Examen par région

Afrique

Afrique du Nord

Les perspectives globales de récolte restent contrastées

La récolte des céréales d'hiver de 2007 doit commencer à partir de juin dans la plupart des pays de la sous-région. Les perspectives de production restent contrastées. En Égypte, plus grand producteur de la sous-région, les perspectives sont favorables, principalement pour le blé irrigué. En revanche, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, elles sont moins bonnes et des récoltes réduites sont attendues cette année, du fait essentiellement des réserves d'humidité insuffisantes à l'époque des semis et des pluies irrégulières tombées ensuite dans les principales régions productrices. Les conditions météorologiques au printemps seront cruciales pour les rendements des cultures dans ces pays.

Tableau 4. Production céréalière de l'Afrique ( en millions de tonnes)

Afrique de l'Ouest

La situation globale des disponibilités alimentaires reste satisfaisante mais des difficultés persistent dans plusieurs pays

La préparation des sols est en cours dans les pays côtiers, en vue des semis de céréales de la campagne principale de 2007, tandis qu'au Sahel, les semis devraient avoir lieu en juin. La situation des approvisionnements alimentaires reste dans l'ensemble satisfaisante dans la plupart des endroits de la sous-région, suite à l'abondante récolte céréalière rentrée en 2006. Au Sahel, les prix des denrées alimentaires sont généralement stables depuis le début de la campagne commerciale en décembre. Toutefois, des problèmes localisés de sécurité alimentaire persistent dans plusieurs pays, principalement par manque d'accès. Des missions conjointes CILSS/FAO/FewsNet d'évaluation après récolte se sont rendues au Tchad, en Guinée-Bissau, en Mauritanie et au Sénégal en février-mars 2007 afin d'évaluer la situation alimentaire, qui demeure encore globalement satisfaisante, en dépit des volumes céréaliers réduits enregistrés en 2006 et des perturbations du marché (voir l'encadré).

En ce qui concerne les autres pays du Sahel, au Niger, environ 30 pour cent de la population reste en proie à l'insécurité alimentaire en dépit de la récolte record enregistrée l'an dernier, selon la toute dernière évaluation de la vulnérabilité menée conjointement par le Gouvernement nigérien, la FAO, FEWSNet et le PAM, du fait des mauvaises récoltes en certains endroits et de la pauvreté généralisée. Parmi les départements qui comprennent le plus grand nombre de personnes exposées à l'insécurité alimentaire figurent Tahoua (38 pour cent), Tillabéri (34 pour cent) et Zinder (31 pour cent). Même si les chiffres suggèrent une nette amélioration par rapport à l'an dernier, l'enquête fait apparaître le caractère structurel de l'insécurité alimentaire au Niger. Au Burkina Faso, où une récolte record a été rentrée l'an dernier, on signale que la situation alimentaire devient de plus en plus précaire dans plusieurs régions qui ont enregistré des rendements très réduits en 2006 en raison de l'arrivée tardive des pluies ou des inondations. Il s'agit notamment de certains départements des provinces de Komandjari et de Gnagna (à l'est), de Bam et de Sanmentenga (au centre-nord), de Lorum et Passoré (au nord) ainsi que de la zone sahélienne.

