GRAINES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX^1/

PRIX2/

Les prix du complexe oléagineux ont encore flambé et devraient demeurer fermes

Durant la deuxième moitié de la dernière campagne et jusqu’au début de la nouvelle campagne commerciale^3/, les prix du complexe oléagineux ont poursuivi leur hausse prononcée en 2006/07. En septembre 2007, l’indice FAO des prix pour les farines/tourteaux s’établissait à 32 points (ou 18 pour cent), supérieur à la valeur correspondante de l’an dernier, tandis que pour les graines oléagineuses et les huiles/matières grasses, la différence était de 70-80 points (ou 60-70 pour cent). Les cours internationaux ont atteint un niveau record, jamais enregistré auparavant dans le cas des graines d’oléagineux, et depuis 23 ans dans le cas des huiles, et 34 ans dans celui des tourteaux. Un facteur clé à l’origine de la montée spectaculaire des prix est que les marchés des oléagineux sont directement influencés par les évolutions du marché connexe des céréales fourragères. Le maïs et le soja se heurtant à une demande croissante sur les marchés du fourrage ainsi que de l’énergie, et donc à une concurrence croissante sur les terres, la flambée sans précédent des cours internationaux du maïs s’est répercutée sur le marché des graines et des farines d’oléagineux et en particulier du complexe du soja. En outre, l’accroissement soutenu des besoins en biodiesel a débouché sur une demande croissante en huiles végétales, en particulier huile de soja, de colza et de palme. Cette tendance associée à une hausse constante de la consommation d’huiles végétales dans l’alimentation et à une faible croissance de la production totale d’huile en 2006/07, a entraîné une diminution progressive des disponibilités mondiales, à l’origine de la récente flambée des prix des huiles végétales.

 

Les prévisions actuelles concernant l’offre et la demande mondiales en 2007/08 misent sur la poursuite de la fermeté des cours internationaux des graines et produits d’oléagineux. La croissance modérée des approvisionnements en huiles/matières grasses et une baisse sans précédent des approvisionnements en farines, due à une chute significative de la production de graines d’oléagineux, devraient coïncider avec l’expansion régulière de la demande mondiale en utilisations alimentaires, fourragères et énergétiques, ce qui entraînerait une forte réduction des réserves. Les stocks mondiaux et les rapports stocks-utilisation, pour les huiles comme pour les farines, devraient s’effondrer jusqu’à des niveaux critiques. La contraction concomitante continue des marchés mondiaux des céréales devrait exercer une ultérieure pression sur le complexe oléagineux. Les marchés à terme indiquent la même tendance dans l’ensemble: au cours de la première moitié du mois d’octobre 2007, les contrats à terme du soja au CBOT livrables en mars ont été échangés à environ 150 dollars EU par tonne (ou 67 pour cent) de plus que pendant la période correspondante en 2006.

 

 

Compte tenu de la contraction anticipée du marché et du niveau exceptionnellement faible des stocks, une forte instabilité des prix est à prévoir durant cette campagne. Au cours de la première moitié de 2007/08, toute évolution inattendue concernant les cultures en cours de semis dans l’hémisphère Sud, en particulier de mauvaises conditions climatiques gravant sur les zones de croissance du soja en Amérique du Sud, aurait une forte incidence sur les prix. Les prix seront également sensibles à des évolutions concernant la production d’huile de palme en Asie du Sud-Est et à des achats d’huiles et de farines de la part des pays asiatiques (la Chine, en particulier). À mesure que la saison se poursuit, le marché sera de plus en plus influencé par les perspectives des récoltes pour 2008/09 dans l’hémisphère Nord. La façon dont les agriculteurs réagiront au nouveau régime des prix est encore très incertaine. La demande future en biocombustibles, et de là les politiques publiques dans ce domaine ainsi que les prix des combustibles fossiles, joueront un rôle important dans ce processus.

