No.1  juin 2006  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

MANIOC

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDE ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

PRÉVISIONS À COURT TERME DES MARCHÉS DES PRODUITS: ÉTABLIR UN LIEN ENTRE LES ÉVOLUTIONS DES MARCHÉS

LA HAUSSE DES PRIX DU PÉTROLE BRUT STIMULE LA DEMANDE DE PRODUITS AGRICOLES DANS LE SECTEUR DE L’ÉTHANOL

PERSPECTIVES À MOYEN TERME: L’AFRIQUE DEVRA IMPORTER DE PLUS GRANDES QUANTITÉS DE PRODUITS ALIMENTAIRES

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Appendice statistique

INDICATEURS DU MARCHÉ ET FACTURES DES IMPORTATIONS VIVRIÈRES

Annonce

VIANDE ET PRODUITS CARNÉS

PRIX

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Les inquiétudes suscitées par les maladies animales perturbent le marché et les perspectives des prix en 2006

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Après une brève reprise en 2005, les marchés mondiaux de la viande ont été à nouveau ébranlés par les inquiétudes suscitées par les maladies animales. En 2006, les marchés ont été dominés par les vives réactions des consommateurs face à l’incidence croissante des épidémies de peste aviaire et par les interdictions frappant les exportations, d’une part de bœuf américain en raison de l’ESB et d’autre part, de viande rouge (bovine, ovine et porcine) provenant d’Amérique du Sud pour cause de fièvre aphteuse.

Entre la fin 2005 et le début de mai 2006, 40 pays environ, jusqu’alors non touchés par la peste aviaire, ont signalé des foyers d’infection. La quasi-totalité de ces pays sont de grands consommateurs et producteurs de volaille en Europe, au Proche-Orient et en Afrique. L’infection de plus de 224 personnes, dont plus de la moitié en sont mortes, a constitué la raison principale des vives réactions des consommateurs et des interdictions commerciales. En raison de la baisse de la consommation de viande de volaille, les stocks ont rapidement gonflé et les prix ont fléchi, ce qui aura des conséquences importantes sur l’évolution du marché en 2006.

Perspectives de l'alimentation

 

 Contrairement à 2005 où l’indice FAO des prix de la viande (calculé à l’aide de la moyenne pondérée des cours mondiaux indicatifs de la viande) a culminé à 126 points, sommet historique depuis près de 15 ans, la forte diminution des prix de la volaille au début de 2006 a ramené l’indice à 112 points. Alors que l’indice des prix de la volaille a chuté de 22 points depuis octobre 2005, les prix de la viande bovine sont restés fermes, des interdictions d’exportation continuant de frapper l’Amérique du Nord et du Sud en raison des inquiétudes suscitées par l’ESB dans le premier cas et la fièvre aphteuse dans le second. En 2006, les disponibilités des produits de la volaille devraient être largement suffisantes pour réorienter à la baisse les prix de la viande, toutes catégories confondues. Des tensions sur l’approvisionnement en bœuf pour l’exportation en 2006 pourraient toutefois légèrement soutenir les cours du bœuf.

PRODUCTION

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Les perspectives de la production de viande dépendent de la réaction des consommateurs et du marché face aux maladies animales

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Selon les prévisions, la production mondiale de viande en 2006 ne dépassera pas 272,5 millions de tonnes, du fait d’un ralentissement de la demande, de l’incertitude des prix et de l’escalade des restrictions commerciales. Alors que les prix relativement faibles des aliments pour animaux stimulent la production de viande porcine et bovine, un repli inattendu et sans précédent de la production de viande de volaille pourrait limiter la croissance globale de la production de viande à moins de 2 pour cent en 2006, contre 3 pour cent l’an dernier.

Bien que les gains de production dans les pays en développement, estimés à 2,5 pour cent, diminueront de moitié par rapport à 2005, ces pays devraient contribuer à hauteur de près de 60 pour cent à la production mondiale de 2006, soit presque 1 pour cent de plus que l’année précédente. Toutefois, à la différence des dernières années au cours desquelles la forte croissance des pays d’Amérique du Sud à vocation d’exportateur leur a permis de générer presque la moitié des gains de production des pays en développement, la production de viande dans cette région ne devrait pas augmenter de plus d'un pour cent, en raison des réformes politiques et des interdictions commerciales dues à la fièvre aphteuse. Les gains de production se concentreront donc dans les pays en développement de l’Asie où l’on observe un changement d’habitudes alimentaires. Le fléchissement de la production de volaille dans les pays développés contribuera à la morosité des perspectives de l’industrie de la viande, malgré la reprise prévue de la production de viande porcine et bovine après deux années de croissance stagnante.

