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D. Actions stratégiques

Les actions stratégiques sont destinées à aider les planificateurs et les responsables, les propriétaires fonciers ainsi que les groupes d’intérêt ou les collectivités locales à gérer le feu d’une manière plus holistique. Elles peuvent être aussi utilisées comme une liste de contrôle pour évaluer la capacité d’organisation.

D.1 Planification de la gestion des ressources et du feu

La planification de la gestion des ressources et du feu devrait être basée sur un cadre politique, institutionnel et juridique. Le cadre fournit la base et la structure pour une planification tactique et stratégique et pour des actions de mise en œuvre.

Le cadre juridique comprend des plans généraux multisectoriels de gestion de la ressource. Ces plans établissent les objectifs pour l’utilisation, la gestion, la protection et la restauration des terrains et des ressources. Généralement, un plan de gestion de la ressource ne détermine pas l’utilisation ou la désignation d’une zone, mais il met en place les activités et les procédures qui seront utilisées pour remplir le mandat individuel, institutionnel ou juridique.

Un plan de gestion des feux est à un niveau inférieur du plan de gestion de la ressource, bien qu’il soit possible d’élaborer le premier sans que le second ne soit en place. Le plan de gestion des feux devrait traiter toutes les actions énumérées dans cette section. Quelquefois il pourrait être préférable d’élaborer des plans individuels pour des domaines particuliers tels que la prévention des incendies ou l’utilisation de feux planifiés. Aussi complet le plan de gestion des feux soit-il, la sécurité devrait être une composante principale.

Dans les zones où le climat est marqué par des variations importantes, il est important de planifier pour des épisodes extrêmes. L’allocation des moyens, le choix des priorités et l’engagement des collectivités durant les périodes de risque grave sont les éléments clés pour la protection des personnes et des biens.

Les actions stratégiques pour la gestion de la ressource et du feu comprennent mais ne sont pas limitées à :

D.1.1 Tous les plans et activités de gestion des feux devraient être basés sur des cadres politique, juridique et institutionnel complets et clairs .

D.1.2 Les plans devraient être préparés à un niveau approprié de détails pour chaque aspect de la gestion des feux, y compris l’utilisation du feu, la prévention, la gestion du combustible, la détection, l’attaque initiale, l’extinction des incendies importants et la réhabilitation.

D.1.3 Une politique devrait être établie qui mette la sécurité des pompiers, des gestionnaires du feu et du public au plus haut niveau de priorité.

D.1.4 Dans les zones où plusieurs services ou organisations ont des responsabilités sur la gestion des feux, une procédure devrait être développée pour déterminer, avant même le feu, qui assurera la coordination et les différents rôles.

D.1.5 Les plans de gestion de la ressource devraient inclure une analyse des actions qui augmentent ou diminuent les risques et les dangers affectant le comportement du feu, les dommages ou les bénéfices du feu, aussi bien que les impacts sur la sécurité des pompiers, des gestionnaires du feu et du public.

D.1.6 Les plans devraient être fondés sur les types d’écosystèmes, les impacts potentiels du feu, les régimes de feu, et les valeurs sociales, économiques et environnementales.

D.1.7 Les plans devraient prévoir des épisodes potentiellement destructeurs, même s’ils ne sont pas fréquents, et devraient inclure l’analyse, la planification, l’identification des moyens et des actions opérationnelles potentielles qui seraient nécessaires.

D.1.8 Les plans devraient être basés sur le climat, sur des prévisions réalistes du temps et l’effet sur le comportement du feu et l’efficacité de l’extinction, et devrait inclure des cartes indiquant le danger prévu d’incendie.

D.1.9 Les organisations, services, gouvernements et collectivités devraient développer un processus qui fasse participer les populations locales, les personnes intéressées et les autres lors de la préparation des plans de gestion de la ressource et du feu, y compris leur implication pendant le déroulement du feu.

D.1.10 Les plans devraient prévoir un système de contrôle et d’évaluation, y compris un processus de réactions, afin d’apporter des amendements ou de modifier les plans sur la base d’évaluations ou d’évolution des conditions.

D.2 Gestion des feux dans les zones naturelles ou protégées ainsi que dans les réserves

Les actions de gestion des feux peuvent être appliquées à tous types de forêts et de bois, et aux zones destinées à la production, à la conservation, à la culture ou aux aires protégées et aux réserves. La même approche générale de planification de la gestion des feux devrait être suivies dans toutes ces zones. Toutefois, les objectifs spécifiques de gestion propre à chaque milieu doivent être pris en compte et, en conséquence, les actions et normes opérationnelles peuvent différer.

La considération clé pour ces zones est la formulation d’actions stratégiques pour l’aménagement et la protection de chaque zone. Les espèces menacées ou en danger, les valeurs autochtones et les sites sacrés, les réserves d’eau pour les populations, les zones de loisirs ou pittoresques ont toutes des valeurs sociales, économiques ou non économiques qui doivent être considérées dans le développement des plans de gestion des feux.

Les aires protégées peuvent demander une attention spéciale dans la planification des actions d’extinction et on peut demander au personnel chargé de combattre les incendies d’utiliser des tactiques et des techniques spécialisées dans ces zones. Dans de nombreux endroits sensibles, utiliser des équipements mécanisés et lourds peut endommager l’environnement davantage et peut déranger les valeurs spécifiques de la zone plus que les effets du feu lui-même. Dans tous les cas, il faudrait atteindre un équilibre entre le type et l’importance réelle du feu, les types de prévention et d’intervention appropriées, et les impacts sur la zone et les zones adjacentes.