GRAINES OLÉAGINEUSES

Déclin sans précédent attendu pour 2007/08 de la production de graines oléagineuses

Après des années d’essor continu, la production mondiale de graines oléagineuses devrait décliner en 2007/08. La production mondiale annoncée devrait diminuer de 3 pour cent par rapport au niveau record établi lors de la dernière campagne, principalement à cause du soja. La production de soja, la plus importante culture oléagineuse du monde, est estimée en déclin de 6 pour cent. D’ailleurs, la production mondiale de graines de tournesol devrait chuter de 10 pour cent. En revanche, la production mondiale de colza, d’arachide, de palmiste et de coprah reprendra probablement après les mauvais résultats enregistrés lors de la dernière campagne. Cependant, la croissance de ces dernières récoltes ne suffira pas à compenser le déclin envisagé pour le soja et le tournesol.

Les deux principaux facteurs responsables de la chute annoncée de la production totale sont, premièrement, la concurrence accrue des céréales, en particulier aux États-Unis mais aussi en Chine et dans les pays de la CEI, qui a interrompu l’expansion régulière des superficies mondiales sous graines oléagineuses. Deuxièmement, des conditions climatiques défavorables ont gravé sur la production de graines oléagineuses dans plusieurs régions ou pays clés, dont l’Union européenne, la CEI, l’Australie, le Canada, la Chine, la Turquie et les États-Unis.

En ce qui concerne le soja, la chute de la production mondiale est imputable pour l’essentiel aux États-Unis. Les rapports indiquent que la superficie sous soja du pays a diminué de plus de 15 pour cent, dès lors que les agriculteurs ont préféré consacrer leurs terres au maïs qui offrait de meilleurs rendements. Par conséquent, la production de soja estimée devrait se situer au-dessous de 71 millions de tonnes, soit une baisse de 17 pour cent par rapport à la moyenne des trois dernières campagnes. La Chine a également connu une nette réduction de sa superficie sous soja laquelle, associée à des rendements inférieurs à la moyenne, a entraîné une baisse de la production de 12 pour cent. En réponse à ces réductions, les planteurs de soja d’Amérique du Sud, où la campagne agricole 2007/08 vient juste de démarrer, devraient augmenter leurs semis de soja, pour atteindre 43 millions d’hectares, c’est-à-dire 6-7 pour cent de plus que le niveau de la dernière campagne, soit un nouveau record. L’essentiel de cette expansion devrait se vérifier au Brésil. Dans des conditions climatiques normales, la production du continent devrait grimper et s’établir à 120 millions de tonnes. En ce qui concerne le tournesol, la chute de la production mondiale durant cette campagne serait principalement imputable à de mauvaises récoltes dans l’Union européenne, en Ukraine et dans la Fédération de Russie, suite à une réduction des superficies et à des conditions climatiques défavorables. Une partie de cette chute devrait être compensée par une production plus importante en Argentine, qui devrait accroître ses semis. La production mondiale de colza est prévue en hausse modérée, récupérant ainsi le déclin de l’an dernier à cause du climat. Encouragés par une forte demande et des prix exceptionnellement élevés, tous les principaux pays producteurs (à l’exception de la Chine) ont accru leurs superficies ensemencées. Cependant, des conditions climatiques défavorables ont entraîné des niveaux de rendements inférieurs à la moyenne dans la plupart des régions concernées. Un essor de la production mondiale d’ arachide est également prévu, principalement grâce aux très bons résultats obtenus en Inde, même si insuffisants pour compenser totalement la chute de la dernière campagne.

 

HUILES ET MATIÈRES GRASSES4/

L’essor des approvisionnements mondiaux en huiles et matières grasses devrait connaître une halte

