COAG/01/7


 

COMITÉ DE L'AGRICULTURE

Seizième session

Rome, 26-30 mars 2001, Salle Rouge

LE RÔLE DE L'AGRICULTURE DANS LE DÉVELOPPEMENT DURABLE: SUR LA VOIE DE L'ADRD

Point 7 de l'ordre du jour provisoire

Table des matières


 


I. INTRODUCTION

1.  La notion d'agriculture et de développement rural durables (ADRD) a pris forme avec un certain nombre d'autres dans les années 1980, sous l'effet de la prise de conscience croissante que les politiques et les programmes nationaux et internationaux concernant l'agriculture devaient couvrir un vaste éventail de questions économiques, environnementales et socio-culturelles allant au-delà des domaines traditionnels de la productivité agricole, de la production et de la sécurité alimentaire. L'importance de cette notion a été reconnue et confirmée au Sommet Planète Terre (CNUED) qui s'est tenu à Rio en 1992; le chapitre 141 d'Action 21 définit les programmes et les activités spécifiques nécessaires pour promouvoir l'agriculture et le développement rural durables et les États Membres se sont engagés à les mettre en oeuvre.

2. Des progrès encourageants ont été constatés depuis le Sommet de Rio et l'accent mis sur la durabilité a engendré un certain nombre de stratégies et de politiques novatrices dignes d'intérêt. De nombreux agriculteurs et autres acteurs du secteur rural ont trouvé des solutions à l'échelon local permettant de relever le défi de la production durable et de la protection de l'environnement, ce qui a eu des incidences positives sur les forêts, la faune et la flore sauvages, les eaux et les sols; les effets néfastes de l'agriculture ont été atténués, tandis que la production a été maintenue, voire a augmenté. L'accent mis sur la durabilité a eu des incidences environnementales et sociales positives dans des domaines tels que la planification des ressources en terres, l'enseignement agricole et la protection intégrée. De plus en plus, on comprend qu'il n'existe pas de solution unique pour atteindre les objectifs de l'ADRD et que les revenus tirés des exploitations agricoles contribuent largement à améliorer le niveau de vie en milieu rural. L'accent mis sur la durabilité a aussi largement présidé à l'établissement de mécanismes intergouvernementaux, pour la biosécurité et la biodiversité par exemple.

3. Ces résultats sont toutefois insuffisants. Une insécurité alimentaire grave persiste dans de nombreuses régions du monde, notamment dans les pays à déficit vivrier et à faible revenu, et parmi les groupes de population pauvres et marginalisés. Alors que la production vivrière mondiale est plus élevée que jamais, quelque 800 millions de personnes souffrent encore de malnutrition chronique et deux milliards environ souffrent encore de diverses maladies dues à des carences en éléments nutritifs. La pauvreté rurale et l'insécurité alimentaire demeurent les deux caractéristiques d'un même problème. L'agriculture a considérablement évolué, s'agissant notamment de la composition et du rôle des collectivités rurales, de la part de la production agricole dans les économies et du rôle des gouvernements en matière de progrès techniques et de gestion. Il reste néanmoins essentiel de mettre en oeuvre de "bonnes" politiques, grâce à des partenariats et à des régimes fonciers de type nouveau et à des accords avec les acteurs des organisations non gouvernementales, des collectivités locales et du secteur privé. Là encore, les États ont un rôle décisif à jouer et doivent continuer à défendre l'intérêt commun de tous les citoyens, et plus particulièrement les intérêts des groupes vulnérables et des zones marginales qui dépendent totalement des décisions et des mesures préventives prises par les pouvoirs publics. Dans les pays où la base de ressources naturelles et l'économie sont limitées, comme les petits États insulaires en développement, la sécurité alimentaire est étroitement liée à l'amélioration des échanges, à la diversification de la production agricole et à la gestion des ressources naturelles. Ainsi, il est essentiel de s'attaquer aux problèmes spécifiques de l'agriculture pour parvenir à la sécurité alimentaire durable. La production agricole et ses activités connexes resteront essentielles, non seulement pour la sécurité alimentaire mondiale, mais aussi pour la subsistance de centaines de millions d'individus, pendant de nombreuses décennies encore.

4. Malgré la sensibilisation accrue du public, l'environnement est gravement dégradé dans de nombreuses régions, en partie à cause des activités agricoles. Il reste de nombreux objectifs à atteindre en matière d'environnement et beaucoup de pays développés et en développement n'ont pas les moyens ou la volonté d'intégrer les impératifs écologiques dans leurs politiques de développement agricole et rural. Les réformes politiques entreprises depuis le Sommet de Rio restent davantage motivées par les pressions politiques et budgétaires au niveau national et par les négociations commerciales internationales que par un effort concerté et cohérent visant à garantir la durabilité. Cela s'explique notamment du fait que les débats relatifs à l'ADRD à l'échelle internationale mettent l'accent sur les problèmes écologiques, sans véritable participation des ministères de l'agriculture. L'agriculture est généralement considérée comme largement responsable du problème, sans tenir compte du fait que de bonnes pratiques agricoles figurent aussi parmi les solutions. On a rarement trouvé des mécanismes efficaces permettant de tirer parti des synergies entre les gouvernements et la société civile, notamment au niveau national. Un autre problème fondamental tient au fait que parvenir à une agriculture et à un développement rural durables est généralement considéré comme un programme en soi, alors qu'il faut plutôt placer la notion de durabilité à la base de toute réflexion sur l'agriculture et le développement rural, pour garantir un équilibre optimal entre l'amélioration nécessaire de la productivité agricole et économique et le respect des impératifs écologiques et sociaux.