Table 9. Aperçu général des marchés de la viande

     
BILAN MONDIAL 2004 2005 2006 Variation: 2006 par
rapport à 2005
  Millions de tonnes %
Production 260.3 268.1 272.51.6
Viande bovine63.164.365.92.5
Volaille78.981.981.0-1.1
Viande porcine100.4103.7107.03.2
Viande ovine12.713.013.32.6
Commerce 19.0 20.5 20.7.6
Viande bovine6.16.56.72.9
Volaille7.58.38.0-3
Viande porcine4.54.74.93.2
Viande ovine0.710.780.814.2
  
INDICATEURS DE L'OFFRE ET LA DEMANDE 
Consommation par habitant:     
Monde ( Kg/an)40.841.541.70.5
Pays développés (Kg/an)82.283.183.0-0.1
Pays en développement (Kg/an)29.830.731.11.3
      
Indice FAO des prix 1998-2000=1001181211141-5.8
1 Janvier - mars

 

La fermeté des prix de la viande de bœuf incite à intensifier l’abattage

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Soutenue par la reprise enregistrée en Amérique du Nord et en Asie, la production mondiale de viande bovine devrait progresser de 2,5 pour cent en 2006 pour s’établir à près de 66 millions de tonnes. Bien que les cheptels bovins dans les pays développés restent à leurs plus bas niveaux, la production devrait croître de plus de 2 pour cent, ce qui est en net contraste avec la baisse enregistrée depuis quatre ans. Les mauvaises conditions de pâturage aux États-Unis et l’afflux des importations de bœuf provenant du Canada expliquent le nombre sans précédent de bétail à l’engrais aux États-Unis, premier producteur mondial de viande bovine. Parallèlement, dans l’UE, après plusieurs années de politique visant à freiner la production, on prévoit que les disponibilités de viande bovine augmenteront suite à la suspension du programme d’abattage des bovins de plus de trente mois qui était en vigueur depuis dix ans pour lutter contre l’ESB. Au Canada toutefois, la production de viande bovine devrait diminuer, en conséquence sans doute de la stabilisation du cheptel bovin et de la hausse des expéditions d’animaux sur pied vers les États-Unis.

En dépit du ralentissement de la croissance, laquelle s’établit à 2,7 pour cent, soit presque deux fois moins que l’année précédente, les pays en développement continueront à assurer 55 pour cent de la production mondiale de viande bovine en 2006. Ce résultat est en grande partie attribuable à la réduction du rythme des abattages liés à la fièvre aphteuse en Amérique du Sud, région qui assurait plus d’un tiers des gains de production des pays en développement depuis 2000. Les embargos, partiels ou totaux, imposés par plus de 50 pays sur les exportations de bœuf brésilien exercent une pression à la baisse sur les prix locaux et modèrent les perspectives de production. Les prix ont été légèrement soutenus par la décision de l’Argentine, en début d’année, d’interdire partiellement les exportations de boeuf pendant six mois, ce qui a déjà entraîné une diminution sensible des prix intérieurs et devrait dégrader les perspectives de production. Le plus gros de la hausse de production des pays en développement devrait être constaté en Asie où les consommateurs tendent à remplacer la viande de volaille par celle de bœuf et de porc. Selon les prévisions, la production de bœuf progressera de 4 pour cent, du fait de la hausse des prix du bœuf et de la forte réaction de l’offre en Chine, quatrième producteur mondial de viande bovine qui détient plus de 138 millions de têtes de bétail.

La forte demande de l’Asie soutient la production de viande porcine

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Stimulée par des gains de production importants dans les pays en développement de l’ Asie, la production mondiale de viande porcine devrait atteindre 107 millions de tonnes, soit une hausse de plus de 3 pour cent. Le changement des habitudes alimentaires en Asie, où l’on consomme aujourd’hui 60 pour cent de la production mondiale de porc, se traduit par une croissance de la production aux Philippines et au Viet Nam. Bien que le prix du porc ait baissé en Chine, second marché mondial de viande porcine, la production a augmenté, les opérations commerciales, en expansion rapide, devenant plus efficaces. En Amérique du Sud, les perspectives pour la viande porcine, comme pour la viande bovine, sont peu encourageantes; les foyers de fièvre aphteuse au Brésil, pays qui assure près de 70 pour cent de la production régionale, compromettent la croissance de la production, qui devrait être de 1 pour cent seulement, contre 6 pour cent en 2005. Des perspectives favorables existent pourtant pour les industries de la Bolivie, du Venezuela et de deux pays de plus en plus orientés vers les exportations, le Chili et le Mexique, qui ont récemment conclu des accords commerciaux avec le Japon. Dans les pays développés, la production devrait augmenter aux États-Unis, au Canada et dans l’ UE; le renforcement de la concentration industrielle, notamment dans les deux premiers pays, permet en effet des gains d’efficacité et une hausse de la production dans un contexte de contraction des cheptels et des élevages reproducteurs.

