TAUX DE FRET MARITIME

(Contribution du Conseil international des céréales)

Les taux de fret du vrac sec ont baissé au cours des derniers mois de 2005 car de nouveaux navires ont été ajoutés à la flotte, tandis que peu de navires âgés ont été mis hors service. En Chine, les préocupations liées à la peste aviaire ont freiné la demande de fèves et de farine de soja en provenance des États-Unis, tandis que le recul de la production d'acier a ralenti la demande d'affrètement du minerai de fer. Les activités ont amorcé une reprise en février-mars, car la Chine a effectué de nouveaux achats de minerai de fer et que l'Amérique du Sud a commencé à exporter à grande échelle ses nouvelles récoltes de soja et de maïs. Toutefois, la demande a ensuite ralenti, principalement en raison des vacances en Europe et en Asie et du renchérissement du minerai de fer. Depuis début novembre, le Baltic Dry Index (BDI) a perdu 19 pour cent environ.

 

Sur le marché Panamax, les taux dans l'Atlantique ont fléchi du fait des nombreux navires de charge disponibles. Par rapport à début novembre, le taux des principales céréales en provenance du Golfe des États-Unis et à destination du Japon a chuté de 10 dollars E.-U. pour passer à 35 dollars E.-U. la tonne, tandis que les taux d'affrètement au voyage sur ce trajet sont tombés à 18 000 dollars- 19 000 dollars E.-U. (contre 26 000 dollars E.-U.-27 000 dollars E.-U.) par jour. Cette pression à la baisse s'explique aussi par l'offre excédentaire de navires sur le marché Capesize et la concurrence accrue sur le marché Handysize. Dans le Pacifique, les taux ont été généralement plus élevés que dans l'Atlantique, soutenus par les transactions de l'Australie et de l'Inde. Aux États-Unis, dans la région du Pacifique Nord-Ouest, le temps humide qui a régné en février-mars a fortement retardé le chargement des céréales destinées à l'exportation. En avril, les pluies abondantes apportées par le cyclone tropical Glenda ont perturbé les opérations portuaires et ferroviaires le long de la côte occidentale de l'Australie. Dans le Pacifique, les taux à court terme, qui étaient passés à 20 000 dollars E.-U.-21 000 dollars E.-U. par jour à la mi-mars du fait du nombre limité de navires disponibles dans un premier temps, sont retombés à 17 000 dollars E.-U.-18 000 dollars E.-U., la demande de minerai de fer en provenance de l'Inde ayant faibli en Chine. À titre de comparaison, six mois plus tôt, ces taux se situaient à environ 15 000 dollars E.-U.-17 000 dollars E.-U. Avec le début de la mousson en Inde, les affrètements depuis la côte ouest du pays ont ralenti fin mai.

Les taux Capesize ont commencé à baisser fin novembre, du fait de la moindre demande en minéraux et du nombre croissant de navires disponibles, notamment dans l'Atlantique. Après une brève hausse en février, stimulée par une pénurie de navires dans un premier temps, le marché s'est de nouveau affaissé en l'absence de demande. Sur l'ensemble de cette période, le taux de référence du minerai de fer en provenance du Brésil et à destination de la Chine a perdu 12 dollars E.-U. (38 pour cent), pour s'établir à 20 dollars E.-U. la tonne, alors que pour le charbon en provenance d'Afrique du Sud et à destination de l'Europe (Rotterdam), le taux a reculé de 3,25 dollars E.-U. (23  pour cent), pour s'établir à 11 dollars E.-U. la tonne.

Contrairement aux autres, le taux Handysize a régulièrement progressé, atteignant un volume de fret appréciable. Le renforcement de la demande d'affrétement entre l'Inde et la Chine a stimulé les taux au voyage dans le Pacifique, qui cotaient 20 000 dollars E.-U. à la fin mai (13 500 dollars E.-U.) par jour. Dans l'Atlantique, la demande régulière a soutenu les taux d'affrètement pour les fèves et la farine de soja en provenance d'Amérique du Sud, alors que les taux au voyage pour les expéditions du Golfe des États-Unis ont atteint 20 000 dollars E.-U. par jour (18 000 dollars E.-U.). Comparé à celui relevé à la fin novembre, le taux des céréales en provenance du Brésil et à destination de l'UE (Anvers-Hambourg) a progressé de 2 dollars E.-U., pour s'établir à 35 dollars E.-U. la tonne. Les échanges récents ont porté, notamment, sur des cargaisons en provenance d'Argentine (Upriver) à destination de l'Algérie et de l'UE (Pologne) à des taux de 32,50 dollars E.-U. et 43 dollars E.-U. la tonne, respectivement. Dans la mer Noire, les taux sont restés stables, mais le volume des échanges a été limité en avril et en mai. En Europe, les crues ont fréquemment perturbé la navigation des barges sur le Danube, le Rhin et l'Elbe.