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4 Importance pour les populations: alimentation, revenu, commerce

CHAMPIGNONS SAUVAGES COMESTIBLES ET MOYENS D'EXISTENCE

Ce chapitre traite les différentes manières d'utiliser les champignons sauvages comestibles pour les populations, en particulier ceux des pays en développement tout en essayant de faire corréler cette information à la façon dont elles vivent. L'appui au développement adopte de nouvelles approches pour l'aide aux populations pauvres dans des pays en développement. Des approches pragmatiques et pratiques pour la réduction de la pauvreté cherchent des améliorations pour maintenant plutôt que prochainement. Des champignons sauvages comestibles jouent déjà un rôle important dans la vie quotidienne de certaines populations et des bénéfices plus importants pourraient être réalisés. La connaissance des champignons en eux-mêmes est déterminante mais n'amènera pas des changements majeurs à moins que les choix et les options définis par les moyens de subsistance ne soient étroitement étudiés (Encadré 6).8

ENCADRÉ 6

Des projets de développement et les champignons sauvages comestibles

Deux différentes approches des champignons sauvages comestibles sont comparées. Dans le premier projet hypothétique, toutes les espèces de champignons sauvages comestibles dans une région sont décrites et les caractéristiques alimentaires sont analysées. Les noms locaux sont réunis et des observations générales faites sur le marché local.

Dans le deuxième projet, les chercheurs évaluent les sources d'alimentation et le revenu des communautés locales. Ils comparent leur importance relative et examinent les occasions et les contraintes pour une alimentation et des revenus améliorés qui inclut les champignons comestibles. De nouveaux arrangements et des initiatives sont acceptés et pilotés.

Les deux approches sont complémentaires mais le premier projet n'amène pas de changements dans les pratiques locales. Le deuxième projet cherche à faire des améliorations dans la façon de vivre des populations basées sur l'information disponible. Plus d'améliorations pourraient être réalisées si une meilleure connaissance technique était disponible, mais les communautés locales peuvent encore toujours projeter de nouvelles initiatives en employant des noms locaux pour les champignons sauvages comestibles ou chercher à promouvoir l'efficacité du marché local basé sur une compréhension claire des pratiques locales et des occasions.

Des champignons sauvages comestibles fournissent deux bénéfices principaux aux populations: ils sont une source d'alimentation et de revenus. Environ 6 pour cent des espèces comestibles ont aussi des propriétés médicinales (section suivante; tableau 14). Cette contribution au bien-être humain est difficile à évaluer et a reçu peu d'attention. Les propriétés médicinales des champignons mycorhiziens n'ont pas été bien étudiées (Reshetnikov, Wasser et Tan, 2001).

La sensibilisation aux champignons sauvages comestibles et leur importance pour les populations est généralement faible. Les moyens d'existence dans les pays en développement sont souvent ignorés et c'est seulement ces dernières années que les initiatives sur les PFNL ont commencé à expliquer leur utilisation répandue et leurs rôles comme moyens d'existence. Il y a eu beaucoup d'intérêt ces dernières années autour de la récolte commerciale de matsutake dans le nord-ouest du Pacifique de l'Amérique du Nord, soutenu par une littérature substantielle. Cependant, le matsutake et l'intérêt continu pour les truffes et la culture de truffe (Hall, Zambonelli et Primavera, 1998) reflètent un modèle très différent d'usage, où l'on perçoit les champignons sauvages comestibles comme un aliment de luxe.

Au-delà de l'éclat de publicité des récoltes commerciales, de l'information sur des projets de développement et d'initiatives nationales - par exemple en Chine, au Mexique et en Turquie - a lentement apparu. La récolte commerciale bénéficie aussi aux populations rurales dans plusieurs pays mais la somme d'argent gagnée est inférieure aux bénéfices totaux gagnés par des moyens d'existence plus communs. Des bénéfices substantiels sont dérivés par les populations dans des pays en développement et en particulier les communautés les plus vulnérables vivant dans des situations rurales - les «pauvres des pauvres».

Les statistiques mondiales ne sont pas disponibles et la preuve pour soutenir des affirmations sur les bénéfices est basée d'abord sur des études de cas, présentées plus en détail ci-dessous et ensuite sur des rapports plus anecdotiques. L'information a été mal documentée dans le passé à cause du manque d'occasions pour les scientifiques d'étudier les champignons sauvages comestibles dans des pays en développement. Il y a aussi eu des préjugés culturels contre les champignons sauvages comestibles et une supposition souvent injustifiée qu'ils sont d'importance secondaire (Piearce, 1985; Wasson et Wasson, 1957). Cette dernière publication a fait beaucoup pour stimuler un plus grand intérêt et plus de recherche (Tableau 13).

TABLEAU 13

Etudes ethnoscientifique des champignons sauvages avec propriétés comestibles et médicinales

Pays

Importance des champignons sauvages

Source

Australie

Espèces utiles (inclut comestibles) dans la culture autochtone

Kalotas, 1997

Brésil

L'étude des Indiens Sanama (inclut les espèces comestibles)

Fidalgo et Prance, 1976

Canada

Usage autochtone des plantes, incluant les champignons comestibles et aux propriétés médicinales sauvages

Marles et al., 2000

Chine

Comparaison du Hunan et de la Chine (surtout espèces comestibles)

Härkönen, 2002

Fédération de Russie

Médecine Khanty populaire

Saar, 1991

Fédération de Russie, Extrême-Orient

Champignons médicinaux dans la nature

Bulakh, 2001

Guatemala

Folklore concernant Amanita muscaria

Lowy, 1974

Général

Champignons dans la médecine populaire

Birks, 1991

Général

Les origines de l'ethnomycologie comme discipline

Davis, 2000

Général (Mexique)

Des histoires personnelles en ethnomycologie, mythes et cérémonies

Riedlinger, 1990

Himalaya, oriental

Les champignons comestibles à valeur médicinale

Boruah et Singh, 2001

Inde

Champignons dans la médecine populaire

Vaidya et Rabba, 1993

Inde, centrale

Ethno-myco-médicinales

Rai, Ayachi et Rai, 1993

Japon

Les utilisations des champignons et des lichens par les Ainu

Yokoyama, 1975

Malawi

Comestible, médicinal et espèces employées pour buts cérémoniaux

Morris, 1992

Mexique

Champignons médicinaux: traditions, mythes et connaissance

Guzmán, 2001

Népal

Observations générales (espèces principalement comestibles)

Adhikari et Durrieu, 1996

Nigeria

Pratiques médicinales dans la culture Yoruba

Oso, 1977

Papouasie Nouvelle Guinée

Principalement concerné par des espèces comestibles

Sillitoe, 1995

Pérou

Champignons, surtout comestibles, faisant partie d'une étude ethnobotanique

Franquemont et al., 1990

Pologne

Médecine polonaise populaire

Grzywnowicz, 2001

Région balkanique

Espèces médicinales: étude des Slaves orientaux

Didukh, 2001

République-Unie de Tanzanie

Comparer l'usage des champignons sauvages comestibles avec les coutumes dans le Hunan en Chine

Härkönen, 2002; Härkönen, Niemelä et Mwasumbi, 2003

Turquie

Champignons comestibles, faisant partie d'une étude ethnobotanique

Ertrug, 2000

Zambie

Coutumes et folklore autour des d'espèces comestibles

Piearce, 1981

Notez: Voir aussi le Volume 3 (1-2) du Journal International des Champignons Médicinaux pour les résumés d'une conférence sur les champignons médicinaux, dont beaucoup ont un angle ethnoscientifique.

Des projets financés par des bailleurs sur les champignons sauvages comestibles en République-Unie de Tanzanie (Härkönen et al. , 1993), au Malawi (Boa et al., 2000) et au Bénin (de Kesel, 2002, communication personnelle: Champignons sauvages comestibles de Bénin) ont adopté une vue plus large sur les questions sociales et économiques liées aux champignons sauvages comestibles. Des programmes nationaux au Mexique ont établi une connaissance solide sur le grand nombre d'espèces de champignons sauvages comestibles consommées dans le pays (Villarreal et Perez-Moreno, 1989). L'intérêt de la recherche est maintenant focalisé sur les facteurs sociaux et économiques, encouragée par une sensibilisation plus large de l'importance de PFNL dans les économies rurales et pour les populations.