La baisse des prix compromet la progression de la production de viande de volaille

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Après deux années au cours desquelles les prix de la volaille ont augmenté de plus de 30 pour cent en raison du déficit de produits exportables lié à la peste aviaire, le marché connaît un net revirement et les préoccupations sanitaires récemment exprimées dans plusieurs des principaux pays consommateurs contribuent à une dégradation des perspectives pour les prix, les mises en place de poussins et la production. Ces huit derniers mois, 40 pays jusqu’alors indemnes de la peste aviaire (23 en Europe, 9 en Asie et 7 en Afrique) ont signalé des foyers d’infection et la consommation a brutalement chuté. La rentabilité de l’industrie a souffert du fléchissement des prix de la volaille (de 10 à 40 pour cent dans les pays affectés). Cette situation, conjuguée aux mesures d’abattage destinées à lutter contre la maladie, devrait se traduire par une contraction sans précédent de 1 pour cent de la production, laquelle se chifferait à 81 millions de tonnes.

Dans les pays développés, la consommation par habitant devrait baisser de 3 pour cent pour être ramenée à 27 kg en 2006, notamment en Europe où certains pays ont enregistré une diminution allant jusqu’à 70 pour cent. Les pays à vocation d’exportateur comme le Brésil et les États-Unis, qui n’ont déclaré aucun foyer d’infection, subissent l’évolution des prix internationaux, ce qui limite leurs perspectives de production. Après s’être brièvement remise de la peste aviaire en 2005, la production avicole en Asie devrait décliner de 1 pour cent et l’on prévoit des baisses aussi bien dans des pays qui n’ont pas été touchés par la maladie, comme le Bangladesh et le Népal par exemple, que dans 9 autres qui l’ont été. Parallèlement, en raison du virus qui continue de se propager dans les pays africains, tels que le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, le Niger, le Nigéria et le Soudan, la production régionale pourrait fléchir de près de 5 pour cent. Le recul de la consommation que l’on estime à 5 pour cent (soit 4,5 kg/habitant) pourrait avoir des conséquences sur les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire dans une région où la volaille représente presque 30 pour cent des disponibilités totales de viande.

Les pays en développement dominent les gains de production de viande ovine

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Soutenue par les prévisions de prix élevés et de gains de production dans les principaux pays en développement de l’ Asie, comme la Chine, la République islamique d’Iran et le Pakistan, la production mondiale de viande ovine devrait augmenter de près de 2,6 pour cent en 2006 pour atteindre 13,3 millions de tonnes. En Amérique du Sud, les programmes de relèvement de l’industrie ovine menés sous l'égide des pouvoirs publics en Argentine et en Uruguay ont permis de maintenir une forte croissance pour la deuxième année consécutive. Alors que la production a régulièrement décliné dans les pays développés au cours de la dernière décennie, les pays en développement ont gagné des parts du marché international, passant de 65 pour cent à environ 75 pour cent en 2006. On s’attend toutefois à ce que la production des pays développés progresse en 2006, du fait de la persistance de la sécheresse dans certains pays, d’une augmentation des troupeaux reproducteurs, d’une amélioration du taux d’exploitation et d’une hausse de productivité. La production de viande ovine a pourtant baissé dans l’UE où la reconstitution des troupeaux n’a pas été suffisante pour retrouver les niveaux de production antérieurs à la crise de la fièvre aphteuse de 2001.

UTILISATION

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Les maladies animales infléchissent la demande de toutes les catégories de produits carnés

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Les perspectives du marché de la viande en 2006 dépendront fortement de l’évolution des préoccupations sanitaires liées à la peste aviaire, de la durée des embargos imposés pour faire face aux maladies animales et des réorientations de la demande et des prix. Bien que certaines viandes devraient se substituer à d’autres en 2006, les prévisions de consommation mondiale de viande de volaille établies pour 2006 ont été revues à la baisse de presque 4 millions de tonnes, ce qui limitera la croissance globale de la consommation de viande à son niveau le plus bas depuis 25 ans. La consommation totale de viande, par habitant, devrait accuser une légère hausse pour s’établir à 41,7 kg. La consommation de viande de volaille par habitant (12,4 kg) a baissé de plus de 2 pour cent, ce qui suffit à annuler la majeure partie des gains de production d’autres viandes, en particulier de porc. La forte disparité des niveaux de consommation de viande par habitant observée entre les pays développés et les pays en développement en 2006 (83 kg et 31 kg/par habitant respectivement) devrait se réduire un peu en raison de la baisse de la consommation dans les pays développés. Des gains de consommation par habitant sont escomptés dans les pays en développement mais ils n’atteindront que la moitié de leurs valeurs historiques.