Missions d'évaluation CILSS/FAO/FewsNet après récolte dans certains pays du Sahel
En Mauritanie, les estimations concernant la production céréalière totale de 2006 ont été révisées à la baisse, passant à environ 145 000 tonnes, contre 173 000 tonnes selon la mission CILSS/FAO à la fin de l'an dernier, ce qui s'explique essentiellement par la réduction des rendements due aux infestations de ravageurs et aux précipitations irrégulières. Ainsi, la production est en baisse de 27 pour cent par rapport au niveau de l'an dernier et au-dessous de la moyenne. La Mauritanie est un pays à déficit vivrier dont la production intérieure ne couvre qu'un tiers des besoins d'utilisation nationaux. Elle est largement tributaire des importations de céréales secondaires (mil et sorgho) en provenance du Sénégal et du Mali voisins, ainsi que des achats de blé sur le marché international. Par conséquent, les prix des denrées alimentaires sont un facteur clé pour l'accès à la nourriture de la majorité des Mauritaniens. À l'époque de la Mission d'évaluation conjointe, les prix tant des céréales secondaires que du blé étaient relativement élevés, en raison d'une mauvaise récolte au Sénégal et de la hausse des prix du blé sur le marché international. Toutefois, les prix du bétail étaient aussi relativement élevés, ce qui a limité l'incidence négative de la cherté des denrées alimentaires sur les pasteurs, qui sont parmi les populations les plus vulnérables. Cela, ainsi que les programmes de protection sociale destinés aux ménages qui sont menés actuellement par le PAM et le Commissariat à la sécurité alimentaire (CSA), contribue à mitiger l'incidence négative de plusieurs années consécutives de mauvaises récoltes sur la sécurité alimentaire. Les conditions du marché et la situation des groupes vulnérables doivent faire l'objet d'un suivi constant, afin de fournir une aide si nécessaire. Au Sénégal, les estimations concernant la production céréalière totale de 2006 ont été revues à la baisse par les services nationaux de statistiques, passant à environ 988 000 tonnes, soit une diminution d'environ 33 pour cent par rapport à 2005 et d'environ 14 pour cent par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Ce recul est dû aux précipitations irrégulières et à l'insuffisance des disponibilités d'intrants en 2006. Selon les estimations, la production d'arachides, principale source de revenu en espèces des ménages ruraux, aurait diminué de 34 pour cent, pour passer à 461 578 tonnes. La production de haricots, de sésame et de pastèques a aussi accusé un recul significatif. Si les disponibilités de mil et de sorgho ont été tendues du fait de la faible production intérieure et des prélèvements limités effectués par les agriculteurs (situation exacerbée par la commercialisation en cours des arachides), celles de riz ont augmenté, d'où une situation des approvisionnements vivriers globalement satisfaisante. Par conséquent, les prix des céréales ont poursuivi la tendance normale, n'augmentant que légèrement en janvier et février. Le Sénégal est un pays à déficit vivrier et la production intérieure couvre seulement la moitié des besoins d'utilisation céréalière nationaux. En dépit de la situation globalement satisfaisante des disponibilités alimentaires, l'accès à la nourriture pourrait se dégrader rapidement dans plusieurs zones qui ont accusé de nets reculs de la production ou ont été touchées par d'autres chocs graves. Il s'agit notamment du département de Matam, où la faible pluviosité a réduit les possibilités en ce qui concerne les cultures de récession, importante source de revenus dans la région; des communautés rurales de Koulor à Tambacounda et Maka Yopp dans le Kaolack, où les mauvaises conditions météorologiques et le manque d'intrants ont entraîné d'importantes pertes de récoltes; et de la Casamance, où l'insécurité a entraîné le déplacement de milliers de personnes. Dans ces zones, les groupes vulnérables doivent faire l'objet d'un suivi constant et recevoir une assistance si nécessaire. En Guinée-Bissau, des problèmes de commercialisation de la noix de cajou, qui est la principale source de revenus en espèces des ménages ruraux, continuent de compromettre la sécurité alimentaire de la catégorie de population la plus vulnérable. La production intérieure de cultures vivrières ne couvre pas les besoins de consommation nationaux et les agriculteurs doivent acheter du riz importé pour compléter leur propre production, en utilisant pour cela les recettes tirées de la vente des noix de cajou. Du fait des prix élevés fixés par le gouvernement, les négociants n'ont pas acheté la production de noix de cajou de 2006 aux agriculteurs, ce qui a privé ceux-ci de revenus et provoqué une grave insécurité alimentaire localisée en plusieurs endroits. Le gouvernement n'a pas encore annoncé les prix fixés pour cette année, mais des problèmes de commercialisation subsistent dans le secteur de la noix de cajou, ce qui continue de peser sur la sécurité alimentaire des producteurs. Au Tchad, les mauvaises conditions de sécurité qui règnent dans l'est du pays continuent de perturber les activités commerciales, en limitant la circulation de produits entre régions et en causant de fortes hausses de prix en certains endroits. Le déplacement de la population, qui se poursuit, pourrait aussi compromettre la préparation des sols pour la campagne agricole 2007, qui doit commencer en mai. L'insécurité entrave en outre toujours plus l'accès des organismes d'aide humanitaire aux réfugiés soudanais.

Afrique centrale

Les approvisionnements vivriers s'améliorent mais des difficultés persistent en certains endroits du fait de l'insécurité

Les semis de céréales de la campagne 2007 viennent tout juste de commencer. Selon les dernières estimations de la FAO concernant la production céréalière totale de la sous-région en 2006, les résultats seraient bons, à savoir quelque 3,7 millions de tonnes, chiffre légèrement supérieur à celui de l'année précédente et à la moyenne, principalement du fait des bonnes conditions météorologiques. Au Cameroun, la campagne agricole 2006/07 a été marquée par de bonnes conditions météorologiques et une progression de la superficie ensemencée, selon les estimations préliminaires d'une mission conjointe Ministère de l'agriculture et du développement rural (MINADER) et Programme alimentaire mondial qui s'est rendue dans les provinces septentrionales d'Adamaoua, Nord et Extrême-Nord. La production céréalière totale de ces trois provinces (qui assurent 60 pour cent de la production nationale) a été estimée à environ 1,38 million de tonnes, ce qui représente une augmentation de 13 pour cent par rapport à la bonne récolte de l'année précédente. Suite à la bonne récolte rentrée au Cameroun et dans les pays voisins, notamment au Nigéria, les marchés céréaliers sont bien approvisionnés et les prix, relevés jusqu'en février 2007, étaient généralement stables et inférieurs à ceux pratiqués l'année précédente. La situation des approvisionnements vivriers devrait être satisfaisante en 2007, y compris dans les régions de Chari et Logone à l'extrême-nord du pays, qui ont connu une grave crise alimentaire en 2005. En République centrafricaine, en revanche, l'insécurité persistante continue d'entraîner le déplacement d'une grande partie de la population et compromet la sécurité alimentaire.