L'importance des champignons sauvages comestibles pour les populations des pays en développement a pu aussi ne pas être remarquée pour la simple raison qu'une grande partie des cueillettes est destinée à un usage personnel (Yorou et de Kesel, 2002). L'expertise mycologique limitée en Afrique occidentale est cité comme étant responsable de la croyance erronée que c'est un «désert de champignon» (Ducousso, Ba et Thoen, 2002). Des rapports du Ghana (Obodai et Apetorgbor, 2001) et du Sierra Leone (Down, 2002, communication personnelle: Wild edible fungi Sierra Leone) indiquent que l'utilisation locale est répandue. L'usage régulier de champignons sauvages comestibles dans les forêts tropicales humides a été révélée quand des observations prudentes de pratiques locales ont été entreprises au Brésil (Prance, 1984), maintenant appuyé par des preuves venant du Kalimantan (Leluyani, 2002, communication personnelle: Edible fungi of Kalimantan) et Sarawak (Chin, 1988; Jones, 2002, communication personnelle: Wild edible fungi use in Sarawak).

L'information est publiée en plusieurs endroits ou dans des disciplines différentes (Tableau 2) et est parfois présentée dans des études plus vastes sur les communautés (par exemple. Shackleton et al., 2002: Afrique du Sud; Ertrug, 2000: Turquie; Gunatilleke, Gunatilleke et Abeygunawardena, 1993: Sri Lanka). Celle-ci et beaucoup d'autres rapports inscrits dans la section de référence soulignent que la contribution des champignons sauvages comestibles au régime alimentaire et comme source de revenus pour les populations rurales ne doit pas être sous-estimée.

Les sections suivantes traitent plus précisément des types de bénéfices obtenus à partir des champignons sauvages comestibles. Leurs contributions relatives aux moyens d'existence varient beaucoup. Un repas de champignons sauvages est un mets délicat en Suisse ou aux États-Unis, mais une nécessité au Malawi. L'argent gagné à vendre les Lactarius deliciosus fournit une petite rente financière en Espagne du nord (de Román, 2002, communication personnelle: Le commerce des niscalos du Nord de l'Espagne jusqu'en Catalogne et la production de truffes) mais cueillir des morilles en Inde permet aux populations de payer les frais de scolarité de leurs enfants (Singh et Rawat, 2000).

L'importance des champignons sauvages comestibles dans une perspective de développement est définie par la comparaison avec d'autres sources d'alimentation et de revenus. Les alternatives existent et des propositions pour augmenter l'usage et les bénéfices des champignons sauvages comestibles seront toujours comparées avec les options disponibles. L'attrait des emplois en tourisme dans le Hunan, en Chine, est une alternative attirante à la randonnée, sans garantie de trouver des champignons sauvages comestibles à vendre (Härkönen, 2002). La contraction des offres d'emploi en foresterie ne signifie pas que la cueillette des champignons sauvages comestibles est une proposition attirante ou économique, même pour les populations ayant grand besoin de travail (Tedder, Mitchell et Farran, 2002).

NUTRITION ET PRESTATIONS MALADIE

Des macrochampignons utiles comportent ceux ayant des propriétés comestibles et ceux aux propriétés médicinales.9 Il n'y a aucune distinction facile entre les deux catégories. Plusieurs des espèces communes comestibles ont des propriétés thérapeutiques; plusieurs champignons médicinaux sont aussi consommés (Tableau 14). Les espèces Ganoderma (ling zhi ou reishi) sont les champignons médicinaux ayant le plus de valeur (Photo 9): la valeur mondiale de suppléments diététiques basés sur le ganoderma a été estimée être US$1.6 milliard (Chang et Buswell, 1999).

TABLEAU 14

Composition nutritionnelle de quelques champignons sauvages comestibles

Binôme

Pays

Composition, pourcentage en poids sec

Protéine

Hydrate de carbone

Gras

Matière minérale (cendre)

Amanite caesarea

France? (1)

15

Nk

14

10

Amanite loosii

République démocratique du Congo (2)

20

Nk

Nk

Nk

Amanite rubescens

Mexique (3)

18

Nk

Nk

Nk

Boletus edulis

Turquie (7)

38

47

9

1

Boletus edulis

Finlande (8)

23

Nk

2

7

Boletus erythropus

Jordanie (5)

15

57

1

8

Boletus frostii

Mexique (3)

16

Nk

Nk

Nk

Boletus loyo

Chili (12)

22

50

1

6

Cantharellus cibarius

Turquie (6)

21

62

5

2

Cantharellus cibarius

République démocratique du Congo (10)

15

64

5

13

Lactarius phlebophyllum

République-Unie de Tanzanie (7)

30

51

9

5

Lactarius deliciosus

France? (1)

23

Nk

7

6

Lactarius deliciosus

Chili (4)

27

28

7

6

Lactarius indigo

Mexique (3)

13

Nk

Nk

Nk

Lactarius torminosus

Finlande (8)

21

Nk

2

7

Lactarius piperatus

Turquie (6)

27

65

2

1

Ramaria flava

Mexique (3)

14

Nk

Nk

Nk

Ramaria flava

Finlande (8)

24

Nk

2

6

Russula cyanoxantha

France? (1)

17

Nk

8

8

Russula delica

Inde (9)

17

Nk

Nk

Nk

Russula sp.

République démocratique du Congo (10)

29

55

6

6

Suillus luteus

Chili (4)

20

57

4

6

Suillus granulatus

Chili (4)

14

70

2

6

Terfezia claveryi

Irak (11)

8

17

Nk

10

Termitomyces microcarpe 1

République-Unie de Tanzanie (7)

49

29

10

11

Termitomyces microcarpe 2

République-Unie de Tanzanie (7)

35

37

6

23

Termitomyces microcarpe

République démocratique du Congo (10)

33

38

5

14

Tricholoma populinum

Canada (13)

13

70

9

7

Tricholoma saponaceum

France? (1)

5

Nk

7

8

Tirmania nivea

Irak (11)

14

21

Nk

5

NC - non connu. Chiffres arrondis au plus proche nombre entier.

Sources: (1) Kiger, 1959 - assumé d'avoir évalué les spécimens de la France mais pas déclaré; (2) Degreef et al. , 1997; (3) Leon-Guzman, Silva et Lopez, 1997; (4) FAO, 1998b; (5) Ereifej et Al-Raddad, 2000; (6) Caglarirmak, Non Al-et Otles., 2002; (7) Härkönen, Saarimäki et Mwasumbi, 1994a; (8) Kreula, Saarivirta et Karando, 1976; (9) Purkayastha et Chandra, 1985; (10) Parent et Thoen, 1977; (11) Al-Naama, Ewaze et Nema, 1988; (12) Schmeda-Hirschmann et al., 1999b; (13) Turner, Kuhnlein et Egger, 1987.

Lentinula edodes et Volvariella volvacea sont des champignons comestibles avec des propriétés médicinales largement cultivés. Seul Inonotus obliquus, des 25 espèces médicinales inscrites dans le Tableau 14, semble ne pas être cultivé. Des 182 champignons médicinaux signalés dans l'Annexe 3 seulement 5 pour cent sont ectomycorhiziens (voir Reshetnikov, Wasser et Tan, 2001). Ceci est probablement sous-estimé (Mao, 2000) puisque les efforts de recherche se sont concentrés sur les espèces saprophytes qui peuvent être cultivées, fournissant ainsi une provision garantie et une uniformité de produit.