5. Les préparatifs du prochain Sommet mondial sur le développement rural durable (Rio+10) offrent la possibilité de tirer les leçons de l'expérience acquises au cours des dix dernières années, d'examiner les progrès accomplis à la lumière des problèmes actuels et d'identifier les domaines dans lesquels il est primordial de parvenir à la durabilité. Les travaux ont déjà commencé à la huitième session de la Commission du développement durable (CDD-8), qui s'est tenue à New York du 24 avril au 5 mai 2000. La CDD-8 s'est intéressée à l'agriculture en tant que secteur économique, en mettant en évidence les liens entre les objectifs économiques, sociaux et environnementaux dans le cadre plus large du développement durable.

6. La CDD a exhorté les gouvernements à réaffirmer leur volonté, individuellement et collectivement, de parvenir à la sécurité alimentaire et de réduire de moitié au moins le nombre des victimes de la sous-alimentation d'ici 2015, comme il a été convenu au Sommet mondial de l'alimentation. D'après les estimations concernant le nombre de personnes sous-alimentées, pour atteindre ces objectifs, il faudra redéfinir radicalement les priorités pour s'attacher à atténuer la pauvreté et l'exclusion sociale. La CDD a donc prié instamment la FAO et les autres organisations internationales pertinentes, notamment la Banque mondiale et le FMI, d'aider les pays à identifier des politiques et des activités concrètes pour mettre en oeuvre les programmes d'Action 21 relatifs aux méthodes de production et d'exploitation durables, y compris l'agriculture biologique, en vue d'atteindre les objectifs du Sommet mondial de l'alimentation et de l'ADRD. La CDD a souligné qu'il était nécessaire:

7. L'analyse des idées et des perspectives nouvelles qui ont vu le jour depuis le Sommet de Rio permet d'identifier trois domaines stratégiques clés dans lesquels les pouvoirs publics peuvent et devraient mener des activités pour que les politiques liées à l'agriculture et au développement rural tiennent dûment compte des impératifs de durabilité: i) renforcement des capacités, et notamment appui aux institutions; ii) mobilisation et affectation des ressources financières aux fins d'investissement dans les économies rurales; iii) technologies et politiques permettant d'améliorer la productivité agricole et de gérer le milieu naturel. Dans ces trois domaines, il est essentiel d'établir une collaboration entre les gouvernements, le secteur privé et les organisations de la société civile (OSC).

8. La FAO, qui a été désignée maître d'oeuvre de la CNUED par le Comité interinstitutionnel du développement durable, joue un rôle clé, au sens où elle doit promouvoir le chapitre 14 d'Action 21 et rendre compte des progrès accomplis à cet égard. Son propre programme de travail, conformément au Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015, traite également des questions de durabilité en matière d'agriculture et de développement rural. La FAO a pour rôle de collaborer avec les États Membres et leurs partenaires du développement en vue de trouver des solutions et de promouvoir des innovations à l'échelle de l'exploitation agricole et de la collectivité rurale.

9. Le présent document:

Le présent document montre aussi le parti à tirer des indications figurant dans le Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015, qui a été élaboré essentiellement sur la base des orientations données par les États Membres et constitue l'un des éléments susceptibles de contribuer à la planification de l'ADRD au niveau national.

II. L'ÉVOLUTION DU CONTEXTE AGRICOLE

10. Si le principe de l'ADRD reste valable en matière de développement, dix années se sont cependant écoulées depuis sa formulation: la situation a évolué aux niveaux mondial, régional et national, de nouvelles idées et perspectives sont apparues, des expériences ont été acquises et des leçons tirées. Du fait de la réorientation des facteurs socio-économiques en faveur du développement urbain, de l'essor explosif du secteur des communications et des attentes toujours plus fortes des populations où qu'elles soient, il est nécessaire de promouvoir l'agriculture en tant que moyen de subsistance rural viable, respectueux de l'environnement et capable d'assurer aux familles un niveau de vie satisfaisant.

11. Le potentiel énorme d'accroissement de la productivité constitue l'une des caractéristiques clés de l'agriculture, secteur qui est souvent le moteur du développement économique et social dans ses phases initiales. De nombreux agriculteurs sont toutefois prisonniers de leur environnement rural. La productivité ne peut progresser qu'avec l'introduction de techniques modernes, notamment la mécanisation, des souches ou variétés animales et végétales améliorées, de meilleures pratiques culturales et après récolte et, tout aussi important, des investissements accrus et un accès aux ressources hydriques. L'agriculture de subsistance ne permettra pas d'atteindre ces objectifs. Dire que "l'agriculture est un mode de vie traditionnel" ou que "les petites exploitations sont le fondement de la société", que l'on se réfère aux pays développés ou à ceux en développement, n'est que le reflet d'un atavisme rural, d'une nostalgie sans rapport avec la réalité. La réalité est que dans leur vaste majorité, les familles de petits exploitants n'aspirent qu'à accroître leurs revenus et à en diversifier les sources, de façon à améliorer leur bien-être tout en préservant leur identité sociale et culturelle.