Afrique de l'Est

De bonnes récoltes de la campagne secondaire dans la plupart des pays confirment une production record en 2006/07

La récolte des céréales de la campagne secondaire 2006/07 est pratiquement terminée dans toute la sous-région, exception faite de l'Éthiopie, où les cultures de la campagne secondaire "belg" seront moissonnées à partir de juin. En Éthiopie, la récolte belg s'annonce dans l'ensemble bonne, en raison des averses précoces qui ont favorisé la préparation des sols. Au Kenya, la récolte des céréales de la campagne secondaire des "petites pluies" de 2006/07, qui représente jusqu'à 20 pour cent de la production annuelle, est terminée. Les pluies bénéfiques tombées d'octobre 2006 à début janvier 2007 ont contribué à améliorer les rendements. Cette récolte est la principale source de nourriture en certains endroits des provinces du Centre et de l'Est. En Somalie, la récolte céréalière de la campagne secondaire "deyr" qui vient d'être rentrée dans le sud est estimée à 111 000 tonnes, soit près du triple de la mauvaise récolte de l'an dernier et 13 pour cent de plus que la moyenne d'après-guerre, du fait de la meilleure pluviosité enregistrée pendant la campagne. Au Soudan, la récolte du blé vient tout juste de commencer et selon les prévisions, la production atteindrait 642 000 tonnes, soit 55 pour cent de plus que l'an dernier. En République-Unie de Tanzanie, les perspectives concernant les céréales secondaires de la campagne principale "msimiu" de 2007, à récolter à partir de mai, dans les zones à régime pluvial unimodal (centre, sud et ouest du pays, y compris les régions montagneuses du sud-ouest qui produisent des excédents de maïs) sont favorables en raison des pluies abondantes. Dans les zones à régime pluvial bimodal de la région côtière septentrionale et du nord-est du pays, les cultures de la campagne des courtes pluies "vuli" de 2006/07 sont pratiquement toutes moissonnées et de bons résultats sont escomptés du fait des pluies bénéfiques tombées pendant la campagne de végétation. En Ouganda, la récolte des céréales de la deuxième campagne 2006/07 est terminée. En dépit des pluies anormalement violentes qui ont affecté la récolte en décembre 2006 et au début janvier 2007, selon les estimations, la production serait supérieure à la moyenne.

Le plus gros des récoltes de la campagne secondaire est désormais achevé, et compte tenu des récoltes supérieures à la moyenne ou abondantes de la première campagne rentrées dans de nombreux pays, les dernières estimations de la FAO concernant la production céréalière totale de 2006/07 (première et deuxième campagnes) de la sous-région (2006 dans le tableau 4) s'établissent à 35,3 millions de tonnes, niveau record qui marque une augmentation de 13,5 pour cent par rapport à l'année précédente.

La campagne agricole principale de 2007/08 est sur le point de démarrer dans plusieurs zones équatoriales de la région; les résultats de cette campagne dépendront dans une très large mesure de la pluviométrie pendant la saison des pluies de mars à mai. Les prévisions pour cette période indiquent une pluviosité normale ou inférieure à la normale dans les grandes régions productrices de la République-Unie de Tanzanie, du Kenya, de la Somalie et du centre du Soudan, ainsi que de l'est et du sud de l'Éthiopie. Au mois de mars, la pluviométrie est déjà signalée comme étant inférieure à la normale dans cette région. Toutefois, dans pratiquement tout l'Ouganda, dans le centre de l'Éthiopie, au sud du Soudan, au nord-ouest et sur le littoral de la République-Unie de Tanzanie, dans les zones côtières du Kenya et au sud de la Somalie, une pluviosité proche de la normale ou supérieure à celle-ci est prévue. À ce stade très précoce, les prévisions provisoires de la FAO indiquent un recul probable de la production céréalière 2007/08 par rapport aux récoltes abondantes rentrées pendant la campagne 2006/07.

Les approvisionnements vivriers s'améliorent mais des difficultés persistent en certains endroits

Suite aux bonnes récoltes de 2006/07, la situation globale des disponibilités alimentaires s'est considérablement améliorée dans la plupart des endroits de l'Afrique de l'Est, par rapport à la même époque l'an dernier. Les excédents céréaliers enregistrés en de nombreux endroits ont fait fléchir les prix des céréales, exception faite de l'Éthiopie et de l'Érythrée où d'autres facteurs inflationnistes les maintiennent à un niveau élevé. Les pluies abondantes ont aussi amélioré l'état des parcours. De ce fait, les pasteurs se sont moins déplacés en quête d'eau et d'aliments pour animaux, les disponibilités de lait ont augmenté et la sécurité alimentaire globale des ménages pastoraux s'est améliorée.