Les prévisions actuelles de la FAO pour 2007/08 révèlent une augmentation de la production mondiale d’huiles et de matières grasses de moins de 2 pour cent, proche de celle de la dernière campagne mais sensiblement inférieure aux gains obtenus au cours des trois campagnes précédentes. Les huiles de palme, palmiste, coprah, colza et arachide devraient toutes enregistrer des augmentations conséquentes, mais la baisse sensible annoncée pour les huiles de soja et de tournesol devrait diminuer la croissance totale. La production mondiale d’ huile de soja, à elle seule, devrait précipiter de presque 6 pour cent, pour s’établir au-dessous de 37 millions de tonnes. En ce qui concerne les huiles tropicales, après une année de croissance réduite, l’ huile de palme devrait reprendre son expansion, avec une production d’ensemble qui devrait grimper jusqu’au niveau record de 42 millions de tonnes. L’huile de palme devrait ainsi jouer un rôle clé pour combler (au moins partiellement) l’écart créé par la chute de la production d’huiles de graines lors de cette campagne. La production en Malaisie et en Indonésie devrait augmenter de 9 et 12 pour cent respectivement. Dans le cas de la Malaisie, la croissance devrait être essentiellement soutenue par des améliorations des rendements, tandis que dans celui de l’Indonésie c’est le développement de la superficie exploitable qui devrait piloter l’expansion. En ce qui concerne les huiles de colza, coprah et arachide, la production mondiale ne devrait que partiellement se relever du déclin subi lors de la dernière campagne. Les disponibilités mondiales en huiles et matières grasses (c’est-à-dire les stocks de clôture de 2006/07 plus la production de 2007/08) ne devraient que légèrement augmenter, en net contraste avec la hausse moyenne de 5 pour cent enregistrée ces dernières années, en partie à cause de la chute des réserves qui a eu lieu lors de la campagne à peine écoulée.

 

La croissance de la consommation totale d’huiles et de matières grasses devrait ralentir mais une augmentation de l’utilisation pour des biocombustibles est à envisager

En raison d’une stagnation annoncée des approvisionnements, la croissance de la consommation mondiale d’huiles et de matières grasses ralentira probablement en 2007/08. L’utilisation mondiale ne devrait progresser que de 3 pour cent, contrairement aux 5 pour cent enregistrés ces dernières années. En particulier, la croissance de l’utilisation devrait s’affaiblir dans deux régions essentielles de consommation, que sont l’Asie et l’Union européenne. Seule aux États-Unis, la consommation devrait croître à un rythme plutôt moyen. L’huile de palme, dont les approvisionnements devraient être plus importants que ceux des huiles de graines, représenterait environ la moitié de la hausse de la consommation compte tenu de l’essor prévu du soja broyé, sous l’impulsion d’une forte demande de farine.

L’utilisation d’huiles végétales en tant que matières de base pour le biodiesel, ainsi que pour l’énergie électrique et pour le chauffage, devrait croître ultérieurement en 2007/08. Cependant, dans l’Union européenne, la hausse des prix des huiles végétales assortie de changements dans les politiques nationales concernant les biocombustibles a découragé la croissance de la demande. L’essor rapide de l’industrie du biodiesel dans l’Union européenne a peu de chances de se prolonger puisque, actuellement, l’essentiel des usines existantes opèrent bien en deçà de leur capacité. L’utilisation d’huile de colza par les producteurs de biodiesel, qui est à présent estimée absorber environ 60 pour cent de la production d’huile de colza de l’Union européenne, devrait rester à peu près inchangée en 2007/08. Aux États-Unis, la demande provenant de l’industrie du biodiesel devrait être le moteur principal de la hausse de 9 pour cent de la consommation d’huile de soja prévue pour le pays et, en conséquence, le secteur des biocombustibles est estimé absorber environ 20 pour cent de la production intérieure d’huile de soja. Une ultérieure croissance des industries du biodiesel est attendue dans plusieurs autres pays, notamment en Argentine, au Brésil, en Indonésie et en Malaisie. Dans l’ensemble, malgré les prix élevés des huiles végétales, la croissance continue de cette utilisation semble probable. Cependant, d’ultérieurs changements dans les politiques nationales concernant les biocombustibles (y compris les mesures commerciales), d’une part, et des évolutions des prix des huiles minérales, de l’autre, pourraient altérer ces perspectives.