12. À mesure que l'agriculture devient plus productive, la part de la population active employée dans ce secteur peut diminuer rapidement, et la main-d'oeuvre peut se consacrer à d'autres activités plus lucratives. La spécialisation de l'agriculture (en fonction de la base de ressources naturelles et du climat) est également une source de profits économiques supplémentaires. Ces facteurs, associés à l'expansion du commerce et aux progrès techniques, peuvent réduire le coût des échanges et permettre d'exporter les excédents agricoles.

13. S'agissant des sociétés agricoles et rurales, les manières de voir et les problèmes évoluent sous l'effet d'un ensemble de facteurs nouveaux et parfois controversés, notamment la mondialisation, les préoccupations écologiques croissantes, l'évolution de la gouvernance, la dynamique des populations et diverses mutations socio-économiques. La diversité de ces nouveaux facteurs et leur apparition à un rythme accéléré posent un gros problème, notamment aux populations les plus faibles sur le plan économique, incapables de s'adapter. Toutefois, tout comme les sociétés agricoles et rurales "d'autrefois" offraient des possibilités de développement aussi bien qu'elles posaient de nombreux défis aux gouvernements, le "nouveau" contexte est riche de possibilités, même s'il est toujours difficile d'assurer un développement équitable et durable.

14. Mondialisation. Ce terme couramment utilisé est désormais associé à plusieurs facteurs nouveaux: la libéralisation des échanges, la libre circulation des capitaux et la vitesse à laquelle les mouvements s'opèrent, le transfert accéléré des technologies de l'information et l'influence croissante sur les marchés des sociétés transnationales privées. Certains de ces problèmes nous sont familiers depuis plusieurs années. Ce qui est nouveau, c'est la transformation rapide qu'ils subissent tous, associée à la révolution récente des communications et à l'influence d'un nombre toujours plus restreint d'acteurs du secteur privé. La mondialisation offre de vastes possibilités d'accélérer le développement, mais ses bienfaits pourraient bien rester hors de portée des populations largement marginalisées qui n'ont pas de place dans l'économie moderne ou n'y sont reliées que par un fil ténu. Par exemple, les progrès en matière de communications profitent aux riches, tandis que les pauvres restent mal informés et en situation d'échec. La répercussion des avantages vers le bas de l'échelle sociale est parfois totalement inopérante et la concurrence plus âpre sur les marchés ou bien le manque d'accès aux ressources offrant des débouchés pourraient bien décevoir les attentes suscitées par la connaissance qu'ailleurs, la qualité de vie est meilleure. La mondialisation qui privilégie les échanges de biens, de services et de l'information, généralement par le biais des marchés, met en évidence les coûts de ces transactions; c'est pourquoi il devient impérieux d'investir dans les biens publics tels que l'infrastructure des communications et l'enseignement, en vue de réduire le coût des échanges. L'interdépendance croissante des économies et des pays - l'intégration mondiale - fait qu'il est encore plus urgent d'éviter les effets néfastes tels que la dégradation de l'environnement. Ce problème est important car il montre bien les liens toujours plus étroits entre les politiques nationales en matière d'alimentation, d'agriculture, d'économie rurale et de milieu naturel et les relations internationales.

15. Gouvernance. Dans de nombreux pays, les pouvoirs publics se sont effacés sous l'effet combiné de la nécessité économique, de la faillite quasi totale de la planification centralisée et du transfert de l'autorité des administrations nationales au secteur non gouvernemental. Parallèlement, l'impression se répand (ce qui n'est pas toujours exact) que la gouvernance s'exerce de façon plus transparente et plus responsable, tandis que les pouvoirs et la prise de décision se décentralisent, avec une participation plus active des parties prenantes en matière de développement agricole et rural. À mesure de la redéfinition du rôle de l'administration centrale, dans le sens d'une moindre intervention directe dans les activités économiques et la prestation de services, les acteurs du secteur privé et de la société civile ont pris le relais à différents degrés et avec des résultats variables. Il a y eu des pertes et des gains: la société participe plus largement à la prise de décision et il est plus facile de parvenir à un consensus; toutefois, le profil des investissements et des dépenses n'a pas toujours eu des effets positifs sur les populations rurales. On reconnaît cependant de nouveau la nécessité de maintenir une certaine présence publique nationale pour l'investissement général et les services. Par exemple, la qualité et la durabilité de la recherche agricole, de la vulgarisation et des services vétérinaires peuvent être améliorées en établissant entre les gouvernements, le secteur privé et les organisations à but non lucratif de nouveaux types de partenariat fondés sur la responsabilisation, la solvabilité, l'innovation et l'accessibilité.

