novembre 2007  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

CÉRÉALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

GRAINES, HUILES ET FARINES D’OLÉAGINEUX

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

POISSON ET PRODUITS DE LA PÊCHE

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossiers spéciaux

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

Annonce

POISSON ET PRODUITS DE LA PÊCHE

PRIX

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Les perspectives concernant les prix de la crevette, le principal produit échangé au niveau international, sont plutôt mitigées en 2007, reflétant un affaiblissement de la demande mondiale d’importations. La faible croissance de la demande attendue aux États-Unis devrait maintenir le niveau et la valeur des importations vers ce marché inchangés depuis l’an dernier, avec quelques incertitudes liées à la qualité des exportations chinoises de crevette. Au Japon, la tendance à la baisse des importations de poisson n’épargne pas la crevette. Par ailleurs, la demande d’importations dans l’Union européenne continue de croître, surtout pour la crevette d’eau chaude mais, en général, de vastes disponibilités provenant de l’aquaculture exercent une pression sur les prix de la crevette, les pêches de capture de la crevette offrant davantage d’instabilité et de variation des prix. Au cours des prochains mois, les prix sur le marché des États-Unis pourraient quelque peu se raffermir, tandis qu’ils devraient probablement décliner dans l’Union européenne et au Japon. En 2008 les augmentations prévues de la production de crevette d’élevage exerceront une nouvelle pression à la baisse sur les prix.

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Une réduction des captures de thon, en particulier dans les océans Indien et Pacifique, a provoqué une hausse dramatique des prix, ce qui inquiète fortement les conserveries. Les coûts supérieurs des combustibles se sont ajoutés aux difficultés des flottilles de thon. Dans les zones orientales du Pacifique, la clôture imminente de la saison de la pêche a contraint les conserveries à brader massivement des matières premières, provoquant une augmentation des prix encore supérieure. À court terme, la flambée des prix du thon ne semble donner de signes d’interruption.

Une anticipation des tendances à court et moyen termes des prix des filets de morue surgelés, avec des marchés soumis à des tensions conflictuelles, relève du défi. D’un côté, des contingents européens de morue inférieurs, cette année et l’an prochain, devraient maintenir les prix à la hausse, tendance qui s’est vérifiée ces dernières années. Cependant, les disponibilités croissantes des produits à chair blanche, tels que les filets de pangasius vietnamien, devraient atténuer quelque peu la tendance à la hausse des prix de la morue. Par conséquent, les perspectives concernant les prix des filets surgelés de poisson de fond restent généralement stables.

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Le marché du saumon de l’Union européenne est caractérisé par une situation d’abondance pour l’offre et de faiblesse de la demande, avec des prix en déclin. Actuellement, les cotations courantes sont proches du prix d’importation minimum établi par l’Union européenne à 2,80 euros/Kg d’équivalent poids vif. Pour la période janvier-septembre 2007, la Norvège, principal producteur de saumon d’élevage, a exporté 390 000 tonnes de saumon (équivalent poids vif), soit une augmentation de 27 pour cent par rapport à la période correspondante de 2006. Cette augmentation en quantité a été assortie d’une augmentation en valeur de 4 pour cent seulement, ce qui a entraîné une chute substantielle de la valeur unitaire à l’exportation par rapport aux niveaux élevés de 2006, une année caractérisée par une forte demande et des disponibilités limitées tant pour les espèces d’élevage que pour les captures.

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Malgré une moindre production, les prix de la farine de poisson ont décliné au cours de 2007, par rapport aux plafonds enregistrés en 2006. Cette diminution a été due à une baisse des importations de la Chine, le principal marché pour la farine de poisson, qui détient d’énormes réserves, contraignant les producteurs péruviens à vendre à des prix au rabais. Cependant, les prix ont probablement touché le fond au niveau actuel de 1 050 dollars EU/tonne, et sont susceptibles de repartir puisque la Chine devrait bientôt reprendre ses achats de farine de poisson. La farine de poisson est un ingrédient nutritionnel extrêmement important pour les espèces carnivores d’aquaculture et son prix a un impact immédiat sur les coûts de production de l’aquaculture.

