PC 87/4 a)


Comité du Programme

Quatre-vingt-septième session

Rome, 6-10 mai 2002

Évaluation extérieure indépendante du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA)

Table des matières


LISTE DES TABLEAUX

REMERCIEMENTS

SIGLES

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

Le PSSA: les points forts
Les enseignements tirés des expériences précédentes

Approche possible pour l'avenir

1. INTRODUCTION

1.1 Mandat de la mission d'évaluation
1.2 Mécanismes et modalités d'évaluation

1.3 Sommaire du rapport

2. LE PSSA ET SES ORIGINES

2.1 Priorité à la sécurité alimentaire
2.2 Élaboration et concept du Programme

3. LE PSSA: PLANIFICATION ET CONCEPTION

3.1 Le rôle des partenaires
3.2 Le processus de formulation des projets

4. LA MISE EN ŒUVRE ET LA GESTION DU PSSA

4.1 Le rôle de la FAO
4.2 Les structures d'organisation et de gestion

4.3 Efficacité de la participation nationale

4.4 La contribution de la Coopération Sud-Sud

4.5 Le rôle des autres agences internationales et des donateurs

5. LES OPÉRATIONS PILOTES DE TERRAIN

5.1 La sélection de sites
5.2 La sélection des bénéficiaires

5.3 La sélection des technologies d'évaluation

5.4 L'approche PSSA

5.5 Les résultats obtenus en matière d'opérations pilotes de terrain

6. AUTRES CONSÉQUENCES ET PROBLÈMES D'ORDRE GÉNÉRAL DÉCOULANT DU PSSA

6.1 Les effets sur les politiques nationales
6.2 Incidence sur la communauté des donateurs

6.3 Le rapport avantages-coûts du PSSA au niveau national

7. LES OPTIONS CONCERNANT L'AVENIR DU PSSA

7.1 Les enseignements du passé
7.2 Les points forts du PSSA

7.3 Autre approche possible pour l'avenir du PSSA

ANNEXE 1: MANDAT DE L'ÉVALUATION DU PSSA

ANNEXE 2: CURRICULUM VITAE SUCCINCT DES MEMBRES DE L'ÉQUIPE CHARGÉE DE L'ÉVALUATION DU PSSA

ANNEXE 3: RÉSUMÉ DES DONNÉES DE BASE CONCERNANT LES PROGRAMMES NATIONAUX DU PSSA

RÉPONSE DE LA DIRECTION


LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 PFRDV membres de la FAO: ventilation par région, sous-alimentation et date d'adhésion au PSSA.

Tableau 2 État récapitulatif de la répartition en pourcentage des dépenses du PSSA par source de financement 1995-2000 (total approximatif 60 millions de dollars E.-U).

Tableau 3 Financement du PSSA à partir de ressources extrabudgétaires (décaissements FAO; indiquant les pays bénéficiaires et les budgets, janvier 2002)

Tableau 4 Situation de la Coopération Sud-Sud dans les pays ayant signé un accord (au 31 août 2001)

Tableau 5 Évolution chronologique du PSSA en Amérique latine - données communiquées par le Bureau régional de la FAO pour l'Amérique latine et les Caraïbes

 

REMERCIEMENTS

L'Équipe chargée de l'évaluation souhaite exprimer sa reconnaissance à tous les représentants de la FAO, des gouvernements et de la communauté internationale qui, lors des visites que nous avons effectuées dans les pays concernés, n'ont pas ménagé leur aide ni leur bonne volonté et nous ont dispensé renseignements et réflexions concernant le PSSA. Nos remerciements s'adressent également aux cadres et aux techniciens de la FAO œuvrant au siège ainsi que dans les bureaux régionaux et nationaux, qui ont pris sur leur temps pour répondre aux nombreuses questions soulevées par notre mission. Le Service de l'évaluation nous a apporté un appui total, et nous devons un mot de remerciement particulier à Heather Young, Nadine Monnichon et Anna Carroll, pour l'aide infatigable qu'elles ont apportée à l'organisation des questions d'ordre contractuel et logistique, de même qu'à John Markie et Daniel Shallon qui ont accompagné l'équipe durant les visites de terrain.