Une contraction conséquente des stocks d’huiles et de matières grasses est envisagée

En 2007/08 la production mondiale d’huiles et de matières grasses devrait demeurer inférieure à la consommation pour la deuxième année consécutive. Les disponibilités mondiales devraient également se resserrer vis-à-vis de la demande, après avoir été abondantes pendant trois ans, provoquant ainsi une ponction supplémentaire sur les réserves. Après la modeste diminution vérifiée lors de la dernière campagne, les stocks mondiaux devraient chuter d’environ 12 pour cent en 2007/08. Ces prévisions reflètent principalement la situation aux États-Unis, où les réserves totales (c’est-à-dire les réserves d’huiles plus les huiles contenues dans les graines en réserve) devraient diminuer d’environ 2,4 millions de tonnes, ou presque 50 pour cent, pour compenser les récoltes réduites de soja durant cette campagne. En outre, des réductions de stocks sont attendues au Canada (colza/huile de colza) ainsi qu’en Europe de l’Est (tournesol/huile de tournesol) et en Amérique du Sud (soja/huile de soja). En revanche, les réserves d’huile de palme en Asie du Sud devraient se rétablir, grimpant à nouveau jusqu’à 4 millions de tonnes. Dans l’ensemble, ces prévisions misent sur une ultérieure chute du rapport stocks mondiaux-utilisation, de presque 2 points en pourcentage, ce qui explique la fermeté actuelle et vraisemblablement persistante des cours internationaux.

 

L’essor des échanges d’huiles et de matières grasses devrait se poursuivre

En 2007/08, le volume total des expéditions d’huiles et de matières grasses est anticipé en hausse de 4 pour cent, proche de 80 millions de tonnes (correspondant aux huiles et matières grasses plus les huiles contenues dans graines oléagineuses échangées). L’essentiel de cette expansion annoncée devrait être imputable aux huiles de palme et de soja. Le commerce d’huiles végétales destinées à la production de biocombustibles connaîtra probablement une hausse. Les pays en développement d’Asie, notamment la Chine, devraient être responsables de l’essentiel de la hausse anticipée des importations totales. En effet, une chute conséquence de la production agricole intérieure de la Chine devrait accroître le déficit du pays en huiles et matières grasses disponibles, augmentant ainsi les besoins d’importations de 14 pour cent, soit de plus de 2 millions de tonnes – malgré une croissance plus faible de la consommation intérieure. Par conséquent, la Chine devrait devenir le plus important acheteur mondial, responsable d’un quart des achats mondiaux. Une ultérieure expansion des importations est attendue dans l’Union européenne, suite à de mauvaises récoltes et à une croissance constante de la demande. En revanche, les prévisions d’une récolte record devraient entraîner une diminution conséquente des achats de la part de l’Inde, réduisant ainsi la dépendance du pays vis-à-vis des importations en 2007/08.

En ce qui concerne les exportations mondiales, la confiance qu’accorde le marché aux pays d’Amérique du Sud en tant que fournisseurs de soja et d’huile de soja s’intensifiera probablement car, aux États-Unis, le prélèvement de soja sur les stocks pour le broyage et l’exportation, ne suffira pas à empêcher une chute conséquente des ventes extérieures. En Argentine, où les capacités de broyage se sont ultérieurement développées, les expéditions supplémentaires concerneront surtout l’huile de soja, tandis que le Brésil devrait accroître principalement la vente de haricots. En ce qui concerne l’huile de palme, une nouvelle hausse des exportations mondiales est annoncée, imputable à la croissance de la production en Indonésie et en Malaisie. Les expéditions de l’Indonésie devraient encore enregistrer la plus forte hausse, permettant au pays d’accroître sa part de marché. Dans l’ensemble, la contribution des huiles de soja et de palme au commerce total d’huiles et de matières grasses devrait augmenter, fruit de plus importants approvisionnements et de prix plus rentables par rapport à d’autres produits.

