No.4  juillet 2007  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

PAYS EN CRISE AYANT BESOIN D’UNE AIDE EXTÉRIEURE1 (total: 28 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier sur la production céréalière mondiale

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Examen par région

NOTE

Examen par région

Afrique

Top

Afrique du Nord

Top

Les premiers résultats des récoltes confirment que la production a été très réduite par la sécheresse au Maroc

Top

En Afrique du Nord, la récolte des céréales d'hiver (blé et orge principalement), qui représente le gros des cultures céréalières de la sous-région, est en cours. Les dernières prévisions laissent entrevoir une forte diminution de la production au Maroc en raison de la sécheresse qui a sévi pratiquement tout au long de la campagne. La production de blé, qui est la principale culture, devrait reculer de 76 pour cent pour s'établir au plus bas niveau des cinq dernières années. En Algérie et en Tunisie, en revanche, les précipitations plus intenses et mieux réparties tombées au printemps ont amélioré les perspectives de récolte après un début de campagne peu favorable, notamment dans les grandes régions productrices; la récolte céréalière de cette année devrait donc être supérieure à celle de 2006. En Égypte, plus grand producteur de la sous-région où la plupart des cultures de blé sont irriguées, la production devrait baisser par rapport à la récolte abondante de l'an dernier, tout en restant supérieure à la moyenne des cinq années précédentes. Dans l'ensemble, les prévisions de la FAO établissent la production totale de blé de la sous-région à 13,4 millions de tonnes, soit une baisse de 28 pour cent par rapport à la bonne récolte de 2006 et moins que la moyenne. La production d'orge atteindrait 2,7 millions de tonnes, ce qui marque un recul de plus de 38 pour cent.

Tableau 4. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Afrique 21.3 25.9 20.1 99.4 103.4 100.4 20.4 21.6 22.1 141.1 151.0 142.6
Afrique du

Nord

15.4 18.7 13.4 11.7 12.2 10.8 6.2 6.6 6.6 33.2 37.5 30.9
Égypte8.28.37.48.77.78.06.16.56.623.022.522.0
Maroc3.06.31.51.32.70.70.00.00.04.39.12.2
Afrique de

l'Ouest

0.1 0.1 0.1 39.8 42.8 41.7 8.8 9.3 9.6 48.7 52.2 51.4
Nigéria0.10.10.122.424.823.93.63.94.326.028.728.2
Afrique

centrale

0.0 0.0 0.0 3.1 3.3 3.1 0.4 0.4 0.4 3.5 3.7 3.6
Afrique de

l'Est

3.6 4.7 4.6 26.1 28.7 27.9 1.4 1.6 1.6 31.1 35.1 34.2
Éthiopie2.73.73.510.311.811.50.00.00.013.015.515.0
Soudan0.40.50.65.15.95.90.00.00.05.66.46.5
Afrique

australe

2.2 2.4 1.9 18.8 16.5 16.9 3.7 3.7 3.9 24.6 22.5 22.7
Madagascar0.00.00.00.40.30.43.43.43.63.83.74.0
Afrique du Sud1.92.11.712.37.37.70.00.00.014.29.49.3
Zimbabwe0.10.10.11.11.71.00.00.00.01.21.81.2
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Afrique de l'Ouest

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La campagne agricole a démarré lentement mais les perspectives sont pour l'instant bonnes

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En Afrique de l'Ouest, la campagne agricole a démarré lentement dans le Sahel, en raison des précipitations irrégulières enregistrées dans la plupart des pays. Toutefois, selon l'exercice de prévision du climat effectué chaque année par le Centre africain des applications de la météorologie pour le développement (ACMAD) et le Centre Agrhymet, les précipitations devraient s'intensifier ces prochains mois. Dans le cas de la région du Sahel, qui reçoit environ 80 pour cent de ses précipitations annuelles de juillet à septembre, la probabilité d'une pluviosité normale ou supérieure à la normale est plus forte. Les disponibilités de semences devraient aussi être suffisantes, suite aux récoltes en général bonnes rentrées en 2006.

Dans les pays riverains du golfe de Guinée, où la saison des pluies est désormais bien établie, le maïs de la campagne principale se développe de manière satisfaisante dans le sud et le centre, tandis que le mil et le sorgho à campagne unique lèvent dans le nord. Toutefois, les images satellite pour la fin juin-le début juillet indiquent que la nette insuffisance des pluies dans le nord de la Côte d’Ivoire et dans l'est de la Guinée pourrait avoir affecté les cultures.

La situation des disponibilités alimentaires est dans l'ensemble satisfaisante dans la plupart des endroits de la sous-région, suite à la récolte céréalière exceptionnelle de 2006. Toutefois, une grave insécurité alimentaire localisée est signalée dans quelques pays, en raison principalement de difficultés d'accès. En Mauritanie, qui est largement tributaire des importations de céréales secondaires (mil et sorgho) en provenance du Sénégal et du Mali voisins, ainsi que des achats de blé sur le marché international, les disponibilités de céréales secondaires restent précaires, du fait de la mauvaise récolte au Sénégal, ce qui touche durement les ménages ruraux pauvres. Au Sénégal, les prix du mil et du sorgho se maintiennent à un niveau élevé dans plusieurs régions, selon les rapports, ce qui limite l'accès à la nourriture des ménages pauvres.

Afrique centrale

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En ce qui concerne l'Afrique centrale, au Cameroun et en République centrafricaine, où les précipitations sont adéquates depuis le début de la campagne agricole en avril, la récolte du maïs de la première campagne de 2007 est imminente. Dans le dernier pays cité, toutefois, le redressement agricole et la sécurité alimentaire continuent d'être perturbés par les troubles civils et le manque d'intrants agricoles, notamment dans le nord.

Afrique de l'Est

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Perspectives contrastées pour les récoltes céréalières de 2007

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En Afrique de l'Est, la récolte des céréales de la campagne principale de 2007 est imminente dans le sud, tandis que dans le nord, les cultures en sont aux premiers stades de développement ou sont encore mises en terre. Les perspectives sont dans l'ensemble contrastées: à l'est du Kenya, en certains endroits du sud de la Somalie et en certains endroits de l'Ouganda, les cultures ont souffert à divers degrés des précipitations saisonnières insuffisantes et/ou irrégulières (mars à mai). De même, la pluviosité inférieure à la normale dans la région des Afars, en Éthiopie, et dans les zones voisines de Tigré et d'Amhara ainsi qu'en certains endroits de Djibouti et de l'Érythrée, a touché essentiellement les pasteurs. En revanche, des pluies bénéfiques ont favorisé les cultures et la reconstitution des réserves d'eau et des parcours dans des zones s'étendant de l'ouest au nord-ouest du Kenya, jusqu'au sud du Soudan et à l'ouest et au centre-sud de l'Éthiopie.

En Somalie, les perspectives concernant les céréales de la campagne principale “gu” de 2007, à récolter à partir d'août, sont mauvaises. Selon l'unité de l'analyse de la sécurité alimentaire de la Somalie, les pluies de la campagne "gu" en cours (avril à juin), qui sont les plus décisives de l'année, ont été nettement inférieures à la normale et mal réparties dans la plupart du pays. Les exceptions sont le nord-ouest et certains endroits du nord-est, du centre et de la vallée du Juba. L'établissement des cultures "gu" se fait dans des conditions qui varient d'une région à l'autre, mais il est en général bien inférieur à la normale dans les principales régions agricoles du sud, en ce qui concerne les cultures céréalières tant pluviales qu'irriguées. Les parcours sont toutefois proches de la normale dans la plupart des régions, en raison des pluies supérieures à la normale tombées pendant la dernière campagne et d'une saison sèche assez douce. Plusieurs essaims de criquets pèlerins se sont formés dans l'est de l'Éthiopie et au nord-ouest de la Somalie au début juin et se sont déplacés vers l'est à la fin du mois, causant des dégâts aux vergers dans la région de Bosaso. Bien qu'il reste probablement quelques adultes dans le nord de la Somalie, la plupart des populations devraient migrer vers l'Asie du sud-ouest.

