juin 2008  
 Perspectives de l'alimentation
  Analyse des marchés mondiaux

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LES MARCHÉS EN BREF

CÉREALES

BLÉ

CÉRÉALES SECONDAIRES

RIZ

GRAINES OLÉAGINEUSES, HUILES ET FARINES

SUCRE

VIANDES ET PRODUITS CARNÉS

LAIT ET PRODUITS LAITIERS

POISSON ET PRODUITS HALIEUTIQUES

ENGRAIS

TAUX DE FRET MARITIME

Dossier spécial

Appendice statistique

Indicateurs du marché et factures des importations vivrières

INDICE FAO DES PRIX

Announcement

RIZ

PRIX

Top

Les restrictions à l'exportation propulsent les prix internationaux du riz à des niveaux record

Les prix du riz ont flambé au cours des derniers mois, atteignant, en termes nominaux, des niveaux sans précédent. Depuis novembre ils suivent une tendance à la hausse régulière mais relativement lente, notamment par rapport aux autres produit en vrac tels que le blé ou le maïs. Selon l'indice FAO des prix du riz (1998-2000 = 100), les cours internationaux du riz ont augmenté de 12 pour cent seulement entre janvier et octobre 2007. Ils se sont nettement raffermis depuis, avec une progression de 11 pour cent entre octobre et décembre, suivie d'un décollage exceptionnel de 71 pour cent entre janvier et avril 2008, époque à laquelle l'indice des prix avait atteint le record historique de 280 en termes nominaux. À la suite du cyclone catastrophique qui a frappé le Myanmar les 2 et 3 mai 2008, les cours internationaux ont bondi de 10 pour cent en une semaine. Début mai 2008, les prix avaient plus que doublé par rapport à leur niveau de mai 2007.

Perspectives de l'alimentation

 

L'accélération générale des prix, qui s’est amorcée en novembre 2007, a coïncidé avec la limitation des exportations dans différents pays exportateurs, dans le cadre des mesures destinées à contenir l'inflation des prix intérieurs des denrées alimentaires. Ces mesures ont été adoptées au moment où un certain nombre de pays tels que le Bangladesh et les Philippines essayaient de se procurer de grandes quantités de riz sur le marché international, soit pour compenser les pertes subies à la suite des inondations, soit pour reconstituer leurs réserves de riz. La combinaison des restrictions à l'exportation et de l'envolée de la demande d'importation a eu un impact considérables sur le marché, faisant flamber les prix internationaux.

Malgré l'amenuisement des disponibilités en Thaïlande, le gouvernement s’est efforcé jusque-là de ne pas restreindre ses ventes à l'étranger. En tant que l'une des sources d'approvisionnement encore accessibles, le marché thaïlandais a vu ses cours s’envoler depuis novembre. Par exemple, le prix dur riz thaïlandais 100% B, souvent considéré comme représentatif du marché mondial, a plus que doublé depuis janvier, passant de 385 USD à 898 USD la tonne à la mi-mai 2008. Cette augmentation a également été particulièrement marquée pour le riz thaïlandais A1 Super entièrement en brisures qui étaient coté 764 USD la tonne en mai 2008, soit le double de son niveau de janvier 2008. Le raffermissement des prix a également concerné les autres grands exportateurs. Au Viet Nam, l'Indica en brisures à 25 pour cent était coté 810 USD la tonne en mai 2008, soit 127 pour cent de plus qu'en janvier, surpassant son homologue thaïlandais depuis février. Les prix d'exportation du riz ont également flambé au Pakistan. Suite à l'interdiction qui pèse sur les exportations de riz ordinaire, les cours du riz indien ne sont pas disponibles depuis février, sauf pour le basmati qui a gagné 24 pour cent depuis janvier. Les prix d'exportation aux États-Unis, autre grand pays exportateurs qui s'est efforcé de ne pas interrompre les échanges, se sont également envolé au cours des derniers mois, mais dans une moindre mesure que dans les pays exportateurs d'Asie. Par exemple, le riz long américain numéro 2,4% était coté 820 USD la tonne en avril 2008, soit une hausse de 51 pour cent depuis janvier, mais moins que le prix payé en avril pour le riz blanc thaïlandais 100% B ; cette situation est relativement exceptionnelle car la faiblesse du dollar a rendu le riz américain plus compétitif. En mai, toutefois, les cours du riz américain (941 USD la tonne) ont à nouveau dépassé ceux du riz thaïlandais.