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PRODUCTION

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L’aquaculture devrait dépasser les pêches de capture en tant que principale source d’approvisionnement en poisson

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La production mondiale de poisson est caractérisée par une production de l’aquaculture toujours plus importante, même lorsque les taux de croissance sont en déclin, et par des pêches de capture en recul, une tendance qui prévaudra probablement aussi en 2007. La contraction des pêches de capture reflète une surexploitation généralisée des ressources marines, et des stocks de poissons réduits, en particulier de poissons de fond, mais aussi des pêches réduites d’anchois au Pérou en 2006 et 2007. De plus, les prix élevés du carburant ont une incidence négative sur les pêches en haute mer, telles que la pêche au thon. Le chalutage des crevettes, une activité de pêche nécessitant beaucoup de carburant, a également été frappé par la flambée des prix du pétrole en 2007. Par ailleurs, la croissance rapide de l’aquaculture s’est poursuivie en 2007 pour la plupart des espèces produites pour le commerce international, telles que le saumon, la crevette, le poisson-chat et le tilapia, dont la production a enregistré une croissance à deux chiffres. Très prochainement, l’aquaculture dépassera les pêches de capture en tant que source principale d’approvisionnement en poissons de consommation. Actuellement, sa part s’établit à environ 45 pour cent.

Pour l’année à venir, la tendance générale de la croissance de la production de l’aquaculture, d’une part, et de moindres pêches de capture, de l’autre, ont de fortes chances de se poursuivre, bien que la disponibilité limitée en farine de poisson et huile de poisson, ingrédients essentiels pour la nourriture des espèces carnivores, puisse freiner la croissance rapide de la production de l’aquaculture. En effet, l’essentiel de la farine/huile de poisson provient des pêches de capture de petits poissons pélagiques qui ont connu un déclin en 2006 et 2007. Pour remédier à ce problème, l’industrie de tous les principaux pays producteurs d’aliments pour animaux aquatiques explore de nouvelles formules d’alimentation à base de protéines, non dérivées de poissons, mais qui permettent le développement des omega-3 chez les poissons d’élevage.

COMMERCE

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Pour la première fois, le commerce mondial du poisson devrait bientôt culminer à 100 milliards de dollars EU.

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Avec 79 pour cent de la production mondiale de poisson et de produits de la pêche (de capture plus aquaculture) provenant des pays en développement, il est tout à fait naturel que ceux-ci jouent un rôle prépondérant dans le commerce international. En fait, la moitié des exportations mondiales de poisson, qui représentent 86 milliards de dollars EU (2006), sont actuellement issues des pays en développement. Le revenu net des exportations est encore d’une importance vitale pour l’économie de nombreux pays en développement exportateurs de poisson, représentant plus de 22 milliards de dollars EU par an. Les importations concernent essentiellement les pays développés, qui sont responsables d’environ 80 pour cent de la valeur totale des importations, à savoir 90 milliards de dollars EU (2006).

Le commerce international de poisson et de produits de la pêche continue d’augmenter vigoureusement, reflétant une consommation croissante, non seulement dans l’ Union européenne et aux États-Unis, mais aussi dans toutes les autres régions, y compris l’Asie, à l’exception remarquable du Japon. L’accroissement des volumes des échanges (excepté pour la farine de poisson) ainsi que des valeurs témoignent aussi de la mondialisation croissante de la chaîne de valeur des pêches, dont la transformation est externalisée en Asie (c’est-à-dire en Chine, en Thaïlande et au Viet Nam) et, dans une moindre mesure, en Europe centrale et orientale (c’est-à-dire en Pologne et dans les États baltes) et en Afrique du Nord (au Maroc). Il est important de noter que de nombreuses espèces, telles que le saumon, le thon et le tilapia, sont de plus en plus échangées sous forme transformée (filets ou longes).