Au Kenya, les perspectives concernant les céréales de la campagne principale de 2007 sont mitigées. Des conditions normales voire supérieures à la normale ont régné dans la partie ouest du pays, y compris dans le grenier à blé proche du lac Victoria. Toutefois, dans la partie est du pays, une grave sécheresse a sévi, les longues pluies (mars à mai) ne s'étant pas matérialisées, ce qui ravagé les cultures et les pâturages dans toute la région. Il ne devrait pas pleuvoir avant le début de la prochaine saison humide en octobre.

En Érythrée, les pluies tombées récemment dans les régions montagneuses du centre et en certains endroits des plaines de l'ouest ont marqué le début de la campagne principale (kremti) et ont amené à cultiver la terre de manière intensive. Il est trop tôt pour se prononcer sur les perspectives concernant la campagne principale en cours, mais les pluies de printemps (petites pluies) tombées de mars à mai, qui sont vitales pour les premiers préparatifs des sols et la régénération des parcours, ont été en général insuffisantes. Les régions pastorales du sud, à la frontière de Djibouti et de la région des Afars en Éthiopie, ont été particulièrement touchées. Les précipitations devraient se manifester de nouveau dans la région en juillet.

En Éthiopie, les perspectives concernant la récolte de la campagne secondaire “belg”, qui est en cours, sont dans l'ensemble favorables, en particulier à l'ouest et au centre, car les précipitations ont été adéquates. Les premières perspectives concernant les récoltes de la campagne principale "meher" de 2007 sont bonnes dans les grandes régions productrices, mais les résultats dépendront dans une large mesure des conditions météorologiques qui règneront jusqu'à la moisson en novembre-décembre. En revanche, la pluviosité insuffisante dans la région des Afars, en Éthiopie, et dans les zones voisines de Tigré et Amhara a eu une incidence négative sur les cultures, mais surtout sur la régénération des parcours et la reconstitution des réserves d'eau. Les pluies qui tomberont en juillet seront décisives pour la reprise. Les prévisions de l'Agence météorologique nationale de l'Éthiopie (NMA) concernant les précipitations pour la campagne principale de 2007 (juin à septembre) indiquent un démarrage normal puis une interruption dans la plupart du pays.

Au Soudan, les perspectives préliminaires pour les cultures de la campagne principale, actuellement mises en terre, sont en général favorables, la progression des pluies saisonnières ayant été jusque-là proche de la normale. La saison des pluies dans le sud du Soudan s'est considérablement améliorée de la mi-avril à la fin avril, après un démarrage lent de mars à début avril, ce qui a créé de bonnes conditions pour les semis et la croissance des cultures. Une végétation supérieure à la moyenne pour cette période de l'année est constatée actuellement dans la plupart du pays, sauf au Darfour où les pluies tombées auparavant ont été inférieures à la normale.

En République-Unie de Tanzanie, la récolte de maïs de la campagne principale de 2007 est bien avancée dans les régions à régime unimodal. Les perspectives sont dans l'ensemble bonnes.

En Ouganda, la récolte de la première campagne de 2007 a commencé dans les régions méridionales à régime bimodal. Les perspectives sont incertaines du fait du démarrage tardif de la campagne. Les précipitations tombées plus tard dans la campagne ont amélioré les perspectives, mais elles sont restées insuffisantes en de nombreux endroits. Dans la région septentrionale du Karamodja, à régime unimodal, les pluies de la campagne principale devraient battre leur plein en août. Des précipitations dans l'ensemble normales à supérieures à la normale sont prévues, ce qui devrait améliorer les perspectives de récolte. Selon des rapports récents, le bétail se rapproche lentement des kraals suite à l'arrivée des pluies dans la zone. Toutefois, de nombreuses têtes de bétail se trouvent encore dans les zones de pâturage de la saison sèche dans la ceinture agricole humide à l'ouest de la région, où les parcours et les réserves d'eau sont encore adéquats.

Afrique australe

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Résultats contrastés pour la récolte céréalière de 2007

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La récolte des céréales de la campagne principale de 2007, qui s'est achevée en avril-juin, indique des résultats contrastés pour la sous-région dans son ensemble. La production céréalière totale de 2007 (y compris les prévisions concernant de petites quantités de blé de la campagne secondaire, qui est en cours dans quelques pays), a enregistré des hausses par rapport à l'année précédente dans certains pays, dont l'Angola, le Malawi, Madagascar et le Mozambique, tandis qu'au Zimbabwe, au Swaziland, au Lesotho, en Namibie et en Afrique du Sud, elle a diminué. En Zambie et au Botswana, les récoltes céréalières ont été inférieures au bon niveau de l'an dernier, tout en restant moyennes ou supérieures à la moyenne (voir tableau 5). La production céréalière totale de la sous-région devrait atteindre 22,7 millions de tonnes, ce qui marque une légère augmentation par rapport au niveau de l'an dernier, qui était proche de la moyenne. La production de maïs, principale culture de base de la sous-région, est estimée à 15 millions de tonnes, soit 3 pour cent de plus que le volume peu satisfaisant de l'an dernier. Ces mauvais résultats sont imputables en grande partie à une nouvelle récolte inférieure à la moyenne en Afrique du Sud. Non compris ce pays, grâce notamment aux récoltes abondantes rentrées au Malawi et en Angola, le reste de la région a connu une récolte record, avec une augmentation de plus d'un tiers de la production de maïs et d'un quart de la production céréalière par rapport aux moyennes respectives des cinq années précédentes.

En Afrique du Sud, qui est de loin le premier producteur de la sous-région, la récolte de maïs de 2007 indique un certain redressement par rapport au volume réduit de l'an dernier, tout en se situant toujours à 25 pour cent en dessous de la moyenne pour 2002-2006, principalement du fait de la sécheresse qui a sévi dans les principales zones productrices, et ce en dépit des prix très favorables pratiqués pour le maïs.

Tableau 5. Afrique australe - Production de maïs et du total céréales

( en milliers de tonnes)

  Maïs Total céréales
  2007

prévisions

2007 par rapport à 2007

prévisions

2007 par rapport à
2006

%

la moyenne de 5 ans

%

2006

%

la moyenne de 5 ans

%

Augmentation par rapport à 2006 du total céréales
Angola70033.124.686326.322.4
Madagascar39030.030.93 9516.517.6
Malawi 3 21924.977.33 42724.074.7
Mozambique1 5793.015.52 1683.313.3
Recul par rapport à 2006 mais production proche ou en dessus de la moyenne du total céréales
Botswana10-22.511.137-18.02.5
Zambie1 366-4.129.71 535-4.125.1
Recul par rapport à 2006 du total céréales
Afrique du Sud7 2644.7-24.69 340-0.9-22.7
Lesotho51-50.7-45.472-45.9-41.0
Namibie521.237.1114-37.1-5.8
Swaziland26-61.3-62.327-60.5-61.4
Zimbabwe849-42.8-6.41 153-37.6-3.5
Afrique australe 15 506 3.3 -2.1 22 687 0.6 -0.4
Afrique australe non compris l’Afrique du Sud 8 242 2.0 32.7 13 347 1.7 24.7
Source: Missions FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires pour le Zimbabwe, le Lesotho et le Swaziland; pour les autres pays – estimations nationales des gouvernements . Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Les semis de blé de 2007 en Afrique du Sud, qui assure environ 90 pour cent de la production totale de la sous-région, et des autres cultures de la campagne secondaire ont eu lieu en mai-juin dans les régions productrices du sud et du centre. S'agissant du blé, les intentions de semis ont été révisées et font état d'un recul de la superficie d'environ 14 pour cent par rapport à l'année précédente et de 20 pour cent par rapport à la moyenne sur cinq ans. Les intentions de semis sont moroses, en dépit des prix élevés constatés actuellement sur le marché tant intérieur qu'international, car les producteurs s'inquiètent des conditions météorologiques.

