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INTRODUCTION

L'aquaculture contribue de manière significative à fournir des protéines d'origine animale, ainsi que des nutriments essentiels, de haute qualité et abordables, et ce tout particulièrement pour les parties les plus démunies du monde. Toutefois les maladies constituent une contrainte conséquente à l'élevage durable de nombreuses espèces, empêchant le progrès socioéconomique dans de nombreux pays. De sorte que des programmes pour la santé des animaux aquatiques basés sur la surveillance et le zonage des maladies importantes du point de vue des échanges nationaux et internationaux sont devenus une nécessité première pour la gestion effective d'une aquaculture durable et de son développement dans de nombreux pays.

La description des programmes pour la santé des animaux aquatiques est fournie par le Code sanitaire des animaux aquatiques (OIE, 2003b) et le Manuel des tests diagnostiques pour les maladies des animaux aquatiques (OIE, 2003c) de l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), ainsi que par les documents de soutien pour les infrastructures sanitaires en aquaculture de la région Asie-Pacifique développés par la FAO et le Réseau des centres d'aquaculture pour la région Asie Pacifique (NACA), incluant des Directives techniques et les stratégies d'application (FAO/NACA, 2000), le Manuel de procédures (FAO/NACA, 2001) et un Guide de diagnostic pour l'Asie (Bondad-Reantaso et al., 2001). Tous ces documents prennent en considération le contenu de l'Accord sur l'application de mesures sanitaires et phytosanitaires de l'Organisation mondiale du commerce (Accord SPS de l'OMC, OMC 2002), ainsi que l'Article 9 (Développement de l'aquaculture) du Code de conduite pour une pêche responsable(CCPR, FAO,1995).

Le Code aquatique de l'OIE recommande que des zones pour les maladies importantes pour les échanges internationaux soient établies, conformément aux «standards internationaux acceptés en ce qui concerne la terminologie, les frontières, la compétence légale, la périodicité, les standards de surveillance, l'utilisation de zones tampon, les procédures de quarantaine et autres aspects du contrôle réglementaire».

Il en va de la responsabilité des Autorités compétentes(AC) des pays souhaitant mettre en place un zonage de démontrer qu'elles disposent d'un «système fiable de contrôle et de surveillance des maladies». La conception et l'application de tels systèmes, dans le contexte de situations aquatiques variées, posent toutefois des défis techniques et économiques pour des programmes de surveillance à la fois réalistes et scientifiquement justifiables. Ceci est particulièrement complexe pour le zonage des eaux côtières généralement ouvertes, mais présente également des difficultés d'application dans le cas des eaux douces sous dépendance multi juridictionnelles ou des espaces hydrographiques estuariens.

Dans le contexte de cette Consultation d'experts, la surveillance et le zonage sont applicables aux maladies significatives pour les échanges, à la gestion et au contrôle des maladies au sein de pays donnés, ainsi qu'à une gestion pour une variété de juridictions (province, état ou territoire) et d'entités géographiques. Il est fréquemment arrivé que les cadres de contrôle sanitaire utilisent des limites politiques plutôt qu'épidémiologiques, climatiques ou hydrographiques pour la définition des «zones». Celles-ci se sont avérées inefficaces et sujettes à des processus de décision peu conséquents et scientifiquement non fondés. Alors que de plus en plus de pays s'engagent dans le développement de programmes sanitaires pour les animaux aquatiques, il est important de définir les procédures d'établissement des listes des «maladies préoccupantes». Sans de telles définitions, la justification d'investissements coûteux et la justification de l'infrastructure requise continueront d'être débattues par les instances politiques et décisionnelles.

Tout en recommandant l'établissement de zones pour la gestion des maladies des animaux aquatiques, la FAO et l'OIE reconnaissent que la plupart des pays doivent relever des défis importants dans la mise en pratique du zonage. En plus de la capacité scientifique, la volonté politique et le soutien économique sont nécessaires. Des programmes de surveillance scientifiquement fondés constituent souvent des investissements onéreux. Les bénéfices économiques de tels programmes doivent être mesurés à l'aune des activités aquacoles de chaque pays, et notamment des mouvements et transferts d'animaux aquatiques vivants. Les instances régulatrices des gouvernements impliquées dans le développement de l'aquaculture ainsi que dans la protection des ressources aquatiques sauvages doivent être prises en considération pour assurer le meilleur partenariat possible dans la gestion des maladies et ce, dans leur acceptation écologique la plus large.

Dans un effort pour déterminer les options de surveillance qui peuvent au mieux donner un soutien scientifiquement valide aux cadres de zonage, le Ministère des Pêches et OcéansCanada (MPO-Canada) a offert son assistance à la FAO en 2002 pour tenir cette Consultation d'experts sur la question de la surveillance et du zonage.