La Chine1/ est le plus important exportateur de poisson avec 8,9 milliards de dollars EU (2006) mais ses importations sont également en augmentation, atteignant 4,2 milliards de dollars EU (2006). La croissance des importations de la Chine est en partie imputable à l’externalisation, puisque les transformateurs chinois importent actuellement des matières premières de toutes les principales régions, y compris d’Amérique du Sud et du Nord et d’Europe, pour les re-transformer et les exporter, mais elle reflète aussi la croissance de la consommation intérieure chinoise d’espèces de poisson non disponibles au niveau local. Le commerce de la Chine en 2007 (six mois) révèle une forte croissance tant des exportations que des importations (voir tableau). D’après la tendance actuelle, la Chine devrait bientôt dépasser l’ Espagne en tant que troisième pays importateur au monde2/ après le Japon et les États-Unis.

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L’ Union européenne est de loin le plus vaste marché unique pour les importations de poisson et de produits de la pêche. Cela reflète à la fois une consommation intérieure croissante mais aussi le fait que l’Union européenne s’est élargie à 27 pays membres. Les importations de 2006 (UE-25) ont atteint 38 milliards de dollars EU, en hausse de 16 pour cent par rapport à celles 2005, soit 42 pour cent des importations mondiales totales. Cependant, les statistiques officielles comprennent également les échanges entre membres de l’Union européenne. Si les échanges intrarégionaux sont exclus, l’Union européenne a importé une valeur de 20,5 milliards de dollars EU en poisson et produits de la pêche provenant de fournisseurs extérieurs à l’Union européenne, une augmentation de 16 pour cent par rapport à 2005. Cela fait de l’Union européenne la plus vaste marché du monde avec environ 27 pour cent des importations mondiales. Les chiffres partiels pour 2007 confirment cette tendance actuelle à la hausse des importations de l’Union européenne, avec une augmentation de 3 pour cent en valeur enregistrée sur la période janvier-juin.

Le Japon est le plus large marché du poisson pour un seul pays, mais les volumes des importations ont décliné ces dernières années, en raison d’une plus faible demande intérieure et d’une tendance vers une consommation réduite de poisson à long terme. En 2006, les importations, principalement de crevette, thon et saumon, ont connu un déclin de 3,5 pour cent par rapport à 2005, pour se situer à moins de 14 milliards de dollars EU, et une réduction en volume de 3,2 millions de tonnes. Les chiffres pour 2007 confirment cette tendance à la baisse, avec une ultérieure chute de 5,5 pour cent en valeur des importations.

Les États-Unis sont le deuxième marché pour les importations d’un seul pays après le Japon. Avec une population croissante et une tendance positive de la consommation des produits de la mer à long terme, les importations ont atteint 13,3 milliards de dollars EU en 2006, soit une hausse de 1,5 pour cent par rapport à 2005. En 2007, elles dépasseront probablement celles du Japon, faisant des États-Unis le marché le plus étendu pour un seul pays. Les quantités importées de produits comestibles de la pêche ont atteint 2,5 millions de tonnes en 2006. Les chiffres pour 2007 (huit mois) indiquent une petite augmentation en volume de 0,7 pour cent, tandis que la valeur importée a connu une plus forte croissance, de 5,6 pour cent.

Le produit le plus largement importé en valeur est la crevette, suivie du saumon, du crabe et du thon. Il importe de noter la forte croissance des importations de tilapia en 2007 (+17 pour cent en volume et +21 pour cent en valeur) et de crabe (+12 pour cent en volume et +22 pour cent en valeur).

 


Le poisson, l’OMC et le rôle des normes

Contrairement à d’autres aliments ou produits agricoles, le poisson ne fait pas l’objet de l’Accord sur l’agriculture de l’OMC. Pour cette raison, dans les négociations courantes de Doha sur la libéralisation des échanges, le poisson et les produits de la pêche sont considérés dans le cadre de l’accès aux marchés des produits non agricoles.