 

SIGLES

ACDI

Agence canadienne de développement international

ADG

Sous-Directeur général (FAO)

ADRAO

Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l'Ouest

AFOM

Atouts, points faibles, ouvertures, menaces

AGEP

Agence d'exécution des projets (Sénégal)

AGSM

Service de la commercialisation et des financements ruraux (FAO)

AID

Agence internationale de développement

ASPRODEB

Association sénégalaise pour la promotion de petits projets à la base (Sénégal)

BAD

Banque asiatique de développement

BADEA

Banque arabe pour le développement économique en Afrique

BAfD

Banque africaine de développement

BID

Banque interaméricaine de développement

BisD

Banque islamique de développement

BOAD

Banque ouest-africaine de développement

BRAC

Bangladesh Rural Advancement Committee

CADEF

Comité d’Action pour le Département du Fogny (Sénégal)

CCEPS

Comité chargé de l'exécution du Programme spécial (FAO)

CDEAO

Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest

CIAT

Centre international d'agriculture tropicale

CNCR

Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (Sénégal)

CNSA

Conseil national de sécurité alimentaire (Sénégal)

CORSINOR

Corporación regional de dessarrollo de la Sierra Norte (Ambuquí, Équateur)

CRM

Centro de Rehabilitación de Manabí (Équateur)

CSA

Cooperative Service Agreement (FAO)

CSS

Coopération Sud-Sud

CTPD

Coopération technique entre pays en développement (FAO)

DANIDA

Agence danoise de développement international

DFID

Ministère du développement international (Royaume-Uni)

DG

Directeur général (FAO)

DGIC

Directorate general for International Cooperation (Netherlands)

DSA

Indemnité journalière de subsistance

ERP

Évaluation rurale participative

FAO

Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

FAOR

Représentant de la FAO

FECD

Fondo Equatoriano-Canadiense de Desarrollo (Canada/Ecuador)

FFS

École pratique d'agriculture (FAO)

FFU

Fonds fiduciaire unilatéral

FIDA

Fonds international de développement agricole

FONGS

Fédération nationale des organisations non gouvernementales du Sénégal

GCIAR

Secrétariat du Comité consultatif technique du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale

GCP

Programme de coopération FAO/Gouvernements (FAO)

GNI

Gross National Income

GRS

Groupe de réflexion stratégique (Sénégal)

HCR

Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés

HQ

Siège

ICRISAT

Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides

IFDC

Centre international de développement des engrais (États-Unis)

IFI

Institution financière internationale

IITA

Institut international d'agriculture tropicale

INRA

Institut national de recherche agronomique (France)

JICA

Agence japonaise de coopération internationale

MOA

Ministère de l'agriculture (Érythrée)

MOU

Protocole d'accord

OADA

Organisation arabe pour le développement agricole

OIT

Organisation internationale du travail

OMC

Organisation mondiale du commerce

ONG

Organisation non gouvernementale

OXFAM

Comité d'Oxford de secours contre la famine

PAM

Programme alimentaire mondial

PCT

Programme de coopération technique (FAO)

PFRDV

Pays à faible revenu et à déficit vivrier

PI

Protection intégrée

PNB

Produit national brut

PNUD

Programme des Nations Unies pour le développement

PPA

Programme pour la prévention des pertes de produits alimentaires

PPTE

Pays pauvres très endettés

PSSA

Programme spécial pour la sécurité alimentaire (FAO)

SDPP

Soutien du système des Nations Unies pour le développement de la politique et du programme (PNUD)

SICIAV

Système d'information et de cartographie sur l'insécurité alimentaire et la vulnérabilité

SIDA

Agence suédoise de développement international

SINP

Système intégré de nutrition des plantes

SOFI

L'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (FAO)

SSA

Contrat spécial de service (FAO)

TCA

Division de l'assistance aux politiques (FAO)

TCI

Division du Centre d'investissement (FAO)

TCO

Division des opérations de terrain

TCOM

Service du suivi et de la coordination du Programme de terrain (FAO)

TCOS

Service de la gestion du Programme spécial (FAO)

UDENOR

Unitá para el Desarrollo del Norte (Ecuador)

UNFIP

Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux (Turner Fund)

UNV

Programme des volontaires des Nations Unies

USAID

Agence des États-Unis pour le développement international

UJAK

Union des jeunes agriculteurs de Koli Wirndé (Sénégal)

UEMOA

Union économique et monétaire ouest-africaine

UMOA

Union monétaire ouest-africaine

WB

Banque mondiale

WIN

Water Resources Management for Improved Household Food Security, Nutrition and Health