Il y a eu une augmentation spectaculaire d'intérêt et d'activités commerciales concernant les suppléments diététiques, les produits alimentaires fonctionnels et d'autres produits qui sont «plus que de simples aliments» (Etkin et Johns, 1998; Wasser et al., 2000). Bien que ces nouveaux produits aient un potentiel économique évident, leur pertinence pour les pays en voie de développement est à présent toujours marginale. Des champignons médicinaux sauvages sont cueillis en Chine. Il y a un commerce substantiel de Cordyceps sinensis dans le Sichuan (Photo 9) (Priest, 2002, communication personnelle: Edible and medicinal fungi in China and general information; Winkler, 2002) et dans d'autres pays comme le Népal. Les populations rurales gagnent des sommes substantielles de la récolte commerciale.

Les avantages principaux des champignons sauvages utiles restent, cependant, comme aliment. Ils sont cueillis, consommés et vendus dans plus de 85 pays (Annexes 1 et 2) et leur contribution aux régimes alimentaires est détaillée ci-dessous.

Valeur nutritive

Les éléments constitutifs d'un champignon comestible ne sont pas nécessairement un bon guide pour la valeur alimentaire (Breene, 1990). La digestibilité des différents composants varie, tandis que les méthodes analytiques ne sont pas toujours bien employées dans les évaluations (Crisan et des Sables, 1978; Lau, 1982). L'utilisation de techniques différentes pour analyser la valeur nutritionnelle limite aussi une comparaison de résultats d'études différentes (Degreef et autres, 1997). Les estimations de composants de protéines (utilisables) doivent exclure la chitine présente dans les parois des cellules de champignons, par exemple, et ceci n'est pas toujours observé dans les études.

Un résumé des analyses nutritionnelles est présenté dans le Tableau 14. Remarquez la bonne protéine et le contenu minéral des espèces sauvages comestibles clef sont indiqués dans leur état sec. (Le contenu d'humidité varie entre environ 85 et 95 pour cent pour les champignons à chair épaisse et de types semblables.) Les espèces comestibles sont faibles en gras. Elles contiennent des acides aminés essentiels et des minéraux utiles et, bien que ces produits alimentaires ne fournissent pas de l'énergie (Tableau 16), ils représentent une source de nutrition bien meilleure mais qui est souvent assumée ou induite (Richards, 1939).

Contribution à l'alimentation

Les tableaux 15 et 16 comparent la valeur nutritionnelle des champignons comestibles avec d'autres produits alimentaires. Ces données confirment que les champignons sauvages comestibles sont nutritifs et une alternative appropriée pour devenir des produits alimentaires bien connus. Ils se comparent aisément en utilisant des mesures standard qui évaluent la valeur nutritive des produits alimentaires. La contribution à l'alimentation dépendra des quantités consommées par les populations, les espèces impliquées et la fréquence de la consommation (voir ci-dessous).

TABLEAU 15

Valeurs nutritionnelles estimées de quelques champignons comestibles

Espèces

Index d'acides aminés essentiels

Valeur biologique

Resultat des acides aminés

Index nutritionnel

Agaricus bisporus *

86,8

83,0

65,0

22,0

Cantharellus cibarius

94,2

91,0

68,0

3,31

Macrolepiota procera

98,7

95,9

90,0

7,4

Suillus granulatus

89,7

86,1

73,6

13,5

Termitomyces spp.

86,3

82,4

-

23,9

Especies del mundo

87,6

83,8

61,6

16,0

* Cultivés. Basé sur FAO font référence aux modèles et des valeurs moyennes pour les espèces à partir de plusieurs sources. Données non publiées préparées par Graham Piearce. Voir Encadré 6 pour une discussion des indicateurs nutritionnels

TABLEAU 16

Une comparaison générale des valeurs alimentaires des produits alimentaires divers comparés aux champignons

Index des acides aminés essentiels

M

 

Score des acides aminés

M

 

Index nutritionnel

M

100 Porc, bœuf, poulet

   

100 Porc

   

59 Poulet

 

99 Lait

  *  

98 Bœuf, poulet

   

43 Bœuf

 

91 Pommes de terre, haricots

  *  

91 Lait

  *  

35 Porc

 

88 Maïs

  *  

63 Chou

  *  

31 Soja

  *

86 Concombres

  *  

59 Pommes de terre

  *  

26 Épinard

  *

79 Arachides

  *  

53 Arachides

  *  

25 Lait

  *

76 Épinard, soja

  *  

50 Maïs

  *  

21 Haricots

  *

72 Chou

   

46 Haricots

  *  

20 Arachides

  *

69 Navets

   

42 Concombres

  *  

17 Chou

  *

53 Carottes

   

33 Navets

  *  

14 Concombres

  *

44 Tomates

   

31 Carottes

  *  

11 Maïs

  *
     

28 Épinard

   

10 Navets

  *
     

23 Soja

   

9 Pommes de terre

  *
     

18 Tomates

   

8 Tomates

  *
           

6 Carottes

  *

M - la colonne hachurée(*) montre la gamme des valeurs pour les champignons. Les index et les résultats calculés contre les modèles de référence publiés par FAO; les valeurs biologiques suivent étroitement les index des acides aminés essentiels. Données d'après Crisan et Sands (1978).

ENCADRÉ 7

Acides aminés, protéines et valeur nutritive des champignons sauvages comestibles

Diverses mesures (résultats, index, valeurs) basées sur la composition d'acides aminés sont employées pour comparer la valeur nutritive des champignons sauvages comestibles avec d'autres produits alimentaires. Les lipides et le contenu d'hydrate de carbone sont de moindre intérêt parce qu'ils sont rarement des facteurs contraignant dans les régimes. Des études alimentaires sur les champignons comestibles fourniraient la preuve la plus directe de la valeur nutritionnelle, mais n'ont pas jusqu'à présent été effectuées.

Le resultat des acides aminés est basé sur la quantité des acides aminés les plus limitants présent dans un produit alimentaire en comparaison avec une protéine de référence (par exemple des œufs de poules). L'index des acides aminés essentiels mesure la présence des acides aminés que les personnes ne peuvent pas synthétiser et donnent une indication plus forte de la valeur nutritive potentielle. Cependant, cet index n'indique pas bien comment ces acides aminés essentiels sont conservés et employés par le corps, ce qui est la raison pour calculer la valeur biologique, elle-même dérivée de l'index des acide aminés essentiels.

Les index d'acides aminés essentiels pour les champignons sauvages comestibles se comparent facilement avec d'autres produits alimentaires (Tableau 16). Étant donné qu'il y a des sources limitées de protéines pour les populations rurales dans les pays en développement, la contribution des champignons sauvages comestibles est plus importante en fait qu'elle n'est reconnue. L'index nutritionnel permet des comparaisons entre les champignons sauvages comestibles avec de petites quantités de protéines de haute qualité et ceux qui ont de grandes quantités d'une valeur nutritionnelle inférieure. Les données dans le Tableau 15 montrent la plus grande gamme de valeurs pour un nombre limité d'espèces évaluées.

L'ultime contribution des champignons sauvages comestibles aux régimes alimentaires dépend non seulement de leur valeur intrinsèque calculée par ces mesures, mais des quantités (et des espèces) consommées en comparaison avec les autres produits alimentaires. Les analyses nutritionnelles montrent que les champignons sauvages comestibles sont une source valable de protéines dans les pays en développement et ont un potentiel pour mieux contribuer aux régimes alimentaires dans plusieurs pays.

D'après Crisan et Sands (1978).

Les populations consomment régulièrement des champignons sauvages comestibles dans beaucoup de pays et ils constituent une contribution en valeur nutritive souvent essentielle aux régimes, comme montré dans une étude au Malawi (Abbott, 1999). Cette étude détaillée des habitudes alimentaires dans les villages a révélé que 1.3 kg de légumes à feuilles séchés et/ou de champignons sauvages comestibles suffisaient (lorsque réhydratés) pour alimenter une famille de quatre personnes pendant deux semaines (Abbott, 1999).