16. Mécanismes de financement et ressources financières. La réduction considérable du flux de l'aide au développement, accordée traditionnellement par des donateurs bilatéraux ou multilatéraux aux gouvernements, est un phénomène relativement récent. Ce changement, aux causes principalement géopolitiques, a contribué au déclin du rôle du secteur public en matière de développement. L'aide publique à l'agriculture (APA) (en termes constants par rapport au dollar en 1990) est passée de 12,2 milliards de dollars en 1992, lors de la tenue de la CNUED, à 10,5 ou 11 milliards de dollars en 1995-1996. Cette diminution a été partiellement compensée par la réaffectation des fonds publics en faveur de diverses organisations de la société civile (OSC). Il ne semble guère probable que les flux de l'APA retrouvent leur niveau des années 1990, alors même que cela serait possible, à mesure que le monde devient plus prospère, en consacrant à l'APA une part plus faible du revenu national des pays donateurs. L'investissement étranger direct du secteur privé, dont seule une part négligeable va à l'agriculture, dépasse désormais nettement les flux officiels, et a profité de la mondialisation. Il est toutefois destiné principalement à quelques pays en développement plus avancés; cela n'est guère étonnant, car ce type d'investissement va uniquement là où règne la sécurité politique ou économique. Toutefois, des nouvelles possibilités prometteuses de mobiliser de nouvelles sources de financement extérieur sont en train d'apparaître. Par exemple, le commerce du carbone, qui sera bientôt rendu possible par l'application du Protocole de Kyoto à la Convention-cadre sur les changements climatiques, pourrait permettre de financer certains types de cultures et de gestion des sols qui favorisent la fixation du carbone, en augmentant par exemple l'accumulation de matières organiques du sol. Les ministères responsables de l'agriculture, de l'environnement et des finances doivent étudier ces options et possibilités (voir également le document sur le changement climatique - COAG/01/5).

17. Dynamique des populations. La croissance démographique est un moteur important du développement agricole et rural durable, qui à son tour influe sur l'exode rural et les migrations entre zones rurales. Au cours des dix prochaines années, les sociétés agricoles et rurales devront faire face aux incidences de l'évolution de la dynamique des populations, à savoir le ralentissement des taux de croissance démographique - voire dans certains pays, leur déclin, qui conduira au vieillissement de la population - et la persistance de l'urbanisation rapide dans la plupart des pays en développement. Là encore, de nouveaux défis et possibilités apparaissent. Par exemple, le profil démographique d'une population vieillissante, caractérisé par un pourcentage d'actifs relativement important, peut contribuer au développement. L'urbanisation peut créer un marché pour les produits alimentaires et non alimentaires, moteur du développement rural qui fait souvent défaut. Toute la difficulté consiste à canaliser ces forces potentiellement bénéfiques en faveur de l'ADRD.

18. Évolution socio-économique. L'augmentation des revenus et l'urbanisation croissante modifient les modèles de consommation alimentaire et par conséquent les systèmes de production vivrière. L'effet s'en fera sentir tout particulièrement sur l'élevage et sur la production céréalière destinée à l'alimentation animale. Il faudra gérer prudemment le développement de l'élevage pour satisfaire la demande croissante, de manière à ce que les incidences de ce secteur sur la société et sur l'environnement soient compatibles avec les principes de l'ADRD. La principale incidence de la mutation du cadre économique sur la société rurale est toutefois la croissance des activités non agricoles et des activités agricoles post-primaires, et l'augmentation des revenus qui en découle. Environ la moitié de la population mondiale est maintenant urbanisée et industrialisée. À mesure que le développement progresse, les revenus ruraux dépendent de moins en moins de l'agriculture primaire et de plus en plus des effets conjugués de la production agricole, du conditionnement et de la commercialisation des produits, ainsi que de l'emploi des populations rurales dans les secteurs de l'industrie et des services non agricoles. C'est pourquoi il faut promouvoir l'ADRD dans le cadre d'un effort intégré englobant l'agriculture et la petite industrie ainsi que les services dont elles ont besoin. La mise en place d'unités de production animale à forte intensité de terres et spécialisées, notamment pour la volaille et le porc, pourrait offrir des possibilités aux agriculteurs sans terre mais qualifiés. Un grand nombre de ces unités seront probablement établies dans les zones périurbaines et il faudra donc accorder une attention particulière à la planification de l'utilisation des terres et à la gestion des déchets.

III. L'ÉVOLUTION DE L'ADRD DEPUIS LE SOMMET DE RIO

19. La mutation des facteurs extérieurs à l'ADRD depuis le Sommet de Rio est allée de pair avec une évolution de la notion elle-même, compte tenu de l'expérience acquise depuis sa mise en oeuvre et des nouvelles interprétations du processus de développement - même dans les économies industrialisées. Il convient de tenir compte de cette évolution lors de la formulation et de la négociation des stratégies liées à l'ADRD au sein des différentes instances nationales et internationales.

