombouctou et le district de Bamako.

15 Projets forestiers et d'agriculture, ONG, organisations paysannes et un paysan privé.

16 Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre de structures/institutions prenant part à un domaine d'activité particulier (au total, 17 structures/institutions ont pris part à l'enquête).

17 Y compris les ONG et les privés.

18 Les chiffres entre parenthèses indiquent le nombre d'institutions/projets ayant recours à l'approche ou technique indiquée (au total, 17 institutions/projets ont participé à l'enquête en répondant au questionnaire leur ayant été soumis).

19 Deux projets/institutions ne les mentionnent pas du tout.

20 Les chiffres entre parenthèses représentent le nombre total d'institutions/projetss (sur un total de 17 étudiés) ayant recours aux TCI pour un type d'activité donné.

21 Au niveau des portions de forêts qui leur sont attribuées.

22 Projets "Unité de gestion forestière" et « Gestion durable des forêts enn 3éme région ».

23 La mise en oeuvre du Plan d'action du développement rural et la création d'un Ministère de l'environnement.

24 Les nouveaux textes législatifs et réglementaires en matière de GRN, la loi sur la décentralisation.

25 Schéma directeur du secteur du développement rural, politique forestière nationale, politique de protection de l'environnement.

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