Les actions stratégiques pour la gestion des feux dans les zones naturelles ou protégées ainsi que dans les réserves comprennent mais ne se limitent pas à :

D.2.1 Les plans et les directives concernant le feu devraient déterminer le caractère unique et les objectifs de la zone, en examinant le rôle que le feu joue dans la restauration ou le maintien de ce caractère spécial.

D.2.2 Dans les zones qui requièrent des épisodes périodiques de feu pour restaurer ou maintenir le caractère de la zone, il faudrait prendre en compte la probabilité que le feu peut avoir une incidence sur d’autres ressources, collectivités et populations en dehors de la zone.

D.2.3 Il faudrait prendre en considération l’utilisation d’actions appropriées de gestion du feu qui n’impacteraient pas de manière négative les zones environnantes, les biens et les moyens d’existences durables.

D.2.4 Les plans, les directives et les procédures opérationnelles devraient être développées dans la perspective de limiter tous les impacts indésirables et dommageables de brûlages dirigés dans ces zones.

D.2.5 Des précautions devraient être prises pour s’assurer que des plantes envahissantes ou des maladies ne soient pas introduites lors d’actions de lutte et lors de l’utilisation d’équipements ou d’engins de lutte.

D.2.6 Lorsque les feux surviennent dans des zones qui ne tolèrent pas le feu, ou lorsqu’un incendie est anormalement grave ou destructeur, les tactiques d’extinction devraient être planifiées et mises en œuvre de telle façon que les effets nuisibles des équipes de lutte, des équipements utilisés et des actions d’extinction soient diminués sur la zone protégée.

D.2.7 Lorsque des espaces naturels dépendants du feu ou des réserves sont adjacentes à des zones agricoles ou commerciales de valeur, des plans détaillés devraient être développés pour assurer que le caractère unique et la valeur de ces espaces peuvent être maintenus tout en limitant l’impact sur les zones adjacentes.

D.3 Sensibilisation du public et enseignement

La sensibilisation du public et l’enseignement peuvent être un moyen très efficace de faire participer la population et d’autres groupes à un programme de gestion des feux et d’engager les collectivités en tant que partenaire responsable. Il est probable qu’un public bien informé utilisera le feu avec précaution et adhérera aux limites juridiques et politiques. Il peut venir en aide par la prévention, la détection et en signalant les feux, œuvrer avec le personnel de lutte contre les incendies, et représenter une source de connaissances traditionnelles et locales.

Un programme de sensibilisation et d’enseignement peut être préparé pour les enfants des écoles avec une série de leçons structurées et des objectifs d’apprentissage. D’autres programmes devraient être préparés pour les adultes et les collectivités afin de les éduquer ou de les informer des changements de politiques ou sur la compréhension du rôle du feu ainsi que des impacts des incendies sur les écosystèmes et les ressources. Les campagnes réussies d’information fondées sur une connaissance technique et une recherche pertinentes, ont utilisé la presse écrite, la radio et la télévision pour diffuser un message sur la prévention des incendies et l’utilisation appropriée du feu, ainsi que des avertissements sur des situations de risque élevé d’incendie durant lesquelles des épisodes de feux extrêmes pourraient survenir.

Les actions stratégiques pour la sensibilisation du public et l’enseignement comprennent mais ne se limitent pas à :

D.3.1 Des programmes de sensibilisation et d’enseignement sur le feu devraient être élaborés et devraient viser des audiences et populations spécifiques.

D.3.2 Les programmes devraient prendre en compte les normes sociales et culturelles de la population, y compris la nécessité d’utiliser les feux pour les utilisations traditionnelles, forestières, agricoles et de maintien de la biodiversité ou pour d’autres besoins de base.

D.3.3 La sensibilisation sur le feu et les matériels éducatifs devraient prendre en compte l’égalité des genres et devraient refléter les niveaux locaux d’instruction, en proposant des présentations orales lorsque l’utilisation d’un support écrit ou les barrières liées à la langue locales limitent une communication efficace.

D.3.4 Des matériels didactiques et d’information adaptés à l’âge devraient être préparés en collaboration entre des experts techniques et des spécialistes de l’éducation et fournis à tous les niveaux des écoles locales, présentant des concepts écologiques et sur la gestion des feux.

D.3.5 Les écoles primaires et secondaires, les universités, les organisations non gouvernementales et autres institutions devraient être encouragées à élaborer des programmes de gestion des feux appropriés localement et écologiquement pour les enseignants et autres éducateurs, basés sur les conditions et croyances locales.

D.4 Prévention des incendies

La prévention des incendies peut être le programme de mitigation le plus rentable et efficace qu’un service ou une collectivité puisse mettre en œuvre. Prévenir les incendies est toujours moins coûteux que leur extinction. Les programmes de prévention qui sont acceptés et encouragés au sein de la population réduisent non seulement les coûts et les dommages causés à la ressource mais encouragent également la compréhension quant au rôle et à l’impact du feu sur l’écosystème.

La prévention des incendies s’applique aux feux causés par l’homme et requiert une combinaison d’éducation de la population, de programmes efficaces de prévention, et de mise en application des lois et règlements. Dans les écosystèmes et les zones culturelles qui dépendent du feu, permettre à quelques feux de brûler en respectant des paramètres déterminés peut être bénéfique, même si laisser brûler des feux d’origine humaine avec pour objectif d’apporter un bénéfice à l’écosystème peut compliquer les tentatives de faire respecter les règlements de prévention.

