COAG/2003/INF/8


 

COMITÉ DE L’AGRICULTURE

Dix-septième session

Rome, 31 mars – 4 avril 2003

Évaluation extérieure indépendante du Programme spécial pour  la sécurité alimentaire (PSSA)


1. À la demande des organes directeurs et pour répondre aux besoins internes de gestion, une évaluation du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) a été entreprise en 2001 par une équipe représentative composée de neuf consultants externes expérimentés1. Cette évaluation visait à fournir un rapport crédible sur les activités du PSSA et à renforcer la base d'informations en tirant les enseignements des données d'expérience et en faisant ressortir les problèmes émergents, les points forts et les points faibles.

2. L'Équipe chargée de l'évaluation a identifié un certain nombre de points forts uniques qui pourraient être mis à profit pour des programmes futurs, notamment le rôle du PSSA, qui renforce la prise de conscience nationale concernant la sécurité alimentaire et la façon dont il a stimulé la prise en charge nationale des initiatives du PSSA; le centrage des débats sur l'agriculture, l'alimentation et la nutrition dans le cadre des débats relatifs à la pauvreté; l'accent mis sur les démarches participatives; la nécessité d'une approche sous divers angles du développement agricole et d'un accent sur l'aide apportée aux femmes grâce aux activités de diversification de la production agricole.

3. L'évaluation identifiait plusieurs enseignements tirés des activités passées, notamment l'orientation initiale vers les aspects "micro" de la production qui a été modifiée, au fil des années, pour devenir une conception plus souple des programmes; l'accent mis sur les zones à fort potentiel qui répondait aux préoccupations concernant la sécurité alimentaire nationale mais avait un impact plus faible sur la sécurité alimentaire des ménages; et des périodes de mise en oeuvre trop brèves et un nombre restreint de sites pour les programmes de la Phase I. Lors de ses observations sur le terrain, l'Équipe chargée de l’évaluation a conclu qu'il y avait des signes d'adoption des technologies par les agriculteurs qui avaient participé directement au PSSA mais que la poursuite de l'utilisation après les démonstrations ou l'adoption par les agriculteurs qui n'avaient pas participé était moins évidente. Le rapport d'évaluation mettait également en question le caractère souhaitable de la distribution d'intrants gratuits ou subventionnés, qui risquait de compromettre la durabilité au terme des initiatives du PSSA.

4. L'évaluation recommandait que l'on adopte à l'avenir des approches différentes du PSSA, notamment l'établissement d’un ordre de priorités pour les pays devant bénéficier d'un appui, étant donné les ressources limitées qui pouvaient être mises à disposition et l'octroi d'un rang de priorité plus élevé à la sécurité alimentaire des ménages, l'accent étant davantage mis sur les zones marginales. Elle identifiait également des domaines d’activités du PSSA qui nécessitent une attention plus explicite, c'est-à-dire la prise en compte du caractère saisonnier, les questions d'environnement, la parité hommes-femmes, les liens avec les autres donateurs, institutions de développement et organisations d'agriculteurs; les questions institutionnelles et de politique au niveau méso et macro et l'acceptation d'un horizon temporel plus long pour l'obtention d'effets. Elle recommandait également que des stratégies spécifiques de retrait soient conçues pour chaque pays pour le "passage du flambeau" à l'issue de la période de mise en oeuvre et que le PSSA consacre davantage d'attention à la cartographie de la sécurité alimentaire, améliore le suivi et l'évaluation et fasse mieux coïncider les besoins des pays avec les ressources techniques et humaines disponibles.

5. La réponse de la Direction générale de la FAO était axée sur les recommandations de l'évaluation concernant le renforcement futur du PSSA. Elle mettait en évidence trois domaines - concernant le processus d'innovation, l'établissement de priorités pour les pays et les effets du PSSA sur les politiques nationales - pour lesquels son point de vue était différent de celui de l'Équipe chargée de l'évaluation. Elle souscrivait sans réserve aux recommandations de l'évaluation concernant la nécessité d'équilibrer les mesures relatives à la production au niveau micro avec les questions méso et macro pour la conception des programmes, la nécessité de multiplier les sites et d'allonger l’horizon temporel pour les activités de la Phase I et celle de réviser les directives relatives au PSSA, afin de faire en sorte qu'elles soient largement diffusées et utilisées.

6. Le Comité du Programme, à sa quatre-vingt-septième session, en mai 2002, a estimé que l'évaluation était indépendante, précise et objective et s'est félicité de la réponse positive de la Direction générale de la FAO, qui souhaitait tirer parti de l'évaluation pour renforcer le PSSA.2 Le Comité a souligné la nécessité d'une prise en charge nationale et d'une participation générale des parties prenantes et a défini les modalités permettant d’aborder la sécurité alimentaire des ménages dans le contexte du PSSA. Le Comité a pris acte du fait que la Direction générale de la FAO entendait mettre en place un système plus efficace et plus pratique de suivi des activités du PSSA. Il a également demandé qu'un rapport de suivi sur les progrès réalisés en matière d'adoption des changements évoqués par la Direction générale dans sa réponse lui soit présenté à sa session de mai 2003.

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1 PC 87 /4 a) "Évaluation extérieure indépendante du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA)".

2 CL 123/11 "Rapport de la quatre-vingt-septième session du Comité du Programme (Rome, 6-10 mai 2002)".