Tableau 6. Afrique australe – Besoins d’importations pour 2007/08 et importations estimatives pour 2002/03- 2006/07

( en milliers de tonnes)1

  Maïs Total céréales
  2007/08

prévisions

2007/08 par rapport à 2007/08

prévisions

2007/08 par rapport à
2006/07

%

la moyenne de 5 ans

%

2006/07

%

la moyenne de 5 ans

%

Augmentation des importations céréalières par rapport à 2006/07
Afrique du Sud1 00011.175.73 12213.023.4
Lesotho17410054.925735.828.7
Namibie67-1.2-25.81279.2-22.2
Swaziland11960.679.717432.541.0
Zimbabwe801169.715.71 052146.926.7
Proche de la moyenne
Angola112-56.1-43.2780-10.7-1.9
Botswana16014.37.62907.43.7
Maurice850.01.7314-3.13.0
Mozambique60-9.1-60.28631.50.3
Recul des importations céréalières par rapport à 2006/07
Madagascar5-16.7-56.1284-7.8-11.5
Malawi10-90.9-95.980-64.2-75.4
Zambie0-100.0-100.060-22.2-73.4
Afrique australe 2 593 23.7 4.0 7 403 13.0 6.4
Afrique australe non compris l’Afrique du Sud 1 593 33.1 -17.2 4 281 13.0 -3.3
1 Année commerciale avril/mars sauf pour l’Afrique du Sud, la Zambie et la Namibie – mai/avril, et Maurice – janvier/décembre.

Source: Missions FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires pour le Zimbabwe, le Lesotho et le Swaziland; pour les autres pays – estimations nationales des gouvernements . Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Besoins d'importation pour 2007/08

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En dépit des récoltes record de maïs et de céréales en général rentrées cette année dans la région (non compris l'Afrique du Sud), du fait des résultats inégaux d'un pays à l'autre et de l'ajustement des stocks prévu, les besoins pour la campagne commerciale 2007/08 seraient, selon les estimations, un peu plus élevés que ceux de l'année précédente (voir le tableau 6 et la figure 1). Ils devraient néanmoins rester en dessous de la moyenne.

Prix du maïs sur les marchés

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Suite à une nouvelle récolte inférieure à la moyenne et au resserrement du marché international, les prix du maïs en Afrique du Sud sont restés en permanence plus élevés que pendant la campagne de l'an dernier. Les contrats SAFEX à courte échéance pour le maïs blanc ont culminé à 1 965 rands la tonne (271 dollars EU la tonne) en mars 2007 (voir la figure 3). Les cours ont baissé depuis, et se situent actuellement à environ 1 770 rands la tonne (252 dollars EU la tonne); les prix SAFEX sur les marchés à terme indiquent une évolution positive jusqu'à mars 2008. Une comparaison des prix SAFEX du maïs blanc et du prix à l'exportation du maïs jaune des États-Unis au cours des deux dernières années fait ressortir une tendance générale similaire. Toutefois, ces derniers mois, les prix sud-africains ont grimpé plus vite que les prix américains à l'exportation. Cela s'explique en partie par le raffermissement du rand par rapport au dollar EU depuis octobre 2006 et en partie par les perspectives concernant la production intérieure et la situation de l'offre et de la demande.

Les prix élevés enregistrés en Afrique du Sud, principal pays exportateur de la région, ont touché d'autres marchés de la région qui dépendent des importations, notamment le Swaziland et le Lesotho. Toutefois, grâce à la récolte de maïs exceptionnelle rentrée au Malawi, les prix après la récolte sont nettement inférieurs à ce qui est constaté d'habitude. Le prix minimum de soutien fixé par le gouvernement devrait stopper l'effondrement sur la plupart des marchés de ce pays. Les prix du maïs en Zambie et au Mozambique sont restés proches des niveaux de l'an dernier, car les approvisionnements sont en général stables.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Évaluation de la sécurité alimentaire actuelle au Zimbabwe

Selon la Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue au Zimbabwe du 25 avril au 18 mai 2007, les effets conjugués des mauvaises conditions météorologiques et des graves difficultés économiques que connaît le Zimbabwe ont entraîné une insécurité alimentaire et une situation pénible pour la population tant dans les villes que dans les campagnes, notamment dans le sud où les pertes de production pour la campagne en cours sont les plus importantes. Cette année, alors que le recul structurel de la production agricole nationale enregistré ces six ou sept dernières années se poursuit (voir figure A), les agriculteurs nouvellement installés ont été en mesure de cultiver seulement environ 30 à 55 pour cent de la totalité des terres arables en raison des pénuries de tracteurs/puissance de traction, de carburant et d'engrais, des investissements insuffisants dans l'infrastructure, du manque d'incitation compte tenu du contrôle des prix, ainsi que de l'absentéisme des bénéficiaires de la redistribution des terres. Suite au programme de réforme agraire, selon des données officielles, le secteur commercial à grande échelle produit désormais moins d'un dixième du maïs qu'il produisait dans les années 1990 et assure aujourd'hui moins de 5 pour cent de la production totale de maïs du pays.

L'inflation galopante a dépassé 4 500 pour cent en mai et entraîné une réduction considérable du pouvoir d'achat des ménages, en limitant strictement l'accès aux disponibilités des personnes à faible revenu ou à revenu moyen et des personnes vulnérables. Dans le même temps, le taux de change de la monnaie locale pratiqué sur les marchés parallèles, qui ne cesse de s'effondrer, a entraîné une pénurie de devises et amoindri la capacité du pays à importer du carburant, de l'électricité et d'autres biens d'équipement. Par conséquent, compte tenu de la grave pénurie de devises, de la diminution de la gamme des exportations et des prix très élevés du maïs dans la région, la Mission a estimé qu'il faudrait importer 1 052 millions de tonnes de céréales (chiffre établi par rapport aux importations effectives des six années précédentes indiquées dans la figure B ci-dessus).

Pour permettre l'amélioration à court et moyen terme de la sécurité alimentaire dans le pays, la Mission a également formulé les recommandations suivantes:

1. La communauté internationale devrait fournir environ 352 000 tonnes de céréales et 90 000 tonnes d'autres produits alimentaires en 2007/08, à l'intention de 4,1 millions de personnes vulnérables, dans les zones tant urbaines que rurales.

2. Une aide du gouvernement et de la communauté internationale est nécessaire d'urgence en vue de la fourniture de semences de bonne qualité et d'engrais, ainsi que de produits chimiques pour lutter contre les maladies du bétail transmises par les tiques.

3. Conformément à l'objectif que vient de formuler le Gouvernement, qui consiste à s'orienter vers une économie de marché, des mesures spécifiques pourraient être prises, par exemple pour réévaluer le contrôle des prix à la production, permettre les ventes de grains entre agriculteurs, lever l'interdiction qui frappe les importations du secteur privé et supprimer les restrictions qui pèsent sur les échanges transfrontaliers; enfin,

4. Pour faire face au déficit vivrier structurel et aux pénuries chroniques, le gouvernement et la communauté internationale sont instamment priés d'agir de concert pour améliorer la sécurité alimentaire, en investissant dans la mécanisation et dans l'infrastructure du secteur agricole (par exemple, tracteurs et remise en état des ouvrages d'irrigation).