Perspectives de l'alimentation

 

Les cours internationaux actuels battent les records1/, ce qui est en contradiction avec les niveaux de production mondiaux relativement élevés de la campagne 2007 (dont l'essentiel est actuellement sur le marché) ainsi qu'avec les perspectives concernant la production mondiale de riz de 2008, qui sont encore plus optimistes. Plus que les caractéristiques du marché, la flambée des cours internationaux reflète un bouleversement des échanges causé par les restrictions à l'exportation imposées par les principaux exportateurs, parmi lesquels figuraient en mai 2008 l'Inde, Pakistan et le Viet Nam, y compris certains fournisseurs plus modestes comme le Brésil, le Cambodge, l'Équateur et l'Égypte.

Au cours des quelques prochains mois la situation du marché mondial du riz pourrait s'améliorer, de nouvelles récoltes étant rentrées tant dans l'hémisphère Sud que dans l'hémisphère Nord, ce qui pourrait contribuer à inverser la tendance à la hausse des prix, lesquels avaient dernièrement atteint des sommets. Toutefois, les cours mondiaux du riz devraient rester très forts, jusqu'à octobre-novembre au moins, époque à laquelle le gros de la récolte de paddy de 2008 fera son apparition sur le marché. Jusque-là, les disponibilités des pays exportateurs qui n'ont pas limité l'accès à cette denrée seront particulièrement tendues, étant donné, notamment, qu'un nombre de grands pays importateurs, dont la République islamique d'Iran, la Malaisie, le Nigéria et le Sénégal, devraient reprendre leurs achats sur le marché mondial. La pression devrait considérablement se relâcher en Inde, qui est sur le point de rentrer une récolte record pour la campagne secondaire de 2007, laquelle permettra d'assouplir les restrictions qui pèsent actuellement sur les exportations.

Le déroulement régulier de la prochaine campagne de paddy de 2008 sera crucial pour un retour à des prix plus proches de la normale. Le marché devrait logiquement réagir fortement en cas de choc, comme cela s'est vérifié après les conséquences désastreuses du cyclone Nargis au Myanmar, qui a fait flamber les prix pendant les premières semaines de mai. À long terme, toutefois, les prix mondiaux (et intérieurs) devraient retomber à leurs niveaux d'avant 2007, en raison de la hausse des coûts et de la nécessité de reconstituer les stocks dans plusieurs pays.

Tableau 4. Aperçu général du marché du riz

 
2006/07 2007/08 estim 2008/09 prévisions Variation: 2008/09 par rapport à 2007/08
  millions de tonnes %
BILAN MONDIAL (base riz usiné)    
Production 429.1 435.2 445.3 2.3
Commerce 1 31.0 28.9 29.8 3.2
Utilisation totale 426.7 437.1 444.9 1.8
Alimentation371.9378.6384.21.5
Stocks de clôture 105.5 105.0 105.8 0.8
  
INDICATEURS DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE 
Consommation par habitant:    
 Monde kg/an56.957.257.40.3
 PFRDV kg/an69.670.070.00.0
Rapport stocks mondiaux- utilisation %24.123.623.5-0.4
Rapport stocks des principaux pays exportateurs-utilisation totale %16.016.215.9-1.9
     
  2006 2007 2008 Variation:
janvier-mai 2008
     par rapport à
janvier-mai 2007
Indice FAO des prix du riz   %
(1998-2000=100)117137234*81
1 Exportations dans l'année civile (seconde année indiquée)
2 Les grands exportateurs sont notamment les suivants: Inde, Pakistan, Thaïlande, États-Unis d'Amérique et Viet Nam
Pour de plus amples renseignements, prière de consulter le site de la FAO sur le suivi du marché du riz à l'adresse suivante: http://www.fao.org/es/esc/en/15/70/highlight_71.html
* janvier-mai 2008