La durée de vie des champignons sauvages comestibles peut être courte mais les récoltes sont aussi préservées de plusieurs façons. En Fédération de Russie et en Chine, les champignons sauvages comestibles sont généralement préservés dans de la saumure (Photo 8). Les Russes congèlent aussi les champignons sauvages comestibles pour un usage futur (Vladyshevskiy, Laletin et Vladyshevskiy, 2000). En Afrique du sud, les champignons comestibles sont consommés frais généralement et moins souvent séchés. Partout dans la région du Miombo en Afrique du sud, les champignons sauvages comestibles sont une source importante de nutrition à la période de l'année où les autres ressources en vivres sont en faibles quantités - les soi-disant «mois des famines». Un régime normal consisterait à du nsima (maïs ou gruau à base de cassava) auquel des condiments au vinaigre (relishes) sont ajoutés (Photo 6). Les condiments au vinaigre fournissent des substances nutritives clés et ajoutent du piquant au nsima fade.

L'information sur les quantités de champignons sauvages comestibles consommées inclut :

· Mozambique: au nord, près de la frontière avec le Malawi, les populations ramassent de 6 à 10 kilogrammes de champignons sauvages comestibles pendant une saison (de décembre à mars). Il a été estimé que chaque ménage consomme de 72 à 160 kg par an. La consommation moyenne de Termitomyces schimperi a été estimée à 30-35 kg par ménage par an. On pourrait raisonnablement s'attendre à ce que les habitudes alimentaires soient semblables au Malawi et dans d'autres régions du Miombo. (Masuka dans Boa et al., 2000).

· Zimbabwe: les ménages consomment jusqu'à 20 kg dans une année productive, mais seulement 5-10 kg dans les secteurs déboisés (Masuka, 2002, communication personnelle: Collection of mushrooms in Zimbabwe).

· Fédération de Russie-Sibérie: les populations cueillent 15-100 kg en une année et en consomment 80-90 pour cent directement. La population de la région de Krasnoyarsk est de trois millions sur une superficie de 2.3 millions km2; il est estimé que 40 pour cent des familles ramassent des champignons sauvages comestibles, pour un usage personnel, les loisirs ou la vente (basé sur des entrevues avec 500 personnes interrogées). L'usage des champignons sauvages comestibles a augmenté de 200-300 pour cent ces dernières années et fournit maintenant 30-40 pour cent des revenus du ménage. (Vladyshevskiy, Laletin et Vladyshevskiy, 2000).

En règle générale, plus les populations sont pauvres, plus il est probable qu'elles cueillent et consomment des champignons sauvages comestibles. Certaines traditions sont perdues lorsque les populations deviennent plus éduquées ou qu'elles vivent loin des ressources de la terre et montrent une réticence grandissante à consommer les espèces moins communes (Encadré 3) (Lowy, 1974). En République de Corée, en Chine, dans la Fédération de Russie et au Japon, la tradition de manger des champignons sauvages comestibles est beaucoup plus forte et semble avoir résisté aux changements vécus ailleurs.

Les populations rurales consomment des champignons sauvages comestibles comme choix et comme alimentation de dernier recours. Peu d'informations fiables sont disponibles, cependant, sur l'utilisation de champignons sauvages comme produits alimentaires lors de famine. En Fédération de Russie, les systèmes de distribution alimentaire se sont effondrés et les subventions d'Etat pour l'alimentation ont disparu, forçant les populations à «un retour à la terre». Une dépendance renouvelée aux produits naturels de la terre s'est développée et les traditions de cueillette et de consommation des champignons sauvages comestibles ont été renforcées. La mesure de ces changements n'est pas encore bien comprise, mais il faut souligner de nouveau que la relation à la terre est associée avec la consommation de champignons sauvages comestibles.

Contribution à la santé

Des champignons médicinaux sont habituellement employés dans la médecine chinoise traditionnelle (MCT) et la conscientisation de leurs usages augmente (Ying et al. , 1987; Hobbs, 1995). Les champignons sauvages aux propriétés médicinales sont aussi cueillis et employés au Mexique et dans plusieurs autres pays (Tableau 13) mais l'utilisation répandue et régulière est plus étroitement associée avec la Chine et les populations asiatiques. Des champignons aux propriétés médicinales sont souvent vendues dans les marchés chinois bien que la contribution des récoltes sauvages soit toujours peu claire (Chamberlain, 1996).

Dans le monde entier, la majorité des ventes est de sources cultivées quoique plusieurs des espèces soient aussi cueillies en milieu sauvage (Tableau 17). La motivation pour cueillir des Cordyceps sinensis sauvages dans la Région Autonome du Tibet, le Sichuan (Winkler, 2002) et d'autres parties de la Chine (voir la carte de distribution dans Mao, 2000) est de gagner de l'argent (Photo 9). En dehors, de la Chine, il n'y a aucun commerce international identifiable des champignons aux propriétés médicinales.

Les bénéfices thérapeutiques des champignons sauvages sont récapitulés ci-dessous (Tableau 17), notez que plusieurs d'entre eux sont aussi consommés comme aliment.

LE MARCHÉ LOCAL ET LE REVENU

Il y a deux modèles distincts d'usage des champignons sauvages comestibles: pour des moyens d'existence ou personnel et pour la récolte commerciale. L'information sur les cueillettes personnelles est rare, mais la mesure de cette pratique est mondiale et il y a de plus en plus de rapports qui démontrent l'importance des CSC aux populations rurales dans les pays en développement. Beaucoup plus d'espèces sont consommées localement comparées au petit nombre impliqué dans la récolte commerciale.

La Finlande a le plus d'informations détaillées sur les cueillettes individuelles de champignons sauvages comestibles. Les champignons sauvages comestibles sont moins importants dans le régime alimentaire en Finlande aujourd'hui, en temps de richesse relative, mais il y a toujours l'appui du gouvernement pour leur cueillette. Il y a une tradition plus forte de cueillette et de consommation des champignons sauvages comestibles à l'est de la Finlande, une région où les populations caréliennes venant de la Fédération de Russie se sont installées. Environ 25 pour cent des familles caréliennes cueillent pour vendre aux marchés, quoique les quantités varient d'année en année à cause des récoltes fluctuantes. 1976 était une année pauvre et environ 45 pour cent des familles interviewées n'ont pas cueilli de champignons sauvages comestibles pendant cette période. Des communautés plus pauvres ont cueillis le plus souvent pour vendre sur les marchés locaux (Härkönen, 1998).

Les quantités totales vendues sur les marchés locaux peuvent être considérables (Tableau 18). Des témoignages anecdotiques en Chine montrent d'énormes quantités sont cueillies et rassemblées sur les marchés dans les petites villes et de là, sont acheminées vers de plus grandes villes (Photo 9). La conservation des champignons sauvages comestibles dans de la saumure est une particularité importante de ce commerce et il permet à de plus grandes quantités d'être proposées en vente. On ne connaît pas les contributions financières aux moyens d'existence ruraux quoique la vente répandue des champignons sauvages comestibles en Chine et le commerce substantiel des exportations (plus de 60 pour cent des Boletus edulis importés par l'Italie vient de la Chine - Borghi [2002, communication personnelle: Porcini and other commercial wild edible fungi in Italy]) démontre clairement que des sommes d'argent substantielles peuvent être gagnées.

TABLEAU 17

Les propriétés et les caractéristiques des 25 principaux macrochampignons aux propriétés médicinales

Binôme

Propriétés médicinales

Employé comme aliment?

Cueillette sauvage1

Cultivé

Produit commercial

Agaricus blazei

1

«Comestible»

+

Oui

Non

Agrocybe aegerita

4

Oui

+

Oui

Oui

Armillaria mellea

4

Oui

++

Oui

Oui

Auricularia auricula-judae

5

Oui

++

Oui

Oui

Dendropolyporus umbellatus

4

Non

+

Oui

Non

Flammulina velutipes

5

Oui

++

Oui

Oui

Fomes fomentarius

2

Non

+

Oui

Oui

Ganoderma applanatum

4

Non

+

Oui

Oui

Ganoderma lucidum

11

«Comestible»

+

Oui

Non

Grifola frondosa

7

Oui

+

Oui

Oui

Hericium erinaceus

4

Oui

+

Oui

Oui

Hypsizygus marmoreus

1

Oui

+

Oui

Non

Inonotus obliquus

4

Non

++

no

Non

Laetiporus sulphureus

2

Oui

++

Oui

Oui

Lentinula edodes

11

Oui

+

Oui

Non

Lenzites betulina

2

Non

?