 

Asie

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Extrême-Orient

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Les pluies de mousson sont arrivées à temps, avec des effets bénéfiques sur le riz et les céréales secondaires de la campagne principale

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La récolte du blé d'hiver de la campagne principale et du riz de la première campagne de 2007 est pratiquement terminée dans toute la sous-région, tandis que la préparation des sols et les semis de riz et de céréales secondaires de la campagne principale ont commencé, les pluies de mousson ayant en général démarré en temps voulu. Dans les pays situés le long de la ceinture équatoriale, la campagne principale de riz est bien avancée.

En Chine, la récolte du blé d'hiver de 2007 est pratiquement terminée et s'est déroulée dans de bonnes conditions. La production totale du pays, qui comprend quelque 5,5 millions de blé de printemps, est désormais estimée provisoirement à 107 millions de tonnes, chiffre record en hausse de 2,5 millions de tonnes par rapport au sommet déjà atteint l'an dernier. Les conditions météorologiques ont aussi été favorables pour les semis de céréales secondaires (essentiellement maïs), qui viennent de s'achever dans les grandes régions productrices. Un volume exceptionnel de maïs est attendu, à savoir 149 millions de tonnes, soit 3.5 millions de tonnes de plus que le niveau élevé de l'an dernier, ce qui s'explique par une augmentation de la superficie consacrée à cette culture, qui devrait être relativement plus rentable que le soja, autre culture pratiquée normalement. En ce qui concerne le riz, les cultures précoces de 2007 sont actuellement récoltées, tandis que les semis des cultures intermédiaires viennent de s'achever. Les semis de riz tardif ont commencé à la fin juin. Selon les prévisions officielles, la superficie rizicole totale devrait progresser d'un pour cent en 2007 par rapport à l'année précédente, en raison du relèvement du prix du paddy (principalement du fait des prix d'achat minimums fixés par le gouvernement) et des subventions publiques versées directement aux céréaliculteurs. Toutefois, la productivité pourrait se ressentir des récentes inondations dans les principales régions de riziculture.

En Inde, à la fin juin, la récolte du blé de 2007 était pratiquement terminée et les estimations provisoires établissent la production à 73,5 millions de tonnes, niveau exceptionnel qui s'explique par l'accroissement des semis et un temps propice pendant la quasi-totalité de la campagne. Par conséquent, les importations de blé du pays en 2007/08 devraient considérablement diminuer, pour passer à environ 3 millions de tonnes, contre le niveau exceptionnellement élevé de 6,6 millions de tonnes enregistré lors de la campagne commerciale précédente. Les semis de céréales secondaires et de riz de la campagne principale kharif, à récolter à partir de septembre, ont commencé. Les premières perspectives sont satisfaisantes, grâce à l'arrivée en temps voulu des pluies de mousson du sud-ouest sur la côte méridionale du pays, et à la pluviosité en hausse de 7 pour cent par rapport à la moyenne enregistrée en juin. Toutefois, les résultats de la campagne kharif dépendront étroitement des pluies de mousson du sud-ouest en juillet et en août.

En Indonésie, la production de riz de 2007 pourrait s'annoncer en léger recul par rapport au niveau exceptionnel de l'année précédente, car les pluies sont arrivées tardivement, tandis qu'une récolte de maïs plus importante est en revanche attendue. La production devrait passer à environ 12,4 millions de tonnes, en raison de l'utilisation accrue de semences hybrides à haut rendement.

La moisson du blé est aussi terminée dans les principales provinces du Pakistan où cette céréale est produite; la production nationale pour 2007 est désormais estimée à 23 millions de tonnes, soit un volume record. La production a été stimulée par de bonnes conditions météorologiques, mais aussi par l'utilisation plus large d'engrais, rendue possible grâce aux subventions publiques versées aux acheteurs. Compte tenu de cette bonne récolte, le pays devrait exporter quelque 1,5 million de tonnes de blé en 2007/08.

Aux Philippines, la production de paddy au cours du premier semestre 2007 est estimée officiellement à 6,7 millions de tonnes, niveau record en légère hausse par rapport à l'an dernier, qui s'explique par les amples disponibilités d'eau d'irrigation et les subventions publiques pour l'achat d'intrants. La production de maïs devrait aussi rester élevée en 2007 et ne pas changer par rapport au niveau record enregistré l'année précédente, à savoir environ 6,3 millions de tonnes. Pour les trois premiers mois de l'année, la production est estimée à 1,7 million de tonnes, en hausse de 11,4 pour cent par rapport à l'année précédente, du fait de l'accroissement de la superficie ensemencée en réponse aux prix élevés. La production de maïs pendant la période allant d'avril à juin devrait toutefois quelque peu diminuer, passant à environ 1 million de tonnes, suite au recul probable des semis après l'affaiblissement des précipitations en février et en mars dans le Mindanao, importante région productrice.

Au Bangladesh, alors que les conditions ont été dans l'ensemble bonnes dans la plupart des autres endroits de la région, la récolte de blé de 2007 a été durement touchée par des températures hivernales anormalement élevées et, selon les estimations, la production serait nettement inférieure à la moyenne. Par conséquent, les importations de ce pays en 2007/08 devraient passer à près de 3 millions de tonnes, ce qui est bien plus que la moyenne des cinq dernières années.

Tableau 7. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Asie 263.2 270.9 278.2 245.2 251.4 256.4 572.3 572.2 579.8 1 080.7 1 094.5 1 114.4
Extrême-Orient 191.5 199.1 207.0 219.6 225.4 230.8 567.0 566.8 574.2 978.2 991.4 1 012.0
Bangladesh1.10.80.70.50.50.539.839.540.541.440.841.7
Chine97.5104.5107.0150.4156.5159.8182.1184.0188.3429.9444.9455.1
Inde68.669.473.533.432.134.4137.7136.6138.0239.7238.0245.9
Indonésie0.00.00.012.511.612.454.254.453.166.766.065.6
Pakistan21.621.723.03.53.83.18.38.28.533.433.734.7
Thaïlande0.00.00.03.74.04.230.330.330.534.034.334.7
Viet Nam0.00.00.03.83.83.635.835.836.039.539.639.6
Proche-Orient 48.2 47.4 47.5 21.3 21.3 21.2 4.6 4.7 4.9 74.1 73.4 73.6
Iran (République

islamique d’)

14.514.515.04.45.25.03.33.33.522.223.023.5
Turquie20.520.519.513.412.312.40.50.60.634.533.432.4
Pays asiatiques

de la CEI

23.3 24.2 23.5 4.2 4.7 4.4 0.6 0.7 0.7 28.2 29.6 28.6
Kazakhstan11.513.712.52.22.52.30.30.30.314.016.515.1
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Des difficultés d’approvisionnements vivriers persistent dans plusieurs pays

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En République populaire démocratique de Corée, les perspectives concernant les approvisionnements vivriers pour le reste de la campagne commerciale 2006/07 (novembre/octobre) restent précaires. Alors que la production céréalière intérieure a été relativement élevée en 2006, le déficit par rapport à l'utilisation prévue pour l'année avait été estimé à quelque 900 000 tonnes. Sur ce volume, 400 000 tonnes d'aide alimentaire sous forme de riz avaient été promises par la République de Corée voisine, et une première expédition de 3 000 tonnes a été faite à la fin juin. Les perspectives concernant le riz et le maïs de 2007, qui viennent d'être mis en terre en mai-juin, seraient en général bonnes jusqu'à présent, leur développement précoce ayant été favorisé par une pluviosité supérieure à la moyenne.