 

PRODUCTION

Top

La production mondiale de riz atteint un nouveau record

Selon l'analyse actuelle du marché mondial, les disponibilités internationales devraient suffire à répondre à la demande mondiale. La production mondiale de la campagne 2007, qui touche à sa fin avec la rentrée des récoltes de la campagne secondaire de 2007, est estimée à 652 millions de tonnes (435 millions de tonnes en équivalent riz usiné), niveau record qui marque une hausse de 9 millions de tonnes par rapport aux prévisions précédentes, et 1,5 pour cent de plus qu'en 2006. Cette révision reflète des meilleures perspectives de production dans toutes les régions, soit parce que les pertes subies en septembre dernier se sont avérées révélées moins importantes qu'on ne l'avait cru, soit parce que les cultures secondaires de 2007 dont la récolte est en cours s’annoncent plus favorables. La moisson des cultures secondaires a été abondante, ce qui a rendu les perspectives particulièrement optimistes au Bangladesh, au Cambodge, en Inde et en Thaïlande, qui devraient tous terminer la campagne avec des volumes record.

Les perspectives concernant la production mondiale de paddy de 2008 sont encore plus optimistes, les premières prévisions de la FAO se chiffrant à 667 millions de tonnes (445 millions de tonnes en équivalent riz usiné), soit une croissance de 2 pour cent et un nouveau record. Toutefois, le gros des récoltes de 2008 étant rentré au cours du dernier trimestre, l’augmentation des disponibilités n’aura pas d’influence immédiate sur les prix. L'attente de bonnes recettes serait pour une large part à l'origine de cette croissance, laquelle pourrait être encore plus marquée si les appels à développer la riziculture et les incitations à cet effet se traduisent par une expansion encore plus forte que prévu des semis.

L'accroissement de la production mondiale en 2008 devrait être entièrement le fait des gains enregistrés dans les pays en développement, surtout en Asie mais aussi en Afrique et en Amérique latine et dans les Caraïbes, tandis que les pays développés accuseraient un recul pour la quatrième année consécutive. En 2008, la production de paddy en Asie pourrait dépasser pour la première fois le point de référence, à savoir 600 millions de tonnes. Les prévisions actuelles, qui s'établissent à 605 millions de tonnes, représenteraient une augmentation de 13 millions de tonnes par rapport à 2007. Des gains importants sont escomptés dans toute la région, les producteurs réagissant aux prix attrayants et aux mesures d'incitation prises par les gouvernements pour stimuler la riziculture. Selon les attentes actuelles, le Bangladesh, la Chine, l'Inde, la République populaire démocratique de Corée, les Philippines, la Thaïlande et le Viet Nam devraient enregistrer les gains les plus importants, en termes absolus. Malgré perturbation causée par le cyclone Nargis, la production du Myanmar devrait également enregistrer une expansion notable en 2008. Parmi les pays de l'hémisphère Sud, où la campagne est bien avancée, les perspectives sont optimistes pour l'Indonésie et Sri Lanka, en dépit des quelques pertes dues aux inondations subies récemment. En Afrique, à supposer que le régime pluviométrique soit normal au cours des prochains mois, la production devrait progresser de près de 4 pour cent, pour atteindre 23,2 millions de tonnes en 2008, des gains importants étant escomptés en Côte d'Ivoire, en Égypte, au Ghana, en Guinée, au Mali et au Nigéria. Toutefois, la production ne devrait guère changer à Madagascar, tandis qu'elle reculerait au Mozambique, suite aux récentes inondations survenues dans ces deux pays. En Amérique latine et dans les Caraïbes, la production de paddy devrait se redresser de 7 pour cent, passant à 26,2 millions de tonnes en 2008. Bien qu'une certaine progression soit escomptée dans les pays d'Amérique centrale et des Caraïbes, l'augmentation sera essentiellement le fait de récoltes plus importantes en Amérique du Sud, en particulier en Argentine, en Bolivie, au Brésil, en Colombie, en Uruguay et au Venezuela, où une grande partie des cultures de riz en est déjà au stade de la moisson. En ce qui concerne les pays d' autres régions, la production s'annonce mauvaise en Australie, où en raison de graves pénuries en eau à la fin 2007, seulement une fraction de la superficie rizicole habituelle a pu être ensemencée. Les perspectives sont quelque peu négatives dans l'Union européenne, où la concurrence exercée par d'autres cultures pourrait avoir un effet négatif sur le volume de riz récolté pour cette campagne, et aux États-Unis, essentiellement suite aux retards des semis qui risquent d’avoir un impact négatif sur les rendements.

