No.2  avril 2009  
   Perspectives de récoltes et situation alimentaire

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Faits saillants

Pays en crise ayant besoin d'une aide extérieure (total: 31 pays)

Le point sur les crises alimentaires

Dossier spécial: un nouvel outil sur les prix nationaux des produits alimentaires

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

Aperçu général de la situation des disponibilités vivrières dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier

Dossier spécial: les prix nationaux restent très élevés dans les pays en développement

Examen par région

Annexe statistique

Note

Dossier sur la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales

VUE D’ENSEMBLE

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Un fort redressement des disponibilités céréalières mondiales est prévu en 2008/09

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L’amélioration sensible de la situation mondiale de l'offre et de la demande de céréales en 2008/09 est due principalement à la forte augmentation de la production céréalière mondiale en 2008, laquelle est estimée à 2 289 millions de tonnes, chiffre record qui marque une hausse de 2 millions de tonnes par rapport aux annonces de février et de 7 pour cent par rapport au sommet précédent, enregistré en 2007. Ainsi, le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux et l'utilisation en 2008/09 devrait passer de 20,2 pour cent (l'année précédente) à 24,6 pour cent. Le redressement des disponibilités mondiales est aussi confirmé par la dégringolade des prix de la plupart des céréales sur les marchés internationaux, avec un repli pouvant aller jusqu'à plus de 50 pour cent par rapport aux sommets du premier semestre 2008. Toutefois, les prix des aliments restent élevés dans la plupart des pays en développement.

La production céréalière mondiale devrait diminuer en 2009, mais les perspectives concernant l'offre restent satisfaisantes

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Compte tenu des premières indications et à supposer que les conditions météorologiques ne soient pas mauvaises pendant la campagne de végétation actuelle dans les principales régions productrices, la production céréalière mondiale de 2009 devrait être supérieure à la moyenne, tout en reculant de 3 pour cent par rapport au chiffre record enregistré en 2008. L'impact de cette évolution sur les disponibilités de 2009/10 pourrait être en grande partie compensé par l'augmentation attendue des stocks de report de la campagne actuelle. Une grande incertitude persiste quant au niveau éventuel de l'utilisation pendant la nouvelle campagne commerciale (2009/10), car les difficultés économiques actuelles pourraient avoir des effets négatifs sur la demande de céréales, d'aliments pour animaux et de biocarburants notamment, ce qui entraînerait des excédents importants et une baisse des prix sur les marchés mondiaux.

   
   

PRODUCTION

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La production céréalière mondiale devrait diminuer en 2009

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Les premières prévisions de la FAO concernant la production mondiale de céréales de 2009 s'établissent à 2 217 millions de tonnes (y compris le riz usiné), soit 3,1 pour cent de moins que le sommet de l'an dernier, mais toujours la deuxième récolte la plus importante jamais rentrée. Les résultats devraient être en recul dans le cas du blé et des céréales secondaires, tandis que la récolte de riz mondiale pourrait enregistrer une nouvelle augmentation marginale. La diminution des récoltes céréalières serait due en partie au recul des emblavures totales (principalement pour le blé) après les niveaux exceptionnels de l'an dernier. Dans plusieurs grands pays producteurs, les agriculteurs ont été découragés par la chute marquée des cours céréaliers par rapport à un an auparavant, par exemple dans l'UE, où l'on s'attend à une augmentation de la superficie mise volontairement hors culture ou encore à une conversion des terres aux cultures d'oléagineux, relativement moins coûteuses à produire et qui offrent de meilleurs profits aux producteurs. À ce stade précoce, les prévisions concernant le volume de la production supposent en outre un retour à des rendements moyens ou tendanciels dans de nombreux pays en 2009, après les niveaux record enregistrés l'an dernier.

Tableau 1. Production mondiale de céréales1 ( en millions de tonnes)
  2007 2008
estimations
2009
prévisions
Variation de
2008
à 2009 (%)
Asie 955.0 968.7 973.4 0.5
Extrême-Orient852.1883.4879.0-0.5
Proche-Orient en Asie69.255.063.315.1
Pays asiatiques de la CEI33.630.231.02.6
Afrique 133.7 151.3 153.8 1.7
Afrique du Nord29.131.936.213.3
Afrique de l'Ouest46.454.052.4-2.8
Afrique centrale3.23.33.31.4
Afrique de l'Est32.634.035.13.2
Afrique australe22.328.026.8-4.6
Amérique centrale et Caraïbes 40.0 41.6 39.5 -5.1
Amérique du Sud 131.3 135.3 120.6 -10.9
Amérique du Nord 461.1 457.0 435.9 -4.6
Europe 389.7 502.1 460.9 -8.2
UE260.1314.9297.0-5.7
Pays européens de la CEI115.1169.4146.4-13.5
Océanie 22.8 34.4 34.1 -0.8
Monde 2 132.4 2 289.1 2 217.0 -3.1
Pays en développement1 207.51 241.81 233.3-0.7
Pays développés924.91 047.3983.7-6.1
- Blé610.3688.5655.0-4.9
- Céréales secondaires1 081.41 141.91 100.0-3.7
- Riz (usiné)440.8458.7461.90.7
1Y compris le riz usiné.
Note: Total calculé à partir de chiffres non arrondis.

Une moindre récolte de blé devrait être rentrée en 2009

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Les prévisions préliminaires de la FAO concernant la production mondiale de blé de 2009 s'établissent à 655 millions de tonnes, soit près de 5 pour cent de moins que le record de l'an dernier, mais toujours bien supérieur à la moyenne quinquennale. En Amérique du Nord, le recul de 7 pour cent de la superficie sous blé d'hiver aux États-Unis et la diminution des semis attendue au Canada laisse présager une réduction considérable de la production. En Europe, la superficie consacrée au blé est en recul dans plusieurs grands pays producteurs, en particulier à l'est de la région, et selon les estimations provisoires, la production de l'UE perdrait près de 7 pour cent par rapport au volume record de 2008, en dépit des conditions de végétation globalement satisfaisantes. Dans les pays européens de la CEI, les résultats devraient être inférieurs aux niveaux exceptionnels de l'an dernier. En Asie, les perspectives concernant le blé d'hiver se sont améliorées suite à l'arrivée des pluies dans de nombreuses régions de la Chine touchées par la sécheresse. Une forte reprise est attendue au Proche-Orient, touché par la sécheresse en 2008. En Afrique du Nord, la récolte de blé s'annonce bonne.

En ce qui concerne l'hémisphère Sud, les semis ont commencé fin avril/début mai en Amérique du Sud. Les premières indications laissent entrevoir qu'ils seront inférieurs à la moyenne dans la sous-région et en recul d'environ 5 pour cent par rapport à 2008, en raison de la baisse des prix et du moindre accès au crédit suite à la crise financière. Toutefois, en Océanie, selon les premières indications, les producteurs australiens pourraient viser des résultats proches du bon niveau de l'an dernier, voire meilleurs.

La sécheresse réduit fortement les récoltes de la campagne principale de 2009 de maïs en Amérique du Sud mais les perspectives restent satisfaisantes dans le reste du monde

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Les prévisions de la FAO établissent provisoirement la production mondiale de céréales secondaires de 2009 à 1 100 millions de tonnes, soit 3,7 pour cent de moins que le niveau record de l'an dernier. En Amérique du Sud, la récolte de la campagne principale est en cours et la production devrait diminuer considérablement par rapport au niveau record de l’an dernier, sous l'effet conjugué des mauvaises conditions de végétation et de la cherté des intrants. En Afrique australe, les récoltes de céréales secondaires de la campagne principale s'annoncent en général bonnes, en dépit des précipitations irrégulières et d'un recul important des emblavures en Afrique du Sud, principal pays producteur de la sous-région.

Dans l'hémisphère Nord, le gros des céréales secondaires les plus importantes de 2008 doit encore être mis en terre au cours des prochaines semaines et les superficies ensemencées devraient être en recul dans les principaux pays producteurs. Les décisions de semis des agriculteurs ont été influencées par la baisse des prix à la production en perspective, alors que les intrants restent relativement chers.

Les campagnes de riz de 2008 se terminent dans des conditions favorables et les premières indications pour 2009 laissent entrevoir une nouvelle légère hausse de la production mondiale

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Les estimations de la FAO concernant la production mondiale de paddy de la campagne 2008, qui vient de se terminer, ont été relevées et se montent à 687 millions de tonnes, chiffre record qui représente une augmentation de 4,1 pour cent par rapport à 2007. En ce qui concerne la nouvelle campagne de 2009, les prévisions préliminaires de la FAO établissent la production mondiale de paddy à 692 millions de tonnes (462 millions de tonnes en équivalent usiné), soit 0,7 pour cent de plus qu'en 2008. Toutefois, ces prévisions ont encore un caractère très provisoire, car dans l'hémisphère Nord, où le gros du riz est cultivé, les semis de 2009 ne commenceront que vers avril/mai. La croissance de la production devrait être plutôt modeste cette année, car l'on s'attend à ce que la flambée des prix constatée sur les marchés depuis la fin 2007 s'apaise.