En dépit de l'amélioration globale de la sécurité alimentaire, toutefois, des millions de personnes restent tributaires de l'aide alimentaire, en raison de plusieurs facteurs conjugués, dont le conflit et l'incidence des mauvaises conditions météorologiques passées ou actuelles. L'escalade récente du conflit et des troubles civils en Somalie, qui a entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes, est très préoccupante. En outre, la fièvre de la Vallée du Rift, maladie virale aiguë qui provoque de la fièvre tant chez le bétail que chez les humains, a frappé le Kenya à la fin décembre 2006. Cette maladie a déjà tué des centaines de personnes et de nombreuses bêtes et a fait baisser le taux de reproduction du cheptel. Les mesures de lutte, parmi lesquelles la fermeture des marchés et des restrictions imposées aux mouvements de bétail, ont réduit les revenus des pasteurs. Le niveau des stocks de vaccins est faible et la saison des pluies qui s'annonce risque de créer de nouveau des conditions favorables à la propagation rapide de la fièvre de la Vallée du Rift. Les régions pastorales du sud-est de l'Éthiopie, du sud de la Somalie et du nord-est du Kenya se remettent à peine de plusieurs années de sécheresse, pendant lesquelles les troupeaux ont été considérablement réduits et de nombreux pasteurs se sont appauvris. De graves infestations de criquets pèlerins ont également été signalées sur la côte et en certaines parties de l'Érythrée, du Soudan et du nord de la Somalie. La FAO, en collaboration avec les autorités nationales, suit de près la situation.

Afrique australe

Les perspectives concernant les récoltes céréalières de 2007 sont contrastées, certains endroits ayant subi de graves inondations et une sécheresse prolongée

La récolte des céréales de la campagne principale de 2007, maïs principalement, est en cours dans la sous-région. Selon les prévisions préliminaires de la FAO, la production totale de maïs s'établirait à 14,8 millions de tonnes, ce qui est pratiquement similaire au niveau inférieur à la moyenne enregistré l'an dernier. Toutefois, les perspectives varient considérablement d'un pays à l'autre, car les inondations de janvier-février ont entraîné de graves pertes de récolte en certaines parties, tandis que dans d'autres, les rendements ont été réduits du fait de la sécheresse persistante.

En Afrique du Sud, le plus grand producteur de la sous-région, les prévisions établissent la récolte de maïs de 2007 à 7,1 millions de tonnes, soit une hausse d'environ 3 pour cent par rapport au niveau exceptionnellement bas de l'an dernier mais toujours nettement moins que la moyenne, la reprise des semis compensant à peine la chute des rendements. Les estimations officielles indiquent que la superficie consacrée au maïs a progressé d'environ 860 000 hectares par rapport au faible niveau de l'an dernier, passant à quelque 2,9 millions d'hectares, en raison du relèvement des prix. Toutefois, les vagues de sécheresse prolongées et l'insuffisance globale des précipitations dans le principal triangle du maïs du pays devraient entraîner une réduction considérable des rendements. Le temps sec qui a régné pendant la campagne a aussi eu une incidence négative sur les semis et les rendements au Lesotho, au Swaziland, en Namibie, au Botswana et au Zimbabwe, et les volumes céréaliers de 2007 devraient reculer dans ces pays par rapport aux résultats de l'an dernier. En revanche, une récolte exceptionnelle est escomptée au Malawi, du fait des pluies abondantes et bien réparties, associées aux disponibilités suffisantes d'intrants agricoles subventionnés à l'époque des semis. En Zambie et à Madagascar, les pluies violentes qui sont tombées au cours de la deuxième partie de la campagne agricole, de janvier à mars, ont entraîné de graves inondations localisées et endommagé l'infrastructure et des milliers d'hectares de cultures sur pied. Toutefois, les abondantes précipitations tombées en d'autres endroits de ces pays devraient avoir accru les rendements, et les volumes céréaliers de 2007 devraient être légèrement supérieurs à la moyenne. Dans les zones touchées par les inondations, les vastes réserves d'humidité des sols pourraient aussi avoir un effet bénéfique sur les cultures de récession pendant la campagne secondaire. Des pluies violentes et des inondations ont aussi causé de graves dégâts aux cultures dans le centre du Mozambique, tandis que dans les provinces méridionales, la sécheresse prolongée a entraîné une réduction des rendements de maïs; toutefois, les importantes zones productrices du nord ont bénéficié de bonnes précipitations pendant la campagne. Les résultats définitifs des récoltes céréalières de cette année sont encore incertains. Au Zimbabwe, au cours de la deuxième moitié de la campagne, les précipitations ont été nettement inférieures à la moyenne dans le sud-sud-ouest du pays, ce qui a nui gravement aux cultures, mais les régions nord-nord-est ne devraient guère avoir de meilleurs résultats. Les conditions météorologiques instables, associées aux pénuries d'intrants agricoles, se traduiront par une récolte céréalière réduite cette année. En Angola, la nouvelle augmentation de la superficie consacrée aux céréales enregistrée pendant cette campagne contribuera probablement à un relèvement de la production cette année, sans guère de variation des rendements par rapport à la moyenne à long terme. Compte tenu des mauvaises perspectives de récolte, des missions FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires ont été demandées par les Gouvernements du Zimbabwe, du Swaziland et du Lesotho.

Les prix augmentent rapidement sur les marchés en Afrique du Sud (maïs) et à Madagascar (riz)

Du fait des mauvaises perspectives de récolte, les prix du maïs ont grimpé en Afrique du Sud, principal pays exportateur de la sous-région; les prix du maïs, exprimés en dollars EU, sont actuellement supérieurs à ceux pratiqués à la même époque l'an dernier, ce qui touche le Swaziland, le Lesotho et autres marchés dépendants de la région. De même les pluies violentes qui n'ont cessé de tomber à Madagascar ont réduit les disponibilités de riz, d'où une forte augmentation des prix de cette denrée. Dans d'autres pays, toutefois, les prix du maïs, principale denrée alimentaire de base, sont actuellement nettement inférieurs aux niveaux correspondants enregistrés un an auparavant, époque à laquelle des pénuries alimentaires sévissaient dans plusieurs pays.