 

COMMERCE

Top

Le commerce mondial de riz fléchira probablement en 2008 après avoir atteint un record historique de 31 millions de tonnes en 2007

Depuis la publication du numéro de novembre 2007 des Perspectives de l’alimentation, les prévisions concernant le commerce mondial de riz en 2008 ont été abaissées de 1,6 million de tonnes, pour passer à 28,9 millions de tonnes, essentiellement parce qu'il est plus difficile d'accéder aux disponibilités mondiales, un nombre croissant de pays ayant imposé des restrictions à l'exportation. Parallèlement, suite à la diffusion des nouvelles données officielles sur les exportations et les importations, les estimations concernant les échanges en 2007 ont été relevées de 1,1 million de tonnes et s'établissent à 31,0 millions de tonnes, niveau record sans précédent. On prévoit donc un recul de 7 pour cent (soit 2,1 millions de tonnes) des échanges de riz en 2008 par rapport au niveau record de 2007. Cette chute s'explique en grande partie par la situation de l'offre et est lourdement influencée par les politiques d'exportation restrictive adoptées par plusieurs grands fournisseurs traditionnels du marché international. À ce niveau, les échanges de riz représenteraient 6,5 pour cent de la production mondiale de riz usiné, contre 7,1 pour cent en 2007.

Perspectives de l'alimentation

 

Les marchés mondiaux du riz sont peu développés, dans la mesure où 6 à 7 pour cent seulement de la production mondiale sont commercialisés à l'échelle internationale. Dans ce contexte, une variation relativement faible en pourcentage de l'offre ou de la demande peut se traduire par une fluctuation beaucoup plus prononcée des échanges, ce qui exerce une pression importante sur les cours internationaux, à moins de réagir en gérant les stocks selon les besoins (rétention ou prélèvements). Faute de disponibilités commercialisables - en raison de l'épuisement des stocks ou de l'application de politiques restrictives - les prix mondiaux ont tendance à réagir plus violemment en cas de choc.

IMPORTATIONS DE RIZ

Top

La hausse des prix et les difficultés d'approvisionnement risquent de ralentir les importations mondiales de riz en 2008

Le recul des importations mondiales en 2008 attendu par la FAO serait dû en partie aux prix beaucoup plus élevés que les pays devraient payer sur les marchés internationaux et aux difficultés d'approvisionnement auprès des exportateurs. De fait, à en juger par un questionnaire de la FAO auquel ont répondu plusieurs gouvernements, le volume des importations prévu en 2008 était supérieur au chiffre retenu par la FAO, car il possible que les intentions d'achat ne se concrétisent pas intégralement, en dépit de l'abaissement ou de la levée droits d'importation dans de nombreux pays.