 

RÉSUMÉ ANALYTIQUE

1. L'évaluation a eu lieu environ six ans après le lancement du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) au niveau des pays. Elle a été entreprise en réponse à une demande émanant des organes directeurs, mais aussi pour satisfaire aux besoins internes de gestion; sa conception reflète deux objectifs, à savoir: a) fournir un rapport crédible sur les activités du PSSA, comprenant une analyse et une évaluation approfondies de sa pertinence à ce jour, de son efficacité dans l'obtention des résultats ainsi que de sa rentabilité générale; et b) renforcer et améliorer la base d'informations concernant le PSSA pour l'avenir, en tirant les leçons de l'expérience et en faisant ressortir les problèmes émergents, les points forts et les points faibles.

2. Une équipe représentative composée de neuf consultants extérieurs chevronnés a donc entrepris l'évaluation, avec l'appui opérationnel du Service de l'évaluation de la FAO. L'équipe s'est rendue dans des bureaux régionaux de la FAO et dans 12 pays participant au PSSA appartenant à chacune des régions en développement: Bangladesh, Bolivie, Cambodge, Chine, Équateur, Érythrée, Haïti, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tanzanie et Zambie. La sélection des pays à visiter a été effectuée par l'Équipe chargée de l'évaluation à partir d'une présélection, réalisée par la FAO, de 18 pays représentatifs de chacune des régions en développement. Dans ces pays, l'application du PSSA sur le terrain avait commencé depuis au moins trois ans. Elle comprenait un minimum de trois des quatre composantes du PSSA. Les critères de sélection retenus garantissaient que l'équipe effectuerait une évaluation portant sur une expérience substantielle d'application du PSSA. Les missions, généralement composées de quatre consultants, ont consacré environ une semaine à chaque pays, tenant des entretiens avec des représentants du gouvernement, des organismes donateurs et du personnel de la FAO, et visitant un échantillon de sites; afin de faciliter leurs enquêtes auprès des agriculteurs, du personnel national responsable du développement et des agents chargés du PSSA, les missions ont utilisé une liste récapitulative des points principaux, à examiner, selon le mandat de la mission.

3. Le Chapitre 1 du rapport, résume, en guise d'introduction, le mandat dont a été investie l'équipe, et analyse les modalités et les mécanismes d'évaluation. Le Chapitre 2 trace le cadre général du PSSA, fournissant la justification de la priorité accordée à la sécurité alimentaire et de l'élaboration d'un concept de programme. Le Chapitre 3 est consacré à la planification et à la conception d'activités spécifiques du PSSA ainsi qu'au processus concret de formulation de projets. Le Chapitre 4 est axé sur la mise en œuvre et sur la gestion du PSSA; il examine par ailleurs le rôle de la FAO, les structures d'organisation et de gestion, l'efficacité des contributions nationales, la Coopération Sud-Sud et le rôle joué par les organismes et donateurs à l'échelle internationale. Le Chapitre 5 est consacré à l'évaluation des opérations pilotes de terrain sous l'angle de la sélection des sites, des bénéficiaires et des technologies employées pour l'évaluation des résultats. L'approche utilisée dans la mise en œuvre des initiatives de terrain du PSSA, ainsi que les résultats obtenus, font également l'objet d'une analyse. Le Chapitre 6 passe en revue l'incidence du PSSA sur les politiques nationales et sur la communauté des donateurs, tout en traitant brièvement du rapport coût-rendement des initiatives du PSSA. Enfin, le Chapitre 7 réunit les éléments présentés dans les chapitres précédents et propose une synthèse du cadre général et des points forts du PSSA, tels que perçus par l'Équipe chargée de l'évaluation. Ces éléments constituent le fondement de l'approche que l'équipe propose enfin d'appliquer à la planification et à la mise en œuvre du PSSA dans l'avenir.