Dans de nombreuses parties du monde, le feu planifié est inclus comme une composante de la prévention des incendies. Il peut avoir un impact très bénéfique et significatif sur la réduction de la gravité et des dégâts occasionnés par le feu et aider les pompiers dans l’extinction des incendies. Il a également beaucoup d’avantages pour la durabilité, le maintien et la restauration de l’écosystème. Afin de souligner le rôle que le feu joue quant à la durabilité et la restauration des écosystèmes, le feu planifié est traité dans la section D.12.

Les actions stratégiques pour la prévention contre les incendies comprennent mais ne se limitent pas à :

D.4.1 Dans les zones où les objectifs demandent de réduire au minimum le nombre des feux et la surface brûlée, un plan de prévention complet devrait être élaboré.

D.4.2 Les plans de prévention des incendies devraient prendre en considération les utilisations traditionnelles du feu, être basés sur les lois et règlements limitant les feux, et faire participer les dirigeants des collectivités locales et des organisations.

D.4.3 Des données devraient être recueillies sur une base mensuelle et annuelle, sur la fréquence, les causes spécifiques et les lieux des feux d’origine humaine, les raisons pour lesquelles ces feux sont allumés, et la superficie brûlée afin d’établir un programme de prévention efficace.

D.4.4 Les programmes de prévention des incendies devraient inclure des informations sur la nécessité d’utiliser et de gérer le feu dans certaines situations.

D.5 Systèmes d’évaluation du risque d’incendie et d’alerte précoce

Les systèmes d’évaluation du risque d’incendie ont longtemps été utilisés pour déterminer le niveau du risque d’incendie et fournir une alerte précoce sur la probabilité d’incendies importants. Les systèmes d’évaluation utilisent des données météorologiques quotidiennes pour calculer le niveau de risque d’incendie. En utilisant les prévisions météorologiques, on peut fournir une alerte précoce d’un événement significatif d’incendie, plusieurs jours à l’avance.

Des informations d’alerte précoce générées localement peuvent être plus utiles parce qu’elles reflètent les caractéristiques locales des conditions météorologiques et de la végétation. Une participation active des populations locales pour recueillir des informations relatives à la météo et au feu et pour disséminer les alertes contribuera à l’appropriation de la question, et accroîtra la responsabilité locale et l’efficacité du système d’alerte précoce.

Les services de gestion du territoire et des forêts, les propriétaires fonciers et les populations locales, bénéficient du système d’alerte précoce pour reconnaître les périodes critiques de risque extrême d’incendies avant qu’ils ne surviennent. Une telle alerte précoce, et particulièrement si elle est délivrée avec une résolution spatiale et temporelle très élevée, qui comprenne des mesures d’incertitude et une évaluation de la vraisemblance de conditions extrêmes, permet aux gestionnaires des feux de mettre en œuvre des plans de prévention des incendies, de détection et de préparation avant que les problèmes de feu ne commencent.

Les actions stratégiques pour les systèmes d’évaluation du risque d’incendie et d’alerte précoce comprennent mais ne se limitent pas à :

D.5.1 Les pays et les organisations devraient établir un système d’évaluation du risque d’incendies, ou adapter à l’environnement local un système existant, basé sur les données d’occupation du sol, de végétation et de conditions météorologiques quotidiennes.

D.5.2 Les pays ou les régions devraient installer un système d’alerte précoce national ou régional utilisant les technologies et la science démontrées et existantes, et basé sur un système local d’évaluation des incendies.

D.5.3 Un réseau d’information devrait être développé pour fournir rapidement et de manière fiable aux autorités locales, aux propriétaires fonciers et aux populations une alerte précoce de risque de feu, et en valorisant les réseaux existants des collectivités.

D.6 Préparation préalable aux incendies, y compris formation technique

La préparation préalable aux incendies couvre la détection et la réponse aux incendies. La préparation comprend la formation, l’équipement et les effectifs à mettre en place avant que le feu ne commence. Un programme efficace de préparation préalable aux incendies devrait être basé sur la planification de la gestion de la ressource et du feu et devrait prendre en considération les variations d’une année à l’autre du financement, de la météo et des activités humaines. Un personnel dûment équipé et préparé, positionné aux endroits appropriés augmentera l’efficacité de tout programme.

La formation est un élément clé de la préparation et de la disponibilité. La sécurité des pompiers dépend de leur compréhension des caractéristiques du feu et de la météorologie locale. La formation à l’utilisation efficace d’équipements et aux techniques d’extinction des feux est aussi importante, tandis que la formation peut aider les superviseurs et les responsables à mieux comprendre et à déployer efficacement un éventail complexe de moyens.

Fournir un équipement approprié aux pompiers est fondamental. Les équipements de protection du personnel tels que les casques, les gants, les vêtements résistant au feu et les bottes de sécurité devraient être considérés comme une exigence essentielle du programme. Les outils utilisés doivent entrer dans les ressources financières du programme, mais ils devraient également être adaptés aux habitudes des pompiers et être efficaces dans l’écosystème local.

Les actions stratégiques pour la préparation préalable aux incendies comprennent mais ne se limitent pas à :

D.6.1 Les plans de préparation préalable devraient inclure toutes les activités à entreprendre avant que ne commence un incendie.

D.6.2 Les considérations de sécurité, aussi bien pour les pompiers que pour le public, devraient être une composante clé de tout programme de préparation préalable.

D.6.3 Les plans et leur mise en œuvre devraient être basés sur un mélange efficace et rentable de moyens et d’organisations.

