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ANNEXE VII: DÉCLARATIONS DE CLÔTURE

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA FAO (original français)

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je tiens tout d'abord à vous remercier, vous qui êtes venus si nombreux et si motivés, en cette occasion.

Malgré vos très grandes responsabilités, vous avez trouvé le temps de participer à cette réunion pour aider 800 millions de personnes de par le monde à retrouver l'espoir en un avenir meilleur. De très nombreux chefs d'État et de gouvernement, de vice-premiers ministres, de ministres et de représentants des différents États sont venus ici pour travailler ensemble, dans l'esprit de solidarité et d'universalité qui caractérise la famille des Nations Unies. Cela confirme que les efforts que nous avons déployés pour préparer ce Sommet n'ont pas été vains.

Ces quatre derniers jours ont été pour nous tous une étape importante vers notre objectif commun: éradiquer la faim dans un monde où elle devait avoir disparu depuis longtemps. Ce qui devait être fait pour atteindre l'objectif du Sommet de 96 - réduire de moitié d'ici l'an 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim - n'a pas encore été fait. Les affamés sont pratiquement aussi nombreux aujourd'hui qu'il y a cinq ans. Cette sombre réalité nous a conduit à convoquer le Sommet Mondial : cinq ans après.

Aujourd'hui votre présence ici, votre dévouement, votre engagement sont autant de preuves qu'au-delà des engagements internationaux, chaque pays adoptera des mesures concrètes afin de mettre en œuvre les actions identifiées dans la Déclaration que vous venez d'adopter.

Vous êtes parvenus à un large consensus sur les mesures à prendre pour accélérer le processus de réduction de la faim. Vous vous êtes publiquement engagés, devant le monde entier, à renforcer la volonté politique et les actions nécessaires pour atteindre notre objectif commun.

Nous savons que l'élimination de la faim est non seulement un impératif moral mais qu'investir pour en réduire l'incidence ne pourra que bénéficier à un monde de plus en plus interdépendant. Il est dans l'intérêt de tous, riches et pauvres, de tout faire et rapidement pour instaurer un monde plus équitable, pour éliminer la faim chronique et ses stigmates, le désespoir et la résignation.

Commençons dès maintenant cette course contre la montre pour mettre en œuvre nos engagements, pour démontrer qu'ensemble nous gagnerons la guerre contre la faim et la pauvreté, contre le scepticisme et l'égoïsme.

Merci.


Son Excellence Monsieur Silvio Berlusconi, Président du Sommet (original italien)

Nous sommes arrivés à la fin de ce Sommet. Accordez-moi une minute pour faire des observations extraites de mes notes. Quatre points simples.

Nous avons affirmé, et de nombreux orateurs l'ont répété, que le premier bien est la liberté, la liberté sous toutes ses formes, la liberté politique, la liberté religieuse, la liberté de parole, la liberté économique mais surtout la liberté vis-à-vis de la faim. Le droit à une alimentation adéquate passe avant tous les autres droits. Celui qui a faim n'est pas un homme libre. Je pense qu'il s'agit là d'une affirmation importante.

Nous avons examiné les principales causes du manque d'aliments: les guerres - surtout les guerres civiles - le manque de démocratie dans trop de pays, les barrières protectionnistes pour ce qui est des produits alimentaires et des produits de l'industrie de transformation, les aides des États les plus industrialisés qui ne sont pas suffisantes. Nous avons conclu qu'aucun pays ne doit être exclu de l'économie mondiale. Ce n'est que dans l'économie mondiale que chaque pays pourra vraiment mettre en valeur son capital humain, son patrimoine naturel, celui qui est constitué par les ressources naturelles. Nous avons dit que les pays industrialisés doivent arriver à destiner 0,7 pour cent de leur PIB aux pays en développement et doivent étudier comment y ajouter l'aide des citoyens privés. Cela n'a pas été assez fait jusqu'à présent. Nous avons suggéré une façon concrète de fournir ces aides. Dans mon pays, je l'ai dit, nous voulons réaliser des projets concrets, tels qu'un un hôpital, une école, une clinique, un dispensaire qui seraient le signe de la présence italienne et de l'envie que des citoyens italiens d'aider les pays en développement. Je pense que chaque mois nous réussirons grâce à la télévision, en nous adressant à nos citoyens, à lancer une opération concrète, une œuvre que nous réaliserons vraiment.