Au Sri Lanka, la récolte de paddy de la campagne Maha, qui a été rentrée au début de l'année et représente plus de 60 pour cent de la production totale de paddy, a été officiellement estimée à environ 1,9 million de tonnes, soit 8 pour cent de moins que le niveau record de l'an dernier mais toujours quelque 4 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Toutefois, la sécurité alimentaire dans le nord-est du pays est toujours durement touchée par la détérioration de la situation politique et de la sécurité. Pour exacerber la situation dans le sud-ouest, environ 500 000 personnes sont sans abri suite aux inondations de début mai.

Au Timor-Leste, au cours des prochains mois, la situation vivrière devrait rester précaire et une aide alimentaire de la communauté internationale sera toujours nécessaire, du fait du net recul de la production de la campagne principale ainsi que des répercussions du conflit de l'an dernier, qui a notamment entraîné le déplacement de 100 000 personnes. Selon une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s'est rendue dans le pays au début de l'année, le déficit céréalier pour 2007/08 (avril/mars) est estimé à 86 364 tonnes. Les importations commerciales devraient s'élever à 71 000 tonnes, dont 16 000 tonnes achetées par le gouvernement pour la réserve stratégique, et il reste donc 15 000 tonnes à couvrir par des importations. Selon les estimations, les plus vulnérables sont les PDI et plus de 200 000 personnes vivant en zone rurale, qui auront besoin d'une aide jusqu'à mars 2008. De graves pénuries alimentaires à court terme et une insécurité alimentaire chronique persistent au Népal. (Voir l'encadré pour plus de détails).

Népal - Principales conclusions de la mission FAO/PAM d'évaluation de la sécurité alimentaire

Le Népal a connu une situation socio-économique mouvementée pendant les onze années d'insurrection qui ont coûté la vie à 13 000 personnes environ et causé des dégâts physiques, psychologiques, sociaux et économiques. L'accord historique conclu en novembre 2006 entre l'Alliance des sept partis et le Parti communiste népalais (les maoïstes) laisse entrevoir la promesse d'instaurer une paix durable et de s'attaquer aux causes profondes du conflit. Il ouvre aussi des possibilités dans le domaine de l'agriculture et du développement rural.

L'agriculture est le pilier de l'économie: elle assure la subsistance de plus de 80 pour cent de la population et représente quelque 40 pour cent du produit intérieur brut (PIB). Les activités industrielles se rapportent essentiellement à la transformation de produits agricoles, notamment le jute, la canne à sucre, le tabac et les céréales. Les mauvaises conditions météorologiques qui ont sévi en 2006 ont durement touché la production céréalière et la situation de l'offre et de la demande de céréales en 2006/07 (novembre/octobre).

À la demande du Ministère de l'agriculture et des coopératives du Népal, une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s'est rendue dans le pays en mars-avril 2007. L'évaluation avait pour objectif global de mieux comprendre l'insécurité alimentaire chronique et transitoire (suite à des catastrophes, de courte durée) en tenant compte de la récolte des céréales d'hiver de 2007, des disponibilités vivrières actuelles, de l'accès aux marchés et de la consommation alimentaire dans le pays. Les membres de la mission se sont entretenus longuement avec des agriculteurs, des minotiers, des fonctionnaires locaux, des instituts de recherche agronomique, des fournisseurs de semences et d'engrais et des ONG locales au sujet de la production à court et long terme et des problèmes d'approvisionnement. La mission a effectué une analyse de la consommation alimentaire, de la pauvreté et de la sous-alimentation à l'aide de données recueillies au niveau sous-national et des ménages.

Les principales conclusions de la mission sont les suivantes:

    En raison des vagues de sécheresse prolongées et des inondations de 2006, la production de riz, principale culture céréalière du pays, a fortement diminué (de 13 pour cent) par rapport à l'année précédente. Dans certains districts de l'est et du centre, la production a reculé de 20 à 50 pour cent. Cette baisse devrait être en partie compensée par la récolte de blé de cette année, qui selon les estimations augmenterait de plus de 7 pour cent, principalement grâce à de bonnes conditions météorologiques.

    La production céréalière totale, y compris les pommes de terre en équivalent céréales, est estimée à 6,35 millions de tonnes pour 2007, soit 3,4 pour cent de moins que l'année précédente. Les estimations établissent les besoins d'importations, en équivalent céréales, à 225 000 tonnes au total, contre 140 000 tonnes l'année précédente. En outre, 42 des 75 districts devraient connaître un déficit vivrier.

    Les importations commerciales, formelles et informelles, devant s'élever à 110 600 tonnes dans les zones urbaines et dans certains districts du Teraï, il reste donc environ 114 000 tonnes à couvrir par des importations. Les importations d'aide alimentaire par la Népal Food Corporation (NFC) et le PAM sont estimées à 101 800 tonnes et couvriront la plupart du déficit restant.

    La sécurité alimentaire dans le Teraï a été gravement compromise par la sécheresse et les inondations de 2006. Toutefois, le manque d'accès économique à la nourriture est le problème le plus important dans les zones de collines et de montagnes à l'extrême-ouest et au centre-ouest du pays, en raison du très faible pouvoir d'achat et des prix très élevés pratiqués sur les marchés. Dans ces zones, les déficits vivriers ne conduiront pas automatiquement à une augmentation des importations privées et ils ne devraient pas être totalement comblés par la NFC ou le PAM, les coûts de transport étant exorbitants.

    Pour s'attaquer à l'insécurité alimentaire aiguë due à la sécheresse à l'extrême-ouest et au centre-ouest du pays, l'assistance alimentaire actuelle doit être élargie, de manière à fournir 5 380 tonnes au titre des secours d'urgence destinés à 110 000 personnes pour une période allant jusqu'à 4 mois.

    Les marchés céréaliers dans la plupart des zones du Teraï et des collines sont intégrés avec les marchés indiens, les prix étant essentiellement déterminés par ces derniers. Toutefois, dans la zone des montagnes, les prix du riz sont constamment beaucoup plus élevés, et les marchés vivriers sont très isolés.

    La mission a conclu que l'incidence de la sous-alimentation, mesurée par un apport calorique insuffisant, est très forte à l'échelle nationale (40,7 pour cent), si l'on considère que l'apport minimal est de 2 124 kilocalories par jour. Elle peut atteindre 50 pour cent dans les régions de l'extrême-ouest et du centre-ouest.

    L'insécurité alimentaire étant chronique en de nombreux endroits du pays, il est indispensable de faire des progrès considérables et généralisés en la matière pour instaurer une paix durable, et il est important de suivre étroitement les facteurs de vulnérabilité qui pourraient compromettre le processus de paix.

    La faible productivité agricole est la principale cause d'insécurité alimentaire au Népal. La mission a passé en revue les politiques plus largement destinées à l'agriculture et à formuler un certain nombre de recommandations visant à résoudre les problèmes de pénuries alimentaires et d'insécurité alimentaire chronique.

Le mauvais temps de juin touche certains pays qui ont besoin d'une aide d'urgence

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Un certain nombre de pays de la sous-région ont été touchés par des tempêtes tropicales, des typhons et des inondations, en particulier le Pakistan, l'Inde et la Chine. Selon les chiffres officiels, 240 personnes ont péri dans les inondations au Pakistan, tandis que le nombre de PDI était de 250 000 au 3 juillet. En Inde, quelque 270 personnes auraient perdu la vie et des millions d'autres sont touchées par les violentes pluies de mousson tombées récemment. Une aide d'urgence, en particulier sous forme de produits alimentaires, est nécessaire dans les zones touchées.