Tableau 2. Données de base sur la situation céréalière mondiale
( en millions de tonnes)
  2006/07 2007/08 2008/09 Variation de
2007/08 à 2008/09
(%)
PRODUCTION 1    
Blé601.6610.3688.512.8
Céréales secondaires992.41 081.41 141.95.6
Riz (usiné)428.9440.8458.74.1
Total de céréales 2 023.0 2 132.4 2 289.1 7.3
Pays en développement1 166.61 207.51 241.82.8
Pays développés856.4924.91 047.313.2
COMMERCE 2       
Blé113.6112.2119.56.5
Céréales secondaires111.8130.2110.5-15.1
Riz32.330.330.71.4
Total de céréales 257.7 272.6 260.7 -4.4
Pays en développement79.284.270.4-16.4
Pays développés178.5188.4190.31.0
UTILISATION       
Blé622.2617.9646.34.6
Céréales secondaires1 018.41 064.61 107.34.0
Riz427.5437.9449.12.6
Total de céréales 2 068.0 2 120.4 2 202.7 3.9
Pays en développement1 265.71 301.11 336.92.7
Pays développés802.3819.3865.85.7
Consommation humaine de
céréales par habitant
(kg par an)
152.0 152.7 153.0 0.3
STOCKS DE CLÔTURE 3       
Blé160.8151.3193.728.0
- Principaux exportateurs436.526.451.193.7
Céréales secondaires165.3183.9218.718.9
- Principaux exportateurs460.879.892.916.4
Riz104.5109.3119.19.0
- Principaux exportateurs423.125.829.213.1
Total de céréales 430.5 444.6 531.5 19.6
Pays en développement298.8314.6349.711.1
Pays développés131.7129.9181.839.9
1 Les données se rapportent à l'année civile, première année mentionnée.
2 Pour le blé et les céréales secondaires, les chiffres se rapportent aux exportations de la campagne commerciale juillet/juin. Pour le riz, les chiffres se rapportent aux exportations pendant la deuxième année (année civile) mentionnée.
3 Les données sur les stocks sont fondées sur le total des stocks de report nationaux à la fin de la campagne agricole de chaque pays; elles ne représentent donc pas le niveau mondial des stocks à un moment précis
4 Les principaux pays exportateurs de blé et de céréales secondaires sont l’Argentine, l’Australie, le Canada, l’UE et les Etats-Unis. Les principaux pays exportateurs de riz sont l’Inde, le Pakistan, la Thaïlande, les États-Unis et le Viet Nam.


UTILISATION

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Reprise de la croissance de l'utilisation des céréales dans le secteur de l'alimentation animale et de la production de carburant en 2008/09

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L'utilisation mondiale de céréales devrait atteindre 2 202 millions de tonnes en 2008/09, soit pratiquement 4 pour cent de plus qu'en 2007/08 et un peu plus que ce qui avait été signalé en février. L'utilisation fourragère totale devrait s'accroître de 3,8 pour cent par rapport à la campagne précédente, tandis que la consommation alimentaire progresserait d'environ 1,5 pour cent, la consommation de céréales par habitant au niveau mondial demeurant ainsi stable (à environ 153 kg). Selon les prévisions, le volume de céréales utilisées pour les biocarburants enregistrerait la croissance la plus forte, en valeur relative, faisant un bond de 23 pour cent par rapport à la campagne précédente pour passer à au moins 120 millions de tonnes en 2008/09, ce qui représenterait plus de la moitié de l'utilisation industrielle totale de céréales.

Selon les prévisions, l'utilisation mondiale de blé augmenterait de 4,6 pour cent (28 millions de tonnes) en 2008/09. Le gros de cette hausse devrait être dû à la forte expansion de l'utilisation fourragère, qui devrait s'accroître de 20 pour cent par rapport à la campagne précédente, principalement dans l'UE. La consommation humaine mondiale de blé devrait augmenter au total de 1,2 pour cent, la croissance étant particulièrement rapide dans les pays en développement, où elle serait d'environ 1,6 pour cent.