 

Asie

Extrême-Orient

Les perspectives en ce qui concerne les céréales d’hiver de 2007 continuent d’être généralement favorables

Les perspectives continuent d’être généralement favorables en ce qui concerne les céréales d’hiver (essentiellement blé) qui sont au stade de développement dans l’ensemble des principaux pays producteurs. En Chine, les semis de blé ont été plus restreints en certains endroits en raison du temps sec qui a prévalu l’automne dernier et selon les rapports, les réserves d’humidité des sols continueraient d’être limitées dans certaines régions du nord et du centre. Selon les dernières prévisions, la production chuterait de quelque 4 pour cent par rapport à l’an dernier, pour passer à 99,5 millions de tonnes. En revanche, en Inde, une nette augmentation de la production est attendue cette année du fait de l’expansion de la superficie ensemencée et de conditions climatiques particulièrement bonnes. Par conséquent, les importations de blé du pays pourraient atteindre, selon les prévisions, 3 millions de tonnes en 2007/08, soit un volume bien inférieur au volume exceptionnellement élevé de 6,5 millions de tonnes l’année précédente. Le Pakistan devrait également de nouveau engranger une bonne récolte de blé d’hiver en 2007, les prévisions établissant la production à 22 millions de tonnes, soit un niveau proche du volume record de l’an dernier qui reflète les bonnes conditions climatiques qui ont prévalu en hiver et au printemps jusqu’à présent. Dans les pays de l’hémisphère sud, en Indonésie et au Sri Lanka, la récolte de riz de la campagne principale est en train d’être rentrée. Selon les prévisions, la production devrait être quelque peu inférieure aux bons résultats de l’an dernier, tout en restant proche de la moyenne. Les perspectives en ce qui concerne le riz de la campagne sèche en Thaïlande, en République démocratique populaire lao, au Cambodge et au Viet Nam sont en général satisfaisantes.

Tableau 5. Production céréalière de l'Asie ( en millions de tonnes)

Des difficultés d’approvisionnements vivriers persistent dans plusieurs pays

Bien que la situation des disponibilités alimentaires soit globalement satisfaisante dans la sous-région, les populations vulnérables d’un certain nombre de pays continuent de souffrir d’une grave insécurité alimentaire. Les principaux problèmes de sécurité alimentaire concernent la République populaire démocratique de Corée, le Sri Lanka, le Timor-Leste et le Népal. Au Timor-Leste, par suite de la violence qui a sévi en avril et en mai 2006, 100 000 PDI (10 pour cent de la population du pays) vivent encore dans des camps selon les estimations. La situation déjà précaire de la sécurité alimentaire a encore empiré en raison de la sécheresse qui a régné au début de la campagne principale actuelle. Une mission conjointe FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires s’est rendue dans le pays pour évaluer l’impact du mauvais temps sur la production agricole (principalement le maïs), les marchés et la sécurité alimentaire de la population vulnérable. Au Népal, la production de paddy de 2006 serait inférieure, selon les estimations officielles, de plus de 10 pour cent à celle de l’année précédente et se situerait au-dessous de la moyenne par suite de conditions météorologiques défavorables et de maladies des cultures. Les régions les plus touchées sont celles du centre et de l’ouest. Une mission FAO/PAM d’évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires est actuellement dans le pays. Malgré des approvisionnements vivriers globalement satisfaisants au Sri Lanka, la sécurité alimentaire continue d’être durement touchée dans le nord-est par la dégradation de la situation sur les plans politique et de la sécurité. Le pays a également été affecté par les inondations qui ont suivi les pluies de mousson torrentielles en janvier 2007, entraînant le déplacement de quelque 60 000 personnes, principalement dans le district de Nuwara Eliya et Hambantota. En République populaire démocratique de Corée, la production céréalière de 2006 est estimée officiellement à 4,07 millions de tonnes au total (dont 1,64 million de tonnes de riz usiné et 1,96 million de tonnes de maïs), soit un résultat quelque peu supérieur aux premières attentes et à la moyenne, mais qui reste inférieur de quelque 100 000 tonnes au record de l’année précédente. Compte tenu de ces chiffres de production révisés, les besoins d’importations céréalières (essentiellement sous forme d’aide alimentaire) atteindraient, selon les prévisions, 960 000 tonnes en 2006/07. La sécurité alimentaire demeure extrêmement préoccupante, bien que les livraisons d’aide alimentaire puissent reprendre.