20. Il est admis désormais que les activités agricoles peuvent avoir des incidences aussi bien positives que négatives. Elles peuvent contribuer à la protection de l'environnement tout comme à sa dégradation, créer un paysage harmonieux ou endommager ou détruire la nature; elles peuvent transformer les sociétés rurales et leurs cultures dans le bon comme dans le mauvais sens. Par exemple, les techniques de protection intégrée (PI) peuvent augmenter les rendements avec de moindres dommages à l'environnement, de moindres risques pour la santé et de moindres coûts de production. Le labour zéro et l'agroforesterie permettent de stabiliser les rendements et d'éliminer le CO2 de l'atmosphère, ce qui réduit l'effet de serre. Action 21 mentionne bien ces effets positifs de l'ADRD, mais vise plus particulièrement à réduire les éventuelles incidences négatives, telles que la dégradation de l'environnement, tout en augmentant néanmoins la production. Faire comprendre que l'application à grande échelle de l'ADRD peut profiter à tous, de façon différente, constitue un défi politique ambitieux au niveau national; il faut pour cela que les divers organes gouvernementaux s'accordent en vue d'harmoniser les politiques et les programmes d'action.

21. L'interprétation de l'ADRD sur le plan pratique a connu d'autres évolutions importantes. La première est que la notion de durabilité doit être étendue au domaine social, institutionnel et économique et non pas porter exclusivement sur l'environnement - la conservation et l'utilisation rationnelle des ressources naturelles. Ceux qui oeuvrent actuellement en faveur de l'ADRD comprennent bien que pour assurer la durabilité, les pratiques de gestion doivent être rentables et adaptées sur les plans social et culturel et qu'elles doivent répondre aux exigences locales en matière, notamment, de droits de propriété sur les ressources naturelles. La deuxième est que l'on considère désormais le développement comme un processus qui exige de savants compromis entre la diminution des réserves de capital naturel (forêts, eaux douces non exploitées, etc.) et la production de ressources pouvant être investies dans le capital humain et social (population en meilleure santé et mieux éduquée, connaissances techniques et infrastructures). Ces nouvelles manières de voir rendent la mise en oeuvre de l'ADRD plus difficile, mais elles offrent également de nouvelles possibilités.

22. Enfin, l'expérience montre qu'il n'existe pas de modèle unique pour parvenir à une agriculture et à un développement rural durables. Ce processus passe par une série d'étapes méthodiques, dont l'initiative revient principalement aux pouvoirs publics, en vue d'identifier les domaines d'action clés et des objectifs stratégiques précis. Tout au long de cet exercice, il importe de bien comprendre les incidences des choix faits sur les parties prenantes, sur leur environnement et sur les objectifs de production. Dans l'idéal, il faudrait pour cela engager le dialogue avec les parties prenantes, faire une analyse socio-économique de leurs modes de subsistance et effectuer des enquêtes portant sur le milieu naturel et aménagé. Concrètement, il faudra se contenter de brèves enquêtes et d'estimations, mais les intentions et les objectifs resteront les mêmes. Grâce à l'échange d'information et de connaissances, considérablement amélioré par les technologies modernes, les innovations en matière d'ADRD auront une incidence plus immédiate à l'échelle mondiale.

IV. FAIRE PROGRESSER L'ADRD: LES DOMAINES D'ACTION CLÉS

23. De nombreux pays en développement ont pour objectifs de réduire la pauvreté rurale et la faim sans nuire à l'environnement et de se concentrer sur la préservation des écosystèmes clés. Les buts des pays développés sont souvent bien différents. Les gouvernements de ces pays s'efforcent d'aider au mieux les collectivités rurales et les autres acteurs pour qu'ils contribuent de façon constante aux objectifs nationaux en matière de sécurité alimentaire, de cohésion sociale et de préservation des paysages. Pour cela, il faut employer des méthodes efficaces et respectueuses de l'environnement sans produire d'excédents agricoles non commercialisables. En outre, il est de plus en plus reconnu qu'il est essentiel de garantir la viabilité des moyens de subsistance et des collectivités en milieu rural pour parvenir à une agriculture durable.

24. Nous avons identifié trois domaines d'action clés pour une stratégie en faveur de l'ADRD dans des contextes nationaux très variés. Les membres du Comité de l'agriculture jugeront peut-être utile de formuler des observations à ce sujet, en fonction de leurs expériences et de leurs objectifs. Ces domaines sont les suivants:

Bien évidemment, ces mesures ne partent pas de rien. Des décisions importantes ont déjà été prises et sont bien implantées dans les politiques nationales. Des engagements régionaux et mondiaux ont déjà été négociés et conclus. La marge de manoeuvre risque par conséquent d'être limitée. Ces considérations ne doivent toutefois pas empêcher chaque pays de se livrer à une évaluation approfondie des progrès accomplis et de ce qu'il reste à faire en matière d'ADRD, tout en se rappelant les engagements pris au Sommet mondial de l'alimentation en vue de réduire sensiblement la faim.

A. RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET DES INSTITUTIONS

25. Un facteur novateur en matière d'ADRD est qu'il s'agit d'une approche axée sur les populations. Ce sont les populations qui, par leurs stratégies de survie et de subsistance, peuvent dégrader, voire à la longue détruire, leur environnement; inversement, elles peuvent le protéger et même l'améliorer. C'est pourquoi le renforcement des capacités est la clé de voûte d'une stratégie de développement axée sur l'ADRD. Il peut s'agir de donner aux populations les moyens de comprendre et de gérer leur environnement, de maîtriser leur propre destinée et d'appuyer ou de créer des institutions à même de guider ces populations, de les informer et de les responsabiliser. A tous les niveaux de la société, le renforcement des capacités passe forcément par l'éducation. L'accès à l'éducation de base, notamment l'alphabétisation et l'acquisition d'aptitudes utiles à la vie, est vital pour l'ensemble de la population rurale, mais surtout pour les groupes démunis et marginalisés, dont les femmes et les jeunes. Il faut disposer de toute une gamme de compétences pour parvenir à créer des conditions propices à l'ADRD. Les "nouvelles" compétences englobent diverses connaissances d'ordre technique, environnemental et économique qui permettent de définir les politiques et de planifier et de gérer l'utilisation des terres en tenant compte des impacts sur l'environnement.

26. Le renforcement des capacités ne peut se faire sans l'accès à l'information, le partage des expériences et la concertation. De nombreuses informations ne sont pas disponibles ou sont inaccessibles, en particulier pour les agriculteurs pauvres, une multitude de leçons concrètes ont été apprises mais ne sont pas partagées, et les occasions de se concerter pour résoudre les problèmes sont rares. Les technologies modernes, comme l'Internet, ouvrent des possibilités intéressantes pour les collectivités rurales isolées, car elles permettent d'accéder à l'information et de la partager. Toutefois, pour pouvoir les exploiter, il faudrait qu'elles soient moins coûteuses, que l'approvisionnement en électricité soit fiable (ce qui aurait des effets bénéfiques plus vastes) et que les gouvernements consentent à accepter les progrès de la démocratisation que pourraient bien susciter cet accès et ce partage plus larges de l'information.

27. Il ne sert à rien de renforcer les capacités s'il n'existe pas d'institutions efficaces permettant de les exploiter. Dans le monde entier, les administrations et les organismes publics ont établi ces dix dernières années de nouveaux types de partenariat avec la société civile et le secteur privé. Le développement rapide des ONG, des fédérations d'agriculteurs et de travailleurs agricoles et des différentes associations au sein des collectivités qui représentent des acteurs très divers montrent bien la profondeur de ces changements. Ces organisations peuvent jouer un rôle de catalyseur et de direction qui est décisif. Toutefois, il est nécessaire de consolider l'aspect institutionnel, administratif et législatif de ces nouveaux partenariats. Il faut donner aux ONG et aux groupements d'agriculteurs les instruments juridiques et les outils de gestion dont ils ont besoin pour agir en toute indépendance, conclure des contrats, disposer d'une autonomie financière et préserver la transparence de leur gouvernance. Les administrations doivent souvent trouver de nouvelles modalités pour collaborer avec d'autres secteurs du gouvernement ainsi qu'avec la société civile et le secteur privé. Il est parfois nécessaire de renforcer les institutions pour instaurer un régime foncier et des droits patrimoniaux permettant d'atteindre au mieux les objectifs liés à l'agriculture - propriété privée ou publique des terres, grandes ou petites exploitations, métayage ou baux, ou un panachage de ces éléments.

B. MOBILISATION DE L'INVESTISSEMENT

28. Pour promouvoir l'ADRD et renforcer les capacités, il faut des investissements venant tant du public que du privé. Les fonds publics, dégagés par le pays même ou par des sources d'aide extérieures, sont rares et ne sont pas forcément destinés aux investissements les plus souhaitables. En outre, comme la prise de décision est décentralisée, y compris pour ce qui est de l'affectation des ressources, il est parfois impossible de planifier l'investissement au niveau central. Il faut donc définir un plan d'investissement stratégique ou des orientations qui permettent de canaliser au mieux les ressources publiques limitées vers des biens publics tels que l'infrastructure de transport, afin d'attirer l'investissement privé dans des zones mieux desservies. Il faut des politiques qui créent des conditions économiques propices et rendent les investissements attrayants. De nouvelles possibilités ou de nouveaux mécanismes, tels que le FEM et le commerce du carbone, peuvent aussi apporter des fonds publics à investir dans des activités liées à l'ADRD.

29. Pour que le volume de l'investissement étranger direct affecté à l'ADRD augmente, il faut mettre en place des conditions propices à l'émergence de projets viables, ce qui n'est pas une tâche facile. Le simple fait de rendre l'agriculture plus rentable en modifiant les politiques dans le domaine des échanges et des investissements publics, autrefois plus favorables aux villes, serait utile. L'établissement d'alliances et de partenariats de type nouveau entre les gouvernements, le monde des affaires et la société civile, facilité par l'intégration mondiale accrue, pourrait conduire à la redéfinition des rôles traditionnels de l'assistance technique et financière extérieure, notamment de mesures d'incitation telles que les paiements compensatoires, et contribuerait à attirer le secteur privé. Grâce aux partenariats privé-public, des fonds plus importants pourraient être consacrés au développement des techniques agricoles.