La contraction des importations mondiales en 2008 devrait être principalement attribuable aux pays asiatiques, région dans laquelle les livraisons devraient diminuer de 11 pour cent par rapport à l’année précédente pour se chiffrer à 12,9 millions de tonnes. Plus particulièrement, les livraisons à destination du Bangladesh, de l'Indonésie, de la République islamique d'Iran et de l'Arabie saoudite devraient ralentir, ce qui neutralisera plus que largement l'accroissement des importations destinées à la République populaire démocratique de Corée, à l'Iraq et aux Philippines. Selon les prévisions actuelles, les importations des pays africains diminueraient de 5 pour cent pour atteindre 9,3 millions de tonnes en 2008, car la hausse des cours internationaux devrait inhiber les achats de riz, en particulier ceux de la Guinée, du Nigéria, du Sénégal et de l'Afrique du Sud. Les transactions des pays de la région Amérique latine et Caraïbes devraient rester de l'ordre de 3,5 millions de tonnes, l'augmentation des livraisons à destination du Brésil, de la Colombie et de l'Équateur pouvant compenser les reculs enregistrés au Mexique, au Nicaragua et au Pérou. En ce qui concerne le reste du monde, l'Australie, les États-Unis et l'Union européenne devraient tous importer davantage en 2008.

Perspectives de l'alimentation

 

EXPORTATIONS DE RIZ

Top

Les mesures prises en vue de limiter les exportations pourraient faire chuter le volume des échanges à son plus bas niveau depuis 2004

Face à l'inflation galopante et/ou aux troubles civils, un certain nombre de grands exportateurs de riz, dont le Cambodge, l'Égypte, l'Inde, le Pakistan et le Viet Nam, ont opté pour une restriction des exportations, en imposant à partir d'octobre 2007, des taxes à l'exportation, des prix minimums à l'exportation, des seuils d'exportation, ou purement et simplement des interdictions d'exportation. Depuis, des exportateurs de riz moins importants, voire des importateurs traditionnels comme le Brésil ou l'Indonésie leur ont emboîté le pas.

Comme le marché du riz est peu développé et que les exportations mondiales sont assurées par une poignée de pays, les mesures adoptées récemment pour limiter les ventes internationales ont gravement faussé le mécanisme normal des échanges. En exacerbant la tendance à la hausse des prix, elles ont provoqué de nombreux manquements des exportateurs, qui n'ont pas honoré les contrats, mais aussi favorisé l'intensification des accords entre gouvernements, vraisemblablement conclus à des prix inférieurs à ceux proposés par les négociants privés. La limitation des exportations a également soulevé la question de la fiabilité des fournisseurs mondiaux de riz, qui est particulièrement pertinente pour les pays qui dépendent de plus en plus des importations pour répondre à leurs besoins.

Perspectives de l'alimentation

 

L'essentiel de la contraction des exportations mondiales de riz en 2008 devrait être imputable à la réduction des expéditions en provenance de l'Inde, mais également de l'Égypte, du Guyana, du Pakistan et du Viet Nam, qui sont les plus grands exportateurs à réduire actuellement leurs ventes sur le marché international. Les exportations en provenance de l'Inde, en particulier, devraient, selon les prévisions, tomber à 2,3 millions de tonnes, soit le plus bas niveau depuis 2001 et nettement moins que les 5 millions de tonnes expédiées en 2007. Ce recul ne sera que partiellement compensé par une augmentation des expéditions en provenance de la Chine continentale, de la Thaïlande et des États-Unis. L'Argentine, la République dominicaine, le Myanmar, l'Uruguay et le Venezuela devraient également exporter plus cette année.

 

UTILISATION

Top

Malgré la hausse des prix à la consommation, la consommation de riz par habitant risque d'augmenter quelque peu en 2008

Au cours des derniers mois, le riz a été au centre de l'attention, après la forte augmentation des prix signalée un peu partout dans le monde. Là où le riz constitue la principale denrée de base, ce renchérissement a souvent été associé à l’agitation sociale, ce qui montre l'importance de ce produit dans la vie politique, non seulement en Asie mais également dans certaines parties d'Afrique et d'Amérique latine et des Caraïbes. En général, les prix intérieurs ont été influencés par la hausse des coûts de production, de transformation et de transport, associée dans une large mesure à la flambée des prix du pétrole. Dans les régions du monde qui dépendent des importations ou des exportations de riz, les prix intérieurs de cette denrée ont également été poussés à la hausse par le renforcement des cours internationaux. En règle générale, toutefois, l'augmentation des prix intérieurs a été nettement moins marquée que celle observée sur les marchés internationaux.