Proche-Orient

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En Afghanistan, les crues éclairs provoquées dernièrement par les pluies torrentielles et la fonte des neiges rapide, suite à la hausse soudaine des températures, ont entraîné des pertes en vie humaine considérables et gravement endommagé les moyens de subsistance dans la quasi-totalité du pays. Toutefois, en dépit de dégâts localisés dus aux inondations, les perspectives concernant la récolte de cette année sont favorables. Les prévisions établissent désormais la production céréalière totale à environ 4,5 millions de tonnes, soit un volume supérieur à la moyenne. Les perspectives en ce qui concerne les céréales d'hiver, qui sont en train d'être moissonnées, sont généralement favorables dans la sous-région, des rendements moyens ou légèrement supérieurs à la moyenne étant attendu dans la plupart des pays. En Iraq, les conditions météorologiques qui ont régné pendant la campagne de végétation ont été globalement bénéfiques aux cultures d'hiver. Au Yémen, en ce qui concerne les criquets pèlerins, la situation est grave dans l'intérieur, où des activités de reproduction à grande échelle ont été signalées après des pluies anormalement abondantes. Des bandes larvaires se sont formées dans une vaste zone éloignée à l'extrémité sud du désert "du quart vide". La FAO, en collaboration avec le PAM, organise des opérations aériennes qui commenceront à la mi-juillet. Les semis de la campagne principale, qui démarrent habituellement en juin, seront compromis en certains endroits.

Pays asiatiques de la CEI

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Dans les parties méridionales de la sous-région, la récolte des céréales est en cours. Les moindres précipitations, des températures relativement élevés et les semis réalisés tardivement à la fin avril dans le nord du Kazakhstan (nouvelles terres), ont anéanti tout espoir de récolte record. La production céréalière totale de la sous-région est désormais estimée à environ 28,6 millions de tonnes, soit une baisse d'un million de tonnes par rapport aux résultats de l'an dernier. Les estimations établissent désormais la production de blé du Kazakhstan à environ 12,5 millions de tonnes, contre 13,7 millions de tonnes en 2006. La production totale de céréales secondaires dans la sous-région est maintenant estimée à environ 4,4 millions de tonnes, ce qui marque un léger recul par rapport à la récolte rentrée l'an dernier.

Amérique latine et Caraïbes

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Amérique centrale et Caraïbes

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Les indications actuelles font état d'une production céréalière record en 2007

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La récolte du blé d'hiver irrigué de la campagne principale de 2007 est bien avancée au Mexique et se déroule dans de bonnes conditions météorologiques; la production devrait s'établir à 3 millions de tonnes, soit un niveau moyen. Les semis des céréales secondaires et des haricots de la première campagne de 2007 sont en cours dans la totalité des pays d'Amérique centrale. Dans les Caraïbes, les semis sont encore en cours à Cuba, mais la récolte a déjà commencé en Haïti et en République dominicaine, où les perspectives concernant la production sont bonnes suite aux précipitations opportunes et abondantes. La superficie totale consacrée aux céréales secondaires en 2007 devrait s'élever à 12,2 millions d'hectares, soit environ 5 pour cent de plus que l'année précédente, les intentions de semis étant plus nombreuses pour le maïs de la première campagne au Mexique, en réponse au relèvement des cours mondiaux. Dans ce pays, toutefois, malgré l'augmentation de la production prévue, les importations de maïs en 2007/08 (juillet/juin) devraient atteindre un niveau record, à savoir de 7 000 à 7 500 tonnes, alors qu'elles étaient déjà importantes l'année précédente, l'objectif étant d'accroître les disponibilités intérieures et de maîtriser les prix sur les marchés locaux. En ce qui concerne le riz, les semis de la campagne d'été de 2007 sont en cours dans toute la sous-région; d'après les intentions de semis, la superficie serait d'environ 720 000 hectares, soit un peu plus que le programme de semis pour la même campagne en 2006. Sur la base des résultats des récoltes déjà en cours et à supposer que les conditions soient normales et les rendements moyens dans le cas des cultures actuellement mises en terre, les prévisions provisoires établissent la production céréalière totale de la sous-région à 40 millions de tonnes, niveau record en hausse de 2,2 millions de tonnes par rapport au volume de l'an dernier et 6 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années.

Tableau 8. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)
  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Amérique latine

et Caraïbes

23.7 22.8 23.9 104.0 106.9 127.7 26.5 24.7 24.3 154.1 154.3 175.9
Amérique

centrale et

Caraïbes

3.0 3.3 3.0 30.2 32.1 34.4 2.3 2.4 2.5 35.5 37.7 39.9
Mexique3.03.23.026.228.230.30.30.30.429.531.833.7
Amérique

du Sud

20.6 19.5 20.9 73.8 74.7 93.3 24.2 22.3 21.7 118.6 116.5 136.0
Argentine12.614.014.024.518.326.71.01.21.138.033.541.8
Brésil4.72.54.037.745.055.013.411.711.455.759.270.5
Colombie0.00.00.02.11.51.62.52.32.54.73.84.1
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

Amérique du Sud

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Des récoltes de céréales secondaires supérieures à la moyenne ou record ont été rentrées dans la plupart des pays

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La moisson des céréales secondaires et du riz de la campagne principale de 2007 est pratiquement terminée et une production record ou supérieure à la moyenne est attendue dans la plupart des pays. Globalement, les estimations préliminaires établissent la production de céréales secondaires de la sous-région à 93 millions de tonnes, ce qui marque une augmentation d'environ 18,6 millions de tonnes par rapport au niveau moyen enregistré l'année précédente. Ce résultat s'explique par une augmentation de 7,6 pour cent des semis de maïs en réponse à la forte demande dans le secteur de la production d'éthanol, conjuguée à une hausse de 16 pour cent des rendements moyens, suite au temps propice qui a régné tout au long de la campagne de végétation. Au Brésil, les prévisions officielles établissent la production de maïs de la première campagne à 36,4 millions de tonnes, niveau record en hausse d'environ 15 pour cent par rapport aux résultats touchés par la sécheresse enregistrés pour la récolte de la première campagne. En particulier, la productivité du maïs a fortement augmenté dans les grands États producteurs de Parana, Rio Grande do Sul et Santa Catarina au sud du pays, où les rendements moyens ont été estimés à 5,25 tonnes par hectare, ce qui est exceptionnellement élevé et environ 30 pour cent de plus que la moyenne des cinq dernières années. Le temps sec qui règne actuellement favorise la maturation et la récolte du maïs d'hiver de la deuxième campagne (safrinha) de 2007 dans les États du centre-ouest. Selon les prévisions préliminaires, la production de la deuxième campagne atteindrait elle aussi un niveau record, à savoir 16 millions de tonnes; cela s'expliquerait principalement par les cours mondiaux élevés constatés à l'époque des semis, qui ont incité les agriculteurs à accroître la superficie ensemencée, qui est passée de 3,3 millions d'hectares en 2006 à 4,5 millions d'hectares. En outre, les perspectives de rendement des cultures safrinha sont bonnes car les semis ont été effectués précocement dans les principales régions productrices après l'achèvement anticipé de la récolte de soja dans de bonnes conditions météorologiques.

En Argentine, la récolte de maïs est pratiquement terminée; les estimations officielles préliminaires laissent entrevoir une production record de 22 millions de tonnes, avec des rendements moyens qui pourraient même surpasser le niveau sans précédent de 8 tonnes par hectare. Une récolte de maïs record est également rentrée pour 2007 au Chili et en Uruguay.

La production totale de paddy de la sous-région est estimée pour l'instant à 21,7 millions de tonnes, ce qui représente un niveau moyen, en baisse de plus de 10 pour cent par rapport au volume record obtenu en 2005, la superficie ensemencée ayant diminué faute de prix attrayants.