D.6.4 Les plans devraient prendre en compte les considérations écologiques telles que les impacts des actions d’extinction sur l’environnement et le rôle du feu dans l’écosystème ou dans les zones culturelles.

D.6.5 Les plans devraient inclure des processus et procédures pour l’évaluation des dangers et des risques et déterminer la réponse et les actions de mitigation appropriées.

D.6.6 Les plans devraient être basés sur l’évaluation du risque d’incendie, et les niveaux nécessaires de personnel et de disponibilité devraient correspondre au niveau de risque.

D.6.7 Les plans devraient évaluer la capacité des collectivités éloignées et les personnes qui vivent dans les zones écartées à protéger leurs propres biens et à apporter leur aide aux services de lutte contre les incendies dans toutes les phases de la gestion des feux.

D.6.8 Toute formation devrait être adaptée aux conditions politiques, sociales et écologiques locales et devrait être dispensée sur les mêmes normes et compte tenu des caractéristiques attendues de l’incendie, que ce soit pour des travailleurs à plein temps, rémunérés, volontaires ou d’autres travailleurs ruraux.

D.7 Activités précédant la saison des incendies

Des activités supplémentaires doivent être entreprises avant que commence la saison des incendies. Celles-ci pourraient être appelées activités préparatoires, mais elles se différencient de la section précédente, qui traite généralement des actions de préparation préalable des moyens. Ces activités avant la saison des incendies concernent des actions de coopération avec les collaborateurs, les contractants, et autres groupes ou organisations qui soutiennent le programme de gestion des feux. Dans beaucoup de zones où il n’y a pas de saison des incendies clairement définie, ces activités s’effectueront avant les périodes prévues de risque élevé d’incendie.

Dans de nombreuses situations, adhérer à un accord formel fournira une compréhension claire des rôles et responsabilités de tous les partenaires. L’accord peut prendre la forme d’un contrat exécutoire ou il peut se présenter sous la forme d’un protocole d’accord décrivant les secteurs généraux où prendront place la coopération et la coordination.

On peut spécifier dans l’accord que des réunions annuelles seront tenues. Ceci peut être une méthode très efficace de communication qui assure que toutes les parties reçoivent des informations cohérentes et arrivent à un accord. La réunion annuelle peut être élargie pour inclure des exercices et des simulations, pour tester l’équipement de communications et pour pratiquer les techniques d’extinction des incendies. Utiliser une approche coopérative planifiée garantira que des informations complètes et cohérentes sont fournies à tout le personnel. Voir l’annexe 3 pour une vue générale des points à considérer pour la préparation d’un accord.

Les actions stratégiques pour les activités précédant la saison des incendies comprennent mais ne se limitent pas à :

D.7.1 Toutes les parties concernées par un accord devraient tenir des réunions annuelles, avant la saison des incendies, pour examiner l’accord et discuter des changements et des améliorations du plan opérationnel annuel.

D.7.2 Les civils, les collaborateurs et autres membres du public concernés devraient être informés des plans et procédures qui pourvoient ou renforcent la sécurité publique.

D.7.3 Des arrangements avec les propriétaires fonciers devraient être élaborés lorsqu’il pourrait être nécessaire d’accéder à leur propriété au cours des activités de gestion des feux, y compris la détection des incendies.

D.7.4 Des accords devraient être conclus avec les services, établissements de transport et autres secteurs qui pourraient subir des dégâts liés aux incendies ou aux actions d’extinction du feu. Ceux-ci devraient inclure des actions à prendre par les collaborateurs soutenant l’effort d’extinction des incendies ou pour protéger les pompiers et le public.

D.8 Détection des incendies, communications et intervention

La détection des incendies représente une part importante d’un programme efficace de gestion des feux. Elle peut se faire de différentes manières : l’imagerie satellite, les tours de vigie, la surveillance aérienne, les systèmes de détection de la foudre, ou la surveillance et l’alerte données par la population locale. Lorsque les résidents locaux se rendent compte du risque et des dégâts causés par les plus graves incendies et qu’ils participent au programme de gestion des feux sur une base communautaire, ils peuvent constituer une partie importante de l’ensemble du système.

Une fois que les feux sont détectés, des communications efficaces sont nécessaires pour fournir aux pompiers et aux responsables des informations sur le lieu, la taille et les conditions de propagation. Des centres opérationnels, équipés pour fonctionner en autonomie énergétique, reçoivent des informations sur les éclosions d’incendies et leurs localisations, alertent les personnels d’extinction et les dirigent vers les départs de feu. Les centres opérationnels fournissent des communications régulières aux pompiers sur les changements de prévisions météorologiques, de comportement du feu, sur la stratégie et sur l’organisation opérationnelle. Ils contrôlent aussi la situation de l’incendie et reçoivent des ordres du contrôleur ou commandant des opérations de secours pour des moyens additionnels ou de soutien.

Il est nécessaire de communiquer avec le public pour les informer de l’état de l’incendie et des menaces pour la collectivité. Les médias locaux – la radio, la télévision et la presse – ainsi que d’autres méthodes traditionnelles et les technologies émergentes de dissémination de l’information doivent faire partie du plan de communication global.

Les actions stratégiques pour la détection des incendies, les communications et l’intervention comprennent mais ne se limitent pas à :

D.8.1 Un système solide de détection des incendies devrait utiliser une combinaison appropriée de télédétection, de surveillance terrestre ou depuis des plans d’eau, de circuits aériens et de réseaux de personnes privées ou de communautés rurales.

D.8.2 Un système de communication publique devrait être mis en place pour que l’alerte sur les départs d’incendies puisse être donnée par les personnes privées et le personnel des services, afin d’alerter les gestionnaires, les responsables, les propriétaires fonciers et les citoyens.

