SYSTEME MONDIAL D'INFORMATION ET D'ALERTE RAPIDE SUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE DE LA FAO
PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL

RAPPORT  SPÉCIAL

MISSION FAO/PAM D'ÉVALUATION DES RÉCOLTES ET DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU ZIMBABWE

9 août 2010

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Faits saillants

  • La production nationale de maïs de 2010 est estimée à 1,35 million de tonnes, soit une augmentation de 7 pour cent par rapport à l'année précédente. Selon les prévisions le volume de blé d'hiver avoisinerait 30 000 tonnes, ce qui confirme la tendance à la baisse de la production de blé.
  • Un vaste programme d'appui aux intrants a favorisé l'expansion de la superficie consacrée au maïs, laquelle a progressé de 20 pour cent par rapport à l'an dernier, pour atteindre le niveau record de 1,8 million d'hectares.
  • L'utilisation totale de céréales est estimée à 2,09 millions de tonnes environ, dont 1,7 million de tonnes destinées à la consommation humaine directe; les disponibilités intérieures de céréales se montant au total à 1,66 million de tonnes, le déficit céréalier du pays est de 428 000 tonnes.
  • La production des cultures de rapport a chuté, exception faite du tabac, ce qui s'explique en grande partie par une contraction générale de la superficie ensemencée suite aux faibles prix enregistrés lors de la dernière campagne.
  • Les réformes économiques et l'adoption d'un régime à plusieurs monnaies ont contribué à un certain redressement de l'économie. En particulier, l'inflation a fortement diminué par rapport aux niveaux record atteints en 2008.
  • Le gouvernement a aussi pris des mesures visant à réformer le marché céréalier, notamment la libéralisation de la commercialisation des céréales dans le pays, la suppression des droits d'importation et la désignation de l'entité para-étatique, GMB, en tant qu' acheteur de dernier recours. Ces mesures ont contribué à l'amélioration des disponibilités vivrières dans le pays.
  • Les importations commerciales sont toujours limitées du fait des problèmes de liquidités. Pour couvrir les besoins intérieurs, elles devraient s'élever au total à 317 000 tonnes de céréales, dont près de 200 000 tonnes de maïs.
  • Au plus fort de la dernière période de soudure (janvier-février 2010), la consommation alimentaire d'environ un tiers des ménages ruraux a été faible ou médiocre. Au cours de la prochaine période de soudure (janvier-février 2011), cette insécurité alimentaire devrait de nouveau se constater, en particulier dans les provinces de Masvingo, du Matabeleland-Sud et Nord et du Manicaland, qui ont enregistré des pertes de récolte; sur la base de l'évaluation faite par le Comité d'évaluation de la vulnérabilité du Zimbabwe (ZimVAC), la Mission estime que 1,29 million de Zimbabwéens des zones rurales seront touchés par l'insécurité alimentaire. Faute d'information, les estimations concernant les villes sont établies en divisant par deux les chiffres concernant les besoins des zones urbaines qui figurent dans l'évaluation effectuée en 2009 par le ZimVAC.
  • En raison des difficultés rencontrées les années précédentes, les ménages manquent encore de résistance et un grand nombre de ceux qui ont été touchés par la sécheresse ou d'autres chocs ont besoin d'aide. Par conséquent, environ 1,68 million de personnes (1,29 million en zone rurale et 0,39 million dans les villes) devraient recevoir une aide alimentaire d'un volume de 133 000 tonnes (y compris 111 000 tonnes de céréales) selon diverses modalités.

1. VUE D'ENSEMBLE

Le Zimbabwe ayant souffert d'une mauvaise répartition des pluies en décembre et janvier, notamment dans l'est et le centre du pays, le gouvernement a demandé à la FAO et au PAM de procéder à une évaluation indépendante. Une mission conjointe FAO/PAM d'évaluation des récoltes et de la sécurité alimentaire s'est donc rendue dans le pays du 14 au 18 juin 2010 afin d’effectuer une estimation sommaire de la production céréalière de 2009/10 et d'évaluer la situation globale de la sécurité alimentaire en vue de déterminer les besoins d'importations vivrières, y compris l'aide alimentaire nécessaire, pour la campagne commerciale 2010/11 en cours (avril/mars). Compte tenu de l'appui technique fourni au gouvernement par la FAO et le PAM au cours des première et deuxième phases des évaluations des récoltes et du cheptel et de l'époque à laquelle la mission a été effectuée, il a été décidé qu'une évaluation sommaire serait plus appropriée.