Non?

Oui

Marasmius androsaceus

2

Oui?

?

Oui?

Non

Oudemansiella mucida

1

«Comestible»

++

Oui

Non

Piptoporus betulinus

2

Non

++

Oui

Oui

Pleurotus ostreatus

5

Oui

+

Oui

Oui

Pleurotus pulmonarius

3

Oui

+

Oui

Oui

Schizophyllum commune

5

Oui

++

Oui

Non

Trametes versicolor

5

«Comestible»

+

Oui

Non

Tremella fuciformis

5

«Comestible»

+

Oui

Oui

Volvariella volvacea

4

Oui

+

Oui

Oui

1 + importance secondaire; ++ quantités cueillies significatives. Les deux évaluations sont par rapport aux quantités totales généralement employées, incluant la production cultivée.

Notez: les 14 différentes propriétés médicinales consistent en: 1 - Antibiotique (inclut antimycotique, antibactérien, antiparasite, mais non antiviral); 2 - Anti-inflammatoire; 3 - Antitumeur; 4 - Antiviral; 5 - Régulateur de la tension; 6 - Problèmes cardiovasculaires; 7 - Hypercholesterolaemia, hyperlipidaemia [cholestérol élevé, gras élevés]; 8 - Antidiabétique; 9 - Modulateur immunisé; 10 - Tonifiant de rein; 11 - Hépatoprotecteur; 12 - Tonifiant des nerfs (? Antidépresseur; confus); 13 - Potentiateur sexuel; 14 - Bronchite chronique (contre).

Source: Wasser et Weis, 1999a.

Les expériences au Malawi ont montré que les cueilleurs locaux gagnent peu d'argent mais que cela représente un apport financier tout de même important pour les moyens d'existence et qu'il y a un marché local en expansion pour les champignons sauvages comestibles (Boa et al. , 2000). Les femmes continuent fréquemment de partir pour faire des cueillettes dans plusieurs régions de l'Afrique du sud et quelques rapports confirment l'importance de cette activité pendant la saison de cueillette qui dure de trois à quatre mois chaque année (Richards, 1939; Thomson, 1954).

La distance des sites de cueillette aux marchés potentiels est un facteur crucial pour la vente des champignons sauvages comestibles. Les marchés de bord de route à Liwonde au Malawi sont près des secteurs de forêt où les champignons sauvages comestibles sont cueillis. La route est la rue principale de Blantyre à Lilongwe et les étalages de fortune vendent autour de 5 tonnes de champignons sauvages comestibles pendant une saison de quatre mois. Il n'y a pas de manque de main d'œuvre voulant cueillir et vendre et cela a mené à la compétition accrue pour les ressources des champignons: les personnes doivent maintenant marcher plus loin pour cueillir (Lowore et le Boa, 2001).

ENCADRÉ 8

Les permis et les règlements des cueilleurs

Une des conséquences inévitables de la récolte commerciale est l'introduction des permis. Du Bhoutan à la Serbie, ceux-ci sont apparemment présentés pour réguler l'impact des cueilleurs et de la cueillette sur la production future des champignons sauvages comestibles, encore qu'il y ait peu de preuve que l'argent payé aux autorités locales soit investi dans les ressources requises pour maintenir l'ordre dans les activités.

Dans la région de Castille et Léon, au nord-ouest de l'Espagne, le système de permis pour cueillir Lactarius deliciosus s'est effondré à Buenavista de Valdavia lorsque seulement quatre personnes ont acheté des permis en 2002, au prix d'US $30 pour une saison de six semaines. Les autres cueilleurs avaient décidé que ce n'était plus nécessaire, principalement parce que les gardes du Servicio de Protección de la Naturaleza se sont avérés être de plus en plus inefficaces dans la vérification de permis. Des cueilleurs locaux ont été concernés par l'afflux d'étrangers pour cueillir le níscalos et ont été insultés quand on leur avait demandé de montrer leur permis. Il n'y avait aucune friction évidente entre les habitants du lieu et les cueilleurs de passage des villages voisins, mais plusieurs personnes ont dit que le système de permis doit être rétabli puisqu'ils sont inquiets des perspectives à long terme de la production des champignons.

Autour de Borgo Val de Taro, Parma, en Italie du nord, le système de permis semble fonctionner plus efficacement. La collectivité locale publie des règlements chaque année, exposant les conditions et les dépenses pour cueillir des CSC. Les taux varient autour d'US $5 pour un permis d'une journée pour des résidants locaux avec de légères augmentations pour les non-résidents. Les différences sont plus marquées pour les permis de six mois, avec les non-résidents payant jusqu'à deux fois plus (jusqu'à US$100) que les habitants locaux. La cueillette est limitée à trois ou quatre jours par semaine et une récolte quotidienne entre 3 et 5 kg. Ce secteur est nettement plus aisé que Buenavista de Valdavia, où le besoin de gagner l'argent des níscalos est plus pressant.

En France, l'augmentation des personnes cueillant des champignons sauvages comestibles a incité l'introduction de règles plus formelles quant au temps et au montant pouvant être cueilli. Quotidiennement, les limites de 5 kg sont permises avec l'interdiction de cueillir les mardis et jeudis. Un permis annuel coûte environ US$120.

Sources: Espagne - de Román (2002, communication personnelle: Trade in níscalos from North Spain to Catalonia and truffle production), Italie - les observations de l'auteur et Zambonelli (2002, communication personnelle: Truffles, and collecting porcini in Italy); France - Bérelle (2002).

TABLEAU 18

Cueillette locale, marché et usages des champignons sauvages comestibles

Pays

Cueillettes et usage

Quantité

Source

Allemagne (Münich)

A vendre pendant l'été de 1902, toutes les espèces. Source (s) de champignons sauvages comestibles inconnues.

400 tonnes

Arnolds, 1995

Bhoutan

Les personnes cueillent régulièrement pour leur consommation personnelle et vendent sur les marchés. Quelques matsutakes ont été vendus précédemment sur les marchés, mais surtout par accident. Les populations vendent aux agents qui vendent aux exportateurs.

Inconnu pour les cueillettes personnelles

Namgyel, 2000

Chili

Cyttaria spp., cueillette totale en une saison, pour vente locale et consommation.

500-700 kg

Schmeda-Hirschmann et al., 1999a

Chine (Sichuan)

Plusieurs espèces sont cueillies et mangées. Le matsutake a été «découvert» par des japonais en 1988. Exporté de Kunming et de Chengdu. Le matsutake est acheté par des commerçants qui ont accès au transport approprié, apporté à une ville à 65 km de distance et vendu pour un bénéfice de 75 %.

Inconnu pour les cueillettes personnelles

Winkler, 2002; Yeh, 2000

Chine (Yunnan)

Cueillette quotidienne d'espèces comestibles au Guilong, dans le Deqing sur une saison de huit mois. Vendu localement.

60-100 kg

Rijsoort et Pikun, 2000

Estonie

Les champignons cueillis pour usage personnel, quantités moyennes annuelles par personne

2.4 kg

Paal et Saastamoinen, 1998

Finlande

1. Gyromitra esculenta acheté par commerce en 1988 (a), (b) 1996. La Fédération de Russie est une autre source possible.
2. Environ deux millions de personnes impliquées dans la cueillette des CSC et baies pour une utilisation personnelle ou pour la vente. Une moyenne de 8 % des cueilleurs n'a vendu leur récolte que dans 12 districts, dont 25 % en Carélie du Nord et aucun pour deux régions (enquête de 1976). Activité d'exportation limitée.