Dans l'ensemble, l'utilisation mondiale de riz en 2008 devrait s'accroître de 2 pour cent pour atteindre 437 millions de tonnes en équivalent usiné, dont 379 millions de tonnes devraient être destinés à la consommation alimentaire, soit 1,8 pour cent de plus qu'en 2007. Ainsi, la consommation de riz par habitant devrait légèrement augmenter pour passer à 57,2 kg par an, ce qui montre que les consommateurs de riz réagissent peu à l'évolution des prix. Cette progression reflète également un délaissement des aliments plus coûteux, tels que les produits de l'élevage.

La consommation de riz cette année est soutenue par des mesures politiques visant à maintenir des prix abordables. Ces mesures comprennent notamment le contrôle des prix de détail, l'élargissement des distributions ciblées de riz subventionné aux ménages bénéficiaires, l'exemption des taxes ou des droits d'importation, le contrôle des exportations et les prélèvements sur les stocks publics. Bon nombre d'entre elles pourraient avoir de graves incidences sur les finances publiques et ne sont donc pas viables à long terme. C'est le cas, en particulier, dans les pays qui ne sont pas concernés par la manne pétrolière et doivent dépenser beaucoup plus de devises pour couvrir leurs factures tant énergétique qu’alimentaire. Les incidences du renchérissement du riz sur les marchés internationaux devraient être plus limitées dans de nombreux pays dont la monnaie s'est appréciée par rapport au dollar E.-U.; de ce fait, la hausse des cours mondiaux en dollars E.-U. ne devrait pas entièrement répercutée sur les consommateurs.

 

STOCKS

Top

Malgré une augmentation de la production mondiale en 2007, les stocks mondiaux risquent de fléchir en 2008

Suite à la révision en hausse des chiffres concernant la production de 2007, les prévisions concernant les stocks mondiaux de riz reportés sur 2008 ont été relevées et s'établissent à près de 105 millions de tonnes, ce qui marquerait un léger repli par rapport au niveau révisé de l'an dernier. Les pays développés seraient responsables de ce recul, tandis que les stocks des pays en développement ne devraient guère augmenter par rapport à leurs niveaux d'ouverture.

Les stocks détenus par les grands pays exportateurs en tant que groupe devraient augmenter, du fait principalement des restrictions à l'exportation appliquées cette année par l'Inde, qui lui ont permis de reconstituer ses réserves aussi bien privées que publiques. Le Cambodge, l'Égypte et le Laos devraient également reconstituer quelque peu leurs réserves en 2008. En revanche, les stocks devraient s'amenuiser en Chine, en Thaïlande en Uruguay et aux États-Unis, essentiellement du fait de la progression des expéditions vers l'étranger. Les réserves devraient également s'amenuiser au Myanmar, afin de compenser les pertes infligées par le cyclone. La plupart des pays importateurs traditionnels nets, en particulier le Brésil, la République islamique d'Iran, l’Iraq, le Nigéria et le Sénégal, devraient puiser sur leurs réserves en 2008 suite à la limitation des importations. Les Philippines feraient partie des quelques exceptions à la règle: le pays serait en mesure de reconstituer ses stocks, grâce à la progression de la production en 2007 et à l'intensification des achats effectués sur le marché international cette année. L'Indonésie devrait également reconstituer quelque peu ses réserves, grâce à la récolte exceptionnelle de 2008.

Les réserves mondiales de riz, qui s'élèvent à un peu plus de 105 millions de tonnes, suffiraient à couvrir en 2008 environ 24 pour cent de l'utilisation, ce qui est un peu moins que le rapport stocks-utilisation de 2007.

Perspectives de l'alimentation

 


1. Les prix mondiaux ont atteint des niveaux record en termes nominaux. En termes réels ils sont encore très loin des niveaux observés lors de la crise alimentaire mondiale des années 1970

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