Les semis de blé d'hiver de 2007 progressent mais le temps sec a un impact négatif en certains endroits d'Argentine

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Les semis du blé d'hiver de 2007, à récolter à la fin de l'année, viennent tout juste de s'achever dans les États du centre et du sud du Brésil, tandis qu'ils sont encore en cours en Argentine, au Chili et en Uruguay. Selon les prévisions provisoires, la superficie totale consacrée au maïs s'élèverait à près de 8 millions d'hectares, ce qui est pratiquement inchangé par rapport à l'année précédente mais reste inférieur à la moyenne sur cinq ans, qui s'établit à 9 millions d'hectares. Toutefois, des précipitations insuffisantes sont signalées dans certains zones productrices d'Argentine, ce qui pourrait empêcher les agriculteurs de concrétiser leurs intentions de semis, en particulier s'agissant des variétés à long terme, et les résultats définitifs sont donc encore quelque peu incertains.

Le mauvais temps provoque des dégâts agricoles au Pérou

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Le 15 juin, le Gouvernement péruvien a proclamé l'état d'urgence, en raison des gelées et des basses températures qui ont touché 13 départements. Aucune évaluation officielle n'est encore disponible, mais des pertes de bétail et de cultures vivrières de base sont attendues en certains endroits, notamment dans les régions montagneuses au sud du pays.

Les prix des denrées vivrières de base montent en flèche en Bolivie

Les prix des principales denrées vivrières de base en Bolivie enregistrent une tendance à la hausse inhabituelle et soutenue depuis février. En général, les prix des céréales atteignent leur sommet en janvier-février, alors que les réserves s'épuisent progressivement avant la récolte de la campagne principale. Les prix les plus bas sont d'ordinaire enregistrés d'avril à juin, lorsque les agriculteurs vendent le gros de leur production afin d'obtenir des liquidités pour couvrir leurs divers besoins financiers. Cette année, toutefois, les prix semblent aller contre cette tendance. Ils ont fortement grimpé en février, lorsque des pluies torrentielles généralisées, des inondations et des glissements de terrain ont interrompu les liaisons routières entre zones productrices et marchés, d'où une augmentation des coûts de transport et une diminution des disponibilités vivrières. En dépit de la normalisation de la situation en ce qui concerne les inondations, les prix de plusieurs éléments de l'assortiment alimentaire ont continué de grimper jusqu'à présent. La hausse des prix est due d'une part aux pertes de récolte de 2007 (riz, pommes de terre et autres cultures vivrières) entraînées par les inondations et, dans les régions montagneuses, par la sécheresse et les gelées, associées aux activités des négociants qui ont spéculé sur la réduction des approvisionnements, et d'autre part à l'accroissement des coûts de transport.

Entre la première semaine de février et la dernière semaine de juin, les prix de gros hebdomadaires des pommes de terre, du riz, des oignons, de la volaille et du porc sur les principaux marchés urbains ont enregistré des hausses extraordinaires et soutenues et se situent bien au-dessus des niveaux constatés un an auparavant (voir le graphique). Au cours des cinq derniers mois, les prix du riz ont augmenté de 22 à 24 pour cent dans les principaux départements producteurs de Santa Cruz et Cochabamba, et de 12,5 pour cent à La Paz. Ces chiffres sont à rapprocher de l'inflation générale, à savoir près de 5 pour cent en 2006. L'an dernier, au cours de la même période, les prix du riz avaient baissé de 4 à 9 pour cent dans les principales zones productrices de Santa Cruz et Cochabamba, tandis qu'ils étaient restés stables à La Paz. En ce qui concerne les pommes de terre, les prix ont augmenté d'environ 50 pour cent dans les départements producteurs de La Paz et Cochabamba et de jusqu'à 80 pour cent environ dans le département déficitaire de Santa Cruz. Sur la même période en 2006, les prix des pommes de terre avaient augmenté, mais plus lentement. Parallèlement, dans le cas de la volaille et du porc, principales denrées vivrières de base, en particulier dans les zones urbaines, les prix dans le département producteur de Cochabamba ont augmenté respectivement de 18 à 20 pour cent et de 8 à 10 pour cent entre février et juin, sous l'effet du renchérissement des principaux composants des aliments pour animaux (maïs, farine de soja et sorgho) dû au relèvement des prix intérieurs.

Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires qui s’est rendue dans le pays en avril de cette année a constaté que les prix au détail des produits alimentaires sur les marchés ruraux éloignés et éparpillés, en particulier dans les hauts-plateaux, étaient encore plus élevés que dans les villes. Cette situation s'explique par la production limitée dans ces zones, qui est destinée principalement à l'auto-consommation et est très peu commercialisée du fait des coûts de transport élevés, le réseau routier étant médiocre. En outre, l'absence de données sur les marchés et le pouvoir excessif des intermédiaires et des transporteurs qui achètent les produits alimentaires et les vendent dans les zones déficitaires, en fixant leur prix définitif pratiquement comme s'ils détenaient un monopole, sont quelques-uns des facteurs qui expliquent les hausses de prix plus importantes constatées en milieu rural.

La tendance à la hausse constatée pour les prix est imputable à plusieurs facteurs qui ont une incidence sur l'offre et la demande effective du pays. La production de plusieurs cultures vivrières de base devrait diminuer par rapport à l'année précédente en raison des mauvaises conditions météorologiques. En particulier, la production de paddy de 2007 a été estimée à environ 65 pour cent du niveau obtenu en 2006, tandis que celle de tubercules devrait reculer de 13 pour cent. En outre, compte tenu de la réduction des disponibilités en perspective, certains acteurs sur les marchés, tels que négociants, acheteurs et transporteurs, acquièrent de vastes quantités de céréales qu'ils vendront progressivement au cours des prochains mois en fonction des conditions du marché. Enfin, l'accroissement récent des envois de fonds de l'étranger a gonflé les liquidités disponibles, ce qui a stimulé la demande effective.

La forte hausse des prix compromet la sécurité alimentaire des ménages vulnérables qui sont des acheteurs nets de produits alimentaires, tant dans les villes que dans les campagnes. En particulier, l'état nutritionnel des communautés les plus démunies dans les hauts-plateaux est gravement menacé, alors que même les années normales, celles-ci ne peuvent pas produire suffisamment de nourriture pour couvrir leurs propres besoins et dépendent largement des marchés.



Amérique du Nord, Europe et Océanie

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Amérique du Nord

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Les perspectives concernant la production céréalière de 2007 aux États-Unis sont bonnes. À la fin juin, la récolte de blé d'hiver était bien avancée dans les États du sud, malgré une progression légèrement plus lente que d'ordinaire en raison de quelques pluies violentes. Après l'incertitude qui a régné pendant un certain temps quant à l'étendue des dommages causés par les gelées d'avril, les dernières indications montrent que l'incidence négative a été minime et selon les dernières prévisions, la production de blé atteindrait près de 44 millions de tonnes, soit une hausse de quelque 24 pour cent par rapport à l'année précédente. Il ressort aussi des dernières indications que la récolte de blé de printemps sera plus importante, l'état de la plupart des cultures étant apparemment bon, voire excellent à la fin juin, et la superficie n'ayant guère changé par rapport à l'année précédente. Ainsi, selon les prévisions, la production totale de blé atteindrait le niveau exceptionnel de 59 millions de tonnes, contre 49 millions de tonnes en 2006. Il s'agirait de la récolte la plus abondante rentrée depuis le record de 2003. En ce qui concerne les céréales secondaires, le pays semble en passe de produire en 2007 la plus grosse récolte de maïs jamais rentrée. Les semis de maïs étaient pratiquement terminés à la fin mai, alors que les conditions étaient propices, et selon les premières estimations, la superficie serait la plus étendue depuis 1944. Cette nette expansion est due pour l'essentiel à la demande intérieure exceptionnellement forte pour la production d'éthanol à base de maïs. À la fin juin, l'état des cultures était en gros bon ou excellent; selon les indications actuelles, la production pourrait atteindre quelque 320 millions de tonnes, mais les résultats dépendront en grande partie des conditions météorologiques pendant le reste de la campagne.