30. La possibilité de mobiliser l'épargne rurale nationale pour investir dans l'ADRD n'est pas exploitée. Pour y parvenir, il faudra probablement engager une réforme en profondeur en vue de mobiliser l'épargne et de rendre l'investissement dans les zones rurales plus rentable et plus sûr (pour les épargnants locaux). La FAO travaillera en ce sens en étroite collaboration avec les institutions financières internationales et régionales et avec les organismes bilatéraux pertinents.

31. Souvent, l'investissement dans l'agriculture et le développement rural n'est pas la priorité numéro un des gouvernements et l'aide publique au développement, qui va s'amenuisant, est donc canalisée vers d'autres secteurs de l'économie. Les gouvernements qui sont préoccupés par la pauvreté rurale et la lenteur des progrès économiques pourront juger utile de revoir leurs priorités en conséquence. Dans la plupart des pays en développement, les donateurs et les gouvernements doivent appuyer ce secteur; car l'investissement étranger direct est généralement attiré par les placements lucratifs, y compris dans l'agriculture.

C. TECHNOLOGIES ET POLITIQUES PERMETTANT D'AMÉLIORER LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE ET DE GÉRER LE MILIEU NATUREL

32. Les besoins des agriculteurs pauvres en matière de technologies sont immenses - tout comme la recherche dans ce domaine; la demande effective est toutefois très faible, car ces agriculteurs n'ont pas suffisamment de ressources pour les acquérir, ni pour les intrants qu'elles exigent parfois, comme l'eau, les engrais et la main-d'oeuvre supplémentaire. Le secteur privé, qui dispose de l'essentiel des ressources nécessaires, ne les consacrera probablement pas à la recherche sans une protection solide de ses droits de propriété intellectuelle, par le biais de brevets, licences, etc. Ceux-ci, très onéreux, sont totalement hors de portée des agriculteurs démunis. A cet égard, la mise au point de techniques destinées aux agriculteurs pauvres des pays à faible revenu et le transfert de technologie relèvent par bien des aspects de l'intérêt général et méritent d'être financés par des fonds publics. Mais ces dix dernières années, les crédits alloués à la recherche agricole ont considérablement diminué dans les pays tant développés qu'en développement. Le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (GCRAI) compte 16 centres de recherche qui, avec l'appui d'une association informelle des secteurs public et privé, se consacrent à l'ADRD et contribuent à la sécurité alimentaire et à l'élimination de la pauvreté. Ces centres doivent couvrir toute la gamme des activités agricoles et leur financement est parfois précaire. Il conviendrait de consacrer davantage de fonds à la recherche agricole et à la vulgarisation dans le secteur public en vue d'aider les agriculteurs pauvres de nombreux pays à faible revenu, éventuellement en développant les partenariats entre les secteurs public et privé. La recherche pourrait porter sur de nombreux domaines; elle pourrait notamment s'intéresser aux grands thèmes ci-après:

33. Les membres du Comité de l'agriculture pourront souhaiter formuler des observations au sujet des domaines d'action clés pour l'ADRD qui sont identifiés ci-dessus, compte tenu de la situation dans leur propre pays et des divers facteurs à considérer pour parvenir à la durabilité.

V. FAIRE PROGRESSER L'ADRD: LE RÔLE DE LA FAO

34. Le début du 21ème siècle est marqué par la montée des préoccupations au sujet des incidences de l'activité humaine sur l'environnement et par la persistance du conflit entre la nécessité de répondre aux besoins fondamentaux en matière de nourriture, de logement, d'habillement et plus généralement de qualité de vie, et la nécessité de préserver des ressources physiques et biologiques précieuses. La FAO a un rôle crucial à jouer pour que l'agriculture ne soit plus généralement perçue comme un problème et que l'on reconnaisse que l'agriculture et une meilleure utilisation et gestion des zones rurales peuvent préserver la conservation à long terme des plantes, des animaux, de la terre, des eaux et même de l'atmosphère.

35. En sa qualité d'institution technique neutre des Nations Unies, la FAO est la mieux placée pour attirer sans relâche l'attention de la communauté internationale sur les impératifs liés à l'alimentation et à l'agriculture, en nouant des contacts avec les États Membres, les organismes scientifiques et les organes ou instances auxquels participent la société civile et le secteur privé. La FAO a pour mission d'orienter les politiques et les activités en faveur de l'agriculture pour les générations futures et de catalyser la réflexion et l'action pour relever les défis en matière de production, de distribution et de livraison des aliments.

36. Pour la FAO, la mise en oeuvre d'une agriculture et d'un développement rural durables n'est pas un programme ponctuel, indépendant, mais plutôt une approche qui recoupe divers projets, disciplines et divisions. Les activités de la FAO en matière d'ADRD consistent principalement à promouvoir des mesures concernant la sécurité alimentaire, l'atténuation de la pauvreté rurale, les techniques de production durable, les cadres réglementaires au niveau international et national, l'accès à l'information, les systèmes d'aide à la décision et les secours d'urgence. La FAO peut aider ses membres à promouvoir une approche favorable à l'ADRD, en attirant l'attention sur les problèmes clés et en facilitant le partage de l'information et des connaissances.