 

Proche-Orient

De bonnes précipitations et une couverture neigeuse suffisante dans la plupart des pays ont amélioré les perspectives générales en ce qui concerne les céréales d’hiver de 2007 qui seront récoltées en mai

En Afghanistan, les précipitations et la couverture neigeuse sur les montagnes de l’ensemble du pays ont été supérieures à la moyenne, reconstituant en partie la nappe phréatique qui est en train de disparaître dans le pays et fournissant de bonnes réserves d’humidité des sols. L’an dernier, la sécheresse avait provoqué d’importants dégâts aux cultures et aux élevages et dans le nord, certaines personnes avaient abandonné leurs villages en quête de nourriture et d’eau. La production céréalière de cette année est estimée provisoirement à 4,9 millions de tonnes environ, soit pratiquement un million de tonnes de plus que la récolte de l’an dernier, réduite du fait de la sécheresse. En Iraq cependant, les images satellite indiquent que les conditions agro-météorologiques ont été défavorables de novembre à février, avec un temps plutôt trop sec pour le bon développement des cultures. En raison de troubles et de déplacements de populations persistants, la situation de la sécurité alimentaire reste extrêmement fragile dans le pays. Des faits récents montrent que les besoins humanitaires pourraient augmenter du fait de l’accroissement des déplacements. Les institutions des Nations Unies et d’autres organismes internationaux suivent la situation et apportent une aide selon les besoins. En Cisjordanie et dans la bande de Gaza, la situation alimentaire est également très préoccupante.

Pays asiatiques de la CEI

Des conditions d’humidité favorables laissent présager de bons résultats céréaliers pour 2007

Des précipitations d’hiver supérieures à la moyenne et une bonne couverture neigeuse dans les régions montagneuses de l’ensemble de la sous-région devraient garantir d’abondantes réserves d’humidité et d’eau d’irrigation pour le développement des cultures qui sortent maintenant de leur dormance hivernale, ainsi que pour les céréales de printemps qui doivent être mises en terre. Les cultures d’hiver de cette année ont également bénéficié des températures relativement chaudes. Sauf au Kazakhstan, le seul grand producteur de la région, les céréales d’hiver sont les cultures les plus importantes de la région. Au Kazakhstan, elles représentent moins de 5 pour cent de la production totale, la terre ne constituant pas un obstacle et l'agriculture pluviale extensive étant courante. Par conséquent, les rendements sont plus bas au Kazakhstan que dans d’autres pays de la sous-région, représentant plus de 77 pour cent de la superficie totale sous céréales, mais moins de 55 pour cent de la production totale. Dans d’autres pays de la sous-région, les céréales sont principalement cultivées sous irrigation avec des rendements nettement plus élevés. Selon les prévisions, la récolte de céréales d’hiver atteindrait au total près de 11,8 millions de tonnes en 2007, soit pratiquement 400 000 tonnes de plus que l’an dernier. Le blé est la denrée de base la plus importante de la région et représente une grande part du régime alimentaire quotidien. Le blé, d’hiver et de printemps, représente 83 pour cent environ de la production céréalière annuelle totale de la sous-région.

Amérique latine et Caraïbes

Amérique Centrale et Caraïbes

Bonne récolte de blé en 2007. Les importations de maïs ont augmenté en 2006/07

La récolte de blé d'hiver de la campagne principale est sur le point de commencer au Mexique, qui est pratiquement le seul producteur de la sous-région. Selon les premières prévisions officielles, la production sera bonne, atteignant quelque 2,9 millions de tonnes, résultat très proche de celui obtenu lors de la même campagne l’an dernier, les disponibilités d'eau d'irrigation ayant été suffisantes dans les États producteurs de Sonora et de Baja California, au nord-ouest du pays.

Les semis de céréales secondaires et de paddy de la campagne principale de 2007 devraient commencer début mai avec l’arrivée des premières précipitations saisonnières au Mexique et dans d’autres pays d’Amérique centrale et des Caraïbes. Selon les prévisions provisoires, la superficie ensemencée en 2007 devrait atteindre un niveau moyen dans la sous-région, avec 9,3 millions d'hectares de maïs, 2 millions d'hectares de sorgho et 710 000 hectares de paddy. Selon des prévisions préliminaires, la récolte céréalière totale de 2007 serait de 38,4 millions de tonnes, ce qui représente un bon résultat. Au Mexique, malgré la bonne production de maïs en 2006, les importations commerciales pour la campagne de commercialisation 2006/07 (juillet/juin) devraient atteindre 8 millions de tonnes, chiffre record qui permettra de stimuler l'offre et de réduire les prix intérieurs du maïs blanc et des "tortillas", qui sont à leur niveau le plus élevé de ces dix dernières années.

À Cuba, la récolte de la canne à sucre, principale exportation agricole, est en cours; selon les premières estimations, la production nationale de sucre non raffiné atteindrait 1,6 million de tonnes, chiffre qui marque un revirement positif de la tendance constatée ces 15 dernières années, pendant lesquelles la production a reculé, passant de 8 millions de tonnes en 1990 à seulement 1,2 million de tonnes en 2006.