D.8.3 Un système opérationnel et de communication devrait être mis en place pour déterminer l’intervention appropriée à mener sur un feu donné, pour mobiliser et appuyer les moyens nécessaires à l’attaque initiale et aux renforts pour l’extinction de l’incendie, et apporter l’information nécessaire aux intervenants, volontaires, propriétaires fonciers et autres intervenants sur le champ d’opération.

D.8.4 Un plan de communication devrait être développé et traduit dans les langues locales pour informer le public des menaces, des conditions graves potentielles, et pour faire parvenir les messages préventifs.

D.9 Attaque/action initiale

L’attaque initiale est la première phase d’extinction d’un feu. Le succès de tout le programme de gestion des feux peut se refléter dans le succès ou l’échec de cette phase d’attaque initiale d’un feu. Si l’attaque initiale est réussie, la plupart des autres éléments du programme sera également réussie. Sans planification, politiques, prévention, gestion du combustible, participation des populations et détection, la phase de l’attaque initiale échouera.

Les stratégies et les tactiques d’attaque initiale devraient être conçues pour s’adapter à la situation locale. Les stratégies basées sur les conditions locales, les objectifs pour la zone et les budgets seront déterminées par le nombre, le type et l’emplacement d’un mélange de moyens : équipes de lutte, engins de lutte, avions et autres équipements mécaniques. Le plan de gestion des feux fournira aux pompiers des instructions sur comment l’incendie doit être combattu, si on peut laisser brûler certaines zones pour être bénéfique aux ressources naturelles et à l’environnement, et quelles tactiques et stratégies devraient être utilisées pour protéger les écosystèmes.

Les tactiques à appliquer sur un incendie donné devraient suivre les politiques pour la zone et faire partie du plan de gestion des feux. Chaque action sur l’incendie devrait être basée sur le comportement attendu du feu et les difficultés rencontrées pour le contrôler, ainsi que sur la disponibilité et l’efficacité des forces locales. Ceci est non seulement important d’un point de vue stratégique, mais c’est aussi crucial pour la sécurité des pompiers et du public en général.

Il y a plusieurs moyens de fournir une capacité d’attaque initiale. Des particuliers, soit par choix, soit du fait du manque de tout autre service de lutte, peuvent prendre la responsabilité d’utiliser leurs propres équipements. Des groupes ou services peuvent être formés, financés, pourvus de personnel et équipés par un gouvernement ou une autre organisation. Des membres des collectivités locales peuvent former un groupe d’intervention, être formés pour intervenir en premier sur les incendies. Ceci peut être un système efficace et fonctionnant bien. Les volontaires peuvent faire partie d’une organisation ayant un petit noyau de personnel employé de façon permanente, effectuant des activités d’entretien et se tenant prêt à intervenir. Peu importe comment les équipes d’attaque initiale sont fournies, la formation et la planification adéquates devraient faire partie d’un programme où la sécurité est la priorité dans tous les plans et actions. Ces personnels et moyens devraient utiliser un système opérationnel, tel que le Système de maîtrise des crises (ICS), qui soit souple, et puisse se développer pour faire face à des incendies s’étendant en surface et devenant plus complexes (Annexe 2).

Les actions stratégiques pour l’attaque/action initiale comprennent mais ne se limitent pas à :

D.9.1 L’organisation chargée de l’attaque initiale devrait être soigneusement formée, équipée, soutenue et avoir suffisamment de personnel pour faire face aux nécessités locales.

D.9.2 Toutes les actions d’attaque initiale devraient être fondées sur les objectifs et les politiques locales sur le plan des ressources, de la culture, de l’économie et de l’écologie, y compris l’utilisation appropriée des tactiques et de l’équipement.

D.9.3 L’organisation chargée de l’attaque initiale devrait si possible utiliser les moyens locaux afin de recevoir le soutien de la population locale concernant les politiques et plans de gestion des feux et de profiter de l’expérience et de la connaissance locales.

D.9.4 L’organisation chargée de l’attaque initiale devrait avoir accès aux systèmes de communications afin de recevoir les informations en temps voulu sur l’éclosion des feux, provenant de sources officielles et du public, concernant la phase initiale de l’incendie, les localisations et la situation.

D.9.5 L’organisation chargée de l’attaque initiale devrait être formée et préparée pour les activités de transition demandées lorsque les feux s’intensifient et deviennent de grands incendies qui demandent des stratégies et des tactiques d’extinction particulières aux grands incendies devant être formulées et appliquées sur l’incendie.

D.9.6 Fondé sur les exigences du cadre légal, l’organisation chargée de l’attaque initiale devrait être préparée pour les activités qui ne concernent pas le feu, telles que la protection des particuliers, et l’organisation de l’évacuation, et elle devrait être formée dans les procédures d’urgences médicales et de sauvetage.

D.9.7 L’organisation chargée de l’attaque initiale devrait être formée à recueillir des données et préparer des évaluations et des rapports afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle et à travailler avec les médias pour tenir les habitants informés.

D.10 Extinction et gestion des grands incendies

Dans de nombreux écosystèmes, les incendies tendent à devenir importants à cause, d’un accroissement de l’intensité du feu et de la vitesse de propagation ou de la superficie concernée. Lorsque les moyens d’attaque initiale sont incapables de contenir le feu, une transition entre l’attaque initiale et l’attaque étendue survient si le feu continue de se propager. Un incendie se propageant lentement et à basse intensité, et qui peut être maîtrisé facilement, peut rapidement se transformer lorsque les conditions météorologiques et environnementales changent. Les moyens d’attaque initiale peuvent ne pas être en capacité de gérer l’incendie par inexpérience et par manque de formation, ou simplement parce qu’ils sont peu nombreux et sont dépassées par la magnitude du feu.