Le PSSA: les points forts

4. L'Équipe chargée de l'évaluation a constaté que le PSSA, dans sa forme actuelle, présente un certain nombre de caractéristiques positives ou points forts, que l'on ne retrouve pas toujours dans les autres programmes soutenus par les autres donateurs et par la FAO; ces points forts méritent d'être mis en relief et exploités lors de la conception et de la mise en œuvre des futures initiatives rattachées au PSSA. Il s'agit, essentiellement des caractéristiques positives suivantes:

Les enseignements tirés des expériences précédentes

5. À ses débuts, le PSSA se caractérisait, aux yeux de l'Équipe chargée de l'évaluation, par une conception rigide et inflexible. Il devait en outre, dans les phases initiales, être appliqué aux régions présentant un potentiel d'accroissement rapide de la production, en d'autres termes celles offrant des possibilités d'irrigation. L'accent mis sur la production devait, dans cette perspective, contribuer à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire au niveau des ménages comme à l'échelle nationale. Or, il devait apparaître rapidement que l'orientation initiale vers les aspects "micro" de la production était insuffisante et que, pour garantir des progrès de nature à obtenir la sécurité alimentaire, il fallait aborder des questions de type "méso" et "macro", de manière à obtenir les augmentations souhaitées de production et en garantir les bénéfices aux producteurs. Ainsi, avec le temps, l'application du PSSA s'est faite "moins rigide" et "plus flexible". L'Équipe chargée de l'évaluation prend acte de cette évolution positive.

6. Un autre problème, à caractère plus conceptuel, devait faire son apparition au cours des visites effectuées par l'équipe dans les pays sélectionnés. Il s'agit des arbitrages à effectuer entre les différents objectifs énoncés dans les lignes directrices du PSSA, afin de parvenir à la sécurité alimentaire tant au niveau national qu'à l'échelon des ménages. De manière générale, le lancement des activités du PSSA dans les régions à fort potentiel confère de meilleures chances d'améliorer la sécurité alimentaire dans l'ensemble du pays. Il existe certes, dans ces régions, un phénomène de pauvreté et donc d'insécurité alimentaire au niveau des ménages; toutefois, ce phénomène est généralement moins aigu que dans les régions agricoles plus démunies. Il s'ensuit que les sites sélectionnés pour les activités de PSSA dans les pays à l'étude étaient, de manière générale, des régions de productivité relativement élevée, notamment en comparaison des régions davantage marginalisées où l'on observe un degré de sous-alimentation rurale plus aiguë, et dont le potentiel d'amélioration de la productivité agricole est inférieur. Ainsi, même si l'Équipe chargée de l'évaluation est convaincue que les régions sélectionnées pour les activités de PSSA sont celles qui se prêtent le mieux à une amélioration de la sécurité alimentaire à l'échelle nationale, au niveau des ménages considérés individuellement, l'incidence des activités du PSSA aurait sans doute été plus bénéfique dans les régions marginales. Il serait peut-être bon, dans ces conditions, d'envisager certains arbitrages entre les objectifs auxquels l'équipe souscrit pleinement au demeurant, à savoir améliorer la sécurité alimentaire tant au niveau des ménages qu'au niveau national.

7. Un autre problème est apparu durant les visites effectuées par l'Équipe chargée de l'évaluation aux pays à l'étude, à savoir que la période initialement prévue pour la période dite "pilote" de la Phase 1 du PSSA - deux ou trois ans en général - est trop brève et les sites sélectionnés trop restreints, pour que les activités aient une incidence marquée sur les stratégies de production et de sécurité alimentaire. En effet, le succès de l'approche adoptée pour le PSSA est étroitement tributaire de la solidité des structures institutionnelles, y compris celles qui sous-tendent la vulgarisation, le crédit, la distribution des intrants et la commercialisation des produits. Lorsque ces structures présentent des carences, il n'est guère réaliste d'espérer qu'une période de deux ou trois ans suffise à obtenir des résultats tangibles. C'est seulement au Sénégal que l'équipe a pu observer les manifestations concrètes de la mise en œuvre du volet d'expansion de la Phase 1 (à savoir étendre les activités du PSSA à toutes les zones agro-écologiques du pays), même si des projets allant dans ce sens existent, mais sur le papier seulement, dans d'autres pays. En outre, aucun pays n'a encore abordé la Phase 2 du PSSA.

8. L'Équipe chargée de l'évaluation a été quelque peu surprise de constater que les ensembles de lignes directrices techniques élaborées en vue d'aider à l'application des quatre composantes du PSSA n'étaient pas utilisés plus fréquemment sur le terrain. Bien que l'on puisse trouver des justifications à ce phénomène, l'équipe considère qu'il y aurait lieu de constituer un comité des lignes directrices dans le domaine technique, chargé de la rationalisation des approches en matière de planification, de production, d'approbation et d'actualisation de l'ensemble des lignes directrices. Toutefois, l'Équipe chargée de l'évaluation est d'avis que les lignes directrices doivent être considérées comme telles, et non pas comme des directives contraignantes, car une observation servile de ces dernières risque d'avoir des effets pervers et notamment d'inhiber la crédibilité lors des phases de conception et d'adaptation des méthodologies aux situations locales.