Tableau 6. Production céréalière de l’Amérique latine et des Caraïbes ( en millions de tonnes)

Amérique du Sud

Récolte record de maïs en 2007. Graves inondations en Bolivie

La moisson des céréales secondaires de la campagne principale de 2007 est en cours. Selon les estimations préliminaires, la production totale atteindrait environ 89 millions de tonnes, niveau record qui marque une augmentation de 20 pour cent par rapport à la bonne récolte de l'an dernier et se situe au-dessus de la moyenne des cinq dernières années. Ce bon résultat s'explique par la progression à la fois des semis et des rendements. La superficie totale consacrée au maïs dans la sous-région a progressé d'environ 5 pour cent, en réponse à la forte demande pour la production d'éthanol. En Argentine, bien que les opérations de récolte aient été retardées par les pluies abondantes tombées au cours de la deuxième semaine de mars, les rendements de maïs devraient atteindre le chiffre record de 7,7 tonnes par hectare. Des rendements record de 3,7 tonnes par hectare en moyenne sont également escomptés au Brésil, où ils pourraient même atteindre 9 tonnes par hectare dans le Parana, principal État producteur. La hausse des cours internationaux, due à la forte demande des États-Unis en éthanol, incite les agriculteurs brésiliens à augmenter les semis de maïs d'hiver de la deuxième campagne ( safrinha), lesquels devraient couvrir environ 3,8 millions d'hectare, soit une superficie record. La récolte du riz de la campagne principale de 2007 est en cours; selon les prévisions provisoires, la production totale de paddy atteindrait 22 millions de tonnes, ce qui représente un niveau moyen.

 

Dans les pays andins, les conditions météorologiques défavorables ont compromis les cultures vivrières et commerciales en Bolivie et en certains endroits du Pérou. En Bolivie, divers aléas climatiques enregistrés depuis la fin 2006 ont gravement touché l'ensemble des neuf départements: inondations et glissements de terrain dans le centre et les plaines (départements de Santa Cruz, Cochabamba, Beni, Chuquisaca Tarija et Pando); vagues de sécheresse, giboulées et gelées dans les régions montagneuses (départements d'Oruro, Chuquisaca, Potos et La Paz). Le Gouvernement bolivien a proclamé l'état d'urgence et a sollicité l'aide internationale. Selon les estimations provisoires, environ 200 000 hectares consacrés aux cultures d'été de la campagne principale (soja principalement), lesquelles doivent normalement être rentrées de la mi-mars à mai, seraient perdus, ainsi que quelques milliers de têtes de bétail. La situation de la sécurité alimentaire des communautés rurales les plus vulnérables, qui entament déjà la période de soudure, devrait se détériorer le mois prochain en raison des graves pertes de récolte, du renchérissement des denrées alimentaires et des pénuries de semences. Compte tenu des perspectives de récolte défavorables, une mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et des disponibilités alimentaires est prévue, qui dressera un bilan complet des dégâts aux cultures et de l'aide d'urgence nécessaire.

Au Pérou, les gelées et les giboulées inattendues qui sont tombées à la mi-février dans les régions montagneuses ont nui aux céréales et aux pommes de terre qui doivent être récoltées en avril-mai. Les plus touchés sont les départements de Huancavelica, Junín, Ayacucho, Apurimac et Puno, dans certains districts desquels l'état d'urgence a été proclamé. De sources officieuses, 100 000 hectares auraient été perdus ou endommagés, consacrés principalement aux pommes de terre, au maïs blanc et à l'orge.

Amérique du Nord, Europe et Océanie

Amérique du Nord

La récolte de blé s'annonce toujours bonne aux États-Unis et les semis de maïs démarrent dans de bonnes conditions

Les perspectives concernant la récolte de blé de 2007 aux États-Unis restent dans l'ensemble favorables. La superficie consacrée au blé d'hiver a augmenté de 9 pour cent par rapport à l'année précédente, pour atteindre quelque 17,8 millions d'hectares; à la mi-mars, l'état des cultures dans les principales régions productrices semblait nettement meilleur par rapport à l'an dernier, où les peuplements avaient souffert de la sécheresse. Compte tenu de l'état satisfaisant des cultures d'hiver et des semis de blé de printemps proches de la moyenne qui sont attendus, la superficie récoltée au total pourrait augmenter de 9 pour cent par rapport à 2006; de bons rendements sont également escomptés, et la production de blé des États-Unis pourrait donc se redresser nettement, pour atteindre 59 millions de tonnes environ en 2007, soit presque 20 pour cent de plus que le volume réduit de 2006. En ce qui concerne les céréales secondaires, à la mi-mars, les semis de maïs, culture importante, avaient bien démarré dans le sud. Des profits plus élevés étant escomptés pour le maïs par rapport au soja et à d'autres cultures, essentiellement du fait de la forte demande pour la production d'éthanol, les semis devraient enregistrer une nette progression, passant à 35 millions d'hectares environ contre 31 millions d'hectares l'année précédente. À ce stade précoce, à supposer que les conditions saisonnières soient moyennes et les rendements modérés, les prévisions suggèrent une augmentation de la production de maïs, qui s'élèverait à 285 millions de tonnes au moins, soit 6 pour cent de plus que la récolte de l'année précédente. Au Canada, où le gros des céréales sera mis en terre ce printemps (mars-avril), les perspectives restent généralement inchangées. La superficie consacrée au blé de la campagne principale devrait accuser un net recul, les agriculteurs convertissant leurs terres à la production spécialisée de blé dur, d'orge ou de colza. Les intentions de semis reflètent la relative amélioration de la rentabilité de ces dernières cultures qui est escomptée en 2007/08, ainsi que le besoin technique d'alterner les cultures, la superficie sous blé ayant été relativement étendue en 2006.