Selon les prévisions, l'utilisation totale de céréales secondaires devrait atteindre 1 107 millions de tonnes en 2008/09, soit une hausse de 3,9 pour cent par rapport à la campagne précédente. Dans le secteur fourrager, l'augmentation serait de 1,2 pour cent par rapport à 2007/08, ce qui en net ralentissement par rapport à l'année précédente. Les plus grandes disponibilités de blé pendant la campagne expliquent principalement cette perte de vitesse. Le volume total de céréales secondaires utilisé pour la production d'éthanol en 2008/09 avoisinerait, selon les prévisions, 115 millions de tonnes, soit 22 pour cent de plus que pendant la campagne précédente. Le maïs représente l'essentiel de cette utilisation et sera aussi à l'origine de l'expansion attendue pour cette campagne. La consommation alimentaire de céréales secondaires devrait passer à 191 millions de tonnes, soit une hausse de 2 pour cent par rapport à la campagne précédente, l'essentiel de l'augmentation étant le fait de l'Afrique.

L'utilisation mondiale de riz (principalement pour la consommation alimentaire) devrait se développer en 2009 au rythme relativement rapide de 2,5 pour cent, pour atteindre 449 millions de tonnes. Même si dans la plupart des pays, les prix du riz à la consommation ne sont pas retombés à leur niveau d'avant 2007, la consommation par habitant devrait progresser, passant de 56,9 kg en 2008 à 57,1 kg in 2009, sous l'effet des grands programmes de distribution publique à prix subventionnés, mais aussi du délaissement des produits animaux, plus onéreux.

STOCKS

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Les stocks céréaliers mondiaux devraient enregistrer un redressement plus important que prévu

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Les stocks céréaliers mondiaux de clôture pour les campagnes qui s'achèvent en 2009 sont actuellement prévus à 531,5 millions de tonnes, soit 35 millions de tonnes de plus que prévu en février et 19 pour cent de plus que le niveau de 2008. Deux facteurs expliquent ces révisions exceptionnelles à la hausse: le relèvement des estimations historiques concernant la production dans plusieurs pays, en partir celles de la Chine à partir de 2006 et l'ajustement à la baisse des estimations de la FAO concernant l'utilisation céréalière totale, sous l'effet principalement de la flambée des prix amorcée en 2006/07. Le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux à la clôture des campagnes prenant fin en 2009 et l'utilisation totale en 2009/10 devrait nettement augmenter pour passer à 24,6 pour cent, contre 20,2 la campagne précédente, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne sur cinq ans (2001/02-2005/06).

Les réserves de blé devraient enregistrer la plus forte augmentation, pour passer à près de 194 millions de tonnes, soit 28 pour cent de plus que leur niveau d'ouverture. Les réserves totales de blé des principaux pays exportateurs devraient atteindre 51 millions de tonnes, soit le plus haut niveau de ces 3 dernières années. Les stocks de l'Australie, de l'UE et des États-Unis seraient plus de deux fois plus abondants en raison de l'accroissement de la production en 2008. Par conséquent, le rapport entre les stocks de clôture détenus par les principaux exportateurs et leur utilisation totale (à savoir, utilisation intérieure plus exportations des trois années précédentes) en 2008/09 devrait considérablement augmenter par rapport au bas niveau de la campagne précédente (11 pour cent environ), passant à 19,5 pour cent. Des réserves de blé plus abondantes sont également prévues dans de nombreux autres pays, en particulier en Chine.

Les réserves mondiales de céréales secondaires devraient elles aussi être en nette progression en 2008/09 et marquer une hausse de 19 pour cent par rapport à leur niveau d'ouverture, pour se chiffrer à 219 millions de tonnes, augmentation qui sera constatée principalement dans les grands pays exportateurs. Le rapport entre les stocks de clôture des principaux exportateurs et l'utilisation totale devrait passer à 16,8 pour cent. Les stocks de céréales secondaires devraient considérablement augmenter en Chine également.