Au Canada, les semis des céréales de la campagne principale de 2007 sont dans l'ensemble terminés. La superficie consacrée au blé ce printemps est estimée officiellement en recul de près de 20 pour cent et serait de tout juste 6,2 millions d'hectares, soit la plus faible depuis 1970. Cette diminution est imputable notamment aux meilleurs prix offerts pour des cultures concurrentielles, ainsi qu'à la cherté des engrais et au report des semis, lequel a poussé les agriculteurs vers des cultures à campagne plus courte, comme l'orge et l'avoine. Selon les rapports, l'état des cultures est en général bon jusqu'à présent, et les réserves d'humidité du sous-sol dans la plus grande partie des Prairies suffiraient à assurer une bonne croissance tout au long de la campagne. Toutefois, la situation est préoccupante dans certaines zones: certains endroits du sud du Manitoba et du Saskatchewan sont trop humides en raison des violentes précipitations de printemps, ce qui pourrait favoriser l'apparition de maladies, tandis que dans le sud-ouest du Saskatchewan, où le blé dur est cultivé, le temps est trop sec et il faudra qu'il pleuve pendant le reste de la campagne de végétation pour que les rendements soient bons.

Tableau 9. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie

( en millions de tonnes)

  Blé Céréales secondaires Riz (paddy) Total céréales
  2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév. 2005 2006 estim. 2007 prév.
Amérique du

Nord

84.1 76.6 81.1 325.4 304.0 364.8 10.1 8.8 8.3 419.6 389.4 454.2
Canada26.827.322.126.323.628.50.00.00.053.050.950.6
États-Unis57.349.359.0299.1280.4336.310.18.88.3366.5338.5403.6
Europe 207.7 191.8 193.1 213.9 220.1 213.5 3.4 3.4 3.4 425.0 415.3 410.1
UE1124.1118.4130.3134.3138.3149.22.72.62.6261.1259.2282.2
Roumanie27.35.30.011.59.90.00.00.00.018.815.30.0
Serbie2.01.92.17.16.97.00.00.00.09.18.89.1
Pays européens de

la CEI

68.5 60.5 58.2 53.4 57.5 52.1 0.7 0.8 0.7 122.5 118.8 111.0
Fédération de

Russie

47.744.944.328.331.129.60.60.70.776.576.774.5
Ukraine18.713.912.118.720.115.60.10.10.137.434.127.8
Océanie 25.7 10.1 22.8 15.0 7.7 13.0 0.3 1.1 0.2 41.0 18.9 36.0
Australie25.49.822.514.47.112.40.31.00.240.118.035.1
1 UE-25 en 2005,2006 ; UE-27 en 2007.
2 En 2007 compris en UE-27.
Note: Total obtenu à partir de chiffres non arrondis.

Europe

Top

Dans l'Union européenne, les dernières prévisions font toujours état d'une augmentation probable de la production céréalière en 2007 par rapport à la récolte totale rentrée dans les 27 pays en 2006; les résultats marqueraient une hausse de près de 6 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Toutefois, dans certains pays, les perspectives se sont dégradées ces quelques dernières semaines, en raison des conditions défavorables créées par le temps sec/la sécheresse. Les pays les plus durement touchés sont situés à l'est de la région. En Roumanie, la production céréalière totale pourrait rester proche du niveau réduit de l'an dernier, mais la récolte de blé pourrait être la plus faible depuis la grave sécheresse de 2003. En Bulgarie, les perspectives de récolte sont très incertaines après les conditions météorologiques inhabituelles et très variables qui ont régné tout au long de la campagne. Toutefois, globalement, certaines grandes régions productrices semblent avoir souffert du temps plutôt sec, et une récolte céréalière inférieure à la moyenne est attendue.

Ailleurs, dans une moindre mesure qu'à l'est, plusieurs autres pays ont aussi signalé une diminution des rendements par rapport à ce qui s'annonçait précédemment, en raison du temps sec. En France, le temps généralement sec qui a régné dans le centre et le nord tout au long du printemps devrait avoir une incidence significative sur les rendements. En Allemagne et en Hongrie, les pluies tombées en mai ont amélioré les conditions pour les cultures au stade du développement après un mois d'avril très sec, mais elles sont probablement arrivées trop tard pour éviter une diminution du potentiel de rendement. En Italie, où le gouvernement a proclamé l'état d'urgence en raison de la sécheresse au début mai, les précipitations bénéfiques tombées à la fin du mois ont atténué les craintes d'importantes pertes de récolte, mais les rendements ne seront probablement pas aussi bon que prévu.

En d'autres endroits de l'UE, les perspectives restent pratiquement inchangées par rapport aux prévisions. Les précipitations bénéfiques tombées à la fin du printemps au Royaume-Uni et en Pologne ont fait reculer la probabilité de dommages irréversibles aux cultures dans ces deux pays. L' Espagne a continué de jouir de bonnes conditions météorologiques pendant cette campagne, avec des pluies régulières et des températures douces; on prévoit donc une forte augmentation de la production céréalière cette année, après deux années consécutives de récoltes réduites par la sécheresse.

Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), l'espoir d'obtenir une récolte céréalière exceptionnelle dans la sous-région s'est estompé, et la récolte s'annonce désormais nettement réduite; selon les prévisions, elle serait de 111 millions de tonnes, soit quelque 7,8 millions de tonnes de moins que le niveau déjà relativement médiocre de l'an dernier. Les pluies violentes tombées au printemps ont entravé les semis de céréales de printemps en Ukraine et en Fédération de Russie; ensuite, l'affaiblissement des précipitations et la chaleur inhabituelle qui a régné pendant la période de végétation ont compromis toutes les cultures céréalières et provoqué une maturation précoce et des pertes de rendement en certains endroits de la Fédération de Russie, du sud de l'Ukraine et du Moldova. L'Ukraine est le pays le plus durement touché: selon les prévisions, sa production céréalière totale pour 2007 reculerait de plus de 6,3 millions de tonnes (19 pour cent), par rapport à 2006. En Fédération de Russie, la récolte devrait diminuer d'environ 2,2 millions de tonnes (3 pour cent) par rapport à 2006, tandis qu'au Moldova, la production céréalière de 2007 pourrait enregistrer une hausse allant jusqu'à 13 pour cent environ. Outre les pertes de cette année en termes de quantités, la qualité des récoltes, en particulier de blé, a aussi été touchée, et la part de céréales de qualité alimentaire sera probablement beaucoup plus faible que d'ordinaire.

Océanie

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Les perspectives concernant la récolte de céréales d'hiver de 2007 en Australie sont contrastées, mais la production totale devrait se redresser fortement par rapport au niveau très réduit par la sécheresse obtenu l'an dernier. Dans son rapport de juin, le Bureau australien de l'agriculture et des ressources économiques a signalé que les pluies automnales généralisées tombées dans la plupart des endroits de Nouvelles-Galles du Sud, de Victoria et de l'Australie du Sud avaient permis à la campagne de démarrer dans des conditions idéales. Toutefois, en raison de la persistance du temps sec dans le Queensland et en Australie occidentale, la récolte d'hiver dans ces États s'annonce inférieure à la moyenne. Selon les prévisions, la superficie totale sous blé devrait augmenter de 11 pour cent, pour passer à 12,5 millions d'hectares; à supposer que les rendements moyens redeviennent normaux, la production de blé de 2007 devrait avoisiner au total 22,8 millions de tonnes, soit plus du double du volume de 2006. La superficie consacrée à l'orge, qui est l'autre grande céréale d'hiver, devrait aussi augmenter, d'environ 10 pour cent, et la production passerait à plus de 9 millions de tonnes.

Perspectives de récoltes et situation alimentaire

 

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