Tout au long de la semaine, la Mission a bénéficié du plein appui et de la collaboration du Ministère de l'agriculture, de la mécanisation et du développement de l'irrigation, ainsi que de la précieuse participation et des observations des intervenants suivants:

La Mission a quantifié la production céréalière nationale sur la base de la deuxième phase de l'évaluation des récoltes et du cheptel effectuée par le gouvernement et les organisations partenaires (FAO, PAM, FewsNet et OCHA) entre le 13 et le 25 mars 2010 ainsi que de discussions avec des organismes pertinents. Par conséquent, elle n'a procédé qu'à un simple examen des estimations concernant la production et de la méthodologie adoptée et n'a donc pas fait d'évaluation sur place. En dépit de la mauvaise répartition des précipitations dans le sud et l'est du pays, le vaste programme de soutien mené par le gouvernement et les institutions partenaires a permis d'augmenter de 7 pour cent la production de maïs de la campagne agricole 2009/10, laquelle est passée à 1,35 million de tonnes. En outre, le programme a contribué à une expansion sans précédent de la superficie cultivée, qui a atteint 1,8 million d'hectares, soit une progression de 20 pour cent par rapport à l'année dernière. Toutefois, les rendements nationaux ont reculé, essentiellement en raison de la vague de sécheresse qui s'est abattue sur le pays en milieu de campagne, seules les exploitations commerciales A2 enregistrant un gain de productivité. Pour la campagne commerciale 2010/11, les besoins du pays en céréales, aux fins de la consommation alimentaire ou autre, devraient s'élever à un peu plus de 2 millions de tonnes, alors que 1,66 million de tonnes sont disponibles au niveau national, et il faudra donc importer 428 000 tonnes. Selon l'évaluation de la vulnérabilité, une aide alimentaire de 111 000 tonnes (sous forme de céréales) sera nécessaire. À supposer qu'il s'agisse là du volume pour lequel il n'y a pas de demande effective (la population vulnérable n'ayant aucun pouvoir d'achat), le reste de la demande peut être considéré comme demande effective. Étant donné que le marché des céréales est entièrement libéralisé et que les négociants/meuniers/importateurs privés sont libres de recourir à des importations commerciales, ces dernières devraient combler le déficit restant. En ce qui concerne les cultures de rapport, la baisse des prix à la production constatée au cours de la dernière campagne pour le coton et le soja a entraîné une réduction des superficies cultivées correspondantes, ainsi que de celles sous haricots et tournesols, de nombreux exploitants préférant passer au maïs - ce qui explique également en partie l’expansion de la superficie consacrée à cette céréale.

En outre, la libéralisation de l'économie et l'adoption d'un régime à plusieurs monnaies ont, pour le moment, permis d'améliorer et de stabiliser la situation économique et ont aussi accru l'afflux de marchandises dans le pays depuis la fin 2008. La libéralisation du marché des céréales a renforcé la place des importations commerciales pour faire face aux besoins céréaliers du pays. Toutefois, les entrées de fonds limitées, le manque de liquidités et la hausse des taux d'intérêt pour les prêts à court terme freinent le développement des investissements dans le secteur agricole et la croissance des importations commerciales. Cette situation a des effets néfastes sur l'industrie de transformation des céréales et fait que de nombreuses meuneries ne tournent que de 10 à 30 pour cent de leur capacité totale.

Le présent rapport a été établi par Kisan Gunjal et Jonathan Pound de la FAO et Jan Delbaere du PAM, sous la responsabilité des secrétariats de la FAO et du PAM à partir d’informations officielles et officieuses. La situation pouvant évoluer rapidement, prière de s’adresser aux personnes indiquées ci-après pour un complément d’informations le cas échéant.

Liliana Balbi
Économiste principal, EST-SMIAR,
Division du commerce et des marchés, FAO

Télécopie: 0039-06-5705-4495
Courriel: [email protected]

Mustapha Darboe
Directeur régional
PAM, OMJ

Télécopie: 0027-11-5171642
Courriel: [email protected]

Veuillez noter qu’il est possible d’obtenir le présent Rapport spécial sur le site Internet de la FAO (www.fao.org) à l'adresse suivante: http://www.fao.org/giews//

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