(a) 109 tonnes (b) 26 tonnes

1. Härkönen, 1998
2. Pekkarinen et Maliranta, 1978

Inde (Himalaya)

Récolte quotidienne de morilles par cueilleurs expérimentés, tous pour exportation.

Jusqu'à 1 kg

Singh et Rawat, 2000

Inde (Madhya Pradesh)

Termitomyces heimii vendus sur15 marchés pendant un an pour la consommation locale.
Ne peuvent pas être stockés plus qu'un jour; certains sont séchés et consommés plus tard. T. heimii n'obtient pas la valeur des prix qu'il mériterait. Des polypores médicinaux sont cueillis, mais achetés à des bas prix comparés au prix de détail à New Delhi. 2.5 tonnes

Dur, Rai et Soni, 1999

 

Italie

Les tuber spp. cueillies sur une année moyenne, incluant une hausse de 50 % pour les activités sur le marché noir. Vendu localement.

160 tonnes

Hall et al., 1998a

Malawi (Liwonde)

Toutes les espèces comestibles, vendues en 2000 sur plus de deux mois, à partir d'environ 10 petits étalages.

5 tonnes

Boa et al., 2000

Mexique (Mexico)

Huitlacoche (maïs infecté avec le Ustilago maydis) vendu sur les marchés

300-400 tonnes

Villanueva, 1997

Mexique (Tlaxcala)

Récolte de la cueillette d'un jour, toutes espèces

4-5 kg

Montoya-Esquivel et al., 2001

Fédération de Russie (Sibérie centrale)

Cueillette individuelle de toutes les espèces durant les bonnes années. 80-90 % est destiné à la consommation personnelle, le reste est vendu. Plusieurs familles congèlent les récoltent. Dans la Taïga du nord, les populations mangent des CSC presque chaque jour. Le marché s'est effondré lorsque les organisations étatiques se sont désengagées: précédemment GOSPROMKHOV achetait jusqu'à 1 000 tonnes à des prix fixes quand la récolte était bonne et les prix d'achat étaient plus bas.

15-100 kg

Vladyshevskiy, Laletin et Vladyshevskiy, 2000

République démocratique du Congo

Consommation annuelle dans la région de Shaba de la cueillette locale.

20 000 tonnes

Degreef et al., 1997

République-Unie de Tanzanie

Vendu sur la route (souvent près de l'endroit où les Termitomyces poussent) et sur les marchés. Il n'y a aucune exportation connue de la République-Unie de Tanzanie.

Inconnu

Härkönen, 2002

Turquie

Cueillette de 13 villages de (a) Cantharellus cibarius; (b) Boletus edulis; (c) Morchella sp.; (d) Lactarius sp.-d'unevaleur totale d'US$107 000. Surtout pour la vente locale. Volume total de 26 tonnes. Données pour 1990.

(a) 7.6 tonnes (b) 2.5 tonnes (c) 2.3 tonnes (d) 11.1 tonnes

Cavalcaselle, 1997

Zimbabwe

Cueillette de Boletus edulis par personne par jour, pour exportations seulement.

15-20 kg

Masuka, 2002, comm. pers.: Collection of mushrooms in Zimbabwe

Notez: Les quantités sont en poids frais ou présumées l'être en absence d'autres informations.

TABLEAU 19

Production mondiale de champignons cultivés

Article

1986

1989/90

1994

1997

2001*

Production mondiale (tonnes)

2 182 000

3 763 000

4 909 000

6 202 000

7 500 000

Production de la Chine (%)

   

54

70

 

Valeur de la production mondiale (US$ milliard)

 

7,5

16

 

22.5

Agaricus bisporus (%)

56

38

38

32

nd

Lentinula edodes (shiitake) (%)

14

10

17

25

nd

Pleurotus (%)

8

24

16

14

nd

* Les chiffres de 2001 sont des évaluations basées sur une augmentation annuelle de 5 pour cent du volume et une augmentation de 5 pour cent de la valeur des prix de 1994.

Sources: Chang, 1991; Chang et Milles, 1991.

TABLEAU 20

Valeur des champignons sauvages utiles cueillis par pays d'origine

Pays

Cueillette et exportation

Valeur
us$ (millions)

Source

Canada

Avant l'imposition des taxes sur le revenu de 16 sociétés impliquées dans la récolte, l'achat ou la vente de tous les champignons sauvages comestibles. Environ 6 000 cueilleurs sont impliqués. La portée s'étend entre «mauvaises» et «bonnes» années.

15-27

Wills et Lipsey, 1999

Chine (Sichuan)

(a) récolte annuelle de Cordyceps de 1949 jusqu'au milieu des années 1980. (b) Récolte de Cordyceps sinensis à Litang

(a) 5-20
(b) 1,2-1,8

Winkler, 2002

Chine (ouest du Sichuan)

Tricholoma matsutake, revenu pour les paysans.

5-6

Winkler, 2002

Chili

Champignons sauvages comestibles salés (Salmuerados) et séchés (deshidratados) exportés, 1980 - 1990. Valeur annuelle: (a) moyenne (b) étendue de variation

(a) 1,8
(b) 1,3-2,8

FAO, 1993a

États-Unis

(a) Morilles; (b) chanterelles; (c) matsutake; (d) bolets. Données pour 1992.

(a) 5,2
(b) 3,7
(c) 8
(d) 2,3

Schlosser et Blatner, 1995

Mexique (dans six états)

Tricholoma magnivelare pour exportation: (a) 1996; (b) 1997. Implique 3 000 familles.

(a) 1,1(b) 0.6

www.semarnat.gob.mx

Turquie

Terfezia boudieri, Boletus sp., Morchella sp., Cantharellus cibarius pour exportation dans 1991 (a) (b) 1999

(a) 14.4
(b) 9,5

Sabra et Walter, 2001

Zimbabwe

Boletus edulis pour exportation dans une année. Cité comme impliquant entre 2 000 et 5 000 cueilleurs.

1,5

Boa et al., 2000

La structure du marché au Malawi est typique de celui de nombreux pays africains (par exemple le Sierra Leone: Down, 2002, communication personnelle: Wild edible fungi Sierra Leone): à petite échelle et localement. Les ventes à Liwonde et ailleurs dépendent du flux de trafic et certains jours peu d'acheteurs s'arrêtent. Quelques commerçants attendent jusqu'à la fin du jour et achètent les produits alimentaires non vendus, les amenant rapidement aux marchés plus centraux dans des villes plus grandes. Les prix qu'ils offrent sont bas mais les alternatives sont soit de bien sécher les champignons ou bien les jeter. Des marchés locaux dans le Madhya Pradesh, en Inde, sont aussi à petite échelle (Harsh, Rai et Soni, 1999) et semblent fonctionner d'une façon semblable, mais dans les villes plutôt que sur les routes.

En Fédération de Russie l'écroulement des organisations d'état et de l'achat par l'Etat a significativement affecté les sommes d'argent que les personnes peuvent gagner des champignons sauvages comestibles (Tableau 18). Le mécontentement précédent des prix bas offerts par l'Etat est, rétrospectivement, vu moins durement après l'écroulement des marchés locaux (Vladyshevskiy, Laletin et Vladyshevskiy, 2000).

Le retrait du contrôle étatique en Chine a déclenché un esprit d'entreprise plus grand, quoiqu'il n'ait pas été sans échecs. Les usines pour traiter les matsutake au Sichuan survivent à peine (Winkler, 2002); des installations semblables pour la production de ganbajum (Thelephora ganbajum) n'ont jamais fonctionné efficacement et ont été finalement fermées (Rijsoort et Pikun, 2000). Le commerce local des ganbajums a continué, bien que les cueilleurs passent plus de temps à nettoyer leur récolte pour le marché (jusqu'à deux heures par kilogramme). Les consommateurs payent un prix plus élevés pour des meilleurs produits alimentaires de qualité.