Perspectives de l'alimentation

 

COMMERCE

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Les interdictions d’importation et les chocs de la demande limitent l’augmentation du commerce de la viande

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L'atonie de la demande mondiale en volaille importée, l’imposition d’embargos pour cause de maladies animales et l’incertitude régnant sur les politiques d’importation de viande en Fédération de Russie se conjuguent en 2006 pour limiter la hausse du commerce de la viande à 20,7 millions de tonnes. Les échanges mondiaux de viande, qui avaient fait un bond remarquable de presque 8 pour cent en 2005, ont considérablement diminué et augmenteront de moins de 1 pour cent, ce qui représente le volume le plus faible enregistré depuis 25 ans si l’on ne tient pas compte de la contraction résultant des maladies en 2004. Les exportations des pays en développement devraient légèrement baisser, les perspectives de livraisons de viande originaire d’Amérique du Sud devenant limitées après une période de croissance à deux chiffres au cours de la dernière décennie. En dépit d’une chute des exportations de viande de l’UE découlant des interdictions commerciales pour cause de peste aviaire, on prévoit que les fortes exportations de viande des États-Unis, soutenues par des prix compétitifs et par la baisse du taux de change, permettra de maintenir à 54 pour cent la part des pays développés dans le commerce mondial.

Les échanges de produits de la volaille chutent, les consommateurs privilégiant d’autres viandes

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En raison du recul de la consommation de volaille dans les régions d’Europe, d’Asie centrale, de l’ex-URSS et d’Afrique récemment touchées par la peste aviaire, les perspectives commerciales ne cessent de s’assombrir en 2006. Du fait de l’affaiblissement de la demande d’importation enregistré dans ces pays, qui représentent environ un tiers du marché mondial des importations, les échanges devraient accuser une contraction d’environ 3 pour cent, pour tomber à 8,0 millions de tonnes. Les perspectives d’exportation sont également à la baisse au Brésil et aux États-Unis. Les prix des exportations dans ces deux pays, qui assurent environ 70 pour cent du commerce mondial des produits de la volaille, ont chuté de 20 à 50 pour cent au début de l’année 2006 sous l’effet du fléchissement de la demande d’importation et du remplissage des entrepôts frigorifiques. En dépit d’une augmentation des remboursements à l’exportation pour les volailles entières et découpées, on prévoit que les exportations de l’UE diminueront de près d’un quart en raison des flambées de peste aviaire dans certains troupeaux commerciaux et des interdictions commerciales.

Compte tenu de l’ampleur des stocks et de la faiblesse des prix intérieurs, les importations de l’UE pourraient se contracter malgré les réductions tarifaires imposées par l’OMC en milieu d’année sur les découpes de poulets désossés congelés. Parallèlement, des incertitudes règnent sur le marché de la Fédération de Russie, premier importateur mondial de volaille, qui a rétabli les permis d’importation de volaille après les avoir suspendus suite à des irrégularités sanitaires, ce qui devrait diminuer les importations. Les expéditions vers d’autres régions, comme les pays africains touchés par la peste aviaire, pourraient s’accroître. Ainsi, en Égypte, où la consommation et les prix des œufs et de la volaille ont baissé de 30 à 40 pour cent après les premières flambées épidémiques, le regain de la confiance des consommateurs se traduit par la multiplication par cinq du prix du poulet, qui atteint un niveau sans précédent. D’après les rapports, les disponibilités de volaille seraient insuffisantes, du fait de la diminution des stocks reproducteurs et de l’incapacité des industries à répondre rapidement à l’évolution de la demande. Parmi les conséquences de la reprise rapide de la consommation des marchés touchés par la peste aviaire, les pays où les petits producteurs ruraux sont fortement tributaires de la volaille pour assurer leurs moyens d’existence pourraient être contraints d’importer de la volaille congelée pour répondre à la demande des grandes villes.