9. L'Équipe a dû prendre acte de l'absence de faits concrets démontrant l'adoption des technologies promues par le PSSA; cette carence découle en partie du fait que le PSSA n'a pas, de manière générale, recueilli ce genre d'informations, mais aussi du fait que nombre de projets sont encore en cours d'exécution, ou ne se sont achevés que récemment. Dans ces conditions, l'Équipe chargée de l'évaluation a dû se contenter des impressions recueillies lors des entrevues avec les intéressés au cours des visites de terrain. Il en ressort que, même si certaines techniques avaient été adoptées par les agriculteurs ayant participé directement aux démonstrations de technologies ou ayant suivi les enseignements des écoles agricoles de terrain, et dans une moindre mesure par les agriculteurs ayant pris part à la phase d'application du projet, tel ne semblait plus être le cas une fois commencée la phase de démonstration, et encore moins pour les agriculteurs n'ayant pas été associés au PSSA. En conséquence, l'Équipe chargée de l'évaluation pense que les responsables du PSSA devraient insister pour que soit systématiquement documentée l'adoption des ensembles de technologies ayant fait l'objet de démonstrations.

10. Le PSSA a eu largement recours aux subventions afin d'encourager l'adoption de technologies, et cela sous deux formes: la fourniture gratuite d'intrants aux agriculteurs, et/ou la fourniture d'intrants à des prix subventionnés. Il convient de réexaminer une telle politique, car elle n'est de bon augure pour la durabilité de l'application des technologies une fois retiré le soutien direct aux initiatives du PSSA. Il convient donc d'interrompre la distribution gratuite d'intrants et de limiter l'octroi de taux d'intérêt bonifiés aux initiatives s'inscrivant dans une politique nationale. Par ailleurs, pour des raisons de durabilité, il convient que les crédits soient administrés par des institutions spécialisées plutôt que dans le cadre des projets du PSSA.

11. En règle générale, à ce jour, il faut reconnaître que le PSSA n'a eu qu'une incidence limitée sur les politiques nationales en matière de sécurité alimentaire, sur l'élaboration, par la communauté des donateurs, de stratégies visant à améliorer la sécurité alimentaire dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV), ou sur la mobilisation des ressources pour le suivi du PSSA.

Approche possible pour l'avenir

12. Après avoir évalué les points forts et les points faibles du PSSA, l'Équipe chargée de l'évaluation recommande que la FAO et ses partenaires envisagent, pour le PSSA, l'adoption d'une autre approche qui comprendrait les éléments suivants:

13. Lors du lancement de tout projet relevant du PSSA, la FAO devra concevoir de façon explicite une stratégie de retrait pour "le passage du flambeau" à la fin de la période de mise en œuvre. Nous recommandons, à cette fin, l'adoption d'une approche participative cadre lors de la phase de conception, destinée à devenir, durant la phase de mise en œuvre, un cadre dynamique et participatif, périodiquement remis à jour de manière à faciliter le suivi et l'évaluation en rapport avec les objectifs, les indicateurs, les moyens de vérification/mesure et les hypothèses/prévisions/risques liés aux projets.

14. Enfin, l'Équipe chargée de l'évaluation recommande que le PSSA élabore trois stratégies complémentaires, à savoir: a) l'intensification des efforts tournés vers la cartographie de la sécurité alimentaire, de manière à faciliter la localisation des régions exposées à l'insécurité alimentaire; b) l'introduction de systèmes de suivi systématiques, simples et efficaces visant à améliorer la gestion à différents niveaux et une évaluation indépendante au niveau du projet; et c) après une évaluation détaillée des besoins réels de chaque pays en matière de niveau de compétence (faible, moyen ou élevé), et après avoir harmonisé ces besoins avec les ressources techniques et humaines offertes par les autres pays du Sud, mettre en œuvre des programmes de Coopération Sud-Sud faisant appel à un nombre limité de coopérants disposant des compétences linguistiques nécessaires, afin d'assurer la formation pratique et l'encadrement des experts et techniciens locaux.


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