Objectifs: l'objectif de la Consultation d'experts est de faire des recommandations pour la surveillance et le zonage qui soient utiles à la conception de programmes nationaux visant à réduire les risques des pertes par maladies liées au transfert d'animaux aquatiques vivants. Ces recommandations sont uniquement destinées à fournir un conseil scientifique aux pays membres construisant des infrastructures sanitaires pour les animaux aquatiques à échelle nationale ou régionale. Elles n'ont pas vocation à être utilisées comme des standards ou des directives liées au commerce international (prérogatives de l'OMC et de l'OIE).

Approche: les trois niveaux de diagnostic (Niveaux I,IIet III) utilisés dans ce document technique ont été développés pour les Directives techniques de la région Asie, le Manuel de procédures et le Guide pour le diagnostic des maladies des animaux aquatiques en Asie. Les trois niveaux prennent en considération équipements, niveau de technologie et d'expérience.

Organisation thématique: la Consultation d'experts a consisté en des présentations et des discussions à la fois en sessions plénières et en groupes de travail. Les groupes de travail étaient constitués d'experts sur des groupes d'animaux aquatiques et d'habitat spécifiques, notamment:

Les critères pris en considération étaient: le type de maladie et d'hôte(s); la durée des cycles de production; la production basée sur le recrutement en milieu naturel ou l'écloserie; les systèmes de production et de commercialisation; les possibilités d'échantillonnage (méthodes de collecte, conditions de transport, etc.); les options de notification; et la gestion des données. Ces points ont été discutés au niveau international du point de vue scientifique (niveau de confiance) et légal (transparence), en estimant qu'ainsi ils couvriraient les objectifs locaux, nationaux ou régionaux en matière de gestion des maladies.

Objet et hypothèses de base: Les discussions de la Consultation se sont limitées aux stratégies de surveillance et de zonage, nonobstant les liens évidents aux méthodes de diagnostic(questions de sensibilité et de spécificité, validation, etc.), de gestion de l'assurance qualité et du contrôle qualité dans les protocoles de surveillance, aux mécanismes de réponse et de contrôle des maladies, etc. Une telle restriction d'objet était nécessaire de sorte à se concentrer sur la conception de programmes d'échantillonnage plutôt que sur leur fondement, technologique ou réglementaire. Ceux-ci devraient être considérés par les utilisateurs mêmes des recommandations de cette Consultation d'experts. Ces hypothèses de base sont:

Procédure: Cinq documents de travail ont été préparés par des experts choisis et ont servi de base de discussion et d'élaboration des recommandations pendant la Consultation. Quatre documents de travail abordaient les questions techniques nécessaires à la discussion: (a) les poissons d'eau douce, (b) les poissons marins et diadromes, (c) les crustacés; et (d) les mollusques. Un cinquième document de travail, non technique, avait été réalisé pour le développement de capacités, l'accès à l'information, et les requis techniques pour les pays en voie de développement souhaitant mettre en place surveillance et zonage pour les maladies des animaux aquatiques.

Participants: Les participants ont été sélectionnés sur la base de leur expérience technique, et leur connaissance de la surveillance, du zonage et de l'épidémiologie (Voir Annexe II). Des représentations dans le champ du contrôle des maladies en agriculture étaient également incluses afin de comparer les approches de la surveillance utilisée pour les animaux terrestres. L'effort a également porté sur l'inclusion d'une représentation des différentes régions du monde ainsi que des différents types d'environnement aquatique auxquels sont confrontés la surveillance et le zonage.

Date et lieu: Siège de la FAO, Rome, Italie,14–16 octobre 2002. Voir l'Annexe III pour le programme de travail de la Consultation.

Secrétariat technique:

Dr Rohana P. Subasinghe
Division des ressources halieutiques
Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture
Département des pêches
Viale delle Terme di Caracalla
00100 Rome
Italie
Tél.: (+39) 06 570 56473
Fax: (+39) 06 570 53020
Courriel: [email protected]
Dr Sharon E. McGladdery
Ministère des Pêches et OcéansCanada
(MPO-Canada)
200 Kent Street (12W114)
Ottawa
Ontario K1A 0E6
Canada
Tél.: (+1) 613 991 6855
Fax: (+1) 613 993 7665
Courriel: [email protected]
Dr Barry J. Hill
OIE Aquatic Animal Health Standards Commission
Centre for Environment, Fisheries and Aquaculture Science-Weymouth Laboratory
Barrack Road, The Nothe Weymouth, Dorset DT4 8UB
Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord
Tél.: (+44) 1305 20 66 25
Fax: (+44) 1305 20 66 27
Courriel: [email protected]

3 La sensibilité saisonnière de détection a été prise en compte pour la programmation de la collecte.


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