En ce qui concerne le riz, les résultats meilleurs que prévu enregistrés pour la production de 2008 ont entraîné une révision à la hausse des réserves mondiales par rapport aux prévisions précédentes. Par conséquent, les réserves mondiales de riz à la clôture des campagnes commerciales se terminant en 2009 devraient passer à quelque 119 millions de tonnes, soit le volume le plus abondant depuis 2001. Les principaux pays responsables de cette reconstitution sont le Bangladesh, la Chine, l'Égypte, l'Inde, l'Indonésie, la République de Corée, la Thaïlande et le Viet Nam. Ce gonflement des stocks de clôture devrait faire passer le rapport entre les réserves mondiales de riz et l'utilisation à 26,1 pour cent en 2009, contre 27 pour cent en 2008.

COMMERCE

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Le repli des échanges mondiaux en 2008/09 s'explique par la moindre demande d'importation de céréales secondaires

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Le commerce mondial de céréales devrait atteindre 261 millions de tonnes, soit plus de 4 pour cent de moins que les chiffres estimatifs pour 2007/08. On s'attend à une forte chute des importations de céréales secondaires, tandis que les échanges de blé et de riz s'intensifieraient en 2008/09. En tant que groupe, les pays en développement sont responsables de l'augmentation des achats mondiaux de céréales pendant cette campagne. En revanche, selon les prévisions, les importations céréalières totales des pays développés seraient en recul, du fait de la baisse considérable des achats de l'UE, notamment en ce qui concerne le maïs et le sorgho.

Selon les prévisions, les échanges mondiaux de blé en 2008/09 (juillet/juin) progresseraient de 6,5 pour cent, du fait principalement de l'accroissement des importations de plusieurs pays d'Asie, suite à la baisse des cours mondiaux par rapport à la campagne précédente et à l'effondrement de la production dans plusieurs pays traditionnellement importateurs.

Selon les prévisions, le commerce international de céréales secondaires en 2008/09 reculerait de 15 pour cent par rapport au volume record enregistré en 2007/08, essentiellement du fait des moindres importations de l'UE après la reprise des disponibilités intérieures, notamment de blé fourrager. Du fait des abondantes disponibilités détenues par les grands pays exportateurs, mais aussi par l'Ukraine et la Fédération de Russie, la concurrence pour gagner des parts du marché s'intensifie, ce qui exerce une pression à la baisse sur les prix.

Les prévisions de la FAO établissent le commerce mondial de riz pour l'année civile 2008 à 30,7 millions de tonnes, soit une légère hausse par rapport à 2007. Le volume des échanges reste limité du fait des politiques restrictives appliquées par plusieurs grands pays exportateurs, en particulier l'Égypte, l'Inde, la Thaïlande et le Viet Nam, mais les récoltes abondantes de 2008 ont aussi freiné les importations, surtout que les prix n'ont pas encore retrouvé les niveaux de 2007. Des difficultés d'obtention de crédit pour financer les transactions ont en outre été signalées. Du fait de la politique de prix élevé en vigueur en Thaïlande, les exportations de ce pays devraient accuser un net repli, tandis que le Cambodge, les États-Unis et le Brésil réduiraient aussi leurs expéditions. En revanche, les exportations des autres grands fournisseurs, parmi lesquels la Chine, l'Inde, le Myanmar, le Pakistan et le Viet Nam, devraient augmenter.

PRIX

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Les cours mondiaux du blé et du riz ont fléchi depuis mars, tandis que ceux du maïs se sont raffermis

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Les prix du blé sur les marchés internationaux qui s'étaient quelque peu raffermis en mars ont légèrement fléchi en moyenne au cours de la première quinzaine d'avril par rapport au mois précédent. Le marché a été influencé par les abondantes disponibilités de blé et les perspectives en général bonnes concernant les récoltes de 2009, et notamment l'amélioration des conditions de végétation dans les principaux pays producteurs d'Asie et du Proche-Orient. Un rapport publié à la fin mars par le Département de l'agriculture des États-Unis (USDA) est venu mettre un bémol, une diminution de 7 pour cent des emblavures de blé total étant prévue aux États-Unis; toutefois, le recul a été un peu moins important que prévu. Le blé américain (blé dur roux d'hiver No.2, f.o.b. Golfe) avoisinait 242 USD la tonne, soit un tiers du niveau enregistré un an auparavant et la moitié du niveau record constaté en mars 2008. En ce qui concerne les contrats à terme, les prix n'ont cessé de fluctuer en fonction des multiples révisions en hausse du volume des stocks mondiaux à la fin de la campagne, en particulier dans plusieurs grands pays producteurs/exportateurs, ainsi que de l'évolution des marchés extérieurs. Par conséquent, les contrats à terme pour le blé sont restés atones et proches du volume de mars.