La gestion des grands incendies peut être très différente durant la transition entre la phase initiale et la phase d’attaque élargie de la lutte contre le feu. Un très grand incendie n’est pas défini par la dimension du feu sinon par sa durée et sa complexité. Un feu dans des herbages et des combustibles fins peut s’étendre très rapidement en un feu relativement important, mais les techniques d’extinction peuvent ne pas être différentes de celles d’un feu très peu étendu. Un feu qui se propage rapidement et n’excède pas la capacité d’une organisation d’attaque d’initiale ou d’attaque étendue, peut ne pas demander un changement de stratégie ou de tactiques.

Tandis que la complexité de la situation peut demander que le personnel chargé de l’extinction du feu évolue d’une attaque initiale ou attaque étendue jusqu’à un incendie de grande envergure, l’organisme devrait tenter de développer un système qui ne demande pas de changement complet dans la gestion et l’organisation. Le Système de maîtrise des crises a été développé spécifiquement pour être utilisé pour n’importe quel type de crise à n’importe quel niveau de complexité et c’est un outil efficace de gestion des feux.

À ce point de réponse à un incendie important, les équipes de lutte et le commandement peuvent avoir pour défi d’utiliser des stratégies et des tactiques qui ne leur soient pas familières et de mettre en œuvre une organisation de planification et de logistique à une échelle nouvelle et plus large. Tout ceci sera encore plus compliqué si les populations et les ressources sont menacées ou détruites et si la population est obligée à évacuer.

Les actions stratégiques pour la gestion et l’extinction des grands incendies comprennent mais ne se limitent pas à :

D.10.1 Des plans et procédures devraient être élaborés pour l’extinction des grands incendies, qui soient basés sur la taille, la durée et la complexité prévues.

D.10.2 Une procédure de grande envergure devrait être mise en place pour collecter l’information et la connaissance sur tous les aspects des grands incendies de façon à assurer une planification efficace, la formulation de stratégie et l’engagement des collectivités.

D.10.3 Un système de gestion extensible et versatile, tel que le Système de maîtrise des crises, devrait être utilisé pour gérer les feux de toutes tailles et de toutes complexités afin de réduire au minimum la confusion et le risque durant les périodes de transition.

D.10.4 Des accords préalables à la saison des incendies devraient être préparés, qui fournissent une aide durant les grands incendies lorsque les moyens locaux sont complètement engagés.

D.10.5 Un processus d’examen, d’évaluation et de formation devrait être mis en place pour que le personnel reconnaisse les conditions dans lesquelles il est probable qu’un incendie important survienne et s’assure que des dispositions adéquates et rapides sont prises en anticipation de cet événement.

D.10.6 Les plans devraient contenir des dispositions pour l’évaluation d’incendies importants pour déterminer si certains ou tous les feux peuvent être gérés de manière à être bénéfiques pour l’écosystème, à diminuer le risque pour le personnel d’extinction du feu, et à réduire les coûts au minimum.

D.10.7 Les plans devraient inclure des analyses de risque sur la probabilité et les conséquences d’un échec dans la poursuite des objectifs du plan.

D.11 Gestion des crises multiples

Certaines des situations les plus difficiles et les plus compliquées ont lieu lorsque des feux multiples commencent simultanément ou lorsqu’un feu supplémentaire est détecté avant que les feux en cours ne soient sous contrôle. Cette situation se complique encore lorsque les feux se produisent à cheval sur plusieurs juridictions, avec différents objectifs de gestion institutionnelle et législative. Ces incendies trans-frontaliers, peuvent toucher des juridictions locales aussi bien que des frontières entre états.

Pendant les périodes de feux multiples, les moyens de lutte contre les incendies peuvent être insuffisants, obligeant les gestionnaires des feux à allouer les moyens selon des priorités et les menaces potentielles. Les priorités pour la protection sont souvent extrêmement variées, ce qui rend difficile le choix du déploiement des moyens. De plus ces décisions sont prises sans avoir accès à l’information adéquate. Mettre en place des procédures à l’avance réduit les risques pour la santé et la sécurité et les dommages potentiels aux biens et aux personnes.

En plus de pré planifier ces actions, une manière efficace de gérer les prises de priorité durant les incendies multiples est d’avoir préalablement mis en place un groupe de coordination composé de responsables gestionnaires issus des services et organisations impliquées, et comprenant des représentants des collectivités. Ce groupe se réunira pendant la crise pour établir les priorités et s’accorder sur les zones à traiter prioritairement. Toutefois, ce groupe devrait aussi se réunir au cours de l’année pour traiter de tous les aspects intéressant les relations inter services ou internationaux, tels que les normes, objectifs, priorités et procédures pour la coopération et l’assistance mutuelle pendant les crises.

Un autre facteur important serait de s’accorder à utiliser le Système de maîtrise des crises (ICS) et d’étendre sa portée en fonction de l’augmentation du nombre de feux et de leur impact sur plus de juridictions. La capacité à poursuivre la même structure de gestion quelque le niveau de complexité est important en périodes critiques.

Les actions stratégiques pour la gestion des incendies multiples comprennent mais ne se limitent pas à :

D.11.1 Avant le commencement de la saison des feux, des plans devraient être développés qui fournissent les éléments de gestion, d’allocation des moyens, d’établissement des priorités et d’autres actions trans frontalières, nécessaires lors d’incendies multiples.