Tableau 7. Production céréalière de l’Amérique du Nord, de l’Europe et de l’Océanie ( en millions de tonnes)

Europe

Les perspectives en ce qui concerne les céréales de 2007 continuent d’être généralement favorables et la production totale devrait augmenter, en particulier celle du blé

Dans l’ Union européenne, les perspectives en ce qui concerne la production céréalière de 2007 continuent d’être généralement favorables, sauf dans certaines régions sèches du sud. Un temps plus chaud que la normale a continué de favoriser la croissance végétative qui s’est faite plus tôt que d'habitude dans de nombreux pays; cela devrait être bénéfique pour les rendements agricoles, si les conditions climatiques demeurent satisfaisantes. Toutefois, le stade de croissance des cultures exceptionnellement avancé les rend plus vulnérables que d’habitude aux aléas climatiques dans les semaines à venir. Les principales exceptions à cette situation généralement satisfaisante dans la plupart des pays de l’UE se rencontrent dans certaines parties du sud de la région. En Italie, l’hiver a été particulièrement sec et chaud, d’où des préoccupations quant aux réserves d’humidité et d’eau d’irrigation disponibles ce printemps. En Hongrie également, bien que les conditions hivernales aient été globalement favorables, les réserves d’humidité restent limitées après la longue vague de sécheresse de l’an dernier et davantage de pluies sont nécessaires. En Grèce, petit producteur de l’UE, la superficie sous céréales d’hiver a nettement progressé cette année pour compenser la chute de la production en 2006; cette expansion rend compte d’un abandon de certaines cultures non céréalières traditionnelles. Toutefois, le temps exceptionnellement sec et l’absence de neige dans les montagnes font sérieusement douter des réserves d’humidité disponibles pour le reste de la campagne de croissance.

Compte tenu des dernières informations, la récolte céréalière totale des 27 pays de l’UE pourrait atteindre plus de 280 millions de tonnes en 2007, soit quelque 4 pour cent de plus que la production totale de ces pays en 2006. Selon les prévisions, la production de blé devrait augmenter de 3,3 pour cent, pour s’établir à 131 millions de tonnes environ, tandis que celle de céréales secondaires augmenterait, selon des prévisions provisoires, de 5 pour cent, pour se chiffrer à près de 147 millions de tonnes.

Dans les pays européens de la CEI (Fédération de Russie, Ukraine, Bélarus et Moldova), l’état des céréales d’hiver est bon et les pertes dues au froid hivernal, qui représentent normalement plus de 10 pour cent de la superficie plantée, sont particulièrement faibles cette année, par suite d’un hiver anormalement chaud. De bonnes conditions météorologiques et l’humidité suffisante des sols ont poussé certains agriculteurs du sud de la région à planter les céréales de printemps plus tôt que prévu, pratiquement un mois à l’avance. Bien que les conditions inhabituelles pour la saison, avec des températures modérées et des chutes de neige limitées, aient rendu les cultures d’hiver très vulnérables à toute vague soudaine de froid au cours des quelques dernières semaines, le temps a jusqu’à présent été généralement clément en février et en mars et aucun gel ou dommage aux cultures important n’a été signalé. La superficie totale sous céréales d’hiver, à récolter en 2007, est approximativement 20,2 millions d’hectares dans la région, soit un accroissement d’environ 2 millions d’hectares par rapport à l’an dernier. Les céréales d’hiver représentent environ un tiers des emblavures totales dans la région et selon des indications récentes, la part des terres qui leur sont consacrées tendrait à s’accroître. La production de céréales d’hiver de la région atteindrait, selon les prévisions, près de 55,2 millions de tonnes au total en 2007, contre 49 millions de tonnes l’an dernier. Ces prévisions comprennent quelque 46,4 millions de tonnes de blé et 3,2 millions de tonnes d’orge.

Océanie

En Australie, la sécheresse affecte la production de céréales d’été, mais la production d’hiver de 2007 devrait reprendre

La sécheresse grave qui a affecté la production de céréales d’hiver en 2006 a perduré pendant l’été et a également eu des effets néfastes sur les cultures céréalières d’été de 2007. La principale céréale d’été est le sorgho et du fait de la contraction de la superficie plantée, en raison du temps sec qui a prévalu, et des maigres rendements attendus, la production devrait chuter, selon les prévisions, d'environ 50 pour cent pour s’établir à tout juste un million de tonnes en 2007. S’agissant de la campagne céréalière d’hiver de 2007, les dernières prévisions de l’Office météorologique australien montrent que le phénomène 2006/07 El Niño a cessé, mais a toutefois averti que cela n’implique pas une reprise immédiate après la sécheresse qui a sévi. Plusieurs années de précipitations normales pourraient être nécessaires pour que les réserves d’eau très réduites en certains endroits retrouvent des niveaux satisfaisants. Il est néanmoins fort probable que les conditions pour la campagne 2007/08 seront normales et la superficie sous blé d’hiver devrait enregistrer une nette reprise, d’environ 15 pour cent. Environ 13 millions d’hectares pourraient être consacrés au blé et, selon les prévisions provisoires, la production devrait reprendre, pour atteindre près de 25 millions de tonnes, contre les 9,8 millions de tonnes récoltés fin 2006.