Au cours de la première quinzaine d'avril, les prix mondiaux à l'exportation du maïs se sont maintenus au-dessus de la moyenne enregistrée le mois précédent, malgré des fluctuations importantes. Les marchés du maïs ont bénéficié de la sécheresse qui sévit en Amérique du Sud, des retards possibles des semis aux États-Unis du fait du temps pluvieux persistant, ainsi que de la flambée des cours du soja suite au resserrement des disponibilités et de la forte demande de la Chine. Toutefois, l'abondance des disponibilités de blé fourrager a exercé une certaine pression à la baisse sur les prix à l'exportation. Le maïs américain (No. 2 jaune, Golfe) était coté en moyenne 171 USD la tonne, soit 3,6 pour cent de plus que la moyenne enregistrée en mars. Ainsi, les prix du maïs étaient en baisse de 31 pour cent par rapport au niveau d'avril de l'an dernier et de 39 pour cent par rapport au sommet atteint en juin 2008. À Chicago, les contrats à terme du maïs portant échéance en juillet ont fortement varié tout au long de mars et de la première quinzaine d'avril, du fait des importantes fluctuations du marché boursier, des variations des taux de change et des signaux contradictoires s'agissant des prix du pétrole brut en perspective. Le tout dernier rapport de l'USDA faisait état d'un recul éventuel de 1 pour cent, par rapport à 2008, de la superficie sous maïs aux États-Unis, en raison du fléchissement des prix de cette céréale et de la cherté persistante des intrants. En avril, les contrats venant à échéance en juillet négociés à Chicago s'établissaient en moyenne à 4 pour cent, soit plus qu'en mars mais en baisse de 34 pour cent par rapport à la même époque en 2008.

Les cours mondiaux du riz, tels que représentés par l'Indice FAO des prix (2002-2004=100), restent stables depuis janvier 2009, en dépit de la relative atonie de la demande et des abondantes disponibilités exportables, la valeur de l'indice se maintenant à 270. La capacité de résistance des prix s'explique par les nombreuses interventions des pouvoirs publics dans plusieurs des principaux pays exportateurs. Par exemple, le riz blanc thaïlandais 100% B était coté 607 USD la tonne en avril 2009 (deux semaines), soit quelque 5 pour cent de moins qu'en mars mais guère moins qu'en janvier 2009 (611 USD la tonne). À ce niveau, toutefois, le prix du riz sur le marché international est de 30 pour cent inférieur à celui d'avril 2008 (soit 873 USD), époque où les cours ont avoisiné les sommets de mai (962,60 USD). L'assouplissement du marché constaté récemment serait dû dans une large mesure à l'atonie persistante de la demande de riz importé et à l'annonce, par le Gouvernement thaïlandais, de prélèvements sur les stocks publics à la mi-avril pour approvisionner les marchés. Dans les autres grands pays exportateurs, les prix sont restés stables, en dépit de l'arrivée de l'abondante récolte de la campagne de printemps au Viet Nam. Le marché se tourne vers l'Inde, où des élections générales vont bientôt avoir lieu, car elles pourraient être suivies d'un assouplissement des restrictions qui pèsent encore sur les exportations de riz du pays. Les diverses mesures interventionnistes prises par les pouvoirs publics ont aussi émoussé l'avantage compétitif des divers pays: aux États-Unis, par exemple, les prix se sont situés en moyenne à 17 pour cent au-dessous de ceux pratiqués en Thaïlande.

Tableau 3. Prix à l’exportation des céréales* (USD/tonne)
  2008 2009
  avr. déc. jan. fév. mar. avr.
États-Unis      
Blé1382240256241244242
Maïs2247160172163165171
Sorgho2243151148145153151
Argentine 3      
Blé-177213219214213
Maïs224152160158163168
Thaïlande 4      
Riz blanc5873582611624637607
Riz, brisures6726310332333335346
*Les prix se réfèrent à la moyenne du mois. Pour avril 2009, la moyenne se réfère à deux semaines.
1 No.2 HRW (ordinaire), f.o.b. Golfe.
2 No.2 jaune, Golfe.
3 Up river, f.o.b.
4 Prix marchand indicatif.
5 100% deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
6 A1 super, f.o.b. Bangkok.

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