FARINES ET TOURTEAUX5/

La chute prononcée de la production de farines entraîne vers le bas les approvisionnements totaux de farines et tourteaux

Les prévisions actuelles pour les récoltes de 2007/08 révèlent par une chute sans précédent de 4 pour cent de la production mondiale de farines et tourteaux, principalement due à une réduction prononcée de la production de soja aux États-Unis. D’une année sur l’autre, la production de farine de soja devrait diminuer de 10 millions de tonnes. La production de farine de tournesol devrait également baisser, tandis que des gains modérés sont annoncés pour tous les autres farines et tourteaux. La chute prévue de la production totale de farines sera concentrée en Chine et aux États-Unis, compensée seulement en partie par une production supérieure dans les pays d’Amérique du Sud et en Inde. Les disponibilités mondiales de farines et tourteaux (c’est-à-dire la production de 2007/08 plus les stocks de clôture de 2006/07) devraient également chuter, ce qui ne s’est vérifié qu’à deux reprises au cours des vingt dernières années.

La consommation de farines et tourteaux devrait encore se développer, malgré le niveau record des prix

La confrontation entre les approvisionnements en farines disponibles au niveau mondial et la demande mondiale anticipée signale une tension prononcée des marchés en 2007/08. D’une année sur l’autre la consommation totale (exprimée en équivalent protéines) devrait s’accroître de 5 pour cent, ou 5 millions de tonnes, alors que le déclin des disponibilités mondiales est estimé à 2 millions de tonnes. La farine de soja devrait être responsable de l’essentiel de la hausse prévue de la consommation. La consommation totale de farines et tourteaux devrait continuer de s’accroître malgré les prix élevés. Une des raisons est la hausse de la consommation des produits pour animaux en Asie, principalement imputable à d’ultérieures améliorations dans les revenus des ménages. La production animale devrait aussi augmenter, en particulier en Chine car, le secteur ayant été confronté à des problèmes liés aux maladies, la hausse consécutive des prix intérieurs devrait stimuler la production. Cependant, l’augmentation escomptée de la demande mondiale en farines et tourteaux proviendrait également de la pénurie exceptionnelle de céréales fourragères dans le monde entier. Les prix des céréales fourragères ont flambé en réponse à un déficit de l’offre au niveau mondial, induisant ainsi l’industrie des aliments composés à substituer les céréales fourragères par d’autres produits, notamment les farines d’oléagineux. Cette situation se vérifie en particulier dans l’Union européenne et aux États-Unis, ainsi que dans certaines zones d’Asie.

 

La chute prononcée des stocks de farines et tourteaux est inévitable

En raison d’un déficit conséquent prévu dans les approvisionnements de farines, une forte réduction des stocks (qui comprennent à la fois les farines et les farines contenues dans les graines oléagineuses stockées) est attendue en 2007/08. La chute des réserves mondiales est estimée à environ un tiers pour la campagne actuelle, s’éloignant ainsi des niveaux sécurisants des trois dernières campagnes. La chute sans précédent des stocks concerne principalement le soja et la farine de soja. Des ponctions sur les stocks devraient se vérifier surtout aux États-Unis. De modestes réductions sont également attendues en Argentine, au Brésil, en Chine et dans l’Union européenne. La comparaison entre les estimations des stocks et celles de la consommation confirme la probabilité d’une tension des marchés mondiaux des farines et tourteaux: le rapport stocks-utilisation devrait connaître une chute prononcée (de 17 à 11 pour cent), annulant ainsi les gains enregistrés au cours des trois dernières campagnes et confirmant la poursuite de la fermeté attendue des cours mondiaux des farines.