Dans le commerce mondial actuel du poisson, trois vastes marchés (c’est-à-dire l’Union européenne, le Japon et les États-Unis) représentent deux tiers de toutes les importations. Avec les autres pays développés, ce groupe de pays est responsable de presque 80 pour cent des importations totales. Compte tenu des disponibilités intérieures stagnantes et d’une consommation croissante, ils sont contraints à dépendre des importations pour couvrir une part de plus en plus importante de la demande intérieure. C’est la principale raison pour laquelle les tarifs d’importation dans les pays développés sont si faibles et, hormis quelques exceptions comme dans le cas de plusieurs produits à valeur ajoutée, ne représentent aucun obstacle significatif au commerce. Par conséquent, les pays en développement ont réussi à obtenir un accès accru aux marchés des pays développés sans se heurter à des droits de douane prohibitifs. En réalité, l’obstacle le plus important aux exportations croissantes aujourd’hui, au-delà de la disponibilité matérielle des produits, est l’impossibilité d’adhérer aux exigences de qualité et d’hygiène concernant les importations, et non les tarifs d’importation. Les accords de l’OMC les plus significatifs concernant le commerce du poisson, outre les engagements individuels des pays membres sur les tarifs d’importation, sont ceux qui concernent les subventions, l’antidumping, les obstacles techniques au commerce, les mesures sanitaires et phytosanitaires et le règlement des différends.

Les exportations des pays en développement, qui représentent dans l’ensemble près de 5 pour cent du commerce total de poisson et produits de la pêche, ne se heurtent pas seulement aux obstacles techniques officiels ou mesures sanitaires et phytosanitaires des pays importateurs, mais aussi aux exigences croissantes concernant les questions environnementales et sociales. La récente domination des grands détaillants et de chaînes de restaurants dans la distribution et la vente des produits de la mer, ne se contente pas de déplacer le pouvoir de négociation vers les ultimes stades de la chaîne de valeur, mais permet aussi aux détaillants d’imposer de façon croissante des normes et marques privées ou commerciales sur les exportations des pays en développement, rendant plus difficile l’accès aux marchés internationaux et aux circuits de distribution pour les petits producteurs de poisson.

UTILISATION

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La consommation mondiale par habitant de poisson et produits de la pêche a constamment progressé au cours des dernières décennies, d’une moyenne de 11,5 Kg pour les années 70, 12,8 Kg pour les années 80, jusqu’à 14,8 Kg dans les années 90. Elle a continué de s’accroître dans les années 2000, jusqu’à une moyenne de 16,4 Kg par habitant en 2001-2003. Les chiffres au niveau mondial, cependant, sont fortement sensibles à la domination de la Chine. En fait, la consommation de poisson et de produits de la pêche par habitant intérieure en Chine a progressé, partant de moins de 5 Kg dans les années 70 pour atteindre 26 Kg actuellement ce qui, compte tenu de l’étendue de la population chinoise, a contribué pour l’essentiel de la croissance de la consommation mondiale par habitant. En excluant la Chine, la consommation par habitant s’est établie en moyenne à 13,5 Kg dans les années 70, 14,3 Kg dans les années 80, diminuant dans les années 90, pour se situer à 13,2 Kg par habitant. La moyenne pour la période 2001-2003 indique une nouvelle augmentation, et atteint 14,0 Kg par habitant. Selon les estimations de la FAO pour les années les plus récentes, la consommation de poisson comestible par habitant devrait s’accroître davantage et s’établir en moyenne à 17,2 Kg en 2006 et à 17,4 Kg en 2007. Cependant, il existe de grandes différences entre la consommation par habitant d’une région à l’autre, avec des niveaux au-dessous de la moyenne et stables en Amérique du Sud et en Afrique. Dans tous les cas, c’est la région de l’Afrique qui préoccupe le plus, compte tenu du faible niveau absolu de consommation et de la forte croissance prévue de la population. Par ailleurs, l’Afrique possède des potentialités significatives pour l’aquaculture, qui sont actuellement loin d’être exploitées.


1.  Région administrative spéciale de Hong Kong et Province de Taiwan non comprises.

2.  Avec la Région administrative spéciale de Hong Kong et la Province de Taiwan, la Chine est déjà le troisième importateur.

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