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Conclusions générales

Dans le but d'atteindre la fertilité la plus élevée possible des femelles inséminées artificiellement, les personnes chargées de la collecte, du traitement et du stockage de semence et de l'ia doivent porter une attention particulière aux éléments ci-dessous.

Le premier est le soin apporté aux mâles producteurs de la semence. Ces animaux doivent, si possible, être choisis le plus jeunes possible et élevés dans des conditions adéquates quant à l'alimentation, l'état sanitaire et l'environnement social et physique. Après avoir atteint la puberté, il est préférable de sélectionner les mâles en fonction de leur aptitude à produire une grande quantité de semence de bonne qualité pour la conservation et l'ia, plutôt que d'acheter des mâles adultes non triés. Chez les animaux saisonnés, il est essentiel de tenir compte du fait que certaines saisons sont plus favorables que d'autres à la production de sperme. Dans ces races, des traitements photopériodiques artificiels et l'utilisation de semence congelée permettent aux mâles de produire de la semence à des périodes prévues à l'avance dans l'année. Un bon entretien des mâles est la première étape à franchir pour atteindre une fertilité élevée, après ia, d'un grand nombre de femelles.

Une fois la semence collectée, la deuxième phase importante concerne la conservation à court ou moyen terme des spermatozoïdes. Ceux-ci sont des cellules très fragiles, entourées à l'éjaculation, par le plasma séminal, un milieu qui peut modifier leur viabilité in vitro. Il est, par conséquent, nécessaire de bien connaître les différentes caractéristiques du spermato- zoïde afin de limiter les dommages occasionnés par leur passage in vitro. Un milieu de dilution de bonne qualité, préparé soigneusement, est essentiel, soit pour une utilisation directe à l'état liquide, soit pour supporter la congélation à basse température. Chez le bouc, la séparation du plasma séminal immédiatement après la collecte, est apparue nécessaire pour le maintien d'une bonne survie des spermatozoïdes après dégel. Dans les deux espèces, les différentes étapes incluant la dilution, le conditionnement en paillettes ou pastilles et la cinétique de descente de température sont également importantes pour la production de semence prête à l'insémination artificielle.

La troisième phase est I'ia elle-même. Celle-ci doit être réalisée très peu de temps avant le moment d'ovulation des femelles. Une détection précise et soigneuse du comportement d'œstrus chez des femelles naturellement cycliques ou bien une induction hormonale précise de l'œstrus et de l'ovulation, sont nécessaires pour atteindre une bonne fertilité. Les traitements hormonaux sont un moyen très efficace pour obtenir un pourcentage élevé de femelles ovulant en même temps, permettant une ia à un moment fixe après la fin du traitement. L'association de 1'«effet mâle» à un traitement hormonal simple permet de disposer d'une technique peu onéreuse et efficace de maîtrise de l'œstrus et de l'ovulation chez les races à faible saisonnement. La connaissance des caractéristiques de la race considérée et, éventuellement, de sa réponse aux traitements hormonaux est essentielle avant l'utilisation de l'ia.

Lorsque la femelle est dans des conditions favorables, elle est inséminée; on dépose, par la méthode exocervicale, la dose nécessaire de semence à l'entrée du cervix ou directement dans l'utérus (jamais chez la brebis et seulement dans une minorité de cas chez la chèvre). L'ia intra-utérine par endoscopie permet le dépôt d'un nombre environ dix fois plus faible de spermatozoïdes tout en conservant un haut niveau de fertilité; elle requiert toutefois une technologie assez sophistiquée.

Finalement, ceux qui sont chargés de la collecte de la semence et de l'ia, doivent aussi savoir adapter les techniques décrites ici à leurs propres conditions et contraintes de production et ajuster de manière constante leurs méthodes aux derniers résultats de la recherche. Ce manuel de formation peut les aider dans ces différents secteurs.