L’essor du commerce de farines devrait se poursuivre

Les échanges mondiaux de farines et tourteaux prévus (y compris l’équivalent farine des graines oléagineuses échangées) devraient atteindre un niveau record de 143 millions de tonnes en 2007/08, ce qui laisse supposer une augmentation de 6 pour cent d’une année sur l’autre. À l’image des dernières années, la quasi-totalité de la croissance des échanges mondiaux devrait être imputable à la farine de soja. L’essentiel de l’augmentation prévue des importations mondiales devrait provenir de l’Asie, en particulier de la Chine, où le total des achats devrait s’accroître de plus de 4 millions de tonnes, soit 16 pour cent, par rapport à la dernière campagne. Les faibles récoltes d’oléagineux de la Chine devraient entraîner un déclin de la production de farines provenant de cultures intérieures ce qui, associé à une hausse constante de la demande en aliments pour animaux, devrait faire progresser les importations du pays au niveau record de 32 millions de tonnes. La Chine serait ainsi à l’origine d’environ un quart des importations mondiales. D’autres importants acheteurs asiatiques devraient accroître leurs achats de farines, en particulier la République de Corée, l’Indonésie, les Philippines et la Thaïlande. Avec 45 millions de tonnes, le bloc de l’Union européenne devrait demeurer le plus important acheteur de farines du monde. L’augmentation implicite de 3 pour cent d’une année sur l’autre est principalement attribuée à la récente flambée des prix des céréales fourragères qui encourage les producteurs d’aliments composés de l’Union européenne à utiliser davantage de farines d’oléagineux.

Le régime des exportations de cette campagne devrait subir l’influence de la chute de la production de soja aux États-Unis. La diminution de la production intérieure de farines ainsi que la hausse de la demande interne (due aux prix élevés des céréales fourragères) devraient réduire les disponibilités exportables des États-Unis de près de 2 millions de tonnes (ou 5 pour cent). Par conséquent, la dépendance des marchés mondiaux vis-à-vis des approvisionnements sud-américains est appelée à s’accroître. En supposant que les prévisions actuelles concernant la production se concrétisent, les expéditions provenant d’Amérique du Sud pourraient se développer au rythme exceptionnel de 14 pour cent, ou de plus de 10 millions de tonnes, dont l’essentiel serait fourni, en quantités à peu près égales, par l’Argentine et par le Brésil. La part de marché conjointe des deux pays s’élèverait à 53 pour cent, tandis que celle des États-Unis s’effondrerait à 21 Pour cent. En ce qui concerne l’Asie, l’importance du rôle de l’Inde en tant que fournisseur local de farines devrait s’accroître ultérieurement. De vastes récoltes intérieures devraient permettre au pays de faire progresser ses exportations de farine jusqu’au niveau record de 5,7 millions de tonnes, surtout depuis que les importateurs de la région semblent privilégier des fournisseurs plus proches, compte tenu de la flambée des taux de fret.

1.  La quasi-totalité des oléagineux dans le monde est broyée afin d’obtenir des huiles et des matières grasses, destinées à la consommation humaine ou à des utilisations industrielles, de même que des tourteaux et des farines, ingrédients entrant dans la composition d’aliments pour animaux. L’analyse de l’état du marché porte donc moins sur les graines oléagineuses que sur les huiles et graisses de même que les tourteaux et farines. C’est ainsi que les données de production pour les huiles (tourteaux) obtenues à partir de graines d’oléagineux correspondent à l’équivalent huile (tourteaux) de la production actuelle des graines d’oléagineux utilisées, et ne reflètent pas le produit réel du broyage des graines d’oléagineux ni ne prennent en compte les variations de stocks de graines d’oléagineux. En outre, les données sur les échanges et les stocks d’huiles (tourteaux) correspondent à la somme des échanges et des stocks d’huiles et de tourteaux et à l’équivalent huile (tourteaux) des échanges et des stocks de graines d’oléagineux.

2.  Pour des détails complets sur les indices des prix et les prix, voir le tableau A-24 à l’appendice.

3.  Pour le complexe oléagineux, la campagne commerciale s’étend d’octobre à septembre.

4.  La présente section analyse l’évolution prévue de la production d’huiles de toutes origines qui, outre les produits dérivés des cultures oléagineuses décrites dans la section précédente, comprennent l’huile de palme, les huiles d’origine marine ainsi que les matières grasses animales.

5.  La présente section porte sur les farines de toutes origines qui, outre les produits dérivés des cultures oléagineuses décrites dans la section précédente, comprennent la farine de poisson ainsi que les farines d’origine animale.