COMMERCE NATIONAL ET INTERNATIONAL

Le commerce international des champignons sauvages comestibles a eu lieu pendant plusieurs années. Dans les années 1880, la Nouvelle-Zélande a exporté le champignon-oreille (Auricularia polytricha) en Chine (Colenso, 1884-85; Hall, Zambonelli et Primavera, 1998). En 1868, la France a exporté un impressionnant 1 500 tonnes de truffes (Tuber spp.) en Italie (Ainsworth, 1976). L'Italie a longtemps importé des Boletus edulis et des truffes de pays différents (Photos 4 et 5): l'ancienne Yougoslavie a commencé les exportations de B. edulis dans les années 1970 (Borghi, 2002, communication personnelle: Porcini and other commercial wild edible fungi in Italy).

Les exportations de matsutake, chanterelles, morilles et autres champignons «exotiques» sauvages comestibles sont un événement plus récent et où la France exportait des truffes en Italie, la Chine exporte maintenant le Tuber sinosum. Les 20 ou 30 années passées ont connu un mouvement grandissant des chanterelles, des morilles et des Boletus edulis du sud de l'hémisphère au nord. En Europe, la provision locale de champignons sauvages comestibles n'a pas su rencontrer la demande grandissante pour les «champignons exotiques» (Photo 9).

La demande accrue a fourni des occasions commerciales pour des pays d'Europe de l'Est, la Turquie et le Mexique - pour ne nommer que quelques-uns. Les États-Unis et le Canada ont augmenté les exportations de quelques champignons sauvages comestibles, quoiqu'ils soient plus associés au matsutake envoyé au Japon (Encadré 4). La demande japonaise de matsutake a eu un effet important sur les moyens d'existence des populations en Asie et en Amérique du Nord. Les tableaux 21, 22 et 23 fournissent une vue d'ensemble du commerce mondial de matsutake.

TABLEAU 21

Matsutake 1: Production domestique et importations en tonnes au Japon, 1950-99

Année

Production domestique

Importations

% Importation

Domestique et importations

Consommation comme % de 1950

1950

6 448

0

0

6 448

 

1955

3 569

0

0

3 139

49

1960

3 509

0

0

3 509

54

1965

1 291

0

0

1 291

20

1970

1 974

0

0

1 974

31

1975

774

0

0

774

12

1980

457

362*

44

819

13

1982

484

551

53

1 035

16

1984

180

1 082

86

1 262

20

1986

199

980

83

1 179

18

1988

406

1 430

78

1 836

28

1989/90

199

2 210

92

2 409

37

1993

nd

1 943

-

[1 943]

1994

nd

3 622

-

[3 622]

1995

nd

3 515

-

[3 515]

1996

nd

2 703

-

[2 703]

1997

nd

3 059

-

[3 059]

1998

257

3 248

93

3 505

54

1999

147

2 674

95

2 821

44

* Première année d'importation est notée. NA - données non disponibles. La production domestique de 1993 à 1997 est considéré être d'environ 200 tonnes par an.

Source: Les données ont été rassemblées par divers auteurs. La source originale semble être les statistiques japonaises commerciales. Voir www.fintrac.compour des données de 1993 à 1997.

TABLEAU 22

Matsutake 2: Exportations au Japon en tonnes par pays divers, 1993-97

Pays

1993

1994

1995

1996

1997

Moyenne de tonnes/annee

Moyenne de tonnes/annee

Bhoutan*

1

1

2

3

3

2

1

Canada**

279

447

340

510

618

439

95

Chine*

1 064

1 127

1 192

1 152

1 076

1 122

270

États-Unis **

51

47

164

172

284

144

33

Mexique **
voir ci-dessous

2
(26)

22
(35)

36
(56)

23
(42)

9
(14)

18

6

Maroc ***

20

73

1

86

125

61

12

République de Corée *

131

139

633

170

249

264

169

République populaire démocratique de Corée *

383

1 760

1 141

541

615

888

156

Turquie ***

0

2

4

44

80

26

4

* Tricholoma matsutake. ** T. magnivelare. *** probablement T. caligatum. Inclut frais et réfrigérés.

Notez: Le tonnage des exportations d'une «base de données du gouvernement mexicain» (Martínez-Carrera et al., 2002) est montré en italique et inclut des données pour 1998 (24 tonnes); 1999 (14 tonnes) et 2000 (4 tonnes).

Source:www.fintrac.com.

TABLEAU 23

Matsutake 3: Valeur des exportations au Japon par pays divers, 1993-97

Pays

1993 Yen, million

1994 Yen, million

11995 Yen, million

1996 Yen, million

1997 Yen, million

Yen total, million

Total us$, million

Bhoutan

5

4

9

17

16

51

0,5

Canada

1 840

1 891

1 506

2 690

2 559

10 486

95

Chine

5 494

5 746

5 249

6 631

6 579

29 699

270

États-Unis

491

253

782

931

1 153

3 610

33

Mexique

78

100

206

156

73

613

6

Maroc

117

340

6

368

449

1 280

12

République de Corée

2 321

2 653

6 719

3 076

3 815

18 584

169

République populaire démocratique de Corée

2 291

6 928

4 074

1 060

2 794

17 147

156

Turquie

0

4

12

140

256

412

4

Total

12 637

17  919

18 563

15 069

17 694

81 882

745

Grand total
(US$, millions)

115

163

169

137

161

 

745

US$1=110 Yen. Le grand total inclut plusieurs pays qui étaient des exportateurs secondaires et irréguliers. Les données incluent les matsutakes frais et réfrigérés.

Source: www.fintrac.com.

Le prix payé pour les matsutakes varie considérablement, selon les récoltes annuelles en Asie, aux États-Unis et au Canada. Les bénéfices financiers des cueilleurs sont difficiles à évaluer quantitativement, bien que des signes de richesse accrue soient visibles dans des régions du Sichuan. Au Kyanbga l'argent gagné de la vente des matsutakes et des Cordyceps spp. fournit 60 pour cent de l'argent liquide (Winkler, 2002). L'enthousiasme pour la cueillette, la planification clandestine des voyages (se levant tôt le matin et chassant avec des torches au Bhoutan: Namgyel 2000) et l'apparition de conflits parfois violents entre les cueilleurs (Yeh, 2000) indiquent l'attraction perçue des récompenses potentielles financières.

La qualité du matsutake affecte significativement les prix obtenus par les cueilleurs. Les exportations de la République de Corée valent une somme semblable pour la République Populaire Démocratique de Corée lorsqu'on fait la moyenne au cours d'une période quinquennale (Tableau 23) même si le volume moyen exporté au cours de la même période est seulement d'environ 25 pour cent de celui pour la République Populaire Démocratique de Corée. Les commerçants italiens ont fourni l'assistance technique pour améliorer et maintenir la qualité des exportations de Boletus edulis de la Serbie et il y a eu une augmentation stable des sommes d'argent gagnées à un niveau national (Borghi, 2002, communication personnelle: Porcini and other commercial wild edible fungi in Italy).

Les sommes payées par kilogramme pour des truffes (Tuber spp.) et des matsutakes engendrent beaucoup d'intérêt mais ce n'est pas nécessairement reflété dans les sommes gagnées par les cueilleurs. Il est possible d'avoir la belle vie par la cueillette de truffes, mais le nombre de personnes qui en profitent est relativement limité (Photo 4). Les populations rurales gagnent des sommes utiles pour une courte période de temps en cueillant des morilles (Morchella spp.) en Inde (Prasad et al. , 2002) et au Pakistan (Pakistan Economist, 2001), mais le commerce au Népal et en Afghanistan semble être moins lucratif. Les morilles sont cueillies dans l'Himalaya et les cueilleurs peuvent gagner US$ 6-7 par jour. L'argent total gagné dans une saison fournit 20-30 pour cent du revenu monétaire annuel dans 140 villages (Singh et Rawat, 2000) et un revenu annuel de US$150 selon une autre enquête de 1 600 familles dans 40 villages (Prasad et al. , 2002)

En Turquie, environ 11 tonnes de Lactarius delicious frais ont été vendues dans 13 villages (Tableau 18). La valeur totale annuelle de quatre espèces majeures sauvages comestibles était autour d'US $ 100 000, une source substantielle de revenu local. Le rôle des commerçants est important dans la facilitation des marchés locaux et du commerce international. Ils fournissent le transport, le crédit et même l'assistance technique. Ce qui est plus important, ils fournissent les garanties d'une vente. Ils profitent aussi financièrement des prix plus élevés quand les produits alimentaires sont vendus et ceci a attiré quelques critiques (Harsh, Rai et Ayachi, 1993). Mais sans commerçants, il n'y aurait aucun marché d'exportation et cela réduirait les bénéfices substantiels gagnés localement et nationalement de la récolte commerciale des champignons sauvages comestibles.