Nous avons parlé de la nécessité, dans un monde global, d'avoir des comptes publics qui soient transparents et non opaques, qui soient clairs, faciles à lire par les organisations financières internationales qui décident à quels pays accorder une aide. Et j'ai rappelé que je présenterai au G-8 du Canada une proposition en trois phases: une phase expérimentale, une phase obligatoire pour les pays qui voudront recevoir une aide et finalement une troisième phase avec des partenariats spécifiques entre pays ou villes et avec des finalités concrètes. J'ai rappelé aussi le projet de faire participer les citoyens des pays les plus riches. C'est-à-dire que lorsqu'ils achèteront des produits de luxe, ils laisseront deux, trois pour cent qui seront destinés à des œuvres concrètes d'aide aux pays en développement.

Nous avons aussi entendu des critiques adressées à la FAO, au personnel pléthorique de la FAO, a-t-on dit. Ce qui n'est pas surprenant! Je pense que toutes les organisations qui réunissent des moyens et des personnes ont tendance à s'agrandir. Il y a une règle quasiment scientifique selon laquelle tous les dix ans, chaque organisation gagne à maigrir. Donc, Monsieur Diouf, il faut que la FAO s'allège un peu. Et cet allégement est possible, ce que j'ai moi-même constaté dans les entreprises que j'ai fondées et gérées pendant des années. Tous les dix ans, on peut diminuer de 30 pour cent le personnel d'une entreprise et en accroître de 10 pour cent, malgré cette diminution du personnel, la productivité. Je pense que les organisations internationales devraient aussi être soumises à cette cure amaigrissante tous les dix ans. Les critiques ne sont donc pas négatives, mais doivent être accueillies comme des encouragements pour faire mieux et faire plus.

En conclusion, nous sommes tous d'accord sur ce qu'il convient de faire. La Déclaration a été préparée et approuvée à l'unanimité. Maintenant, il s'agit de se remonter les manches et de le faire. Monsieur Kofi Annan a ainsi conclu son discours. Monsieur Diouf a aussi conclu de cette façon. Et il vient de m'envoyer une petite note en me rappelant que depuis 1996, la FAO a déjà diminué de 30 pour cent. La réponse aux critiques a même été anticipée, je cite, mais je vérifierai si c'est vrai.

Je vous remercie au nom de mon pays d'être venus. Je vous souhaite à tous un bon retour chez vous, dans le pays où vous avez eu la chance de naître, de vivre, de vous réaliser. Je vous souhaite de réaliser tous les rêves qui sont dans vos esprits et dans vos coeurs. Mes voeux les plus sincères. J'espère que vous pourrez voir de vos yeux la situation s'améliorer dans vos pays, et voir grandir la liberté, la démocratie et le bien-être.

Espérons que nous aurons un avenir sans guerre, un avenir plus serein, plus sûr que celui que nous avons eu au siècle dernier.

Je souhaite surtout que la démocratie prévale sur toutes les idéologies qui ont troublé le siècle écoulé: le nazisme, le fascisme et le communisme ont été des pathologies de l'humanité. J'espère que nous avons compris que l'humanité est prête à se tourner maintenant vers l'avenir en garantissant à tous ses composants le premier droit de chacun qui est la liberté, et notamment la liberté vis-à-vis de la faim. Pour ceux qui restent à Rome encore quelques jours, je vous souhaite un excellent séjour. Pour ceux qui rentrent dans leur pays, je vous souhaite un excellent voyage de retour. Je vous souhaite une excellente santé et le bonheur le plus total.

Je déclare que le Sommet mondial de l'alimentation: cinq ans après est clos.

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