D.11.2 Un groupe de responsables gestionnaires représentant chaque juridiction impliquée devrait être constitué pour décider des priorités à établir pour la protection et l’allocation des moyens par une direction coordonnée de la gestion et la mise en œuvre de la politique.

D.11.3 La possibilité d’éclosion de nouveaux feux devrait être considérée et l’allocation de moyens de lutte de manière à réduire la possibilité d’occurrence de grands incendies supplémentaires se produisant dans des zones critiques.

D.11.4 Par l’utilisation de Système de maîtrise des crises dans toutes les juridictions, et en réponse à tous types de feu ou autres crises, les services, groupes et autres organisations impliquées acquerront l’expérience pour utiliser de manière efficace le système dans des situations de feux trans frontaliers et multiples.

D.12 Gestion du combustible

Dans cette section, la « gestion du combustible » se réfère à toutes les méthodes de traitement et d’altération du combustible : la réduction du risque d’incendie, la protection des populations, la restauration de l’écosystème, ou l’enlèvement des rémanents à la suite de l’exploitation ou d’une autre activité. Les traitements mécaniques sont ces méthodes de changement d’état, l’altération de la répartition, du compactage ou tout autre manipulation du combustible par quelque équipement mécanisé que ce soit ou l’utilisation d’équipes pour accomplir ce travail manuellement. Toute activité qui modifie la répartition ou la composition du combustible devrait être considérée dans le programme de traitement du combustible. L’application de produits chimiques et d’activités de gestion de la ressource telles que le pâturage et l’exploitation du bois, changera la couche de combustible. Ces actions devraient être planifiées et mises en œuvre en considérant pleinement le potentiel de changement de l’intensité du feu, sa propagation et les dégâts potentiels.

Un autre exemple dans lequel les activités de traitement du combustible peuvent constituer une part importante du programme se trouve dans les zones où des habitations et autres bâtiments sont limitrophes de végétation sensible au feu. Les propriétaires d’habitations peuvent utiliser différentes méthodes pour réduire la broussaille et les rémanents autour des habitations - y compris des brûlages dirigés mis en œuvre de manière prudente et planifiée. Enlever ce matériel combustible accroîtra les chances que les habitations et les populations réchappent de l’incendie. Bien que les activités de traitement du combustible puissent ne pas diminuer l’éventualité d’un incendie, elles en réduiront au moins certainement l’intensité et donc augmenteront l’efficacité des tactiques d’extinction du feu.

Les actions stratégiques pour la gestion du combustible comprennent mais ne se limitent pas à :

D.12.1 Un programme de gestion du combustible devrait faire partie du programme complet de gestion des feux.

D.12.2 Un programme de gestion des feux devrait inclure les activités de traitement du combustible pour faciliter l’extinction efficace du feu et la protection des biens et des personnes.

D.12.3 Un plan de réduction du combustible devrait considérer l’utilisation potentielle des rémanents et de la végétation, quand cela est opportun, encourager les collectivités locales à utiliser le bois de feu et, le cas échéant, les herbes et les arbustes pour le pâturage et pour les autres besoins de la collectivité.

D.12.4 Des plans d’utilisation des équipements mécanisés devraient évaluer les dommages potentiels causés par ces équipements et chercher à diminuer ce potentiel ou s’assurer que les avantages compensent les risques potentiels.

D.13 Feu planifié

Le « feu planifié » est l’utilisation du feu de manière délibérée pour faire face à des objectifs spécifiques de gestion. Le combustible peut être vivant ou mort. Dans certaines zones on classe le feu planifié réalisé pour protéger les populations parmi les activités de prévention. Tandis que ceci est une description valable de cette situation, tous les types de feux planifiés sont couverts dans cette section.

Les feux planifiés sont un moyen très efficace de supprimer de la végétation non désirée pour divers objectifs. Le feu est un outil pour l’agriculture, la foresterie, l’élevage, et le défrichement bien établi et communément pratiqué à travers le monde. Il est aussi important pour maintenir la santé des écosystèmes dépendants du feu. Dans ces écosystèmes, le feu d’origine naturelle a un rôle bénéfique et devrait être encouragé ou géré comme faisant partie du programme global de gestion des feux.

Les écosystèmes et les zones de culture où le feu est habituel peuvent être très résilients à ces effets. La flore peut être rajeunies par le feu plutôt que d’être déplacées ou détruites, et en conséquence, il en est de même pour la faune qui en dépend. Si le but est de maintenir ou de restaurer les écosystèmes durables et les zones de culture, alors un programme qui permette de brûler en vue de la restauration et de la remise en état devrait faire partie du plan général de gestion des feux.

Une partie cruciale de tout programme de brûlage dirigé est de réduire les effets de la fumée. Un programme efficace de gestion de la fumée sera crucial dans les zones ayant des obligations légales pour fournir de l’air propre et de protéger les habitants contre les risques respiratoires. Le partenariat avec le service des prévisions météorologiques peut être important, car ce service peut publier des prévisions spécifiquement conçues pour fournir des conseils sur l’impact probable des fumées de brûlages spécifiques. De tels conseils pourront aider le gestionnaire à procéder au brûlage.

Les actions stratégiques pour le feu planifié comprennent mais ne se limitent pas à :

D.13.1 Les impacts sur la santé humaine et la qualité de l’air devraient être pris en considération lorsque l’on procède à des feux planifiés.

D.13.2 Avant la réintroduction du feu, les plans devraient inclure la prise en compte des impacts à long terme de l’extinction systématique des feux sur la santé des ressources, de la végétation, de l’écosystème et des populations.

D.13.3 Sur la base du risque potentiel et de la complexité, les brûlages dirigés devraient être effectués seulement après que des plans ont été élaborés, qui considèrent les procédures opérationnelles mettant en œuvre des pratiques de travail sûres, des effets sur l’environnement et le comportement attendus du feu qui est nécessaire pour produire les effets escomptés.

D.13.4 Les résultats des brûlages dirigés devraient être contrôlés et enregistrés, et devraient être utilisés pour réviser les plans opérationnels, les procédures, les paramètres environnementaux et les plans d’urgence.

D.13.5 Un plan d’urgence devrait traiter des feux planifiés qui risquent d’échapper et d’endommager les ressources, les propriétés, les habitats et les populations ou de menacer la sécurité du personnel des services ou des particuliers.

D.14 Restauration et remise en état de la zone brûlée

Il y a des actions immédiates de remise en état qui peuvent être entreprises conjointement avec les actions d’extinction. Une ligne de défense établie le long d’une pente escarpée peut être particulièrement sujette à l’érosion et à des dégâts ultérieurs si des mesures immédiates pour interrompre le flux de l’eau sont retardées. Les actions d’extinction peuvent endommager l’environnement et il peut être nécessaire de les éviter. De nombreuses actions qui sont efficaces pour stopper un feu peuvent avoir un impact grave sur d’autres ressources telles que les sols, les zones humides, les habitats et la végétation. Les impacts sont souvent sur le long terme ou peuvent promouvoir la propagation de maladies, de mauvaises herbes et autres organismes nuisibles exotiques.

Replanter et ressemer dans des zones sensibles peuvent stopper les invasions d’espèces invasives et exotiques qui profiteraient d’une grande étendue de sol disponible. Dans ce cas, la présence d’espèces exotiques dans l’écosystème peut requérir des actions qui ne seraient pas nécessaires dans des zones dépourvues de ces espèces.

Engager des équipes d’extinction dans des activités de remise en état peut avoir l’avantage de leur enseigner que les techniques d’extinction sont pour la plupart dommageables pour l’écosystème et que, dans certains cas, cela permet de mettre en œuvre des mesures de mitigation conjointes aux actions d’extinction. Par exemple, une équipe qui utilise des outils manuels pour mettre en place des lignes de défense peut construire des micro-barrages le long de la ligne de défense dès leur construction initiale, qui réduiront l’érosion potentielle.

Dans les forêts plantées ou naturelles où des activités commerciales sont planifiées, les considérations économiques peuvent conduire à un programme agressif de restauration et d’enlèvement des bois brûlés ou des autres produits, et un plan extensif de reboisement.

Dans le contexte du plan de gestion de la zone, l’économie peut être une considération prépondérante lorsque les populations dépendent des forêts comme source de revenus et de moyens d’existence.

Les actions stratégiques pour la restauration et la remise en état de la zone brûlée comprennent mais ne se limitent pas à :

D.14.1 Chaque plan de remise en état et de restauration d’une zone brûlée devrait être basé sur le régime de feu d’origine naturelle ou planifié de la zone et devrait inclure des actions qui facilitent un écosystème durable sain restauré ou une zone de culture.

D.14.2 Chaque plan d’extinction du feu devrait prendre en considération la nécessité d’une action corrective immédiate qui réduira les dégâts ultérieurs résultant de la lutte telle que la construction de pare feux ou autres interventions perturbatrices.

D.14.3 Lorsqu’on ne peut compter sur les processus naturels pour fournir une régénération adéquate, les plans de réhabilitation devraient prendre en compte l’utilisation de plantes, d’arbres, et d’herbes autochtones de l’écosystème qui ne causeront pas des dégâts ou des conséquences inattendus.

D.14.4 On devrait prendre soin d’assurer que les sources de semences sont raisonnablement exemptes de contaminants tels que les semences d’espèces invasives.

D.15 Contrôle et évaluation

Le contrôle et l’évaluation sont importants à plusieurs niveaux. Contrôler les effets aussi bien des incendies que des activités d’extinction est nécessaire afin d’obtenir un équilibre entre contrôler le feu et protéger la ressource. Contrôler l’efficacité de l’organisation des secours aidera les responsables à déterminer si le programme fonctionne. Les évaluations de type coût/bénéfice sont utiles pour mesurer l’efficacité des divers types de moyen de lutte.

Le contrôle et l’évaluation efficaces du programme de prévention peuvent réduire l’occurrence de certains types d’incendies et le coût d’extinction des feux.

Les actions stratégiques pour le contrôle et l’évaluation comprennent mais ne se limitent pas à :

D.15.1 Un plan complet pour le contrôle et l’évaluation de tous les aspects du programme de gestion des feux devrait être mis en place.

D.15.2 Un programme de protection, comprenant l’analyse des presque accidents, des rapports de crise et un examen des leçons tirées, devrait être mis en œuvre et contrôlé pour réduire le risque encouru par les pompiers, les gestionnaires du feu et le public.

D.15.3 Des informations et des données provenant du programme de prévention contre les incendies devraient être utilisées pour élaborer un système de contrôle qui mesure l’efficacité des efforts de prévention contre les incendies.

D.15.4 Un programme devrait être mis en œuvre pour contrôler les effets écologiques du feu et des méthodes d’extinction, qui devrait comprendre la coopération avec les universités, les autres organisations de recherche et les collectivités locales.


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