37. Les multiples facettes et la complexité des thèmes exigent une démarche interdisciplinaire qui mobilise toutes les divisions de la FAO. Les compétences au sein de l'Organisation permettent de traiter les méthodes novatrices de production agricole et les systèmes d'exploitation contemporains, les institutions rurales, la gestion des ressources naturelles, les cadres juridiques et législatifs et les politiques agronomiques nationales. Des groupes de spécialistes doivent suivre l'évolution rapide des zones rurales - paysages, collectivités et économies - dans le monde entier. Les groupes de travail sur l'environnement et l'agriculture et les nouvelles zones prioritaires pour l'action interdisciplinaire qui ont été établies pour mettre en oeuvre le cadre stratégique de la FAO doivent servir de base à cette collaboration.

38. La sélection des trois domaines d'action clés mentionnés ci-dessus aidera aussi la FAO à définir ses propres programmes dans le cadre de son Plan à moyen terme 2002-2007, afin de jouer le rôle qui lui revient en matière d'ADRD, notamment en sa qualité de maître d'oeuvre. Il ne s'agit pas seulement de rendre compte régulièrement à la CDD et aux institutions qui s'y rattachent, bien que cette fonction soit importante. La FAO doit coordonner les activités menées dans le monde pour promouvoir l'ADRD, en coopération avec ses partenaires internationaux au sein du système des Nations Unies, les organisations intergouvernementales, ses États Membres et la société civile. L'Organisation a eu du mal à s'acquitter de cette tâche depuis la CNUED, car ses propres ressources ont été fortement réduites, la communauté internationale ne s'est guère engagée à fournir une aide financière et les activités menées dans les pays n'ont eu que des résultats mitigés. Au niveau national, l'impossibilité d'établir une coopération effective entre les ministères pertinents et les partenaires potentiels au sein de la société civile et du secteur privé a souvent été un obstacle majeur.

39. C'est pourquoi l'examen prévu lors de Rio+10 offre l'occasion aux États Membres de donner des orientations à la FAO pour l'aider à redéfinir son rôle en matière d'ADRD. Le moment est particulièrement opportun, étant donné que le Cadre stratégique de la FAO pour 2000-2015 qui a été approuvé par la Conférence en novembre 1999 et le Plan à moyen terme décrivent de nombreuses activités à l'appui des efforts nationaux concernant l'ADRD. Les membres du Comité de l'agriculture pourront juger utile d'examiner dans quelle mesure les cinq stratégies identifiées dans le Cadre stratégique peuvent également servir à la planification des stratégies nationales, à l'exécution des programmes et éventuellement à l'évaluation des progrès accomplis en matière d'ADRD pour le Sommet de Rio+10 en 2002 et au-delà.

40. Il est nécessaire de renforcer les capacités et les institutions pour mettre en place des conditions propices à l'ADRD. L'amélioration des réseaux d'information et de connaissances est un élément important du renforcement des capacités (voir le paragraphe 26 ci-dessus). Par exemple, les pages web modernes donnent de nouvelles possibilités d'organiser des données complexes, ce qui permet de présenter clairement les multiples questions liées à l'ADRD, en indiquant l'éventail d'options disponibles pour résoudre chaque problème et en mettant en lumière leurs implications. Pour évaluer les implications, définir les priorités et tirer pleinement parti de cette information, il faut utiliser des méthodes de prise de décision dynamiques, qui font intervenir les partenaires tant intergouvernementaux qu'extra-gouvernementaux. La FAO est bien placée pour appuyer les efforts des diverses parties prenantes en vue de mettre au point un bon système interactif d'information et d'aide à la décision. Pour mener à bien ces activités, il faudrait toutefois disposer de ressources humaines et financières aux fins de planification, de coordination et de mise au point d'un outil commun.

VI. CONSEILS DU COMITÉ DE L'AGRICULTURE À L'INTENTION DE LA FAO

41. Le Comité de l'agriculture pourra juger utile de donner des orientations à la FAO sur les points suivants:

42. Les membres du Comité de l'agriculture pourront juger utile de donner des exemples positifs de planification concertée et d'exécution conjointe interministérielles et interinstitutions dans le domaine de l'ADRD. Ces exemples et les indications fournies par les membres sur les mécanismes permettant de surmonter les obstacles et d'exploiter les possibilités de collaboration entre le gouvernement et la société civile permettraient d'enrichir les débats du Comité de l'agriculture sur ce sujet et pourraient susciter des innovations.

43. Enfin, le Comité de l'agriculture souhaitera peut-être superviser l'évolution de la mise en oeuvre de l'ADRD en inscrivant ce point à l'ordre du jour de ses sessions tous les quatre ans.

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1 On trouvera le texte original à l'adresse suivante: http://www.igc.org/habitat/agenda21/ch-14.html .

2 Pour amorcer le processus participatif recommandé par la CDD-8, un résumé du présent document et un résumé du rapport de synthèse du maître d'oeuvre (chapitres 10, 12 et 14) destiné à la CDD-10, ont été diffusés aux principaux groupements pour observation.