Le commerce du bœuf augmente en dépit de prix relativement élevés

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Le resserrement de l’offre de bœuf observé en début d’année devrait peu à peu s’estomper en fin d’année, ce qui se traduira par une hausse d’environ 3 pour cent du commerce mondial, lequel s’établira à 6,7 millions de tonnes. D’après les estimations, les exportations de bœuf d’Amérique du Sud, après avoir progressé en moyenne de 22 pour cent par an les cinq dernières années, pourraient fléchir de 1 pour cent en 2006, même si la Fédération de Russie décide de suspendre l’interdiction concernant le bœuf brésilien. Ce résultat est en grande partie imputable à la décision de l’Argentine d’imposer une interdiction partielle sur les exportations durant le premier semestre de l’année, ce qui devrait les réduire d’un tiers. Les marchés de viande bovine continuent à être fortement segmentés entre les zones indemnes de fièvre aphteuse et celles qui ne le sont pas, mais une réorientation des flux commerciaux soutiendra les exportations effectuées par l’UE (malgré une baisse de 10 pour cent des remboursements de restitution à l’exportation de bœuf), par l’Australie, la Chine et l’Inde. Parallèlement, il est prévu que les États-Unis augmentent les exportations de plus de 50 pour cent car des marchés s’ouvrent en Asie, mais le volume devrait être inférieur de moitié à celui enregistré en 2003 avant l’ESB.

En dépit des prix internationaux élevés, la demande mondiale d’importations de bœuf sera soutenue par un raffermissement de la demande et des échanges en Asie, les inquiétudes suscitées par la peste aviaire prenant le relais de celles provoquées par l’ESB. L’ouverture croissante des marchés de la République de Corée, de la province chinoise de Taïwan, de la Malaisie et des Philippines compensera largement le repli de la croissance des importations du Japon dont le volume ne sera pas comparable à celui atteint avant l’ESB. Parallèlement, bien que la Chine ait approuvé certaines entreprises exportatrices, le volume des importations devrait continuer à être faible, des contraintes sanitaires et phytosanitaires ayant été imposées fin 2005. On prévoit également que les exportations du Mexique continueront de croître et que les importations de l’UE diminueront légèrement, la fièvre aphteuse limitant les disponibilités des fournisseurs traditionnels sud-américains.

La diminution des échanges de volaille soutient la demande d'importation de viande porcine

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Soutenu par les perspectives de pertes commerciales du secteur avicole et par des prix compétitifs, on s’attend à ce que le commerce de la viande porcine enregistre une hausse de 3 pour cent, pour atteindre 4,9 millions de tonnes. Alors que les importations augmentent dans certains des principaux marchés, dont la Région administrative spéciale de Hong-kong, le Mexique, la Fédération de Russie et Singapour, en 2006, les importations devraient se contracter globalement en Asie, qui assure près de la moitié des importations mondiales. L’ampleur des stocks de viande de porc congelé au Japon, le remplacement partiel par la viande de bœuf en République de Corée et sur d’autres marchés ainsi que l’instauration de barrières sanitaires sur les importations en Chine réduiront les gains commerciaux régionaux en Asie. Les taux de change favorables soutiendront les exportations effectuées par les États-Unis tandis que les expéditions du Canada et de l’UE bénéficieront des embargos imposés sur les produits brésiliens pour cause de fièvre aphteuse. Compte tenu de la précarité de ses disponibilités et des prix élevés, la Fédération de Russie n’a pas encore décidé de lever l’interdiction sur les importations de viande provenant de certains États brésiliens, comme Rio Grande do Sul et Santa Catarina, ce qui laisse planer des incertitudes sur le marché. Les accords commerciaux et sanitaires bilatéraux avec le Japon continueront de soutenir les expéditions de produits réalisées par des exportateurs non traditionnels, comme le Chili, le Mexique et la Pologne.

Les disponibilités à l’exportation maintiennent les perspectives commerciales de la viande ovine

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Marquant un ralentissement par rapport aux gains obtenus en 2005 (9 pour cent), le commerce des produits à base de viande ovine devrait s'accroître de 4 pour cent seulement en 2006. Selon les prévisions, le volume des échanges atteindra 811 500 tonnes, mais n’augmentera pour ainsi dire pas dans les principaux marchés d’importation de l'Amérique du Nord et de l'Asie. Aux États-Unis, l’augmentation des disponibilités de viande d’agneau due aux programmes de soutien pourrait entraîner un fléchissement de la demande d’importation sur ce marché; ce repli sera toutefois compensé par une demande plus forte au Mexique et dans certains pays d'Europe, du Proche-Orient et sur certains marchés en Afrique, conséquence du tassement de la demande de viande et produits de la volaille. Les disponibilités suffisantes en Océanie, qui assure presque 90 pour cent des expéditions mondiales, favoriseront la croissance des exportations mondiales, certains produits provenant aussi de Chine et d’Uruguay.

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