La vente de permis de récolte (Chapitre 3, la section Réglementer la cueillette) et des impôts locaux sont d'autres sources de revenu potentiel. Il a été estimé que deux fois les récoltes officiellement enregistrées de Tuber spp. ont lieu en une année (Hall, Zambonelli et Primavera, 1998). Des évaluations semblables et plus élevées ont été faites pour l'ancienne Yougoslavie et une gamme d'espèces commercialement importantes (Ivancevic, 1997). Le revenu des permis et des impôts ne correspond pas toujours aux quantités de champignons sauvages comestibles cueillies.

Le revenu de la récolte commerciale est incertain. La fluctuation des récoltes et les provisions concurrentes des autres pays peuvent aboutir à de larges fluctuations dans les prix offerts, en particulier avec les truffes et les matsutakes. La qualité des produits alimentaires cueillis est aussi importante et l'attention à ce détail est une façon simple de maximiser le revenu pour les cueilleurs. La provision accrue de chanterelles au Royaume-Uni pendant les années 1990 a diminué le prix en vrac par deux-tiers (Livesey, 2002, communication personnelle: Import of wild edible fungi to the UK), quoique des volumes accrus exportés par la Pologne (Tableau 20) aient augmenté les revenus totaux.

L'effet d'ensemble est qu'il y a peu de personnes qui gagnent leur vie uniquement par la cueillette de champignons sauvages comestibles. Il n'y a aucune preuve venant de la récolte commerciale (Dyke et Newton, 1999) pour soutenir un revenu cité d'environ US$3 000 pour une semaine d'efforts au Royaume-Uni (Rotheroe, 1998). Le commerce des champignons sauvages comestibles a, cependant, généré des sommes d'argent substantielles dans beaucoup de pays. La République populaire démocratique de Corée a obtenu US$150 million en exportations de matsutakes au Japon sur une période quinquennale (Tableau 23). Plus d'études détaillées sont nécessaires pour examiner comment les cueilleurs profitent de ce commerce.

Les données inégales sur les volumes d'exportations pour des espèces commerciales principales suggèrent que de relativement petites quantités soient impliquées (Tableau 24). La Pologne a exporté un peu plus de 9 000 tonnes de chanterelles en 1984, l'ancienne Union soviétique environ 3 000 tonnes. La Turquie a exporté 730 tonnes de Boletus edulis en 1990 tandis que l'Inde, le Pakistan, le Népal, l'Afghanistan et probablement l'Iran récoltent environ 2 000 tonnes de poids frais de morilles en une année. Les bénéfices pour les moyens d'existence ruraux sont le grand nombre significatif et répandu de personnes gagnant des sommes d'argent significatives.

TABLEAU 24

Volume des exportations des champignons sauvages comestibles agrées dans les pays sélectionnés (en tonnes)

Pays

Année

Boletus edulis

Chanterelles

Morilles*

Afrique du Sud

Annuel

100-200

Aucun

Aucun

États baltes (Lithuanie à 86 %)

1998

nd

3 500

Nd

Inde

Annuel

Aucun?

Nd

50-60

Pakistan

1999

Aucun

Aucun

79

Pologne

1984

nd

9 179

Nd

Turquie

1989

1990

1996

1997

1998

1999

2000

22

730

Nd

Nd

Nd

Nd

Nd

11

160

13

18

375

94

15

47

Nd

152

100

46

104

44

Yougoslavie (anciennement - maintenant Serbie-Monténégro)

1993

1994

1995

5 186

1 212

3 792

2 605

631

1 502

37

2

3

Zimbabwe

Annuel

100

20-30

Aucun

Nd - aucune donnée. Aucun - aucune preuve d'exportations. * poids séché. Toutes les autres données sont assumées être poids frais.

Sources: Pakistan Economist, 2001; Boa et al., 2000; Gurer, 2002, communication personnelle: Données commerciales non publiées sur les champignons sauvages comestibles pour la Turquie; Kaul, 1993; Kroeger, 1985; Pott, 2002, communication personnelle: Exportation de Boletus edulis en Afrique du Sud; Sabra et Walter, 2001

Commerce mondial des champignons cultivés

Il y a eu une augmentation spectaculaire de la production mondiale des dix dernières années (Tableau 19). En 1997, le shi'itake (Lentinula edodes) et Pleurotus spp. ont ensemble dépassé la valeur des ventes d'Agaricus bisporus, un champignon célébré plus pour sa forme que son goût. Une évaluation de la production mondiale pendant 2001, basé sur les chiffres de 1997, estime la valeur mondiale des champignons cultivés d'être à peu près US$23 milliards. Cela surpasse la valeur de plusieurs autres matières premières.

Le commerce des champignons sauvages comestibles et l'industrie des champignons cultivés ont tous les deux augmentés. Les sortes d'espèces sauvages et cultivées sont vendues dans des magasins (Photo 9). Les ventes des champignons sauvages comestibles ont progressé régulièrement comme la gamme des espèces commerciales en vente au Royaume-Uni a augmenté. En Chine, les clients ont été observés préférant les espèces sauvages en saison, aux champignons cultivés qui sont disponibles toute l'année (Priest, 2002, communication personnelle: Edible and medicinal fungi in China and general information).

Les champignons cultivés sont maintenant l'exportation «végétale» la plus importante de la Chine et il y a un nombre significatif de producteurs relativement petits dans des pays comme le Viêtnam et l'Indonésie (Gunawan, 2000). La Chine et le Viet Nam exportent tous deux des champignons cultivés en Europe (Photo 5).

Photo 6
CHAMPIGNONS COMESTIBLES EN AFRIQUE

Photos de la République-Unie de Tanzanie par Marja Härkönen; Harry Evans pour le Ghana. Tous les autres par Eric Boa.

Photo 7
CHAMPIGNONS COMESTIBLES EN AMÉRIQUE LATINE ET AUX CARAÏBES

La forte tradition de cueillette et de consommation des champignons sauvages comestibles s’étend du Mexique au Guatemala et semble ensuite s’arrêter brusquement. Seulement un rapport (montré ici) connu de la Bolivie. Les Caraïbes n’ont pas de tradition de consommation des champignons sauvages comestibles mais, encore une fois, les Haïtiens mangent régulièrement des djon djon partout où ils émigrent. Photos du Guatemala par Roberto Flores; New York par Gene Yetter; la foire du champignon, Oaxaca par Fabrice Eduard, vendeur par Elaine Marshall; Bolivie par Eric Boa.

Photo 8
CHAMPIGNONS COMESTIBLES EN ASIE

Photos du Bhoutan par Alessandra Zambonelli; Viet Nam et Kunming par Maria Chamberlain; Chine du sud par Marja Härkönen, toutes les autres photos de la Chine par Warren Priest.

8 Voir www.livelihoods.org pour plus d’information et explications sur ce que représente l’approche des moyens d’existence durables. A travers ce chapitre le terme des moyens d’existence est utilisé dans un sens plus large des moyens avec lesquels les populations vivent.

9 Cérémonial, religieuse ou autre utilisation non-concrète des champignons sauvages est relativement d’importance mineure et n’est pas présentée ici (voir Davis, 1996 et Riedlinger, 1990, pour plus d’informations).

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