SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL |
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Suite aux rapports faisant état de mauvaises récoltes dans les provinces centrales et méridionales en raison de la sécheresse prolongée, une Mission FAO/PAM d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire s'est rendue dans le pays du 6 au 29 mai 2010 pour estimer la production des cultures vivrières de la campagne 2009/10, évaluer la situation globale des disponibilités alimentaires, prévoir les besoins d'importations céréalières et déterminer les possibilités d'exportation pendant la campagne commerciale 2010/11 (avril/mars) ainsi que les besoins d'aide alimentaire éventuels.
La Mission a bénéficié du plein appui du Ministère de l'agriculture et du Ministère de l'industrie et du commerce qui ont tous deux détaché du personnel technique chargé de l'accompagner lors des visites de terrain. Des fonctionnaires du Ministère de l'agriculture, du système d'information sur les marchés agricoles, du Ministère de l'industrie et du commerce, de l'Institut national de gestion des catastrophes (INGC), du Secrétariat technique chargé de la sécurité alimentaire, de FewsNet et des représentants de la FAO et du PAM ont mis au courant la Mission, avant son départ sur le terrain, de la situation actuelle dans le pays.
La Mission, répartie en six équipes, a voyagé dans la totalité des dix provinces, couvrant 41 districts. Les districts visités ont été choisis afin de donner une image représentative de la situation agricole et commerciale et du degré de vulnérabilité de chaque province. Dans les provinces et districts, les équipes se sont entretenues avec les autorités administratives et des représentants des Ministères de l'agriculture, de la santé et du commerce et de l'INGC ainsi qu'avec des ONG œuvrant dans les diverses régions. Après ces réunions, des sous-équipes se sont rendues dans certaines régions productrices pour s'entretenir avec les exploitants, mener des inspections sur le terrain et estimer les rendements. La Mission s'est aussi rendue sur les marchés et s'est entretenue avec des négociants.
L'estimation préliminaire de la campagne, effectuée en février par le Ministère de l'agriculture, a été analysée par la Mission et recoupée avec les observations faites sur le terrain et les renseignements fournis par les exploitants, les négociants, les ONG et les organismes internationaux œuvrant dans le secteur agricole. Les renseignements obtenus lors des visites de terrain concernant la pluviosité, les conditions de végétation, la situation des ravageurs et des maladies, les prix et les disponibilités d'intrants ont été comparés aux données de télédétection et aux rapports établis par la FAO. Le cas échéant, les prévisions de février concernant la production ont été ajustées pour tenir compte de la situation actuelle. Des entretiens ont été organisés en divers endroits du pays auprès des ménages afin de vérifier leur niveau de sécurité alimentaire. De retour à Maputo après ses travaux sur le terrain, la Mission a tenu de nouvelles réunions avec les ministères et autres organismes publics, des organisations non gouvernementales et des organismes commerciaux, afin de compléter les renseignements et les observations recueillis sur le terrain.
La mauvaise récolte céréalière rentrée cette année tient pour l’essentiel à l'irrégularité des précipitations. Dans le nord du pays, les pluies sont arrivées à temps et ont été bien réparties. Toutefois, dans les zones méridionales et occidentales de la région centrale et dans tout le sud, les premières pluies sont arrivées tardivement, et ont ensuite été faibles ou négligeables pendant deux mois, ce qui a obligé les exploitants à réensemencer intensivement. Dans bon nombre des zones touchées, la situation s'est améliorée à la fin février et en mars. La production, qui aurait pu s'avérer bien plus décevante cette année, a bénéficié en outre de l'appui considérable accordé aux agriculteurs par le biais du Plan d'action gouvernemental d'aide à la production.
La production céréalière intérieure (maïs, sorgho, mil et paddy) pour la campagne agricole 2009/10 est estimée 2,49 millions de tonnes, soit 5 pour cent de moins que le niveau record de 2008/09. Le maïs a représenté 74 pour cent de la production céréalière, contre 15, 2 et 7 pour cent respectivement pour le sorgho, le mil et le riz. À l'échelle nationale, la production de maïs a reculé de 3 pour cent par rapport à l'an dernier, les reculs enregistrés dans le sud du pays ayant été largement compensés par les excellentes récoltes rentrées dans le nord. La production nationale de riz a perdu plus de 30 pour cent par rapport à l'an dernier, suite aux pertes étendues et à la baisse des rendements dans les régions côtières du centre, en raison de la longue vague de sécheresse qui a sévi cette année. La production de sorgho comme celle de mil ont enregistré une légère amélioration par rapport à l'an dernier, principalement due à l'expansion des semis. Les autres cultures importantes (haricots, arachides et manioc) ont enregistré des résultats satisfaisants, là encore grâce à l'accroissement des superficies cultivées.
Fin avril, les prix du maïs ont amorcé un fléchissement dans tout le pays par rapport aux sommets atteints au début de l'année, alors que la récolte menaçait d'être pire qu'elle n'a été en réalité. Dans le nord et le centre, les prix ont commencé à chuter en mars, mais ils sont restés élevés à Maputo. Les prix du maïs sont encore très contrastés entre le nord et le sud, du fait des différences régionales de production et de la cherté des transports en dépit des améliorations récentes apportées à l'infrastructure. En juin, les prix du maïs à Maputo étaient pratiquement deux fois supérieurs à ceux relevés à Nampula. Le nord bénéficie encore de réserves importantes après l'excellente récolte de l'an dernier.
L'ouverture en août 2009 du nouveau pont sur le Zambèze a facilité la circulation des denrées, ce qui pourrait permettre d’améliorer la répartition des céréales entre régions excédentaires et régions déficitaires. Un autre pont sur le fleuve Rovuma a récemment été ouvert, reliant la province de Cabo Delgado et le sud de la République-Unie de Tanzanie, ce qui pourrait améliorer la fluidité des échanges en provenance et à destination de la région productrice du nord du Mozambique. Dans l'immédiat, on espère que cela permettra de réduire la pression sur les excédents de maïs accumulés depuis la récolte de l'an dernier. Les exportations de maïs officielles et informelles à destination du Malawi passant par la frontière de Milange se poursuivent normalement en dépit d'une taxe de 100 USD imposée sur les camions de plus de 3,5 tonnes.
L'état du bétail est satisfaisant dans l'ensemble et le nombre de bovidés et de petits ruminants augmente progressivement. L'industrie de la volaille a nettement décollé ces dernières années, parallèlement à la politique gouvernementale de substitution des importations.
Dans l'ensemble, la situation de la sécurité alimentaire est bonne dans le pays. Toutefois, on estime que 250 000 personnes parmi les ménages à faibles revenus vivant dans les zones semi-arides et arides des provinces de Tete, Gaza, Inhambane et Sofala auront besoin d'une aide alimentaire d'urgence s'élevant à 40 000 tonnes, pour répondre à leurs besoins alimentaires de base à partir du mois d'août et ce, jusqu'à la prochaine récolte en mars 2011.
En outre, si la cherté actuelle des denrées alimentaires venait à persister à Maputo, Gaza et Inhambane, jusqu'à 50 000 personnes pourraient nécessiter une aide alimentaire à partir de septembre.
Le présent rapport a été établi par Goodbody, Joanne Philpott et Jonathan Pound de la FAO et Sylvie Montembault du PAM, sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d’informations officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser aux personnes indiquées ci-après pour un complément d’informations le cas échéant. |
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Liliana Balbi |
Mustapha Darboe |
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