COAG/2003/INF/2



COMITÉ DE L’AGRICULTURE

Dix-septième session

Rome, 31 mars – 4 avril 2003

Suite donnée au Sommet mondial pour le développement durable (SMDD)

1. Le Sommet mondial pour le développement durable (SMDD), tenu à Johannesburg (Afrique du Sud) du 26 août au 4 septembre 2002, a notablement contribué à traduire les principes fondamentaux énoncés il y a dix ans à Rio de Janeiro dans Action 21 en objectifs réalistes accompagnés de délais et d’engagements.

2. Le SMDD a abouti à des résultats négociés entre États (résultats du type I) et à des résultats non négociés impliquant les gouvernements, les principaux groupes, la société civile et des organismes internationaux (résultats du type II). Les résultats négociés incluent la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable et le Plan d’application. La Déclaration réaffirmait les accords du Sommet de Rio et la nécessité d’agir de toute urgence pour assurer un développement durable dans le monde entier.

3. Le Plan d’application du SMDD décrit avec une grande précision les résultats attendus, en y associant des objectifs et des calendriers d'exécution dans des domaines allant de l’éradication de la pauvreté à l’accès aux ressources hydriques en passant par l'assainissement, l’énergie, la santé, les pêches, les forêts et la biodiversité. Nombre de ces objectifs complètent les objectifs de développement pour le Millénaire et établissent des liens avec la gestion de la base de ressources naturelles, en vue de renforcer l'intégration des piliers économiques, sociaux et environnementaux du développement durable. Les objectifs à atteindre dans un délai précis sont les suivants: réduire de moitié avant 2015 la proportion de la population mondiale vivant avec moins de un dollar EU par jour, conformément au premier objectif de développement pour le Millénaire; réduire de moitié avant 2015 la proportion de personnes vivant dans des conditions insalubres; fixer un nouvel objectif pour la reconstitution des stocks de poissons avant 2015; réduire la perte de biodiversité avant 2010; et utiliser et produire des produits chimiques sans danger pour la santé humaine et l'environnement avant 2020.

4. Le Plan d’application du SMDD souligne le rôle joué par la FAO au niveau intergouvernemental en matière de pêches et reconnaît le Code de conduite pour une pêche responsable et ses Plans d’action internationaux. Le rôle critique, sous la présidence de la FAO, du Partenariat de collaboration sur les forêts, à l'appui du Forum des Nations Unies sur les forêts, y est souligné. Le Plan d'application réclame la ratification et l'application du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l’alimentation et l’agriculture. Les éléments du Plan qui relèvent du mandat de la FAO incluent l’élaboration de plans intégrés de gestion des ressources hydriques et d’utilisation efficace de l’eau avant 2005, afin de faire face aux futurs besoins pour la production vivrière, notamment dans les pays en développement; le rôle des énergies renouvelables dans la réduction de la pauvreté et des mesures concernant le VIH/SIDA, l'émancipation des femmes et l'information à l’appui de la prise de décisions. La contribution de la FAO au processus de préparation du SMDD et au Sommet lui-même est expliquée sur le site web de la FAO à l'adresse suivante: http://www.fao.org/wssd/Index_fr.htm et présentée de manière synthétique dans le document d’information sur le SMDD soumis au Conseil de la FAO à sa cent vingt-troisième session (CL 123/INF/19; Rome, 28 octobre – 2 novembre 2002).

5. Avec les résultats du type II, le Sommet de Johannesburg a adopté une approche différente pour inciter les diverses parties prenantes, et non plus seulement les gouvernements, à agir. Des partenariats/initiatives ont été lancés par des gouvernements, des organisations internationales, le secteur privé, des ONG et des organisations de la société civile pour promouvoir un développement durable. Même si tous ces partenariats ne sont pas nouveaux, nombre d'entre eux devraient provoquer l'afflux de ressources nouvelles et supplémentaires à l'appui des actions prioritaires prévues dans le Plan d’application du SMDD et faciliter leur exécution en réunissant diverses parties prenantes. La FAO a joué un rôle capital dans le lancement d’importants partenariats/initiatives à Johannesburg, tels que l'initiative Agriculture et développement rural durables (ADRD), le Partenariat international pour la mise en valeur durable des régions de montagne et le programme phare FAO/UNESCO1 sur l'éducation pour les populations rurales. Étant donné que ces partenariats/initiatives constituent un processus continu, la FAO pourrait en lancer d'autres dans les domaines de l'agriculture, des forêts et des pêches, là où son mandat et ses avantages comparatifs l'autorisent à jouer un rôle de chef de file au sein du système des Nations Unies et à l'échelle mondiale.

6. Parmi les autres résultats non négociés du SMDD, il faut citer l'initiative du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies identifiant cinq domaines thématiques clés - l'eau, l'énergie, la santé, l'agriculture et la biodiversité (EESAB) - comme cadre d'action pour la mise en oeuvre du Plan d'application. Au cours du débat consacré à cette initiative en séance plénière, la FAO a appelé l'attention sur le Programme de lutte contre la faim qui a largement contribué à la formulation du cadre d’action EESAB en faveur de l’agriculture. Le Programme de lutte contre la faim servira de cadre conceptuel pour les divers programmes de la FAO, ainsi que de mécanisme grâce auquel la FAO contribuera à la réalisation des objectifs de développement pour le Millénaire. Le document sur le Programme de lutte contre la faim sera soumis au Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) à sa prochaine session, en mai 2003, pour approbation officielle.

7. Les mécanismes visant à donner suite au SMDD et les dispositions institutionnelles à prendre au sein du système des Nations Unies font encore l’objet de débats à divers niveaux et dans diverses instances. Il faudra sans doute attendre la prochaine session de la Commission du développement durable, en avril/mai 2003, pour se faire une idée plus claire de la situation. À l'occasion de consultations interinstitutions sur la suite à donner au SMDD, plusieurs suggestions ont été faites: les cinq domaines prioritaires EESAB pourraient être utilisés comme cadre d'action et de collaboration interinstitutions pour la mise en oeuvre des objectifs du SMDD; les objectifs de développement pour le Millénaire et les objectifs quantitatifs assortis de délais précis adoptés par le SMDD pourraient servir de jalons pour la suite à donner aux conférences et sommets des Nations Unies; il ne faudrait pas créer de nouveaux mécanismes interinstitutions pour donner suite au SMDD s'il en existe déjà qui puissent assurer les mêmes fonctions et, lorsque de nouveaux mécanismes sont absolument nécessaires, la forme devrait suivre la fonction; l'accent devrait être mis sur le fond et les résultats plutôt que sur le processus; le système du maître d’oeuvre, axé jusqu’à présent sur l’établissement de rapports, devrait viser désormais à aider concrètement les pays à atteindre les objectifs de développement pour le Millénaire et ceux du SMDD, l'accent étant mis sur l'exécution au niveau national.

8. La FAO est prête à appuyer, en partenariat avec d’autres, les efforts entrepris par les pays eux-mêmes, avec l’appui de la communauté internationale, pour concrétiser les engagements de Johannesburg qui relèvent de ses capacités.

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1 Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture